let's get the party started (leiri 2)

Grisée par cet échange et l’enthousiasme de la brunette, j’oublie cette vigilance qui m’accompagne depuis plusieurs mois. Je vis l’instant présent sans me soucier des conséquences comme si je n’étais pas la fille d’un couple d’acteurs célèbres en train d’embrasser une étoile montante d’Hollywood. Il n’y a rien d’autre qui compte que Leilani et la suite de cette soirée, parce que depuis longtemps je ne me suis pas sentie aussi vivante, libre d’être moi-même. Ça fait peut-être de moi quelqu’un de stupide ou juste une jeune femme de vingt cinq ans lasse de se sentir prisonnière de son image. Je cherche à savoir ce qu’à en tête la jolie brune, l’accusant de kidnapping en lui rappelant au passage que de nous deux je suis celle qui est une criminelle, une vraie. Je me montre joueuse et elle entreprenante, ce dont je ne me plains pas. Combien de temps que je n’ai pas ressenti ça, pris plaisir au jeu de la séduction autant qu’à en récolter les fruits ? Comme elle n’est pas une fille facile, et moi non plus – quoi que j’ai pu l’être parfois – Lei propose la plage. J’accepte d’un hochement de tête enthousiaste « Oui, fais attention à ta réputation. » dis-je, amusée. C’est main dans la main que nous prenons la direction du bord de l’océan. Forcément il faut passer par des zones plus animées de la ville, nous reprenons un peu de distance, la prudence se faisant à nouveau de mise alors que le risque de croiser des gens susceptibles de la reconnaître se fait de plus en plus grand. Et ça ne rate pas, la notoriété de la jeune actrice se met à l’œuvre, elle se prête au jeu de quelques photos. J’observe la scène, restant en retrait, un peu par crainte d’être associée à elle, voire reconnue. Mon visage n’est pas totalement étranger à qui suit un peu la presse people et avec internet tout va tellement vite. Lei me rejoint ensuite « Alors c’est donc vrai cette petite notoriété. » taquiné-je gentiment. Nous arrivons sur la plage, réussissant à nous mettre un peu à l’écart, pour les autres nous ne sommes plus que deux silhouettes dans l’obscurité et j’aime ça. Malicieuse, Leilani me demande où nous en étions tout en m’attirant à elle, je laisse mon corps se poser contre le sien, nos regards ancrés « On en était là je crois… » mes lèvres rejoignent les siennes pour un nouveau baiser, il s’intensifie progressivement mes mains s’aventurant à même sa peau pour caresser ses hanches. Je recule le souffle un peu plus court « Dommage que je ne sois pas une fille facile non plus. » je pourrais faire exception, l’envie est là mais la raison semble s’inviter à la fête elle aussi. « Il s’agissait d’une balade sur la plage, non ? » je lui offre un sourire, me défaisant de son étreinte en gardant comme seul contact sa main dans la mienne pour l’attirer à ma suite sur l’étendu de sable. J’entends mon portable sonner brièvement plusieurs fois, ce sont des alertes de notifications mais décide de ne pas y prêter attention.

J’aurai préféré qu’on soit vraiment tranquilles, mais je crois que je dois bannir ce terme de mon vocabulaire. Je finirai par me faire une raison. Heureusement, après avoir fait quelques photos, nous arrivons à nous éclipser sur la plage. Avec la luminosité, personne ne pourrait deviner qui je suis, et c’est une forme de tranquillité. Je peux enfin profiter de la proximité de la jeune femme à mes côtés, mes mains retrouvant son corps avant de lui demande où nous en étions. C’est elle qui vient alors chercher mes lèvres, mutine. « On en était là je crois… » Je souris contre sa bouche et prolonge le baiser, y mettant un peu plus d’intensité, pour mon plus grand plaisir. Nos mains partent déjà à l’aventure sur le corps de l’autre, délicatement, avec une envie palpable. « Dommage que je ne sois pas une fille facile non plus. » finit-elle par lâcher tout en s’éloignant de moi, sans doute pour tenter de faire retomber un peu la pression, l’attirance de nos corps l’un envers l’autre. Je laisse échapper un léger rire. « Dommage oui. » Comme elle dit. Je n’aurai pas dit non maintenant que nous sommes à peu près seules. « Il s’agissait d’une balade sur la plage, non ? » Je hoche la tête en souriant, gardant sa main dans la mienne. « C’est ça. » Ma main libre dans la poche de mon pantalon, nous marchons calmement le long de la plage, avec pour seule lumière celle de la lune. Ça pourrait presque être romantique si ça n’était pas notre première sortie toutes les deux. « C’est rare que je reste aussi peu de temps à une soirée comme ça. Tu m’as retourné le cerveau… » Je ris à nouveau, parce que je sais bien que ce n’est pas vrai, et surtout c’est moi qui ai commencé à flirter avec elle, moi qui l’ai invitée, et moi qui lui ai proposé de quitter la soirée. Mais que voulez-vous, je suis joueuse. J’entends le téléphone de Terri sonner quelques fois, rien qui ne ressemble à un appel, mais ça a le mérite de m’interpeller quand même. « Dites-donc, madame est très demandée.. » Mon téléphone est toujours en silencieux pour ma part. Enfin, non, il y a un mode ‘ne pas déranger’, et seuls les appels des favoris peuvent passer. Et il n’y a que mon agent. Parce que si je ne lui réponds pas, elle me coupe la tête. « C’est tes admirateurs secrets ? Je suis désolée les amis, mais pour ce soir, elle est à moi. » dis-je en souriant, l’attirant à nouveau à moi pour l’embrasser.

