come on don't be so jealous ! | lenash #1

Gauche, droite. Esquive. Uppercut. Bryan esquive. De justesse. Cependant, il ne se laisse pas faire pour autant. De toute façon, il sait très bien qu’avec Ash, ce n’était pas la peine de se retenir. C’est ce qu’elle veut. Quelqu’un qui lui réponde et qui ne se laisse pas faire. Il a beau être son entraîneur et son ami depuis des années, il ne lui a jamais laissé l’occasion de gagner. C’est l’un des seuls qu’elle n’arrive pas à mettre à terre. Du moins, pas aussi facilement que ses adversaires dans la cage. Il connaît par cœur ses mouvements. C’est lui qui lui a transmis toutes les techniques qu’il fallait pour remporter un match. Il essaye de la déstabiliser. Ses pieds se déplaçant d’une rapidité sur le côté. Mais le regard de Ash le suit comme son ombre. Analysant ses mouvements. Essayant d’anticiper les coups qu’il allait donner. Il s’arrête alors qu’elle est sur ses gardes. Prêt à attaquer à nouveau. Commençant à se mouvoir, il veut lui asséner un coup de pied sur le flanc. Ash bloque son attaque avec ses bras et essaye de le faire tomber mais Bryan tient bon. Restant en équilibre sur un pied. Il s’aide d’un de ses bras d’ailleurs pour la frapper à la tête. Elle n’est plus sur sa garde vu que ses mains sont occupées. Sa tête se tourne dû à la puissance de la frappe de Bryan, lâchant prise sur sa jambe. Elle recule quelque peu et se remet sur sa garde. Elle fulmine. Car elle n’a pas eu le temps de lui faire une balayette pour le mettre à terre. Il a été trop rapide sur ce coup là.  L’enfoiré ! « Bah alors tu te fais vieille ou quoi ? » lui lance-t-il. Provocation. Et il sait très bien que ça l’énerve ce genre de truc ! « Ou c’est ton match de la dernière fois qui t’a trop fatigué ? » et il continue alors qu’elle a gagné ce putain de match. Ça n’a pas été facile, certes. Son adversaire a été une vraie lionne. Heureusement que Dani a été là pour soigner ses blessures à la fin. Elle le regarde sourire derrière son casque de protection. Il a l’avantage. Depuis tout à l’heure il marque des points. Elle aussi mais lui, il est en avance. Ça l’énerve ! Bryan comprend dans son regard que la rage de vaincre s’enflamme. « Ouaiiiis c’est ça que je veux voir ! Allez donne tout !! » C’est comme ça qu’il faut faire avec elle. Il le sait. La provoquer et c’est parti. Elle allait tout donner. Il attaque de nouveau. Pourtant, il n’arrive plus à l’atteindre. On dirait qu’elle a gagné en rapidité sur ses mouvements. Elle esquive ses frappes et contre attaque avec ses jambes, le touchant sur les côtes. Bryan recule. Elle n’est pas allée de main morte. Le sourire vient enfin s’afficher sur les lèvres de la polonaise. Cette fois-ci, c’est elle qui a de l’avance. De peu, certes, mais elle a de l’avance. Et elle aurait pu le devancer de plus belle mais ses pupilles se posent sur une silhouette familière qui se dirige vers les vestiaires. Une faute d’inattention qui a permis à Bryan de remporter le combat. La mettant à terre. Il la maintient au sol, elle ne peut plus bouger. C’est mort pour elle. « Ah bah t’as bien failli me battre dis donc ! » lui dit-il d’un ton moqueur en lui tendant la main pour la relever. Elle enlève son casque de protection et fulmine une nouvelle fois « Ouais c’est ça ouais moque toi la prochaine fois tu verras, tu ne pourras même pas me toucher une seule fois ! » ouais bien sûr, dans ses rêves ! Mais bon c’est bon enfant. Ce jeu de ping pong avec lui. Ils ont l’habitude. Il rigole et tapote son épaule. « Allez va c'est bien de rêver, j’ai bien vu que tu n’avais plus envie de rester avec moi. C’est bon pour aujourd’hui. » il a compris qui elle regardait et pourquoi elle avait perdu. C’est si facile. « Un beau brin de fille et ça y est t’es plus concentrée, alalala ! » il la taquine. C’est fraternel entre eux. La polonaise secoue légèrement la tête en souriant « Va te faire foutre ! » « Ouais t’inquiète, David va s’en donner à cœur joie tout à l’heure ! » il est con ce type mais elle adore son humour. Il est comme elle. A part qu’il est avec son compagnon depuis un moment. Et il est très bien en couple. Pas du tout comme elle. Quelques échanges et éclats de rire se poursuivent avant qu’ils se disent au revoir et Ash se dirige dans les vestiaires à son tour. Lennon est de dos devant son vestiaire mais ça ne l’empêche pas de s’approcher de cette dernière, passant ses mains sur sa taille et ses lèvres qui se posent automatiquement sur son cou. « Viens, on prend la douche. » ce n’est même pas une proposition. Pour elle, Len ne pourrait pas lui dire non.

