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Bad karma [Jules]
Sam 12 Oct - 8:40

Têtue est le mort juste me concernant, même si Jules aurait tendance à dire butée. Tenace, ça peut marcher aussi, jusqu’à ce que je me retrouve punie pour mes actes, comme une enfant qui n’aurait pas compris les limites malgré les avertissements. Et ils ont été nombreux ! Pour autant, je ne comprends pas pourquoi le monde est régit de tant de conventions, ça n’est pas normal, ça ne peut pas marcher que comme ça. De même que ça ne peut pas fonctionner uniquement comme les autres le veulent, si ?
On m’a demandé de faire un papier, quelque-chose que j’ai pris à cœur, comme tout ce que je fais pour ce journal, ne serait-ce que par intégrité. Mon métier de journaliste me tient à cœur. La vérité me tient à cœur. J’en ai été trop longtemps privée. Et quand on ne veut pas me répondre, je deviens facilement dingue. En tout cas, un peu intrusive. Trop. Insistante ? Oui, d’accord, séquestrer – encore que je trouve le mot encore un peu fort – un homme important, particulièrement haut placé, dans l’ascenseur à l’heure de la pause déjeuner, était peut-être un peu too much. Toujours est-il que c’était le seul moyen de lui parler en tête à tête. Il refusait mes demandes d’interviews depuis des semaines ! Ma date butoir pour rendre mon article approchant, il eut fallu que je trouve une solution.
Tout ça pour dire que là, tout de suite, je trouve leur système de sécurité drastique, et assez efficace, je suis en garde à vue. Escortée comme une grande criminelle et je leur ai bien fait comprendre mon point de vue et le sentiment d’abus qui m’est apparu. Pour ce que ça a pu changer…
Des questions en tout genre, pour savoir pour qui je travaille, ce que je comptais faire de ces infos, si je ne fais pas partie d’un groupe terroriste. Pourquoi serais-je forcément une menace ? Toujours est-il que ça fait plus de 6h que je suis en garde à vue et qu’ils n’ont rien contre moi. Aucun antécédent de terrorisme, aucune raison de me garder encore ici, si ce n’est plusieurs plaintes déposées contre moi pour harcèlement… Les gens confondent tout. Harcèlement et cœur à l’ouvrage. C’est très différent. Sauf que c’est moi qui attends en cellule. Quoi, je ne sais pas. Ils m’ont pris mon téléphone, de même qu’ils ont demandé quels numéros je souhaitais joindre. J’ai droit à une liste de trois personnes. En premier lieu mon boss, puis Jules. Et pour la troisième, je n’en n’ai foutrement aucune idée… Quoi qu’il en soit, ils se chargeront eux même de les contacter, d’après leurs dires. Quand bon leur semblera.
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Bad karma [Jules]
Dim 13 Oct - 20:41
Filature d’un homme marié en vue de prouver son infidélité. Ouais, encore un. Encore et toujours le même type d’enquête, pourtant je ne me suis pas spécialisée dans le domaine. Le bouche à oreilles fonctionne bien et entres elles les femmes parlent dès lors que le masque de perfection se craquèle. Mon efficacité a été plus d’une fois mise en avant et me voilà à traquer tous les infidèles de Beverly Hills. Ça fait deux heures que le type en question est dans une chambre d’hôtel avec une nana de quinze ans de moins que lui et en entrant ils avaient déjà l’air très proches. Le pire c’est qu’ils se croient malins, tous, mais c’est tellement facile de les prendre sur le fait. Mon portable vibre, je décroche. C’est la police de Los Angeles, une dénommée Thylo Stanford a donné mon numéro, elle est en garde à vue. What the fuck ? J’suis pas sa mère, pas non plus sa copine, une amie… ouais bon ok admettons. De toute façon son patron a dit qu’elle devait se démerder, donc c’est soit moi soit personne. Mais qu’est-ce que je dois faire au juste ? Venir au poste, déjà pour commencer. J’irais une fois ma filature finie, et Thylo est chanceuse parce que le pigeon infidèle ne tarde pas à quitter l’hôtel avec sa maitresse, dernier bécotage furtif, il l’a met dans un taxi et repart dans sa berline. J’ai les photos qu’il me faut, je peux aller jouer les avocates ou je ne sais trop quoi.
Je n’ai jamais eu de vrais gros soucis avec la justice, plus jeune j’ai réussi à arrêter les conneries avant que ça se gâte et comme détective j’essaie au maximum de faire profil bas. C’est pas toujours évident mais je ne me suis pas attirée les foudres de la LAPD, pourtant je suis pas totalement à l’aise en ces murs. Je me présente à l’accueil, l’agent chargé du secrétariat s’occupe de se renseigner et rapidement on vient me chercher. On m’explique vaguement le pourquoi de la présence de la journaliste. Elle a de la chance, y’a pas de vraies charges recevables contre elle mais elle aurait pu risquer gros, je paie ce qui fait office de caution et ils la sortent de la salle dans laquelle elle était enfermée depuis plusieurs heures. Difficile de dire si ça l’a ne serait-ce qu’un peu ébranlée ou pas. Je ne dis rien, pas avant d’être sortie du commissariat en tout cas « Qui t’as emmerdé et à quel point pour te retrouver dans une situation pareille ? » demandé-je en marchant vers ma voiture, je la déverrouille et nous nous installons à bord. Je ne démarre pas, regardant ma passagère avec un air réprobateur « C’est quoi ton truc, finir en taule ? Tu veux y faire un séjour pour dénoncer les conditions d’incarcérations. Spoiler alerte : merdiques. ». Je suis un peu en colère, ça fait chier, en fait je m’inquiète pour elle.
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Bad karma [Jules]
Dim 13 Oct - 21:10

