Faste & Élégance [PV Brianna]

Sympathique? moi je dirais con mais ça c'était sujet à interprétation. Nous avions une relation de rivalité depuis des années. Sur la piste c'était respectueux, en dehors c'était parfois limite. C'était une sacrée surprise de le retrouver ici. Mais je n'étais pas trop étonnée car il faisait ce qu'il aime, il restait dans l'univers des voitures. Là où j'étais étonnée c'est qu'il fasse instructeur, je le connaissais bien et jamais il n'avait réussit à m'apprendre quelque chose mais peut être que face à des gens qui s'y connaissaient pas, ça pouvait le faire. "Il peut avoir des moments sympas oui mais c'était surtout un rival quand j'étais à San Antonio." Et là tout ce qui l’intéressait c'était choper Lyan et connaissant la chinoise y'avait de fortes chances que ça arrive si elle le trouvait digne d'elle.

J'avais bien eu le temps de régler mon siège, les rétros, le harnais pour être le plus confortable possible. A certaines vitesses des fois le moindre petit détail faisait la différence entre un bon temps au tour et un excellent temps au tour. Je pouvais lui répondre que c'était le risque le crash, et ça qu'importe le prix du véhicule. Sur circuit quand on y roulait il fallait être conscient qu'on pouvait perdre la voiture et la vie, c'était peut être mélodramatique mais c'était surtout le cas. La confiance était une bonne chose ceci dit car j'aurais eu quelqu'un paniqué dans le siège passager je n'aurais pas pu conduire de manière détendue.

Je lançais la voiture doucement au début sur la piste car il n'y avait pas de raisons de faire le show pour le plaisir des autres. Je voulais me faire plaisir. Je pris donc le temps de reconnaître la piste, de jauger la voiture. Au bout de deux tours de plus en plus rapide, je déconnectais toutes les aides, je passais la voiture en mode "race". A partir de ce moment je ne faisais plus qu'un avec le véhicule qui filait sur la piste et enroulait les virages sans difficultés. J'étais collée au baquet et le bruit du moteur devenait presque assourdissant dans l'habitacle. Je doublais d'autres voitures comme si elles n'avançaient pas. "Tout va bien? la voiture est impressionnante, je m'éclate."

Je passais de plus en plus vite dans les virages mais à un moment le train arrière m'échappa un peu et on fit une belle glissade très artistique. Je récupérais la voiture et cette fois je levais le pied. "Je pense qu'on va s'arrêter là, j'ai pas pensé que les pneus étaient routiers et donc là à mon avis on a atteind les limites." Je montrais à Lyan une facette de moi qu'assez peu connaissaient, j'étais réellement passionnée par les voitures mais aussi je savais assez bien les manier et les comprendre. Je pris la sortie des stands et j'arrêtais la voiture sur une place. Je ne coupais pas le moteur de suite, je laissais toutes les températures du moteur baisser avant de couper le contact.

J'ouvris la portière pour sortir et enlever ce casque en libérant ma crinière rousse. "Alors ça va? pas trop peur? Je me suis éclatée, cette voiture est redoutable un vrai jouet." Un jouet à plusieurs millions ok mais un jouet quand même. Je ne le pensais pas aussi redoutable que ça sur circuit c'était presque une honte de la vendre à des riches qui savaient pas quoi en faire pffff. Je me baissais pour regarder l'état des pneus, et en effet ils étaient bien mangés comme on dit. "Je crois que la sortie piste est terminée, j'ai tué tes pneus....il faudra que tu les changes, je suis désolée j'avais pas pensé à ça. Tu me diras combien ça fait." J'étais un peu sorry j'avais vraiment pas pris en compte ce paramètre et j'avoue que j'y étais allée très fort. Comme quoi il fallait toujours faire attention à tout.

Lyan avait déjà vu et participer à des courses comme passagère à toute vitesse dans les rues de New York, c’était un passe-temps très amusant que les gens comme elle appréciait, détenir un coureur et parier sur les résultats des courses était un jeu d’argent comme les autres, cela pouvait ressembler à un film mais la réalité est souvent bien plus folle que la fiction. Tout ce qui pouvait rendre les riches encore plus riches existaient et c’était bien souvent fit sous la surveillance d’organisation plus ou moins intéressée. Elle était chinoise et influente et même si elle n’avait jamais vraiment eu à faire aux Triades elle-même, son père en était assez proche pour travailler avec eux et elle ne savait que trop bien que derrière de banal trafics se cachait bien souvent un dragon, silencieux et discret mais puissant et influent, les courses de rues étaient un business comme un autre.

La sensation de vitesse étaient impressionnante et elle regardait presque autant que la conductrice, elle était complètement dans son truc et elle n’aurait sûrement pas entendu si Lyan lui avait adresser la parole mais cette facette de Brianna lui plaisait bien. Son appréciation des gens correspondait souvent à ce à quoi ils pourraient lui servir, ses amitiés ne se faisaient jamais sans avoir une vision de ce que cela pouvait lui rapporter, cela pouvait sembler irrespectueux et faux mais elle ne s’encombrait pas de personne inutile ou inintéressante.

