Under my skin - You - Logan & Lanister

L’inquiétude avait immédiatement envahit l’échine du pilote lorsqu’en revenant dans les vestiaires il avait pu entrevoir sur son téléphone portable la notification d’un message de Lanister. Il n’est pas dans les habitudes du barman de le contacter par SMS alors, il ne lui a pas été difficile d’imaginer que les plans prévus pour leur soirée allaient tomber à l’eau. Son intuition fut la bonne. Malgré sa compréhension naturelle de la situation, il lui est regrettable de ne pas avoir son amant à ses côtés pour la fin de cette soirée. Pourtant, il se doit de l’accepter et il le fait avec une dignité propre qui lui colle à la peau. Il met de côté sa frustration et se concentre uniquement sur les conséquences que cette situation va avoir sur la santé de son amant. Il connait Lanister. Il sait que cet homme travaille comme un forcené pour pouvoir vivre dignement. Il y a une forme d’injustice dans le modèle économique qui contrôle le monde. Logan fait partie des privilégiés, de ceux dont l’utilité sociale rend acceptable qu’il soit payé des millions de dollars, pendant que dans un autre temps, des hommes aussi dignes que lui tels que Lanister se retrouvent à enchainer deux boulots et s’épuiser à la tache pour vivre dignement. Logan n’est pas dupe sur la nature de cette frustration qui le grignote à chaque fois que cette pensée effleure son esprit. Il aimerait profondément que Lanister n’ait pas à enchainer deux emplois pour pouvoir vivre dignement. Sa nature protectrice voudrait lui faire profiter de sa richesse pour alléger son quotidien, lui permettre de profiter du plaisir de travailler sans avoir à se plier en quatre pour enchainer les heures afin de vivre convenablement. Seulement, il sait que Lanister n’est pas prêt à accepter de partager ce genre de choses avec lui. La seule chose qu’il peut être en mesure de faire est de l’alerter sur son état de santé, de s’assurer qu’il prendra soin de lui. Son amant se veut rassurant, mais il commence à trop bien le connaitre. Il va sauter des repas, accumulé de la fatigue et lorsqu’il le retrouvera, son partenaire se sera sustenter que de café et de cigarettes pour tenir en ayant manger un bout par ci et par là. Les provocations du brun titillent sa nature dominante avec la même aisance que lors de leur jeu. Son impertinence à le don de lui plaire comme de l’agacer. Un effet qui s’échappe de son contrôle, mais qu’il doit à la profonde affection qu’il a développé pour cet homme au fil des années et qui s’est accentuée depuis qu’ils se sont retrouvés. Leurs échanges l’amusent comme viennent titiller ses nerfs. Lanister promet de prendre soin de lui. Du moins, il lui promet d’essayer. Malheureusement malgré une bonne volonté de croire en son partenaire, il le connait assez pour savoir qu’il va se plonger corps et âme dans son travail et perdre notion du temps. « Têtu comme une mule. » Il peste dans un petit sourire en coin alors qu’il s’applique à ranger son téléphone dans son sac avant de rejoindre les douches. Sous l’eau tiède, il envisage les perspectives qui s’offrent à lui. Son plan se formalise rapidement dans son esprit et il sait ce qu’il lui reste à faire pour la soirée qui s’offre à lui.


