Can you sea the love tonight (Jayley #3)

Je ne gagne jamais rien. Jeu à gratter, machine à sous, loterie ou tombola… rien, quedal, nada, nib. Mais Jaymes, elle, faut croire que les astres sont en sa faveur ou une connerie dans ce goût là, parce que Madame ma femme nous a gagné un week-end sur un voilier le long de la côte Californienne. Rien que ça ! C’était au moment de la St Valentin mais on a attendu un peu pour pouvoir pleinement profiter de ces deux jours. Le beau temps est clairement au rendez-vous et cerise sur le gâteau belle-maman par alliance s’est trouvé un appartement. Il pleut des bonnes nouvelles ! Je préfère ça que de la vraie pluie, surtout ce week-end. Nous nous sommes chacune organisée de notre côté, le rendez-vous pris pour se retrouver dans l’après-midi au port dont partira le voilier. Je suis la première a arriver, c’était assez prévisible c’est donc moi qui me suis chargée de nos affaire. Jay avait une réunion importante ce matin et des directives à donner à je ne sais qui… Bref elle va avoir mérité de souffler pendant deux jours. Je trouve rapidement le bateau sur lequel nous allons passer cette petite croisière. Il en jette, ils se sont pas foutu de nous les types de la tombola ! Bien que ça ne soit pas tellement ma tasse de thé, je prends les choses en main et m’occupe des formalités administratives. Plus vite se sera fait, plus rapidement on montera à bord et on se la coulera douce. Le capitaine est plutôt sympa, il a de l’humour et semble tout aussi décontracté que ce que promet ce court séjour en mer. J’arrive même à récupérer une casquette de capitaine histoire que je me mette bien dans le thème pour accueillir ma femme. Si j’en crois l’heure à laquelle elle m’a envoyé un message elle ne devrait plus trop tarder à arriver. Et comme j’ai toujours raison, effectivement Jaymes arrive quelques minutes après. J’ouvre sa portière « Je n’attendais plus que vous matelot. » je lui offre un large sourire alors qu’elle descend de sa voiture. « Ne pense plus à ta journée, ne pense plus à rien. Ce qui se passe en mer reste en mer. » je lui adresse un regard malicieux et m’approche pour venir chercher ses lèvres. Je pointe du doigt ma casquette en reculant doucement « C’est le capitaine qui le dit, on ne discute pas les ordres du capitaine. ». J’ai hâte que l’on se retrouve vraiment, mettre de côté ces quelques mois compliqués. Je lui prends la main et l’entraine vers le bateau « Allez, en mer ! ».

Cette matinée me semble interminable, pour la simple et bonne raison que je sais ce qui m’attend une fois terminée. Je boucle une bonne partie de mes dossiers, enchaîne les réunions, mange sur le pouce et finis par une conférence téléphonique qui a l’air de durer cinq heures alors que ça n’a duré qu’une quarantaine de minutes. Enfin, je suis libre. Milieu d’après-midi, un peu en retard sur le planning, je grimpe dans ma voiture pour rejoindre le port où mon épouse doit m’attendre. Elle est même là pour ouvrir ma portière, casquette de capitaine sur la tête, et je ris, un peu bêtement, amoureusement. « Je n’attendais plus que vous matelot. » Je descends et la rejoins pour la prendre dans mes bras, le sourire étendu jusqu’à mes oreilles. « Ne pense plus à ta journée, ne pense plus à rien. Ce qui se passe en mer reste en mer. » Je réponds à son baiser avec amour, glissant mes bras autour d’elle pour profiter de cette étreinte, et soupire même contre ses lèvres. Enfin, je peux lâcher la bride, j’en avais besoin. « C’est le capitaine qui le dit, on ne discute pas les ordres du capitaine. » Je ris à nouveau et lui fais un petit salut militaire, même si j’ignore si c’est de cette manière que les marins se saluent. « Oui mon capitaine ! » Je lui vole un dernier baiser et me saisis de sa main, me laissant guider jusqu’au bateau qui sera le nôtre pour deux jours durant. « Tu me fais visiter ? » Je ne lâche pas sa main et la laisse m’entraîner d’un bout à l’autre du voilier, les yeux émerveillés comme une petite fille. « J’espère que j’ai pas le mal de mer ! » Je sais que ce n’est pas le cas, j’avais fait du bateau avec mon oncle quand j’étais ado et j’avais adoré ça. « Je plaisante ! J’espère qu’on a quand même une belle couchette d’amoureuses… » Oui elle ne m’a pas montré l’endroit où on va dormir. Parce que finalement, le dépaysement est essentiel, mais j’aime avoir mon petit confort aussi. Connaissant le principe du concours et ce qu’il y a avait à gagner, je pense que ça doit être tout conforte, mais j’ai quand même hâte de découvrir ça plus en détail.