Quand Brianna s’arrêta près voir fini de pousser la bête, Lyan lui sourit en descendant également du bolide :

« C’était très bien. Tu te débrouille pas trop mal à ce que je vois, c’est plutôt intéressant. Tu plairais sûrement beaucoup à certains de mes contacts à New York qui sont dans le business des voitures rapides qui font la course. »

Son air montrait qu’elle avait appréciée mais qu’elle n’était pas plus impressionnée que cela même si elle l’était mais elle préférait mesurer ce qu’elle montrait, envoyer une petite pique de frustration pour toucher l’égo de son interlocutrice. Elle aimait trop jouer avec les autres pour ne pas le faire même avec Brianna, elle était le démon qui poussait toujours à la surenchère. Elle alla voir les pneus qui avait bien morfler lors de la course mais elle répondit d‘un haussement d’épaules à la proposition de lui rembourser :

« Ne t’en fais pas pour ça, ce n’est pas un jeu de pneu qui va me ruiner. La prochaine fois je penserai à en prendre des spéciaux pour circuit . »

Elle lui sourit :

« C’est à refaire, on pourrait même faire une course un de ces jours, tu pourrais être surprise. »

Piloter était un moment libérateur pour moi, un des rares où j'étais normalement toute seule dans la voiture à m'amuser. Cette fois c'était un peu différent car j'avais une passagère et que la voiture était un modèle d'exception. Le but n'était pas que Lyan ai peur ni que j'aille au delà des limites du bolide. A mon avis j'atteindrais mes limites avant celles de la voiture donc autant éviter. Etre sur piste devait rester un moment fun. "Je connais ces gens là, j'ai fais des course urbaines pendant un moment...ça m’intéresse pas." Normalement j'aurais pas dû au vue de mon âge mais dès mes 16 ans j'avais un volant dans les mains et plus j'allais vite, mieux c'était donc quand on pas trop d'argent ni de connaissances le plus simple reste les rodées urbains. J'avais gagné plusieurs fois mais je m'étais vite lassée car au final les lignes droites quel intérêt?

Mon grand regret resterais de ne pas avoir pû faire dans le professionnel mais là il fallait deux choses: la première c'est avoir beaucoup d'argent et mes parents n'en avait pas autant et la deuxième chose c'était de se faire repérer par une écurie et je n'avais jamais eu l'occasion. A la place j'avais été repéré par des clubs de foot. Que Lyan n'ai pas été impressionné ne me dérangeait pas car moi j'avais eu ce que je voulais à savoir conduire ce bijou sur piste. "Je me doute que l'argent n'est pas un problème pour toi par contre" Je me rebaissais pour les regarder. "Ils sont spécifiques à la voiture donc les commander direct chez Lambo et les temps de les avoir, faut prévoir. Et oui un jeu pour piste serait une super idée"

C'était ça qui m'avait un peu gonflé sur ma 488 pista...deux pneus à changer suite à des clous pris et la voiture était restée arrêtée longtemps. Du coup j'en avais commandé 4 autres au cas où. Je n'aimais pas que mes jouets soient immobilisés pour des conneries du genre. "Si tu veux oui, mais j'ai pas de voiture rivalisant avec la tienne par contre." La voiture à nouveau stoppé et nous en train de parler à côté ça attirait encore les regards sur nous. Je ne les captais pas trop mais j'étais persuadée que Lyan oui. "Je dois dire que je suis même surprise de ta voiture, je pensais qu'elle était juste là pour faire la belle dans les endroits chics mais pas qu'elle pouvait avoir de la personnalité en piste."

Par contre là je commençais à me dire que rentrer sur L.A allait être compliqué car j'avais vraiment défoncé les pneus. J'avais pas trop réfléchis j'avoue. "Faudra rentrer au ralenti...voir même la ramener sur dépanneuse mais nous on va rentrer comment?" Il parait que les riches pouvaient se sortir de toutes les situations avec leur argent et ben là Lyan allait devoir en faire la démonstration parce que moi je ne conduisais pas la voiture dans cet état. Ca risquait trop de se terminer en pneu éclaté. Et si on pouvait terminer la journée sur un point positif ça serait génial.

Il était sûr que le tour de circuit avait bien abîmer les pneumatiques du bolide qui se retrouvait en bien piteux état après inspection, elle les ferait changer, ce n’était pas grand chose pour elle. La voiture en avait sous le capot et elle en était plutôt ravi, bien que l’automobile ne la passionnait pas plus que cela c’était toujours bien de savoir de quoi était capable sa possession, cela permettait de frimer avec plus de connaissance que le prix exorbitant de l’achat. Lyan n’acceptait d’être que la meilleure et les voitures de luxe était un domaine qu’elle connaissait un minimum, il était cependant inutile de lui parler de modèle au prix inférieur à six chiffres.

Pour ce qui était mécanique, elle préférait faire confiance à Brianna et ne pas essayer de rentrer avec le voiture dans cet état. Évidemment elle avait toujours des moyens alternatifs pour rentrer du plus simple au plus exotique que seule elle pouvait avoir :

« Et bien ça dépend, il y a plusieurs moyens. D’abord pourquoi ne pas demander à un de ces charmants garçons qui nous regarde de nous raccompagne. On peut rentrer à pied aussi quoi qu’on va mettre un sacré temps à rentrer. Sinon, je peux appeler un chauffeur pour qu’il vienne nous chercher en limousine. »

Rien de bien particulier dans ces proposition avant la dernière :

« Oh, j’ai encore mieux, on est arrivé par la terre pourquoi pas rentrer par les airs en faisant venir un hélicoptère, c’est plutôt amusant comme taxi j’ai utilisé ce service que deux ou trois fois, c’est fort sympathique. »

Toujours dans la démesure elle aurait pu faire venir un jet mais ce n’était pas judicieux pour aussi peu de distance et puis il n’aurait pas pu se poser.

Bon maintenant que j'avais détruit les pneus de la Veneno fallait penser à rentrer. J'étais à la fois fière de moi et à la fois, bon j'aurais pu réfléchir deux secondes et lever un peu le pied. Je ne connaissais pas cette voiture donc je n'aurais pas pu anticiper ça mais ce n'était pas une excuse. En sport auto l'ignorance n'était jamais accepté car elle pouvait conduire à des accidents graves. Donc là nous voila à pieds, on avait l'air malignes tiens. J'écoutais les propositions de Lyan pour rentrer. Euh à pieds? alors oui ...mais non en fait, c'était même hors de question. "On en a pour 20 bornes au moins à pieds je crois donc même pas en rêve, par contre la limo je dis pas non." Ouais bon se la péter de temps en temps c'était bon pour le moral.

