A feeling of freedom (Sanjun)

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ~Une journée banale. Cela aurait dû être une journée banale pour Sanosuke. Ce dernier, étant en position fœtale sur son lit suite à une dispute avec son père. Heureusement, cette fois-ci, il s'en est sorti simplement avec une simple gifle. Aucune blessure à déplorer aujourd'hui. Un miracle en somme, avec un père aussi violent que le sien. Enfin bref. Le japonais était prêt à passer sa journée enfermé dans sa chambre, avec aucune envie de sortir ou de voir les têtes des autres. Un coup de fil à finalement tout changer. Une petite voix tremblante de l'autre côté de l'appareil qui lui a changé son programme du tout au tout. Son Heejun. Il a vite compris que quelque chose n'allait pas. Et ce quelque chose est lié à l'orphelinat. Cela fait depuis quelques semaines déjà qu'il a su pour les viols à répétition que subissait son coréen, et qu'il subit sûrement encore maintenant. Sa colère, son dégoût envers les agresseurs de son amoureux, il n'arrive pas à les contrôler. Les canaliser. Il en a assez de se sentir inutile. Alors au lieu de rester ici sur son lit, à comater, le Yoon se relève enfin et sort de chambre, prenant le soin de vérifier que son père dort comme un loir sur le canapé du salon. Quoique... son père dort au sol, avec des bouteilles de bières qui gisent autour de lui. Toujours aussi répugnant, c'est pas croyable. Secouant vaguement la tête, il enjambe le vieux et s'avance enfin vers la porte d'entrée après avoir récupéré son bien précieux caché au fond d'un des meubles du couloir. En quelques minutes, le voilà qu'il prend la direction de l'orphelinat, prêt à en découdre avec ceux qui font du mal à Heejun. Son pas se fait rapide et déterminé, ses yeux brillants d'une lueur nouvelle. Serait-il prêt à commettre l'irréparable pour son aimé ? Oui. Sans hésiter.

Arrivé devant ledit bâtiment, Sano s'arrête un instant et regarde où il pourrait s'incruster. En plein jour, difficile de passer inaperçu. Il frotte alors sa nuque, fait les cent pas devant la grande porte, avant de se décider à faire le tour de l'orphelinat. Et lorsqu'il aperçoit une porte de service à l'arrière, le japonais se fait discret. Le temps d'attendre qu'un des employés sortent de par là. Et bingo ! Il arrive à se faufiler quand la voie est libre, suite à un surveillant qui est sorti pour fumer un joint. Le jeune lycéen longe les couloirs, essaie de ne pas paraître trop suspect, et prend en filature des jeunes qui ont l'air de parler d'un garçon en particulier. Le japonais n'est pas sourd. Ils parlent bien d'Heejun. Ils les entend aussi rire, et se vanter de lui donner du « plaisir ». Sa mâchoire se serre, et ses dents grincent. Le Yoon ne s'arrêtera pas là. Il les suit, jusqu'au point de se retrouver dans la grande cour. À partir de là, il vise celui qui semble être le chef de la bande. Le supérieur. Quelques pas rapides, et le voilà qu'il le pousse violemment par derrière. Il tombe comme un con au sol, et ses amis se retournent rapidement pour faire face à Sano. Son regard froid vient les foudroyer sur place, ses poings se resserrant rapidement. T'es qui toi ?! Espèce d'enflure. répond le chef de la bande tout en passant une main dans ses cheveux. Le japonais arque un sourcil tout en se rapprochant de lui, venant l'attraper par le col et le soulever correctement. Son visage à quelques centimètres du sien, il lui crache dessus : « Je suis le petit-ami d'Heejun. Et je dois régler ton compte, ainsi que ceux de tes potes... » lance-t-il avec un ton sec et cassant. Il ne rigole pas. Loin de là. Cependant, son ennemi à l'air de bien rire lui. Sanosuke serre alors les dents et vient donc lui foutre un coup de poing dans sa tronche de macaque, avant de le laisser au sol et poser un pied sur son torse. Ainsi, il ne peut plus bouger. « Ose rire encore une fois, et je te jure que je te tue. » qu'il dit toujours aussi froidement. Mais rien. Toujours le même sourire narquois et provocateur sur le plus vieux de la bande. Alors toi aussi t'es une tapette ? Heejun est allé se plaindre auprès de son homme ? Mooh pauvre chou. Il a sûrement dû te mentir. Il prend du plaisir avec nous, si tu savais. Ses cris et ses larmes disent tou- Il n'a pas le temps de dire quoi que ce soit d'autre. Sano est passé à la vitesse supérieur.

Après s'être assuré de faire peur aux autres, il lui redonne un coup de poing. Et il le sent, le nez de ce type qui se craque sous ses phalanges. Mais il s'en fiche. Totalement. Ce n'est plus de la colère qu'il a en lui. Mais de la rage. Beaucoup de rage. S'il pouvait lui clouer le bec, ce serait pas mal. L'attrapant rapidement et le mettant à genoux, le japonais attrape ses cheveux pour qu'il ne s'enfuit pas, et pour relever sa tête de merdeux. Ensuite, il n'hésite pas à sortir son petit joujou. Son joli couteau qu'il glisse sous la gorge du type. Ce dernier commence alors à trembler, le traitant de malade mental. Sano s'en contrefiche encore une fois. Sa colère le rend aveugle. Son père a déteint sur lui. Complètement. Serrant doucement sa main sur le manche de sa lame, il appuie délicatement dessus, faisant couler un filet de sang sur le long du cou de sa proie. Sa proie qui commence à hurler et se débattre, sous l'œil attentif et le sourire sadique de Sano, attirant alors toute l'attention des autres pensionnaires de l'orphelinat. Le spectacle peut enfin commencer.