Il est près d’une heure du matin lorsqu’il gare sa voiture dans une rue adjacente de son amant. Sur le siège repose un sac rempli de Tupperware des différents mets qu’il a préparé au cours de la soirée, qu’ils auraient dû savourer chez lui. Il ne se fait pas d’illusion sur le fait que Lanister n’a pas encore pris de repas. Il compte bien remédier à ça, même s’il se fait tard et qu’une longue journée d’essais l’attend demain, mais son boy avant tout. Il quitte son véhicule, emportant avec lui son sac de provision et referme derrière lui. Il attrape son portable sur lequel il relit le message envoyé par Lanister durant son trajet jusqu’ici. Arrivé devant la porte de l’immeuble du barman, il lui envoie à son tour : « Très bien. Laisse-moi vérifier ça. Je suis en bas. Peux-tu m’ouvrir s’il te plait ? » L’ordre est sous-entendu dans la formulation de son SMS. Il entend le bruit reconnaissant d’une porte débloquée alors il s’immisce dans l’immeuble modeste. Il monte les escaliers avec cette aisance de sportif pour rejoindre le palier de son amant. Il vient toquer contre le bois de la porte et attend que son homme lui offre, ce qui ne manque pas de se produire rapidement. La vision du corps dénudé de Lanister attire inévitablement son regard. La beauté de ses traits l’hypnotise, notamment ses tatouages qui ornent son épiderme et qu’il prend plaisir à baiser durant leurs jeux érotiques. L’envie s’immisce naturellement dans ses veines, mais il n’est pas là pour ça ce soir. Je suis là pour m’occuper de mon boy. « Bonsoir, Lane. » Il lui indique dans une voix douce alors qu’il vient lui voler un baiser sur le coin de ses lèvres. « Je vois que j’avais raison : tu as préféré te sustenter de cigarettes que de nourriture. » Il lui indique dans un ton ferme alors qu’il pénètre dans l’appartement et avance jusqu’à la cuisine américaine pour déballer l’ensemble des plats qu’il a concocté. « Je me suis dis qu’un diner tardif ne serait pas désagréable en bonne compagnie. » Il déclare en venant se tourner vers lui, un sourire tendre ourlant ses lippes. « Mon boxer te va à ravir. Tu peux le garder et le porter à chaque fois qu’on se voit. » Il conclut dans un clin d’œil alors qu’il vient prendre ses aises dans l’appartement de son amant en ouvrant les placards pour trouver les assiettes et les couverts. Il prend le contrôle comme à ses habitudes, ne donnant pas d’autres choix à son amant que de s’asseoir avec lui et manger en sa compagnie. Il y a assez pour qu’il puisse en manger demain midi. Il compte bien prendre soin de lui s’il s’entête à ne pas voir qu’il maltraite son corps.

Le sourire enchanté qui ourle les lippes de son amant est une raison suffisante pour justifier sa présence au sein de l’appartement de ce dernier. Ce dernier l’accueille avec une satisfaction qu’il ne masque pas. Pourtant, cela n’écarte pas le pilote de sa volonté de s’assurer qu’il s’est sustenté convenablement, tout en sachant que ce n’est pas le cas. Lanister a tellement pris l’habitude de courir après le temps qu’il ne perçoit pas à quel point il maltraite son corps en n’ayant pas une hygiène de vie saine. La caféine et la nicotine ne nourrissent pas l’organisme et malgré le froncement de sourcil perceptible sur les traits de son ami, il ne changera pas d’avis. Il a besoin de se nourrir pour reprendre des forces et ne prendre aucun risque au sujet de sa santé. Un sourire en coin vient soulever ses lèvres à sa remarque soufflée comme un enfant qui chercherait à se justifier. Un sentiment grisant vient envelopper sa poitrine alors qu’il lui lance un regard en coin en plongeant ses iris claires dans les siennes. Cela ne veut pas dire pour autant que c’est une bonne chose. Il s’abstient de tout commentaire alors qu’il se dirige vers la cuisine de son amant pour déballer les différents plats qu’il a amené avec lui. Il savoure la pression de ce corps contre son dos dans cette étreinte emplie d’affection. Cette intimité qui se créée entre eux est délicieuse et enchante son âme. Cela ne fait que lui faire entrevoir que Lanister pourrait être la personne qu’il lui faut, malgré sa nature revêche, mais qui fond à son contact pour devenir plus docile. Il savoure la caresse humide de cette bouche contre sa nuque qui vient doucement titiller