let's get the party started (leiri 2)

J’ai envie de sortir. J’ai envie de prendre l’air, voir autre chose que ce tournage qui me prend le chou. J’adore ce métier, mais bosser avec Rose est autant une bénédiction qu’un putain de caillou dans ma godasse. Elle est chiante, et ça en devient invivable. J’ai hâte que ça se termine. Mais pourtant, je reste courtoise, toujours gentille comme à mon habitude, parce que je ne veux surtout pas que le tournage se finisse mal, ou que l’ambiance soit pire que ce qu’elle est déjà. J’avais réussi à récupérer le numéro de téléphone de Terri la première fois qu’on s’est vues, et j’en profite pour lui envoyer un sms, et une invitation. Une adresse, une heure, soirée privée, si elle veut bien m’accompagner. La réponse est positive, et j’en suis pour le moins heureuse. Le feeling était bien passé la première fois, et ça m’a donné envie de la revoir. Ce soir, c’est une opportunité qui se présente, et je compte bien la saisir. Normalement la soirée devrait se passer dans le calme, à l’abris des paparazzi. Il y aura sans doute quelques gens du show buiz, mais j’en ai rien à foutre, je veux juste passer du bon temps avec une personne que j’ai envie de découvrir. Vêtue assez simplement d’un jean moulant troué au genou, habillé par un top plus féminin, dont la dentelle met en valeur mon décolleté, je me rends sur le lieu de la soirée, mes épaules recouvertes d’une veste de tailleur bleutée. La jolie princesse ne devrait plus trop tarder, je suis un poil en avance, et je choisis de l’attendre devant le hall de l’immeuble, tant pis pour les éventuels fauteurs de trouble, paparazzi planqués quelque part. Je suis plus à ça près, même si je n’ai pas l’intention de mettre Terri devant les feux des projecteurs, j’ai bien compris qu’elle l’avait déjà vécu et qu’elle n’avait pas apprécié l’expérience. Ça se comprend. La voilà qui arrive, étirant mes lèvres d’un large sourire. Elle est encore plus belle que la première fois. « Salut jolie créature… Y’a quelqu’un à ton bras ce soir ? Parce que sinon ça m’intéresse… » Je ris un peu et viens la serrer contre moi dans une accolade chaleureuse. « Merci d’avoir accepté de m’accompagner, j’avais aucune envie d’y aller seule. T’en fais pas, t’auras pas besoin de faire semblant de quoi que ce soit, je te rassure… » Faire semblant d’être avec moi par exemple. On sait jamais, ça existe ce genre de soirée. Faudrait pas qu’elle croit que je la prends pour une escort non plus… Manquerait plus que ça !


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On dirait bien que j’ai fini par l’avoir mon calme tant désiré… même ici à L.A. J’ai été discrète ces derniers mois, faisant profil bas et ça a été payant. Je suis sortie des écrans radars, j’ai réussi à garder le secret sur ma condamnation et mon dossier doit repasser prochainement en jugement. Ma liberté est peut-être toute proche et je pourrai à nouveau quitter la Cité des Anges. Depuis le départ de Johan je sors beaucoup moins, profitant simplement de quelques virées entre copines, pas plus loin que Malibu. Juste de quoi profiter de la douceur Californienne et de préserver ma tranquillité en évitant aussi un peu ma mère je dois bien l’admettre. Elle a un comportement étrange ces derniers temps, et j’ai des doutes sur le fait que ça soit uniquement lié au tournage de ce film dans lequel son personnage entretien une relation avec une autre femme. Sachant sa réserve sur le sujet j’ai été étonné qu’elle se lance dans ce projet, surtout si c’est pour se sentir mal à l’aise. Voilà pourquoi je pense qu’il ne s’agit pas seulement de ça. Mais je ne pose pas de questions… je devrais peut-être, dans le fond je n’aime pas la savoir mal, cependant j’ai la sensation qu’elle est totalement fermée et notre relation étant plutôt explosive je n’ose pas prendre le risque d’aggraver les choses. A vrai dire, et c’est sans doute un peu triste, je prête plus d’attention à sa partenaire à l’écran qu’à ma propre mère. Si la jolie brune était une quasi inconnue – autant qu’une star montante peu l’être, pour moi, je me suis surprise à m’intéressée un peu plus à elle depuis que je l’ai rencontrée. Le contact est bien passé, au point que nous échangions nos numéros, sans pour autant que nous reprenions contact, du moins pas avant il y a quelques heures où j’ai reçu un message de l’actrice me proposant de l’accompagner à une soirée privée. Du genre de celles où j’étais invité auparavant, c’est là que je vois que les choses ont changées dernièrement et ce n’est pas pour me déplaire. Je crois avoir appris une vraie leçon de mes derniers déboires en date, de mes problèmes avec la justice. Je réponds positivement à l’invitation sans même une once d’hésitation. Un tour rapide dans mon dressing, j’opte pour une tenue sobre, pantalon noir un haut fluide et une petite veste pour compléter le tout, je ne veux pas trop attirer l’attention alors exit les robes tape à l’œil. Le chauffeur de mes parents insiste pour me conduire à la soirée alors que j’avais prévu de prendre un Uber, et j’accepte mon petit privilège. Lorsque j’arrive à l’adresse indiquée plusieurs personnes se rendent au même endroit que moi, je repère rapidement Leilani dans le hall de l’immeuble. Je m’avance dans sa direction et elle m’accueille avec un large sourire communicatif auquel le mien ne tarde pas à faire écho. « Je suis là en solo, l’opportunité est à saisir… » répondis-je, amusée par son entrée en matière tout en partageant une accolade pour la saluer. Elle me remercie d’avoir accepté l’invitation et m’indique que je n’ai pas besoin de jouer un quelconque rôle. Je penche légèrement la tête sur le côté « Si tel avait été le cas j’imagine que tu m’aurais prévenu plus tôt. » répondis-je en riant « C’est moi qui te remercie pour l’invitation. » je hausse les épaules « On dirait bien que j’ai disparu de certaines listes. Mais ça me va. » je le vis très bien… j’ai d’autres choses sur lesquelles me focaliser, comme savoir ce que je vais faire de ma vie par exemple. « Et bien je te suis. Tu es l’invitée et je suis juste ton plus un. » dis-je en lui attrapant le bras. On nous adresse quelques regards, mais ça reste des gens du milieu, rien à craindre. Et une fois arrivées au cœur de la soirée je me sens dans mon élément, j’ai beau chercher à m’en éloigner, ça n’est jamais loin.