Assis, en boule sur son lit, plus rien ne laissait transparaître dans son regard. Mort, sans doute, dans ses yeux. Synonyme en foison.  Ses membres tremblaient. Il venait tout juste de sortir de la douche, pour se rendre un peu moins sale, pour se sentir moins horrible. Enroulé dans les couvertures, il soupira. Il se sentait seul, ici. Personne ne voulait vraiment de lui. Les promesses d'Eun pleins la tête, il en rêvait. Il ne voulait plus que vivre avec eux, aux côtés de Sano. Mais tout était si catastrophique. Si problématique. Il avait tellement de choses à faire. Et remplir les formulaires était sans doute la dernière choses qu'ils devaient faire. De toute manière, il ne lui restait plus que quelques mois avant d'atteindre la majorité, et d'ici là, il n'avait plus qu'à survivre. S'emparant alors de son téléphone, il voulait entendre la voix de son japonais, la seule et l'unique. Celle qui arrivait à le détendre. De sa voix tremblante, il lui téléphona, lui parla, essaya de faire attention à ses mots. Cela s'entendait dans sa voix qu'il était effrayé, mais il faisait avec, et ne s'attendait sûrement pas à déclencher autant de problèmes avec un seul appel de sa part.

Se recroquevillant dans son coin, il regardait par la fenêtre, le regard vide. Son corps lui faisait mal, la moindre parcelle de sa peau, son souffle s'extirpant de sa gorge. Douloureux au plus haut point, il ne savait plus quoi faire. Quelques larmes aux yeux, il se serait bien laissé crevé sur son lit au final. A quoi bon, si tout dérapait toujours. Le soleil tapait un peu dehors, comme si ce n'était pas assez suffisant. Dans tous les cas, il n'en espérait pas grand chose. Il ne sortait pratiquement jamais. Il avait perdu toute envie de traîner dehors, comme les jeunes de son âge. Mais très vite, il fut interrompu dans ses réflexions. Dans ses pensées. Son regard se perdit par delà la fenêtre, le faisant cligner des yeux pour comprendre la situation. Un attroupement au milieu de la cour. Il n'y avait jamais rien d'intéressant, alors il se questionnait grandement. Et puis, un homme à terre, ou plutôt un visage qu'il reconnaîtrait entre mille. Et un autre, un couteau à la main. Sanosuke. Paniquant alors d'un coup, il se dégagea des couvertures et se mit à courir le plus vite possible en dehors de sa chambre.

Encore, toujours plus vite. Il ne sentait plus ses jambes, il ne sentait plus son corps. Mais qu'importe. Il était sur le point de commettre l'irréparable. Son souffle entrecoupé, il atterrit complètement paniqué, les larmes aux yeux. Poussant alors tout le monde, il ne put s'empêcher de se jeter sur le japonais, venant alors faire tomber son couteau. "A-Arrête ! Fais pas ça ! T-Tu dois pas faire ça !" articula-t-il comme il put. Tout son corps tremblait, et sans même réfléchir, il essayait de garder le contrôle du plus jeune en serrant ses bras autour de lui. Cela n'allait sans doute pas le retenir longtemps, mais qu'importe. Il pouvait entendre vaguement tout le monde hurler, tandis que ses agresseurs, eux, étaient complètement apeurés, mais bien prêt à se taper dessus. Lui ne voulait pas cela, il n'avait jamais voulu tout ça. Il ne comprenait déjà pas comment le japonais avait fait pour les retrouver, ni même atterrir au milieu de la cour. Retenant ses larmes, il tenta d'empêcher Sanosuke d'y retourner. Il était faible et n'avait aucune force comparé à lui, même en étant plus âgé, cela n'y faisait rien. Il ne pouvait rien faire par lui même, et c'était insupportable.