Je suis contrariée, et on le serait à moins. Le problème avec moi, c’est que ce n’est jamais pour les mêmes raisons que les autres. Je considère simplement que ça n’est pas juste, que j’ai loupé quelque-chose et que je me retrouve piégée et punie injustement. Quoi qu’il en soit je n’ai pas le choix, et c’est encore un truc dont j’ai perdu l’habitude. Mon enfance se résumait à ça. Mais ma vie d’adulte m’a offert quelques libertés, dont j’ai vite pris l’habitude, malgré moi. Tout ça pour dire que je ne vois pas en quoi poser quelques questions, fait de moi une criminelle. Parce que je ne pose pas les bonnes et pas aux bonnes personnes ? Alors on en fait quoi de la liberté d’expression ? Je n’ai pas été menaçante et encore moins violente. Je ne le suis jamais. Même énervée.
J’attends patiemment, je n’ai pas vraiment la notion du temps, toujours pas, et je ne l’aurais sans doute jamais. Selon les psys que j’ai pu rencontrer. Enfin en tout cas celle que j’ai pu rencontrer et les recherches que j’ai faites ensuite. Les troubles autistiques dont je suis atteinte, et j’ai encore du mal à me dire que ça c’est moi, font que certaines notions me sont abstraites et que de toute façon je peux tenter de l’améliorer mais que je ne serais jamais comme les autres. A quoi bon en même temps ? La notion d’atypique m’a toujours plu. J’ai toujours eu en horreur le fait de rentrer dans le moule qu’on pouvait m’imposer.
Un agent me prévient que je suis libre et que quelqu’un est venu me chercher. Ce quelqu’un, ça ne peut pas être mon patron, puisqu’il est bien trop remonté, et encore moins un proche, je n’en n’ai plus. Jules aurait pris cette peine ? Visiblement oui. Et je la suis comme une gamine qui vient de sortir de chez le proviseur. Je sais que j’ai fais une bêtise, mais je n’apprécie pour autant pas d’être traitée comme une criminelle.
Je reconnais sa voiture sur le parking et m’y engouffre quand elle déverrouille la porte. Je savais qu’elle ne resterait pas silencieuse. « Qui t’as emmerdé et à quel point pour te retrouver dans une situation pareille ? » « J’ai simplement posé des questions au ministre des affaires étrangères. J’ai essayé d’être discrète et d’envoyer un mail, ou d’appeler. Je n’ai jamais eu de réponse. Au bout de trois semaines j’ai estimé que le face à face était encore le plus efficace. » Je réponds laconiquement, en haussant les épaules, après tout, rien de mal là-dedans si ? Je vise un homme haut placé, oui, mais il est le seul à avoir les réponses que je veux. « C’est quoi ton truc, finir en taule ? Tu veux y faire un séjour pour dénoncer les conditions d’incarcérations. Spoiler alerte : merdiques. » « Je voulais juste boucler mon article. Et il n’aurait eu aucun intérêt si je n’avais pas eu d’entretien avec lui. C’étaient juste des questions. C’est pas ma faute s’ils protègent certains hommes mieux que d’autres. » Me rongeant les ongles, nerveuse. Tapant du pied. Je ne tiens pas en place, et ça n’est pas nouveau. « Tu démarres pas ? » Non, elle va m’engueuler, je le sens. Et je n’aime pas ça non plus.
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Bad karma [Jules]
Lun 14 Oct - 9:23
La manière qu’à Thylo d’être totalement obsédée par les sujets sur lesquels elle travaille allait forcément lui attirer des ennuis. Elle en a sûrement déjà eu avant que je la connaisse, mais la différence c’est que là elle a donné mon numéro comme personne à prévenir. En soit ça ne me dérange pas, mais c’est pas franchement le coup de fil auquel je m’attendais. Je me fous pas mal de savoir si elle a déjà eu son lot de questions pour la journée, je veux connaître les raisons de son petit détour par la case garde à vue. J’écarquille les yeux à son aveu, le Ministre des affaires étrangères, celui-ci même qui est en visite quelques jours en Californie pour je ne sais quelle raison. Putain mais elle vit vraiment dans un monde à part pour faire ce genre de connerie. « Ouais donc t’en es à ce niveau là d’inconscience, ok. » du coup je m’interroge, c’est quoi son but au juste ? Finir en prison ? Non, boucler son article. Oui évidemment et aller chercher les infos là où elle ne devrait pas, ou en tout cas pas comme ça. Je soupire, son comportement m’agace, sa manière de répondre aussi et son attitude encore plus ! « Non. Je démarre quand je veux. » répliqué-je en secouant la tête. « Ce que tu fais Thylo c’est pas du professionnalisme c’est de la connerie ! Tu risques de perdre ta carte de presse, ils vont peut-être te faire perdre ton boulot. » et sachant combien elle y tient ça ne serait pas un bonne nouvelle du tout. « Et t’as eu de la chance d’être juste arrêtée, la sécurité de ce mec aurait pu te foutre une balle dans le buffet en pensant que t’es une tarée qui voulait s’en prendre à lui ! » et ça c’est ce qui m’inquiète le plus, elle ne voit pas le danger où il est. « Je sais même pas comment c’est possible que tu sois arrivée jusqu’à lui. Apparemment t’avais bien préparé ton coup, t’as attendu qu’il vienne en Californie, tu t’es renseignée sur les endroits où il irait. Mais tu t’es pas posée la question de savoir si c’était pas un peu dangereux ou non ? » bah non, la réponse je l’ai déjà. Je tourne la clé de contact, le moteur démarre « Ils s’en foutent eux que c’étaient juste des questions… Si t’as posé celles qu’ils veulent surtout pas entendre t’as pas fini d’avoir des problèmes. » je prends la direction de chez elle, mon programme est simple je la dépose et je repars.
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Bad karma [Jules]
Lun 14 Oct - 19:42