« Je suis là en solo, l’opportunité est à saisir… » répond-elle avec malice, me laissant le plaisir de retrouver ce sourire plus qu’agréable que j’avais rencontré il y a quelque semaines. Je n’ai pas donné de nouvelles à la jeune femme simplement parce que je n’en ai eu ni le temps ni l’opportunité, mais ça a changé ce soir, et je suis contente qu’elle ait accepté mon invitation. Elle me remercie d’ailleurs pour cette dernière, et laisse entendre qu’elle est contente d’avoir disparu de ce genre de listes. Il y a un certain temps, elle devait être invitée elle aussi à ce genre de soirée, et elle m’a dit en avoir eu assez d’être devant les projecteurs alors qu’elle n’en avait jamais annoncé l’envie particulière. « Et bien je te suis. Tu es l’invitée et je suis juste ton plus un. » dit-elle, souriante, en attrapant mon bras. Mon plus un, c’est une manière amusante de présenter la chose. Nous entrons sans attendre, je n’ai pas besoin de donner une quelconque invitation, ma tête en fait office. Un passe-droit qui peut être quitte ou double. Ce soir, c’est un avantage, et je compte bien en profiter. Je récupère deux coupes de champagne sur le plateau d’un serveur de passage et donne la sienne à Terri en lui souriant. « Tu crois vraiment que le showbiz t’a mise aux oubliettes ? Si c’est le cas et que ça te convient tant mieux, mais c’était y’a quoi ? Quatre, cinq ans ? Tu as pas tant changé si ? » Je ne lâche pas ses yeux, son regard malicieux qui m’avait tant plu la première fois, et qui me séduit ce soir encore. Cette fille est magnifique, y’a pas à dire, et je suis flattée qu’elle soit ce soir venue avec moi, même si bien entendu ça ne signifie rien. Pour le moment en tout cas. Je ne suis pas dans l’optique de trouver l’âme soeur, ni même de me caser particulièrement, mais je ne suis fermée à rien. Je crois pourtant avoir perçu que les intentions de la jolie Terri ne sont pas dans le style de se poser, acheter une maison et avoir des enfants. Elle est encore jeune, et sur ce point, nous sommes sur la même longueur d’ondes. Quelques personnes me saluent, j’en fais de même, parfois je les reconnais, parfois je fais seulement semblant, mais à chaque fois je présente Terri, avec ce surnom qui je sais n’est pas réellement son prénom, mais je n’ai surtout pas l’intention de la mettre en port-à-faux. Et puis j’aime bien ce surnom. Nous enchaînons les coupes de champagne et les petits fours de qualité, sans compter les discussions toutes plus intéressantes les unes que les autres, sans jamais mentionner mon métier, ce qui est une bénédiction pour moi. « Tu veux pas aller danser un peu ? J’ai des fourmis dans les jambes, faut que je bouge ! » Il est évident que c’est une proposition détournée, simplement parce que j’ai envie de passer à l’étape supérieure et me rapprocher d’elle. Voyons-voir si nous sommes sur la même longueur d’ondes…

