You are getting older ! | Ft. Jae Won; Kang-Dae; Chulhei

 


Un mur. Il avait l’impression d’affronter un mur. La peur l’avait envahie. Aucune réponse. Ses yeux commencèrent à devenir humides. Cette réponse négative, il la voyait venir. Après tout, Ren n’était pas forcément très agréable à vivre. Il le savait lui même. Le corps du coréen sur le sien l’intimidait. Son regard tentait de déchiffrer la moindre de ses réactions. Il voulait savoir. Savoir ce que ressentait le coréen, savoir ce qu’il pouvait faire pour l’aider, savoir comment le rendre heureux. Ses bras tremblaient d’appréhension. Le visage de Chul restait impassible. Il ne restait plus rien de ce visage joyeux que montrait le coréen il y a de cela une heure. Le japonais le savait. Tout cela était de sa faute. Il n’aurait jamais dû accepter de jouer à ce jeu débile, et encore moins d’avoir accepté ce fichu gage. Alors oui, il se haïssait d’avoir rendu la personne qu’il aimait le plus au monde dans cet état. S’il avait dû s’effacer de ce monde pour le rendre heureux, il n’aurait pas hésité une seconde. La pièce était sombre, ce qui accentuait ce sentiment d’oppression. Tout était flou. A part le visage qui le surplombait. Ce si beau visage, avait été déformé par sa faute. Tout cela était entièrement à cause de lui. Ça le rendait dingue. Fou de rage. Il aurait voulu lui dire, s’excuser indéfiniment. Mais rien ne sortait. Il avait réussit à lui poser sa question par un coup de chance. Les larmes commençaient à couler sur ses joues rouges, inlassablement.

D’un coup, il frissonna. Les mains de Chul s’étaient glissées sur sa peau blanche, son ventre plus exactement. Il était le seul à s’être aventuré sur le corps du japonais. Et il serait surement le dernier. Ren ne l'interrompit pas. Si cela permettait à Chul d’extérioriser sa tristesse et sa colère, alors son corps était tout à lui. Ses iris étaient braqués sur ceux du Yun, qui s’affairait à déboutonner sa chemise. Il avait décidé de ne pas détourner le regard. Ses doigts se serrèrent aux draps, sous le contact de leurs deux peaux, dont une qui remontait rapidement vers le haut de son corps, effleurant chacune de ses parties jusqu’à s’arrêter brusquement devant son cou. Le Yamazaki fut rapidement prit de tremblements infernaux. Ren venait de penser à une chose horrible. Si Chul n’avait pas arrêté ses mains, que ce serait-il passé ? Rien que d’imaginer son coréen capable de ce geste le faisait se détester encore plus. Comment avait-il pu penser ça ? C’était sans doute lui, qui ne devait pas rester avec Chul. Ce n’était pas de cet être dont il avait peur, mais de lui même, lui et ces idées ridicules, ses peurs qui dataient depuis son enfance et de son existence. Parce que oui, il avait déjà failli se faire étrangler. Ses yeux étaient devenus embués. Plus rien n’était visible à part l’eau qui coulait à flot. La voix grave de son partenaire résonna. Avait-il bien entendu ? « Oui » ? Il tressauta sur le lit. Ren n’allait pas se défendre face à lui. Il aurait pu lui faire n’importe quoi, l’amour que lui portait le japonais l’en aurait empêché d’agir. Après tout, Chul avait été la seule personne à l’aimer pour ce qu’il était. Et rien que de savoir cela, le comblait de bonheur.

La tête de Ren allait exploser. Une douleur l’avait envahit, sûrement à cause de la musique. Mais comparée à celle de Chul, elle devait être ridicule. La tête du coréens rapprocha de la sienne. A présent, tout pouvait basculer. Les douces lèvres de celui-ci vinrent épouser ses yeux, essuyant les larmes qui ne cessaient de couler. Il se sentait bête. Cet homme était son soleil, et il avait réussi à l’éteindre. Il s’abandonna tout entier a Chul. S’il le voulait, il pouvait le prendre ici, et maintenant. Ren n’aurait rien dit. Il l’aurait aimé comme il l’a toujours fait, et comme il continuera de le faire. Parce que cet être était la seule chose qui le maintenait en vie. Il lui donnait de l’espoir, que rien n’y personne n’aurait pu anéantir, sauf Chul lui même. Il voulait passer ses bras autour de lui, le rassurer, lui montrer qu’il était là pour lui, et que jamais il ne l’abandonnerait. Il savait ce que cela faisait, d’être délaissé, et jamais il n’aurait fait subir cela au Yun. Ses jambes le laissaient venir vers lui, et entouraient celles de l’homme qui le surplombait. Mais Chul ne dit rien. Il s’était arrêté, le regard vide, et avait posé sa tête sur le torse haletant du japonais. Ses paroles, il se les repasse en tête encore et encore. Le désespoir semblait avoir prit possession de l’esprit du coréen. Sa voix se faisait tremblante. Alors, comme il en avait eu envie depuis le début, il passa sa main sur ses cheveux, les caressant de haut en bas. Chul ne tarda pas à relever le regard. Ren lui aurait offert les étoiles, pour revoir un semblant de sourire sur son visage. Comme pour s’en convaincre, il tenta lui même d’effacer sa souffrance, et laissa la place à un sourire tendre, les joues toujours humides.

