Just an arrangement like the others | Ft.Chinsun Goo

Des tas de papiers, encore et encore. Elle nageait complètement dedans depuis qu'elle était arrivée se matin. Son téléphone n'arrêtait pas de sonner. Des demandes d'interviews, de publications, bref, tout y passait. Et bien que plus de la moitié passait par sa secrétaire, mais certains arrivait tout de même à la joindre. Le dernier numéros publié avait fait une tuerie dans les magasins. Des nouveautés, de nouvelles têtes, ainsi que des informations plutôt croustillantes sur la vie de certaines personnes. Tout était agencé pour que le journal plaise à tout le monde, même si c'est vrai qu'il arrivait parfois que quelques plaintes se joignent entre deux courriers. Aujourd'hui, Yunhee devait revoir la liste des stagiaires acceptés. Rares étaient ceux qui parvenaient à entrer ici. En général, elle les choisissait elle même, selon des critères bien précis. Elle se fichait pas mal de savoir s'ils avaient de l'expérience, ou s'ils étaient doués dans un domaine plus que d'autre. Elle regardait surtout la motivation, car dans ce milieu, sans un minimum d'ambition et d'envie, on ne pouvait pas faire grand chose. Dans tous les cas, sur les sept dossiers qu'elle avait reçu, elle n'en avait retenu que deux. Seulement deux personnes qui se montreraient sûrement assez courageuses pour supporter de passer un bon mois ici.

Triant alors ses papiers minutieusement dans un classeur, elle répondait en parallèle au mails d'entreprises ou de partenariats. Puis, elle enchaîna avec de nombreux rendez-vous. Des photographes postulant pour le prochain journal, des demandes d'embauches, ou encore des artistes voulant apparaître dans les numéros qui suivent. Et elle était très ouverte. En réalité, elle aimait promouvoir de jeunes artistes indépendants, pour les faire connaître, et leur créer une petite réputation. C'était surtout sur cela que se basait la première partie du journal. Soupirant un peu entre deux pauses, elle refit sa queue de cheval après avoir doucement massé son crâne. C'est que ça tirait, les élastiques. Le temps de se reposer un peu, elle laissa ses longs cheveux noirs lui tomber devant le visage. Longs et épais, soyeux et doux. C'était l'impression qu'ils donnaient. Pourtant, elle ne s'en occupait pas plus que cela, sauf pour les rendez-vous importants. Mais bon, quand il ne s'agissait pas de visites professionnelles, c'était pour ses sorties sentimentales inutiles, qui au final n'aboutissaient à rien. Mais bon, elle n'avait pas à se plaindre, ce n'était pas les prétendants qui manquaient, au contraire. Refaisant sa coiffure, elle réajusta au passage son chemisier et sa jupe. Ses pieds étaient déchaussés, sous son bureau. C'était beaucoup plus confortable que de rester dans ces chaussures à talon pendant toute la journée.

Rêvassant un peu sur son fauteuil, elle finit par observer la vue que donnaient ses baies vitrées sur la ville. C'était assez vertigineux et beau. Mais tout fut cassé par son téléphone qui sonna. Sa secrétaire, bégayant, essayait tant bien que mal de lui expliquer qu'elle ne parvenait pas à retenir une dame et que celle-ci allait débarquer en pleins milieu de son bureau. Et cela ne tarda pas plus longtemps que ces quelques mots. Sa porte s'ouvrit, et elle remit immédiatement ses chaussures, se redressant d'un coup sur son siège. Détaillant la jeune femme des yeux, elle ne dit aucun mot, l'écoutant alors déblatérer tout ce qui lui passe par la tête. Elle n'écoute pas vraiment ce que lui dit la blonde. De toute manière, si elle est ici, c'est pour se plaindre. Croisant un peu les bras, elle lui montre de la main l'un des fauteuils en face de son bureau.

"Asseyez-vous je vous prie, que l'on ait une conversation claire et structurée." lui dit-elle alors calmement.

Croisant les jambes, elle ne quitta pas son visage des yeux. C'est vrai qu'elle était plutôt attirante à vue d’œil. La laissant alors exposer son problème plus clairement, elle hocha doucement la tête, pour montrer qu'elle suivait ce qu'elle disait. Un problème avec un article qu'ils avaient posté dans le dernier numéro sortie. Soupirant discrètement, elle prit un exemplaire pour l'avoir sous les yeux, voyant alors beaucoup mieux de ce dont il était question. Ses journalistes avaient pensé qu'exposer la vie de cette jeune femme ferait un bon buzz. Scandaleux et extrêmement intéressant. C'était ce genre de publications qui attirait les gens. Alors elle ne pouvait pas faire grand chose pour elle, maintenant que le journal avait été distribué au public.

"Que voulez-vous. Votre vie n'a jamais été si privée que cela, et ce n'est sans doute pas la première fois que vous apparaissez dans ce type de journaux, n'est-ce pas ?" dit-elle alors avec son air le plus calme possible.

Elle se demandait vraiment ce que voulait la jeune femme en face d'elle. Elle n'avait pas vraiment l'air de se soucier de l'avis public sur elle. Alors, quelle était la vraie raison de sa venue ? Trouver un accord ? La menacer ? Faire couler son affaire en la menant face à un tribunal ? Elle n'en avait aucune idée, mais si elle voulait l'une de ces options, et bien elle devrait affronter plus qu'une femme d'affaire. Yunhee n'était pas du genre à se laisser faire, alors sans hésiter, elle sortirait les griffes pour protéger la seule chose qu'elle avait, son entreprise. Penchant un peu la tête, elle écarta délicatement quelques mèches de devant son visage. Lui offrant alors un sourire de politesse, et inspira avant de reprendre la parole.

"Je ne sais pas ce que vous souhaitez ou cherchez exactement. Alors dites moi, pourquoi êtes vous venue ici ?" demanda-t-elle alors avec toute la patience qu'elle possédait.

Elle était toute excitée. Pire qu’une gamine le jour avant Noël. Son sourire trahissait ce qu’elle allait faire, alors qu’elle se préparait dans sa voiture à sortir sur le trottoir. Chinsun n’avait jamais été très matinal. Ainsi, il était tout à fait acceptable pour elle d’arriver dans l’après-midi. A ce moment où tout le monde pensait que sa journée ne pouvait pas se terminer ainsi. La fausse blonde remonta ses lunettes de soleil sur son nez, avant de prendre son sac et d’enfin ouvrir la portière de sa voiture. Le vent de Los Angeles s’engouffra dans ses poumons. Cette air si pollué et chaud. Quoi de mieux pour commencer à faire un carnage. Elle claque la portière avant de faire claquer ses talons sur le bitume. Elle se dirigea, de sa démarche lancinante habituelle, vers le bâtiment qui allait lui servir de théâtre aujourd’hui. Ce n’était pour rien. Une broutille sans importance. A vrai dire, son tableau de chasse était beaucoup plus vaste que ce simple article à la noix racontant encore ce que tout le monde savait déjà. Oui, elle s’était séparée de sa fiancée juste avant le mariage. Oui, elle l’avait sans doute trompée. Ou alors elle s’était fait tromper. Ou les deux. Les tentations sont trop grandes par moment. Et il est difficile d’y résister. Surtout lorsqu’il s’agit d’une femme. Car les femmes sont sa faiblesse ultime.

Dans le hall, elle retira poliment ses lunettes, allant directement vers la jeune femme qui devait être la secrétaire du bâtiment. Elle était mignonne, avec ses petites formes rondelettes et cette air perdue en la voyant arriver ainsi. Pourtant, Chinsun n’avait pas pris sa tenue la plus provocatrice. Mais, à ce qu’elle comprenait des rougeurs sur le visage de la jeune fille, il n’en fallait pas plus d’un bout de sa poitrine légèrement exhibé pour la faire rougir. Intéressant. Au moins, si ce rendez-vous tournait à son désavantage – ce à quoi elle n’y croyait pas vraiment – elle pourra toujours venir se consoler dans les bras de cette réceptionniste. Elle n’est pas très regardante tant au physique. Une femme reste une femme. Et tant mieux si elle a des formes. Cela fait de la matière pour s’accrocher. Avec toute sa délicatesse, elle lui sourit, balançant langoureusement ses cheveux en arrière, exposant un peu plus son corsage. Il ne lui en fallait jamais beaucoup pour sortir le grand jeu. De beaux yeux et un visage qui semble pouvoir lui dire « amen » à tout, et elle adore faire rougir. Même si, celles qui résistent son toujours les plus à croquer.

« Bonjour, commença-t-elle poliment. J’aimerais parler à votre direction s’il-vous-plait.

-Vous avez pris rendez-vous ?

-Moi ? Non, absolument pas ! Pourquoi ? Est-ce un problème ?

-Oui. Madame Choi ne reçoit pas sans rendez-vous et…

-Dommage, ma puce. Parce que moi, elle va me recevoir. »

Sur ses mots, elle contourna la réception, ignorant les couinements de la secrétaire et les regards farouches sur son corps, pour aller prendre l’ascenseur. En toute logique, le bureau de cette Madame Choi devrait se trouver tout en haut de cet immense immeuble. Alors, prendre cette boite mécanique montante était la meilleure option. Comme ça, on ne s’embarrasse pas à monter dix milles escaliers. Qui doivent sans doute être en cas de problème. Une fois à l’intérieur, elle appuya sur le bouton de haut de la tour. Dernier étage. Ce petit dérapage de lui avait même pas coûté son maquillage, ni même froissé un de ses plis de vêtements. Donc, en plus d’avoir été inutile, il ne lui avait rien apporté d’autre qu’une contradiction interne. Chinsun Goo n’a pas besoin de rendez-vous pour rencontrer quelqu’un ou entrer quelque part. D’ailleurs, on l’invite toujours plus qu’autre chose. Parce que, malgré ce que l’on dit, on adore faire polémique. Et qui mieux qu’elle peut répondre à cette demande ?

L’engin s’arrêta à un étage et une femme entra. Elle portait des classeurs qui semblait être aussi lourds qu’elle et était fragile sur ses talons aiguilles. Chinsun l’observa un instant, se demandant si c’était réellement raisonnable de commencer à jouer. Puis, tendrement, elle prit l’un des classeurs de la personne, lui offrant l’un de ses sourires agréables d’aide. A peine quelques secondes plus tard et elles étaient déjà en plein flirt. Sans doute que si elles n’avaient pas été occupée toutes les deux à régler leurs affaires, elles se seraient envoyées en l’air dans cet ascenseur. Ah oui mais, il y a cette histoire d’article et puis, ce n’est pas confortable lorsqu’il y a des classeurs de travail autour. Bien dommage, car Chinsun était toujours d’appétit pour les dames en tailleurs-chemises. D’ailleurs, Chin était toujours d’appétit pour toutes les dames. Mais plus particulièrement les working-girls à ce stade. Cela devait être l’effet de la trentaine. Ou alors de son environnement.