Personne n'avait l'air de réagir pour regarder la scène. Rien allait. Tout lui échappait des mains. Les mots sortant de la bouche de ses aînés fusaient, les insultes lui transperçaient les oreilles. Tout devenait flou autour de lui, tandis que, le moindre de ses gestes pouvait devenir explosif. "J-Je t'en prie...Fais pas ça...T'aurais pas dû venir....Les écoute pas..." marmonna-t-il entre ses tremblements. Il essayait désespéramment de l'éloigner d'ici, même si ce dernier semblait ne pas vouloir. Son avis en l'instant même, il s'en fichait. Il n'y avait rien qui pouvait le faire changer d'avis, et alors ? Lui, ne lâcherait pas l'affaire. Pour rien au monde. Le regardant alors avec ses petits yeux qui commençaient à laisser s'échapper des larmes, il attrapa le couteau et le balança au loin. Très loin. Loin de la portée de tout le monde. Loin de ce champ de bataille. Le filet de sang qui avait coulé au coup de son agresseur, ne lui était pas étranger. Il n'approuvait pas les gestes du son japonais, mais d'un côté, il ne pouvait pas le nier, qu'il y avait déjà pensé à maintes reprises d'en finir avec eux. Sans doute pas de cette façon ni dans ce sens. Mais qu'importe le mal était fait. Et maintenant, il n'avait plus qu'à essayer de tout retarder, de tout arrêter jusqu'à ce que quelqu'un ne l'aide à les séparer. Pour une fois que les surveillants pouvaient se montrer utiles, il n'allait pas se plaindre. Ceux qui étaient restés aveugle pendant si longtemps. Ceux qui avaient fermé les yeux beaucoup trop et qui ne les avaient jamais rouverts. Ses doigts s’agrippaient encore plus au japonais, et le suppliait des yeux. Jamais il n'avait été aussi effrayé qu'une situation ne dérape. Jamais il n'avait autant voulu que le temps s'arrête pour pouvoir tout recommencer correctement.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ~La colère lui est bien trop monté à la tête. De la rage même. Voir les agresseurs de son aimé faire les fiers dans les couloirs de cet orphelinat qui craint, non. Il n'a pas aimé. C'est pour cela qu'il se retrouve dans une situation délicate en ce moment-même. Un couteau sous la gorge du plus vieux du groupe, il est prêt à le faire taire une bonne fois pour toute. Autour de lui, ses camarades et d'autres pensionnaires de l'orphelinat qui tente de le calmer, de le raisonner. D'autres partent prévenir les surveillants. Mais Sanosuke n'entend rien. Il consume face à ce trop plein de haine. Il est submergé par cette envie de faire justice. Tuer semble donc ne pas lui faire peur. Du moment qu'Heejun puisse enfin être libéré de ses cauchemars. En parlant de ce dernier, il ne l'entend pas arriver. Enfin, il entend sa voix. Comme si elle était lointaine. Et c'est lorsqu'il sent un corps venir se coller contre lui, celui du Han, qu'il se décontracte d'un coup. Son couteau tombe au sol dans un tintement de métal. Les tremblements de son corps se font de moins en moins visibles. L'emprise que le coréen a autour de lui semble un peu près le calmer. L'aider à canaliser ce trop plein d'émotions négatives. Oui. Le japonais commence à se détendre, avec la simple présence d'Heejun. Bouger, risquer de lui faire mal, il ne peut pas. Il ne veut pas y penser. C'est le combat dans sa tête pour tenter de se raisonner et de faire marche arrière. Malheureusement, les insultes qu'il entend et qui sont destinés à Heejun ne l'aide pas. Au contraire. Écartant gentiment son petit-ami delà, et poussant de nouveau le type au sol, il vient donner un coup de pied dans le ventre de ce dernier avant de s'occuper des autres aînés. Il se prend bien évidemment des coups, sachant bien que certains ne se laissent pas faire sans se défendre. Et voilà que la baston générale commence.

Une baston qui prend tout de même fin rapidement lorsque les surveillants et le directeur en personne arrivent en force et séparent Sanosuke des pensionnaires. Le directeur s'avance vers lui, téléphone en main. « Sortez immédiatement de là, sans faire plus d'histoires. Sinon j'appelle la police ! » Une phrase qui fait bien rire le japonais. Un petit rire s'échappe de sa bouche. Sérieusement ? Il s'en contrefiche là. C'est même très intéressant comme situation. Le Yoon passe une main sur son visage, grimaçant légèrement en sentant la plaie sur son front qui saigne, essuyant légèrement le sang qui coule au niveau de ses yeux sans plus d'attention. « Ah ouais ? Eh bien allez-y. Si ça vous fait plaisir ! Mais je doute qu'il puisse laisser passer tout ça hein ? Des aînés qui abusent des plus jeunes, sans que les surveillants ne fassent ni disent quoi que ce soit, c'est punit par la loi non ? Un orphelinat aussi pourri que le vôtre ne devrait même pas exister ! » crache-t-il sans ménagement, venant attraper le directeur lui-même par le col. Ses yeux emplit d'une vive colère se plonge dans celui du plus vieux qui est apeuré d'un coup. « C'est à vous de m'écouter maintenant. Si vous voulez pas avoir d'ennuis, laissez Heejun partir d'ici. Vous vous en fichez de lui non ? Ça ne vous dérangera pas je pense. Dans tout les cas, que vous le vouliez ou non, il vient avec moi. » crache-t-il encore une fois, le ton le plus sec possible. Sa main vient ensuite relâcher vivement le directeur de l'orphelinat qui ordonne à tous de s'en aller de là. Quant à Sano, il se tourne vers son aimé, lui attrape la main doucement mais fermement, avant de le tirer avec lui à l'intérieur en prenant la direction de sa chambre. Tout ça en silence, prenant le temps de laisser sa colère redescendre petit à petit, comme un ballon de baudruche qui se dégonfle. Une fois dans la chambre du coréen, il se cale contre un mur avant de soupirer longuement et de se frotter la nuque. « Excuse-moi si je t'ai fais peur... » Mais jamais il ne s'excusera pour avoir fait du mal aux autres. Ils le méritent amplement. Il trouve qu'il était même trop gentil avec eux. Croisant les bras, il l'observe attentivement. « Fais ta valise, je t'emmène loin d'ici. » dit-il sérieusement, et sans lui laisser le choix.

