trois nuits par semaine. cesar #1

Il disparaissait dans une des pièces, tu ne te posais pas vraiment de questions à cet instant, tu te disais simplement qu'il allait te chercher le médicament. Cependant, c'était une étrange mixture qu'il te servait. Il prit le soin de t'expliquer que c'était plus efficace qu'un cachet, un peu dubitatif, pourtant, tu la buvais. Tu n'avais jamais entendu parler de ce bizarre remède de sorcière, mais tu lui faisais confiance, de toutes façons, qu'est-ce qui pouvait t'arriver ?
Tu la finissais en une grimace, ce n'était pas très bon, c'était acide, probablement le citron. Des choses indescriptibles se passaient dans ton estomac, tu essayais de ne pas trop y penser, vous aviez enfin un moment au calme, un peu plus privilégié. Tu fermais les yeux, profitant de ses petites caresses qu'il te faisait dans les cheveux. Tu ne savais pas si c'était parce que tu étais bourré, mais ça te détendait, t'aurais presque pu t'endormir de manière instantanée. "Oui. Ca va." Tu répondais rapidement, il n'y avait pas vraiment besoin de mots, tu étais apaisé, toi qui, quelques minutes auparavant, été prêt à courir dans tous les sens, ou bien à avoir une nuit bien endiablée. Tu te laissais faire lorsqu'il te tirait doucement vers toi. Ses gestes n'étaient jamais brusques, et c'était ça qui te plaisait. Il était doux, il voulait peut-être te protéger, et, un peu faible, tu te laissais faire, ça ne semblait pas vraiment te déranger.

Il vint chercher tes lippes avec les siennes, et, à nouveau, vous vous échangeâtes un baiser, plus tendre, cette fois-ci, que celui que tu lui avais donné. C'était doux, agréable, tu ne cherchais qu'à le prolonger. Tu ne voulais pas le lâcher, c'était comme si le temps venait de s'arrêter, et tu aurais pu passer une éternité, comme ça, juste à l'embrasser.

Mais il fallait bien que ce moment ait une fin. Avec quelques regrets, tu éloignais ton visage, tu te rassurais en te disant que ce ne serait pas le dernier. Il avait quand même l'esprit un peu contradictoire, Clyde, il te proposait de te reposer, et, en même temps, il voulait te tenter. Toi, heureux comme tu étais, tu n'arrivais pas à t'arrêter de sourire. C'était le bordel dans ta tête, et t'avais ce truc bizarre dans le ventre, était-ce ton corps qui se vengeait de tout l'alcool que tu avais bu, ou bien les milliers de papillons qui se battaient et volaient, tout ça grâce à un baiser.

"Je suis bien, là, avec toi."

Tu étais bien, si bien. Et tu allongeais ton corps sur lui, posant ta tête sur ses jambes, tu n'avais qu'à lever la tête pour te noyer dans ses yeux. Et tu souriais, encore et encore, t'avais beau être bourré, t'étais radieux. Tu riais un petit peu, doucement, tu n'avais jamais été aussi heureux.

"Je veux encore t'embrasser."

C'était trop tentant, tu voulais encore revivre ce moment, le revivre inlassablement. Alors, tu te levais un peu, et tu l'imitais, tu l'embrassais, tout comme il l'avait fait, joueur, parfois, tu venais le taquiner en mordillant sa lèvre inférieure, c'était encore un tendre moment, tu passais tes mains sur sa nuque, les glissais vers son dos, pas d'animosité, pas d'arrière-pensée, seulement un nouveau baiser échangé, et peut-être bien qu'après il se passerait autre chose, mais tu n'y pensais plus, te laissant simplement guider par vos envies.

tu te pinces les lèvres en t'éclipsant un moment. ce n'est pas raisonnable, tu le sais bien. il a bu, et sans doute que tu regrettes, ou qu'il le regrettera demain. ou peut-être pas. tu retiens un petit soupir en récupérant du bicarbonate, bien plus efficace qu'une simple aspirine. tu te mords l'intérieur de la joue en apportant le verre à césar. tu viens l'observes de longues secondes, en t'asseyant à ses côtés. tu le laisses finir le verre malgré l'aspect peu ragoûtant. mais tu te doutes qu'il a trop bu pour poser la moindre question. toi, par contre ... tu retiens un petit soupir en attirant le brun contre toi, tes doigts fourrageant doucement ses cheveux. il est plus calme, césar. tu fermes les yeux un instant, essayes de profiter de ce moment de répit. mais il y a une partie de toi qui ne peux s'en empêcher. et t'en as envie, sans doute trop, de venir poser tes lèvres contre les siennes. et c'est ce que tu termines par faire. pourquoi t'en priver ? tu fermes les yeux un instant, ta main contre sa joue un instant. tu retiens un petit soupir, tu ne devrais pas. et, au fond, tu t'en fiches bien qu'il soit plus jeune, césar. il est majeur, c'est ce qui compte. mais il a bu, et t'es bien placé pour savoir que la boisson, parfois, ça fait faire n'importe quoi. et tu ne veux pas qu'il fasse n'importe pas. j'suis bien, là, avec toi. tu hoches la tête et le laisses venir poser sa tête au niveau de tes cuisses. tu viens enfoncer ton dos dans le canapé et retiens un léger soupir en continuant de jouer avec ses mèches brune, les écartant un peu de son visage, presque distraitement. peut-être que dans d'autres circonstances, tu aurais pu lui souffler qu'il est beau, comme ça. tu te mords l'intérieur de la joue à ses pensées et te contentes d'esquisser un petit sourire en l'observant.