Son cœur faillit faire une attaque. Il se retrouva rapidement en sueur après avoir entendu des coups brusques sur la portes. Chul se dégagea rapidement du lit, fixant ses pieds devant la porte. Stop. Faites que cette pote ne s’ouvre jamais. Que l’on les laisse tranquilles, en tête à tête. Ren ne voulait pas de la présence d’autres personnes. Il ne voulait que Chul. Lui seul comptait à ses yeux. Le tissus qui se trouvaient en dessous de lui, avait à présent de fines traces d’eau aux alentours des rebords de son visage. Ses muscles étaient paralysés. Se lever et venir enlacer Chul, était ce qu’il voulait faire. Mais rien à faire, son corps restait immobile. Ses paupières se fermèrent à peine quelques secondes, que la bouche de Chul avait commencé à posséder la sienne. Le soulevant pour le rapprocher de lui, Ren s’empressa de saisir la nuque qui s’offrait à lui, et lui rendit son baiser par mille. Si les mots ne sortaient pas, son corps parlerait pour lui.

« Je ne t’arrêterai pas. Je resterai avec toi quoi qu’il arrive. Alors fais moi tiens. Possède moi pour te prouver que je ne t’échapperai pas. Car je t’aime, et ce qu’importe ce que tu me feras. »



A ces mots, Ren balança sa chemise dans un coin de la chambre. S’il ne fallait que ça, il lui montrerai, cet amour dont il était si fier. Son embarras, il le mettrai dans un petit coin de sa tête. Cette tension qui s’était rependue entre leurs regards signifiait tout. Leurs yeux brillaient de désirs, d’amour. La chaleur de son corps, il voulait la sentir sur sa peau frêle. De ses mains, il voulait palper ses muscles saillants qui s’offrait à lui. Il le voulait en entier. Ses mains s’emparèrent du torse de Chul, le parcourant de ses paumes, tandis que ses lèvres lui offraient un baiser fougueux. Ses doigts effleurèrent son torse, pour arriver à la boutonnière de son pantalon. En un instant, les deux bas étaient à la merci de leurs pulsions. Le japonais s’extirpa de l’emprise de Chul, pour se dénuder complètement. Il voulait faire vite. Sentir le souffle bouillonnant de Chul sur sa peau l’excitait au plus haut point. A lui seul. Il voulait lui appartenir. Son dos se heurta de nouveau au lit. Il se prépara lui même, sous le regard ébahit de son amant. Un doigt, puis deux doigts. Il s’en fichait malgré son embarras évident. Son corps avait été marqué par celui de Chul, alors plus rien ne pouvait l’en arrêter. Préparer son antre en face du coréen l'effrayait moins que ces mots qu'il n'arrivait pas à prononcer. Ses émotions changeaient, passant de la peur, à l’excitation, jusqu’à l’embarras. Mais rien au monde l’aurait stoppé. Le regard de son aimé sur son corps le rendait fou. Se retenant de gémir, le corps crispé, il retira ses doigts, lançant un regard désespéré à son coréen. Il avait prit plusieurs teintes, qui dénotaient avec la couleur blanchâtre de sa peau. Son dos se souleva légèrement, suffisamment pour que leurs regards soient au même niveau. Les bras grand ouverts devant le corps immobile de son partenaire, il l’attendait, un sourire rempli d’amour aux lèvres.

« Viens a moi, si tu le veux toujours. »

La terreur l'envahit de nouveau. Et si au final, S4il ne voulait pas de lui ? S’il le trouvait répugnant ? Après tout, son corps n’avait rien de désirable comparé à celui du danseur. Il était fin, facilement brisable, vulnérable aux moindre sensations et touchers. Et puis ces cicatrices n’arrangeaient rien. Ses pensées furent balayées lorsque le coréen se jeta sur lui, saisissant son bassin de ses mains pour le rapprocher de lui, avant d’y insérer son membre. Plus rien n’était pareil. Leurs deux corps étaient à présent liés. Les jambes fines de Ren se posèrent autour des cuisses mises à nues de son âme sœur. Sa main se planta devant son visage, qui avait été envahit par le soulagement, le recouvrant ainsi dans sa majorité. Des gouttes pures et cristallines ne cessaient de se répandre. Le sentir en lui était tout simplement l’un des sentiments les plus plaisant qu’il n’ai connu. Il allait l’aimer. L’aimer tellement que le coréen ne le supporterait plus. Chacun de ses coups de reins, lui provoquait un plaisir immense. Chul avait finit par faire glisser sa langue sur le cou de Ren. Le coréen connaissait tout de ses points faibles. Il savait l’effet que celui-ci avait sur l’esprit de l’aîné. Les mains tremblantes de Ren se déposèrent sur le dos en sueur qui s’offrait à lui.  Toujours plus, encore, jusqu’à l’infinie. Il resterait avec lui. Quoi qu’il advienne. Son esprit pouvait être ruiné et brisé en petits morceaux, il continuerai de l’aimer. Son corps pouvait être frappé jusqu’à la mort, il s’accrocherait au peu de prise qu’il aurait sur le corps de Chul. Parce qu’il l’aimait à la folie, et rien au monde aurait pu l'en empêcher.