ses sens, mais il domine cette brûlure que ce contact engendre dans le creux de ses reins. « Tu deviens de plus en plus perspicace, Lane. Je t’en félicite. » Il le provoque dans un sourire en coin sans perdre de sa posture ferme. Il ne se laisse pas duper par les stimulations de son amant. « Il n’est jamais trop tard pour manger, Lane. C’est plus malsain de sauter les repas. C’est la première règle qu’on apprend à un sportif. Un esprit sain et fort dans un corps sain. Cela passe par une bonne hygiène de vie. » Il lui indique dans un ton léger, mais intransigeant. Il s’applique à attraper assiettes et couverts qu’il dispose sur le plan de travail de cette cuisine américaine. Il fait réchauffer au micro-onde son plat avant de venir déposer le contenu dans les assiettes. Il ne se laisse pas diriger par son amant, déposant une quantité plus conséquente dans son assiette. « C’est l’occasion parfaite pour changer cette habitude. » Il lui indique dans une injection dissimulée. Il ne lui laisse pas le choix alors qu’il vient prendre à ses côtés. « Je peux cuisiner pour nous deux. » Il indique dans un ton qu’il veut rendre aérien, sous-entendant qu’il serait capable de venir tous les soirs pour s’assurer qu’il avalera quelque chose avant d’aller se reposer et attaquer une nouvelle journée. « Je t’avais promis un diner. Je tiens toujours mes promesses, Lane. » Il lui indique alors qu’il vient glisser sa fourchette dans le plat composé de légumes et d’un bon morceau de poulet qu’il a fait griller dans son four. L’exclamation qu’il perçoit dans la voix de son amant lui arrache un sourire vaniteux qu’il ne camoufle pas. « Un petit peu vu ton étonnement. » Il le taquine dans un rire léger. « J’ai appris à cuisiner grâce à ma mère adoptive. Elle m’a appris à bien me nourrir pour être au top de ma forme pour remporter mes courses. » Il indique avant d’ajouter. « Ma femme avait un peu pris le relais, mais je trouvais ça inéquitable qu’elle soit la seule à cuisiner, alors dès que mon emploi du temps me le permettait, je lui faisais la surprise. » Il poursuit en venant prendre une nouvelle bouchée. « Depuis notre séparation, j’ai repris les vieilles habitudes. » Il conclut en venant plonger ses iris claires dans celles de son amant. « J’ai déjà toutes les qualités que tu attendes d’un homme. » Il lui indique sans aucune vanité. Il constate juste une réalité qui se fait clairvoyante pour le pilote. L’affection que lui porte le barman est aussi limpide que du cristal. Il ne se soumettrait pas naturellement à sa domination si ce n’était pas le cas et le pilote est honoré d’être parvenu à faire sa place dans le cœur de son ami. Il grogne lorsque son amant évoque son envie de fumer. Il va vraiment falloir que je lui fasse perdre cette habitude. Il ne dit mot, mais son regard évoque clairement le fond de sa pensée alors qu’il finit son plat. Son hôte se lève pour débarrasser les assiettes et profite de son passage pour lui voler un baiser léger sur ses lippes. Il ne peut nier ses propos, mais il ne peut pas non plus le laisser limiter son geste à ça. « Je suis venu par que je m’inquiète pour toi, Lane. » Sa voix est tranchante alors qu’il observe ce paquet de cigarette que son amant tient entre ses phalanges graveleuses. « Je sais que tu es un grand garçon, même si tu aimes jouer au garçon impertinent avec moi. On sait que tu adores ça comme il semblerait que j’adore que tu me provoques. » Il indique en venant se redresser pour s’approcher de lui et glisser sa main contre la sienne pour s’emparer de son paquet. « La vérité est que je veux prendre soin de toi, parce que tu es tellement préoccupé à courir après le temps que tu t’en oublies. Alors laisse-moi faire, car je tiens à toi. D’accord ? » Il déclare sans sourciller, ses prunelles claires plongées dans celles de son amant. « Je te laisse les restes, alors fais-moi plaisir et nourris-toi correctement, ok ? » Il ajoute en venant doucement lui caresser la mâchoire en glissant ses phalanges dans sa nuque. « Cigarette ou mon corps chaud durant toute la nuit. » Il lui propose, le chantage clair dans sa voix. Puisqu’il est un grand garçon, sans doute qu’il prendra la bonne décision qui s’impose en fonction de ce qu’il préfère à cet instant : sa cloppe ou lui.