J’aurais pu refuser l’invitation de Leilani, après tout elle évolue dans un milieu que je fuis y ayant été rattaché bien malgré moi, mais je ne vais pas m’empêcher de vivre pour rester à tout prix dans l’ombre. Le feeling est bien passé entre nous la dernière fois et depuis que ma meilleure amie est partie, j’ai dû mal à tisser des liens réels avec les gens. Bien sûr j’ai d’autres amies, mais c’est différent, superficiel… alors qu’étonnement avec la jeune actrice ça me semblait naturel et évident. C’est même un peu déroutant, je me sens totalement détendue et c’est encore plus vrai quand je la vois qui m’attends. Elle est mon sésame pour prendre part à la soirée et ça m’amuse de le constater. La jolie brune récupère des coupes de champagne, m’en tendant une je la remercie d’un sourire. Ça semble l’étonnée que je sois “tombée dans l’oubli“, le temps passe mais je n’ai pas tant changé, c’est vrai « Non probablement pas complètement. Disons que j’ai fait en sorte que ma vie ne soit plus si intéressante. » je bois une gorgée de champagne et poursuis « Je suis passée de la fille modèle à la fille de star qui se fait remarquer… forcément ça m’a joué des tours et la seule issue a été pour moi de fuir. » j’ajoute plus bas, sur le ton de la confidence « Je crois que le bracelet électronique ça m’a calmé. ». Je ne mènerai pas pour autant une vie de nonne, cependant je préfère rester discrète. Ok. Venir ici avec une des étoiles montantes d’Hollywood c’est pas exactement la chose la plus discrète à faire, mais je ne me sens pas menacée, Leilani a l’air d’être quelqu’un de réfléchis et pas vraiment du genre à s’afficher pour satisfaire les paparazzis. Alors c’est vrai, nn ne se connaît quasiment pas finalement, mais j’aime discuter avec elle, c’est facile de lui parler et puis elle est a du charme je ne peux pas le nier.
Je vois quelques visages connus, d’autres que la jeune femme me présente et la soirée suit son cours sans encombres. En fait j’oublie où je suis, qui sont ces gens, c’est juste une soirée et j’apprécie réellement la compagnie de l’actrice. Petits fours et champagne accompagnent notre discussion au point que je n’ai même pas remarqué que la musique était désormais un peu plus forte. L’ambiance a l’air d’embarquer Leilani qui propose que nous allions danser. Ce n’est pas moi qui vais refuser, j’adore ça. Un sourire et je m’éloigne de ce mange debout auquel nous étions accoudées « Bien sûr ! Je suis curieuses de voir comment se débrouillent ces fourmis sur le dancefloor. » plaisantais-je alors que nous nous avançons vers la dite piste. Je bouge sur le rythme de la musique, regardant mon interlocutrice avec un sourire amusé « Je ne t’ai pas encore posé la question mais tu te doutais sans doute qu’elle viendrait. Pourquoi m’avoir invité moi ? » parce que je sais pourquoi moi je le faisais quand j’avais le même rôle qu’elle…

Je trouve ça étonnant que les médias l’aient complètement oubliée. Ou peut-être simplement est-ce parce qu’elle se tient à carreaux depuis son retour. Je n’ai pas non plus été me renseigner, je ne suis pas du genre à aller fouiller, chercher dans les archives des journaux people ce qui a bien pu se raconter sur elle. J’en ai bien assez bavé - et ce n’est pas terminé - pour me baser sur ce genre de torchons plutôt que d’apprendre à connaître quelqu’un. Terri semble être, en plus de ça, une personne nouvelle depuis son retour en Californie. « Non probablement pas complètement. Disons que j’ai fait en sorte que ma vie ne soit plus si intéressante. Je suis passée de la fille modèle à la fille de star qui se fait remarquer… forcément ça m’a joué des tours et la seule issue a été pour moi de fuir. » Je comprends, disons qu’être plongé dans un milieu pareil sans le vouloir, aussi jeune, ça peut foutre en l’air une vie, on l’a vu plus d’une fois d’ailleurs. C’est ce qui fait toute la différence d’ailleurs. Contre son gré. Elle s’approche pour ajouter un détail qu’elle choisit de ne pas avouer à voix haute et je le comprends, lui offrant un sourire bienveillant en guise de réponse. « Je comprends, tu as raison, c’est peut-être pas plus mal comme ça. »

La soirée se poursuit et après avoir croisé quelques personnes ‘importantes’, fait mon boulot de marketing, je propose à la jolie Terri d’aller danser, j’ai besoin de me défouler. « Bien sûr ! Je suis curieuses de voir comment se débrouillent ces fourmis sur le dancefloor. » Je ris un peu et la laisse me suivre, alors que je repose ma coupe de champagne précédemment vidée pour ne rien gâcher. « Je ne t’ai pas encore posé la question mais tu te doutais sans doute qu’elle viendrait. Pourquoi m’avoir invité moi ? » me demande-t-elle finalement alors que nous sommes en train de danser face à face. Je lui souris et hausse un peu les épaules. Je me rapproche un peu pour lui répondre, pour ne pas avoir à hurler. « Parce que j’ai eu un bon feeling avec toi la première fois, et que tu m’as donné envie de te connaître davantage. » Je lui offre un sourire et poursuis. « .. et je t’avoue que j’avais la curiosité de comprendre comment ta mère avait pu mettre au monde une fille aussi ouverte que toi. » Parce que cette Rose est tellement coincée, que je me demande même si c’est elle qui a élevé Terri. La différence est quand même saisissante. Nous nous rapprochons un peu pour danser, quasiment l’une contre l’autre, et cette fois, c’est à moi de demander, glissant mes lèvres jusqu’à son oreille, une main à sa taille. « Et toi, qu’est-ce qui t’a donné envie d’accepter une proposition, aussi dangereuse soit-elle..? »

