Wine and flowers (Jayley#1)

Il y a plusieurs jours Jay est partie à San Francisco afin de voir son père à qui il ne restait plus que quelques jours à vivre. Elle est restée là-bas jusqu’au moment de l’enterrement et rentre à la maison aujourd’hui. J’ai pris mon après-midi, c’est assez rare surtout en ce moment mais je crois que c’est un effort que je dois faire afin de l’accueillir au mieux et être là pour elle. Même si nous en avons peu parlé, je connais l’histoire avec son père ou plus exactement le manque d’histoire. Elle l’a connu il y a seulement cinq ans de cela, ils n’ont jamais vraiment eu de contact et elle nourrit une profonde rancœur à son égard vis à vis de sa mère. Mais il reste son géniteur comme elle l’appelle et je comprends qu’elle ai eu envie de le voir une dernière fois pour des adieux en bonne et due forme. J’ai proposé de l’accompagner si elle le souhaitait, mais elle a décliner l’offre, c’est un truc entre elle et lui. C’est maintenant que je dois me montrer présente, l’aider à penser à autre chose après ces jours qui ont due être difficiles. Et c’est uniquement parce que j’aime infiniment ma femme que j’ai passé la première partie de mon après-midi à faire des courses. Je déteste ça… la livraison à domicile est mon amie, sauf qu’en l’occurrence aucun service ne me proposait un délai de livraison assez rapide à mon goût. J’ai prévu de cuisiner pour Jaymes et comme ce n’est pas franchement un domaine dans lequel j’excelle vaut mieux que je m’y prenne assez tôt histoire de changer de plan si ça s’avère être une catastrophe. J’ai même poussé le vice jusqu’à lui acheter des fleurs. Je sais, je suis la femme parfaite. Ou presque. J’essaye vraiment, c’est la moitié du chemin de fait, non ?
Le temps file beaucoup trop vite à mon goût et celui de mes capacités culinaires. Faut dire que je m’applique, même si je ne fais pas de la grande cuisine, au moins la faire bien. Au final je suis plutôt contente de moi, et j’espère vraiment que Jay ne va pas me dire ce soir qu’elle n’a pas faim… ouais j’aurai les boules. Elle ne devrait plus trop tarder à arriver, mais tout est près, surtout le vin. Je la connais bien, elle ne va pas cracher sur un bon verre surtout après ces quelques jours forts en émotions. Petit coup d’œil sur l’heure, timing parfait pour passer un ou deux coups de fil avant qu’elle arrive. Je suis encore dans mon bureau en train de rédiger un mail quand j’entends du bruit dans l’entrée, je ferme mon ordinateur. Je me dirige vers le salon, trouve Jay en train de poser ses affaires, la voir me fait sourire instantanément. Je m’approche « Bonsoir jolie blonde. » son regard se pose sur le bouquet de fleurs sur la table, je souris un peu plus « Avant que tu ne poses la question, non je ne suis pas malade. » comblant la distance entre nous je dépose un baiser sur ses lèvres « Juste très contente que tu sois là. ». De nous deux je suis souvent celle qui s’absente et c’est très différent pour moi d’être celle qui reste à la maison, dors seule dans notre lit en essayant de garder notre règle du “ pas de boulot dans la chambre “. « Tu as fait bon voyage ? » demandé-je en me dirigeant vers la cuisine pour nous servir du vin. Revenant vers elle je lui tends un verre « Je me suis dit que tu aurais besoin de ça. ».