Je n'aimais pas trop l'option de rentrer avec des gens que je ne connaissais pas. J'étais pas trouillarde mais si je pouvais éviter de me retrouver dans des situations tendues c'était bien. Je pouvais toujours demander à mon pote s'il les connaissait, mais on sait jamais. Finalement la limousine était le meilleur choix quand j'entendis la dernière possibilité. "Hein? t'as dis quoi? hélico?" Et pourquoi pas un avion tant qu'elle y était? Cette fille me sortait toujours des trucs improbables. Parfois j'oubliais à quel point elle était blindée. "Tu peux faire ça? vraiment?"

A mon avis ma question était très con, oui elle pouvait faire ça. Après tout elle avait acheté une caisse hors de prix sans même savoir ce que c'était réellement alors pourquoi pas faire venir un hélico tranquille comme ça juste avec un coup de tel ou un mail. Là je trouvais que ça allait trop loin mais d'un autre côté j'étais un peu curieuse de savoir si réellement elle pouvait le faire et puis c'était quand même la classe ultime de rentrer en ville en hélico. "Ouais non oublie car comment on va rentrer chez nous après de l'héliport? non limo c'est bien."

Y'avait quand même un point positif à être ami avec Lyan c'était qu'à chaque fois qu'on se voyait on faisait des trucs qui pour moi étaient hallucinants et j'avais du mal à me dire que pour certains c'était normal. "J'ai une question à te poser, truc sérieux, est ce que tu apprécies vraiment quand tu achètes un truc tel que la Veneno? ou c'est juste pour en mettre plein les yeux aux autres?" Mes parents n'étaient pas pauvres, une chirurgien et prof de fac, on vivait très bien. Mais ils tenaient vraiment à ce que j'ai la valeur de l'argent en tête. "Est ce que c'est mal d'aimer les choses chères?" J'aimais les fringues de marque, les voitures de luxe mais ça s'arrêtait là. Mon appart était simple, mes lieux de vacances aussi.

J'avais l'impression que c'était mal vu d'aimer les trucs chers, alors peut être pas aux Etats Unis mais la dernière fois que j'étais allée en Europe chez ma famille j'avais pris quelques réflexions comme quoi je me la pétais avec mes fringues Gucci et ma voiture à 100 000€.

Lyan avait toujours été riche, elle était née dans le pays comptant le plus de milliardaire et son père en était un et si ses parents aimaient la simplicité, elle préférait la luxure et le bling-bling. Elle ne comprenait pas en quoi cela était mal de montrer sa richesse, son statut social, sa réussite, elle se fichait bien de ceux qui pouvait la jalouser, ils n’avaient qu’à arrêter d’être pauvres. La question sur l’hélicoptère la fit sourire :

« Bien sûr que je peux faire ça, tu ne connais pas les taxi hélicoptère ? C’est plutôt à la mode en ce moment, c’est comme un taxi classique sauf que c’est pas une voiture qui vient te chercher c’est plutôt amusant. Mon jardin est assez grand pour qu’on s’y pose direct en plus, c’est encore plus cool. »

Le terrain de sa villa était évidement bien assez grand pour permettre à un de ses engins de se poser sans encombre, elle ne laissait rien au hasard. Mais puisque Brianna préférait la limousine, Lyan ne força pas plus et commanda la voiture du retour. Les questions de sa camarade la faisait toujours autant sourire, c’était si loin des considérations de l’héritière. Elle lui sourit en se recoiffant avant de lui répondre :

« Vois-tu, le soucis c’est que tu semble séparer ces deux aspects comme si on ne pouvait pas prendre du plaisir à posséder quelque chose tout en s’en servant pour frimer un peu. J’aime le luxe et les objets d’exceptions, en posséder et en acheter m’est très agréable. Cependant, pourquoi me priverai-je de montrer ce que j’ai, je n’achète pas de voitures pour qu’elles moisissent dans un garage, je ne m’offre pas des bijoux pour les enfermer dans un coffre, tout comme les œuvres d’art que je me procure je les expose chez moi. »

Elle examina la footballeuse de haut en bas, elle s’était habillé de manière classique sûrement préparée à conduire dans une tenue confortable, Lyan quant à elle portait toujours des pièces de grandes maisons particulièrement sexy, la seule différence d’avec d’habitude était qu’elle avait plutôt opté pour des chaussures plates pour la conduite :

« Pourquoi veux-tu que ce soit mal d’aimer les choses chères ? Même les pauvres aiment les choses chères, à la seule différence que nous on peut se les offrir. Si j’ai envie de m’offrir la dernière pièce de haute-couture d’un ponte de la discipline, je le fais. Si j’ai envie de manger le plat le plus cher accompagné par le vin le plus onéreux du restaurant le plus huppé de la ville, je le fais. Je veux une voiture ultra-limité, je l’achète. Et tout cela est bien normal car tout le monde en à envie et que nous nous pouvons le faire, pourquoi devrais-je avoir honte de cela ? Je suis née riche et tout cela est normale pour moi depuis ma plus tendre enfance, même ma scolarité je l’ai fait dans les plus grandes écoles coûtant une fortune, les meilleures. Et je ne vois pas pourquoi ce plaisir devrait être honteux pour ceux qui atteigne ce statut social au cours de leur vie. Ce que l’on a, on ne l’a pas volé, c’est à nous de droit de ce fait personne n’a à jugé de ça. Les envieux et les jaloux n’ont qu’à faire le nécessaire pour ce mettre à notre niveau. »

Le ton de la chinoise était calme et sérieux mais on pouvait y déceler un certains sentiment de supériorité et de mépris de classe. Pour elle, cette question n’avait aucun sens mais elle y avait tout de même répondu :

« Un jour, on se fera une sortie shopping entre fille selon mes critères, tu prendra très vite goût à l’exceptionnel. »

Ah non je ne connaissais pas les taxis hélicoptères. J'étais à l'ancienne pour ça je prenais des taxis voiture. Ou des chauffeurs selon le lieu où je devais aller. "Attend c'est pas dans un truc comme ça que s'est tué Kobe Bryant? mouais...je suis mieux sur la route." Je pouvais aussi y passer dans un accident de voiture mais les chances étaient moins élevées que pour hélico là on tapait dans les 100%.