« Je sais très bien ce que tu veux induire par ton "presque" Lane. » Il lui indique sans préciser plus sa pensée, car ils savent tous les deux de quoi il en retourne et sa réponse à ce sujet. Il ne compte pas donner son corps à Lane. Ce n’est en tout cas pas un désir qui s’enlise dans ses veines pour le moment. Il ne met pas la possibilité de côté, car l’avenir peut lui donner tort, mais il craint que se donner à son amant ne soit pas naturel pour lui. Cela ne le sera jamais, mais il n’est pas contre l’idée de lui offrir cette expérience pour une occasion en particulière. Dans le futur, pas maintenant alors que cet homme se montre aussi impertinent à longueur de journée même s’il adore ce côté taquin chez lui. Lane ne manque pas de le provoquer de nouveau en venant s’emparer de son paquet de cigarette avec la formelle intention de fumer. Ce que Logan aimerait éviter. En conséquence, il se redresse de sa place pour se diriger vers lui, use de son pouvoir magnétique pour intercepter les pensées de son amant qu’il sait sensible à ses charmes. Il s’applique même à faire preuve de chantage pour s’assurer sa soumission, mais même dans son abdication Lanister est plein de ressources. Il agit comme un enfant et cette attitude candide le rend encore plus attachant et attirant. Satané Lane. Il est résolument sensible à son attitude, presque disposé à rire avec bonhommie de sa connerie, mais il se contente d’ourler le coin de ses lippes en simple réponse à ses provocations. Sans surprise le barman vient réduire la distance entre leurs deux échines pour profiter de sa chaleur. Logan le laisse faire et se contente de grogner dans un signe d’avertissement face aux paroles osées de son amant. « Navré Lane, mais les choses ne fonctionnement pas comme ça avec moi. Mon cul ne sera pas pour une petite récompense. Il pourrait l’être si tu m’écoutais sagement et faisait ce que je te dis de faire. » Il lui indique dans ce ton ferme et tranchant. Ses prunelles océanes se plongent dans celle de son amant. « Mais effectivement, tu as beaucoup d’efforts à fournir, car c’est loin d’être gagné. » Il conclut dans un petit sourire amusé alors qu’il sent la main de Lanister s’abattre sur son postérieur. « Il n’est pas aussi magnifique que ton cul possédé jusqu’à la garde par ma queue. » Il provoque à son tour en venant enserrer fermement son fessier de ses mains larges avant de le relâcher. « J’emporte ça avec moi pour m’assurer que tu ne fasses pas ton sale garnement. » Il indique en brandissant le paquet alors qu’il se dirige vers la salle de bain de son amant pour s’y dévêtir et se laver les dents. Il tronque ses vêtements pour son boxer et finit par rejoindre la chambre de son amant pour y défaire les draps et s’immiscer à l’intérieur. Il connait l’appartement de son amant, car il leur est arrivé de passer la nuit ici, même s’il a plutôt tendance à l’amener chez lui pour ne pas gêné les voisins lorsqu’il le fait crier de plaisir. Un sourire satisfait ourle ses lèvres à cette pensée alors qu’il entend sagement Lanister s’agiter dans les autres pièces. Il finit par le rejoindre et son regard clisse sur ce corps ombragé par ces tatouages saisissants. Il retire son caleçon, laissant apparaitre sa virilité qui attire définitivement son regard pénétrant sur son corps qu’il juge parfait pour lui. Lanister finit par rejoindre les draps qu’il a réchauffé de sa chaleur corporelle. D’une poigne ferme, il l’invite à se retourner sur sa hanche pour venir glisser son bras autour de son torse. Du coup de ces phalanges il caresse sa chair offerte alors qu’il vient embrasser son omoplate et remonte vers sa nuque, son oreille. « Bonne nuit, Lanister. » Il lui murmure avec tendresse en venant nicher son nez dans sa nuque et s’enivrer de son odeur. Après une journée aussi intense, Lanister ne manquera pas de trouver rapidement le sommeil et par la pression délicate de ses phalanges sur son épiderme, il s’efforce de détendre ses muscles jusqu’à sentir sa respiration s’appesantir, synonyme de son sommeil. Cela pourrait devenir notre quotidien s’il m’accepte tel que je suis.  

A cet instant, il se sent heureux. La satisfaction de tenir l’échine du barman dans ses bras est profonde alors que le sommeil l’emporte vers des songes détendus. Cela fait bien des années que Logan a fait la paix avec ses démons et a trouvé à travers le contrôle la capacité de le faire. Cela n’a pas été aisé, mais prendre du recul sur son passé, la situation qu’il vivait et faire basculer les évènements dans le sens qui le convenait lui a permis de tenir bon et de devenir l’homme qu’il est aujourd’hui. Il est désormais un roc auquel on peut s’accrocher, prêt à tenir contre vents et marées et à ce jour, il désire plus que tout apporter sa protection à cet homme, son ami et amant dont il partage la couche. Il veut prendre soin de lui, être celui qui lui permettra de lâcher prise, de lui offrir ce sentiment de sécurité dont il a tant manqué par le passé. Lanister a toujours surmonté les choses, seul, avec personne pour veiller sur lui et il considère qu’il mérite l’attention qu’il lui donne. Il le désire dans toutes ses facettes, admirant l’homme fort qu’il prétend être, est résolument, mais qui a besoin tout de même de se reposer sur quelqu’un d’autre. Logan se considère comme étant cette personne, si son ami est disposé à l’accepter totalement. Il est prêt à faire des concessions, mais n’ira jamais à l’encontre de qui il est réellement. Il ne veut plus jamais vivre ce sentiment de perdition de prétendre être un homme qu’il n’est pas. Ce pouvoir, il en a besoin. Cette adrénaline est nécessaire à son organisme comme l’air pour ses poumons. Il ne peut que s’accrocher à l’espoir que ses desseins coïncident avec ceux de Lanister. Son chéri lâché dans le ton de l’humour, lui arrache un sourire contre sa nuque qu’il effleure du bout de ses lèvres avant de le serrer plus fermement contre lui tandis que Morphée les emporte loin de la réalité.