Je sens Leilani dubitative, elle connaît ce milieu, les paparazzis et leur ténacité. Je comprends qu’elle puisse douter qu’ils aient lâchés le morceau me concernant, mais j’ai simplement envie d’y croire, j’en ai besoin. Mon discours tend à la convaincre autant elle que moi, et puis je crois sincèrement avoir grandit ces derniers mois après mes déboires avec la justice. Peu de gens savent, elle en fait partie et c’est d’autant plus étonnant que nous nous connaissons peu. Mais la jeune actrice à un petit je ne sais quoi qui donne confiance, ajouté au fait qu’elle est capable de comprendre ce dont je parle en évoquant le showbiz et ses coulisses, et ça ce n’est pas le cas de tout le monde. Dans un même temps j’ai conscience que l’accompagner c’est prendre un risque… Cependant j’ai plaisir à être là, à profiter de cette soirée tout en découvrant un peu plus la jeune femme. Quand elle propose d’aller danser je n’hésite pas un seul instant à accepter, portée par l’ambiance et cette complicité qui se tisse progressivement entre nous. Naturellement me vient une question, à laquelle Leilani s’attend sans doute. Pourquoi m’avoir invité moi ? Après tout elle ne doit pas manquer de contacts à appeler pour l’accompagner dans ce genre de soirée. Je pense qu’il est temps de faire la lumière sur ses intentions, parce que je ne suis pas dupe… mais j’aimerais aussi ne pas me faire d’idées. Quoi qu’il en soit, une clarification est la bienvenue. La jolie brune s’approche afin de me répondre sans que sa voix ne soit couverte par la musique. Nous avons eu la même première impression, un feeling et de la curiosité. Je ris légèrement à son dernier argument, c’est vrai qu’il y a de quoi s’interroger quand on voit à quel point ma mère peut être fermée sur certains sujets. Peut-être ai-je juste hérité d’un profond sens de la contradiction ? Je crois vraiment que ma mère en fait baver à la jeune actrice… c’était prévisible et j’ignore toujours pourquoi elle a accepté ce projet, c’est pas comme si elle avait du soucis à se faire financièrement. « Le raisonnement se tient. » répondis-je avec un sourire en coin tout en m’approchant un peu plus sans vraiment y réfléchir. Un léger frisson sillonne mon dos quand elle pose une main sur ma hanche, elle me retourne la question. Pourquoi avoir accepté de venir ? J’esquisse un sourire malicieux « J’étais curieuse d’en savoir d’avantage sur celle face à qui ma mère va être on ne peut plus mal à l’aise. » j’échappe un rire, il ne s’agit pas vraiment de ça, sauf pour la curiosité en partie. « Ma meilleure amie a quitté la ville il y a quelques mois, mine de rien ce genre de sortie ça m’a manqué. » et je m’en rends d’autant plus compte maintenant. « Et il faut croire que le danger aussi me manquait un peu… » dis-je en reculant pour pouvoir plonger mon regard dans celui de Leilani. Nouveau sourire « Mais de quel danger tu parles au juste ? » d’elle ou d’éventuels vautours prêt à dégainés n’importe quoi qui puisse capturer une image intéressante à vendre.

Sa question est légitime, et je n’ai aucunement besoin d’inventer une histoire bidon, la vérité suffit amplement. L’envie de la connaître davantage, parce que le feeling est bien passé. C’est un bon début je pense. La fin de ma phrase la fait rire, et elle a l’air de comprendre. J’avoue que je suis toujours aussi perplexe de savoir comment une femme comme Rose peut avoir élevé une fille comme Terri. Ça me semble fou. Mais je finirai bien par percer le mystère, même si loin de moi l’idée d’utiliser mes connaissances sur Terri contre Rose. Je ne suis pas du genre, elle est ma partenaire de travail, ça s’arrête là. Alors que Terri, j’ai vraiment envie qu’elle fasse partie de mon cercle d’amis. Enfin pour le moment, c’est ça l’idée. On ne connaît pas les deux bouts de sa vie après tout. Nous nous rapprochons légèrement, ce n’est pas pour me déplaire bien au contraire. La musique nous force à nous rapprocher encore pour discuter et nous entendre, mais c’est fortement agréable. « J’étais curieuse d’en savoir d’avantage sur celle face à qui ma mère va être on ne peut plus mal à l’aise. » Je ris avec elle, parce que c’est vrai qu’elle n’est pas sur le plateau pour voir, mais même si sa mère est une excellente actrice, on peut aisément ressentir à quel point ça la perturbe. Heureusement, ça colle assez au personnage. Elle m’explique finalement que sa meilleure amie a quitté la ville et que visiblement elle se sent un peu seule. « Et il faut croire que le danger aussi me manquait un peu… Mais de quel danger tu parles au juste ? » Mon sourire s’étire l’air de rien. Elle se pose la question entre le danger de sortir dans un endroit aussi médiatisé, ou peut-être moi, tout simplement. « Je suis pas un danger moi… » Je penche la tête sur le côté et lui offre un sourire radieux et m’approche à nouveau pour lui dire à l’oreille. « Je suis assez directe et transparente pour faire comprendre ce dont j’ai envie. Pas d’entourloupe. » Et j’avoue être plutôt charmeuse ce soir. En même temps, elle est franchement jolie et le feeling passe à merveille, alors pourquoi se priver ? D’ailleurs, notre danse devient légèrement plus lascive, nos corps en osmose sur la musique, nos mains qui se baladent un peu plus au fil des minutes. Après quelques musiques passées, je glisse ma main dans la sienne et reviens à son oreille. « J’ai chaud, tu veux pas qu’on aille prendre l’air ? »