Ces deux dernières semaines ont été éprouvantes. Revoir mon père sur son lit d’hôpital, apprendre qu’il menait une double vie, rencontrer son autre femme, savoir qu’il avait un fils. J’aurai aimé que Bailey soit là près de moi pour m’aider, me soutenir. Mais elle avait du boulot et ça aurait été trop compliqué de décrocher deux semaines. Alors je suis restée seule dans cette chambre d’hôtel, et j’ai assisté à cet enterrement, cette cérémonie pour un homme rempli de secrets, que je ne connaissais que très peu. J’ai rencontré mon demi-frère, appris que la femme de mon père m’avait prise pour sa maîtresse. Ironie. Cette femme, Lennon, avait l’air complètement abasourdie à la lecture de la lettre laissée par son mari. Ce connard n’a même pas eu le courage de parler à sa femme de son vivant, il a préféré lui écrire une lettre. En voilà un qui n’avait définitivement pas de couilles. La lecture du testament de mon père m’a surprise, je ne m’attendais pas à ce qu’il me lègue quoi que ce soit, et c’est de son entreprise que j’ai hérité, cette boîte sur-côtée, qu’il a battit de toute pièce à Los Angeles, bien avant ma naissance. C’est irréel. Ce jour là, j’ai proposé à Lennon et Wyatt de venir passer quelques jours, quelques semaines à Los Angeles, pour changer un peu d’air. Je leur ai proposé surtout de venir chez moi, chez nous. Evidemment, je n’ai pas parlé de Bailey comme étant une femme, j’ignore pourquoi, peut-être la rigidité apparente de Lennon…

Me voilà de retour au bercail, et l’odeur de la maison lorsque j’ouvre la porte me fait un bien fou. « Je suis rentrée ! » Je referme la porte derrière moi. Je sais que Bailey est là, déjà parce qu’elle me l’avait promis, mais aussi et surtout parce que la porte n’était pas fermée à clé, et que ça sent la bouffe. Ça éveille d’ailleurs mes papilles. « Bonsoir jolie blonde. » La voix de mon épouse me fait immédiatement sourire et je pose sur elle mon regard, juste après avoir bugué sur le bouquet de fleurs se trouvant sur la table dressée. « Avant que tu ne poses la question, non je ne suis pas malade. Juste très contente que tu sois là. » C’est vrai que ce n’est pas le genre de chose habituelle chez Bailey, le romantisme, les fleurs, les repas aux chandelles. « Rendez-moi ma femme… » Je ris un peu et me love dans ses bras, embrassant ces lèvres dont j’ai rêvé pendant deux longues semaines. « Tu as fait bon voyage ? » Je hoche la tête et m’écarte d’elle pour retirer ma veste et mes chaussures. « Oui, c’était pas si long. » San Francisco, c’est pas New York. « Je me suis dit que tu aurais besoin de ça. » dit-elle en me tendant un verre de vin, alors qu’un large sourire étire mes lèvres. « Toi tu sais comment me parler. Je sais pourquoi je t’ai épousée. » Je ris un peu, récupère le verre, trinque avec elle, bois une gorgée et me rapproche d’elle, entourant mon bras libre autour de son cou. « Tu m’as manqué. Ça a été toi ? C’est pas souvent que c’est toi qui te retrouve seule à la maison… »

Elle est rentrée, mettant fin à mes quinze jours de solitude. Jaymes m’a manqué, mais malgré cela je pense que cet éloignement, un peu forcé par le cours des choses, m’a fait du bien. La preuve, j’avais à cœur que son retour lui soit des plus agréables, bousculant même un peu mes habitudes. Repas préparé pour elle, fleurs sur la table, et surtout du temps libre à passer en sa compagnie. Elle plaisante sur ce qui pourrait apparaître comme une sorte de miracle, au point que je ne sois plus moi, je souris en coin « La rançon est très élevée. ». Retrouver ses lèvres est un véritable bonheur, partagé si j’en crois la petite lueur dans le regard de ma chère et tendre. Banalité d’usage, je l’interroge sur son voyage, San Francisco ce n’est pas l’autre bout du pays et encore moins du monde, mais il suffit d’un passager pénible dans l’avion… genre un gamin, pour que le voyage devienne une