« Ouais donc t’en es à ce niveau là d’inconscience, ok. » Son ton ne me plaît pas du tout. Je sais que je vais finir par me faire engueuler et c’est vraiment le dernier truc que j’aimerais qu’elle m’inflige. Bon, elle est en colère, ça je crois que je commence à le lire dans ses paroles et dans sa gestuelle. J’apprends tout par cœur, je ne le ressens pas, et je dois faire un effort d’analyse en plus mais ça m’apparaît plutôt clairement pour tout avouer… « Non. Je démarre quand je veux. » Je ne réponds pas, elle n’a pas l’air d’attendre de retour de toute façon. De toute évidence, je l’agace et le fait d’être ici l’agace aussi. Quoi que je dise, je pense que je vais l’agacer d’autant plus. Autant me taire, et faire comme si j’attendais que la tempête ne passe. « Ce que tu fais Thylo c’est pas du professionnalisme c’est de la connerie ! Tu risques de perdre ta carte de presse, ils vont peut-être te faire perdre ton boulot. » « C’est si je ne rends pas cet article que je vais perdre mon job, Jules ! » Je le lui dis, le patron a été assez clair. Cet article est capital et on n’a pas le droit à l’erreur. Je prends tout au pied de la lettre et le remplaçant de mon supérieur a été plutôt explicite, je ne veux décevoir personne. Je me donne à fond, parce que j’aime ce que je fais.
« Et t’as eu de la chance d’être juste arrêtée, la sécurité de ce mec aurait pu te foutre une balle dans le buffet en pensant que t’es une tarée qui voulait s’en prendre à lui ! » « Je ne voulais pas m’en prendre à lui ! Je n’étais pas armée, même pas agressive. J’ai posé quelques questions, rien de plus. Je n’ai pas été menaçante et mon comportement n’avait rien de dangereux. Ce sont eux qui mentent ! » Je suis outrée par le fait qu’à lui s’applique un traitement spécial et que Jules ne semble même pas s’en indigner non plus. « Je sais même pas comment c’est possible que tu sois arrivée jusqu’à lui. Apparemment t’avais bien préparé ton coup, t’as attendu qu’il vienne en Californie, tu t’es renseignée sur les endroits où il irait. Mais tu t’es pas posée la question de savoir si c’était pas un peu dangereux ou non ? » « Et pourquoi ça le serait ? C’est juste un homme. Avec de hautes responsabilités peut-être. Mais ce n’est pas au premier ministre que je voulais parler, c’est à lui. A la personne qu’il est. Je m’en fous de sa fonction. Je comprends pas pourquoi m’approcher de lui me vaudrait une condamnation. On est tous libres, c’est le pays des libertés non ? » La société est trop compliquée pour moi. Poser une question est inoffensif. Et le dispositif de sécurité qui l’entoure est ridicule. « Je n’aurais de toute façon pas pu lui faire de mal. C’est physiquement impossible que j’ai le dessus. » Je m’enfonce dans mon fauteuil, engoncée dans ma contrariété. Et quand je le suis, je me réfugie dans le réel, dans le concret, dans l’objectif et le rationnel.
« Ils s’en foutent eux que c’étaient juste des questions… Si t’as posé celles qu’ils veulent surtout pas entendre t’as pas fini d’avoir des problèmes. » « Ils m’ont demandé si j’en voulais à la sécurité intérieure. Je comprends même pas pourquoi. C’étaient que des questions ! »

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Bad karma [Jules]
Mar 15 Oct - 12:04
Je sais que Thylo a son propre mode de fonctionnement, pas mal de choses lui échappent mais là son inconscience la met en danger. Obsédée de devoir rendre son papier elle ne se méfie pas du reste, ne prend pas en compte le contexte de son investigation et agis imprudemment. Je devrais m’en foutre, c’est pas à moi de lui faire la morale, elle est grande, mais je m’inquiète pour elle, j’y peux rien ! Evidemment elle a réponse à chacune de mes remarques, c’est difficile de lui faire prendre conscience du fonctionnement du monde alors qu’elle voit les choses à travers un filtre totalement différent. Le pire c’est que dans le fond y’a des trucs avec lesquels je suis d’accord, l’impunité des politiciens m’a toujours agacé, mais on ne peut pas changer le monde en un claquement de doigts et c’est pas six pieds sous terre qu’on peut le faire non plus. Je soupire, il faut que je me calme, c’est brasser de l’air que de m’énerver sur elle, mais c’est le contre coup de la peur, j’imagine. « Ouais bah le pays de la liberté c’est parfois juste une façade. » je secoue la tête « Tu mesures la dangerosité des gens de l’Eglise, mais t’es pas foutue de prendre en compte que ça puisse te mettre dans la merde de jouer avec le feu vis à vis de gens haut placés ? ». Son côté terre à terre à parfois du bon, et parfois comme là, c’est un vrai problème. « Les mots ont leur importance, leur pouvoir Thylo, c’est pas anodin de poser des questions. » à des moments elle réagit un peu comme une enfant, alors qu’elle est capable d’analyse fine sur d’autres sujets. Putain j’ai pas fini de me prendre la tête. Je me gare devant chez elle, je la sens contrariée « Ok. Je suis désolée de m’être énervée. » mais si j’arrive à faire preuve d’une certaine patience à son égard, ça n’a pour autant jamais trop été mon fort. « C’est juste que je m’inquiète pour toi. » je coupe le contact, j ne sais pas si elle est encline à poursuivre la discussion, mais on ne peut pas rester là dessus. « Là je suis venue te chercher au commissariat et c’est un moindre mal parce que y’a pas eu de plainte et ils t’ont gardé que quelques heures… Mais ça aurait pu être bien pire. » je lui adresse un regard compréhensif « Moi aussi y’a pleins d’injustices qui me mette hors de moi. Tu veux faire ton boulot, dénoncer, tu pense pas à mal. Sauf que y’a des gens que ça dérange. » je dois au moins essayer de lui faire intégrer ça, pour qu’elle se préserve, un peu « Tu te rappelles la partie de poker ? Tu m’as mise en garde, parce que je bossais avec des gens dangereux. Et bah là c’est pareil, c’est mon tour de te mettre en garde. » le gouvernement actuel n’est pas ce qui se fait de plus souple et la presse opposante n’est pas leur tasse de thé. « J’ai pas envie qu’il t’arrive quelque chose ou que tu perdes ton boulot. » Avoué-je dans un haussement d’épaules.
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Bad karma [Jules]
Mar 15 Oct - 15:38