Comme presque tous les jours, sauf exception, l’entrainement fait partie de ton quotidien. Et s’il ne s’agit pas de ceux que tu donnes en boxe à tes amateurs, il s’agit des tiens. Suivie de près par ton coach attitré qui sait comment te pousser et te préparer tant à une discipline qu’à l’autre. Car tu commences à te faire ton petit nom, à te montrer fluide et à savoir manier les différents arts de … cogner ! Tu as gagné - depuis un moment maintenant - tes galons de professionnelle. Combattre, c’est plus qu’un métier mais bel et bien une passion. Ainsi, comme hier encore et comme tu le ferais demain, tu pousses la lourde porte grinçante, de la salle d’entrainement. Le lieu est une institution de la ville. Il ne paye pas de mine et garde la vétusté d’antan mais c’est également son côté rustique qui en fait sa renommée. Ne dit-on pas que ce sont les plus vieilles marmites qui font les meilleures soupes ? Et bien ici, c’est un peu pareil. Les plus grands du milieu y sont passé, et dans l’esprit du club, on préfère mettre le paquet sur les entraineurs de renom ainsi que sur la formation des lutteurs et boxeurs, plutôt que d’investir dans un matériel flambant neuf ou une nouvelle couche de peinture. Tu aimes cette ambiance.  A la dure. Tu t’y sens bien. Chez toi. C’est probablement l’endroit de la ville qui t’a le plus aidé à te sentir à l’aise à Los Angeles.

La porte se referme derrière toi en un bruit sourd que tout le monde ici connait. Sac sur l’épaule et tenue de sport déjà enfilée, tu traverses la longue première partie de la salle, dépassant les deux rings. Le premier est vide. Sur le second, Ash et son entraineur. Tu l’as reconnue dès ton premier pied posé sur le vieux parquet. Ainsi tu avais su directement tenir le cap et te forcer à ne surtout pas porter le regard en sa direction. Tu avais ta fierté … Ou l’égo mal placé. Mais les images de son derniers match tournaient encore en boucle dans ta tête. Ou plutôt, l’après match ! Tu en rageais de la savoir si proche d’une autre que toi. Une parmi tant d’autres d’ailleurs. Tu le savais. Mais de le voir, là sous ton nez, c’était insupportable. Ton ventre bouillonnait et ton esprit s’enflammait. La jalousie. Pure et dure. Dans toute son essence la plus unique. 



Tu lui passes sous le nez, fière comme un paon. Tête haute, minois désintéressé et queue de cheval battant la mesure de ton pas décidé. Une fois dans les vestiaires, tu relâches un peu la pression. Tu souffles mais te consoles de savoir Ash déjà en entrainement. Elle aurait surement fini bien avant toi et ne serait pas là pour embuer ton esprit de pensées parasites. Tu te diriges vers ton casier métallique. L’ouverture grinçante de ce dernier masque le bruit de l’entrée de Ash dans les vestiaires. Innocente et sans imaginer la présence dans ton dos, tu ranges ton sac et quelques affaires. Concentrée à la tâche, tu sursautes lorsque des mains - pourtant bien connues - viennent enlacer ta taille. La blonde se colle à toi avant même que tu ne puisses réagir, et ses lèvres déposent sur la peau de ton cou, un baiser aux propriétés électriques. Bon sang l’effet qu’elle te fait ! “Viens, on prend la douche.” Une invitation sans réelle demande. L’une de celles à laquelle tu aurais normalement craqué sans questionnement. Mais contre toute attente surement, tu te dégages de son étreinte sans même prendre le soin de te retourner. “Je suis parfaitement propre. Mais vas-y, t’en as besoin : tu colles !” Lâches-tu sur un ton sec et froid, toujours de dos. Espérant que cela suffise à éloigner la championne, tu ne bouges pas d’un cil et continues de chipoter dans ton sac plus pour la contenance qu’autre chose …

C'est sûr que Lennon allait se presser contre elle et même la tirer pour aller à la douche. La polonaise en est certaine. Lennon ne peut pas lui résister. Elle est sû... Tiens, Lennon se dégage de son étreinte. Et en plus de ça, elle ne daigne même pas la regarder. “Je suis parfaitement propre. Mais vas-y, t’en as besoin : tu colles !” bah qu'est-ce qu'elle a ? Ash ne semble pas comprendre vu l'expression sur son visage. Dans son esprit, un tas de questions se bousculent. Est-ce qu'elle aurait fait quelque chose pour que Len l'envoie balader comme ça ? Aurait-elle oublier un rendez-vous ou un autre truc important ? Est-ce qu'elle a flirter avec quelqu'un d'autre alors qu'elle était là ? Enfin ça encore Ash ne se gêne pas. Elle qui ne veut pas se caser et accorder trop d'importances aux sentiments qu'elle éprouve pour la vénézuélienne, non elle ne se serait pas gênée. Même si en fin de compte, elle aurait laissé tomber la femme lambda pour Len, c'est sûr. Ash a beau se poser pleins de questions dans sa tête mais rien. Pour elle, elle n'a rien fait ! Alors pourquoi Len est froide et semble lui en vouloir ? Aaaah les femmes ! Un léger sourire charmeur apparaît sur ses lèvres tandis qu'elle se met contre le casier voisin de la belle brune. « Qu'est-ce que j'ai fait encore ? » ah bah ouais fallait bien lui poser la question. Enfin Ash a l'air de prendre cet accueil pas trop au sérieux. Parce que pour elle, elle n'a vraiment rien fait. En tout cas là tout de suite, rien ne lui vient en tête. Elle la regarde alors que Len semble vraiment vouloir ne pas être tendre avec elle. Elle sourcille légèrement. « Dis le moi parce que là je n'comprends pas du tout pourquoi t'es comme ça. » oui et puis Ash est très impatiente. Et au fond, ça la blesse que Len l'ait envoyée bouler ! Elle n'a vraiment pas l'habitude qu'on la rejette. Les femmes ont tendance à tomber avec facilité dans ses bras sans grand effort de sa part. Son attitude de bad girl inaccessible plaît assez à la gente féminine, elle le sait et elle en joue, évidemment. Il y a juste avec Len où c'est un peu "fuis moi je te suis" et inversement, dans les deux sens. C'est pour ça que son cœur vibre furieusement pour elle d'ailleurs même si Ash ne dit rien de tout ce qu'elle ressent pour Len. Cette dernière devait sentir qu'elle est spéciale pour la combattante de toute façon, non ? Oui, sûrement même si Ash n'expose pas tout ce qu'elle a au fond de son cœur. Oui, forcément qu'elle le sait ! Alors pourquoi elle est comme ça avec elle ?! Franchement, elle aurait pu lui faire un meilleur accueil que ça ! Ce n'est pas comme si elle ne l'a jamais enlacée après qu'elle ait terminé un entraînement et ce n'est pas comme si elles ne l'ont jamais fait dans les vestiaires non plus ! Alors c'est quoi le problème là ?