Au final, il se sentit se faire écarter par le japonais. Mais cela ne l'empêcha pas d'essayer d'agripper Sanosuke pour l'en empêcher. Le tirant encore et encore, les larmes dévalant ses joues, il essayait de le faire se stopper. Encore et encore, les coups partaient, sur différentes personnes, sur différents visages qu'il ne connaissait que trop bien. Depuis toutes ces années, il n'avait jamais pu l'ouvrir. Mais là, ce n'était pas comme cela qu'il avait voulu en finir. Mais il n'eut pas à attendre. Le visage en larme, il ne put qu'observer les surveillants séparer tout ce monde et les éloigner, tandis que les mots du directeur résonnèrent à leurs oreilles. Partir d'ici ? Il ne lâcherait pas le japonais. Hors de question. Cette histoire était complètement ridicule. Ses oreilles sifflaient entre ses pleurs et les compressions de son organe vital. Il n'arrivait plus qu'à comprendre la moitié des mots que son aimé avait prononcé. Venir avec lui. Ses opales se calèrent sur sa silhouette, tandis que, pris de tremblements il se laissa emporter, sa main dans la sienne. Que venait-il de se passer ? Aucune idée. Sans doute que Sanosuke venait de tout régler en quelques minutes. Quelques menaces, et on ne l'avait pas retenu. A quoi bon de toute manière ?

Ses pieds déambulaient tant bien que mal dans les couloirs, ses yeux n'arrivant pas à se calmer. Pas un mot ne sorti de sa bouche, pas un bruit. Il retenait difficilement ses sanglots, ses émotions. Et lorsqu'ils arrivèrent enfin dans sa chambre, celle où tant de choses s'étaient produites, il manqua de s’effondrer sur le sol, le souffle entrecoupé. Ses excuses lui passèrent complètement par dessus la tête, et, sans s'expliquer, il vint se jeter dans ses bras, ignorant par la même occasion son ordre. Il avait honte de se retrouver dans cette situation, et voir le japonais dans cette chambre si catastrophique aux souvenirs horribles ne l'aidait pas. Ses bras vinrent doucement l'entourer, tandis que petit à petit, il se calma. Son souffle s’apaisa, et ses yeux clos se séchèrent légèrement. "J-Je suis...désolé...V-Vraiment je...Je voulais pas...E-En plkus tu...Tu es blessé et..." bégaya-t-il en venant doucement détailler son visage, ses mains effleurant doucement son visage.  Rien que pour cela il se détestait. Il se détestait tellement pour cela. Alors délicatement, il resta contre lui, juste le temps de se reprendre, avant de doucement se reculer, et de venir regrouper quelques affaires en un sac.

"Puis...T-Tu ne m'effraies pas Sano...A-Au contraire..." marmonna-t-il doucement, ses regroupant tout ce qu'il pouvait rapidement. Quelques vêtements qui lui tenait à cœur, des objets importants, et une photo de ses parents qu'il avait réussi à dégoter en cherchant pendant plusieurs semaines. Au final, sa vie se résumait à pratiquement rien. Un pauvre sac rempli de quelques trucs en tout genre. Sa chambre, il n'y tenait même pas plus que cela. Elle était horrible à ses yeux, et il préférait toujours dormir sur le sol que sur son lit. Revenant ensuite auprès de Sanosuke, il frissonna légèrement, avant de revenir l'enlacer, comme pour se prouver que tout était bien réel. Il n'avait besoin de rien d'autre qu'une étreinte. Juste l'un de ses touchers pour le rassurer. Il s'y était un peu plus habitué, même si cela restait tout de même complexe pour lui. Son sac entre ses doigts, il le laissa tomber au sol, enfouissant sa tête contre le cou du plus jeune. "C-Comment t'as su que...J-Je t'avais rien dit..." lui demanda-t-il alors. Ses jambes tenaient à peine debout, tandis que ses petits doigts s'accrochèrent doucement à lui. Avant qu'il ne vienne, il serait sans doute resté dans sa chambre à se morfondre sur ce qu'il s'était passé. Son corps était douloureux, sa tête tambourinait, mais rien, ne lui avait présagé que son aimé ne se dirigerait directement ici après son appel.