Bon c'est pas que mais on allait pas restées plantées là dans le paddock en attendant la limo. Il faisait chaud et j'avais soif donc je repris la direction de l'accueil. J'écoutais Lyan m'expliquer en gros ce que ça faisait d'être blindé de tunes. Elle avait raison on pouvait faire les deux mais je la croyais qu'à moitié quand elle parlait des voitures car j'avais bien vu qu'elle ne savait pas de quoi était capable son monstre garé dehors. Quand j'achetais quelque chose et surtout une voiture, j'avais d'abord épluché toutes les infos disponibles. Par exemple je n'aurais jamais acheté la Veneno juste à l'annonce par Lambo de sa mise en production. J'avais tort peut être, je sais pas. "Tu le sais que c'est un monde tout nouveau pour moi et celui des voitures c'est important dans ma vie donc je demandais ça car moi je savais que la Veneno n'était pas que belle mais que c'était une arme redoutable sur piste, tu semblais juste l'avoir acheté parce qu'elle est belle." En fait en lui répondant je me rendais compte que je faisais comme elle pour les vêtements, bijoux, c'était juste que pour les voitures je fonctionnais autrement.

Son raisonnement était totalement vrai et je me retrouvais dans ce qu'elle disait. J'avais sacrifié beaucoup de chose pour en arriver à ce statut de pro et du salaire qui allait avec. "Ouais t'as raison, ils ont qu'à se bouger le cul pour avoir un niveau de vie plus élevé." J'allais me chercher un coca zéro et je demandais à Lyan si elle en voulait un aussi. "En fait le soucis se sont mes parents, ils sont pas à plaindre, chirurgien et prof de fac agrégé et blabla mais ils arrêtent pas de me dire de ne pas prendre la grosse tête et de me la péter. Quand je suis arrivée en Ferrari pour aller les voir j'en ai pris plein la tronche." Je trouvais ça quand même assez hypocrite de leur part. On partait plusieurs fois en Europe par an, à trois...ça coutait un bras et ils trouvaient ça toute à fait normal. J'avais toujours les dernières chaussures de foot pour mes saisons, voir plusieurs paires dans l'année et ça les choquaient pas.

Journée shopping avec Lyan? ouh là...à mon avis c'était une expérience que je devais vivre au moins une fois dans ma vie. "Je suis partante, je suis sûre que tu connais des boutiques que je sais même pas que ça existe." Je doute de pouvoir la suivre en termes d'achat mais ce n'était pas le but de la journée. C'était de voir dans quel monde évoluait Lyan. On discutait comme ça en attendant la limousine et je gardais un oeil sur la Veneno à travers la vitre. "Mais tu sais apprécier les choses simples? du style une soirée pizza film canapé?"

Le point de vue de Lyan sur les objets hors de prix et le train de vie fastueux était assez simple à comprendre, elle ne regardait jamais à la dépense et montrait sans gêne ses possessions. Elle n’avait pas besoin de posséder pour exister comme certaines personnes mais elle existait pour posséder, elle voulait tout avoir par pur plaisir de contrôler l’objet du désir des autres. Contrairement à Brianna avec le football et l’automobile, Lyan n’avait pas de passion particulière autre que sa propre personne. Elle aimait faire la fête mais ce n’était pas vraiment une passion, elle aimait les plaisirs de la chair mais ça n’en était pas non plus une, elle aimait juste se faire plaisir de toute les façon possible.

Elle avait acheté son bolide parce qu’il était rare et cher mais même si elle ne connaissait que le strict minimum à son sujet, ce n’était pas une raison pour ne pas rouler avec, elle aimait montrer et utiliser ses propriétés, c’est bien la raison pour laquelle elle préférait des objets que de l’immobilier ou des business, elle voulait pouvoir jouer avec ses jouets :

« Mes parents sont un peu de la vieille école, discrète et simple préférant posséder des monuments, des habitations, des hôtels et des business sans trop se montrer. Mais ce n’est pas pour autant qu’ils désapprouvent ma façon de vivre tout en extravagance, ils ne l’approuvent pas non plus ceci dit, je fais juste ce que je veux, à 27 ans ce ne sont pas mes parents qui vont me dire ce que je dois faire ou pas, je suis grande. »

Elle l’avait suivit et avait également pris un soda pour se désaltérer :

« On ne vit pas pour nos parents mais pour nous, ils ont trop tendance à vouloir vivre à notre place mais nous ne sommes pas eux et ils ne sont pas nous. Je veux faire la fête, m’amuser et profiter des réseaux sociaux et non pas gérer des palaces à travers le monde, c’est bien trop fatigant. »

Il fallait bien aussi avouer qu’elle avait sept ans à rattraper même si ce train de vie était déjà le sien avant de finir sous les barreaux. Elle sourit à la remarque sur les boutiques qu’elle pouvait connaître :