J’ai hâte de passer ce week-end avec Jaymes, loin de la ville, de nos boulots, des gens. Une parenthèse dans notre quotidien, l’occasion de se retrouver et de souffler un peu. J’ai l’impression que ça fait une éternité que l’on en a pas vraiment eu l’opportunité. A peine garée que je l’accueille en lui ouvrant la portière. C’est déjà l’amorce de deux jours parfait quand je la sens contre moi, nos lèvres scellées, elle attendait ça tout autant que moi et je suis ravie de le sentir. J’ai beau travailler sur moi, je suis toujours en proie aux doutes, elle en est la source mais aussi la seule à pouvoir les faire s’évaporer. A sa demande je lui fais visiter le voilier, nous sommes comme deux gamines à cet instant. Elle évoque le mal de mer. Merde j’avais pas pensé à ça ! Je cligne plusieurs fois des yeux avec une moue un peu dubitative « Oui… j’espère pas non plus. » que je n’ai pas le mal de mer, parce que mes expériences sur les flots sont pour le moins limitées. De son côté ma tendre épouse plaisante, et je me mets à rire tout en croisant intérieurement les doigts pour ne pas me retrouver nauséeuse quand on prendra le large. C’est dans la tête tout ça. Un large sourire étire mes lèvres quand elle évoque notre couchette « Ça j’en sais rien, je t’attendais pour la découvrir. » l’équipage s’est chargé de monter nos affaires à bord et j’ai juste fait le tour du bateau sans passer par notre cabine. J’arque un sourcil « Tu veux la voir maintenant ou on garde ça pour plus tard ? » je caresse son bras « C’est prendre le risque que je t’y séquestre et qu’on ne voit plus l’extérieur pendant les deux jours à venir. » j’affiche un regard malicieux « L’amour en mer, ça sera une première et tu sais combien les nouvelles expériences peuvent m’enthousiasmer. » après un regard entendu je viens chercher ses lèvres rapidement « Si on allait plutôt trinquer à ce week-end ? ». Alors que nous retournons vers l’avant du bateau celui-ci s’éloigne du doucement du quai où il était amarré. Arrivées sur le pont un membre de l’équipage nous attend avec deux verres de cocktail, le favoris de Jaymes. J’affiche un air surpris « Oh mais quel service ! Ils sont parfaits, n’est-ce pas ? » à l’écoute c’est certains mais pas devins et évidemment je n’y suis pas pour rien, ma femme n’est pas dupe. Après remerciements le serveur s’éclipse nous laissant seules « Ça fait combien de temps que l’on a pas fait ça ? Partir de L.A rien que nous deux ? » le temps passe si vite et j’ai enchainer tellement de déplacements durant cette année que j’en ai perdu la notion. Je ressens une petite pointe de culpabilité – si seulement c’était la seule face à ce constat, j’ai été peu présente pour elle. Je la regarde et souris un peu connement, ou juste amoureusement ce qui est souvent assez proche l’un de l’autre. C’est dingue comme je peux l’aimer, maintenant tout autant, si ce n’est plus, qu’au premier jour.