Il s’endort profondément, se sentant en sécurité aux côtés du brun qui contrairement à lui s’agite. Sa respiration rapide titille son esprit, mais il lui faut quelques minutes pour prendre conscience de ce qu’il se passe. Lorsque ses prunelles trouvent la force de se relever, la place à côté de lui est désert, encore tiède du corps qui s’était logé au sein de ces draps. Une inquiétude vient naturellement envahir sa poitrine alors qu’il se redresse et quitte promptement le lit à la recherche de Lanister. Il ne se précipite pas, ses gestes demeurent maitrisés malgré l’incertitude grandissante. Il quitte la chambre et suit l’odeur nauséabonde de la cigarette. Il retrouve Lanister, agité, perdu dans ses pensées réalisant les cent pas dans son salon plongé dans la pénombre. Logan reste là sans rien dire, l’observe de ses prunelles intenses en cherchant à suivre les réactions de son visage qui lui échappent du fait de l’obscurité. Pourtant, les faits externes ne camouflent en aucun cas le mal qui ronge son amant : une crise d’angoisse. Cette respiration forte qui a du mal à se canaliser au point de devenir légèrement sifflante, accentuée par l’embrasement de cette cigarette qui pend entre ses phalanges agitées. « Lane. » Il indique doucement sa présence dans une voix ferme, mais prévenante. Une tentative de l’accrocher à l’instant alors qu’il se rapproche et réduit la distance entre leurs deux corps nus. Sa main vient se lover dans la nuque dans une poigne déterminée, mais douce. Il l’incite à coller son front moite contre le sien. « Tout va bien, je suis là, Lane. Rien ne peut plus t’atteindre. » Il lâche dans un murmure en venant chercher ses prunelles luisantes. « Je suis là. Regarde-moi, Lane. » Il lui ordonne de sa voix stable, mais autoritaire. « Je suis là. Tu n'est pas seul. » Il ajoute en venant déposer quelques baisers légers sur ses lippes et sa mâchoire dans une dévotion qui puise sa sincérité dans l’affection qu’il lui porte. Il espère que ses actions et frôlements sauront ancrer Lanister dans l’instant présent et l’extirper de ses démons. En tout cas, il s’applique à le récupérer, désireux de l’apaiser, bien qu’il souhaite ardemment en connaître la cause. Il a toujours cerné une certaine fragilité en son ami, mais à quoi est-elle due ? Il voudrait plus que tout l’identifier pour pouvoir l’aider, l’éloigner de cette gangrène qui empoisonne son existence.

Il se doit d’agir. Logan ne peut rester immobile alors que son ami et amant s’enlise dans des sombres pensées ou souvenirs. Son attitude protectrice souffre de cette situation dont les éléments lui échappent, mais il a la capacité d’agir, de s’imposer et d’être présent pour lui, alors il agit en conséquence. Il s’efforce de le ramener à l’instant présent. De sa voix ferme, mais bienveillante, il s’exprime pour permettre à son amant de reprendre ses esprits et s’ancrer au présent. Ce dernier finit par relever la tête et plonger ses iris luisantes dans les siennes. « Pas de soucis. » Il le rassure avec ce timbre égal qui ne s’altère que rarement, même si à cet instant, il est résolument troublé par le mal qui ronge l’échine de son amant. Lanister a encore du mal à s’extirper de ses images qui le retiennent prisonnier malgré lui. La présence du pilote, proche de lui au point de pouvoir sentir sa chaleur envahir son épiderme, semble ramener le barman à la réalité. Logan caresse doucement sa nuque et sa chevelure du bout de ses doigts sans lâcher le contact visuel. Il observe avec attention ses traits, chaque mouvement de ses muscles qui semblent reprendre vie. L’aveu du barman est déstabilisant, mais Logan en avait conscience. Il sait pertinemment que son amant a vécu des évènements qui l’ont mené à être l’homme qu’il est aujourd’hui. Une histoire qui lui est encore inconnue, mais qu’il est prêt à entendre lorsque son amant se sentira en mesure de lui narrer. Il se contente d’ancrer plus fermement sa menotte contre sa peau encore moite de sueurs froides. Une manière de lui faire