« Les boutiques les plus intéressantes ne sont pas les plus visibles et le plus excitant se cache dans les arrière-boutiques, là où seuls les initiés ont accès. Les objets uniques ne sont pas à la portée de tous, il faut connaître les bonnes personnes. Je te ferai découvrir. »

Son statut lui permettait l’accès à des exclusivité invisible aux yeux du commun des mortels et c’est ce qu’elle voulait montrer à sa camarade qui pour sa part continuait de lui parler de choses à des lieux de sa façon de vivre :

« Cela m’arrive parfois oui. J’ai une salle de projection cinéma chez moi, c’est parfait pour regarder des films. Et je ne tourne pas toujours au caviar, j’aime aussi le plus classique comme les fast-food mais je suis plus burger que pizza pour ma part. Pour ce qui est de la cuisine chinoise, je fais venir un chef, c’est sacré. Il faut que tu passe chez moi aussi un de ces jours. »

Pour elle même la simplicité se devait d’être démesurée.

Lyan était l'image même de la tentation à passer sa vie à se faire plaisir sans regarder à la dépense. Je n'étais pas comme ça. Et plus je parlais avec elle et plus je me rendais compte de ce que je voulais pour ma vie. Je ne critiquais pas du tout sa façon de voir les choses car ça lui allait parfaitement mais ce n'était pas la mienne. J'avais acheté la dernière Ferrari pas pour me la péter mais pour ce qu'elle représentait. Le savoir faire , le mythe...je possédais un bout de ce mythe...moi la simple joueuse de soccer. Et puis j'aimais la vitesse. Je sais qu'un jour ça allait me couter cher mais j'étais prête à payer ce prix là. "Ouais je sais que se sont pas nos parents qui décident, si c'était le cas, j'aurais signé à pour l'équipe de New York. Mais je dois dire que mon caractère me rapproche plus de tes parents que de toi. J'aime pas flamber, en mettre plein la vue, et j'aimerais bien monter un empire de mon nom, genre à la Jordan." MJ était Dieu pour tous les sportifs, le mec avait fait gagner son équipe, en avait fait une légende et lui même était devenu cette légende. Mais il avait aussi monté un empire par le travail. C'était un modèle pour moi. Ce n'était pas pour rien que je travaillais avec Nike sur des chaussures d'abord de soccer qui me rapportait un peu en plus de mon contrat.

Après cette virée en voiture exceptionnelle qui se terminait trop tôt à mon gout avec la dite voiture sur dépanneuse par ma faute, j'écoutais la proposition de Lyan de faire les boutiques. Je buvais mon soda tout en l'écoutant me parler de comment fonctionnait les boutiques les plus exclusives. "Je me doutais bien qu'il y avait des trucs planqués dans les arrières boutiques pour les vêtements. Comme pour Nike, j'ai accès à des trucs que certains n'ont pas accès, je sais pas si je trouve ça bien ou pas. Le but c'est quoi? être connu que dans un certain cercles d'ultras riches?" Décidément ce monde me réservait beaucoup de surprises. La première fois que Nike m'avait proposé un nouveau composé pour mes chaussures j'avais halluciné, le truc venait juste d'être breuveté et du coup j'avais des chaussures en apparence normales mais qui en fait étaient supers légères et résistantes. Le club ne pouvait pas s'en occuper, elles m'étaient livrées à chaque avant match et je devais les rendre à la fin. La raison officielle était que je les faisaient custom et donc ça prenait du temps et qu'il ne fallait pas les abimer.

"Ecoute moi je suis toujours ok pour venir manger une cuisine que je ne connais pas." Je souris franchement emballée par la proposition. Ceci dit j'avais beaucoup de mal à imaginer Lyan faire dans le simple, avec son burger sous son plaid à regarder un film. Quelque chose collait pas du tout dans l'image que je me faisais d'elle. La limo arriva enfin et on pu prendre le chemin du retour. "Je suis curieuse, tu regardes quels genres de films? mais j'ai du mal à t'imaginer te faire une journée netflix and chill comme je peux le faire parfois." Je pouvais passer la matinée m'entrainer et me faire une aprem repos total en mode loque sur mon canapé. Je voyais mal Lyan trainer chez elle, en jogging, à grignoter etc. Je serais super curieuse de voir ça.

D’une certaine façon, son business de proxénète à New York avait été une entreprise et elle en avait été la patronne avec talent même si c’était encore une fois une affaire qui venait de son père à l’origine. Lyan pouvait faire enrager bon nombre de personne avec son comportement, elle était intelligente mais se faisait passer pour une écervelée, elle avait les compétences pour gérer de grands groupes mais préférait passer sa vie à faire la fête, elle était née avec une cuillère en diamant dans la bouche mais elle ne faisait rien pour faire fructifier cela positivement. Pourtant ce n’était pas la fainéantise qui l’empêchait de mener à bien des projets mais bien l’ennui devant le manque de défi que ça représentait. Le seul échec de sa vie avait été de se faire prendre et condamné mais même dans cet échec elle s’était débrouiller pour prendre assez peu. Pour Lyan la vie était un peu comme un jeu et elle avait accès au code de triche alors qu’elle jouait en mode facile.