Puis enfin, elle arriva au dernier étage de l’entreprise. Brillante de toute sa gloire et de cet envie fabuleuse de faire résonner sa présence, elle remonta le couloir jusqu’à la porte du bureau en roulant des hanches et en faisant claquer ses chaussures sur le sol. La démarche de mannequin qu’elle avait adopté et le bruit toujours plus aguicheur d’un pas ferme de celle qui sait ce qu’elle veut. Chinsun savait comment faire tourner les têtes vers elle. Et cela ne manquait jamais. Elle poussa sans ménagement la porte de la salle, entrant alors comme la vrai rock-star qu’elle pouvait être. Si Madame Choi pensait que l’on n’avait pas vu ses chaussures retirées, elle se trompait lourdement. Mais ce n’était pas le moment de faire de l’humour. Surtout lorsque l’on a un sujet beaucoup trop grave à défendre. Elle se mit alors à exposer le drame, la raison de sa venue, l’incompétence de ses locos, le non-respect de sa vie. La liste serait trop longue à écrire mais elle ne mâcha pas ses mots. Tout en gardant, évidemment, cette classe légendaire qui la caractérisait tant. Reposant alors sa voix, elle attendit à peine l’invitation à s’asseoir pour le faire, déposant au passage son sac sur le fauteuil d’à côté. Elle croisa les jambes, mais resta droite sur le coussin. Elle avait à peine eu le temps de regarder la femme devant elle tant elle fut prise dans son jeu. Mais maintenant qu’elle l’avait sous les yeux, il fallait bien noter, qu’elle était tout bonnement à croquer.

« Ce n’est pas la première fois effectivement. Mais au moins, les autres avaient eu la décence de m’en prévenir, précisa-t-elle, amère. Il semblerait que les vôtres aient omis ce détail. »

Bien sûr, elle laissait toujours à qui veut bien l’entendre que ses commères de paparazzi et faux journalistes la surprenaient toujours dans ses positions délicates. Mais il n’en était rien. Elle avait le contrôle sur l’image que les médias renvoyaient d’elle. Self-made woman, écrivaine engagée auprès de la jeunesse, femme libérée, libertine, tentatrice. Chinsun Goo n’était en réalité que la façade de celle qui se cachait réellement. Celle dont le sang n’était qu’alcool et dont la mère prostituée n’avait même pas de visage. Mais ça, personne ne devait le savoir. Et surtout pas cette presse à deux sous qui se jette comme un charognard sur la moindre brindille pouvant faire plonger son gagne-pain. Oh que oui, Chinsun savait ce que l’on racontait sur elle. Elle en était même l’origine sur et efficace.

Ce sourire de politesse ne lui plut absolument pas. Quoi que le visage de son interlocutrice fût dès plus harmonieux et bien fait, il n’en restait pas moins d’un froid glaçant. De ce regard professionnel qui ne descend jamais sur ses seins ou ses cuisses. Elle détestait cet impression de ne pas plaire, de ne pas attirer l’autre vers elle. Comme si on ne lui prêtait pas réellement attention. Et tout ça la mettait en rogne. Pourtant, elle ne dit rien, se contentant de répondre à son sourire commercial. Ce qu’elle voulait ? Des excuses. Ce serait dans la suite logique de toute cette mascarade. Doucement, avec volupté et une quasi-candeur envoutante, elle se leva pour aller se pencher au-dessus du bureau de l’autre femme influente. Ses mains posées délicatement sur le rebord, elle se rapprocha d’elle sans pour autant la toucher. Restant même à une distance d’espace personnel suffisant pour ne pas la gêner, mais assez proche pour complètement capter son attention.

« Je viens chercher des excuses de votre part, souffla-t-elle, sans lâcher son sourire. De vous ou de vos auteurs. Mais je les veux. Et publiquement. »

Autant ne pas garder toute cette rencontre pour elle deux non ? Elle voulait que les choses se sachent. Mais uniquement celles qui l’arrangeaient. Celles qui se trouvaient dans la continuité de son travail de long haleine sur les podiums et les premières pages de magasines. Il ne fallait pas sous-estimer le pouvoir de la communication. C’est grâce à elle que Chinsun Goo, fille de pute et de lâche, a pu accéder à la place internationale qu’elle possède aujourd’hui. Petite fille renégate qui a fait son trou dans ce monde sélectif de l’art et plus particulièrement de la mode et de l’écriture. On n’y pense jamais assez. Mais cette femme qui joue actuellement de ses charmes, a sans doute bien plus vécu, que celle qui les subit actuellement. Pourtant, elle n’en est pas moins ce qu’elle est. La détentrice finale de la reconnaissance de cet affront.

Calme et froide. C'était comme cela qu'elle apparaissait à tout le monde, et elle ne cherchait pas à se défaire de cette image plus ou moins agréable que les autres lui attribuaient. Cette femme avait l'air de l'avoir remarqué, pour le plus grand de ses plaisirs. Elle ne rentrerait pas dans son petit jeu, ni dans celui de créer le plus gros scandale possible. Non, elle voulait régler les choses discrètement, comme à son habitude. Laissant alors la jeune femme faire sa scène, elle garda ses yeux rivés sur son visage, sans faire aucune dérivation. La voyant se pencher au dessus de son bureau, elle n'eut aucun mouvement de recul, aucun étonnement, ni même de changement d'expression. Ça ne marchait pas avec elle, ce genre d'approche frontale. Peu de chose fonctionnait avec elle d'ailleurs, même les menaces. Alors bon. Il ne fallait pas s'attendre à grand chose en ce comportant ainsi. Rester professionnelle, c'était tout ce qu'elle savait faire. Ses prunelles ne vacillèrent pas, même face à la vue tentatrice qui s'offrait à elle. Son corps resta droit, et ses yeux se plissèrent plus malicieusement que jamais, comme pour répondre au petit sourire que lui adressait la blonde.

"Des excuses publiques ? Je pense que vous exagérez légèrement la situation. Il n'y aura rien de tout cela. Des excuses si vous le souhaitez, mais aucunement publiques,articula-t-elle assez doucement, J'accepterais tout type de dédommagement, sauf des excuses publiques." poursuivit-elle.

La noiraude était assez dure en affaire. Depuis sa plus jeune enfance, elle n'avait été élevée que dans ce but, alors oui, elle comptait bien mettre en application de ce qu'elle avait appris sur ses relations sociale et professionnelle. Une apparition publique ne ferait qu'engendrer un plus grand brouhaha, que si tout se réglait à l'amiable dans ce bureau. Elle était prête à lui donner de l'argent, un nouvel interview, ou autre, mais elle éviterait au maximum le publique. Avec ses yeux jugeurs et examinateurs, cette idée de jugement ne lui plaisait guère. Son visage se rapprocha légèrement du siens, pour soutenir encore plus son regard intense et espiègle. Il en faudrait plus pour la faire flancher. Beaucoup plus. Penchant de quelques millimètres sa tête,  elle posa délicatement ses mains sur la table, entrouvrant légèrement les lèvres en signe de réflexion. Un accord à trouver. Elle ne voyait pas grand chose pour le moment qui pourrait calmer la faim de cette fameuse Madame Goo. Un appétit démesuré. Cela l'amusait d'autant plus dans cette légère confrontation. Une personne avec des idées derrière la tête, comme un jeu, des pièces qui devaient s'assembler une à une pour construire un château de cartes en équilibres. Doucement, une idée simple lui vint en tête. Elle n'allait pas succomber à son regard de reine, loin de là. Souriant alors tout aussi froidement et fièrement, elle reprit la parole.

"Que dites-vous d'un nouvel interview, fait par moi cette fois-ci ? Vous me direz ce que vous voulez bien raconter, et je prendrais tout en note. Si cela vous conviens, bien évidemment." lui dit-elle alors d'une voix plus suave.

Eviter de passer par le tribunal était la meilleure option, alors refaire un article tout entier sur cette femme, ne lui semblait pas être une si mauvaise idée. Et puis, même si la blonde semblait être forte pour communiquer et s'exprimer, elle n'en restait pas moins une femme. Une femme qui apparemment aimait jouer avec les autres. Yunhee pouvait sur quelques points lui ressembler. Un caractère assez fort, une façade sur le visage, et des idées assez développées en tête. On ne s'attaquait pas à son entreprise si facilement, et il fallait bien l'avouer, elle n'avait jamais perdu. Même contre de grands dirigeants, ou alors contre des clients de mauvaise foi, elle savait s'y prendre. Elle semblait peut-être être comme l'une de ces femmes fragiles, aussi bien physiquement que moralement, une qui pouvait facilement se briser au moindre coup de poing sur la table avec ce teint si pale et transparent. Mais en réalité, elle était si dure à comprendre et lire. Un vrai mystère de la nature comme nous les aimons. C'était peut-être pour cela, que malgré ses airs gracieux et délicats, elle représentait une vraie cible pour certains. Une quête de possession qui avait toujours échouée.  Elle n'était pas un animal en cage, et elle ne le serait sans doute jamais.

Continuant de regarder en détail le visage de la femme en face d'elle, elle finit par se reculer au fond de son fauteuil, sans écouter ses revendications. Elle savait qu'elle ne pouvait qu'accepter sa proposition. Sinon, la conversation irait droit au mur. C'était le seule chemin empruntable d'un grand labyrinthe verdoyant aux nombreuses impasses. Se retrouver à une impasse à multiple reprise, pour au final revenir sur ses décisions et céder à l'option la plus raisonnable. Si la Goo était suffisamment raisonnable, elle choisirait forcément sa proposition, pour ne pas causer de grabuge en plus pour si peu. Cela arrivait souvent, et pourtant, personne n'en était encore mort. Du moins elle l’espérait. Et puis, avec ses airs d'ange, peu de personnes parvenaient à lui résister. Certaines se pliaient en moins de deux secondes, mais ce n'était pas les plus amusantes. Prenant alors doucement un calepin de son tiroir, et un stylo noir, elle se leva délicatement, tirant un peu sur sa jupe crayon pour la remettre en place. Etre assise pendant pratiquement toute une journée était assez fatiguant, alors pouvoir enfin se dégourdir les jambes lui faisait un bien fou. Venant alors tourner autour de son bureau, elle fit un geste de la main pour indiquer des fauteuils plus confortables autour d'une table basse qui étaient présent juste derrière elle.

"Je vous prie de bien vouloir vous installer par ici, c'est un endroit plus confortable que ce bureau." lui avoua-t-elle en s'y dirigeant.