« Ouais bah le pays de la liberté c’est parfois juste une façade. » J’ai retrouvé une vie normale il y a maintenant un moment. Au moment de mes études supérieures pour être honnête. Je me suis vite rendue compte que j’avais non seulement des lacunes sociales mais aussi beaucoup au niveau scolaire. L’Eglise ne nous a jamais préparé à faire de grandes études, le niveau scolaire ne leur importait que peu du moment que nous étions de bons futurs scientologues, prêts à apporter quelque-chose à la communauté, en termes de ressources humaines. « Tu mesures la dangerosité des gens de l’Eglise, mais t’es pas foutue de prendre en compte que ça puisse te mettre dans la merde de jouer avec le feu vis à vis de gens haut placés ? » Et ça, ça m’agace, profondément. Parce qu’elle a raison. Je n’aime pas avoir tords, et je n’en n’ai pour ainsi dire pas l’habitude du tout. Jules a cette façon de me dire les choses, indépendamment du fait que je sois bizarre ou hors société, elle me les dit, c’est tout. Et si elle me blesse, elle s’en rendra compte plus tard, au moment où elle s’excusera. J’en prends l’habitude. En tout cas presque. La frustration est encore un sentiment que j’ai du mal à gérer. Et du mal à analyser. Tout ce que je c’est, c’est qu’il me met dans l’inconfort le plus total.
« Les mots ont leur importance, leur pouvoir Thylo, c’est pas anodin de poser des questions. » « Et comment on pourra régler les problèmes si on n’ose pas poser les questions ? » Tout un tas de problèmes, mais pour que je doive écrire un article, c’est qu’il y a quelque-chose d’intéressant derrière, sinon, aucun intérêt. Et mon patron ne m’a jamais mis sur quoi que ce soit sans intérêt. Il sait pertinemment que ce qui me motive, c’est d’apprendre, et de comprendre.
Elle fini par me déposer devant chez moi, et je déboucle ma ceinture. Le voyage a été plutôt froid et silencieux. Je suis en colère, je crois. J’ai encore du mal à comprendre ce que je ressens, ou écouter ce que je ressens comme diraient les psys. Pour autant, je sens qu’elle l’est elle aussi. Enervée. Et en colère. « Ok. Je suis désolée de m’être énervée. C’est juste que je m’inquiète pour toi. Là je suis venue te chercher au commissariat et c’est un moindre mal parce que y’a pas eu de plainte et ils t’ont gardé que quelques heures… Mais ça aurait pu être bien pire. » Je lève un sourcil. Oui, ça aurait pu être pire. Mais ce n’est pas le genre de choses qui m’intriguent, ni qui m’inquiètent. « Quand j’étais encore dans l’Eglise, la moindre question me coûtaient l’isolement. Tu crois que leurs deux heures en garde à vue vont changer quelque-chose ? » Je suis un peu têtue, mais je vois où elle veut en venir. Elle a tout simplement peur du règlement de problème façon accidentelle, sur laquelle on se lamente avec une belle cérémonie, ou sans cérémonie du tout, d’ailleurs.
« Tu te rappelles la partie de poker ? Tu m’as mise en garde, parce que je bossais avec des gens dangereux. Et bah là c’est pareil, c’est mon tour de te mettre en garde. » « D’accord. » Je hoche la tête. Je crois que je comprends bien mieux, grâce à des exemples concrets. Elle a raison au fond. Elle connaît peut-être ces personnes comme moi je connais celles contre qui elle a pu jouer au poker, ou me demander de jouer pour elle. Le savoir, c’est le pouvoir. Ça, c’est un truc que j’ai bien intégré. « J’ai pas envie qu’il t’arrive quelque chose ou que tu perdes ton boulot. » « J’imagine que c’est quelque-chose de gentil ? » Le bien, le mal, j’apprends encore. Pourtant, je sens à l’intonation de sa voix qu’elle veut juste mon bien, et que la colère qui parle est celle de l’inquiétude. Comme celle que j’avais durant la partie de poker. Je compare et je recoupe.
« Tu es venue me chercher au commissariat parce que tu avais peur que quelqu’un d’autre le fasse, c’est ça ? » Quelqu’un de moins bien intentionné. Je cherche à comprendre. D’habitude j’aurais laissé couler. J’avais fait le deuil de la compréhension de ce monde, et de l’être humain, de ce qui le motive. Pour autant, je me rends compte que faire un effort peut être bénéfique. « Il y a quand même quelque-chose à creuser de ce côté-là, on est d’accord ? Pour que les questions soient sensibles, c’est qu’il y a quelque-chose à cacher. » Je veux juste savoir si j’ai tord ou raison. Même si je n’aurais pas le dernier mot « Comment je fais mon métier moi, si je ne dois pas poser de questions, ou seulement celles qui arrangent tout le monde ? »

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Bad karma [Jules]
Jeu 17 Oct - 16:04
Je ne la comprendrais jamais vraiment totalement, y’aura toujours des trucs qui me dépasseront de la part de Thylo, mais elle peut au moins se sentir flattée d’une chose, j’essaie. Pourtant je déteste m’inquiéter pour quelqu’un et sa manière d’avoir réponse à tout avec un pragmatisme frôlant la bêtise me fait dresser les cheveux sur la tête. Mais je me radoucis, prenant en compte qu’elle est de toute façon plus entêtée que moi, et ça force réside surtout sur le fait de ne même pas s’en apercevoir. Alors je prends un chemin détourné pour tenter de lui donner mon point de vue, la mettre en garde vis à vis de son comportement imprudent. La notion ne lui est pas inconnue, je le sais puisqu’elle a su tirer la sonnette d’alarme quand je m’aventurais sur un terrain glissant. Si je veux que la journaliste fasse attention à elle c’est parce que je m’en soucis, vraiment et j’espère que cet aveu va l’aider à intégrer les choses. « Oui c’est quelque chose de gentil. » soupiré-je, pas tellement encline à m’étaler encore un peu plus sur le sujet, elle a compris l’essentiel à priori. Thylo n’est jamais en reste de questions, c’est comme si sa vie ne tournait qu’autour de ça, se questionner, essayer de comprendre. Parfois c’est un vrai atout, à d’autres moments c’est un peu fatigant. « Je suis venue parce qu’on m’a appelé pour que je le fasse. » je hausse les épaules « Mais ouais, dans l’idée y’a de ça. » j’ai pas besoin de couper les cheveux en quatre, elle était dans le pétrin je l’en est sortie, point. Comme une machine qui ne s’arrête jamais, la journaliste repend sur le sujet initial, son enquête, son article, ces questions sensibles. « Oui y’a un truc à creuser mais pas comme ça, pas de front ! » je lève les yeux, dépassée par son côté terre à terre « Tu le fais plus subtilement. » je la regarde et secoue la tête « Arrêtes de prendre au pied de la lettre tout ce que te dis ton patron, ok ? T’es un de ses meilleurs éléments, il te virera pas, même si tu mets quinze jours de plus à faire ton article. » je lui souris, complice « Et si il t’emmerde j’irais moi-même lui botter le cul avec des infos délicates le concernant. C’est ça la subtilité ! ». Un truc de plus qu’elle va devoir apprendre, mais elle ne rechigne pas à élargir ses compétences, jamais. Enfin sauf peut-être en matière de shopping, mais ça c’est autre chose. « Tu me promets de faire plus attention ? » la parole a de la valeur pour elle, c’est un moyen de m’offrir un sorte de garantie.
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Bad karma [Jules]
Ven 18 Oct - 23:38