Elle était à l’opposée de Brianna sur bien des points, elle pouvait réaliser les rêves de la footballeuse en un simple claquement de doigt mais elle n’était pas connu pour sa générosité et il y a fort à parier que ce qui plaisait à sa camarade était le défi que ça représentait plus que la finalité elle même. Mais la chinoise était là pour l’éclairer sur la vie quand on est à un tout autre niveau de considération :

« L’exclusivité apporte la fidélité mais la vraie raison d’exister de ces boutiques d’exception c’est pour proposer des produits uniques impossible à reproduire ou d’une rareté extrême. Tu as sûrement déjà vu des actrices portées des bijoux extraordinaire lors de remise de prix, souvent ces œuvres sont loués et sont rendu à la fin de l’évènement et proviennent de ces endroits. D’autres sont plus à destination des collectionneurs, je suis sûr que le ballon avec lequel Pelé a marqué son premier but aurait une certaine valeur, je doute que cet exemple spécifique soit trouvable mais tu as compris l’idée. »

Quand la limousine arriva, elle monta dedans à la suite de son amie et elle pu lui répondre sur ce qu’elle faisait de plus simple. La sportive n’avait pas tort, elle n’était vraiment du genre à se caler sous une couverture à regarder la télévision toute la journée :

« En effet, ce n’est pas trop mon style, je m’ennuie très vite quand je ne bouge pas. Mais sinon je suis plutôt amatrice de film de mafia et évidemment des films de sabre chinois. »

Tout ce qui touchait de près ou de loin à la Chine l’intéressait, le mode de vie à l’américaine lui correspondait parfaitement mais elle se sentait toujours très proche de ses origines chinoises :

« Toi par contre je t’imagine bien à te glisser sous une couverture en pyjama avec un pot de crème glacée à regarder des comédies sentimentales ou des films sur le sport. Chez moi, je m’habille presque toujours en qipao. »

Le coup des comédies sentimentales était une petite taquinerie mais c’était souvent des films assez facile à consommer alors ça pourrait peut être la tenter.

Le monde de Lyan et le mien étaient des mondes tellement différents. Et pourtant je trouvais ça super cool de pouvoir en parler et de découvrir son monde. Je ne lui proposais pas de découvrir le mien car il était tellement normal. Enfin normal...façon de parler car j'avais un quotidien de privilégiée mais mes habitudes étaient simples. La côtoyer me faisait de plus en plus comprendre qui je voulais être ou voulais devenir. "Oui je connais ça, j'ai droit à ces prêts de bijoux pour certains évènement ou je daigne me montrer. Par contre je comprends totalement le concept d'exclusivité après tout j'ai des chaussures de foot custom, mes voitures le sont aussi et alors ma collection de converses custom." Je réfléchissais à tout ce que la chinoise me disait et je comprenais un peu mieux son monde car à mon petit niveau j'avais déjà des objets uniques. "Avoir un truc que personne d'autres n'a j'adore ça, ça me permet aussi de m'exprimer. Par contre je ne le fais pas pour en mettre plein la vue aux gens" Je lui fis un clin d'œil "Ca c'est ton domaine, je laisse la Reine sur son trône."

Je repensais à la galère de négociation que j'avais dû faire avec Nike pour mettre les logos de l'Empire et du Premier Ordre sur mes chaussures. Et aussi les critiques que j'avais reçu quand un jour les photos étaient sorties dans la presse. Maintenant les journalistes faisaient de l'humour avec ça mais au début j'avais été bien critiqué, ça m'était toujours passé au dessus de la tête. Finalement j'avais peut être plus de points communs avec Lyan que j'aurais voulu l'admettre. A la fin de ma pensée je vis arriver la limo, la discussion partit encore dans un autre sens. C'était un peu con mais j'aurais bien payé pour voir Lyan en mode larve sur son canap, sans maquillage, sous le plaid à mater un film, ça devait faire un choc.

J'écoutais ce qu'elle imaginait pour moi et je rigolais. "Tu n'as presque pas tort, sauf pour les films. Je n'aime pas le sentimental et le sport bah c'est mon quotidien donc pas envie de le voir en film, mais pour le reste tu as tout juste." Je maintenais que les fils sentimentaux c'était la purge du cinéma. Vouloir rêver du prince charmant, non merci, moi je rêvais de trophées, de victoires. Le délire "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants" autant me suicider de suite et en plus je méprisait les gens dont la finalité dans leur vie était d'avoir une famille. L'Histoire avait montré que n'importe qui pouvait avoir une famille mais très peu arrivaient à devenir des légendes ou des références dans leurs domaines.

"C'est quoi un qipao?" Je ne connaissais rien à la culture chinoise donc si là aussi Lyan pouvait m'apprendre des trucs c'était avec plaisir. Etant une enfant de plusieurs cultures j'étais toujours curieuse d'en connaitre d'autres. "Quel est ton rêve? tu dois bien avoir un non? " Même les gens les plus riches au monde avaient un rêve ou alors un objectif, du style devenir le maitre du monde ou je sais pas quoi. J'étais curieuse de connaitre le sien, elle devait quand même avoir des parties un peu humaine non? Puis bon le trajet jusqu'à L.A allait prendre du temps alors autant le combler en discutant. Je regardais mon tel histoire de voir si je n'avais peu d'appel important et je lu un mail qui me fit rager et je répondis à voix haute sans faire attention. "Qu'ils aillent se faire mettre avec leur marque à la con, je poserais pas dénudée." J'entrepris donc de faire une réponse salée.