J’ai finalement assez vite tourné en rond dans ma cage dorée si j’en crois le plaisir que je ressens à être là ce soir en compagnie de la jeune actrice. Je tentais de m persuader avoir laissé derrière moi les soirées comme celles-ci, mais la vérité c’est qu’en ayant fait quelque chose ou non pour y accéder, c’est mon monde. J’ai reçu ce droit à ma naissance, peut-être que je devrais commencer à l’accepter, à vivre avec plutôt que de le subir ? Je n’en suis pas encore là, cependant je dois reconnaître passer un bon moment. La présence de Leilani n’y est pas pour rien, au delà d’un bon feeling elle est à même de comprendre des aspects de ma vie sans que je n’ai besoin de les lui expliquer ou de me justifier de quoi que ce soit… et ça concerne même ma mère, dont elle a eu le loisir de comprendre combien elle pouvait être compliquée à vivre parfois. C’est reposant et tellement agréable de se sentir ainsi comprise, surtout depuis que Johan n’est plus là. C’est bien sympa de se skyper tous les trente six du mois, mais ça ne comble pas le vide. La jeune actrice est tout aussi joueuse que je peux l’être, la complicité s’installe et avec elle un petit jeu de séduction. Il est léger, subtil mais se reflète dans notre manière de danser, de plus en plus proches à mesure que la conversation avance. La jolie brune m’affirme ne pas être un danger, elle est franche et directe. Pas d’entourloupe, l’expression me fait rire « Contente de le savoir. » ça veut aussi dire que j’ai bien décodé son comportement, je ne me suis pas fait d’idée sur son attitude charmeuse. Raison de plus pour entrer d’avantage dans ce jeu de séduction qui est loin de me déplaire. Je me sens en sécurité présentement, à l’abris des objectifs indiscrets, et dans ce contexte je finis par occulter tout ce qui m’entoure au profit de cette danse de plus en plus tactile. Leilani l’interrompe, proposant que nous sortions, c’est vrai qu’il fait chaud… à moins que ça ne soit juste l’effet de notre rapprochement ? « Je te suis. » répondis-je marchant à sa suite, ma main dans la sienne alors que nous allons à l’extérieur pour profiter d’air un peu plus frais. Je m’adosse à la rambarde de la terrasse sur laquelle nous sommes désormais « Jolie, généreuse, bonne actrice, bonne danseuse, avec de la conversation. Tu es le type même de la fille que les autres doivent jalouser, non ? » j’esquisse un sourire en coin « Et j’imagine que la liste de tes talents ne s’arrête pas là. » j’arque légèrement un sourcil, mutine et curieuse de savoir si je peux en connaître d’avantage et pourquoi pas avoir un aperçu de quelque uns d’entre eux.

J’ai chaud. Il faut que je prenne l’air avant de me consumer sur place, et je suis bien consciente que la présente de la demoiselle n’y est pas pour rien. Je récupère sa main et l’attire à ma suite pour que nous puissions aller prendre un bol d’air frais, sans se perdre de vue dans la foule. C’est qu’on est nombreux ce soir. Je prends une grande inspiration et tourne les yeux vers Terri lorsqu’elle prend la parole. « Jolie, généreuse, bonne actrice, bonne danseuse, avec de la conversation. Tu es le type même de la fille que les autres doivent jalouser, non ? » Cette accumulation de compliments me ferait presque perdre les pédales. Je ris un peu et elle ajoute sans tarder. « Et j’imagine que la liste de tes talents ne s’arrête pas là. » J’arque un sourcil face à son petit air mutin, et m’approche de son oreille pour y glisser quelques mots. « On dit que je suis aussi une très bonne amante… » Je hausse les épaules et m’éloigne à nouveau, reprenant ma place initiale. « Mais il parait que ‘on est un con’, et puis les rumeurs circulent vite, et parfois très mal. » Je hausse les épaules, taquine. « Il n’y a que celles qui ont vraiment essayé qui peuvent en parler correctement. » Je me retourne pour choper au passage d’un serveur deux coupes de champagne sur son plateau et en donne une à Terri, gardant l’autre pour moi. « Mais merci pour les compliments. Tu as regardé des films dans lesquels j’ai joué entre la dernière fois et aujourd’hui, ou tu dis ça juste pour me faire plaisir ? » Je n’ai pas nécessairement besoin de l’avis des autres pour savoir ce que je vaux. Je sais que je n’ai pas toujours fait les meilleurs choix dans ma carrière, mais ce sont les moins bons qui m’ont fait le plus grandir, et je ne regrette rien. Mais je trouve seulement mignon que la jeune femme énumère mes qualités, sans savoir pourtant si elle dit ça juste pour me faire plaisir ou si elle le pense réellement. « Et toi alors. Si tu devais me donner tes trois plus grandes qualités, ou talents. Ce serait quoi. » Je me tourne dos à la rambarde et pose mes deux coudes dessus, le regard toujours rivés sur la jeune femme. Elle me semble encore plus jolie ce soir que la dernière fois. Ce n’est pas une question de fringues ou de maquillage, seulement cette complicité qui était déjà naissante et qui tend à s’approfondir. J’aime sa présence, je crois que ça prime de toute manière sur tout le reste. Je ne vois rien d’autre autour, je ne suis concentrée que sur elle. Pleinement.