J’ai toujours besoin de comprendre, tout le temps, parce que c’est en ça que je tirerais mon pouvoir sur l’autre. Sur l’assaillant dans le cas où il y en aurait un. Parce que le meilleur moyen d’endoctriner une troupe, c’est de les endormir comme des moutons, de les rendre assez idiots pour ne croire que ce qu’ils entendent, que ce qu’on leur dit, sans jamais rien remettre en question. Et j’ai pu observer le système toute mon enfance.
Mon arrivée à la fac a été une bénédiction. Il était enfin temps de débattre, d’opposer mon point de vue, et parfois même d’obtenir un terrain d’entente. Tout du moins d’être écoutée. Comme si ma parole n’était pas toujours vraie, certes, mais elle pouvait avoir une valeur. Et mon jugement aussi.
« Oui y’a un truc à creuser mais pas comme ça, pas de front ! Tu le fais plus subtilement. » « Mais la manière plus subtile consistait forcément en l’espionner, en le pistant et en le suivant. Là j’aurais pu avoir des problèmes si je m’étais faite prendre. Alors que là… j’avais une carte de presse. » Que j’ai tendance à prendre pour le sésame qui ouvre toutes les portes… parfois ça marche, et parfois pas. La preuve, lui était bien mieux placé que moi et ça m’a rapporté pas mal d’emmerdes.
« Arrêtes de prendre au pied de la lettre tout ce que te dis ton patron, ok ? T’es un de ses meilleurs éléments, il te virera pas, même si tu mets quinze jours de plus à faire ton article. » « On ne vire pas les gens qui sont excellents, et qui répondent dans les temps. Qui donnent entière satisfaction. C’est logique. Et si je manque à mon devoir, je ne serais plus parmi ses meilleurs éléments. Et ça aussi c’est logique… » Je boude, gratte l’accoudoir sur la portière passager et rumine dans mon coin. La logique me rassure, et quand je ne trouve pas d’issue, c’est la meilleure façon qui soit pour moi de me rassurer.
« Et si il t’emmerde j’irais moi-même lui botter le cul avec des infos délicates le concernant. C’est ça la subtilité ! » « Ce serait pas plutôt du chantage ça ? » Levant un sourcil en la regardant. Elle a le don de me faire sourire, je dois le lui reconnaître. Elle a raison quand elle dit qu’une humeur peut-être communicative.
« Tu me promets de faire plus attention ? » Elle me demande de promettre, et là je suis piégée. J’ai toujours accordé une importance extrêmement particulière à la parole, parce que ça faisait acte de ce à quoi que je pouvais me raccrocher. Ma mère avait pour habitude de faire des promesses, qu’elle tenait. Toujours. Alors si j’en fais une, je me promets chaque fois de ne pas prendre le risque de la briser, et ça fonctionne ! « Je… Si je promets je suis obligée de le tenir… » Elle me lance un coup d’œil avec un sourcil levé, du genre évidemment que c’est le deal. « D’accord. » Je n’ai pas franchement le choix, elle vient de me sauver d’une belle embrouille.

Jules me ramène chez moi et je lui dois une fière chandelle. Pour me faire pardonner, je lui propose un café chez moi, ou une bière, qui sait. Quoi qu’il est tôt pour elle et tard pour moi. Je file prendre une douche et enfile un jogging et un sweat de la fac, puis me laisse tomber sur le canapé en soupirant. « Le monde tourne pas rond Jules, et c’est pas prêt de changer. » Conclusion qui signifie totalement que je ne suis même plus capable de prévoir un plan pour faire bouger les choses. Même si ça n’est pas mon rôle. « On est supposé savoir qu’on se fait manipuler et se contenter de vivre avec ça ? De savoir que chacune de nos actions, même bien intentionnée, ne suffira jamais à changer le cours des choses ? Alors à quoi bon se battre et dénoncer ? » Je suis en plein questionnement, le regard dans le vide. Et en même temps, le regard de Jules aurait le pouvoir de me donner certaines réponses. Je ne sais pas comment avancer, je me demande même si mon métier sers à ce moment-là à quelque-chose, ou si je me contente de me battre contre des moulins à vent.