comprendre qu’il est là et qu’il ne bougera pas. Je suis là pour toi, Boy. Au cours des dix dernières années, il a formé tant de soumis avec des passifs aussi chaotiques les uns que les autres. Des histoires qu’il a découvert sans qu’elles ne l’ébranlent réellement, car il n’était pas intimement lié à eux. Seulement, il prend conscience qu’il ne pourra résolument pas rester insensibles à celle de son ami, mais surtout de ses souffrances. Il sent déjà le besoin maladif qui l’enserre de les expier hors du corps de son amant pour qu’il ne soit plus jamais hantées par elles. Un désir résolument utopique, mais qui s’installe douloureusement dans sa poitrine et ses tripes. Une preuve de plus pour lui faire comprendre qu’il désire que cet homme devienne son partenaire dans sa vie personnelle, comme dans sa vie intime. Il ne dit mot, écoute religieusement d’une oreille attentive le récit sombre d’une enfance teintée de rejet à peine masqué de la part de ces géniteurs. Sa respiration reste stable quand bien même les révélations l’atteignent profondément même s’il n’en montre rien. Sa poigne reste stable dans sa nuque. Il devient ce roc auquel cet homme peut s’accrocher pour ne pas sombrer dans ses fantômes du passé. Il se rend compte que c’est un passé dont il aurait pu avoir conscience plus tôt si à l’époque sa propre situation ne l’avait pas empêché de s’intéressée à celles de ses potes dont Lanister a fait partie. A l’époque, il n’y avait que lui et celle qui est devenue sa femme qu’avait de l’importance pour lui. Lanister était un pote, un ami avec qui il passait du bon temps. Il n’aurait jamais envisagé que son histoire pouvait être celle qu’il découvre ce soir au cœur de son appartement, vingt ans plus tard. Il ne peut masquer un froncement de sourcil lorsque Lanister aborde le sujet de sa mère. Surtout lorsqu’il sent la chair de poule envahir les membres du corps de son amant. La révélation qui lui est faite le rend malade et rend sa poigne plus douloureuse dans la nuque de son amant. L’envie de retrouver cette femme et la mettre hors état de nuire vient s’enliser dans son ventre, mais il ne peut rien contre cela. Il devient l’ancre de son amant, offrant son torse et la chaleur de ses bras qu’il glisse autour de son buste pour le serrer fermement contre lui dans une étreinte réparatrice. « Oui, tu n’y étais pour rien. » Il indique dans une voix ferme pour que son amant ne remette jamais ce fait en question. C’est sa mère qui avait une problématique psychologique et qui a reportée ses frustrations sexuelles sur son enfant, en faisant un objet de fantasme. Il y a tant de frustration dans la voix de son amant que cette situation l’atteint assurément. Un traumatisme qui continue a hanté ses nuits et chambouler sa vie qu’il travaille d’arrachepied à se bâtir, loin de cet enfer qu’il a connu. « Tu n’es plus cet enfant terrifié. Tu es devenu un homme bien plus fort et déterminé que je le pensais déjà. » Il lui murmure dans une voix ferme, mais empreinte de tendresse. Sa menotte glisse sur sa mâchoire, sa joue pour l’intimer à le regarder droit dans les yeux. « Un homme qui me rend fou. Autant te dire que c’est un exploit, Lane. Elle devra me passer sur le corps pour t’atteindre de nouveau. » Il lui indique dans un ton plus autoritaire. Une manière de lui faire comprendre qu’il ne compte pas le lâcher et qu’il désire le protéger s’il lui laisse la possibilité de le faire. « N’affronte plus ça tout seul. Tu n’es plus seul. » Un message pour lui faire comprendre que leur relation glisse naturellement vers un autre aspect plus intime. Il est lié à lui, par cette affection qui ne cesse de s’accroitre au fil des rencontres. « Tu m’appartiens. » Il lui indique dans une voix intransigeante avec cette notion de possessivité qui l’habite à cet instant alors qu’il vient s’emparer de ses lippes dans un baiser lent et profond comme pour neutraliser ses pensées furibondes et le faire lâcher prise, s’abandonner dans ses bras et oublier ses fantômes à ses côtés.