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Espérer qu’Ash se suffise de ton pauvre petit rejet aurait été trop beau. Et en  un sens, c’est tant mieux. Car, là, tout de suite, tu as envie de la faire enrager, la faire râler. Qu’elle vienne te manger dans la main. Ce serait tellement gratifiant. N’est-ce pas ? Oui et non. Car son tempérament en faisait également la raison pour laquelle tu étais à ce point accro. Pauvre faible Lennon ! Sans cesse tiraillée entre cet équilibre impossible que Ash et toi ne pourriez peut-être jamais trouver. Une douce torture. Jeu dévastateur auquel tu n’avais de cesse de t’adonner, encore et encore.

Elle sourit. Ça l’amuse. Elle se pose sur le côté du casier voisin. Tu sens son regard sur toi. « Qu'est-ce que j'ai fait encore ? » Cette assurance te rend folle. Dans tous les sens du terme. Tu restes pourtant de marbre, droite et fière. Tu gardes le silence quelques longues secondes de plus. Tu sais qu’elle déteste ça Ash. Le silence. « Dis le moi parce que là je n'comprends pas du tout pourquoi t'es comme ça. » Bingo. Tu la connais bien. Le ton est légèrement plus agacé. Interloqué. Evidemment qu’elle se demande ce qu’il se passe. Pour elle, rien n’est jamais grave.

Ce dont tu as été témoin n’est qu’une habitude parmi tant d’autres. Tu le sais. Et pourtant tu ne le supportes pas. Savoir sans voir est une chose. Mais avoir été spectatrice te hante encore. La voir rire, lui sourire, à cette autre prenant soin d’elle. Leur proximité et cette intimité palpable. Ton sang bouillonne. Te rappeler ces images fait remonter en toi toute la jalousie que tu tentes si mal de contrôler. Dans un geste brutal et clairement empli de colère, tu refermes soudainement ton casier dans un bruit métallique résonnant encore dans la pièce. Tu accordes enfin à Ash ton regard enflammé. “T’as rien fait Ash ! Rien du tout. Pauvre petit ange que tu es !! Je suis juste une hystérique de plus sur ta route, pas vrai ? Allez va, je te donne du pain béni pour aller pleurer dans les jupons de ta blondasse, …” Tu tournes les talons si précipitamment que tu penses même avoir fouetter le visage de la lutteuse avec ta queue de cheval. Enfin, tu n’as pas vu mais il te semble. Ou alors c’est ton imaginaire qui te donne des impressions te donnant la force de garder la face. Mais ça, c’était sans compter sur la réaction de celle te mettant dans tout tes états. Tu avais pu faire deux pas seulement. Deux minuscules enjambées avant que ton poignet soit aussitôt retenu et avec autant d’assurance que celle pourtant déployée pour t’enfuir.