Il avait voulu le faire languir pour ce qu’il lui avait fait subir. Kang ne s’en était toujours pas remis, et ne savait pas si l’image de Jae entrain d’embrasser cette fille s’effacerait un jour. Peut-être que si finalement. Elle pouvait peut-être disparaître de son esprit une bonne fois pour toute. C’était même sûr, et il allait tout faire pour. Il le voulait vraiment, mais alors qu’il allait se tourner vers son coréen pour lui parler de ça, il le vit enlever sa main de sa cuisse avant de se lever pour partir. Le Kim était resté là, à le regarder s’éloigner de lui. Leur histoire venait à peine de commencer qu’elle était déjà finie ? Et tout ça à cause de sa jalousie ? Tout ça parce qu’il n’avait pas supporter la vue de son homme avec une autre fille et qu’il avait voulu lui rendre la pareille ? Non. Ce n’était pas possible. Ça ne se pouvait pas. Il ne pouvait pas l’accepter.

Kang-Dae était resté là. A sa place. Sans Jae à côté de lui. Il savait très bien qu’il n’aurait pas dû réagir comme ça. Il savait qu’embrasser en retour une autre personne, juste pour lui faire comprendre à quel point se genre d’image pouvait faire mal, n’avait pas était la meilleure idée qu’il aurait pu avoir. Il le savait mais ça ne l’avait pas empêché de le faire. Kang était comme ça. Quand quelque chose le perturbait et qu’il voulait régler ça, le plus vite possible, il ne cherchait pas trente-six solutions. Peu importe que l’idée soit l‘idée du siècle ou non. Et dans ce cas là, il aurait peut-être dû prendre un peu plus de temps pour y réfléchir au lieu de se soumettre à la première proposition de son cerveau et d’embrasser quelqu’un en retour.

Il l’avait perdu de vue. Il ne savait pas où était passé son coréen. Il avait vraiment été con sur ce coup là. Kang était resté un peu dans le cercle sans pour autant être vraiment là, il l’était physiquement mais surement pas mentalement. Il s’était perdu dans ses pensées. Et plus le temps passait, plus le Kim se rendait compte de ce qu’il avait fait, et il le regrettait. C’était sa première relation. La toute première de sa vie. Et il avait réussit à la terminer aussi rapidement ? Oui. Après tout, c’était Kang-Dae Kim. On lui reprochait souvent de prendre des décisions hâtives, en particuliers son colocataire. A cette pensée, Kang leva la tête pour voir où était ce dernier. Il le trouva rapidement. Dans la cuisine. Avec Ren. C’est vrai que pour eux non plus la soirée n’avait pas été tout le temps simple. Surtout avec cette fille. Alors qu’il les regardait, il entendit quelqu’un l’appeler et lorsqu’il tourna la tête vers celui-ci, il lui montra la bouteille qui s’était arrêtée devant lui. C’est vrai. Il n’avait pas bougé de sa place, donc les autres pensaient surement qu’il continuait à jouer. Mais non, il était bien trop occupé par ses pensées.

« Désolé les gars, jouez sans moi. »

A ces mots, il se leva. Il devait aller lui parler. Il fallait qu’il parle avec Jae Won. Kang ne pouvait juste pas l’abandonner comme ça. Il ne pouvait pas. Il commença alors à faire le tour du salon à la recherche du coréen. Il arrivait à passer entre les personnes, malgré le fait qu’elles soient toutes en perpétuel mouvement, et alors qu’il sortit d’un amas d’invités, il le vit. Jae Won tentait tant bien que mal de passer au dessus de personne complétement bourrés qui avaient décidé de dormir par terre. Le Kim ne bougea pas pendant un moment. Il le regardait. Il voulait voir dans quelle pièce il allait entrer mais il voulait aussi voir si son analyse était vraie. Comme tout fêtard, le Seok avait bu, dans la limite du raisonnable bien sûr., mais vu sa façon de marcher, il avait forcement repris quelques verres après qu’il soit parti du jeu. Il soupira avant de se diriger vers la pièce dans laquelle il était rentré. Lorsqu’il arriva devant celle-ci, il se stoppa. Et s’il ne voulait pas le voir ? Ou même lui parler ? Non il le fallait. Kang ne pourrait supporter de le perdre pour une chose aussi stupide.

Il ouvrit alors la porte, tout doucement, passant d’abord la tête pour regarder les lieux. Il était là, contre le lavabo, la tête baissée. Il entra dans la pièce avant de refermer la porte derrière lui, à clef. Le Kim était resté devant celle-ci, ne bougeant pas, continuant de le regarder alors qu’il lui parlait. Il aurait voulu lui dire ’Je ne m’amusais pas, parce que tu n’étais pas à côté de moi’ ou encore ’Je sais très bien dans quel état je te met, c’est pour ça que je ne partirais pas. Pas comme ça.’, mais rien ne sortait. Il n’arrivait pas à dire une seule phrase, pas même un mot, rien ne sortait. Il n’avait encore jamais été dans ce genre de situation alors il ne savait pas comment gérer ou même comment réagir. La seule chose qu’il avait pu faire avait été de se rapprocher du coréen, mais ce dernier s’éloignait à chaque pas. Il eut juste le temps de le rattraper par les hanches avant qu’il ne tombe dans la baignoire, le serrant contre lui.

«Arrêter quoi ?

