vanilla and strawberry (ft. Jean)

J'étais devenu violent, inconscient. Je l'ai toujours un été, mais avec le temps, je m'étais calmé. Cependant, il en faut peu pour que je redevienne la pire version de moi-même. Ma séparation avec Tess, un concert ou une audition ratée, le départ de Harry, la mort de John et maintenant celle de ma mère et de ma tante. J'étais un peu tombé au fond. Je fréquentais à nouveau des bars pour chercher des ennuis, j'y allais un peu trop fort aux entraînements de boxe, jusqu'à ce que je n'y aille plus du tout. Et pour couronner le tout, Tess m'avait empêché de voir le personne que j'aimais encore plus que ma mère, ma fille. Je comprends maintenant, tout à fait même. J'aurais fait de même. Mais sur le coup, j'étais encore plus furieux. Quelques mois sont passés, et je me porte mieux. Je ne suis plus violent ni inconscient. Depuis quelques semaine, j'ai pu retrouver ma fille. Au début en présence de sa mère, mais maintenant on peut se balader tout seuls sans elle.

Aujourd'hui, j'avais prévu de l'emmener à Santa Monica, manger une glace sur la plage, peut-être même faire un tour de roue. J'avais demander à Jean de nous rejoindre. Lydia l'appréciait beaucoup, probablement parce qu'elle était jeune et belle, et qu'elle parlait et se tenait bien, contrairement à sa mère. Depuis que je l'ai rencontré, dans de funestes situations à l'enterrement de son frère John, je me sens comme responsable d'elle. Je ne suis son aîné que de deux ans, pourtant j'ai l'impression que je me doit de veiller sur elle, comme son frère le faisait. Je n'y arriverait jamais aussi bien que lui, j'imagine. Mais tout comme avec John, je me suis vite lié d'amitié avec elle. Et aujourd'hui je voulais qu'elle partage un peu de moments heureux avec nous. Après tout, elle le méritait bien.

j’émerge difficilement de ma sieste slash nuit. même si on est en milieu d’après midi, ça ne change pas grand chose pour moi, je me réveille. couchée à 6h du mat’ après mon service, il a bien fallu que je me repose. je vis en décalé mais bon, qui ça gêne au fond ? pas moi. puis on ne peut pas dire qu’à côté de ça j’ai vraiment une vie alors… je peux me le permettre. puis la nuit c’est là où je suis la plus emprise à mes crises d’angoisses. donc travailler m’occupe l’esprit et m’évite de partir en vrille. et puis ça soulage mes collègues. moi j’aime bien travailler la nuit. c’est plutôt calme. et puis les petits vieux qui sont encore réveillés ou se réveillent dans la nuit aiment bien papoter. et j’avoue que d’en apprendre plus sur leurs vies m’intéresse vraiment. ils ont tous des histoires tellement dingues… je suis toujours sur le cul. ma vie à côté me paraît tellement plate. oh j’en ai connu des galères mais rien dont je pourrai être fière. franchement rien. et ça craint. après peut être que je le mérite un peu. je l’ai bien cherché… mais pas le temps de continuer à m’apitoyer sur mon sort. je sors de mon lit et passe sous la douche. rapide la douche et hop j’enfile un pantalon, un tee shirt, j’attrape mon téléphone, mes clés mon porte feuille et je décolle de chez moi. sur le chemin je m’attache les cheveux dans un chignon approximatif me rendant compte que je n’ai même pas pris le temps de les sécher. ce qui m’a motivé à sortir de chez moi c’est lydia. la fille d’oliver. pourtant j’aime pas forcément les gosses. mais elle je dois bien avouer qu’elle me plait. elle est vive cette gamine. oliver je l’aime bien parce que je le connais depuis un moment. même si c’était l’ami de john avant d’être le mien. enfin est ce que c’est mon ami ?j’en sais rien. je sais juste que passer du temps avec eux deux ça me fait du bien. et en ce moment je me raccroche à ce genre de choses. du coup j’arrive un peu à la bourre mais je repère facilement oliver et la gamine. ” salut salut ! “ sourire accroché aux lèvres, les voir me fait définitivement un bien fou.