Venant doucement déposer un baiser timide sur ses lèvres, il tenta de lui transmettre une part de ce qu'il ressentait. Entre terreur et joie, mais aussi de l'amour. Puis, se décollant un peu de lui, il remit son simple sac en main, avant de doucement attirer le japonais avec lui dans les couloirs. Il ne voulait pas le laisser dans sa chambre. S'il était au courant que tout avait eu lieux ici, quelques heures avant, il ne réagirait sûrement pas de la même manière. Heejun préférait laisser tout derrière lui, comme pour tout oublier. Du moins, jusqu'à ce que leurs pieds ne touche l'extérieur. Ce qu'ils firent rapidement. Respirant doucement, il eu besoin de se maintenir à quelque chose s'il ne voulait pas se retrouver par terre. Un mur, qu'importe. Maintenant, ils étaient dehors, et les larmes n'arrêtaient pas de glisser sur ses joues silencieusement.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ~Venant ouvrir ses bras et le caler dedans, Sanosuke tente de le rassurer en lui susurrant des mots doux au creux de son oreille. Ses mains caressent son dos, sa nuque puis ses cheveux, durant quelques minutes. Au moins le temps que son coréen se calme un minimum et reprenne ses esprits. Les paroles de ce dernier, elles entrent par une oreille et sortent de l'autre. En aucun cas ce n'est de sa faute. Il ne doit pas s'en vouloir, il ne doit pas culpabiliser. Ce qu'il a dû traverser durant ces longues années n'auraient jamais dû lui arriver. C'est inhumain. Et encore plus lorsque les surveillants et le directeur ne remarquent rien. Pour Sanosuke, cela se voit comme le nez au milieu de la figure. Un jeune garçon qui reste renfermé sur lui-même, qui n'aime pas les contacts physiques, ça cache toujours quelque chose. Et personne, aucune personne se trouvant dans cet orphelinat n'a bougé le petit doigt. Il ne faut pas être aveugle pour ne pas s'en rendre compte. Il faut être le pire des humains pour cela. Le relâchant alors doucement pour le laisser prendre quelques-unes de ses affaires, il secoue la tête. « C'est rien tu sais... Il m'en faut plus pour flancher. En plus, ils ne savent pas se battre ces cons. » dit-il avant de passer une main sur son visage. Un petit couinement discret sort de sa bouche lorsqu'il touche son nez qui ne saigne plus. Bon... C'est sûr qu'avec un visage abîmé comme le sien, on pourrait croire le contraire. Mais non. Ce ne sont que des blessures superficielles. Son regard se pose sur son aimé, silencieusement, ses bras revenant se croiser contre son torse. S'il n'a pas eu peur de lui c'est un miracle. Dans ces moments-là, il lui arrive de perdre la raison. Sa colère, sa rage prend le dessus. Son seul but dans ces instants-là, c'est de faire mal. Tout comme son père, il ressent ce besoin de se défouler sur les personnes, de les voir souffrir. Mais pour de bonnes raisons malgré tout. C'est ce qui le distingue encore de son paternel. Mais bon... Comme on le dit si bien, et malheureusement pour lui : tel père tel fils. Si ça continue comme ça dans les années qui suivront, le Yoon doute que ce sera bien pour Heejun. Désormais, il a peur de le blesser. Autant physiquement que psychologiquement. Secouant doucement la tête pour enlever ses idées de sa tête, il sent de nouveau Heejun se blottir contre lui. Et cette fois-ci, Sano vient glisser ses mains tremblantes sur ses joues, lui relevant lentement la tête son regard qui se veut sincère et rassurant plonge dans celui de son aimé. « Junnie... Tu sais que je t'aime, hm ? Quand on aime quelqu'un du plus profond de son être, on peut facilement reconnaître les maux qui le font souffrir. Même simplement au-delà d'un téléphone portable. Puis... Mon instinct me disait aussi que quelque chose n'allait pas. Pas comme d'habitude. Alors j'ai accouru ici pour toi. Pour te sauver. Tu n'es plus seul désormais... Tu ne vas plus souffrir. Tu vas pouvoir reconstruire une nouvelle vie. Certes, ça restera encore dur, et ce sera long. Mais il faut du temps au temps pour panser ses plus grosses blessures. Tu comprend ? » dit-il d'une voix douce, avant d'embrasser délicatement son front. Pas la peine de lui poser cette question. Sanosuke sait que Heejun comprend tout ça. Mais peut-être qu'il n'a pas l'air de trop s'en rendre compte. Pouvoir enfin être libre, ça se mérite. Heejun le mérite.

Souriant un peu au petit baiser qu'il lui offre sur les lèvres, le japonais vient attraper le sac de la main de son amoureux et le garde avec lui, son autre bras venant lentement s'enrouler autour de sa taille. Il ne vient cependant pas le coller contre lui, sachant qu'il doit toujours avoir des séquelles après ce qu'il s'est passé dans cette pièce. Son regard vient parfois se poser sur le visage du coréen, s'assurant que tout aille bien, avant d'enfin poser les pieds en dehors du bâtiment. Le vent frais, ce goût de liberté prononcé vient se glisser autour d'eux. Autour du coréen. Il ne leur reste désormais plus qu'à s'en aller de là. Loin d'ici. Il l'entraîne donc dans les rues de la ville. Prochain but : trouver un endroit pour Heejun. Il se doit de se reposer là où il sera en toute sécurité. « J'aurais bien aimé te garder chez moi pour toujours... Mais avec mon paternel, je doute que ce sera le paradis. » dit-il tout en venant caresser le bras de son coréen. Être toujours enfermé dans une chambre sans pouvoir se balader librement à l'intérieur et à l'extérieur, c'est pas la belle vie. Surtout si son père violent se trouve dans les parages. Déjà que son propre fils se fait battre, alors si c'est un inconnu qui squatte sa maison.... Sanosuke frissonne à cette pensée et prend donc le temps de réfléchir un peu, bifurquant ensuite dans une rue, prenant la direction d'un quartier où il sera tranquille. Là où il pourra recevoir de l'amour à volonté. « Tu m'avais dis que Eun-Ae et son père voulaient t'adopter, c'est ça ? Eh bien ils t'auront bien plus tôt que prévu. Il faudra leur expliquer la situation malgré tout... Je serais là avec toi pour ça. Mais si c'est trop dur, tu peux toujours attendre. Il te faut du temps. Hm ? » lance-t-il en lui faisant un petit sourire pour détendre l'atmosphère. Ses pas continuent de les diriger vers la maison du Lim. Et il espère sincèrement que tout se passera bien. Tout ce qu'il souhaite, c'est qu'Heejun puisse se reconstruire. Rien de mieux qu'une famille adoptive aimante, attentive et qui sera aux petits oignons avec lui.  