Je commence sérieusement à m’impatienter. Je n’aime pas ne pas savoir ce qui se passe. Surtout quand il est question de Lennon. J’ai beau me repasser en boucle ce que j’aurais pu faire pour qu’elle soit froide comme ça avec moi, mais non ! Il n’y a pas de raisons là. Surtout que la dernière fois que l’on s’est vues, c’était bien avant mon match pour l’Ultimate Fighting Championship 2020. D’ailleurs elle n’est pas venue me voir après, ce qui m’a gravement déçue ! Tien je vais lui en toucher un mot sur ça d’ailleurs en y repensant ! Heureusement que Dani a été là, elle. Enfin bon, tout ça pour dire qu’on a passé une nuit de folie avant le grand combat. Alors là je ne comprends vraiment pas pourquoi elle se met dans un état pareil. Ah bah la voilà en train de claquer son casier violemment “ T’as rien fait Ash ! Rien du tout. Pauvre petit ange que tu es !! Je suis juste une hystérique de plus sur ta route, pas vrai ? Allez va, je te donne du pain béni pour aller pleurer dans les jupons de ta blondasse, …” quoi ? Qu’est-ce qu’elle raconte là ? Quelle blondasse ? Je sourcille un peu parce que tout ce qu’elle me dit n’a aucuns sens pour moi. Et en plus elle me fouette avec ses cheveux en tournant les talons. Elle croit vraiment qu’elle va partir comme ça ? Et surtout elle croit que je vais la laisser s’en aller ?! Hors de question ! Elle n’a même pas le temps de me distancer que j’avais déjà attrapé son poignet fermement la faisant retourner pour qu’elle me regarde dans les yeux. « Oh je peux savoir de quoi tu parles là ? » ce que ça m’agace de ne pas comprendre, vraiment. Et ça se sent à ma façon de s’adresser à elle. Mon accent se prononce encore plus dans ces cas là. J’ai complètement changé d’humeur. « Ouais t’as l’air d’une hystérique là, je te confirme ! » non mais c’est vrai quoi ! Si elle prenait le temps de m’expliquer les choses, peut-être que… « Et on pourrait dire pleins de choses sur toi aussi, avec ta meuf ! » bon je n’ai pas pu m’empêcher de lui envoyer une pique. Non mais sérieux, c’est vraiment l’hôpital qui se fout de la charité là ! Elle est en train de piquer une crise parce qu’elle m’a vue avec une blonde ? D’ailleurs j’ai pas de souvenirs d’avoir eu un rencard avec une blonde ces derniers temps… Enfin bon, je commence à comprendre pourquoi elle agit comme ça depuis tout à l’heure. Cependant, on est habituées à ce genre de ménage, nous deux… C’est notre relation explosive qui fait qu’on éprouve cette passion entre nous. Je la rapproche vigoureusement de moi en la tirant par le poignet tout en gardant mes pupilles océans ancrées dans les profondeurs des siens. Je sens cette tension entre nous monter d’un cran, pourtant je sais bien qu’elle est fâchée mais moi aussi je peux faire la même chose. « C’est pas moi qui trompe sa meuf. J’ai pas de leçons à recevoir. »

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Tu es stoppée net dans ton élan. Surprise. Ash t’oblige à te retourner et surtout à ne plus éviter son regard. Elle plante le sien dans le tien. Ne te lâche pas. Tu peux sentir ses doigts se serrer autour de ton poignet à mesure que son énervement grandit. Tu ne sourcilles pas. Impassible. Droite. Fière. Putain d’égo. « Oh je peux savoir de quoi tu parles là ? » Elle est agacée. Il faut dire qu’elle n’a jamais vraiment apprécié qu’on lui tienne tête. Ou plutôt, elle n’en a pas l’habitude. Mis à part ta pauvre petite personne qui aimait à s’adonner à ce jeu de pouvoir avec elle, Ash avait tendance à les faire toutes tomber comme des mouches. En un claquements de doigts. Sans effort. Ce qui d’ailleurs avait le don de te rendre folle de rage et de jalousie. « Ouais t’as l’air d’une hystérique là, je te confirme ! » Le ton change. Ash n’est plus trop encline à prendre le tout à la rigolade. Son accent ressort. Tu l’entends. Et tu sais ce que cela veut dire. Parce que pour toi c’est pareil. Tu as presque perdu le tien mais il y a des moments où la latine en toi aime se faire entendre autant que se montrer.

Tu entre ouvres la bouche, prête à en découdre, mais Ash continue. Elle embraye et te cloue sur place. « Et on pourrait dire pleins de choses sur toi aussi, avec ta meuf ! » Ton visage se ferme complètement. Ton corps se raidit et tes mâchoires se serrent. Aïe. Point sensible. T’as plus trop envie de parler. Juste de crier, ou de frapper. Au choix.
En un geste maitrisé et assuré, Ash te rapproche d’elle dans sa prise qu’elle n’a toujours pas lâché. Elle te force à la confronter de face. De près. De très près. Tu peux sentir son souffle sur toi et ses yeux vissés aux tiens ont tout pour t’hypnotiser. Elle sait très bien ce qu’elle fait. Ça t’énerve encore plus. Car la tension est palpable. Tout autant bercée d’envie sauvage que de rage. Ta respiration est profonde, tes sourcils toujours chiffonnés. « C’est pas moi qui trompe sa meuf. J’ai pas de leçons à recevoir. » Bam ! La punch line. Le KO.
Tu vois rouge. Tu te défais de son emprise, l’obligeant à lâcher ton poignet. Sans ne plus pouvoir contrôler quoi que ce soit, c’est une gifle bien sèche que tu lui envoies au visage. Tu viens alors plaquer l’une de tes mains sur le haut de sa poitrine et la pousse à reculer. Un bruit métallique résonne lorsque le dos de la blonde vient se heurter aux casiers derrière elle. “Ne me demande plus jamais de venir te supporter et jouer les groupies à deux balles si c’est pour, à la fin de ton combat, finir par jouer au docteur avec une autre !” Ta main reste pressée contre elle et ton visage se rapproche, ta voix s’élève. “Et ne me parle plus jamais de Renée !! T’as pas le droit. Tu sais très bien que c’est …” C’est quoi d’ailleurs ? Compliqué ? En soi, pas tant que ça. Tu te crées des histoires toute seule et tu le sais. Sur le coup, Ash a totalement raison. Tu fais de la merde et tu le sais. Mais t’avais pas voulu. C’était arrivé tout seul … Pas vrai ? Soit ! Hors de question de lui donner raison de toute façon ! “Tu m’emmerdes Ash !”