S'installant alors confortablement, elle croisa de nouveau les jambes, tout en veillant que les pans de sa jupe ne remontent pas trop haut. Le but n'était pas de finir totalement débraillée et dénudée devant cette personne, qui, selon son instinct, ne serait pas forcément contre. Mais par principe, une venue professionnelle devait rester telle quelle, et puis elle n'allait pas lui accorder si rapidement ce qu'elle désirait. Elle était du genre à laisser le chat lui courir après. Passons. Commençant alors à gribouiller quelques informations sur son calepin, elle regarda légèrement la jeune femme. Ce n'était pas la première fois qu'elle se retrouvait en position de rédaction. Même si ce n'était pas dans ses tâches, elle se devait de connaître le protocole, comme si cela était son métier. En tant que supérieure, elle n'avait pas le choix de devoir posséder certaines compétences, pour mieux orienter ses employés. Alors sans hésiter, elle commença de vive voix.

"Dites moi tout, que voulez-vous que je fasse apparaître à votre sujet dans l'article ?" lui demanda-t-elle alors.

Autant lui demander directement ce qu'elle voulait remettre à l'image et sur quoi elle voulait accentuer, pour essayer de la satisfaire ne serait-ce qu'un minimum. Elle serait prête à tout noter, si c'était pour régler rapidement cette histoire.

Si elle exagérait la situation ? Bien entendu. Sinon elle ne serait pas là lui faire les beaux yeux pour avoir ce qu’elle voulait. Malheureusement pour la Goo, cela ne semblait pas marcher. Bon, pas grave. Elle aurait essayé au moins. Il ne lui suffira que d’une autre histoire et elle pourra ainsi faire taire cette douce frustration de ne pas avoir ce qu’elle désire. Cela ne lui arrive plus vraiment depuis quelques années. Tout le monde lui tombait plus ou moins à ses pieds à chaque pas qu’elle faisait, l’acclamant de grande activiste ou alors d’idiote sans nom. Mais c’était cela qui avait fait sa renommer. Et même à la trentaine atteinte, elle n’en gardait pas moins ce visage sans bavure, nourris de tout ce qu’on lui dit. Elle n’est pas pourrie de l’intérieur comme certains se vantaient à la décrire. Elle est aussi fraîche de que la première rose. Mais pour cela, il suffisait de regarder l’étincelle d’enfant qui pouvait parfois briller dans ses yeux, lorsqu’elle laissait ses pensées au fond d’un verre d’alcool.

Il ne fallait pas lui dire « tout type de dédommagement », Chinsun pourrait mal l’interpréter. Cette madame la PDG était, de surcroit, totalement à son goût. D’ailleurs, elle devait bien avoir un prénom, cette demoiselle. Elle n’était pas si jeune que cela par rapport à elle. Et elle avait sans doute fait bien pire qu’une femme d’âge mure au regard glacé. Chin en avait fait, des amourettes et des jolis cœurs. Mais celle-ci, elle l’intriguait un peu plus. Ses yeux n’avaient même pas dérivé sur son corps alors qu’elle l’exposait à elle dans son entièreté la plus indécente. Un esprit d’acier, un visage d’ange. La meilleure combinaison pour une femme de pouvoir. Mais elles étaient dans ce cas. Alors, Chinsun comprenait que la menace ne marcherait pas. Qu’elle en avait vu d’autre avant de faire ployer l’autre. Sauf qu’elle n’allait pas se contentait de l’offre qu’elle lui proposait. Oh que non. Les yeux de l’ancienne mannequin s’illuminèrent de défis. Si elle pensait pouvoir la mener par le bout du nez ainsi, elle se mettait le doigt dans l’œil, jusqu’au coude.

Pourtant, elle la suivit sagement jusqu’au fauteuil, s’y asseyant en soupirant discrètement. Elle commençait déjà à s’ennuyer. L’autre avait beau lui faire tout la panoplie la journaliste sexy au regard de braise à qui on a envie de dégrafer le tailleur, Chin n’était pas venu pour cela. Elle était venu faire scandale et elle se retrouvait bien gentiment assise sur un fauteuil en cuir qui, quoi que dire l’autre jeune femme, était plutôt de mauvais goût. La pièce n’avait de base, rien d’accueillant. C’est un bureau de chef d’entreprise, pas de rendez-vous. Et ce petit coin qui aurait pu s’apparenter à un coin détente, était tout simplement inapproprié à l’endroit. Il faudra qu’elle lui donne quelques conseils en matière de décoration. Seule la baie vitrée, donnant sur un magnifique paysage de buildings, était attirant dans cet arrangement vieillot. Mais ce n’était qu’un tout petit détail dans une immensité de problème de goût. Chinsun se demanda un instant comment elle avait pu faire accueillir autant de gens influant dans cet espace sans qu’aucun d’eux n’ose lui dire que c’était tout simplement désastreux. Non vraiment, elle devra revenir pour travailler tout ça.

La regardant alors commencer à lui parler pour cette interview que la plus vieille n’avait absolument aucune envie de faire, elle soupira encore un fois. Une vraie enfant. Oui, mais elle était saoulée. Pas au sens littérale. Pas une goutte de liqueur ne coulait dans son sang à l’heure actuelle. Mais elle n’aimait pas cela. Déjà parce que l’autre jeune femme commençait très clairement à lui courir sur le haricot, avec son air sans aucune émotion. Chinsun n’aimait pas les gens comme cela. Qui ne montre rien. Elle les trouvait insipides, faux, sans aucune valeur. Et sans courage aussi. Car c’est se cacher sous un masque pour se protéger du monde. Elle, elle expose tout, n’ayant pas peur de ce faire percuter violement pour tout et n’importe quoi. Aucune image publique n’était épargnée. Et parfois, des larmes en étaient versées, par les plus fragiles. Elle n’avait rien de fragile. Mais ceux qui se cachent sous leur peau de porcelaine, le sont. Quoi qu’ils en disent.

« Mettez ce que vous voulez, dit-elle enfin, en secouant la main. Je m’en fiche, ce n’est pas ce qui m’intéresse. »

Tirant sur le poitrail de son chandail, elle se montrait particulièrement hypocrite. Elle n’avait en aucun cas accepté cette interview. Mais peut-être que de l’avoir suivit l’avait tout simplement fait croire qu’elle était d’accord. Bien loin d’elle cette simple envie d’encore terminé sur les pages d’un magasine, aussi prestigieux soit-il, pour les mêmes problèmes de couple, de coucherie, de podium ou que sais-je. Son livre ou autre, très peu pour l’aider à faire sa petite rasade quotidienne de lecture sur à quel point elle peut être une célébrité à la couverture médiatique trop influente pour sa personne. « Mais madame, vous n’êtes pas méritante de tout cela ! » « Hé bien monsieur, si vous aussi, vous aidez les jeunes femmes à se libérer du patriarcat encore trop présent dans notre société uniquement formé d’hommes de puissances qui ne savent même pas faire jouir une femme, je pense que, effectivement, je ne le mérite pas. »

Se redressant alors, Chinsun posa une main sur l’accoudoir, l’époussetant comme s’il y avait une poussière. Ennuyeux à mourir tout cela. Ses yeux remontèrent le long du corps de la femme en face d’elle. Non franchement, il n’y avait pas à débattre, elle la voulait. Dans ses bras, nue, en sueur, rougie par ses baisers. Elle voulait sentir ses cheveux noirs s’enroulaient dans sa main, ses seins contre les siens, ses cuisses autour de ses hanches. Ce n’était pas adéquat de penser ainsi. Et pourtant, c’était bien son unique songe actuel. Portant son index à sa bouche, elle mordilla sa phalange tout en la regardant. Pire qu’un jury de mode. Elle pouvait voir tous les défauts, tout ce qui dépassait un peu trop ou juste assez. Sans doute n’avait-elle pas de temps à perdre avec elle. Mais Chinsun adorait faire perdre leur si précieux temps aux autres. Elle, elle n’avait que ça. Du temps. Pour elle, l’argent ne venait pas de cela. Il venait de son travail, de ses actions, de son courage en tant que nouvelle figure. Prenant une inspiration, elle lui offrit un nouveau sourire avant de lâcher son doigt.

« Ecrivez donc dans un coin de votre journal que le prochain livre de Chinsun Goo risque encore de défrayer la chronique et nous nous en tiendrons, là. D’accord ? »

Mais elle ne bougea pas. D’ordinaire, elle se serait lever, et serait partie. Laissant ainsi la suite des choses à cette personne que le travail de confiance forme. Mais elle ne le fit pas. Au grand damne de ses divas qui sortent en trombe, les cheveux en pétards et les yeux sur elles, Chinsun avait des méthodes beaucoup plus percutantes que des cris aigues qui brisaient les miroirs. Doucement, elle se leva. Puis elle rejoignit l’autre jeune femme. Comme tout à l’heure, elle n’allait pas s’écarter, elle le savait. On ne cerne jamais totalement quelqu’un du premier regard. Mais Chinsun pouvait décemment savoir comment aller réagir quelqu’un qu’on attaque de front. Lui soulevant doucement le visage en glissant ses doigts sous son menton, elle n’eut qu’à très légèrement se baisser pour déposer ses lèvres contre les siennes.

Son regard détaillait la jeune femme en face d'elle. Bon, elle avait l'impression que celle-ci était littéralement en train de se décomposer d'ennui devant elle, et ça, malgré les apparences, la déstabilisait. Les jugements de cette dernière ne la préoccupaient aucunement. Oui, Yunhee était une personne ennuyeuse, un brin fragile si on savait décrypter les gens, mais elle n'était pas ici pour se faire des amis. Et si cette Madame Goo avait n'aimait pas qu'on lui résiste, ce n'était pas son problème non plus. Cela se lisait sur le visage, ce manque d'envie de faire cette interview. Elle non plus, ne voulait pas perdre son temps à parler avec une personne qui n'en avait apparemment aucune envie. Légèrement agacée, elle gribouilla sur sa feuille, essayant de garder son air serein. Cette façade qu'elle s'était forgée. Personne ne l'avait jamais remarqué. Elle cachait ses larmes, ses joies, pour laisser apparaître un masque de glace à tous. De toute manière, personne ne voulait vraiment savoir qui elle était. On n'appréciait pas la personne intérieure avec Yunhee, mais seulement les apparences. Car cela faisait toujours bonne figure d'apparaître à ses côtés. Ne la quittant pas du regard, elle lâcha un petit soupir d'agacement face au comportement puéril de la jeune femme. Et bien elle rédigerait à quel point Chinsun Goo, cette femme tentatrice, avait un caractère plus que gamin. Bref.

"Je vois...Et bien dites moi pourquoi vous êtes venue ? Hmm ?" lui dit-elle alors.