Ses doigts s'accrochaient doucement à lui, se laissant guider dans les rues de la ville. Il ne savait pas où ils allaient, ni même où ils pouvaient aller. Il n'avait plus rien. Plus de toit officiel, plus rien. Il lui restait juste ceux qu'il aimait, et c'était tout ce qui lui fallait. Son toucher le fait frissonner. Il n'a jamais été sous le feu des projecteurs. Du moins pas autant. Le noiraud n'était pas très à l'aise, ni même forcément très envieux de vouloir que tout le monde pose ses yeux sur lui. Et il y avait de quoi. Il n'aimait tout simplement ça, et on avait beau lui dire que tout se passerait bien, il ne pouvait que douter un  peu plus. L'espoir, il l'avait abandonné dans un petit coin de sa chambre, un tiroir qu'il n'ouvrait jamais, qu'il n'avait jamais rouvert depuis la première fois. "Je sais...T'en fais pas...Et puis je n'ai pas envie non plus de t'embêter et de t'attirer des problèmes..." dit-il tout doucement, essuyant alors ses yeux en tirant un peu sur ses manches. Se reprendre un peu, c'était tout ce qu'il devait faire, comme d'habitude. La présence du japonais à ses côtés le rassurait, le rendait beaucoup plus serein. Il ne réalisait pas encore qu'il ne serait sans doute plus l'objet des autres, ni même qu'il n'allait sans doute plus jamais revoir leurs visages.

Les bruits s'éteignent peu à peu, laissant place au calme des quartiers résidentiels. Il savait pertinemment où l'emmenait Sanosuke. Chez Eun. Il n'avait pas besoin de lui expliquer. Il savait. Hochant doucement la tête, il se mordilla la lèvre. Tout leur dire ? Sûrement pas aujourd'hui. Il voulait prendre son temps, se poser et réfléchir pour parler sérieusement avec eux. Pas juste au détour d'une arrivée à l'improviste, ni même le jour même. Il voulait faire les choses correctement pour tout bien réussir. Pour ne pas reproduire les mêmes erreurs et pouvoir repartir sur de bonnes bases, neuves, et immaculées. "Hmm...J'espère que ça ne va pas les déranger de trop...Surtout que c'est complètement à l'imprévu..." soupira-t-il doucement. Ses doigts venaient tirer un peu sur ses manches, nerveusement, comme pour essayer de se détendre. Il savait qu'il ne devait pas s’inquiéter pour tout ça, mais plus la maison des Chase-Lim apparaissait, plus il paniquait intérieurement pour tout ce qui allait suivre après ça. Il ne pouvait pas faire autrement, rien ne s'était jamais bien passé pour lui. Alors évidemment il ne pensait qu'aux scénarios catastrophes.

Et tout doucement, d'un léger mouvement de mains, il vint légèrement glisser ses doigts dans la main du japonais, la serrant délicatement. Juste pour se sentir un peu plus en sécurité, un peu plus rassuré. Juste à côté de lui. Il faisait tellement pour lui, alors que lui n'arrivait même pas à le sortir de chez lui. Pourquoi tout devait-il être si compliqué ? Il n'avait jamais su, il ne le saurait sans doute jamais. Mais tout ce qu'il voulait était de pouvoir enfin vivre paisiblement. S'arrêtant devant la devanture de la boutique de fleurs, il vint doucement embrasser l'une de ses commissures. Tout doucement et calmement, juste pour avoir un énième. Il n'avait plus peur de l'embrasser, de faire de simples gestes du quotidien qui voulait tout dire pour lui. C'était dur, mais il le fallait. Surpasser les difficultés on disait. Plus facile à dire qu'à faire avec une peur globale. Cela s'apprenait sans doute. Peut-être ? Dans tous les cas, il devait faire un effort. Au moins pour pouvoir surpasser son passé. Au moins pour pouvoir faire ça.

Tout doucement, il s'écarta de lui avec un léger sourire, avant de doucement sonner à la porte en attendant. Il ne savait pas trop comment cela allait se passer, ni même si Eun et son père allait l'accepter un peu plus tôt que prévu. Normalement oui, si tout se passait bien. Après tout, c'était Eun qui le lui avait dit, dit qu'ils l'adopteraient. Il n'avait plus qu'à attendre maintenant qu'on ne vienne le récupérer. Il allait devoir soigner Sanosuke avant cela. Quoi qu'il en dise, il n'aimait pas le voir blessé, et encore moins par sa faute. Alors il l'obligerait à le suivre s'il fallait. Il ne le laisserait pas repartir aussi rapidement que ça. Il venait bien de le sortir de l'enfer il y a à peine quelques dizaine de minutes. Et puis, il était sûr que Eun non plus ne le laisserait pas tranquille. Personne en fait. Alors quoi qu'il arrive, il le forcerait à rester. Point. Et lorsque la porte s'ouvrit, le noiraud ne put que baisser rapidement la tête, n'osant pas croiser le regarder des gens qui allaient lui apparaître à la figure. Il n'en était tout simplement pas capable. Honteux d'avoir si vite craqué. Honteux qu'on le voit ainsi.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ~Secouant doucement la tête, il resserre doucement la main dans la sienne et vient l'observer tendrement, lui souriant légèrement. « Tu ne m'embêteras jamais, tu le sais. De toute manière, je m'en fiche. J'aime t'aider, et je serais prêt à tout pour te faire sourire. Tu mérites d'avoir du bonheur jusqu'à ne plus savoir quoi en faire. Et je serais là pour ça. On sera tous là... D'accord ? Alors ne te préoccupe pas de ce petit détail insignifiant. » dit-il avant de venir déposer un doux baiser sur sa joue, un frisson lui parcourant son dos. S'il pouvait faire plus, Sanosuke le ferait sans soucis. Mais pour le moment, il faut un toit pour Heejun. C'est la première chose importante. Pour qu'il soit au chaud et en sécurité. Quoi de mieux que chez Eun-Ae ? Il le connaît pas spécialement, l'ayant simplement croisé et s'étant vaguement présenté quand il était allé faire une surprise à Junnie en lui offrant des fleurs par surprise. Ce jour-là, il s'en rappelle. Autre que le fait qu'il s'était pris la porte dans sa tête en voulant sortir de la boutique de fleurs et que Min et Eun s'étaient amusés. Il se rappelle surtout du sourire de son coréen, de ses yeux brillants d'amour et de joie. Il n'y a rien de plus beau pour lui. Réellement. Des fleurs, des mots d'amour, le Yoon sait que c'est important pour son petit-ami. Se sentir aimé et entouré sont les plus belles sensations au monde. L'observant alors par moment jusqu'à s'arrêter devant la porte de la boutique des Chase-Lim, il vient glisser une main sur le haut de son dos. Simplement pour lui montrer que tout se passera bien. « Ne t'en fait pas.. Je leur ferais comprendre que c'est impératif qu'ils prennent soin de toi, sinon. » qu'il lance en revenant par la suite glisser sa main dans celle de son aimé.