Il regarda le Seok, espérant trouver une quelconque sorte de réponse dans son regard, mais au lieu de ça il trouva autre chose. Il y avait du désir dans ses yeux, de l’envie et de.. La frustration.. ? Oui, il était frustré. Kang eu un petit sourire avant de prendre le temps de vraiment regarder son vis-à-vis. Jae était vraiment beau, le plus beau. Il pouvait très facilement rivaliser avec des statues grecques, et s’il fallait choisir, le choix était vite fait pour le Kim. Il descendit ses yeux vers son cou. Son cou.. Depuis qu’ils se connaissent, Kang-Dae a eu plusieurs occasions de voir en détails le Seok, quand ils dansaient ensemble, ou bien après les cours, dans les vestiaires. Depuis, quelques zones du corps du coréens faisaient parties de ses propres points faibles. D’abord, ses cheveux, si magnifique qu’il pourrait passer des heures à les toucher, ensuite, sa clavicule, parce que oui, les clavicules était son fantasme, il n’avait jamais su pourquoi mais c’était un fait, et enfin, son cou. Le premier endroit qu’il marquera dès qu’il en aura l’occasion. Il se l’était juré.

Ils se cherchaient, ne sachant pas quoi faire dans cette situation, dérivant tout deux sur des parcelles de peau que laissait apparaître l’autre, avant de revenir aussitôt vers ses yeux. Kang en avait envi, il le savait, mais est ce que Jae le voulait aussi ? Il ne savait pas, et même si ce dernier le laissait penser, il ne pouvait pas en être sûr. Il descendit son regard sur ses lèvres, il avait envi de les avoir contre les siennes. Ce n’était pas une envie, mais plus un besoin, cela faisait bien trop longtemps à son gout. Plus le Kim les regardait, plus il en ressentait le besoin, alors il céda. Il se rapprocha doucement de son coréen, le regardant en même temps dans les yeux pour voir un quelconque signe de refus de sa part, mais rien. Il ne le repoussait pas. Il arriva à ses lèvres et le regarda une dernière fois. Toujours rien. Et alors qu’il se rapprocha un peu plus, il sentit un contact sur ses lèvres, pour son plus grand plaisir. Ce fut Jae Won qui supprima l’espace entre eux, permettant alors à leurs lèvres de se retrouver. Il passa machinalement une main sa nuque pour le garder près de lui avant de relâcher un peu la pression.

Plus qu’une envie, c’était un besoin. Un besoin de sentir ses lèvres sur les siennes, pour pouvoir se dire que, finalement, Jae le préférait toujours à cette fille, mais aussi pour retirer l’image qu’il avait gardé depuis qu’il avait accepté de faire cette action. Il avait besoin de remplacer les lèvres de cette Ji-Ae par les siennes. Il sait qu’il a fait aussi l’erreur d’accepter sa propre action, juste pour montrer à Jae ce que ça lui avait fait de le voir embrasser quelqu’un d’autre. Kang ne savait pas comment réagir ou quoi faire pour lui montrer autrement, alors il avait fait ce qu’on lui demandait. C’était sa première relation. Jae était son premier, alors tout ce qu’il avait trouvé à faire, c’était d’être lui-même et de prendre la première option qui se présentait à lui. Les proverbes, « Tourner sept fois sa langue dans sa bouche » ou bien « Réfléchir avant d’agir », ne se trouve pas dans le vocabulaire du Kim.

Il rompit le baiser pour le regarder, l’observer plutôt, se mordant en même temps la lèvre. S’attardant sur ses moindres traits. Il ne savait toujours pas quoi faire, il ne savait toujours pas quoi dire. Il était juste venu pour s’excuser, espérant se faire pardonner de la petite vengeance qu’il lui avait faite. Au lieu de ça, il se retrouve avec Jae dans les bras, dans le même état que lui, voir pire. Il ne savait pas quoi faire. L’embrasser une nouvelle fois ? Passer sa main dans ses cheveux ? Le toucher directement ? Il ne savait pas. La seule en revanche qu’il savait, c’est qu’il ne ferait pas le premier pas, de peur de tout casser, de peur de reproduire le même genre d’erreur que tout à l’heure, de faire un faux mouvement qui donnerait l’occasion à l’homme devant lui de s’enfuir.

C’est ce que ressentait le Kim, il avait peur de tout faire foirer avec Jae, et ça, il le regretterait. C’est l’une des seules choses dont il était certain.

   