Prendre l’air, bonne idée, il commence à faire chaud à l’intérieur. Je suis la jeune actrice jusque sur la terrasse, l’air plus frais est appréciable. Il ne me rend pas moins charmeuse pour autant et je me lance dans une série de compliments – sincères à l’égard de la jeune femme. Je dresse une liste de ses talents, ceux dont j’ai pu être témoin en tout cas, glissant dans une dernière remarque que je ne doute pas qu’elle puisse en avoir bien d’autres. J’ai lancé une perche, voyons si elle va la saisir. La brunette s’approche pour me confier quelque chose, son talent d’amante, selon les rumeurs. Je souris, autant amusée qu’attirée par son attitude, ce qui émane d’elle. Nous avons le même avis sur les rumeurs, elles peuvent être très facilement erronées, et en l’occurrence la vérité n’est détenue que par ses amantes. Nos regards se croisent juste avant que Leilani ne se tourne pour saisir deux coupes de champagnes, il n’y a rien à ajouté tout a été dit dans ce sous-entendus. La jeune actrice revient sur mes flatteries, cherchant à savoir si justement je cherche simplement à lui faire entendre des paroles agréables ou si mon discours est sincère. Je hausse les épaules « Disons qu’après notre discussion j’étais curieuse d’en savoir plus sur toi et ton parcours. » je bois une gorgée de champagne et ajoute avec franchise « J’ai regardé deux de tes films. Je pense vraiment ce que je dis. » je pourrais aisément reconnaître que ce n’est pas toujours le cas en fonction de mes interlocuteurs, parfois il faut savoir dire aux gens ce qu’ils ont envie d’entendre pour éviter des débats stériles. Mais présentement je n’ai pas à le faire, puisque cette fille a vraiment du talent.
Elle me retourne la question, parce qu’évidemment me concernant il n’y a rien qui soit flagrant, visible ou qui se sache… et pour cause, un talent je n’en ai aucun. Ma mère en a en tant qu’actrice mais pas seulement, mon père aussi, quand de mon côté je n’ai rien pour lequel je sois douée. Je me pince légèrement les lèvres « Dépenser l’argent de mes parents ça compte ? Parce que ça je le fais très bien. » dis-je avec une pointe d’ironie. J’échappe un petit rire, un peu mal à l’aise « Trois grandes qualités ou talents ? T’y vas fort… Je peine déjà à en trouver un seul. » de talent, peut-être qu’en me concentrant sur mes qualités je peux trouver quelque chose « Je suis quelqu’un de… » je cherche, ça va venir« …de… d’enjoué ! » j’essaye vraiment « Toujours prête à faire la fête, tu l’as bien vu. ». Est-ce une qualité ? Je n’en sais rien. Je finis par soupirer « Mon seul talent c’est être la fille de Rose Galea et Jacob Kane. » je bois une grosse gorgée de champagne, terminant ma coupe d’une traite « Le mieux dans l’histoire ? J’ai même pas eu à bosser pour ça. » pas que je voudrais trimer, j’aimerais seulement trouver un truc à moi. Je fais une moue dubitative « Il paraît que je choisis pas trop mal mes fringues. Mais bon les rumeurs hein… » et puis avoir du style c’est quand même limitée comme perspective. Voilà, elle a appuyé où ça fait mal et le pire c’est que face à elle je n’en ai même pas honte.

Je suis curieuse de savoir si elle me brosse dans le sens du poil juste pour faire bien, ou si elle pense réellement ce qu’elle dit. Alors sans entourloupe je lui pose directement la question, ce à quoi elle répond naturellement qu’elle a été curieuse et qu’elle a regardé deux de mes films. Je souris, ravie d’entendre ça et flattée aussi. Elle me porte un certain intérêt, qui ne serait pas flatté à ma place ? A moi de lui retourner la question, elle semble hésitante, comme s’il lui fallait un temps plus important pour réfléchir à la question. Rien ne vient de manière naturelle, elle doit creuser. « Dépenser l’argent de mes parents ça compte ? Parce que ça je le fais très bien. » Je ris à son humour qui me plait beaucoup et hausse les épaules. « Je sais pas si ça compte, mais on va dire que oui. » Elle rechigne un peu, trois ça lui semble beaucoup alors qu’elle peine à en trouver un seul. J’arque un sourcil mais ne reviens pas sur ma quête. Je lui donne du fil à retordre, tant pis. « Je suis quelqu’un de… de… d’enjoué ! Toujours prête à faire la fête, tu l’as bien vu. » Je hoche un peu la tête, souriante, attendrie même par la manière qu’elle a de chercher quelque chose qui pourrait la définir. « Mon seul talent c’est être la fille de Rose Galea et Jacob Kane. » Ok là ça devient un peu déprimant quand même. Elle finit sa coupe de champagne d’une traite, et je me rends compte avoir mis le doigt sans le vouloir sur un genre de traumatisme, ou quelque chose du genre, même si je suis loin d’être très fine psychologue. « Le mieux dans l’histoire ? J’ai même pas eu à bosser pour ça. Il paraît que je choisis pas trop mal mes fringues. Mais bon les rumeurs hein… » Je la trouve touchante. Elle est vraie, contrairement à ce qu’elle veut bien laisser croire. Alors doucement je m’approche d’elle, glisse une main à sa taille, toujours dans une démarche charmeuse, avec cette fois un brin de profondeur en plus. « Moi je trouve que tu es drôle. Et sincère. Tu ne fais pas semblant d’être quelqu’un d’autre, et crois-moi, dans le milieu dans lequel on évolue, c’est une qualité rare. » Mon corps vient s’appuyer contre le sien, ce dernier désormais pris au piège entre la balustrade et mon propre corps. Mon index glisse sous son menton alors que j’ancre mon regard au sien. « La simplicité c’est une qualité. Et l’humilité aussi. » Je tente de la rassurer comme je peux, parce que je la sens vulnérable, et c’est sans doute ce qui me touche le plus au final. « Et je suis sûre que tu as un tas… d’autres… qualités… » A chaque espace entre mes mots j’approche mon visage du sien pour finalement déposer mes lèvres contre les siennes.