On s'était approché d'une balustrade qui donnait sur la plage. On observait les gens et les animaux sur le sable. Enfin, surtout Lydia. Elle était très concentrés sur la vie des autres, tandis que mon regard à moi était absorbé par l'horizon, la fin ligne qui délimitait l'atmosphère de la mer. Je laissais mes pensées divaguer par là-bas. Lydia me ramenait sur le rivage lorsqu'elle voulait me faire remarquer quelque chose, un joli maillot de bain, ou une race de chien comme celui qu'elle voulait. Elle attendait patiemment que des mouettes passent près d'elle pour leur lancer un peu de pain. Mais aussi quelqu'un. Elle ne savait pas qui. Je lui avait juste dis qu'on attendait quelqu'un. Je voulais lui faire la surprise.
On a tout les deux été surpris lorsque, à notre droite, un "salut salut" nous fit tourner la tête. Jean nous avait retrouvé. Je lui rends son sourire et la salut tandis que Lydia va à sa rencontre pour la prendre dans ses petits bras.

- Comment tu vas ? je lui demande avec mon accent australien, un main sur son épaule. On était en train de nourrir les mouettes et critiquer les tenues des gens. Tu veux te joindre ?

Mais Lydia tout de suite relève que j'avais promis de lui acheter une glace après qu'on aie attendu l'invité surprise. Il n'y avait rien qui échappait à sa fille. Ce m'amenait souvent à me demandait de qui elle avait hérité cet esprit. Parce que ça ne ressemblait à aucun de ses deux parents.

- Ah oui, bon, on peut aller prendre une glace et ensuite continuer à parler sur les gens ?
- Et après on ira faire la grande roue quand même, ajoute Lydia. Tu viendras, Jean ? elle lui demande presque sur le ton de l'affirmation.

J'avais peur que la petite devienne trop envahissante envers Jean. Les enfants peuvent facilement drainer toute votre énergie et il se doutait bien que Jean devait avoir besoin de toute l'énergie qui lui restait pour continuer.

lydia ne tarde pas à s'approcher de moi pour venir me serrer dans ses bras. je me baisse vers elle et pose un baiser sur le haut de la tête. un des rares êtres humains de cette planète avec qui je suis affectueuse. mais elle est trop adorable pour ne pas l'être. " comment tu vas ? on était en train de nourrir les mouettes et critiquer les tenues des gens. tu veux te joindre ? " je suppose me joindre à eux. y'a des fois j'ai un peu de mal à le comprendre mais bon dans l'idée ça semble logique. je me raccroche au contexte. de toute façon d'avoir vécu pendant des mois avec des toxicos et même après en avoir été une, y'a un déchiffrage automatique qui se fait. enfin bref. " je peux oui avec plaisir. " mais visiblement la petite avait quelque chose d'autre de prévu. "  ah oui, bon, on peut aller prendre une glace et ensuite continuer à parler sur les gens ? " visiblement j'en connais deux qui ont envie de baver sur les passants. pourquoi pas, ça passe le temps après tout. c'est pas trop mon activité favorite mais je préfère ça que d'être à la maison à fixer le mur sans but. et lydia qui me parle même d'une grande roue. je ne peux rien lui refuser c'est quand même dingue. " va pour une glace et un tour de grande roue à la suite de ça. " c'est pas un endroit que j'ai l'habitude de fréquenter alors je ne sais pas ce qu'on trouve des glaces. puis peut être qu'ils ont un endroit de prédilection qui sait. " alors on va où pour cette glace ? " pour moi ce sera très certainement chocolat et coco. un mélange un peu étrange mais bon, j'ai jamais dit que j'étais normale.