En parlant de mal de mer, je sens que ma femme a une sorte de doute, et ça me fait sourire. Enfin, si elle a vraiment le mal de mer on est dans la merde par contre. J’ai hâte de faire le tour du bateau et je lui dis sans tarder, heureuse de savoir qu’elle m’attendait pour faire le tour. Alors, main dans la sienne, nous commençons à faire le tour. Je ne rate pas une occasion de faire de sous-entendus, cette fois j’utilise la cabine dans laquelle nous dormirons. « Tu veux la voir maintenant ou on garde ça pour plus tard ? C’est prendre le risque que je t’y séquestre et qu’on ne voit plus l’extérieur pendant les deux jours à venir. L’amour en mer, ça sera une première et tu sais combien les nouvelles expériences peuvent m’enthousiasmer. » Je ris amoureusement tout en venant chercher le contact de son corps, m’approchant d’elle en l’entourant de mes bras. « C’est vrai que vu sous cet angle, ce serait dangereux de m’aventurer là bas avec toi… » Dangereux, ce n’est pas le mot, mais ça me fait rire. Alors pour palier à mon envie de visiter notre cabine, ma femme propose de trinquer à notre week end de st valentines - un peu en retard - et je ne rechigne certainement pas à cette idée. Je la suis, ma main toujours dans la sienne, et voilà que le bateau comment à s’éloigner du port. Nous sommes servies par un des membres de l’équipage, et rien qu’à voir la couleur du cocktail et les saveurs qui s’en dégagent, je comprends vite qu’il s’agit de mon cocktail préféré, et je doute que ce soit une coïncidence. « Oh mais quel service ! Ils sont parfaits, n’est-ce pas ? » Je ris et m’approche d’elle pour lui voler un baiser. « C’est toi qui est parfaite. » Parce que je sais que c’est elle qui a glissé l’info, elle est la seule à connaître mon cocktail préféré. « Ça fait combien de temps que l’on a pas fait ça ? Partir de L.A rien que nous deux ? » Je me mords un peu la lèvre en tentant de réfléchir un instant, mais ne trouve pas la réponse. Alors je secoue la tête. « Trop longtemps pour qu’on s’en souvienne, c’est un sacrilège, je suis bien d’accord. » Je reviens chercher sa proximité, comme un besoin de sentir ses bras autour de moi, et nous trinquons, avec ce regard amoureux qui nous caractérise - on a le droit d’y croire. « Alors raconte-moi, tu as des dossiers croustillants en ce moment ? Quand tu me racontes les vies de tes clients je trouve toujours que la mienne est merveilleuse. C’est pas bien de se servir du malheur des autres… » Je me pince les lèvres avec malice. « Mais tu es là pour leur redonner goût la vie, et ils ont de la chance de t’avoir. Maiiiis pas autant que moi. »

Parfaite ? Non je ne suis pas parfaite, loin de là. J’aimerais pourtant… Pour Jaymes notamment. Bien sûr lui entendre dire est un des plus jolis son à mes oreilles, comme beaucoup de chose venant d’elle d’ailleurs. Je suis heureuse de lui faire plaisir, de la voir souriante et détendue. Ça fait longtemps que l’on ne s’est pas offertes quelques jours de vacance, hors de la Cité des Anges. Tant de temps que ni ma femme ni moi ne sommes capables de le situer. Raison de plus pour profiter pleinement de ces quelques jours, juste elle et moi. Un verre dans une main, Jaymes près de moi, c’est un très bon début. Curieuse, et je l’aime aussi pour ça, elle m’interroge sur d’éventuels dossiers croustillants sur lesquels je bosses actuellement. Elle me devance, j’allais lui dire que c’est mal de profiter du “malheur“ des uns pour se rassurer sur sa propre existence. « Tu as conscience que c’est mal, c’est déjà ça. » dis-je avec un petit sourire, je ne peux rien lui refuser et puis je ne garde toujours l’anonymat de mes clients. De toute façon Jay est beaucoup trop forte pour me convaincre – me flatter, et que je finisse par lui raconter quelques petits trucs amusants de mon boulot. « Non pas autant que toi. » je l’embrasse à nouveau, gagnant du temps pour savoir ce que je vais bien pouvoir lui raconter, mais pas seulement. Je profite, rappelez-vous. « Hum… donc qu’est-ce que j’ai en ce moment. » finalement pas besoin de trop réfléchir, j’ai un cas qui devrait lui plaire « Un de mes clients veut reconquérir sa femme. Un classique. Elle l’a quitté parce qu’il n’était pas assez dévoué à… ses chiens. » je hausse les épaules « Ils en avaient quelques choses comme douze… des petits machins là.. tu sais ceux qu’ils habillent ? » je grimace « Il a eu le malheur de préférer le golf, plutôt que de leur aménager une suite dans leur maison. » je lève les yeux, totalement dépassée. « J’ai pas osé lui demander pourquoi il veut à tout prix retourner avec cette folle, le cœur a ses raisons, bla bla bla. » je bois une gorgée de cocktail « Je coache aussi une chanteuse de karaoké de compétition. » je ris avec elle « C’est très sérieux. Elle va a un championnat je ne sais pas où en Asie et tout. » je relève la tête avec fierté « Tu connais mon talent pour le karaoké, c’est un peu une vie par procuration. » je suis nulle, clairement, mais c’est très drôle du coup de me voir à l’œuvre les rares fois où ça arrive. « Dire que j’avais été jusqu’à me ridiculiser au karaoké, juste pour avoir un peu plus ton attention et espérer te conquérir. » je lui souris « Ça valait le coût. » plus que ça même. « Et toi ? Pas d’anecdotes amusantes sur des investisseurs ? » je fais une petite moue « Ils doivent pas être très drôles ces types là. ».