Suite à son baiser qu'il lui offre au coin de ses lèvres, Sanosuke se sent plus détendu. Moins à cran depuis ce qu'il s'est passé à l'orphelinat. Ses nerfs sont rapidement mis à l'épreuve quand il s'agit d'Heejun, de toute manière. Jamais il ne s'est sentit aussi enragé de toute sa vie. Lui aussi a eu peur. Il a peur de lui-même. De devenir comme son paternel. Un monstre. Et encore... Il doit l'être déjà depuis un moment, un monstre. Être aussi violent que ça, ce n'était pas lui il y a de ça quelques mois encore. Se dire qu'il ressemble de plus en plus à son père le dégoûte. Il devra alors se contenir. Tenter de canaliser ses impulsions toutes aussi intense. Sinon, il sera obligé de prendre des distances avec le Han. Pour éviter de le blesser de ses propres mains, de ses propres paroles. Alors tout en se martyrisant ses lèvres déjà en sang, il se reprend un peu. Lorsque la porte s'ouvre enfin sur la tête du rosé, il laisse Heejun s'avancer en premier. Il le suit ensuite, et se pose comme il peut au milieu de la pièce. Son regard se pose sur Eun, puis Heejun, croisant simplement les bras en les laissant se saluer. Se retrouver. Ces deux-là sont plutôt proche. En tant qu'apprenti fleuriste, Heejun a beaucoup appris au côté de son ami. Sano essaie quand même de contenir sa petite pointe de jalousie. Ce n'est pas le moment pour ça. Passant une main sur son visage fatigué, et se rendant compte que son sang a séché, il se redresse et observe le plus vieux. « Je te le ramène, pour que vous vous en occupiez. Il n'ira plus à l'orphelinat... » 

Ses yeux s'abaissèrent instantanément, comme un chien battu, n'osant à peine se poser sur Eun. Restant complètement muet, les larmes aux yeux, il avait encore cette impression de déranger tout le monde au final. Il se laissa guider tout doucement avec son japonais jusqu'au salon, avant de finir dans les bras du plus vieux en sursautant un peu, de légers tremblements au bout des doigts. Clignant des yeux en ayant l'impression de passer un examen complet, il loucha un peu sur son visage pastel avant de hausser les épaules à sa question. Se reculant légèrement, il commença à se mordiller la lèvre, avant de regarder un peu Sanosuke. "J-Je...C-C'est compliqué...Je peux t'en parler...un peu plus tard ?" demanda-t-il tout gêné, revenant triturer ses mains nerveusement. En parler maintenant, revenait au final à tout lui dire d'un coup. Et ça, l'idée l'effrayait, et ce n'état pour lui pas le bon moment. Alors encore un peu plus de temps. Juste un peu. En espérant que le plus vieux comprenne. C'était Eun, alors il pourrait tout lui dire un jour.

Une inspiration plus tard, et son regard se posa un peu sur le japonais pour se donner un peu de courage. "J-Je peux rester chez vous ?" demanda-t-il légèrement avant de reprendre, "J-Je sais que c'est un peu à l'improviste, mais...Enfin..." soupira-t-il un peu avant de regarder un peu ses pieds. Il ne savait pas vraiment quoi dire, surtout que pour le moment, tout ce dont il se préoccupait était l'état du plus jeune. Rougissant un peu en sentant les mains du plus vieux faire, il sentit un peu mieux entouré de tous les gens qu'il aimait. Voyant que le père d'Eun était allé cherché de quoi soigner Sanosuke, il se mit légèrement près de lui, venant prendre légèrement l'une de ses mains dans les siennes. La tête pastelle avait deviné bien facilement. Le noiraud devait avoir beaucoup trop parlé de lui apparemment. Rougissant à cette pensée, il guida le japonais sur le canapé, le faisant s'asseoir sans lui demander son avis, laissant Eun s'occuper de lui. Il était beaucoup plus doué que lui de toute manière. Se mordillant alors la lèvre, il se dit que faire les présentations pouvait se montrer être une bonne chose. "Hum...Eun...Je te présente Sano, mon petit-ami comme tu l'auras deviné...Et Sano...Je te présente Eun et son père..." dit-il alors tout bas, ses doigts continuant de tirer doucement sur son pull.