Oh que oui, elle le savait déjà. Elle savait que son petit article qu'elle comptait lui faire était tout simplement ridicule. Elle, voulait du scandale, quelque chose qui fasse jaser la ville toute entière au moindre coins des rues. Posant alors doucement son calepin après avoir écrit cette dernière remarque sur son livre, elle soupira une nouvelle fois, n'arrivant plus à garder son calme si ordinaire. La blonde ne voulait pas de cet interview ? Et bien tant pis, elle n’aurait rien, si ce n'est des paroles encore plus froides qu'auparavant. La coréenne ne comprenait pas le petit jeu de la jeune femme. Elle, ne jouait pas, ou du moins ne jouait plus. Son regard resta rivé sur elle, avant de le baisser, pour regarder un peu plus la table. Sans comprendre pourquoi la blonde n'avait pas décidé de s'en aller en claquant la porte du bureau, elle la regarda discrètement se lever. Se laissant faire en sentant la main de cette dernière soulever son visage, elle resta de marbre face à ce baiser. Son regard se planta dans le sien, tandis que ses yeux se plissèrent légèrement. Son petit jeu, elle le comprit très bien à cet instant précis. Si elle comptait la faire flancher face à ce geste, et bien elle se trompait. Ce n'était qu'un baiser, qui pourtant, avait légèrement fait frissonner son corps tout entier. Elle était belle, il fallait se le dire. Et puis, ce caractère têtu et sûre d'elle lui plaisait plutôt pas mal. Yunhee était fragile, et sensible, mais en apparence, elle ressemblait à un livre fermé, inapprochable, ce qui n'était évidemment pas le cas. Reculant de quelques centimètres sa tête de la sienne, elle laissait ses lèvres effleurer les siennes.

"Vous êtes venue pour cela, n'est-ce pas ? Depuis le départ, vous vous fichiez de savoir ce que vous alliez en tirer de cette conversation." lui dit-elle tout bas, laissant son visage proche du siens.

Dans tous les cas, elle savait comment cela finirait. Ce baiser ne l'avait pas laissé indifférente, mais il ne fallait pas se faire d'illusion. Sa réputation de croqueuse de femme, elle la connaissait, et elle ne la laisserait pas faire si facilement. Elle n'était pas si simple, la Choi. Ennuyeuse à mourir, mais un si beau minois. Ce n'était que pour cela qu'on craquait pour elle,et cela devait avoir été le cas de la blonde. Ne détachant pas son regard du sien, elle se redressa légèrement, venant légèrement se rapprocher de son oreille.

"Donnez moi une seule raison d'accepter cette proposition ici, et maintenant." susurra-t-elle tout doucement avant de plus clairement se reculer dans son fauteuil, lui offrant un léger sourire.

La détaillant un peu plus des yeux, elle vint tout doucement détacher ses cheveux. Parce que de un, ce n'était pas agréable et cela tirait, et puis de deux, elle voulait l'attirer plus, elle ne pouvait pas le nier. Elle voulait se faire désirer et languir de cette personne qui avait osé l'embrasser courageusement. Se détendre un peu ne la dérangerait pas au final. Il fallait juste que la plus vieille lui donne une bonne raison de laisser son poste pour finalement s'amuser un peu avec cette dernière. L'écoutant alors, elle lâcha un léger rire en l'entendant, mais cette fois-ci, un vrai. Autant de franchise, elle aimait vraiment ça. Se levant alors doucement, elle se dirigea vers son bureau tout en se déplaçant voluptueusement, attrapant le téléphone pour demander à sa secrétaire de ne faire entrer personne, ni de l’appeler pendant les prochaines heures. Puis, se redressant, elle s'appuya légèrement sur son bureau, la regardant plus timidement. Elle n'avait pas l'habitude, et en plus, dans ce bureau, elle ne savait pas vraiment comment procéder. Laissant la jeune femme s'approcher, elle pencha la tête tout en gardant la moitié de son masque. Son vrai visage, il faudrait du temps à Chusun Goo de le découvrir, et ce n'est sûrement pas en une fois qu'elle parviendra à la faire sienne pour autant.

"Yunhee. Yunhee Choi. Ce sera plus facile ainsi." lui dit-elle alors calmement.

Et tout doucement, elle se hissa plus clairement sur son bureau de bois, poussant légèrement les quelques papiers qui y traînaient encore. Ses bras s’élevèrent alors pour les passer autour du cou de la jeune femme tout doucement. De simples touchers sans sentiments ne la dérangeait pas. Et puis, il en faudrait beaucoup plus pour la faire flancher. Elle n'était pas idiote. Les gens ne l'appréciaient pas réellement, et cela devait être de même pour Chinsun. Elle devait avoir eu mieux entre les mains qu'une personne à moitié dépressive et complètement fausse. Ses jambes se glissèrent légèrement autour de ses hanches, tout en essayant de ne pas craquer sa jupe crayon qui, malgré tout, limitait pas mal les déplacements. Puis, une fois suffisamment proches, il glissa ses doigts sur son chemisier, venant tout doucement retirer sa veste, puis déboutonner le plus lentement possible ses boutons. Etre attirante, elle savait parfaitement le faire. Ses longs cheveux lui tombaient légèrement sur le visage, tandis que, prenant tout son temps, elle s'amusait à la faire languir. Comment en étaient-elles arrivées là ? Yunhee avait finit par abrégé leurs souffrances, pour finalement céder sur ce point là. L'attirance des corps, quelle drôle de chimie.

Son cou se dévoila, et ses clavicules apparurent petit à petit. Laissant un peu le tissus glisser sur ses épaules, elle s'arrêta brusquement, tout en la regardant dans les yeux. Ce regard affamé, elle ne l'avait pas lâché des yeux. Au contraire. Depuis le début, elle avait remarqué la manière dont la blonde la regardait. Ce serait mentir si elle devait feindre l'ignorance. Mais mentir, c'était ce qui la composait en grande partie. Personne n'avait encore fait fondre la glace qui la recouvrait, pour pouvoir accéder à son centre, son cœur, la vraie Yunhee, qui était tout simplement désastreuse. La regardant alors avec des yeux innocents, elle vint effleurer de nouveau ses lèvres, sans pour autant les coller toutes entières. Il fallait les mériter. Comme son corps. Il lui fallait de la chaleur, un corps contre le sien, des lèvres sur sa peau, ne serait-ce qu'un minimum d'affection pour son être. Elle n'était pourtant pas incompréhensible, mais personne n'avait vraiment combattu pour percer son armure. Remettant quelques mèches derrière son oreille, avant de papillonner des cils. Ses yeux brillaient légèrement, tandis, que son autre main avait entreprit d'effleurer le cou de l'une de ses phalanges, le plus délicatement possible.

"Je suis...désirable si je comprends bien ?" lui demanda-t-elle d'un ton amusé, tout en restant avec un air assez doux.

Un sourire éclaira doucement son visage. Non. Elle n’était pas venue ici pour l’embrasser ou même la séduire. Toujours dans sa quête de la moindre rumeur, Chinsun n’avait pourtant pas songé un traite instant qu’elle allait bien pouvoir finir entre les jambes de la personne qu’elle allait rencontrer. Elle l’avait tout simplement embrassée par plaisir. Pour voir, pour tester, sa réaction. Qui en était des plus alléchantes, il fallait le dire. Elle l’avait aussi remarqué cette espèce de sensations de pression entre elles deux. Comme la tension d’un câble qui pouvait lâcher à n’importe quel moment. Et Chinsun l’avait brisé en deux, ce câble. Car maintenant, elle voulait jouer. Elle voulait l’avoir dans ses bras. Elle voulait qu’elle soit à elle, l’espace de quelques minutes. Elle voulait juste lui faire un peu tomber ce masque qu’elle détestait. Voir celle qui se cachait dessus était beaucoup plus intriguant.

L’observant alors détacher ses cheveux, Chinsun ne put se retenir d’aller les lui effleurer. Ils tombaient voluptueusement sur elle, comme une cascade de désir pure. Les enrouler autour de ses doigts était sa nouvelle mission. Elle voulait une bonne raison de se laisser aller contre sa poitrine ? Elle voulait qu’elle lui trouve une excuse pour se laisser faire par ses mains ? Il ne fallait pas la lancer sur ce genre de chemin dangereux. On ne lui avait jamais rien d’autre appris qu’à séduire son public. Auditeur ou auditrice devait toujours avoir les yeux rivés sur elle. Qu’elle ne fasse que parler ou juste attendre qu’on lui donne la parole. Pas besoin de bouger pour ce faire voir. Etre juste attirante. Tout simplement.

« Car vous avez autant envie de moi que j’ai envie de vous, répondit-elle, sans lâcher son regard. Et ce serait du gâchis de perdre cela. »

Son rire la fit légèrement frémir. Entendre cela, alors qu’un visage aussi froid venait de lui demander pourquoi elle devrait répondre à sa provocation lui faisait un effet qu’elle ne pensait pas possible. Des femmes fatales, elle en avait affronté beaucoup. Certaines étaient tombées dans ses bras. Ou alors elle était tombée pour les autres. Dans tous les cas, cela n’avait jamais été simple. Et d’autant plus que leurs relations, explosives au possible, avaient fait des scandales retentissants. Jusqu’à l’annonce de ses fiançailles. Jusqu’à la brisure de son mariage. Jusqu’à ce qu’elle ne retombe dans tout cela. Ce qu’elle n’avait jamais quitté. Ce qui avait sans doute détruit son premier amour véritable en morceau.

Puis Yunhee se leva pour aller passer un coup de téléphone. Et là, Chin sut qu’elle avait gagné. Qu’elles avaient toutes les deux gagné. Se rapprochant d’elle, elle détailla un instant ce visage d’ange, soudainement timide, qu’affichait l’autre femme. C’était cela qu’elle aimait voir. Même si elle savait que ce n’était pas la complète tombée de son masque de pierre. Yunhee Choi était une femme d’affaire hors-norme, hors du commun, que nombre d’hommes voulaient revendiquer. Mais elle était bien au-dessus d’eux. Tout comme Chinsun était bien au-dessus de ceux qui voulaient la faire chuter pour ses idées progressistes. A elles-deux, elles auraient pu écraser le monde machiste d’un coup de talon. Et cela n’en faisait que tout leurs charmes.


Chinsun ne se présenta pas. Elle l’a connaissait déjà. Et tout le plaisir qu’elle aurait à l’appeler par son prénom ne la fera que plus sourire. Elle la laissa grimper sur le bureau, glissant alors les mains sur ses cuisses qui l’entouraient. Tentatrice passant de l’ange au démon de la luxure en quelques secondes à peine. Mais qui pouvait donc être cette Yunhee Choi ? Une femme. Il ne fallait pas chercher plus loin. Tout ce qu’adorait Chinsun réduit dans un seul être qui l’attirait actuellement en retirant son haut avec une lenteur affreuse. Mais tout n’était qu’un mal pour un bien. Car bientôt, elle verrait ses courbes comme peu on sans doute pu le faire. Ses mains firent alors doucement remonter la jupe qui la dérangeait tant. Arriver à la limite de son sous-vêtement, Chinsun, entreprit se s’aventurer sur la nudité légèrement de son amante de l’heure. Puis tout s’arrêta, frustrant l’écrivaine au plus haut point. Sa question la fit alors légèrement rire.