Une fois en tête à tête avec notre cocktail, je prends des nouvelles de ma femme, de son boulot particulièrement. C’est un début. Je prends ça sur le ton de la rigolade mais dans le fond ma question est très sérieuse, je m’intéresse à elle, c’est tout. Après un instant complice, elle réfléchit pour voir quoi me raconter. Mais à peine a-t-elle commencé que je sens déjà le vent tourner. Elle n’a pas besoin de sourire pour que je sente que son côté taquin va prendre le relais, je la connais par coeur. L’histoire devient rapidement très drôle et je ne me retiens pas de rire. C’est le point le plus fort de ma femme, son humour. Ça a toujours été et c’est grâce à ça qu’elle a su me conquérir, chose qui n’était à l’époque pas aisée. Mais elle a réussi à toucher mon coeur, et il y a un dicton sur les femmes qui rient… Une fois la première histoire racontée, et mes grimaces ou mes rires en guise de ponctuation, voilà qu’elle réenchérit avec une nouvelle histoire. « Je coache aussi une chanteuse de karaoké de compétition. » Cette fois je manque de m’étouffer avec la gorgée de mon cocktail que je viens de mettre dans ma bouche. Ça brûle. « C’est très sérieux. Elle va a un championnat je ne sais pas où en Asie et tout. Tu connais mon talent pour le karaoké, c’est un peu une vie par procuration. » Oui enfin talent je n’irai pas jusque là, mais elle ne chante pas faux ce qui est déjà un exploit. « Je sais mon amour que je t’ai empêchée de poursuivre ton rêve de gagner des prix de karaoké, je suis profondément désolée… » Je continue de rire tout en m’approchant d’elle pour l’embrasser avec beaucoup d’amusement. Elle reparle de cette fois où elle s’était ridiculisée juste pour espérer me conquérir. Le souvenir est agréable. « Ça valait le coût. » Je reviens l’embrasser amoureusement tout en murmurant « Ça valait le coup oui… » Ce week end toutes les deux loin de tout va nous faire le plus grand bien je pense. C’est même une certitude. « Et toi ? Pas d’anecdotes amusantes sur des investisseurs ? Ils doivent pas être très drôles ces types là. » Je lève les yeux au ciel. « Ah non, c’est clair que mon boulot est bien moins fun que le tien ! » Je ris légèrement, mais après tout, ça ne me dérange pas tant que ça. Je m’y suis habituée, et j’aime bien les choses carrées. « L’avantage c’est que quand je rentre à la maison, j’ai un p’tit clown qui m’attend, et le moins qu’on puisse dire c’est que ça me détend. » Je l’embrasse à nouveau, étrangement je n’ai envie de faire que ça. « D’ailleurs c’est fini ta mission avec la troupe de danse de je sais pas quoi ? Tu m’en parles plus… »

Etouffée par ma grande fratrie, j’ai vite trouver dans l’humour à la fois un échappatoire et une manière de me démarquer, de m’affirmer. Je suis pleine d’incertitude, de doute et je manque cruellement de confiance en moi mais j’ai rapidement compris qu’en faisant rire les autres les choses passaient mieux, et notamment quand il s’agit de faire illusion. Et puis il y a eu Jaymes, j’ai ramé pour attiré son attention, galéré pour obtenir un contact, j’ai redoublé d’efforts et d’inventivité. Jusqu’à ce que je la fasse rire, ouvrant une porte vers la chance de pouvoir apprendre à la connaître et la conquérir. Je crois que j’en suis tombée dingue dès le premier regard mais ce qui m’a fait savoir qu’elle est la femme de ma vie c’est lorsque j’ai entendu son rire pour la première fois. Ce son là reste le plus beau, l’éclat dans son regard la plus belle image qui soit. Alors peu importe que ce soit mal de rire des lubies de certains de mes clients, de se moquer gentiment d’eux et leurs tracas… Jay rit et c’est tout ce qui compte. Mon contrat le plus intéressant du moment est sans aucun doute cette chanteuse de karaoké de compétition, surtout lorsqu’il s’agit d’amusée ma moitié. Elle entre dans mon jeu, s’excuse de ne m’avoir pas laissé l’opportunité de poursuivre mon rêve d’être moi aussi championne de karaoké et j’affiche un air faussement nostalgique « C’est difficile parfois quand je repense à ce à quoi j’ai renoncé. », je retrouve rapidement le sourire surtout lorsque ses lèvres se scellent aux miennes. Mais assez parlé de moi, j’essaie de savoir si Jay n’a pas quelques anecdotes à raconter. C’est moins évident avec le boulot qu’elle fait et je me doute que les gens