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ~ Jae ne peut pas le lâcher du regard. Tout simplement pas. Ses mains viennent se glisser sur le creux du dos de son coréen, s'agrippant à lui. Les mains du Kim sur lui le fait frissonner, et il sent de nouveau ses joues chauffer. Pas qu'à cause de l'alcool déjà consommé, mais à cause de leur proximité troublante. Jamais il n'avait ressenti quelque chose de ce genre. Un sentiment puissant qui est à la limite de consumer son cœur.  « Tu me fais beaucoup trop d'effet... » qu'il murmure dans un souffle, tout en le détaillant du regard. Il est bien obligé de le dire, car ce cher Kang n'a pas l'air de s'en rendre entièrement compte. Il ne se rend pas compte à quel point le Seok se retient de se jeter sur lui, de s'emparer de ses lèvres avec avidité, de toucher chaque parcelle de sa peau, et de le marquer pour montrer aux autres qu'à partir de maintenant, le Kim est à lui et à lui seul. C'est bien l'un des défauts de Jae. Son côté possessif. Il serait bien capable de faire mal si on s'approche trop près de son être aimé. Et ça, la plupart de ceux qui le connaissent bien ne sont pas fous au point d'aller chercher des noises avec lui. Enfin. Il laisse son coréen le dévisager, tandis qu'il se sent de plus en plus chaud, le silence régnant dans la salle de bain. Ils n'ont pas besoin de parler pour savoir ce qu'il se trame dans leur tête. Leurs simples regards en disent long sur ce qu'ils souhaitent faire. Mais Jae Won essaie de ne pas craquer en premier. Il veut voir jusqu'où peut aller Kang. C'est bien pour ça qu'il se met lui aussi à le détailler du regard. Ses yeux, son nez, ses lèvres, sa mâchoire puis son cou, jusqu'à s'arrêter au niveau de ses épaules. Pour enfin remonter jusqu'à ses yeux et croiser son regard, reprenant quelques rougeurs. Regard de Kang qui dérive rapidement sur ses lèvres. Ce qui fait sourire légèrement Jae qui comprend là où il veut en venir.

Restant immobile, il le laisse se rapprocher, doucement, sans bouger d'un cil. Jae ne le repousse pas, mais il ne vient pas de lui-même. Il attend tout simplement son baiser. Baiser qui met du temps à arriver, commençant à s'impatienter. Jusqu'à ce qu'il craque pour de bon, venant déposer ses lèvres sur celles de son amoureux, fermant délicatement les yeux par la suite. Cela fait depuis trop longtemps qu'il attend de sentir ses lèvres contre les siennes. Moins d'une heure oui, bien trop long pour Jae Won. Il l'embrasse avec amour, passion et tendresse dans le même temps, voulant effacer la trace du baiser que cette fille a osé donner à son petit-ami. Certes il a été très jaloux de ce contact qui s'est passé sous ses yeux. Mais il l'a bien mérité. Lui aussi s'était laissé faire embrasser par son amie Ji-Ae. Il n'aurait pas dû. Et même si l'alcool et lui ça fait deux, ce n'est pas une excuse. Ils viennent à peine de commencer leur relation et le Seok ne veut pas la gâcher ni la rompre. Alors, il va prendre les devants. Au fond de lui, il sait que ça marchera entre eux. Il le sent. Dans tout les cas, il ne pourra jamais lâcher Kang. Depuis leur premier baiser, Jae a su que leurs vies allaient être liées à jamais. Alors tout en rompant le baiser, toujours aussi frustré, il souffle légèrement. « Je te veux... » Et ne voyant aucune réaction de la part de Kang, mis à part son regard qui traîne encore sur lui, Jae Won commence à le faire reculer, sans relâcher ses mains de sur son corps, ni relâcher son regard de son visage. Jae a bien compris que son coréen ne souhaite pas faire le premier pas, sûrement de peur de le faire fuir. Mais non. Jae ne fuira pas. Il n'en a pas l'envie. Tout ce dont il a envie maintenant, c'est d'être avec son Kim. Et il le démontre de nouveau en venant glisser ses lèvres sur sa mâchoire, l'embrassant doucement, avant de venir dériver ses lèvres sur son cou pour y déposer un léger baiser. Puis, lentement, il le retourne de sorte à ce qu'il soit face au miroir, devant le lavabo. Jae Won vient ensuite se coller contre son dos, ses bras glissant autour de son corps, et approchant sa bouche proche de son oreille pour lui susurrer : « Je vais te faire mien. »




Il n'attend pas une seconde, l'une de ses mains passant sous le haut de son coréen, l'autre venant enlever la ceinture de son pantalon, la faisant valser dans la salle de bain sans ménagement. Enfin, il déboutonne son pantalon, assez pour y glisser sa main et venir caresser l'entrejambe de Kang par-dessus son caleçon, l'observant alors à travers le miroir, ne voulant rater aucune de ses réactions. Ses lèvres se perdent de nouveau sur son cou, et sa langue vient tracer une ligne invisible tout le long de sa peau jusqu'à atteindre sa mâchoire, les yeux brillants. Voir le visage du Kim se déformer sous le plaisir qu'il lui offre le fait sourire en coin. Cependant, Jae y va tout doucement. Il veut faire ça bien. Et au rythme de son aimé. Baissant légèrement son pantalon puis son caleçon, il vient glisser ses doigts sur le membre de son coréen, le caressant légèrement tout en le regardant. « Tu aimes ça...? » qu'il dit en murmurant au creux de son oreille, d'une voix suave, tout en se collant plus contre lui et finissant par faire de petits vas-et-viens sur son membre, se retenant encore d'aller trop vite. En ce moment-même, tout ce qu'il souhaite, c'est de passer un agréable moment avec le Kim. Et que Kang apprécie aussi ce moment, à sa juste valeur.  