réelle épreuve. Quoi qu’il en soit, Jay a mérité son verre de vin, parce que ce qu’elle a vécu durant ces deux dernières semaines a été éprouvant pour elle. Forcément je fais mouche avec ma petite attention « Nous savons toutes les deux que l’alcool est la raison pour laquelle tu m’as épousé. » plaisanté-je, sous-entendant qu’autrement je n’aurais pas eu la moindre chance. Et pourtant, je l’ai eu. Nous trinquons, elle passe son bras autour de mon cou, c’est bon de la retrouver et pourvoir l’avoir si proche. Je hoche la tête tout en avalant ma gorgé de vin « Ça va. La maison n’a pas pris feu et il n’y a pas eu de dégâts des eaux. » répliqué-je avec humour « Toi aussi tu m’as manqué. Elle est bizarre cette maison quand tu n’y es pas. » je caresse sa hanche, ma main remontant dans son dos « C’était pas trop dur ? » demandé-je avec un petite moue « Devoir te passer de mon corps de rêve. » ajouté-je en arquant un sourcil avant de boire une nouvelle gorgée de vin. « Plus sérieusement… Ça va ? » je penche légèrement la tête, mon regard ancré dans le sien « Ça s’annonce comment avec la veuve de ton père ? Elle va t’emmerder pour l’entreprise ? ». La situation est pour le moins délicate, Jaymes ayant hérité du business paternel contre toute attente. « En tout cas le statut de patronne te rend encore plus sexy, tu le sais ça ? » je me rapproche pour l’embrasser un peu plus longuement. « Si le poste d’assistante qui passe sous le bureau est libre… n’hésite pas à m’appeler. » je souris contre ses lèvres puis recule « Enfin faut que le bureau soit assez haut, et grand. Avec mes problèmes de dos… » j’ai eu un lumbago une fois, je considère ça comme étant quelque chose de potentiellement récurrent. On ne sait jamais, mieux vaut prévenir que guérir.

Je la taquine en lui demandant où se trouve ma femme, parce que tout ça ne lui ressemble pas, mais je crois comprendre qu’elle est heureuse de me retrouver, pas qu’elle a quelque chose à se faire pardonner. « La rançon est très élevée. » Je ris, amusée, et viens me serrer tout contre elle, comme si j’avais presque oublié l’odeur de sa peau, le goût de ses lèvres. « Nous savons toutes les deux que l’alcool est la raison pour laquelle tu m’as épousé. » J’arque un sourcil sous sa plaisanterie. « Oui, heureusement que tu as réussi à me faire boire le jour où tu m’as passé la bague au doigt. J’hésitais fermement à faire demi-tour… » Tout le monde sait que c’est faux, et que même si je l’ai faite mariner un bon moment, je ne me suis jamais forcée, et mes sentiments ont été grandissants. Aujourd’hui encore j’ai la sensation de l’aimer plus qu’au premier jour. Je lui demande quand même si ça a été, toute seule ici. « Ça va. La maison n’a pas pris feu et il n’y a pas eu de dégâts des eaux. Toi aussi tu m’as manqué. Elle est bizarre cette maison quand tu n’y es pas. » J’aime l’entendre dire ce genre de chose. Il faut dire que ma femme n’est pas ce qu’on fait de plus romantique, mais je m’y suis habituée, j’aime aussi ce côté là d’elle, et ça me fait aimer davantage les petits gestes qu’elle fait de temps en temps, comme ce soir. « C’était pas trop dur ? Devoir te passer de mon corps de rêve. » Je ris à ses bêtises, comme depuis toujours. L’humour a été sa meilleure arme pour me séduire. « Si, très. Et le lit de la chambre d’hôtel était grand, et froid sans toi… » Je pourrai pousser le vice en lui disant que j’ai une fois ou deux réchauffé les draps en pensant à elle mais je m’abstiens pour le moment. « Plus sérieusement… Ça va ? Ça s’annonce comment avec la veuve de ton père ? Elle va t’emmerder pour l’entreprise ? » Je hausse sensiblement les épaules. « C’était une épreuve difficile à passer, même si je le connaissais pas, ça restait mon père, avec toutes les crasses qu’il a faites. Et sa veuve, mon dieu la pauvre, à apprendre la double vie de son mari par une lettre une fois parti. Quel