« Si vous êtes désirable ? Yunhee, vous êtes sublimement à croquer ! »

Et sans même lui demander son avis, elle s’avança jusqu’à ses lèvres, allant les mordre de ses dents. Tandis que ses mains remontaient enfin complètement cette foutue jupe, dévoilant la partie de son corps qu’elle convoitait. Ses hanches rencontrèrent les siennes, sa bouche dériva sur son cou, puis ses clavicules, pour passer sur sa poitrine et son ventre. A croquer elle avait dit ? Oui, complètement. Ses cheveux blonds tombèrent légèrement sur ses joues alors qu’elle allait embrasser l’intérieur des cuisses de la femme d’affaire, accroupie derrière le bureau. Lorsqu’on lui disait de rester sous un bureau pour faire plaisir, Yun savait y faire. Et puis, c’était toujours marrant de voir les dames en gémirent sur leur affaires de travails. Déposant alors ses lèvres sur celles entre les jambes de la femme, encore cachées par sa culotte, Chin ne put retenir un sourire de satisfaction. Les termes qu’elle avait utilisés étaient vrais. Mais elle n’allait pas la mordre ici. La manger oui. Mais avec lenteur. Ses doigts finirent glisser le tissu, l’écarter légèrement, lui permettant d’y avoir accès plus facilement. Et là, les choses commencent réellement.

Faire plaisir à une femme n’est pas chose aisé. C’est tout de suite plus difficile pour elle d’avoir un orgasme que la gente masculine. Mais il fallait aussi dire que d’une femme à une autre, les choses étaient beaucoup plus faciles. La langue de la Goo parcourut l’interstice de la fente, avant d’arriver à ce petit organe du plaisir dissimulé qu’elle se mit à maltraiter de son muscle. Elle se fit un malin plaisir à la faire languir doucement. Avant l’embrasser, encore et encore. Puis ce furent ses doigts qui se joignirent la partie, allant doucement la caresser aussi. Mais Chinsun prenait aussi son pied à lui faire cela. Ses petits bruits qu’elle entendait l’amusaient, la rendant tout de suite plus encline à lui faire n’importe quoi pour entendre son plaisir. Et la stimuler ainsi, de sa bouche tout simplement, était toujours un moment de pure plaisir. Les hommes pouvaient bien se venter d’avoir autre chose. S’ils ne savaient pas comment rendre leur partenaire dans tous ses états avec, cela ne servait à rien. Et Chinsun savait très bien le faire, elle.

Sa réponse la fit sourire légèrement. A croquer. Dans tous les sens du terme. Avec la blonde, on pouvait s'attendre à tout finalement. L'observant alors encore un peu, elle finit par soupirer légèrement en sentant ses dents mordiller ses lèvres. Sa jupe était déjà remontée à son plus haut, et elle finit alors de retirer les boutons de son chemisier. Elle était pratiquement mise à nue, si on en oubliait cette lingerie blanche, nécessaire pour une chemise aussi fine. Sa tête se pencha délicatement, tandis que ses mains vinrent se perdre sur le cou de la plus vieille. Ses jambes se resserrèrent autour de ses hanches. Si elle savait que tout cela lui faisait déjà de l'effet. La blonde était tout autant désirable. Avec cette peau cristalline, ce regard précis et ambitieux. Tout ce qu'elle aimait, même si, son cœur avait un faible pour la tendresse qu'on pouvait lui offrir. Elle était faible. Si faible. Ses lèvres sur sa peau la firent frémir, et elle regarda leur douce descente vers l'enfer qui lui était réservé. Se penchant un peu en arrière, elle laissa ses cheveux noir retomber sur son son dos à moitié découvert. Sa chemise lui tombait sur les épaules, laissant une vie sur sa poitrine qui se gonflait à chacune de ses respiration.

Et tout un monde nouveau s'offrit à elle en sentant enfin cette douce chaleur entre ses cuisses. Un léger sourire au visage, elle vint tout doucement maintenir ses cheveux de l'une de ses mains, la regardant alors faire en se mordillant la lèvre. Des soupirs se dégageaient d'entre ses lèvre en sentant son membre rose commencer à agir sur elle, et jouer avec ce bouton de rose si bien dissimulé. Sa tête se bascula en arrière, ses joues s'empourprèrent, et ses yeux se fermèrent enfin pour se laisser doucement aller au plaisir que lui procurait Chinsun. Cette femme savait y faire. Ses doigts de libres s'accrochèrent légèrement au rebord du bureau, se resserrant à chaque nouveau coup de langue et baiser. Elle l'avait déjà fait avec des femmes. Mais jamais avec une personne aussi désirable que ne l'était la blonde. Sans doute ce côté arrogant et têtu. Mais elle savait parfaitement que cela ne lui suffirait pas. Ces doigts sur elle, tout la faisait frémir. Son dos se cambra légèrement dans un énième sourire, avant de tressauter légèrement. Lui faire aussi plaisir. Elle possédait peut-être un visage d'ange, mais elle n'en était pas un, si ce n'est un ange déchu. Mais dans ce cas, elle ne méritait pas ce titre. Ses ailes avaient été coupées, et elle n'était plus. Mais cette sensation douce et humide qui s'acharnait sur elle ne pouvait la rendre que plus envieuse et désireuse de s'amuser également.

Tout doucement, elle releva son visage pour pouvoir la regarder dans les yeux, la faisant lâcher ce qu'elle était en train de faire. Brillants et noirs, et pourtant si intenses. Descendant de son perchoir, elle vint ôter le restant de jupe qui lui restait pour ensuite redresser la plus vieille et venir plaquer délicatement ses lippes contre les siennes. Ses mains s'occupèrent de lui retirer ce haut si détestable, avant de se coller tout entière à elle. Du bout de ses doigts, elle effleura la descente de ses reins passionnément, collant sa poitrine à la sienne plus ou moins volontairement. Soupirant d'aise contre ses lèvres, elle vint ensuite déposer de légers baisers sur ses commissures, avant de doucement descendre sur son cou, puis ses clavicules, les effleurant délicatement de sa langue, sans pour autant laisser ses mains démoniaques à ne rien faire. Celle-ci s'empressèrent de venir défaire ce bas, le faisant ensuite glisser pour pouvoir coller ses jambes chaudes aux siennes. Calant une de ses jambes entre les siennes, Yunhee cala doucement Chinsun sur sa cuisse, venant frotter son genoux contre cette zone qu'elle ne désirait que découvrir de sa culotte. Passant ses bras autour de son cou, elle vint doucement mordiller son oreille, avant de chuchoter sensuellement, soupirant un peu contre celle-ci.

"Moi aussi je veux m'amuser." dit-elle en souriant légèrement, fière de son effet sur la Goo.

Elle savait se faire désirer, mais elle savait également faire souffrir de plaisir son partenaire, malgré ses airs parfaits. Elle n'en restait pas moins humaine. La luxure du corps, elle connaissait, et la désirait tout autant. Les femmes, c'était autre chose que les hommes. Plus douces, plus délicates aux sensations. Il fallait dire qu'il y avait plus de travail à faire sur le corps tout en courbes de l'une d'entre elles. Et tout doucement, elle dégrafa le soutient-gorge de sa partenaire, pouvant enfin observer cette ci belle poitrine qu'elle ne cessait de vouloir montrer par son décolleté précédent. Elle l'avait bien vu malgré ce qu'elle avait pu laisser croire. Ses lèvres glissant petit à petit sur la pente de ses seins, elle respira doucement son parfum, avant de sourire et de venir mordiller doucement et tendrement l'un de ses tétons. Si irrésistible. Si tentatrice. Les embrassant alors du bout des lèvres, elle vint légèrement les sucer, frissonnant, et  la gardant contre elle. Ses paumes se déposèrent délicatement sur ses hanches, les caressant délicatement en remontant dans son dos. C'était si entêtant. Son visage se glissa ensuite entre ses seins, venant embrasser délicatement sa peau en soupirant d'aise. Relevant légèrement le regard, elle lui fit un délicat sourire avec ses joues rouges, se redressant un peu pour accentuer ses frottements contre sa partie intime. Elle appréciait la vue. Ce corps si beau et doux contre le siens. Relâchant doucement son corps, la Choi finit par tout simplement venir retirer son propre soutient-gorge, laissant sa peau laiteuse apparaître alors. Ses cheveux noirs retombèrent sur sa poitrine, venant l'épouser doucement. Un dernier regard et elle se cala contre la blonde, la regardant alors innocemment.

"Vous avez toujours prévu de me croquer ?" lui dit-elle d'une fine et délicate voix, s'amusant légèrement de ce petit jeu.

Puis, elle se décala en douceur d'elle venant faire le tour du bureau une nouvelle fois, comme pour jouer. Et sans hésiter, elle retire le dernier tissus qu'elle avait sur la peau, le faisant glisser entre ses jambes avant de le laisser sur le sol, s'adossant à la grande baie vitrée de sa pièce. La vue était à tomber. La plus jeune aimait faire languir sa partenaire d'une journée. Cela lui semblait beaucoup plus important d'augmenter leurs désir et la frustration à tout les deux, et d'un léger mouvement, elle tendit délicatement sa main, comme pour l'inviter à la rejoindre.

Quasiment aussitôt, ses lèvres se mirent à se mouvoir contre les siennes. Chinsun se sentait décoller rien qu’avec cela. Et cette paire de seins contre sa poitrine, ses mains baladeuses dans son dos. Cette femme était bien loin de la simulation de faux semblants qu’elle avait montrée. Un caractère de glace, peut-être, mais elle était beaucoup plus que cela. Et la Goo mourait d’envie de savoir ce qui pouvait cacher cet air impénétrable qu’elle se donnait. Pourtant, pour le moment, ses esprits n’étaient pas tournés vers cela. Mais bien plus orienté vers ce corps tout entier offert à elle. Alors elle se laissa faire, se mordant la lèvre en sentant celles de Yunhee la parcourir. Ses vêtements tombèrent, comme de vieilles barrières un peu inutiles. L’ancienne mannequin n’a jamais eu besoin de réellement cacher son physique. Et ses tatouages, qui courent, discrètement, sur son épaule et son genou, pour se rejoindre à la limité de son dos n’entache en rien cette partie d’elle qui l’a rend désirable aux yeux des autres. Chinsun Goo, parfois définis par les pires noms de l’industrie des arts, était pourtant une des nombreuses définitions de la luxure à l’état pure. Mais que ces hommes s’y tiennent, elle était réservée aux femmes uniquement.