avec qui elle travaille ne sont pas si drôles que certains de mes clients – qui le sont malgré eux – une fois encore notre couple s’équilibre. Elle est le sérieux je suis l’échappatoire comique, ça me va très bien comme ça. « Ton petit clown ? Habituellement c’est pas plutôt des canards ? » j’arque un sourcil, elle ne relève pas ma connerie revenant chercher mes lèvres pour mon plus grand plaisir. Et j’aurais préféré qu’elle prolonge ce baiser plutôt que d’aborder un sujet délicat. Je ne peux pas lui en vouloir, elle ne se doute pas qu’il l’est et pour cause… Quant à moi j’aurais vraiment voulu oublier et ne plus reparler de ça. Je hoche la tête « Ouaip fini. Ils sont grands maintenant, ils peuvent voler de leurs propres ailes. J’ai fait mon taf. » je bois une gorgée de cocktail « En plus il était temps que ça se termine, j’en avais marre d’être loin de toi. » parce que ce contrat a été la raison de beaucoup de mes absences et surtout la cause de la plus grosse connerie que je n’ai jamais faite et pour laquelle je culpabilise chaque jour. « Pourquoi cette question ? Tu aurais voulu que je reparte ? » évidemment je dis ça sur le ton de la plaisanterie. Je la dévore un peu plus du regard, affichant un sourire équivoque « Pour l’instant t’es coincée ici avec moi. Aucun moyen de t’échapper. » attitude prédatrice à l’appui je reviens à la conquête de ses lèvres un peu plus intensément « Je t’aime Jay. Et y’a qu’à toi que je veux bien prêter cette belle casquette de capitaine. » dis-je en souriant contre ses lèvres tout en déposant la dite casquette sur la tête de ma femme. J’ai plus que jamais besoin qu’elle sache ce qu’elle représente pour moi, même si je ne la mérite pas.

« C’est difficile parfois quand je repense à ce à quoi j’ai renoncé. » dit-elle sur un ton presque dépressif qui me fait immédiatement éclater de rire. Je hoche alors la tête en souriant. « Tu as raté ta carrière d’actrice mon amour… » Elle aurait été parfaite au cinéma, regardez-la, elle a tout pour réussir. Rapidement plus tactile, j’ai comme le besoin de la sentir contre moi, avec moi, pour profiter pleinement de ce week end juste toutes les deux. Je me risque à poser une question rapport à ce contrat qui l’avait éloignée de moi pendant un certain temps. Je ne souhaite pas forcément appuyer sur cette période où je l’ai sentie vraiment loin, pas seulement sur le plan physique. Mais je veux juste me rassurer quant au fait qu’elle ne repartira pas de si tôt pour une mission de ce genre. « Ouaip fini. Ils sont grands maintenant, ils peuvent voler de leurs propres ailes. J’ai fait mon taf. En plus il était temps que ça se termine, j’en avais marre d’être loin de toi. » Je sens bien qu’elle n’est pas plus à l’aise que moi de parler de cette période, j’ignore s’il y a un détail que j’ai manqué quelque part. J’ai eu un instant de doute à ce moment là, j’ai cru qu’elle me trompait, mais c’était sans doute juste son absence qui me pesait, et me faisait voir la vie de manière plus morose qu’à l’accoutumée. « Pourquoi cette question ? Tu aurais voulu que je reparte ? » Je lui souris tendrement et secoue la tête de gauche à droite tout en venant glisser ma main libre sur sa joue. « J’ai pas l’intention de me débarrasser de toi. Pas encore. » Je ris légèrement et l’embrasse à nouveau. « Pour l’instant t’es coincée ici avec moi. Aucun moyen de t’échapper » ajoute-t-elle finalement avant de me serrer contre elle, prenant d’assaut mes lèvres avec plus de ferveur. « Je t’aime Jay. Et y’a qu’à toi que je veux bien prêter cette belle casquette de capitaine. » Je souris, sans doute un peu bêtement, et reçois en cadeau la casquette de capitaine, pinçant la visière entre mes doigts pour la réajuster. « Je suis sûre que je suis sexy avec ça. Est-ce que j’ai le droit de te donner des ordres maintenant ? » Je la pousse un peu plus loin contre la balustrade et la bloque contre cette dernière. « Y’a intérêt à ce que la cabine soit confortable. Avec tout le boulot que j’ai en ce moment, je crois que j’ai le droit d’ordonner un massage ce soir. Intégral. » Mutine je penche un peu la tête sur le côté en souriant. « Oui quand même, je pense à toi, que ce soit un minimum intéressant. » Un nouveau rire s’échappe de mes lèvres avec légèreté et je reviens l’embrasser amoureusement.