La fébrilité du barman est évidente et bouleverse le pilote qui n’a pas l’habitude de le voir dans cet état. Lanister lui donne l’opportunité de découvrir une facette insoupçonnée de sa personnalité. Il avait déjà une haute estime de son ami. Peut-il encore l’appeler ainsi alors que son affection croit au fil de leur rencontre et que ses projets dessinent une voie bien loin de l’amitié ? Certainement pas. En tant qu’ami, il s’est efforcé d’être présent à une époque qui s’est révélée bien plus cruelle pour son ami. Ses priorités étaient éloignées de celles de cet homme qui a réapparu dans sa vie au moment où il s’y attendait le moins. Peut-être est-ce un signe du destin ? Qui sait. Logan ne se concentre pas sur ce genre de détail. Il sait juste que cet ami et amant s’est logé une place au sein de sa poitrine et que ses ambitions à son sujet sont bien plus sérieuses qu’avec ces autres partenaires. Il ressent un besoin maladif de se l’approprier, de le protéger et il agit en conséquence, quitte à se brûler les ailes. Ce n’est pas ce qui va l’arrêter. Logan est toujours prudent, mais il ne laisse rien l’arrêter lorsqu’il a une idée en tête. Sa détermination est inébranlable au grand damne de ces proches, dont Lanister. Sa soumission l’enchante tout comme la confiance qu’il lui octroie en lui révélant des brides de son passif qui ne peut que révolter. Il ne ressent aucune pitié, ni compassion. Lanister n’a absolument pas de cela. Il admire son courage, la manière dont il a affronté ces épreuves sans se perdre. Son amant est fort psychologiquement même s’il s’est un peu perdu en cours de route en tenant les gens à bonne distance. Sa solitude l’a empêché de se rapprocher réellement intimement des autres, de se reposer sur une personne digne de confiance. A-t-il eu seulement confiance aveuglement en quelqu’un d’autre que lui ? Il craint malheureusement que non. Ce qui le rend d’autant plus fier d’être parvenu à insuffler une confiance en son amant, petit ami (?). Oui, petit ami. C’est résolument le terme qui convient selon lui, car c’est ainsi que son âme semble le percevoir. Son petit ami et potentiel soumis. L’idée s’implante dans son esprit au fil des secondes qui s’égrènent en compagnie de cet homme à chacune de leur rencontre. Le toucher voluptueux de ses lippes contre son épaule qui l’embrassent avec dévotion viennent troubler les battements sereins de son cœur. L’emprise de ses phalanges sur sa chair s’accentue comme pour lui prouver qu’il ne le lâchera pas. Je suis là, boy. Je ne bougerai pour rien au monde. Ses prunelles lui témoignent avec dévotion alors que Lanister s’efforce de reprendre ses esprits. L’embrasser à cet instant est une évidence, tout comme sa marque de possessivité. Tu es mon boy. Celui que je désire ardemment. Une certitude qui s’ancre à sa poitrine, d’autant plus lorsque le barman répond à son aveu. Tu m’appartiens. C’est doux à entendre, terriblement grisant. « J’ai été clair ce matin. » Il répond simplement dans un ton intransigeant alors que ses prunelles ne lâchent pas du contact leurs comparses. Je t’ai pris à cru, Lane. Je t’ai marqué de mon essence. T’es celui que j’ai choisi. Je ne pénétrerai plus personne tant que tu seras à mes côtés. A partir du moment où il l’acceptera totalement. Ce qui devient une inquiétude plus présente, mais ce n’est absolument pas le bon moment pour en parler. Un jour, lorsque la discussion s’imposera en dehors du cadre des jeux érotiques. « Je t’appartiens à ma manière. » Logan le laisse arpenter son corps sans le restreindre alors qu’il n’a jamais pris plaisir à être touché sauf lorsqu’il l’ordonne. C’est un privilège qui lui octroie, que son épouse a pu expérimentée, malgré lui, mais qu’il n’avait jamais apprécié jusqu’à sa première nuit avec le barman. La proximité entre leurs deux échines est naturelle. Elle est juste et plaisante. Il s’abreuve de sa chaleur tout en lui communiquant la sienne. Il est si pâle que ses phalanges continuent leurs caresses sur cette chair accessible dans ces gestes intimes qu’on ne prête qu’à des amants amoureux. Il lui prête naturellement son poids lorsqu’il sent que son amant a besoin de se soutenir à lui. « Tu n’es pas parfait. Je ne le suis pas non plus. Forcément qu’on sera déçu par l’autre, un