A l’extrême seconde où Ren lui dit qu’il le voulait, Chulhei flancha. Il s’était retenu, avait écouté sagement ce que des années de vie d’un soir lui avait appris. Mais maintenant, tout volait en éclat. Ses mains sur son torse le brûlaient. Une ligne de feu, sur sa peau, tracée par ses doigts de pianiste qui l’électrisaient. Ses lèvres, dévorantes des siennes, dansaient avec une nouvelle passion. Leurs souffles se mélangeaient tandis que leurs corps bouillonnant ne faisaient que se désirer. Ses bras le retenaient contre lui. Il le voulait. Plus que tout et n’importe quoi. Jamais Chulhei n’avait ressentie ce besoin primaire du corps de son amant contre le sien. Ren était le seul. Ren était son unique. Ren le sera pour toujours. Et même s’il était quasiment sûr que demain, le souvenir de ce baiser dévastateur sera effacé de sa mémoire, le Yun n’avait que pour seule pensée actuelle la violence de son envie pour son âme-sœur.

Lorsque Ren quitta ses bras, son cœur en fit de même. Ainsi que toutes pensées rationnelles. Le japonais se déshabilla. Le voir nu, Chul l’avait déjà fait. Ce n’était pas cela qui lui fit perdre la tête un peu plus. Ce furent ses gestes. Ceux qui suivirent. Il le vit, son corps retombait sur le lit, la tête entre les coussins. Il l’observa alors que ses doigts franchissaient la limite de l’intimité. Il succomba en l’entendant. Oh que oui, il le voulait toujours. Il allait l’aimer à l’en briser. Il allait lui fait l’amour jusqu’à en mourir. Ren était à lui. A lui seul. Il ne laissera personne le toucher, autre que lui. Les autres n’avaient aucun droit sur sa personne. Chulhei, si. Ses yeux se languissaient d’amour pour le Yamazaki. La ligne de ses côtes, perturbée par le mélange de plaisir solitaire et d’embarras, donnait envie au plus jeune de le blesser. Pas physiquement. Jamais Chul ne ferait ne serait-ce que penser à faire souffrir Ren. Non. Il voulait le blesser de son désir. Lui infliger ce qu’il ressentait à cet instant. Les idées embrouillées, le Yun quitta sur état d’admiration bestiale pour finir de se déshabiller lui-même. Son t-shirt devait se trouvait quelque par entre deux corps inertes de personnes ivres dans le salon. Son pantalon terminera à terre, mais dans sa chambre. Le sourire de Ren, Chulhei le grava dans sa mémoire. « Si tu dois te souvenir de quelque chose demain, c’est bien de ça. » Ce n’était pas le sourire emplie de bonheur que le coréen adorait faire apparaître sur le visage de l’autre. Il s’agissait de ce sourire tendre, qui cache la douleur de la peur et celle de l’envie. Plus rien n’a de sens que ce sourire.

Ce fut trop brusque. Trop brutal. Incroyablement bon. Chulhei lui avait saisie les hanches à deux mains, enfonçant ses doigts dans sa chaire tendre. Et sans même réfléchir, sans même se souvenir des précautions, sans même vérifier que Ren était réellement près, il entra en lui. Les sensations furent pure extase. Ren pleurait, le visage camouflé de sa main. Mais le coréen ne savait si c’était de plaisir ou de mal. Dire qu’il s’en fichait serait faux. Mais il n’était pas réellement en état pour s’instruire de l’état de son amant. Il aurait dû, peut-être. Etre un connard pour la soirée ne lui donne pas le droit de lui faire subir cela. Et pourtant, il le fait. Lorsqu’il commença à bouger en lui, tout se démultiplia. Était-ce l’alcool qui rendait l’expérience encore plus plaisante ? Ou cette tension, palpable et sanglante, qui s’était installée quelques instants plutôt entre eux, qui laissait enfin place aux vraies émotions ? Chulhei sans Ren ne devenait rien. Et son corps, emboîté dans le sien, bougeant sans relâche en lui, ressemblait à un petit bout de paradis. Un paradis de luxure, de fantasmes, de sexe. Un paradis dont tout le monde rêve mais n’ose se rapprocher. Car ce n’est pas correct. Pour Chul, il n’y a plus rien de correct. Il ne s’agit que d’eux. Et dans ce paradis de blasphème, Chulhei y rentre volontiers.

Ils pouvaient entendre la musique résonnait autour d’eux. Mais ce n’était pas la mélodie qu’ils écoutaient. Ou plutôt, qu’ils pouvaient entendre. Leurs gémissements, souffles erratiques de plaisir, se confondaient dans une cascade de sons. La langue de Chulhei parcourut doucement la peau humide du cou de Ren. L’une de ses mains lui saisissait la cuisse, la marquant sans même s’en rendre compte. Ses dents effleurèrent l’épiderme blanc sous ses lèvres. Alors qu’il allait toujours plus profondément en lui. Toujours plus. Encore. Chul ne pensait à rien. Il ne ressentait que son torse brûlant contre le sien, sa sueur amère se mélangeant à la sienne, ses mains qui le touchaient sans aucune honte. Mais il voulait plus. Sans savoir ce que le « plus » signifiait. Une partie de lui le prévint que s’il dépassait la limite, il allait s’en mordre les doigts. Tandis qu’une autre lui soufflait suavement de lâcher prise. Celle-là avait des reflues d’alcool dans la voix. Ren avait été terrifié de le voir ainsi. Que penserait-il s’il franchissait la dernière barrière de sa conscience ? La main libre de Chulhei remonta jusqu’au cou de plus vieux tandis que sa bouche rejoignait l’oreille trouée cramoisie. Ses bisous mouillés amenaient une douce odeur dans le nez de Chulhei. L’odeur de Ren. L’odeur humaine de sa peau. Tout son corps frotta contre celui du japonais. Il ne s’entendit même pas prononcer :