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Bad karma [Jules]
Jeu 24 Oct - 10:24
Ce n’est pas une mince affaire d’aider Thylo à comprendre que ça façon de faire, dans ce contexte précis, va lui apporter plus d’ennuis que de réponses. J’y peux rien, ce n’est pas moi qui ai fait les règles de ce monde, et ça ne me plait pas plus qu’à elle. Sa carte de presse est une arme, c’est vrai, mais elle ne peut pas la brandir comme un sésame pour s’ouvrir toutes les portes et s’autoriser d’imposer une entrevue à une personnalité politique importante comme elle l’a fait. Enfin si, elle peut, puis fini en garde à vue, voire pire si elle remue trop la merde. C’est moche, injuste et même si je déteste le reconnaître, c’est comme ça. Son patron n’aide en rien, lui mettre la pression alors qu’elle est déjà facilement obsédée par chaque sujet qu’elle traite, c’est en quelque sorte la pousser à se mettre en danger. Toujours au premier degré, la journaliste contourne mes arguments, elle applique sa logique, se rassure ainsi, j’imagine. Et je vois bien que tout ça la contrarie beaucoup, je le serais aussi à sa place, mais j’ai la capacité de rebondir bien plus vite et de passer à autre chose. Mais ça m’énerve qu’un type joue de la particularité de Thylo pour servir ses intérêts, il n’est pas allé au casse-pipe lui, pas fou le type ! Je me montre protectrice, c’est ce que les amies font, non ? Se soutenir, surveillez leurs arrières mutuellement. Elle joue sur les mots pour qualifier mes menaces envers son patron, je hausse les épaules « On s’en fout ce que c’est. » répondis-je en riant légèrement. Et je profite de la voir relâcher un peu la tension, mettant à profit notre complicité pour lui faire promettre d’être plus vigilante à l’avenir. Je vois bien que c’est pas un choix facile, mais la journaliste fini par accéder à ma demande, j’acquiesce d’un hochement de tête, satisfaite.
En remerciement du service rendu elle m’offre de venir chez elle boire quelque chose. J’accepte, surtout pour m’assurer que la tension est redescendue, qu’elle ne va pas tourner en rond pendant des heures. A vrai dire ça la regarde, mais maintenant que je m’en soucis, c’est foutu pour moi. Thylo me laisse seule le temps d’aller prendre une douche et je prépare du café en attendant en faisant bien attention de remettre tout à sa place pour ne pas faire atteinte à la maniaquerie de la blonde. De retour elle s’affale sur son canapé, je lui apporte sa boisson en la rejoignant. Je hoche la tête à sa conclusion « Ouais, un truc comme ça. » le monde ne tourne pas rond, c’est pas nouveau et le faire changer prendra du temps… Et on ne manque, de temps. Elle replonge dans les tourments de ses questionnements, blasée, ça ne lui ressemble pas. « C’est pas ce que j’ai dit, faut être plus maline, plus subtil c’est tout. » le but n’est pas de lui faire perdre ce qui l’anime, juste qu’elle finisse pas encore au poste ou pire que ça. « L’existence c’est pas juste faire des trucs utiles, qui font avancer le monde… C’est aussi prendre du temps pour soi, faire ce qui te plait. » un concept qui la dépasse, encore un. « Profiter d’un bon café par exemple, sans que ça soit forcément pour se tenir éveillée. » je ne sais pas bien comment lui faire voir les choses autrement sur ce coup là, et puis elle a l’air épuisée, quoi qu’elle puisse en dire ce passage en garde à vue n’a pas été anodin.
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Bad karma [Jules]
Ven 25 Oct - 22:04

Le souci pour les gens qui m’entourent, c’est de codifier leurs paroles de façon à ce que je les perçoive comme eux les donnent. Si Jules me dit quelque-chose, sous une forme donnée, en voulant lui donner ce sens-là précisément, il est fort possible que je le comprenne de travers, parce que ce qui paraît incroyablement logique pour une personne, peut valoir totalement le contraire pour moi. Et j’ai beaucoup de difficulté à me coller sur le modèle imposé. Tout simplement parce que ça n’est pas inné chez moi, et que la compréhension est avant tout basée sur la culture, sur l’environnement, sur le monde qui nous a entouré depuis notre plus tendre enfance.
Mais mon enfance au Ranch, dans l’Eglise de Scientologie n’est pas la cause de toutes mes difficultés, il y a aussi autre chose, que la psy que j’ai pu consulter a nommé des troubles autistiques, qui signifient que je peux mettre un mot sur ce qui ne va pas. Ceci dit, ça ne m’avance absolument à rien étant donné qu’elle n’a cependant pas donné de réponses à comment passer outre.
« C’est pas ce que j’ai dit, faut être plus maline, plus subtil c’est tout. » Oui sauf que pour faire dans la subtilité, il s’agit surtout de la déceler. Ce qui n’est pas tout à fait mon cas. Pas que je ne fasse pas d’effort, seulement je ne sais pas par où commencer, et toute la difficulté est là. Même si je dois grandement reconnaître à Jules de faire preuve d’une grande patience envers moi. Elle m’a même apporté un café, auquel je goûte prudemment en y plongeant mes lèvres. Elle se sert dans le frigo si elle en a envie, ça n’est pas un truc qui me perturbe. Partager, ça n’est pas un problème du moment que la personne est acceptée dans ma sphère privée. On m’a toujours imposé de tout partager, alors pouvoir choisir de le faire avec certaine et pas d’autre est pour moi un véritable luxe.
« L’existence c’est pas juste faire des trucs utiles, qui font avancer le monde… C’est aussi prendre du temps pour soi, faire ce qui te plait. Profiter d’un bon café par exemple, sans que ça soit forcément pour se tenir éveillée. » « La notion de plaisir est quelque chose qui s’apprend ? » Mes questions sont toujours à la réponse nuancée. Il n’y a jamais de oui franc ou de non massif. Parce que justement, ce sont des questions délicates. J’en arrive encore à un âge où je pose des questions d’enfants, on m’a déjà fait la réflexion, pour autant, on n’y répond jamais vraiment. Sauf Jules, qui prend la peine de faire des phrases de plus de trois mots pour me l’expliquer, ou tout du moins essayer de le faire.
Le portable de Jules se met à sonner, posé sur la table basse, et je jette un œil distrait, sur le texto qu’elle vient de recevoir. « Une heure que je t’attends au comptoir de ce bar certes branché mais un peu trop roots pour moi. Je pensais que je te plaisais, mais visiblement, tu maîtrises mieux l’ignorance que la ponctualité. » Le texto est pour le moins assassin et je reprends place dans le fond du canapé. « Je crois que je suis contrariée. » C’est un constat. Mais non seulement la soirée fut compliquée, mais en plus Jules reçoit des textos de gens normaux pour faire des choses qui ne servent à rien, mais qui lui procurent certainement un plaisir assuré, puisqu’elle s’y adonne. Encore un truc dans lequel je suis larguée. Quant à mes sentiments, il me semble que ressentir cet inconfort ressemble à ce qu’on appelle de la contrariété.