Un léger soupire lui échappa alors que Yunhee exerça une pression légèrement sur sa sensibilité. Pas une secondes, elle ne s’était demandé si cette PDG aimait les femmes ou non. Mais maintenant qu’elle se trouvait à califourchon sur sa cuisse, Chin ne se posait plus réellement la question. Si elle avait voulu la rejeter, elle l’aurait fait depuis un moment. Sa voix l’électrisa et un léger rire s’éleva dans la pièce. Ses hanches bougeaient d’elles-mêmes sur elle pour se procurer du plaisir. Il n’était pas forcément dans sa nature de demander un brin d’action de la part de ses partenaires. Pourtant, elle avait envie de Yunhee l’aide dans sa démarche. Et c’est ce qu’elle fit en dégrafant son soutien-gorge, en l’exposant un peu plus. Ses lèvres la firent frissonner encore une fois. Sa tête bascula en arrière, légèrement son dos. Ses cheveux blonds se rejetèrent d’eux-mêmes derrière sa nuque alors qu’un énième soupire lui échappait. Sa main se perdit dans les mèches corbeaux de sa partenaire. Toutes ses attentions sur sa poitrine la faisaient un peu plus plonger dans ce plaisir coupable qu’elles s’apprêtaient à commettre.

Entre tentation et plaisir nouveau, elle allait se faire plaisir à avoir cette madame contre son être pour les prochaines minutes. Son odeur, déjà, alors que son visage se trouvait entre ses seins, la faisait flancher. Il n’en fallait jamais beaucoup pour qu’elle soit dans cet état de faiblesse. Si elles avaient su toute l’emprise qu’elles possèdent sur elle, sans doute que Chinsun serait sous l’emprise de nombre de femmes. Mais elle avait toujours cette apparence de séductrice dévorante plus que soumise au grand cœur. Et elle aimait dominer. Autant que l’être ne pouvait pas faire de mal.

« Oh que oui, ma belle, répondit-elle en souriant. Plus que jamais. »

A peine eut-elle prononcé cela, que Yunhee se mit à jouer à la souris, contournant son bureau pour aller s’exposer, totalement nue à la baie vitrée. La seule chose dans cette pièce qui ne devait pas être changé d’ailleurs. Tout le reste était plus ou moins à changer. Rien que pour sublimer un peu plus la beauté de la dame qui faisait tourner la boutique d’une main de fer. Et qui avait tout de même réussie à finir sous l’emprise délirante du plaisir que Chinsun transmettait à n’importe qui. Elle avait ce pouvoir sur les gens. Une réelle Aphrodite. Mère d’Eros lui-même. De quoi en faire philosopher plus d’un.

Alors, sans même hésiter, elle attrapa cette main tendue vers elle. Et son corps se retrouva contre le sien. Leurs peaux, déjà chaudes, fondaient sous leurs mains qui se baladaient. Et ses lèvres qui se cherchaient et se trouvaient. Ce ballet de cheveux qui s’emmêlaient autour des doigts de l’une ou de l’autre. Alors que, cette fois, ce fut Chin qui coincé Yun de son genoux. Ses doigts aussi, allèrent se perdre prêt de cette entité qui rendrait n’importe qui fanatique. Elle lui toucha la poitrine, les fesses, les hanches. Elle lui dévora le cou, les lèvres, les oreilles. Elle s’appliquait à l’entendre soupire de plaisir alors qu’elle se frotter à elle. Déjà, elle la sentait humide et elle aussi. Depuis combien de temps n’avait-elle pas fait cela, la petite demoiselle aux yeux de biches ? Depuis combien de temps était-elle resté derrière son bureau à patienter ? Une éternité sans doute. Beaucoup trop longtemps pour la Goo ne puisse tenir. Ses doigts allèrent la caresser, touchant ce point déjà stimulé, qui ne faisait qu’en demander plus. Et ses dents capturèrent la lèvre inférieure de la brune. Les yeux entrouverts, elle observa son visage. Avant que deux de ses doigts ne s’aventurent un peu plus. D’abord un. Pour l’habituer, lui faire plaisir, la transformation en un être d’érotisme transcendant. Et le deuxième suivit quelques instants après, pour commencer à la titiller toujours plus. Dans le même temps, elle se frotta à elle, s’extasiant de son propre plaisir. Leurs seins se touchaient d’une manière quasiment obscène. Une fine pellicule de sueur commençait à apparaitre sur leurs peaux. La température de la pièce avait grimpé en quelques secondes, atteignant des sommets, pour deux corps en pleine effusion.

Un peu plus, Chinsun plaqua Yunhee contre la vitre, sa main libre saisissant l’un de ses morceaux de chairs ronds et si doux pour la malaxer contre sa paume. Ses lèvres descendirent alors, la couvrant de baisers plus ou moins humides, laissant sa langue glisser jusqu’à son téton qu’elle tenait entre ses doigts, l’attirant jusqu’à sa bouche. Elle le mordilla aussi, relevant alors les yeux vers elle en tirant dessus avec ses dents. La faire couiner. Qui aurait pu se vanter de cela ? Hé bien, Chinsun savait qu’elle allait y arriver. La faire gémir de plaisir. La travailler au corps pour qu’elle atteigne ce paroxysme que tout le monde recherche. Le sien, à Chin, elle l’avait trouvé il y a un moment. Et depuis, elle ne cessait de le renouveler, en voulant toujours plus. Même si, elle savait qu’un jour, elle allait s’en brûler violemment les ailes. Et qu’elle tombait de son perchoir avec brutalité. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher d’aller plus loin. Toujours un peu plus. Juste pour se satisfaire de ce manque qui grandissait chaque jour. Mais un manque de quoi ? Elle n’en savait rien. Et se voiler la face derrière l’alcool lorsque la réponse se présentait à elle. Ses lèvres arrêtèrent alors de la torturer. Mais ses doigts, eux, s’évertuèrent à la faire sombrer un peu plus. Des techniques, elle en connaissait beaucoup. Et sur Yunhee, elle n’hésiterait pas à en mener une à bien. Rien que pour voir son joli visage de cristal se fissurer à son nom.

Son cœur battait si vite. Une erreur de parcours sûrement. La voyant approcher et saisir sa main, elle se colla rapidement à elle, souriant délicatement en frissonnant. Une douce chaleur commença à envahir son corps, tandis que ses doigts se baladaient dans ses si beaux cheveux blonds. Tout fondait contre son corps brûlant, et cette vitre froide dans  son dos qui ne faisait qu'accentuer un peu plus les sensations qu'elle ressentait. Ses lèvres s'accrochaient aux siennes, et s'en décrochaient, comme deux inséparables. Humides, et délicates. Sensations de passion commune. Tout partait si vite, tandis que déjà elle se faisait sienne. Inconsciemment, certes, mais ses mains sur son épiderme, ces lèvres qui la rendait complètement accro malgré elle. Cela faisait longtemps, qu'elle n'avait pas partagé un moment d'intimité avec quelqu'un, et encore moins une femme. Un léger soupire s'échappa d'entre ses lèvres en sentant son genoux contre elle, puis cette mains tentatrice qui ne faisait que découvrir le corps qu'elle avait en face d'elle. Son regard se posa sur la blonde, essayant de la charmer toujours plus de son air glacial qui se réchauffait peu à peu. Ses bras s'enroulèrent autour de sa taille fine, avant de venir agripper de ses petites mains ces deux coussins de chaire moelleuse en les descendant un peu plus bas sur son dos.

Ses doigts commençant à la torturer lentement la fit légèrement gémir. Si sensible. Si désireuse de cet être en face d'elle. Une folie passagère sûrement. Elle ne l'avait jamais fait dans ce bureau. Elle n'avait jamais osé. Mais cette déesse aux yeux de braise l'avait faite penchée un peu plus dans les tréfonds des enfers. Ses yeux se fermèrent légèrement, se laissant alors envahir de doux sentiments de bien être. Son corps se cambra un peu en sentant cependant l'un de ces doigts la parcourir un peu plus. Un gémissement franchit la barrière de sa bouche, tandis que sa tête se balança doucement en arrière, laissant ses mèches sombres venir tomber sur son dos. Un deuxième, et tout commença à la perdre. La sentir se frotter à elle ne fut qu'accentuer son plaisir, tandis que ses doigts s'enfoncèrent passionnément dans sa peau en effusion. Sa peau contre la sienne, sa poitrine effleurant la sienne, tout n'était que paradoxe et parallélisme. Rien ne lui ressemblait, et pourtant tout était si agréable. Si éphémère, si provoquant. Tout comme celle qui lui faisait face.

Ses paupières s'entrouvrir légèrement en sentant l'une de ses mains faire sur elle, avant de se mordiller la lèvre. Cette zone érogène de son corps, ces seins faisant d'elle une figure de courbes et d'élégance. Sensibles et délicats, le moindre toucher les faisait frémir de plaisir. Et cela s'était bien montré, quand, par malheur, les doigts de la plus vieille vinrent s'emparer de l'un de ses tétons. Et puis, il y avait ces lippes humides contre sa peau. Elles étaient illégales. Beaucoup trop incontrôlable pour exister. Et pourtant, elle venant de les reconnaître, de prouver leur existence par un simple soupire d'aise lorsque celles-ci vinrent envelopper sensuellement ce bouton de chaire rosée. Ces dents dévastatrices allèrent causer sa perte, si elles continuaient à s'acharner sur elle de cette façon. Collant sa tête contre la vitre, ses mains vinrent doucement saisir les hanches de Chinsun pour les coller aux siennes, tandis qu'elle s'avança un peu plus sur sa cuisse, venant se frotter contre elle à sa guise. Une de ses mains remonta, venant doucement écarter les mèches blondes de la jeune femme pour mieux observer son visage soyeux. Et sans attendre, elle embrassa doucement son oreille, mordillant son lobe délicatement. Tout n'était que glace fondant au soleil. Son corps, lui, ne faisait que la désirer encore et encore, sans cesse.

Puis, son genoux se glissa contre le sien, venant doucement se faufiler entre ses jambes pour venir à son tour la positionner contre elle. Un partage mutuel. C'était important pour elle, qui pensait qu'une relation ne devait pas être seulement dans un sens. Le partage des corps, lui, se faisait à deux. Elle la voulait contre elle, sentir son humidité contre la sienne. Rien que d'y penser, elle se mit à doucement rougir, venant enfouir un peu son visage dans son cou. Peut-être une autre fois. Elle ne savait pas comment prendre les devants. La Choi n'avait jamais su y faire pour maintenir une relation. Ni même pour les faire fleurir. Une de ses mains vint doucement effleurer la ligne de son dos, tandis qu'elle continuait à doucement glisser sur le haut de sa jambe, de légers soupires contre son cou. Cette zone parfumée et douce qui la caractérisait. Cette douce odeur florale et pourtant si forte, montrant ce caractère tempétueux. Chinsun Goo. Une femme qu'elle n'oublierait pas. Enfin, elle imaginait, parce que pour le moment, elle n'y parviendrait pas. Sa langue glissa sur la pente de ce cou tentateur, pour venir ensuite y déposer des baisers, l'en lui couvrant volontiers. Elle aussi voulait l'entendre, même si elle devait sûrement moins bien s'y prendre qu'elle, avec ses gestes inutiles. Son regard croisa le sien, et puis tout s'effondra. Elle la voulait. Même si elle ne l'avouerait sans doute jamais. Elle se ferait désirée. Elle la laisserait lui courir après s'il le fallait pour la faire revenir la voir. En manque d'affection sans doute, et pourtant, elle ne s'en était jamais rendu compte. Elle, qui, même dans les nuits les plus sombres ne parvenait pas à s'endormir et se retrouvait seule avec elle même. Balayant ses pensées, elle plissa un peu des yeux avant de lui murmurer.