Un carrière d’actrice ? C’est quand même plus sympa que celle de chanteuse de karaoké, c’est vrai. Ce n’est pas la première fois que Jaymes me dit ce genre de chose, et elle n’est pas non plus la première à le faire. Mais être sous le feu des projecteurs – si tant est que ça marche – non ce n’est pas pour moi. Ce serait beaucoup trop de pression, pas le genre de truc que je sois capable de supporter. J’ai déjà l’impression de patauger dans le mariage, alors imaginez un peu la célébrité ! Pas que ma femme soit compliquée, non, elle est parfaite… Trop pour moi probablement et j’ai une petite piqûre de rappel à ce sujet lorsqu’elle aborde la question de ce contrat avec la troupe de danse. Heureusement que c’est fini, même si c’était un boulot passionnant et que j’ai passé de supers moments avec eux. Avec le recul je ne sais pas si je suis vraiment gagnante en terme de perte et bénéfices, mes conneries et ma culpabilité pèsent beaucoup trop lourd dans la balance. Etre loin de Jay ne me réussi pas. Encore une fois l’humour me permet de m’en sortir facilement, elle a raison, quelle bonne actrice je fais ! Mais dans le cas présent je me dégoute plus que je me félicite d’avoir ce talent. Je me laisse emporter par le geste tendre de ma femme, je dois profiter pleinement de ce moment, j’en ai bien conscience. Je réponds à son baiser puis déclare que de toute façon pour les deux jours à venir elle est coincée ici avec moi et je compte bien faire de ce court séjour un de ces bons souvenirs que chérissent les couples. Elle ne le sait pas mais j’ai besoin de me racheter auprès d’elle, pour tranquilliser ma conscience, essayer de me convaincre que je suis digne d’être à ses côtés. Je l’aime comme je n’ai jamais aimé personne et comme je n’aimerai sans doute plus jamais, je le lui dis avec une certaine pudeur en jouant une sorte de jeu, mais mes mots son plus que sincère et j’ai besoin qu’elle les entendent. Je la regarde ajuster la casquette, souriant aussi stupidement que peu le faire une femme amoureuse « Beaucoup trop sexy. S’il y avait une brigade de la sexytude, tu te ferais arrêter pour un excès. » Jay prend un air plus autoritaire, me poussant gentiment contre le bord du pont, faisant barrière de son corps « Et là tu es encore plus sexy, mon capitaine. » je me mords les lèvres en l’écoutant me dire qu’elle va avoir besoin d’un massage, décidément cette virée en mer est très prometteuse. « Quelle patronne attentionnée tu fais. C’est adorable de ta part de penser à garder l’intérêt des tâches à effectuer. ». Je prolonge ce nouveau baiser qu’elle m’offre, sentant la température de mon corps augmenter gentiment « Tu sais combien j’aime les jeux de ce genre… Je te suis totalement dévouée pour le reste de la journée, tu es le capitaine. Seule maitresse à bord. » je dépose quelques baisers dans son cou avec délicatesse « Mais peut-être qu’il faudra gérer quelques petites insubordinations. » disant cela je descends ma main jusqu’à ses fesses mordillant ses lèvres, joueuse et provocante « Tu veux que je fasse retarder le diner pour profiter de ton massage tout de suite ? » demandé-je avec un sourire en coin dont elle connaît très bien la signification.