Elle avait six ans quand elle avait du quitter Shanghai pour New York afin de suivre son père et depuis elle n’y retournait que quelques semaines par ans hormis ces sept dernières années évidemment. Même dans sa sphère d’ultrariche elle ressentait une difficulté à s’identifier culturellement, en Chine elle était une touriste occidentale et aux États-Unis elle était une étrangère venu comme beaucoup de riche chinois pour investir. Elle essayait donc de combiner ses deux identités en prenant ce qu’elle appréciait le plus dans chacune d’elles :

« Le qipao c’est une robe traditionnelle chinoise d’origine mandchoue. J’aime beaucoup ce vêtement quand je suis chez moi c’est ce que je porte avec des modèles comme à l’époque très longues et ample, c’est très jolie. »

Cela pouvait surprendre d’imaginer Lyan avec un qipao traditionnel, elle qui poussait le sexy jusqu’à l’outrancier passait ses journées chez elle avec un vêtement ne dévoilant absolument aucune forme, elle lui montra [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] sur son téléphone :

« Cependant quand je sors je préfère porter un qipao modernisé. C’est au début du vingtième siècle que ce vêtement fut modernisé à Shanghai, d’où je viens, pour que ce soit plus féminin. Aujourd’hui on en trouve chez les styliste de luxe, c’est très chic et très sexy. »

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] faisait tout de suite plus Lyan car si la première montrait une tenue dissimulant même l’opulence de sa poitrine, cette fois-ci c’était tout l’inverse :

« Je te ferai essayer si tu veux, j’ai de quoi te vêtir comme une véritable princesse chinoise tout en soie brodée de fil d’or. »

Quand le luxe s’emparait de la tradition ce n’était jamais fait à moitié. Quand Brianna lui demanda son rêve, ça la laissa perplexe, elle n’en avait pas vraiment, rien de bien concret tout du moins :

« Je ne sais pas, je ne me suis jamais poser la question. J’aimerai juste avoir quelque chose d’excitant à ma hauteur qui ne m’ennuierait pas sitôt que je l’aurai ou ferai. »

La voila qui faisait un remix de la milliardaire dépressive car rien n’a plus de saveur, elle n’en était pas encore à là mais il est vrai que parfois tout l’ennuyais car trop facile pour elle et que ça ne l’excitait pas.  

Elle regarda Brianna sur son téléphone et sa remarque la fit sourire, Lyan ne voyait pas où était le mal de se dénuder un peu :

« Tu as tort, cela peut être amusant et plaisant. Exposer son corps demande une grande confiance en soi. Je ne sais pas ce qu’il te demande mais si c’est juste du tape à l’oeil un peu sexy en maillot de bain c’est un bon moyen d’exposer ta musculature de sportive. Tant qu’on te demande pas d’être totalement nu, je trouve que ça va. »

Les photo sexy ça la connaissait et elle trouvait que c’était une bonne chose. Il n’y avait que le nue intégral qu’elle trouvait un peu plus discutable quand bien même elle s’y était essayé quelques fois en usant toutefois d’astuce pour dissimuler les zones sensibles.

Je regardais les photos de la tenue que portait Lyan chez elle et encore une fois le chinoise ne faisait rien comme tout le monde. Pour moi ce n'était pas une tenue pour trainer, une tenue pour trainer c'était un jogging et un haut deux fois trop grand.  Le mien venait de l'université de San Antonio. La photo qu'elle me montrait limite c'était pour sortir. Bon ok la version moderne de truc était plus court, le genre de vêtement que je ne porterais jamais. "Tu sembles très proche de tes origines chinoise mais  tu y es née ou tu es née aux US?" Elle me l'avait peut être déjà dit mais je ne m'en rappelais plus. Ce que je remarquais c'est que la Chine n'était jamais bien loin avec elle, alors que moi si je ne le disais pas on ne voyait pas les origines britanniques, à part mes cheveux roux.  "Je veux bien porter ça mais la première version pas celle remise au gout du jour. Dans mes origines moi, les habits féminins sont nettement moins travaillés."

Les vikings, celtes etc n'étaient pas spécialement reconnus pour la finesse de leurs vêtements. Et dans mon arbre généalogique c'était un beau bordel.  Ce n'était pas pour rien que pour les matchs j'arborais une coiffure viking, outre que c'était pratique pour jouer, je montrais une partie de mes origines.  Savoir quel était le rêve de Lyan était une question comme une autre, à quoi pouvait donc rêver quelqu'un qui pouvait tout posséder? Est ce qu'au moins ils connaissaient la définition de ce mot? Après avoir entendu la réponse de Lyan, bizarrement je n'étais pas étonnée. "Tu n'excelles pas dans tout ce que tu fais quand même, c'est triste que tout t'ennuie dès que tu l'as. J'aime tellement gagner que ça m'ennuie jamais, et je pense que tant que je ne serais pas la meilleure au monde je ne serais pas pleinement satisfaite." C'était surement un objectif énorme mais après tout pourquoi pas? j'étais déjà la meilleur joueuse de ma ville, de l'Etat, la prochaine étape était le pays.  Il n'y avait jamais de trop grands rêves dans la vie.

C'est en entendant Lyan donner son avis sur faire des photos dénudées que je réalisais avoir parlé à voix haute. "Je n'ai pas envie d'exposer mon corps, surtout pour ce sponsor là...ça n'a aucuns liens avec le produit puis à ce moment là autant demander la même chose au mec avec qui je dois faire la campagne de pub, pourquoi je serais dénudée et pas lui?" J'étais la première à apprécier de voir un beau corps qu'il soit féminin ou masculin d'ailleurs mais faire ça juste pour vendre je n'adhérais pas du tout. Je n'étais pas une féministe mais j'estimais que si dans la campagne de pub y'avait un homme et une femme ils devaient être traités pareil. Pour ça RedBull était cool, ils ne me demandaient jamais de faire la sportive sexy ou je sais pas quoi, si lors de leur dernier vidéo j'étais en haut de maillot c'était mon choix, ils n'avaient rien imposé.

"Je sais que le corps d'une femme fait vendre, mais franchement faut que ça ai un minimum de sens je trouve. Comme si RedBull me demandait de me dénuder pour vendre des cannettes ou Nike des chaussures, quel serait le rapport? Je cours pas à poil , bon boire un RedBull là en privée ça peut arriver." J'imaginais même pas la réaction de mes parents à un truc pareil. Tant pis si je perdais le contrait mais c'était un non ferme. J'avais parfois du mal avec le fait d'être un produit humain alors si je devais rajouter femme objet, je le supporterais pas.