« Laisse-moi te dévorer. »

Que son désir le surmontait déjà. La réponse, elle lui passa par-dessus la tête. « Tu as craqué. » Il se mit à accélérer, radicalement, alors que sa bouche se mit à rougir la blancheur de la peau de Ren. Ses gémissements, Chulhei voulait les entendre. Ses mains l’empêchèrent de les camoufler. Que les autres l’entendent n’était pas son problème. Lui, il voulait savoir ce que ses cordes vocales avaient à offrir. Il coinçait complètement Ren, l’empêchant de faire le moindre mouvement contre la faveur du Yun. Une domination complète et totale. Ce n’était pas montrer lequel des deux était le plus masculin. Loin de là. Il s’agissait de l’excitation du moment. De la seule pensée de Chulhei. De son seul désir. Et entendre le plaisir de Ren ne faisait que rajouter au sien. L’un de ses bras passa dans le dos collant de Ren, sa main allant appuyer sur son bassin pour le relever légèrement, lui facilitant agréablement l’accès à son point sensible. Ses gestes brusques restaient langoureux. Sa bouche décrivait des arabesques sur la peau de Ren. Malgré l’amour animal qu’il éprouvait à ce moment-là, il chérissait ce corps plus que tout. L’abimer serait pire qu’une souffrance éternelle. Pire encore que de le laisser partir loin de lui. Parce qu’il saurait que c’est totalement de sa faute.

Pourtant, cela ne l’empêcha pas de lui mordiller légèrement l’oreille, alors que sa main aventureuse lui attrapait une fesse. Ni même d’aller l’embrasser sauvagement alors que leur respiration manquait déjà d’air. Il avait perdu depuis un moment son esprit sain. Chulhei n’avait jamais dit qu’il était totalement présent d’esprit. Même s’il ne touchait pas à la folie. Mais lorsqu’il laissait son corps décider à sa place, les conséquences n’en étaient pas toujours bonnes. Et comme son esprit ne suivait pas toujours les prises de décision, cela l’amenait à faire des conneries plus grandes que lui, vraiment merdique. Et il espérait profondément qu’il n’était pas en train d’en faire une, de connerie.

 

Leurs deux corps se frôlaient en permanence. Dire que le japonais ne ressentait pas de plaisir à sentir Chulhei en lui serait un mensonge. Et pourtant, ses larmes ne cessaient de dévaler ses joues rouges. La peur. Le plaisir. La tristesse. Tout se mélangeait et créait en lui des émotions incontrôlables. Ses doigts glissaient sur la peau en sueur du coréen, s’y accrochant désespérément, ne voulant pas lâcher prise. Son souffle chaud empestait de cette odeur qu’il détestait tant. L’alcool.  Les yeux entrouverts, il tentait de capter son regard malgré ses yeux embués. Il n’entendait plus rien. Pour lui, les bruits ambiants de ce qu’il se passait à côté n’existaient plus. Il ne restait plus que Chul. Chul et lui. La sensation de sa langue sur sa peau, ses dents l’effleurant, et la sensation de toujours le sentir plus profondément en lui à chaque secondes. Il allait exploser. Ce plaisir qui le submergeait, contre ses pensées rationnelles. Ses mains sur lui étaient si chaleureuses. Si douces. Et pourtant, en ce moment-ci, si effrayantes. Tout se contredisait, cette main qui remontait vers son cou, contre les sensations sur son oreille. Les lèvres de Chul le faisaient toujours autant chavirer. Son corps était en ébullition. Ses doigts redécouvraient encore et encore son dos.

A ses mots, que pouvait-il lui répondre. Non ? Bien sûr qu’il ne pouvait pas. Il avait cherché tout ça. Il avait poussé son coréen à cette limite. Il ne pouvait rien lui refuser, malgré sa peur, malgré ses larmes. Et Chul n’avait pas l’air de se rendre compte de ce qu’il faisait, ou alors de l’état de Ren. Ses hanches bougeaient légèrement en rythme avec celles de son amour, avant de rapidement se sentir partir en le sentant accélérer d’un coup, un sanglot venant se bloquer dans sa gorge. Les larmes coulaient à flot, tandis que ses lèvres s’entrouvrirent pour laisser sa voix résonner dans la chambre. Il ne pouvait pas se retenir. S’en était physiquement impossible. Le japonais se retrouva coincé par Chul, sans pouvoir rien dire. Ses mains bloquées, tremblaient légèrement, tout comme ses jambes d’ailleurs. Une possession complète. Sa peau le brûlait sous les lèvres du coréen qui s’y acharnaient. Peur. Il se sentait vulnérable. Beaucoup trop. Et quand il se sentit être soulevé, il cru ne pas pouvoir résister à cette vague de plaisir. Il le sentait encore plus. Chacun de ses mouvements, chacun de ses coups. Il les ressentait de tout son être. Sa gorge laissait passer de temps à autre de petits cris, accentués par l’accès à son point sensible. Son endroit le plus secret, que seul Chul en connaissait le chemin.