Quand elle est proche comme ça. J’ai envie de me jeter sur elle. De rendre captives ses lèvres qui m’appellent, son corps qui m’ensorcelle. Mais au lieu de ça, ma colère grondante a préférée lui rendre coup pour coup son attitude d’hystérique en lui envoyant en plein sur la gueule le fait qu’elle trompe sa copine. Alors ouais. Elle n’a pas à me donner de leçons ! Ça ne lui a pas plu apparemment. Alors que je reste sûre de ce que j’ai dit. Parce que c’est la pure vérité. Même si ça m’énerve qu’elle soit en couple avec l’autre là. Elle s’arrache de mon emprise avec violence. Je n’ai pas pu la maîtriser cette fois-ci et la gifle non plus qui me fait tourner mon visage.  Elle est sérieuse là ?!? Parce que je l’ai sentie celle-là bordel !!! Mon sang ne fait qu’un tour d’ailleurs. Je bouillonne de rage. Mais elle est rapide, je le sais. Len est une combattante qui ne faut pas sous-estimer. Je sens mon dos s’écraser violemment contre le casier derrière moi. “Ne me demande plus jamais de venir te supporter et jouer les groupies à deux balles si c’est pour, à la fin de ton combat, finir par jouer au docteur avec une autre !” non mais c’est pas vrai ça !! C’est pour ça qu’elle pète un câble là, elle est sérieuse ?!? Je comprends qu’elle a très mal interpréter ce qu’elle a vu surtout ouais ! Limite ça me fait doucement rigoler. Je ne cache pas mon sourire qui apparaît d’un coup sur mes lèvres. Ce sourire qui peut énerver pas mal de monde et je sais que c’est efficace sur Len aussi vu comment elle est remontée à bloc là. “Et ne me parle plus jamais de Renée !! T’as pas le droit. Tu sais très bien que c’est … Tu m’emmerdes Ash !” je colle l’arrière de ma tête contre le casier, toujours ce sourire énervant plaqué sur mon visage. « Ah ouais je me souviens maintenant... c’était bien d’ailleurs ce jeu de rôle. » j’agis comme une conne. Littéralement. Je ne peux pas m’en empêcher. Je pourrai très bien lui dire que Dani n’est pas une conquête mais ma meilleure amie. Bon mon ex aussi mais c’est surtout l’amie qui me soutient et qui me connaît par cœur. Mes pupilles s’enflamment en plongeant dans les siennes. « T’aurais dû être plus rapide qu’elle si t’avais envie de jouer au docteur avec moi. » je continue en plus dans ma lancée. Je sais très bien qu’elle va s’énerver encore plus qu’elle ne l’est déjà. Mais mon sourire disparaît rapidement aussi et d’un geste je la retourne pour la plaquer à son tour contre le casier. Sans délicatesse d’ailleurs. Ses bras au-dessus d’elle totalement immobilisés par mes mains contre le métal. « Renée… tss. Y a que la vérité qui blesse hein. » mon souffle effleure ses lèvres mais mon regard est toujours accroché au sien. « Alors quoi tu l’aimes c’est pour ça qu’il faut pas parler d’elle hein ? » mon ton de voix semble amer. « Bah alors si tu l’aimais tellement celle là, faut pas être jalouse que je baise ailleurs. » je la provoque volontairement. « Parce que tu dois avoir tout avec elle hein. » et pas avec moi. Mais en même temps, je sais très bien que je ne suis pas du genre à me caser.

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Tu grognes intérieurement, tu bouillonnes même. Ton visage est renfrogné. Comme une gamine qui boude. Il fallait dire que Ash savait parfaitement pousser sur les bons boutons pour te rendre folle. A croire qu’elle aimait te voir vriller. La conséquence ne tarde pas à tomber. Tu n’as pas pu contrôler ni garder ton sang froid. La gifle est partie. Et la belle blonde n’a pas apprécié. Tu peux le lire dans son regard fusilleur. L’espace de quelques secondes, une angoisse t’envahi quant à la réaction qu’elle pourrait avoir. Tu ne l’avais encore jamais frappée. Pas comme ça. Elle aurait très bien pu te rendre la pareille ou - pire encore - te planter là et disparaitre. Venais-tu de mettre fin à votre jeu malsain du chat et de la souris ? Visiblement pas. Ouf ! Le sourire narquois de ton interlocutrice t’indique que le jeu continue. Et si tu en es soulagée, tu en es tout autant et d’avantage exaspérée. C’est qu’elle sait rebondir la Welling ! « Ah ouais je me souviens maintenant... c’était bien d’ailleurs ce jeu de rôle. ».
Tu as envie de hurler. Tu en aurais presque les larmes au yeux d’énervement et de colère. Si tu pouvais prendre du recul et t’observer en cet instant, tu te trouverais surement pathétique. Un tel état pour si peu. Des bêtises, pas vrai ? Mouais. Voilà ce qui se passait quand t’avais quelqu’un dans la peau … Et Ash, c’était plus que dans la peau que tu l’avais. C’était dans l’être tout entier. « T’aurais dû être plus rapide qu’elle si t’avais envie de jouer au docteur avec moi. » Tes muscles tremblent. Tu dois laisser le trop-plein sortir. En geste vif et précis, ton poing droit vient s’écraser dans le casier d’à côté. Bien que la surface métallique n’ait pas été tendre du tout avec tes jointures, tu ne ressens - sur le coup - aucune douleur. On verrait tout à l’heure ...