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Bad karma [Jules]
Sam 26 Oct - 22:36
Le plaisir s’apprend t’il ? Y’a bien que Thylo pour me poser une question pareille, là comme ça, sur le ton de la conversation. Je n’ai pas réponse à tout, loin de là et tout ce que je peux lui offrir c’est mon point de vue, avant qu’elle ne puisse se faire le sien. Forcément c’est subjectif, bien que j’essaie au maximum d’être relativement neutre suivant les sujets. « Je crois que ça s’apprend oui. » je hausse les épaules « Le plaisir c’est une notion que tu connais, c’est juste son utilité qui t’échappe. » la preuve, elle est capable de le ressentir lors de moments intimes, donner du sens à ses envies. Je bois une gorgée de café « Tu devrais faire un peu plus confiance à ton instinct. » essayer de se détacher des effets de l’éducation particulière qu’elle a reçu. C’est sans doute difficile, mais elle a déjà fait du chemin et je sais combien elle peut se montrer déterminée. Mon portable sonne, interrompant notre discussion qui pourrait prendre un tournant philosophique à tout moment. Comme chaque fois lorsque je suis en planque j’ai activé l’affichage du message directement sur l’écran, pratique quand je suis seule pour ne pas avoir à dégainer mon portable et perdre du temps à le déverrouiller. Normalement je prends la peine de changer cette option ensuite, mais l’enchainement des évènements à fait que… Et je vois le regard curieux de la journaliste se perdre sur l’écran au même titre que le mien. Merde ! J’avais complètement zappé ce rencard. J’attrape l’appareil et réponds rapidement avec un message d’excuse, à peu près aussi expéditif que ce lui de la destinataire. Thylo s’affale à nouveau contre le dossier, déclarant être contrariée, je pose sur elle un regard intrigué et désigne mon portable « Pour ça ? ». Ce ne serait pas la première fois qu’elle fasse preuve d’une forme de jalousie, cependant on est tombée d’accord sur le fait de ne donner aucune définition à ce lien entre nous, ce qui n’implique pas d’exclusivité. « De toute façon c’est mal embarqué. » ajouté-je en riant, tout en reposant mon téléphone sur la table basse. Ça n’a pas l’air de sortir la journaliste de sa contrariété. Je comprends, c’est sûrement pas sa meilleure soirée, mais tout s’est bien terminé. « Regarde le positif. T’as pas passé ta nuit en garde à vue. Et puis je suis là, pas ailleurs. » je hausse les épaules « J’aurais pu aller à ce rencard et te laisser en plan dans ta petite salle, mais je l’ai pas fait. » bon j’avais un peu oublié le rendez-vous en question, mais ça c’est pas la peine de le mentionner.
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Bad karma [Jules]
Dim 3 Nov - 15:06

J’ai réponse à la plupart des questions « techniques » ou en tout cas d’ordre culturel ou encore de la façon dont fonctionne la plupart des choses inertes. Par contre, concernant les humains, c’en est tout autre. Comment fonctionne la moralité, non plus. J’ai pour habitude de me poser un tas de questions, mais souvent, quand je ne connais pas moi-même la réponse, je la cherche dans les livres, sur le net, recoupe les infos, j’ai été formée à ça, rien de bien étonnant. En revanche il subsiste quelques questions auxquelles il n’y a pas de réelle réponse. Et tout ce qui n’est pas spécialement bien encadré ou défini est source d’angoisse.
Des questions du genre j’en ai des tas, et la seule qui tente au moins de répondre, même avec son air totalement décontenancé, c’est Jules. Elle se plie non sans mal à l’exercice, mais le fait quand même. Elle tente les choses, elle essaye, et de plus en plus souvent, il se trouve que c’est couronné de succès.
Mais si je suis rassurée d’un côté, la contrariété ne tarde pas à me rattraper, avec le texto qu’elle peut recevoir. Une femme, de ce que j’en sais. De ce que j’en crois du moins, et son air détaché. Alors je ne cache pas le peu de sentiment que je peux ressentir, généralement je l’exprime, d’ailleurs, elle m’a dit plusieurs fois que ça l’aidait à comprendre certaines de mes réactions. Même si ça entretien pour le moins mon côté weird comme elle aime à le rappeler.
« Pour ça ? » « Oui, pour ça. » Le mensonge est bien trop complexe pour que je puisse le maîtriser, et encore moins face à elle. « De toute façon c’est mal embarqué. » Et alors ? Elle est bien placée pour savoir que ce qui fonctionne mal au début peut matcher à la fin. Il suffit de voir comment ça se passe entre nous. Nous étions plus que mal embarquées. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas voir à quel point j’avais le don de lui taper sur les nerfs, au moment de notre rencontre. Et aujourd’hui elle vient me sortir des griffes de ces policiers. « Regarde le positif. T’as pas passé ta nuit en garde à vue. Et puis je suis là, pas ailleurs. » « En colère et contrariée. » Rajoutais-je à la suite de la description de sa propre position. Elle m’en a voulu tout à l’heure et m’en veut surement encore. Je ne comprends pas comment elle peut changer d’état d’esprit si rapidement.
« J’aurais pu aller à ce rencard et te laisser en plan dans ta petite salle, mais je l’ai pas fait. » « Et pourquoi tu ne l’as pas fait ? Elle avait l’air de plutôt bien tenir à toi. Si elle se foutait de ce rendez-vous, elle n’aurait même pas pris la peine de t’écrire. » Ca, je commence à le comprendre, les gens tiennent aux gens, et ils leur écrivent, leurs demandent des nouvelles, et des comptes quand ils ne comprennent pas un comportement. Pas que je trouve ça naturel, mais je sais au moins que ça fonctionne comme ça pour la plupart.
« Tu la rappelles ou tu veux dormir ici ? » Ce qui n’engage à rien. Le sexe n’est pas une finalité en soi pour moi. C’est plaisant, mais ça ne constitue pas toute notre relation. J’en retire autre chose, sur lesquelles je ne parviens pas forcément à poser de mots concrets. En plu de ça, son téléphone s’agite à nouveau, un autre texto, un peu plus virulent, cette fois.