Sans le savoir – comment le pourrait-elle ? – Leilani aborde un sujet délicat. Mes talents. Inexistants selon moi ou simplement bien cachés, pas encore révélés. Je n’ai pas trouvé ma voie, sauf peut-être dans les conneries, la fête et les mauvaises fréquentations mais depuis que je porte un bracelet électronique j’ai pris pas mal de recul là dessus. Je réponds avec humour, pour noyer un peu le poisson, et la jeune femme accepte partiellement ma réponse. Evidemment ça ne suffit pas, être juste une gosse de riches qui dépense l’argent de papa et maman… Pourtant c’est ce que je suis. Je tente de jouer le jeu, je cherche, creuse sur un truc à dire, des qualités à lui vanter. Rien ne me vient. C’est pathétique, j’en ai conscience et il est rare que je me montre si authentique surtout face à quelqu’un que je connais à peine et qui plus est venant de ce milieu là. En réalité la seule à connaître tout de mes angoisses c’est Johan, qui est actuellement en voyage je ne sais où. Pourquoi je m’ouvre à cette quasi inconnue ? Lui montre mes failles si facilement ? J’en sais rien mais j’ai comme un peu cassé l’ambiance. Elle s’en rend compte je crois et j’essaie de mettre ce moment de flottement derrière nous. Une autre coupe de champagne aiderait bien mais le serveur est loin et je n’ai pas le temps de l’interpeler que la jolie brune s’approche, posant une main sur ma taille. Elle me trouve drôle, je ne me suis jamais vu comme une comique, mais j’ai une certaine répartie c’est vrai. Sincère. Oui en l’occurrence je le suis, et c’est étonnamment facile face à elle. Ces mots me font du bien, son corps contre le mien apaise ce sentiment d’imposture qui s’était éveillé à sa question. Je tente un trait d’humour « Je suis la fille d’une actrice, c’est peut-être du vent. » mais non ce n’en est pas. Incitée par son geste je relève le regard vers le sien, me laisse absorber par ces iris sombres. Elle cherche à me rassurer et elle y parvient. C’est surprenant mais loin d’être désagréable. Je me sens comprise par Lei, selon elle la simplicité n’est pas une tare. C’est difficile de s’en convaincre quand on est entourée seulement de gens qui paraissent exceptionnels aux yeux du monde. Simple et humble, pour le second c’est peut-être la première fois qu’on me le dit, il faut dire qu’habituellement je joue un peu plus la carte de la fille de star et pour l’humilité on repassera. Mais la jeune actrice voit au delà du masque, pire je n’en porte même pas face à elle. Ça ne semble pas lui déplaire, au contraire, elle s’approche d’avantage, convaincue que j’ai d’autres qualités et je ne peux m’empêcher de sourire juste avant que ses lèvres ne rencontrent les miennes. Je prends par à ce baiser, l’intensifie un peu, passant mes bras autour de son cou en oubliant totalement où nous sommes et qui nous sommes. Bref interlude dans notre échange « Je savais que tu avais bien d’autres talents… » pour avoir réussi à me faire être sincère, me faire retrouver le sourire après avoir abordé ce sujet délicat et pour me faire désormais tourner la tête.

Elle est touchante, elle a beau essayer de me faire croire certaines choses, je vois bien dans son regard qu’elle joue un rôle, et j’ai comme la sensation de réussir à voir à travers ça. J’ignore si c’est qu’elle me laisse la possibilité de lire entre les lignes, oui si c’est moi qui suis particulièrement douée, mais quoi qu’il en soit le résultat est le même, et j’aime ce que j’entrevois. Elle me plait. « Je suis la fille d’une actrice, c’est peut-être du vent. » Je ris un peu et secoue la tête, je suis sûre que ça n’en est pas, je le vois dans ses yeux. Je sais reconnaître un mensonge quand j’en vois un. Mes lèvres ne tardent plus à venir chercher les siennes, la proximité était de rigueur, et c’était inévitable. Le baiser que nous échangeons est plus qu’agréable, il y a longtemps que je n’avais pas eu cette sensation de vérité, de bien-être réel qui n’a rien à voir avec une simple envie passagère. Je ne sais pas bien pourquoi ni comment, je ne compte pas y réfléchir maintenant, je veux juste profiter de ce moment de flottement. Les bras de la jeune femme s’enroulent autour de mon cou et je laisse glisser mes mains à sa taille tendrement. « Je savais que tu avais bien d’autres talents… » dit-elle en faisant naître un large sourire sur mes lèvres. « Et tu n’as encore rien vu… » que j’ajoute dans un petit sourire presque un peu arrogant, mais qui ne l’est en réalité pas du tout. Je l’embrasse à nouveau, lentement, faisant grimper une douce chaleur dans tout mon corps. C’est comme si nous étions pendant un instant hors du temps. « Et si on s’échappait d’ici ? » je lui demande en plongeant mon regard dans le sien. « Y’a trop de monde, et pas que du beau monde. » Clairement pas même. Et même si je sais qu’ici on est à l’abris des paparazzi, peu importe, je préfère encore être vigilante à l’extérieur, mais dans une intimité différente. Nous quittons la soirée sans attendre, et une fois dehors, nous empruntons une rue adjacente pour marcher un peu. « J’avoue que des fois j’aimerai bien ne pas faire partie de ce monde, moi aussi. Pouvoir être libre de faire ce que je veux sans avoir peur des représailles… Pouvoir prendre la main de quelqu’un… l’embrasser au milieu de la rue… » Je joins le geste à la parole, prenant sa main, l’attirant à moi pour l’embrasser au milieu de la rue déserte. Bien sûr, je ne m’attends pas à ce qu’on nous prenne en photo, pas ici, pas maintenant. Et pourtant…