Contrairement aux occidentaux qui passait plus ou moins inaperçu quelque soit le pays dont ils étaient origines, les asiatiques eux gardait leurs traits physiques même en étant métisse alors il n’y avait pas vraiment de moyen de caché ses origines. De toute façon, Lyan était une chinoise pure souche et en était fier quand bien même elle avait bien plus grandi aux États-Unis :

« Je suis née à Shanghai, je ne suis venu habiter aux USA qu’à six ans. Et même si ça fait vingt et un ans que suis ici je ne vois pas pourquoi je devrai cacher ça, ce n’est pas comme si je pouvais, il suffit de me regarder pour le voir. »

Lyan ne c’était jamais posé la question de savoir si c’était bien ou pas de toute façon, elle faisant comme ça lui plaisait si elle avait envie de sortir avec une tenue particulière, elle le faisait et si elle avait envie d’insulter en chinois quelqu’un sans qu’il ne comprenne elle le faisait aussi.

Pour ce qui était de ses rêves, les aspirations de Brianna lui correspondait bien mais ce n’était vraiment comparable à Lyan. Pendant sept ans son rêve avait été de sortir de prison et de retrouver sa liberté et son train de vie d’avant, ce qu’elle avait finalement fait. Aujourd’hui donc elle profitait de son rêve et n’en avait d’autre particulier :

« Pour être tout à fait honnête, si j’excelle dans tout ce que j’entreprends. Si je veux quelque chose, je l’obtiens même quand il s’agit de business, je n’ai jamais perdu une seule négociation de contrat quand je travaillais avec mon père. Je ne me suis raté qu’une seule fois dans ma vie et je ne compte pas que ça se reproduise. »

C’était peut-être difficile à croire mais c’était la vérité, elle avait appris à la bonne école en plus d‘avoir suivi les meilleurs cursus.

Elle écouta les argument de Brianna concernant les photos dénudés et elle haussa les épaules :

« Ça se tiens en effet. C’est fâcheux si tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Pour ma part ça ne me dérange pas alors tu peux leur dire que tu as une remplaçante pour eux. »

Elle sourit, à moitié sérieuse avant de croiser les jambes et poser son dos confortablement contre le dossier du siège de la limousine :

« Tu n’as pas l’air de beaucoup apprécier devoir gérer la communication et le business autour de ton image, c’est dommage tu aurais beaucoup à y gagner. En tant que personnalité publique c’est important de gérer son image comme une entreprise, ça peut être un business très lucratif et puis comme ça tu gère toi même ton actualité. »

Lyan était une spécialiste dans ce domaine, même emprisonnée elle avait réussi à gérer son actualité sur les réseaux.

"Avoir des traits physiques d'une origine veut pas dire accepter cette origine. J'ai mis très longtemps à assumer mes cheveux roux et parfois j'ai encore du mal." Ce ne fait que deux ans à peut près que j'assume mes origines. Pendant des années je voulais être 100% américaine et je vivais pas super bien que mes parents ne soient pas américains. Ils avaient la double nationalité depuis très peu de temps. En grandissant, en apprenant l'histoire de ce pays avec mon père j'avais commencé à changer d'avis et j'avais appris d'où je venais réellement. L'histoire de la famille de ma mère et celle de mon père. Ma couleur de cheveux était leur trait physique de mes origines, avec peut être ma peau blanche et je passais rarement inaperçu dans les quartiers irlandais.

Je ne connaissais personne qui excellait réellement dans tout ce qu'il entreprenait. Je ne voulais pas contredire Lyan parce qu'en fait ça m'était égal, mais je pense que je pouvais facilement trouver des domaines dans lesquels elle n'était pas géniale. J'avais connu des joueuses qui pensaient être les meilleures et dans les faits elles pouvaient presque prétendre à ce titre, mais en général j'étais toujours un peu devant elles. Pourtant je ne considérais pas que j'excellais. Cette première année en pro me l'avait bien rappelé. "Normalement on apprend de ses erreurs, donc te connaissant un peu je ne pense pas que tu la refasses." Je ne savais pas exactement de quelle erreur elle parlait mais je savais que dans le monde la chinoise l'erreur quand elle était commise par elle ne devait jamais se reproduire, c'était un affront à qui elle était.

Ce sms reçu avait enlevé ma bonne humeur. Ca m'énervait réellement ses demandes à la con pour simplement faire vendre. En plus je n'estimais pas vraiment avoir le corps pour faire vendre, ok j'étais musclée mais ça c'était le foot qui voulait ça. Je rigolais à la réponse de Lyan "Ouais je vais leur dire, par contre je suis pas sûre que prennes les mêmes salaires que moi, ça va leur faire mal." Finalement elle avait peut être eu une superbe idée car c'était le type de sponsor dont je me foutais vraiment de perdre, il ne collait pas avec l'image que je voulais renvoyer de moi. Il était trop tape à l'œil. Lyan avait raison sur ce sujet.

"Ca me soule oui, mon père gérait mes contrats pubs mais maintenant j'ai un agent ça va mieux. Par contre l'image publique j'avoue ça me gave , genre insta, facebook etc, je pense que je vais prendre quelqu'un pour le faire pour moi." Je laissais un léger silence s'installer. "Tu le sais je suis moins à l'aise que toi avec mon image, mon corps etc et puis je veux des sponsors qui sont à mon image, je veux renvoyer une bonne image, je m'en tape un peu du montant du partenariat en fait, ce qui fait bondir mon agent." Logan m'avait beaucoup aidé avec ses conseils que je tentais de suivre au mieux. "Je suis pas encore assez reconnue pour pouvoir imposer mes conditions et là dessus mon agent ne m'aide pas."