« Beaucoup trop sexy. S’il y avait une brigade de la sexytude, tu te ferais arrêter pour un excès. » Je ris encore, parce qu’il s’agit là sans doute du plus grand talent de mon épouse : celui de me faire rire. Depuis le premier jour, et croyez-moi j’ai essayé de résister, mais ça a été très rapidement impossible. « Et là tu es encore plus sexy, mon capitaine. » avoue-t-elle alors que je deviens un peu plus entreprenante. Je n’ai pas forcément l’habitude de l’être disons que dans notre couple, ce côté là est assez équilibré. Je lui ordonne un massage, j’en ai envie plus que besoin mais je le fais passer sous le compte de la fatigue. Je lui laisse quand même un bénéfice en proposant un massage intégral, parce que je ne suis pas un monstre. Quand même. « Quelle patronne attentionnée tu fais. C’est adorable de ta part de penser à garder l’intérêt des tâches à effectuer. » Souriante contre ses lèvres, je profite de cette proximité pour poser sur elle mes mains un peu plus tendres. « Tu sais combien j’aime les jeux de ce genre… Je te suis totalement dévouée pour le reste de la journée, tu es le capitaine. Seule maitresse à bord. Mais peut-être qu’il faudra gérer quelques petites insubordinations. » Je penche la tête pour lui laisser libre la totalité de mon cou et voilà qu’elle joint le geste à la parole en venant caresser mes fesses de manière légèrement insolante. « Je vais réfléchir, il se peut que je sévisse. » Petite moue un peu désolée, avant de rire de ma bêtise. « Tu veux que je fasse retarder le diner pour profiter de ton massage tout de suite ? » Elle me rend folle. Ça ne date pas d’hier. « On se demande qui est la plus impatiente de nous deux ! » Je place mon index sur ses lèvres pour l’empêcher de m’embrasser à nouveau, et plonge mon regard dans le sien. « Non, il va me falloir du carburant. J’ai pas mangé depuis hier soir. Et de l’attente… » Vient le désir. Même si clairement il n’y a pas besoin d’attente présentement. Mais c’est plsu fort que moi, j’aime me faire désirer, j’aime qu’ELLE me désire, et si je peux faire durer ce moment et la mettre à l’épreuve, ça m’amuse d’autant plus. Je suis largement plus patiente qu’elle, ce n’est plus à prouver. Voyons voir ce qu’elle pourrait mettre en oeuvre pour avoir ce qu’elle veut avant l’heure. Pour le moment, je la prends par la main et nous nous dirigeons vers l’endroit où la table a été dressée pour nous. Je retire la casquette et m’installe en face de ma dulcinée. « Ça va finalement, j’ai pas le mal de mer. Enfin vu que j’ai faim, j’imagine que j’ai pas le mal de mer. » Parce que ce serait franchement con. C’est rassurant pour la suite cela dit.