"Encore...", qu'elle lui supplia implicitement.

Il faudrait lui en montrer plus, si elle comptait la garder réellement entre ses mains. La rendre complètement addicte à ce plaisir charnelle qu'elle lui offrait. Gardant son regard ancré dans le sien, elle sourit gracieusement avant de venir l'embrasser plus doucement, et courtement, juste pour attiser un peu plus cette flamme naissante. Elle n'était pas du genre à céder en une fois. Alors tout était possible. De toute manière, qui avait-il de mal à trouver un peu de réconfort dans les bras d'une inconnue. Si elle avait su qu'elle finirait dans les bras d'une blonde qui lui tenait tête. Elle aimait ça, et elle comptait bien continuer à lui résister comme elle le devait. Son nom, elle le lui crierait si elle était capable de la faire lâcher prise. Elle le gémirait, le lui murmurerait au creux de son oreille. La sentir contre elle, s'était tout ce qu'elle désirait. Ses doigts se faufilèrent sur ses lèvres humides, venant doucement les effleurer pour venir à son tour jouer sur cette zone si sensible. Chacun son tour. Prendre son temps. C'était tout. Et puis, elle n'était pas pressée, si ? Yunhee avait tout son temps elle. Son bureau, ses horaires.

Humant son parfum, elle la regarda une dernière fois avant de passer sa langue sur ses propres lèvres, et de soulever l'une de ses jambes tout en se maintenant à elle. Et sans plus attendre, elle tenta de venir en contact avec elle, peau contre peau, sensibilité contre sensibilité. C'était tout ce qu'elle désirait à présent, sentir sa chaleur sur elle. Elle ne savait pas vraiment s'y prendre, mais dans tous les cas, la blonde devait bien comprendre son regard désireux et espiègle. Pour quelques minutes, elle voulait lui appartenir toute entière. Oui. La Choi ne se sentait bien qu'entre les mains des autres. Ceux qui lui offraient des bras pour un instant. Elle, n'était plus simplement cette poupée de cire que tout le monde voulait montrer au monde. Elle n'était plus recouverte de glace, qu'elle affichait comme une barrière à tous. La blonde ne pourrait pas encore la déchiffrer toute entière en une fois, mais peut-être qu'après avoir fini d'assembler les morceaux, elle disparaîtrait, comme tout ceux qui l'avaient fait auparavant.

Ses désires étaient des ordres aux oreilles de Chinsun. Si cette femme en voulait plus, elle le lui offrira. Car il n’y avait rien de mieux que de faire plaisir à ses partenaires. Oh, Chinsun adorait en recevoir aussi, là n’était pas le problème. Mais entendre leurs voies résonnaient dans la salle, emplis de plaisir et de luxure, dévorantes de plus de chaleur et d’attention. Elle y répondait toujours en leur en donnant plus. Autant qu’elle le demandait. Car, même s’il y avait une limite, parfois flou, de ce que l’autre pouvait recevoir, de temps à autres, aller jusqu’à ce petit bout de territoire sans franchir la ligne médiane, amenait le fin mot du plaisir le plus tendre et le plus fascinant. Le corps humain connaissait tant de contraste et de paradoxe. Et chacun en avait des différents. C’était toujours aussi palpitant d’en découvrir chez l’autre. Il s’agissait peut-être de la raison qui poussait la Goo à toujours chercher plus loin. Qui sait ? Elle aimait jouer et s’amuser. Qui pouvait lui en empêcher ? Elle était une femme libre et indépendante. De quoi faire tourner la tête des plus anciens. Mais elle n’en avait que faire. Pour le moment, il n’y avait que les soupirs de sa partenaire qui l’intriguait. Et qu’elle comptait bien rendre de plus en plus audible.

Leurs regards se croisèrent. Et sous celui tout humide de plaisir de Yunhee, Chinsun sourit. Ses lèvres allèrent répondre aux siennes, alors qu’elle sentait ses doigts tenter de lui faire tout aussi plaisir. Un ange camouflé cette demoiselle dit donc. Il aurait fallu lui apprendre à profiter avant de donner du plaisir. Mais elle ne semblait pas si inexpérimentée que cela. D’autres qui avaient finit toute gémissante sous les baisers de la plus vieille étaient bien loin de son compte. Et cette poitrine collait à la sienne la fit doucement soupirer aussi. Cette cuisse, ses ongles qui couraient sur sa peau. Bon dieu, jamais elle ne s’en lasserait. Mordillant alors le morceau de chaire rouge, elle posa les mains sur les hanches de la PDG, commençant à les mouvoir sur elle, pour lui procurer tout le plaisir qu’elle connaissait et qu’elle savait faire. Et dans le même temps, elle caressa toutes zones érogènes qu’elle avait à porter. Ses seins, ses côtés, la chute de ses reins. Elle voulait la titiller, la pousser à venir la revoir. Ou au contraire. A se faire du mal à elle-même en voulant revenir dans cette pièce pour passer sous le bureau.

« Ce serait tentant de revenir ici… tester tout le reste… du mobilier… » sourit-elle.

Oui, elle ne pouvait s’en empêcher. De l’embêter un peu. Charmeuse, elle la regarda dans les yeux, lui saisissant le visage entre son pouce et son index. Elle ne pouvait dire non. Son regard transpirait le plaisir et la luxure. Ce n’était qu’un petit début pourtant. Là, la position n’était pas forcément très tentante, quoi qu’excitante. Mais de ses doigts tout simple, Chin pouvait l’emmener toucher les nuages. Il ne fallait pas la mettre au défi. Elle serait prête à tout pour le faire. Car c’était excitant. Et loin d’être redondant. Car c’est bien cela qu’elle détestait. L’ennui, resté statique. La pire des situations pour elle qui s’oubliait entre les cuisses de ses concubines. Un bon moyen en un sens. Un peu malsain sur les bords. Mais qui pourrait lui en vouloir réellement de fuir ses démons qui lui torturaient trop souvent l’esprit ? Elle, l’enfant d’une prostituée sans nom et d’un homme lâche.

Avec dextérité, elle glissa un doigt jusqu’à son ouverture. Elle se mit à la titiller, son pouce sur son bouton de plaisir, les autres effleurant chacune de ses quintessences de joie. Elle se sentait elle-même transporter par toutes ses sensations qui débordaient de son corps. Soupirant d’aise, elle ferma les yeux en se mettant à se laisser complètement aller. Ce n’était pas la peur de l’arrivée d’une quelconque personne qui l’avait arrêté. Elle était déjà arrivée sur un tapis de défilé avec des traces de rouges à lèvres dans le cou et sur les lèvres. Elle n’était plus à une remarque près sur son comportement. Mais c’était cela qui plaisait autant non ? Sinon, on ne parlerait pas d’elle dans les revues à sensations. Et les réseaux sociaux adoraient la couvrir de récompenses et de popularité. A chacune de ses apparitions, elle recevait le titre iconique du premier hastag de twitter à Los Angeles durant trois jours. Non, ce qui l’avait retenu était tout simplement qu’elle ne savait plus si elle pouvait réellement s’abandonner à elle pour recevoir ce même plaisir. Mais maintenant, elle l’avait. Et ce léger sourire qui étira ses lèvres alors qu’elle sentait entre la pulpe de ses doigts la jouissance quasiment trouvée de sa partenaire. Rouvrant les yeux, elle les planta dans ceux de Yunhee.

« Viens pour moi, princesse, chuchota-t-elle en se rapprochant de ses lèvres. Tu peux le faire, non ? »

Provocateur n’est-ce pas ? Mais il fallait bien lui lancer un défi infranchissable pour qu’elle puisse se relâcher complètement, et, durant quelques secondes, fondre totalement pour une étreinte inopportune mais bienvenue. Elle l’avait bien ressentit, la Goo, en la plaquant contre la vitre pour prendre son pied. Toutes les deux, elles étaient plus reliés qu’elles ne le pensaient. Le désespoir de deux femmes que le monde voulait écraser pour prouver qu’elles ne valaient rien. Stress, douleur, esprit plein de songes en tout genre. Si l’une finissait le front contre la table à vomir son déjeuner, l’autre risquait le coma à chaque pilule. Mais elles n’en avaient aucune idée. Pour le moment. Elles étaient étrangères l’une à l’autre. Mais cela risquait changer du tout au tout. Tout comme, elles risquaient de changer aussi, au contact l’une de l’autre.

Ses mots à son oreille la fit légèrement frémir. Si elle voulait revenir, elle était la bienvenue, du moment qu'elle ne venait pas chercher les ennuis, tout se passerait bien. Et puis, revoir sa frimousse blonde ne la dérangerait pas tant que cela, c'était ce qu'elle venait de penser à l'instant même. Si cela se trouvait, elle regretterait facilement cette pensée, mais comment ne pas la vouloir ? Ton son corps en redemandait, de ces touchers, de sa voix, de sa peau. Ses doigts s'accrochaient encore à elle, comme si tout ne dépendait plus que de quelques minutes pour atteindre cette jouissant recherchée. Les doigts de la plus vieille ne faisait que la faire gémir, encore et encore, tandis qu'elle tentait de supporter le rythme délicat et pourtant si intense de cet échange. Tout semblait si fébrile, si sensible. Tout s'accentuait si vite. Sa tête se cala doucement dans son cou, tandis que ses lèvres effleuraient doucement son cou après avoir quitté les siennes. Ses doigts sur ses fesses douces et fermes continuaient de s'agripper, tandis que ses soupirs et son souffle chaud frappait contre sa peau. Ses yeux s'entrouvrirent légèrement pour la regarder, brillant d'envie tandis qu'elle touchait bientôt le but. Elle ne s'était jamais vraiment laissée faire, toujours sur ses gardes de la moindre personne. Elle n'avait jamais voulu quitté ce rôle froid et distant avec les gens. Et pourtant, avec elle, celle qui avait réussi à attirer son attention, elle ne parvenait pas à s'en empêcher, comme l'envie de vouloir la chercher toujours un peu plus, à tout moment. Oh que oui elle la ferait courir, chercher l'indomptable pour n'obtenir que de la douceur.