Ma dernière tentative de faire croire Leilani que je joue peut-être un rôle n’en est même pas vraiment une. Face à elle je baisse la garde, me montre sous mon vrai jour sans réellement comprendre ce qui m’y pousse. Sans doute ce sentiment de confiance et celui d’être comprise, tout simplement. Cet interlude d’authenticité n’a pas mis en veille le jeu de séduction qui s’est progressivement installé entre nous, étonnamment il semble même l’alimenter. La brune fait le premier pas en venant m’embrasser et j’accueille positivement son initiative. Là encore pas de faux semblant, ce baiser est vrai, sans artifice, la simple traduction d’une envie mutuelle. Brève pause, je plaisante sur ces fameux talents dont j’ai flairer l’existence, la réponse de Lei me fait rire, j’aime son aplomb. Tout comme j’apprécie le contact de ses lèvres retrouvant les miennes, créant à nouveau une bulle autour de nous, me coupant de cette réalité que je cherche parfois à fuir. D’ailleurs une fuite c’est ce que me propose la jeune femme. Quitter cette soirée, cette foule de gens dont on préfère finalement se tenir loin. Je hoche la tête et lui adresse un sourire malicieux « Qu’est-ce qu’on fait encore là ? ». Je sais très bien que partir tôt d’une soirée comme celle-ci peut faire parler, mais je m’en fous, autant faire abstraction puisque s’inquiéter ne changera rien. La vérité c’est surtout qu’en compagnie de l’actrice je me sens juste bien et que je n’ai pas envie que ça soit gâché par quoi que ce soit. Pourtant être là dehors avec elle c’est en quelque sorte plutôt risqué… Mais je n’y pense pas même pas. Aucun signal d’alerte ne se met en éveil lorsqu’elle parle de son désir parfois de redevenir une anonyme, pouvoir faire ce qu’elle veut sans conséquences, surtout sans que personne ne scrute et commente ses faits et geste. Joueuse elle joint le geste à la parole tirant sur ma main pour m’attirer à elle. Je ne résiste pas, ça me fait rire et prends part à ce nouveau baiser qu’elle m’offre sans aucune retenue. « Et tu comptes m’emmener où comme ça ? » dis-je en reculant légèrement gardant sa main dans la mienne. « Laisse moi deviner, en fait tu es en train de me kidnapper donc tu ne vas rien me dire ? » je la confronte avec mon regard joueur « Sans le savoir c’est peut-être toi qui prends le plus de risque. » j’ajoute plus bas « Après tout je suis une criminelle. ». Je lui vole un baiser rapide qui me laissant sur ma faim en appelle un second.

Je dois dire que ce baiser est au delà de mes espérances. Les lèvres de Terri ont un goût délicat, une douceur plus qu’agréable, et elle est de ces filles qu’on aimerait embrasser jour et nuit. Parce que faut pas se leurrer, toutes les femmes ne sont pas des expertes en ce qui concerne les baisers sensuels. Je n’ose même pas imaginer la gente masculine, les seuls que j’ai dû embrasser c’était pour des tournages, et merci l’angoisse. Je propose à la jolie demoiselle de nous éclipser d’ici, elle a l’air partante, il ne m’en faut pas plus pour prendre la poudre d’escampette, direction la fraicheur et la liberté extérieure. Joueuse, j’attire la jeune femme contre moi pour l’embrasser en plein milieu de la rue, alors que je devrais sans doute être plus vigilante. Tant pis, après tout, j’ai rien à cacher, et si elle prend part à ce baiser, c’est que ça ne la dérange pas non plus que nous soyons vues ensemble. « Et tu comptes m’emmener où comme ça ? » demande-t-elle sans lâcher ma main. Un sourire charmeur étire légèrement mes lèvres, mais je n’ai pas le temps de répondre qu’elle enchaîne déjà. « Laisse moi deviner, en fait tu es en train de me kidnapper donc tu ne vas rien me dire ? Sans le savoir c’est peut-être toi qui prends le plus de risque. » Je ris au début de sa phrase, et finis par arquer un sourcil à la fin. « Ah oui ? » Elle s’approche et glisse à mon oreille qu’elle est une criminelle après tout. Je dis à nouveau, la laisse me voler un baiser, mais je l’approche de moi sans tarder pour l’embrasser avec plus de ferveur qu’un simple baiser volé. « Ce serait pas raisonnable de te ramener chez moi, j’passerai pour une fille facile… à défaut, j’te propose un tour sur la plage… ça te dit ? » Large sourire sur les lèvres, je garde sa main dans la mienne et nous nous dirigeons vers la plage de santa monica à quelques centaines de mètres à peine. Il commence à y avoir plus de monde, et par respect - ou précaution - je lâche la main de Terri, sait-on jamais. Et je fais bien, parce que j’entends déjà mon nom scandé un peu plus loin par un groupe. Merde. Ok bon, je sors le sourire, je fais quelques photos, et c’est plié. Terri reste en retrait, et une fois salué les jeunes gens, je lui fais signe de me suivre. Je prends un passage moins emprunté qui mène directement sur la plage, là où les lumières de la ville ne me trahiront pas. « C’est bon, on est tranquilles. On en était où déjà ? » A nouveau je rapproche son corps du mien, entourant mes bras autour de ce dernier. Sa présence est agréable, je ne vais pas m’en priver…