Pas le temps de continuer les caprices et les crises de colère que Ash profite d’une faille et reprend le dessus. En une fraction de seconde et un mouvement parfaitement maitrisé, elle échange de place avec toi. Alors que ton dos vient frapper les espaces de rangements, tes bras sont bloqués au dessus de ta tête par ses mains. Tu remues un peu pour te dégager mais Ash à la poigne assurée. Au fond, tu ne t’attendais pas à moins venant d’elle. “Lâche-moi !” Oh non. Ce n’était pas dans ses plans. Pas pour l’instant du moins. « Renée… tss. Y a que la vérité qui blesse hein. » Son visage se rapproche du tien. Dangereusement. Son souffle effleure tes lèvres et son regard se plante comme un ancrage dans le tien. Tu sens ton ventre se serrer de l’intérieur. « Alors quoi tu l’aimes c’est pour ça qu’il faut pas parler d’elle hein ? Bah alors si tu l’aimais tellement celle là, faut pas être jalouse que je baise ailleurs. » Son ton est amer, cynique. Elle te provoque plus que jamais. Le sujet de Renée est sensible. Tu ne lui as jamais réellement rien promis mais tu ne désires pas non plus lui faire du mal. Alors que Ash se permette de venir titiller l’équilibre délicat la concernant, te déconcerte au plus haut point. « Parce que tu dois avoir tout avec elle hein. » Ta poitrine n’a de cesse de se soulever au rythme soutenu de ta respiration saccadée. Ash est si proche. Même dans le pire des énervements que vous partagiez, tu sentais ton corps répondre à sa proximité. Tu le sentais faiblir et vouloir se coller à elle, l’embrasser, la sentir sur toi, en toi. Tu te maudissais de ta faiblesse. Tu te retiens de justesse de venir capturer ses lèvres. “Et toi qu’est ce que tu as, hein ?! Qui ? Qui que tu n’aies pas encore totalement foutu en l’air par ton comportement instable et ton caractère insupportable ?!”

Ta voix est forte, le ton assuré, bien que ta question soit stupide et méchante ! C’était sorti tout seul. Par frustration. Parce qu’en vrai, tu étais là, toi. Là pour elle. Malgré tout, malgré les douleurs, les incompréhensions et votre relation tordue. Tu pourrais la suivre dans les bouches de l’enfer s’il le fallait. Et quelque part … Ash devait très bien le savoir.

Je fais vraiment la conne. Je la pousse dans ses retranchements. C’est naturel. Je fais toujours ça quand je ressens quelque chose de fort pour quelqu’un. Comme si je voulais voir jusqu’où cette personne tient. Est-ce que le fil claquera un jour ? Mais ça sera de sa faute, pas de la mienne. Parce qu’elle n’aura pas su tenir justement. Ma confiance se mérite. Et en même temps j’espère que je l’accorderai. Cette dualité me bouffe littéralement. Mais je ne connais que ça. Je ne peux faire que ça. Je sens son poing frôler ma joue et se fracasser contre le vestiaire derrière moi. J’appuie là où ça fait mal. Et on dirait même que ça m’amuse alors que ça me tue. J’inverse les rôles même si elle m’ordonne de la lâcher. Je lui crache mon venin. C’est vrai quoi, elle est avec quelqu’un et elle ose me faire une crise parce que je baise ailleurs. Et quoi encore ? Je devrai m’excuser et faire le canard ?! Pas moyen ! Et même si je n’ai pas baisé avec Dani et que Lennon s’est faite des films, je ne déments pas du tout ses accusations. Parce que ça me fout la rage de savoir qu’elle partage des choses d’elle à une autre personne que moi. J’ai envie de lui faire mal comme elle me fait mal. “Et toi qu’est ce que tu as, hein ?! Qui ? Qui que tu n’aies pas encore totalement foutu en l’air par ton comportement instable et ton caractère insupportable ?!” je serre ma mâchoire. Mon regard s’assombrit. Alors que je peux la prendre là maintenant. J’ai cette envie furieuse qu’elle s’abandonne complètement à moi. Même si la proximité qu’on a me rend totalement dingue, ma colère contrôle totalement mon être. Je sais au fond que Lennon me suivra n’importe où malgré notre relation mais ça me blesse profondément ce qu’elle vient de me dire. Ouais je sais… c’est un cercle vicieux. Alors je la joue encore comme une conne. « Et toi t’es qu’une putain de profiteuse qui a tendance à vouloir l’argent, l’argent du beurre et la crémière avec !! » mon ton est incisif, je ne la ménage pas depuis tout à l’heure. Ça sort alors que je ne pense pas vraiment ce que je dis. « C’est vrai quoi tu veux pas parler de Renée parce que c’est tabou et que c’est compliqué mais en même temps tu t’envoies en l’air avec moi. » je rigole, cynique alors que mes pupilles dévorent littéralement ses lèvres. Mes mains commencent à glisser le long de ses bras pour parcourir avec fermeté les courbes de son corps « Putain d’hypocrite ! » que je lâche presque en sussurant. je suis curieuse de savoir si Lennon va tenir le fil tendu ou pas. Même si je sais que si ça claque, je pense que je ne vais pas m’en relever.