Son corps sensible ne résista pas plus longtemps, se mettant légèrement à trembler sous ce plaisir atteint. Les paroles de la blonde, n'étaient tout simplement pas anodins. Comme une invitation à venir pour elle. Comment résister, ne serait-ce que pendant l'acte ? Elle pourrait très bien reprendre son rôle insupportable et la mener en bourrique après cela, mais pour le moment, elle ne pouvait que laisser faire, n'arrivant de toute manière à ne pas résister à ses belles prunelles. Au final, la vie de cette femme était exposée à tous les coins de rues, sans censure, tandis que elle, femme d'affaire renommée, évitait les caméras le plus possible. Elle n'y prêtait pas attention. Quand il s'agissait de relations plus durables, celles-ci ne duraient jamais longtemps, et se brisait à la moindre de ses envies. Personne ne la supportait vraiment, avec son air impassible, et ses problèmes sur le dos. Ceux qui découvraient la vérité prenaient peur et s'enfuyaient comme des lâches, tandis que d'autres, trop avides de leurs estimes et de leurs envies se faisaient rembarrer. Un cercle infini qui ne cessait de tourner en rond. Alors oui, si c'était seulement pour quelques minutes, elle pouvait bien se laisser aller un minimum. Reprenant un peu son souffle en observant la métisse, elle plissa un peu des yeux, se remettant droite. Elle n'avait pas pour habitude de laisser ses partenaires sur leur fin, et elle ne gérait pas tant que cela la chose en elle même. Maladroite dans ses gestes peu affirmés, elle savait joué la conciliante, celle qui se laissait faire, mais en avait en quelque sorte horreur. La faisant alors doucement reculer vers le bureau, ses mains sur ses hanches, elle lui fit un léger sourire.

"Je n'ai pas envie que tu m'oublies aussi rapidement." soupira-t-elle contre ses lèvres.

Et sans demander la permission, elle s'accroupit légèrement en face d'elle, se cambrant pour bien laisser apparaître ses courbes fines et gracieuses. Ses mains vinrent se poser sur ses cuisses, et sans plus tarder, elle laissa ses lèvres rosées se déposer sur les siennes humides. Il en fallait sûrement beaucoup pour la satisfaire, mais si cela lui permettait de patienter jusqu'à la prochaine fois, et bien elle ne disait pas non. De sa langue, elle vint délicatement taquiner ce bouton de rose délicat, n'hésitant pas à varier les tentatives infructueuses jusqu'à trouver la bonne, celle qui lui ferait retenir son visage. La regardant en levant les yeux, elle ne put s'empêcher de la goûter un peu plus. Elle, qui, aux apparences d'ange pouvait en déstabiliser plus d'un n'était en réalité qu'une personne recherchant à être couverte de tendresse. Ses airs extérieurs n'insinuaient en aucun cas son inexpérience, même si, elle n'était pas une prodige dans le domaine. Qu'on le croit ou non, elle voulait juste s'assurer que la blonde ne rentre pas chez elle bredouille. La laissant alors s'offrir à elle, elle finit par doucement s'écarter d'elle, se léchant un peu les lèvres sans même s'en rendre compte. Une innocence cachée, qui la rendait d'autant plus rare, telle une perle blanche et bien régulière que l'on pouvait trouver dans ces beaux coquillages nacrés. Remontant alors doucement contre elle, elle déposa un baiser sur le coin de ses lèvres, avant de s'étirer un peu, sans la moindre gêne, tout du moins apparente. Ses longs cheveux noirs lui retombaient sur la poitrine au moindre de ses mouvements, et son regard charbonneux, lui, vint légèrement et discrètement admirer la femme qu'elle avait en face d'elle.

"Et n'hésite pas à revenir tester le mobilier. Il n'est sans pas à ton goût, mais est très confortable." soupira-t-elle doucement entre deux gestes.

Ses mains vinrent calmement récupérer ses vêtements éparpillés au sol, tandis qu'elle posa tout sur sa chaise. Elle n'avait pas l'habitude des petites attentions après l'acte. Tout était toujours abrupte et sec, et peut-être que, la blonde ne comprendrait pas. Ce n'était en quelque sorte pas voulu, une réaction pour ne pas s'attacher réellement. Mais le sort était déjà sans doute lancé, et elle ne s'attendait pas à ce qu'elles soient reliées autant. Tant pis. Baissant légèrement le regard sur les vêtements qu'elle commença à remettre, ses longs cils effleuraient doucement ses joues, enfilant alors ses sous-vêtements de ses frêles mains. Ses yeux ne parvenaient cependant pas à se détacher d'elle aussi facilement qu'elle l'aurait souhaité. Étrange, mais elle ne comptait pas se laisser faire aussi facilement, et comptait bien la faire encore courir un peu jusqu'au prochain rendez-vous. Enfin, s'il y en avait un, parce que les gens étaient tous plus ou moins sincère avec elle. Remettant en premier son chemisier, elle rabattu ses cheveux sur le côtés, les enroulant soigneusement pour mieux voir les boutons. Si seulement elle pouvait rester en chemiser toute la journée, cela l'arrangerait bien. Et une nouvelle fois, ses yeux captèrent les siens, comme pour envoyer un appel à revenir indirectement. A lui revenir. Même si bon, la blonde devrait patienter et garder ses mains dans le dos avant de la retoucher. Se faire désirer pour mieux régner ? Elle gérait. Elle gérait même plutôt bien, et ça, elle pouvait le noter dans les yeux de Chinsun. Jeux de mains, jeux de vilains comme disait-on.

Une femme était toujours difficile à satisfaire. Il fallait y aller avec des pincettes, tenter calmement, faire des expériences pour trouver le point crucial de ce corps de douceur. Un homme était plutôt rapidement satisfait. Alors qu’une demoiselle avait besoin de temps. Elles, contrairement à eux, pouvaient s’adonner à des plaisirs charnels pendant une plutôt longue durée, sans même s’en lasser. Un certain pouvoir, sur ces messieurs, qui pensaient pouvoir régir le monde du bout de leur braguette. Dans un geste toujours aussi sensuelle, Chinsun passa une main dans ses mèches blondes, les rabattant en arrière alors qu’un soupire s’échappait de ses lèvres. Yunhee venait de dégotter ce qui la faisait vibrer jusqu’au point de non-retour. Après des tentatives oui, mais dans un plaisir parfait, que seul le corps féminin libéré pouvait apprécier. Il fallait savoir quoi faire de son annulaire et de son majeur. L’un pour la bague, l’autre pour l’honneur. Et les deux en même temps pour le plaisir. Mais il n’y avait pas que cela. Tout un panel de merveilleuses choses s’offrait à celles et ceux qui avaient un brin de courage pour dépassé les barrières. Et s’amuser un peu, comme on dit.

Son orgasme léger passé, la Goo reprit doucement ses esprits. Les lèvres tentantes de sa partenaire s’échouèrent sur le coin des siennes, et un sourire s’étira sur son visage. C’est vrai qu’elle devra revenir faire une petite décoration ici. Tout était beaucoup trop froid et… masculin ? Cela se voyait qu’un homme avait pris ses dispositions ici avant. Sauf désormais, c’est une femme qui gère la boutique. Et il fallait lui en donner toute la prestance. Pas de rose, pas de paillette. Des airs de lionne oui, qui colle parfaitement au personnage de la brune en face d’elle. Se redressant alors, Chin se baissa pour récupérer sa culotte abandonnée sur le sol. Avec candeur, elle l’enfila, faufilant ses jambes tendres dedans. Puis, elle ramassa ses chaussures. Comme de rien. Elle se rhabillait en fonction de ce qu’elle trouvait. Pas habitude. Résultat, elle finit quasiment complètement habillée. Il ne manquait plus que son haut.

« Avec plaisir, répondit-il, toujours aussi attrayante. Et je rajouterais mes propres petites choses, la prochaine fois. »

Oui, elle était sûre qu’il y aura une prochaine fois. Cette essaie fut plus que sympathique et elle voulait bien découvrir un peu plus de ce que ce nouvel air froid cachait. Parce que cela ne la dérangeait pas tant que cela, que Yun décide de redevenir froide, cassante, distante. Elle trouvait cela amusant, pour quelqu’un qui s’était follement offert à elle. Elle devait avoir ce genre d’influence sur les gens. On la croyait trop souvent tentatrice. Et, il est vrai qu’elle l’était. Mais, bien souvent, les jeunes femmes s’évanouissaient dans ses bras sans qu’elle n’ait rien à faire. Une histoire de réputation. Comme quoi, vu qu’elle était ainsi, on pouvait se permettre d’être comme ça. Cela aussi, la faisait beaucoup rire. Mais elle ne s’en plaignait pas. Si, comme ça, elle pouvait finir sa nuit entre les cuisses de quelqu’un, elle n’allait jamais s’en plaindre. Il y a pire dans la vie, que d’être en manque d’amour et d’attention, non ?

Finissant alors de se vêtir convenablement – si on pouvait dire que laissé son haut d’autant plus ouvert que les pliures de ses manches puissent passer inaperçu – la jeune femme se saisit de ses lunettes de soleil, qu’elle mit distraitement sur ses yeux. Oui, elle allait partir. Après tout, elle s’était amusée, elle allait sans doute revenir refaire un brin de ménage dans le coin. Elle n’avait pas besoin de plus pour se sentir déjà en territoire conquis. Même si, bien sûr, il en faudrait toujours un peu plus pour que la Choi tombe définitivement sous son charme. Et le message qu’elle aperçue dans sa rétine la fit d’autant plus frissonner et sourire. Cette dame ne savait pas ce qu’elle voulait. Elle restait de marbre, mais désirait ardemment avoir de l’attention. Quelle étrange petite créature. Mais Chinsun ne pouvait pas réellement dire le contraire quand à son propre cas. Pourtant, elle voudrait bien rester la plus silencieuse à ce sujet. Personne ne devait savoir.

S’approchant de la PDG de sa démarche envoutant, elle s’empara de son menton pour l’embrasser délicatement. Comme un baiser d’au revoir. Ou de promesses muettes. Tout plein de possibilité, que l’esprit imaginatif de n’importe qui pourrait s’amuser à retranscrire. Dans un souffle, elle la relâcha, avant de sourire. Puis, sans un mot, elle tourna les talons, ouvrant la grande porte sans même prêter attention à l’autre femme. Il fallait dire, elle avait été la première à remettre son masque de tous les jours. Chinsun en avait fait de même. Ce n’était que de bonne guerre. Pourtant, la blonde n’avait pas oublié la raison de sa visite principale. Et alors que la porte se refermait alors qu’elle s’éloignait dans le couloir, elle s’exclama :

« Je reviendrais, Madame Choi ! Vous n’avez pas fini d’entendre parler de moi ! »

Et le battant s’écrasa entre elles deux, coupant alors tout ce qu’il venait de se passer. C’est une nouvelle histoire qui s’écrivait. Qui commençait dans un univers particulier. Et, à cet instant précis, Chin le savait : il ne s’agissait que du prologue.