Je me souviens de la toute première fois où j’ai vu Jaymes, j’ai tout de suite été comme envoutée par sa beauté et je me rappelle avoir pensé « Putain cette nana est vraiment sexy. ». Elle m’est d’abord apparu comme hors de portée, le genre de femme qui ne s’accroche qu’au bras de quelqu’un d’autre, d’un homme la plupart du temps. Et puis pour une des premières fois j’ai mis en application ce que je dis à mes clients, j’ai cru en moi, en mes capacités à la conquérir, parce que je n’avais pas d’autre choix possible si je ne voulais pas vivre avec des regrets. Ça n’a pas été facile, elle m’a fait ramer, mais bordel ce que ça valait le coût ! Je l’aime sans doute encore plus aujourd’hui qu’à nos débuts, et pourtant j’étais déjà sacrément mordue. Et ce sont mes conneries qui m’en ont fait prendre conscience, paradoxalement. Jay me fait tourner la tête, elle est ma force mais aussi ma plus grande faiblesse. Je suis incapable de lui résister et capable de me plier en quatre – sous réserve de souplesse suffisante, pour satisfaire ses désirs. Sa requête ? Un massage. L’idée me plait, en faisant germer tout un tas dans ma tête, comme celle de ne pas être si docile qu’elle le voudrait ou tout du moins un peu plus insolente. Je m’expose à des représailles, une punition ? J’affiche un sourire équivoque « Je suis sûre que je suis capable d’adorer que tu me punisses. » dis-je avant de lui soumettre l’idée de repousser le repas pour que je puisse prendre soin d’elle tout de suite. « Moi, impatiente ? » je tente de venir l’embrasser pour confirmer ses dires, mais elle m’en empêche. Son argument tient la route, elle a l’estomac vide, il va lui falloir du carburant. J’acquiesce « Oh ça oui, il va t’en falloir » j’arque un sourcil dévoilant mes intentions. Un sourire et je termine sa phrase dans un léger soupir comme si c’était tout bonnement intenable « …naît le désir. ». Je connais Jay par cœur, elle s’est faite désirer dès les premiers instants, c’est un peu son pouvoir à elle. Je la fais rire, elle me rend dingue, on s’équilibre. Nous allons nous installer à table, face à face, les yeux dans les yeux, ou les miens un peu dans son décolleté parfois. Je l’ai dit je suis faible ! Très, trop. Et on pourrait croire que je ne pense qu’à ça… Mais c’est une question de contexte. Après un moment passé sur les flots ma femme conclu qu’elle n’a pas le mal de mer, à priori moi non plus « Ça aurait été dommage. Beaucoup moins romantique. » le voyage la tête au dessus des toilettes, à se tenir les cheveux à tour de rôle. « Et comment ça se fait que tu n’ai pas mangé depuis hier soir ? » je fais une légère moue « Ta femme ne t’as rien préparé ? L’épouse indigne. Je lui en toucherai deux mots. » dis-je en venant caresser sa main ajoutant plus sérieusement « Ménages toi un peu quand même. » depuis qu’elle a hérité de l’entreprise de son père, Jaymes s’y investie beaucoup, mais je ne veux pas que ça soit au détriment de sa santé. Ouais… c’est la nana qui il y a quelques mois de ça passait plus de temps au boulot que chez elle qui dit ça. Si mon intention première était d’écourter le repas, la qualité de ce dernier me donne des scrupules à ne pas en profiter totalement. Ça ne m’empêche pas de me montrer charmeuse, un peu provoquante parfois, faisant subtilement monter la température notamment avec un jeu de pieds stratégique. Arrive le moment du dessert. « On pourrait le manger en cabine, avec du champagne. » je hausse les épaules, je crois qu’on a assez fait venir le désir là, non ? C’est peut-être le moment de le consommer.

« Je suis sûre que je suis capable d’adorer que tu me punisses. » Je ne peux m’empêcher de rire à sa réponse. Je m’y attendais, c’est tout à fait le genre de Bailey de répondre un truc pareil, et ça me fait rire, encore. Je fais durer le suspense, et le désir, en lui disant que je préfère manger avant pour avoir un peu plus d’énergie. Il est évident que si on partait dans la chambre maintenant, j’en aurais, de l’énergie, mais je veux la faire patienter un peu plus, pour le plaisir. « Et comment ça se fait que tu n’ai pas mangé depuis hier soir ? Ta femme ne t’as rien préparé ? L’épouse indigne. Je lui en toucherai deux mots. » Je ris - encore - à ses bêtises. On dirait une adolescente, amoureuse transie. C’est dingue quand même, après tout ce temps à ses côtés. « C’est vrai que c’est une épouse indigne. Mais elle pourra se rattraper avec un massage. » Elle finit ma me conseiller de me ménager, je trouve ça adorable, et je crois que mes yeux lui disent le reste. Le repas est délicieux, ça annonce de jolies choses pour la suite de ce week end sur l’eau. Mais pour l’heure, nous avons mieux à faire. « On pourrait le manger en cabine, avec du champagne. » Le dessert, hum. Vu le pied qu’elle me fait, je sens que sa patience commence à trouver ses limites. « Je trouve que c’est une délicieuse idée… » Je lui souris, mutine, charmeuse, et me lève en récupérant la coupe de champagne qu’elle vient de me servir. Un regard houleux et je l’incite à me suivre, même si je ne sais pas vraiment où se trouve la cabine, ce n’est pas bien grand, je ne devrais pas avoir de mal à trouver. Et voilà que la soirée démarre pour de bon. Nous en avions bien besoin, pour déconnecter, et se connecter l’une à l’autre.