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Tes mots ont été tranchants. Ils ne te ressemblent pas vraiment. Tu peux voir qu’ils atteignent Ash lorsque son regard s’assombrit et que ses traits se crispent de colère. Tu te sens dériver dans une spirale infernale de noirceur. Une spirale dans laquelle la blonde se laisse également emporter. Vous virevoltez dans un tourbillon d’émotions dont aucune de vous deux n’était maître. T’as envie que ça s’arrête. Stop. Basta. Et en même temps, elle te pique si bien et si fort que tu ne peux que te défendre. C’est un réflexe poussé à son paroxysme lorsqu’il s’agit d’elle. « Et toi t’es qu’une putain de profiteuse qui a tendance à vouloir l’argent, l’argent du beurre et la crémière avec !! » Les mots continuent de couler en insultes acerbes. Tu l’as bien cherché. T’as su la pousser à bout. T’as pas pu t’en empêcher. Chaque fois c’était pareil. T’espérais qu’elle puisse un jour te rassurer mais elle ne le faisait que très (trop ?) rarement. Et dans cette quête de l’impossible, tu te noyais chaque jour un peu plus. Tu te battais et souffrais en silence pour le désir brûlant de l’animal indomptable qu’était Ash. Ta putain de drogue. Personne ne pouvait comprendre. Elle faisait mal mais t’en redemandait toujours. « C’est vrai quoi tu veux pas parler de Renée parce que c’est tabou et que c’est compliqué mais en même temps tu t’envoies en l’air avec moi. » T’étais du genre butée, et plus encore. Alors jamais tu ne pourrais admettre les choses en adultes. En tout cas, pas lors de telles crises. Mais au fond de toi, si la rage était aussi virulente, c’était que tu savais que les mots de Ash résonnaient en toi. Elle voulait te bousculer mais elle détenait également une grosse part vérité. T’étais peut-être bien cette égoïste dépeinte pas le lutteuse. Qui voulait tout sans en subir les conséquences. T’avançais bercées de douces illusions et bridée par des oeillères. Sa voix fait écho en toi. Tu peux sentir ta gorge se serrer et ton moral faiblir. C’était bon là, t’en avais eu assez. Et Ash était plus forte. Elle l’avait toujours été. En tout. Mais une fois encore, admettre la défaite était rude. T’y arrives pas. “Alors quoi ?! Depuis quand ça te dérange cette situation, hein ?!” Aux dernières nouvelles c’était même plutôt confortable pour Ash de te savoir “occupée” ailleurs. Cela lui donnait la réconfortante impression de garder toute sa liberté. En réalité, et depuis le début, tu avais toujours été la plus jalouse en apparence. Tu n’avais jamais tenté de dissimuler ta haine des autres … Ces femmes tournant autour de Ash et partageant ci et là ces draps. Ash, elle, n’avait jamais montré ouvertement son désaccord quant à la relation que tu entretenais avec Renée. C’était plus facile. Ça l’aidait surement à se persuader d’un tas d’histoires dans sa tête. Mais dans les faits et dans cette réalité que vous partagiez juste toutes les deux, tout était bien compliqué !!

En guise de réponse, Ash t’offre un nouveau petit sourire narquois. Elle lâche enfin tes poignets, et dans un mélange électrique difficilement explicable, elle laisse ses mains venir caresser les courbes de ton corps. Les tiennes retombent sur ses avant bras en mouvement. Elles se mettent à les serrer quelque peu, sans pour autant obstruer le mouvement en cours. Tu la laisses faire. Incapable de l’arrêter. « Putain d’hypocrite ! » Nouvelle insulte. Murmurée au creux de ton oreille. Juste contre ta peau. Dans un souffle chaud qui te fait frissonner. Tu fermes les yeux quelques secondes. Tenir bon. Tu devais arrêter ce cinéma. C'était plus possible. Trop fou. Trop destructeur. Tu te demandais même si Ash savait à quel point tout ceci te faisait du mal. Un mal enrobé de tant de plaisir et de passion. Une véritable folie !

Tu n’en peux plus. En un mouvement simple et efficace, tu viens subtilement coller ton bassin au sien. Légèrement cambrée. “Tu veux quoi Ash ? Que je me range ? Qu’on arrête tout ?” Ta voix est inquisitrice mais le ton est quelque peu redescendu. Il se veut plus insistant, plus profond que claquant. “T’essayes de faire quoi là ? Me pousser dans ses bras à elle. M’envoyer balader ?” Tu rapproches à ton tour ton visage du sien. Tu te veux séductrice et envoutante pour qu’elle s’abandonne à toi. Qu’elle comprenne. Et dans le pire des cas, si tout ceci devait imploser aujourd’hui, tu voulais t’assurer de lui laisser une marque indélébile de ce qu’elle regretterait à s’en mordre les doigts. Car là était bien ta force à toi : pouvoir l’ensorceler. Presque contre ses lèvres et une main étant venue s’agripper au bas de son tee-shirt, tu termines : “Dis moi … Tu veux quoi ?!”

