Tous des abrutis, TOUS [Elliot #3]

Etape supérieure. Il n’est plus question seulement de projection, mais d’expérimentation. Peu à peu la température se réchauffe, nos corps en sont le témoin en première loge. Je fais en sorte qu’elle se sente bien, à l’aise, qu’elle ne laisse pas le stress la guider. Peu importe ce qu’elle fera, je n’attends rien d’elle, je n’ai aucune espérance en ce qui concerne ce moment. Il est juste la continuité logique de notre soirée. J’en ai envie, je sens qu’elle aussi, et c’est pour cette raison que je n’hésite pas une seconde, restant pourtant très douce dans mes mouvements. Je sais me montrer plus sauvage, presque un peu bestiale, mais pas pour une première fois. Je veux qu’elle se sente bien, qu’elle en redemande, je veux qu’elle plane encore, même si ce n’est plus sous l’effet du pétard que nous venons de fumer une petite heure plus tôt. Son corps se tend sous les caresses que je lui prodigue et je continue de l’embrasser. J’entends son souffle devenir erratique, des gémissements se mêlent à ce dernier, et je continue sur ma lancée pour ne surtout pas lui laisser le temps de réfléchir et se dire que ce n’est finalement pas une bonne idée. Ça a toujours été ma crainte quand j’arrivais finalement à me glisser sous les draps en compagnie d’une femme se disant hétéro. Mais Ellen est plus que ça, elle n’est pas comme toutes ces femmes pleines de principes, elle a la curiosité d’un enfant, et si d’apparence elle peut paraître quelqu’un d’un peu fermé, presque un peu dur, qui ne plaisante pas avec le protocole, en réalité il n’en est rien. Preuve en est, nous sommes en train de faire l’amour en présence de stupéfiants ingéré un peu plus tôt. C’est pour dire… A mesure que mes gestes se font plus précis, je sens les barrières de la rouquine tomber une à une, ses caresses ses font elles plus passionnées, et ce n’est clairement pas pour me déplaire. Finalement elle se faufile à son tour entre mes cuisses, tentant sûrement de reproduire les mêmes caresses sur moi que je peux faire sur elle. Il n’ya pas de meilleur apprentissage. Et mes gémissements en sont la preuve. Nos souffles se mêlent, la chaleur grimpe encore d’un cran, et j’accélère mes mouvements quand je la sens venir, ce qui l’empêche totalement de continuer ses caresses. Je souris pour moi-même et aspire son dernier gémissement de plaisir. Mission accomplie. Mais je ne compte pas la laisser là. Alors après avoir simplement embrassé ses lèvres quelques instants, je laisse ces dernières parcourir son corps, sa poitrine, son ventre, et me faufile finalement entre ses cuisses pour un second round. Elle risque de s’en souvenir…