je veux encore t'embrasser. un rire t'échappe et tu fermes les yeux quand il revient poser ses lèvres contre les tiennes. tu glisses une main dans son dos pour le stabiliser et souffles contre ses lippes quand tu sens ses dents. tu te redresses à peine, de quoi laisser ses mains glisser dans ton dos. tu réponds doucement à son baiser, avant de venir le prolonger un peu. et c'est de ta faute, t'es trop gourmand au fond. tu termines par poser ton front contre le sien quelques secondes, avant de relever un peu la tête. il ne faut pas abuser des bonnes choses. tu souffles doucement, esquissant un sourire. surtout quand il a bu. tu ne penses pas ? tu demandes avec un petit rire. et cette fois pas question que tu viennes initier quoi que ce soit. tu viens écarter une mèche brune du visage de césar, venant la coincer derrière son oreille. t'as besoin de dormir. ça ira mieux demain. tu ajoutes en faisant référence à son état. enfin, t'es pas certain que la gueule de bois, ce soit mieux. tu veux prendre une douche ? manger quelque chose ? ok, là t'es peut-être trop dans le rôle du paternel protecteur. tu réfléchis un instant. sans doute qu'il va dormir dans la chambre des filles qui, au final, est assez neutre quand on la voit comme ça. pas que ça te dérangerait, qu'il rejoigne tes propres draps, mais bon. ce ne serait sans doute pas très responsable de ta part. je peux te prêter des vêtements pour dormir. tu ajoutes finalement. c'est sans doute mieux comme ça. et qui sait ce qui adviendra demain matin.

C'est toute une aura de bien-être qui semblait vous entourer tout entiers. Vous ne vous souciez pas de ce qui pouvait se passer, et pourtant, il y avait cette petite retenue, car vous saviez très bien que ça pouvait déraper.
Y'avait cette espèce de magie qui se créait, ces instants incroyables que tu partageais, avec Clyde, dans ses bras, contre ses lèvres. Ce n'était rien de plus que de la tendresse, et quelque chose en vous était né.
Tu faisais une petite moue, des yeux de chien battu, lorsqu'il t'annonçait qu'il fallait arrêter. Il ne fallait pas abuser des bonnes choses, tu le savais bien, mais celle-ci, tu avais bien du mal à t'en passer, t'avais des milliers de papillons qui, dans ton ventre, se bousculaient. Clyde, lui, donnait l'impression d'être plus raisonnable, et tu avais bien du mal à savoir à quoi il pensait. Tu acquiesçais, te redressais, il te posait tout un tas de questions, et ça te faisait sourire, ça te faisait rire légèrement. Un vrai papa poule, ça, tu l'avais facilement deviné. Mais ça te faisait plaisir, au fond, que cet homme soit aux petits soins avec toi, qu'il se soucie de ton état. T'avais tout ton cœur qui se réchauffait, rien qu'en repensant à toutes ces intentions. T'avais l'air d'un idiot, mais tu souriais un peu dans le vide, tu te remémorais chaque instant de cette soirée, tu étais fier, si fier, d'avoir réussi à avancer.


"Je me laverais demain, mais t'as raison, il vaut mieux que j'dorme, j'suis crevé, encore quelques minutes, et je serais incapable de me lever." Tu riais doucement, mais c'était bien vrai.

Tu attendais qu'il se lève, sans doute pour t'apporter un vêtement pour la nuit, et tu le suivais, titubant encore un peu. Il t'avait bien proposé à manger, mais tu savais qu'il valait mieux éviter. C'est fou. Pourquoi ne parvenais-tu jamais à retenir la leçon ? Pourquoi ne savais-tu pas t'arrêter ? Il te donnait un t-shirt à lui, et s'éclipsait dans sa chambre, après t'avoir montré ton lit. Tu enfilais le dit-vêtement, presque déçu qu'il ne t'aille pas trop grand. Mais ça avait son odeur, alors ça te suffisait, tu étais content.

Tu te glissais dans le lit, tu étais fatigué, mais en même temps, tout ton corps trépignait d'excitation. T'avais encore du mal à te rendre compte de tout ce qui s'était passé, pendant la soirée. T'avais du mal à réfléchir, tout s'embrouillait. T'avais du mal à dormir, tant tu pensais.

Et enfin, tu te laissais tomber dans les bras de Morphée, une fois que la fatigue avait su dépasser ce reste d'adrénaline. Tu n'avais pas bien rêvé, et tes rêves étaient plutôt mauvais, la faute à l'alcool, ça, tu le savais. Plusieurs fois, tu t'étais levé, ton ventre te faisait souffrir, qu'est-ce que tu t'en voulais.

Et, à chaque fois, tu passais devant cette porte, devant sa chambre, plusieurs fois, tes doigts frôlaient la poignée, tu te mordais les lèvres, tu brûlais d'envie d'y rentrer. De nombreuses fois, tu laissais tomber, tu n'osais peut-être pas, il était fatigué, lui aussi, tu ne voulais vraiment pas déranger.

Mais cette fois-là, cette ultime fois, où, les pensées bien trop brouillées, tu t'étais levé, tu décidais enfin de te lancer, et, dans le plus grand des silences, tu baissais la poignée, tu poussais la porte, tu entrais, à pas feutrés, pour ne surtout pas le réveiller.

T'approchant de son lit, tu tirais doucement la couverture, et tu te glissais à l'intérieur, tu te blottissais contre son corps. Tu ne cherchais rien d'autre que ce réconfort, que ce sentiment de sécurité qu'il réussissait à t'apporter. Lentement, tu parvenais enfin à dormir, sans te faire réveiller par tes maux de ventre, ou tes angoissantes pensées.