Je la pousse à bout. Cette colère qui est en moi veut la dévorer. Elle veut voir si Lennon peut tenir. Parce que j'ai juste l'impression qu'au fond, elle ne pourra jamais aimer quelqu'un comme moi. Qui m'aimerait ? Quelle personne serait assez fou pour subir tout ça ? Pourtant elle est là, elle me pique elle aussi. Bien sûr que non, ça ne me dérange pas. Je prends du bon temps aussi avec elle parce que justement, c'est elle. Mais paradoxalement, ça me fait grave chier de savoir qu'elle partage son corps avec l'autre. J'aimerai juste qu'elle soit mienne mais en même temps je ne lui laisse pas totalement le choix que de me pousser à bout à son tour. C'est ce qu'elle fait. Et ça me tue aussi. Alors je lui crache dessus. L'hypocrite que je lui dis ! Parce qu'elle n'est pas totalement honnête avec cette Renée, il faut bien l'avouer ! Elle croit quoi ? Que j'allais docilement lui dire amen et basta ? Non, je veux qu'elle sache que ça me fait chier aussi mais qu'en même temps je ne lui montre pas le fait que je veuille que elle dans mon lit. Parce qu'elle en a vu passer des femmes autours de moi. Et j'en joue. J'avoue. Je joue à la rendre folle de jalousie. Au moins, ça me conforte dans l'idée qu'elle est accrochée à moi. Ce n'est pas totalement sain tout ça, je le sais bien. Pourtant, je ne peux pas m'en empêcher. Je ne peux pas accorder ma confiance totalement et m'abandonner comme ça à une personne aveuglément. Je sais que trop bien comment c'est lorsque cette personne disparaît complètement de votre vie. Le mal que ça fait d’espérer l'amour de cette personne, en vain. Cette colère vient de là. Et je suis tout le temps en colère. Elle se met à me séduire, à coller son bassin contre le mien. Ça m'électrise. Je ressens l'envie de l'avoir entièrement contre moi. J'ai envie de lui arracher son haut et la prendre contre le casier alors qu'elle me demande ce que je veux en réalité. Je ne peux pas lui demander de se ranger et je n'ai pas envie non plus de l'envoyer balader. « Ce que je veux ? » mon regard est toujours sombre. Mon démon est toujours là. Cette colère. Pourtant, qu'est-ce que j'ai envie d'elle putain ! Mais je suis trop fière. Ça aussi, c'est un trait de mon caractère qui pourrait déranger. Mais en fait je m'en fous royalement. « C'est d'aller voir mon rencard de ce soir, elle m'attend à poil chez moi. » que je sors, toujours avec un ton sensuellement murmuré. Piquante. Complètement conne.

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Tu as mal, tu es fatiguée. Et plutôt que de baisser les bras ouvertement, tu préfères laisser ta colère glisser du côté de la séduction. La transformer, la canaliser. Autrement. User de tes charmes, de ton corps, de tes regards, de ton souffle. Question de fierté peut-être, … et puis c’est aussi un réflexe. Entre elle et toi, tout est charnel. Tu serais prête à bien plus mais la blonde n’a de cesse de jouer au chat et à la souris : t’appâter pour mieux te rejeter. Un étrange jeu duquel tu n’arrives pas à t’extirper. Parce que c’est elle justement. Que tu es accro, empoisonnée de son venin, de son être. Elle est dans ta tête et dans ton corps en permanence. Bien plus qu’elle ne semble le croire. Tu aurais beau le hurler sur tous les toits que cela ne serait pas assez pour elle. Alors, il te reste ton corps. Ce à quoi elle semble répondre au mieux. Du moins tu l’espères. « Ce que je veux ? » Son regard vient plonger dans le tien. Il ne semble pas s’adoucir malgré ton mouvement de rapprochement. Tu te passes alors le bout de la langue sur la lèvre inférieure. Très subtilement. Tu as pourtant les idées très claires. La faire craquer. Ton visage s’approche dangereusement du sien et la main agrippée au bas de son tee-shirt vient effleurer la peau de son ventre. Lorsque soudain, le couperet tombe. Ash esquive un baiser semblant pourtant inévitable, et vient te murmurer sur un ton totalement inapproprié : « C'est d'aller voir mon rencard de ce soir, elle m'attend à poil chez moi. ». C’est la douche froide. Un coup de poing en plein estomac. Tu as le souffle coupé et la douleur est réelle. Ta gorge se serre, ta mâchoire aussi. Et alors que tu luttes bec et ongles pour empêcher la tristesse de t’envahir, tu sens ton regard s’embuer sans que tu ne puisses le contrôler. Tu as la nausée. Tu lâches toute emprise sur le corps et les vêtements de la lutteuse. Sa présence devient soudainement étouffante. Tu n’as plus d’air. Elle vient de t’achever. Pas loin, du moins.
Tu te dégages sans aucune délicatesse. Tu la repousses en n’hésitant pas à la frapper au passage pour qu’elle te laisse t’éloigner. Retenant encore les larmes de couler, tu gardes la tête haute mais lui échappes assez vite afin qu’elle ne puisse se rendre compte de l’intensité de l’impact qu’elle venait d’avoir sur toi. “Bravo, t’as gagné !” Gagné quoi exactement ? Là était toute la question. Car s’il s’agissait d’être arrivée à te dégouter d’elle pour de bon, tu ne donnais pas cher de ta peau. Tu y reviendrais. Tu le savais déjà. Tu revenais toujours … “Va te faire foutre et j’espère sincèrement que ta petite garce sera à la hauteur de ce que tu viens de perdre …” Tu en rages. Tu as juste eu le temps d’attraper tes gants et - dans un coup d’épaule contre la sienne - tu t’en vas. Tes pas te mènent au dehors du vestiaires, laissant la porte battante violemment claquer derrière toi. Tu inspires enfin profondément. Tu as envie de t’écrouler, de rentrer chez toi, mais tu ravales tout. Tant que Ash n’a pas quitté les lieux, tu tiendra bon. Une fois son départ assuré, tu te laisserais par contre envahir par les émotions et abandonnerais lâchement l’entrainement pour aller pleurer dans un coin. Pauvre petite chose pathétique que tu étais …