C'était assez étrange de dire cela en débarquant comme ça d'un coup, alors qu'il allait sûrement vivre avec eux. Un peu comme son grand-frère. C'était comme cela qu'il le voyait au final, en plus d'un mentor et d'un modèle. S'essuyant un peu ses yeux rougis, il s'approcha d'eux tout doucement, observant un peu le visage amoché du plus jeune. Son corps s'assit alors sur le canapé, se demandant comment ils allaient faire maintenant. Tout était vraiment fini ? Il avait du mal à y croire lui même. Le temps qu'il s'y habitue sûrement. Pendant ce temps là, il pourrait s'occuper un peu mieux du japonais et travailler mieux à la boutique pour remercier comme il le pouvait les Chase-Lim. C'était mieux ainsi. Beaucoup mieux.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ~S'avançant avec eux dans le salon, Sanosuke se sent sous tension, presque. Il garde un œil sur son aimé qui est encore perdu, et fragilisé parce ce qu'il vient de se passer. C'est à ce moment-là que le japonais pense qu'il a bien fait d'intervenir une bonne fois pour toute. Qui sait ? Peut-être que ça aurait pu aller beaucoup plus loin s'il ne l'avait pas sauvé aujourd'hui. S'il avait attendu plus longtemps. Cependant, voir Heejun aussi proche qu'il ne le pensait d'Eun lui fait un pincement au cœur. Rien que dans les gestes doux et le regard, on peut y lire une certaine complicité. Une complicité que Sano n'a pas forcément avec son petit-ami. Il est simplement, son « petit-ami ». Rien de plus, rien de moi. Et il aimerait avoir cette complicité. Malheureusement, c'est encore quelque chose de flou pour lui. Un mot qui n'existe plus dans son vocabulaire. Personne n'a été complice avec lui, mis à part elle. Alors il ne saurait pas comment s'y prendre, au risque d'effrayer le Han. Se mordillant donc la lèvre, il croise le regard du rosé un instant. Avant de regarder rapidement ailleurs, les bras croisé contre son torse. Clairement, il se sent de trop maintenant. Maintenant qu'Heejun à un endroit sûr où dormir, se reposer. Un endroit où personne ne lui fera du mal. Rien que ça permet au japonais d'être soulagé et content pour lui. On lui demande alors de se laisser faire soigner. Aucun son ne sort de la bouche du plus jeune. Il ne saurait pas quoi dire. Puis autant se faire soigner oui, il risque de ne pas le faire chez lui sinon. Autant le faire pour que son amoureux soit tranquille, apaisé de ce côté-là.

Il se laisse guider par Heejun sur le canapé, tout en observant le père du rosé arriver avec une trousse de soin. Sanosuke déglutit un peu et se tend doucement lorsqu'il sent le désinfectant lui brûler l'intérieur de sa peau. Une brûlure intense qui s'évanouit peu à peu, une fois habitué à cette délicatesse dont fait preuve le Chase-Lim. Il écoute en même temps Heejun qui fait les présentations, et sans parler encore une fois, il fait un simple signe de tête vers Eun-Ae. Le japonais ne peut pas se forcer à sourire comme ça. Surtout pas ici. Alors une fois que les soins sont terminés, il se redresse rapidement et regarde un peu autour de lui. « M-Merci... » Un simple remerciement ne fait pas de mal. Après tout, ils vont pouvoir faire attention au bien-être et bonheur d'Heejun. Ce n'est pas rien. Son regard se pose d'ailleurs sur lui, son petit-ami, et il se rapproche un peu de lui. Avant de se pencher pour cueillir ses lèvres dans un léger baiser. « Je vais y aller, je ne veux pas déranger plus longtemps. Installe-toi bien Junnie, et prend soin de toi maintenant. Il le faut. » Un vague sourire s'esquisse sur ses lèvres, avant qu'il ne lance un dernier regard aux hôtes de la maison. C'est suite à ça qu'il finit par s'en aller – si ce n'est s'enfuir – de là.

Il longe le long des rues, marche durant une vingtaine de minutes jusqu'à atteindre son quartier. Il marche lentement, se tenant un côté de son estomac qui le fait doucement souffrir. En plus d'avoir cette boule d'angoisse qui revient à chaque fois qu'il doit rentrer chez lui. Il prie tout les Dieux pour que son père ne soit pas là ce soir. Et miraculeusement, son vœu s'exauça. La porte entrouverte, il n'entend rien. Il ne voit rien. Sano s'avance alors prudemment tout en refermant la porte derrière lui et inspecte chaque pièce. Aucune trace du paternel qui a dû s'absenter encore une fois. L'angoisse redescend, et il se dirige dans sa chambre, là où il s'enferme à clé, pour ensuite glisser le long de sa porte, s'asseyant sur le sol froid. Un sanglot se forme dans sa gorge, et enfin, il finit par craquer. Il pleure, sanglote, crie parfois en se sentant si faible à cet instant. En se sentant presque inutile désormais. Le japonais se roule en boule au sol, n'ayant même pas la force de rejoindre son lit. Et c'est dans ces émotions plus fortes que jamais qu'il s'endort au bout d'un moment, sans s'en rendre compte. Une tranquillité éphémère dont il a tant besoin ces temps-ci.