A trop me poser de questions, je vais finir par gâcher le moment et je crois que j’ai pourtant terriblement besoin de lâcher prise, d’arrêter de réfléchir et de comparer le pour et le contre. Ça vient comme ça, sans chercher à calculer quoi que ce soit, alors ça doit se vivre de la même façon. Improviser ma vie est quelque chose que j’ai toujours voulu faire, sans pourtant parvenir à lâcher trop de leste. Aujourd’hui j’en ai l’occasion et je ne vais pas la laisser passer. Après tout, je n’ai plus rien à perdre si ?
Alors c’est moi que je perds dans ses gestes, dans ses caresses, que je trouve étrangement douces et concernées, pour un coup d’un soir. Mais je n’en ferais pas la remarque, pas maintenant et encore moins prendre le risque de tout gâcher.
Me dire que je ne suis pas tout à fait moi-même, et portée par les stupéfiants, me procure sans doute la bonne occasion de me lâcher, et me laisser complètement aller à ce qui se passe, sans avoir à retenir quoi que ce soit. Et c’est de toute façon trop difficile. Mes soupirs de plaisir ne sont pas feints, mes caresses à moi non plus ne sont pas retenues. A cet instant, plus rien autour n’existe.
Comme une enfant, même si un peu plus aguerrie, je reproduis les gestes que j’apprends viscéralement, et ça n’est semble-t-il pas pour lui déplaire étant donné la réaction qu’elle me laisse observer. Caresser une femme n’est pas sorcier, après tout, mon corps fonctionne comme le sien, à moi de savoir en jouer, et ça ne loupe pas. Je n’en suis pas peu fière.
Mais elle a le dernier mot, et sans que je n’ai le temps de retenir quelque pensée, quelque sensation, je me sens venir. Les barrières que je me refuse n’aident pas à contenir ce plaisir que je laisse exploser dans un gémissement. A bout de souffle, elle ne m’épargne pas, au contraire, et descends encore un peu plus au sud, elle a décidé de m’épuiser jusqu’à ce que mort s’en suive ou pas ? Je glisse alors une main délicate dans ses cheveux, dans sa nuque, et accuse ses gestes de soupirs sincères de plaisir. Je lui laisse tout loisir de poursuivre, jusqu’à exploser une seconde fois. Je commence à comprendre les arguments qu’elle a à présenter avec les filles qui lui tournent autour et ne veulent plus la lâcher. « Attends une seconde… » J’ai juste besoin de reprendre mon souffle. Elle s’allonge près de moi, et je reprends les choses à zéro, caresse son épaule, en douceur, puis descend sur sa poitrine alors qu’elle est allongée sur le côté, face à moi. Difficile d’échapper à son regard. Mes doigts se faufilent sur son ventre, puis entre ses cuisses, que je caresse sans retenue, mais néanmoins avec beaucoup d’intention, en scrutant les traits de son visage pour ajuster mes gestes…

Deuxième round, je ne lui ai pas laissé le temps de réfléchir, elle explose, encore, et je jubile, encore. J’adore ça, c’est réellement ce qui me fait aimer ces moments de partage. Donner avant même de recevoir. Je dis pas que j’aime pas recevoir, mais procurer du plaisir à quelqu’un, c’est totalement autre chose, d’autant plus comme quand pour Ellen, il s’agit de la première fois. Elle a du mal à reprendre son souffle et ça m’amuse, enfin elle a plus vingt ans faut peut-être que je fasse gaffe ? Non. Quand même. Enfin quoi qu’il arrive, elle me demande de la laisser respirer, je ne vais pas réenchérir. Pas tout de suite. Je me positionne près d’elle, ma tête reposant sur la paume de ma main, surélevée en appui sur mon coude. Elle reprend du service, délicatement, sa main cherche à combler le manque sur mon corps, je souris, ferme les yeux et me mords même parfois la lèvre inférieure pour lui montrer que j’apprécie ses caresses. Je plonge mon regard dans le sien et me rapproche à nouveau pour l’embrasser, reprenant place au-dessus d’elle, à califourchon. Dans cette position, elle a tout le loisir de glisser sa main entre mes jambes, et je peux la guider en fonction de mes envies, ce que je fais sans avoir peur de la vexer. Je me niche au creux de son cou pour étouffer un minimum mes gémissements lorsque j’arrive enfin au nirvana. C’était plus long, mais c’est pas parce qu’elle est pas douée. « Désolée, je suis gourmande et j’aime bien repousser jusqu’au dernier moment… » C’est une réalité, avec l’expérience j’arrive à faire durer le plaisir, même si je sais que parfois mes partenaires ont l’impression de ne pas y arriver, ce n’est pas vrai, c’est juste moi. Je l’embrasse à nouveau, plus délicatement, et sens les frissons sur sa peau. L’adrénaline qui redescends et la fraicheur qui se fait sentir, d’autant que nos cheveux sont encore mouillés et les serviettes sur lesquelles nous sommes allongées, encore trempées. « Viens, on rentre, je veux pas que tu attrapes froid. » Je me redresse et l’invite à en faire de même. Je lui propose qu’elle aille prendre une douche chaude pendant que je range le salon et notre repas, ce n’est pas négociable, j’habite ici aussi, je dois faire quelques tâches ménagères. Je lui aurai bien proposé de prendre cette douche ensemble mais on va y aller mollo. La soirée se termine simplement, nous nous souhaitons bonne nuit et retrouvons chacune notre chambre, aussi étrange que cela puisse paraître.