Sa tête bascula en arrière, ses cheveux noirs se répandant sur le tissus. Malgré toute cette peur, le plaisir charnel reprenait le dessus. Et Chul savait s’y faire, pour le faire crier. Entre ses mains, il se sentait protégé. Lui qui détestait ce corps, ces cicatrices immondes, cette faiblesse visible. Le coréen réussissait à le faire s’aimer entre ses doigts. Sa peau humide contre la sienne, ses sueurs froides, tout le perturbait. Et le fait que son âme sœur se retrouvait en train de prendre entièrement possession de lui, ne faisait qu’attiser cette flamme en lui. Son corps se faisait attaquer de toute part. Les mains de Chul sur ses fesses, ou encore ses oreilles. Son souffle entrecoupé, son torse s’élevant à chacune de ses difficiles inspirations et expirations. Tout n’était que plaisir et tentation. Ses lèvres vinrent chercher celles de son amant. Se rassurer. Voilà ce qu’il voulait. Ressentir tout cet amour qu’il avait pour lui, malgré la colère, malgré la peur. Ses jambes tressautaient sur les cuisses collantes de son coréen à chacun de ses coups qui devenaient de plus en plus brusques au fil du temps. Il n’en pouvait déjà plus, et les yeux larmoyants, il tentait de capter son regard. Mais Chul avait l’air ailleurs. Pris entre folie et plaisir. Le japonais. Lui, ressentait tout, et ce tout lui faisait peur. Est-ce que Chul l’aimerait toujours après ça ? Ne l’abandonnerait-Il pas ? Et rien qu’à ces pensées, il explosa de nouveau en larmes. Le coréen avait toutes les raisons du monde d’être en colère et d’être aussi brusque avec lui. Et Ren ne lui en voudrait jamais. La peur resterait, mais il l’aimerait toujours. Lui, le seul qui l’avait accepté. Alors ce soir, il laisserait tout passer. Absolument tout. Si cela soulageait Chul.

Avec tous ces accoups visant directement son point sensible, Ren craignait pour l’insonorisation de la pièce. À ce rythme, tout l’immeuble allait être au courant de ce qu’il se passait dans cette chambre. Qu’importe. Si Chul voulait l’entendre, il l’entendrait. Ce que le plus jeune voulait, il lui accorderait, car il était à lui. Son seul et unique amour. Sa personne. Complètement désorienté, Ren se retrouva sur le ventre, se sentant totalement vulnérable dans cette position dos à lui. Il avait perdu le contrôle de la situation. Mais avait-il déjà eu la main dessus ne serait-ce qu’une seconde ? Son dos était attaqué des lèvres de Chul. Son souffle bouillonnant heurtant sa peau. Tant de douceur mélangée à cette folie incontrôlable. Effrayé. Voilà ce qu’il était. Comme le gosse qu’il était plus jeune. Celui qui ne disait rien. Qui subissait sans se plaindre. En un autre contexte, Ren aurait aimé ce que son amant lui procurait. Toutes ces facettes de lui, il les aimait. Mais l’alcool lui avait déjà fait tant de ravage, qu’il en était traumatisé. Alors Chul, à cet instant l’effrayait. Il ne savait pas ce que ce liquide pouvait lui faire. Chacun réagissait différemment. Ses doigts se maintenaient à présent aux draps, tirant dessus, sans se préoccuper de défaire ce lit. Ses pensées s’embrouillaient, tandis qu’il sentait les doigts de Chul sur ses hanches, puis sa taille, avant de doucement se faire relever, se retrouvant alors le dos contre son torse. Plus rien allait, ses mains sur ce corps horrible lui provoquait un sentiment d’appréhension. Sans rien comprendre, il se cambra d’un coup, à bout de force, une décharge électrique lui traversant le corps.

“C-Chul...C-Chulhei...Je….” qu'il parvint à prononcer plus ou moins clairement.

Sa voix se coupa, laissant sortir alors un léger gémissement, se sentant partir loin. Il venait de jouir. Mais le coréen ne s’arrêta pas. Jusqu’à ce qu’il vienne en lui quelques minutes plus tard. Intense. C’était le mot. Son front se reposa contre le lit, tandis que son corps frêle se laissa retomber, inerte et haletant. Chul, lui, le gardait toujours contre lui, le prenant dans ses bras, alors qu’il ne comprenait plus. Sa tête tournait, et le japonais se demandait comment il allait faire pour résister une nouvelle fois, se demandant même si le coréen en avait fini avec lui. La suite, il ne la connaissait pas. Ce qu’allait faire le coréen non plus. Mais en se remémorant ce qu’il s’était passé, il se remit à pleurer, quand un enfant, se mettant légèrement en boule, tout en essayant de rester contre Chul. Ses yeux voyaient flou, ses extrémités frissonnaient et ne s’arrêtaient plus de tressaillir. Trop. S'en était trop pour lui. Tout ce qu’il avait préparé était parti en poussière, à cause d’un simple jeu. Et c’était de sa faute. Lui, qui avait voulut faire de son amour le plus heureux en ce jour. Tout avait foiré. Et maintenant, il ne savait plus quoi faire. Alors, il attendait la décision de Chul. Qu’allait-il faire de lui ? Un être si faible que lui, complètement répugnant, collé à son son corps en chaleur. Ses bras autour de lui, il se sentait si bien. Il ne voulait pas les quitter. Mais tout dépendait de lui à présent. Tout. Y compris le japonais.