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Bad karma [Jules]
Mar 5 Nov - 11:50
Si elle n’est pas toujours facile à suivre et surtout à satisfaire en terme de réponses à ses questions, Thylo a au moins le mérite d’être franche. Pas de faux semblant, ce texto que je viens de recevoir la contrarie et elle l’avoue sans détour. Je prends les choses avec détachement, on a bien dit qu’on ne se prenait pas la tête et si elle est jalouse, en quelque sorte, c’est son problème et pas le mien. Si je me remets à réfléchir et potentiellement culpabiliser, je vais à nouveau m’éloigner… Il n’y a pas franchement d’autre option possible, j’ai pas l’intention d’entamer une relation exclusive avec qui que ce soit. Mais je rassure quand même la journaliste, vu le message assassin de mon rencard, c’est plutôt mal partie, ça n’a pas l’air de la convaincre alors j’argumente sur ma présence, si je suis là c’est pas pour rien, non ? Mais encore une fois ça ne lui suffit pas, et je me mets à rire « J’étais un peu en colère tout à l’heure c’est vrai, mais c’est passé. » je lui souris « Toi tu es contrariée, pas moi. ». Les faits sont là, je suis dans son salon, assise sur son canapé, pas au bar avec cette femme alors qu’elle croupirait en salle de garde à vue jusqu’au petit matin. Ça compte ça, non ? La blonde persiste avec ses questions et je soupire, elle veut que je finisse par partir ou quoi ? « Non elle ne tient pas à moi on se connaît à peine. C’est son égo qui en prend un coup, c’est pas le genre de nana qu’on laisse seul à un comptoir de bar. » mais moi j’ai osé et ça ne passe pas. Parce que je ne suis pas un monstre indélicat non plus je lui ai quand même envoyé un message d’excuse pour moi l’affaire est close. Pour Thylo apparemment pas et une fois encore je m’amuse de sa question « Que je la rappelle ? J’ai pas envie de me faire engueuler pour rien si ce n’est de l’orgueil de sa part. » pour la seconde partie de sa question je ne sais trop quoi répondre « Tu veux que je dorme ici simplement pour m’éviter d’avoir à rentrer chez moi ou parce que tu en as envie ? » les deux options sont possibles, elle a sa propre logique et je préfère la questionner que de mal interpréter les choses. Mon portable vibre à nouveau, apparemment mes excuses n’ont pas suffit et le ton est encore plus piquant que dans le précédent texto. Je hausse les épaules avec nonchalance « Tu vois ? Qu’est-ce que je disais… A part me faire engueuler, je gagne rien à la rappeler. » sauf si cette nana est une adepte de régler les désaccords sur l’oreiller, mais j’en doute. Aussi canon soit-elle je laisse passer ma chance – si s’en était vraiment une. « C’est encore de la jalousie ? » demandé-je avec un sourire en coin, dans le fond ça m’amuse un peu, ça ne devrait pourtant pas.
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Bad karma [Jules]
Dim 10 Nov - 18:43

« J’étais un peu en colère tout à l’heure c’est vrai, mais c’est passé. » Elle a le don de m’expliquer les choses, avec des mots que je peux comprendre. Je ne suis pas débile, simplement, ma logique est différente et elle fait en sorte que nos deux logiques se croisent, ce que j’admire assez. « Toi tu es contrariée, pas moi. » Oui, encore une fois elle tombe juste. Je ne saurais trop dire si je suis plus contrariée par le fait de me faire engueuler pour la garde à vue ou par le texto, mais je crois quand même que le texto est une bonne réponse.
« Non elle ne tient pas à moi on se connaît à peine. C’est son égo qui en prend un coup, c’est pas le genre de nana qu’on laisse seul à un comptoir de bar. » « Parce qu’elle est trop belle ? » Des jolies femmes, ça n’est pas ce qui manque autour de Jules, ça j’ai bien fini par le remarquer. Pour autant, je comprends quand elle me dit qu’on ne peut pas se permettre de crises de jalousies, que ça n’aurait pas sa place. Les crises sont pour les couples et nous n’en sommes pas un. Enfin pas encore, ou on ne le sera jamais, je ne sais pas.
« Que je la rappelle ? J’ai pas envie de me faire engueuler pour rien si ce n’est de l’orgueil de sa part. » Jules n’est pas le genre de personne à prendre une engueulade si elle peut l’éviter, elle sait ce qu’elle a à faire et ne supporte pas qu’on lui dise comment se comporter, elle est libre, et c’est ce qui me plaît.
« Tu veux que je dorme ici simplement pour m’éviter d’avoir à rentrer chez moi ou parce que tu en as envie ? » J’ai appris à analyser mes envies, ce que je ressens c’est encore flou mais ce dont j’ai envie, ça commence à prendre forme. « Les deux, ce serait plus pratique… Mais je crois que j’ai vraiment plus envie que tu restes que le côté pratique que ça représente. Oui… j’en suis sûre. » Il me faut un temps pour comprendre, analyser, réfléchir mais mentir je ne sais pas le faire.
Son téléphone vibre, encore et encore, et les textos s’enchainent, à chaque fois presque plus menaçants. « Tu vois ? Qu’est-ce que je disais… A part me faire engueuler, je gagne rien à la rappeler. » Je lui souris, presque complice, je crois que j’ai compris où elle voulait en venir. Elle a raison au fond. Elle ne gagnerait rien.
« C’est encore de la jalousie ? » « Mm… c’est possible. » Je regarde au sol, je suis gênée, et je me triture les mains. « Je crois que j’ai compris pourquoi ça te mettait mal à l’aise. Parce que c’est lié à un genre d’attachement. Et c’est ce que tu n’aimes pas. » Je ne sais pas si j’ai justement analysé mais j’essaye d’apprendre au moins.
Elle devrait rester pour la nuit, son comportement a l’air d’aller en ce sens en tout cas, sinon elle serait déjà partie, je commence à la comprendre. Et à la connaître. « Je ne sais pas trop si on peut mettre des mots sur nous. Ni même s’il y a un nous. Pour ça, il faudrait que tu me l’expliques. »

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