jour, mais tant qu’on se bat pour garder ce qu’on a, ensemble, il n’y a aucune inquiétude à avoir. » Il annonce dans ce même ton tranchant, mais sincère. Il ne le lâchera pas tant que Lanister n’en fera pas de même. C’est une certitude qui l’habite. Seulement, son amant l’entend-t-il alors qu’il le sent se plonger de nouveau dans des abysses qui semblent le happer. Son cœur s’emballe dans sa poitrine alors qu’il rend la poigne de ses phalanges plus fermes sur son épiderme. Assez pour la marquer légèrement d’une empreinte rosée qu’il s’efforce de rendre légère. L’idée n’est pas de lui faire mal, mais bel et bien de l’ancrer à l’instant présent. Et puis cet appel au secours qui vient le remuer au plus profond de ses tripes et fait écho à son âme dominatrice. Le besoin d’un soumis qu’on aide à déconnecter de la réalité, à lâcher prise et laisser tout pouvoir de décision à son maître. Une certaine allégresse vient s’immiscer dans ses veines alors que l’incertitude du barman penche dans la balance. Il sait exactement quoi faire, mais hésite, ne sachant pas trop comment sa posture autoritaire et dominatrice pourrait être perçue à cet instant. Pourtant, il lui laisse le champ libre pour agir et il se doit de saisir l’opportunité au risque de ne pas répondre à la demande muette de cette âme. En conséquence, l’une de ses menottes vient se perdre autour de la hanche de son partenaire alors qu’il s’empare de ses lippes. Il l’embrasse langoureusement, comme s’il faisait l’amour à sa bouche sans lui laisser une seconde pour réfléchir. Sa langue se lie à sa comparse alors que d’un pas sûr, il l’entraine à sa suite. Les baisers s’enchainent, plus profonds que les précédents alors qu’il sent des gémissements à la fois de plaisir et de douleur s’extirper de la gorge de son partenaire. La sensibilité de son corps est amplifiée par la scène improvisée de la matinée. Il comptait lui offrir un instant de répit, mais ce corps et cet esprit troublé ont besoin qu’il l’ancre à l’instant présent. Lanister a besoin qu’il l’enchaine à son être et fasse comprendre à son esprit quelque peu malmené qu’il lui appartient. En conséquence, il le ramène dans la chambre, ses reins solidement ancrés contre les siens pour que sa chaleur empreigne l’épiderme de son amant. Il le sent réceptif à son contact alors qu’il vient l’allonger sur le lit en accompagnant son geste. Ses lippes dévorent leurs comparses alors que Logan se niche entre ses cuisses tout en l’écrasant de tout son poids. « Fais le vide, ne pense qu’à moi et au bien que je te fais. Je suis là. Je serai là aussi vite que je le peux quand tu auras besoin de moi. » Il lui promet dans une voix rauque et chaude, empreinte de l’affection qu’il lui porte alors que l’une de ses menottes vient caresser sa nuque. « Tu es à moi maintenant. » Il souffle contre ses lippes alors qu’elles viennent baiser sa mâchoire, se perdre sur sa gorge, sa nuque. Il suçote cette chair accessible afin de la faire rougir et la marquer de son empreinte. Il répète l’opération de nombreuses fois, soignant des points stratégiques et érogènes de son épiderme. « Pense à moi maintenant. Rappelle-toi de cette nuit à chaque fois que ses fantômes veulent revenir. Tu n’es plus ce garçon. Tu es un homme courageux, qui s’est toujours battu pour avancer, ne pas suivre le même chemin. Tu peux être fier de toi. Je suis fier de toi. » Il affirme en venant titiller un de ces boutons de chair du bout de sa langue. Ces gestes sont aériens, se renforcent que lorsqu’il s’emploie à marquer sa chair. Son bassin se mouve légèrement contre le sien au rythme de ses actions. Il multiplie ses marques de possessivité alors qu’il descend vers son bas ventre qu’il dévore de baisers pour accentuer les gémissements de plaisir avant de la glisser entre ses lippes dans des gestes de succions qui le rendront dingues. Aucun ordre ce soir. Il peut le toucher et le caresser autant qu’il le désire, voir même finir sa course entre ses lippes avant qu’il n’enchaine son bassin au sien. Il compte bien le prendre de nouveau, l’inonder de son essence pour lui faire comprendre qu’il n’est plus seul et qu’il est là : certes dominant, mais aimant. Parce qu’il ne peut nier cette réalité : je suis en train de tomber amoureux de toi, Lane.