Depuis ma mésaventure mexicaine, je me suis un peu tempérée. Ça a pris du temps, ne m’a pas empêché de naviguer sur une application de rencontre et avoir plusieurs rencards, mais je crois que le dernier, soldé par l’impuissance du jeune homme, m’a fait comprendre que je devais arrêter ça. Adolescente j’étais sage, discrète, jusqu’à ce que la presse elle-même commence à me sexualiser alors que je n’étais, encore qu’une gamine. J’ai cru que pour être tranquille je devais être ce que l’on attendait de moi, je me suis perdue en chemin et aujourd’hui je peine à savoir qui je suis. Sans doute un peu de tout ça. En tout cas ce soir je suis authentique, spontanée et Leilani a cette faculté de me faire sentir moi-même alors que je ne saurais trop me définir. Elle l’a bien vu, sous mon apparente confiance, je cache bien des failles. Je pourrais me laisser totalement aller, profiter totalement de ce moment avec elle, aller jusqu’au bout sans me soucier de ce qu’elle pourrait penser de moi, mais la raison reprend le pas sur le désir. Nous revenons à un simple balade sur la plage, main dans la main. La brune avoue qu’il n’est pas dans ses habitudes de quitter une soirée si tôt, apparemment je suis la raison de ce changement. Je ris légèrement « On aurait pu rester, c’est toi qui a voulu partir. » fais-je remarquer, alors que son rire se joint au mien « Et je pourrais dire pareil de toi. D’habitude je suis plutôt du genre à partir lorsque le soleil se lève. » je hausse les épaules « C’est un moment que j’adore, le levé du soleil et je trouve ça encore mieux sans avoir dormi. » mon téléphone est pris de folie, se mettant à sonner plusieurs fois, impossible que ça passe inaperçu et Leilani fait remarquer combien je suis demandée. Pas le temps de lui dire que se sont seulement des notifications, je secoue la tête à sa question et ris de la possessivité dont elle fait preuve. Je réponds à son baiser, j’ai de la volonté mais je crois qu’elle commence à s’affaiblir de minutes en minutes. « C’est les réseaux sociaux, des notifs. J’ai oublié de mettre mon portable en silencieux. » dis-je contre ses lèvres « Tu as raison, pour ce soir je suis à toi. » ma résolution n’aura pas tenue longtemps, mais qui s’en soucis ? Je recule, sors mon portable et sans même prendre la peine de regarder la raison de cette agitation subite je le mets en mode avion. « Voilà. Nous sommes tranquilles. » sourire mutin je viens lui dire à l’oreille « C’est loin chez toi ? » je reviens capter son regard « Je pourrai être toute à toi… » ajouté-je. A quoi bon lutter ? J’en ai envie, elle aussi. Nous sommes toutes deux libres comme l’air, ou tout du moins nous en avons l’impression à cet instant, oubliant ce que la célébrité a comme désavantage… Celui que n’importe qui se donne le droit de vous épier et juger votre vie. Plus belle sera la nuit, plus rude sera la chute.

Je la taquine un peu, lui remets la faute dessus pour être parties si tôt de la soirée, mais en réalité, c’est moi qui ai pris la décision, et elle ne tarde pas à me remettre la faute dessus, c’est de bonne guerre. Et puis le téléphone de la jeune femme se met à vibrer de tous les côtés. « C’est les réseaux sociaux, des notifs. J’ai oublié de mettre mon portable en silencieux. Tu as raison, pour ce soir je suis à toi. » lâche-t-elle en m’embrassant alors qu’elle sort son téléphone sans même le regarder, pour l’éteindre, ou au moins couper toute distraction potentielle. « Voilà. Nous sommes tranquilles. » « Parfait ! »[/color] Je la laisse approcher à nouveau, laisse mes mains glisser sur son corps doucement, et elle laisse quelques mots à mon oreille, juste de quoi me faire frissonner. « C’est loin chez toi ? Je pourrai être toute à toi… » Je me mords la lèvre en souriant, plongeant mon regard dans le sien. « C’est une proposition plus qu’alléchante… » Moi qui avait peut d’être un peu trop entreprenante, je vois que nous sommes clairement sur la même longueur d’ondes. Je sors mon téléphone et nous commande un uber, on aura juste le temps de remonter jusqu’à la rue. « C’est pas si loin, mais je vais pas refuser une telle proposition. » Sourire mutin, je l’embrasse à nouveau, caresses sa peau après avoir passé mes mains sous son t-shirt. Je soupire un peu et lui dis, entre deux baisers ardents. « Je suis pas du genre très patiente… » Je ris et saisis sa main pour l’attirer à ma suite en direction de la rue, où nous trouvons notre chauffeur de ce soir. Direction chez moi, pour une nuit explosive. Si je m’étais attendue à ça en l’invitant ce soir à cette soirée.. Espérons seulement que Rose ne soit pas au courant avant la fin du tournage.