lâche. » Je soupire un peu avant de reprendre. « Et non, elle va pas me faire chier, même si moi ça m’emmerde un peu, plus pour mon frère que pour elle. Mais elle a dit qu’elle s’y plierait. » Elle n’a pas vraiment le choix de toute manière. « En tout cas le statut de patronne te rend encore plus sexy, tu le sais ça ? Si le poste d’assistante qui passe sous le bureau est libre… n’hésite pas à m’appeler. Enfin faut que le bureau soit assez haut, et grand. Avec mes problèmes de dos… » Je glousse face à ses âneries. C’est exactement ce dont j’avais besoin, et c’est exactement pour ça que je l’appelais régulièrement, pas vraiment pour lui raconter mes journées, mais plus pour qu’elle apaise mon esprit avant de pouvoir m’endormir. Bailey a toujours eu un effet positif sur moi, sans que je ne comprenne trop pourquoi. « Le bureau a l’air assez grand sur les photos. Et je n’ai pas l’intention de me taper mon assistante. Par contre, si la femme de la patronne veut venir faire un tour sous ou sur le bureau, je dis pas non. ‘Parait qu’elle est sexy… » Je laisse glisser mes mains sur son corps que je connais par coeur et que j’aime tant, avant de venir l’embrasser. « J’ai faim. De toi, mais pas seulement. Tu nous as préparé quoi ? »

C’est sans doute paradoxal parce que mon boulot peut m’amener à partir parfois plusieurs jours, mais je crois que je ne suis pas faite pour vivre loin de Jaymes. Ou plus exactement qu’elle soit loin de moi. C’est très différent d’être celle qui reste, et comme ça ne m’arrive jamais j’avais du mal à me faire une idée de ce que ça représente. Quand je pars pour des raisons professionnelles c’est différent, j’ai la tête dans le boulot et si le soir venu je ressens le manque de l’avoir à mes côtés je sais que je la retrouverais chez nous. Nos rôles inversés pendant son absence m’on fait prendre conscience à quel point elle peut me manquer quand elle n’est pas là, pas chez nous. Mon attitude, cet accueil, je crois qu’il est difficile de passer à côté de ma joie de la retrouver. Le romantisme n’a jamais trop été mon truc, mais là je me suis bien volontiers laisser aller à quelques petites attentions particulières. Je masque le tout avec mon humour, mais Jay n’est pas dupe, elle me connaît. « Ah ! On est d’accord que c’est un problème, ça… les lits trop grands et trop froids. » répliqué-je à la remarque faite par ma femme « Le notre est immense quand il est à moitié vide. ». Mais assez parlé literie et sous-entendus retrouvailles sous la couette, je m’enquiers de savoir comment se sont passées les épreuves qu’à due traverser Jay. Evidemment ça n’était pas simple, quand bien même elle ne portait pas son géniteur dans son cœur, c’est une page qui se tourne. La situation en elle-même était très compliquée, tout ne pouvait pas se passer comme si ce n’était rien. Je prends la température en ce qui concerne la veuve éplorée, histoire de savoir si je dois m’attendre à ce que l’on doive faire face à des emmerdes de sa part. Mais malgré le choc de la succession de Jaymes à la tête de l’entreprise paternel, l’épouse en deuil n’a a priori pas l’intention de faire de vagues. « Tant mieux. » dis-je avec le sourire avant de souligner à quel point le nouveau statut de ma magnifique femme peut être excitant. Je l’ai dit… elle m’a manqué. Vraiment manqué.
Elle rentre dans mon jeu, bon public et je l’aime aussi pour ça, il faut me suivre et endurer mes conneries, ce n’est pas une mince affaire. Regard pétillant, sourire charmeur, j’accueille son invitation avec un intérêt non dissimulé « Ah oui ? Elle trouvera le temps dans son agenda pour passer faire un tour alors. » rien de mégalo à parler de soi à la troisième personne, ça sonne mieux, non ? Je ne boude pas mon plaisir de sentir ses mains parcourir mon corps, peut-être ne va-t-on pas passer à table tout de suite… ou pas à la même table. Je réponds à son baiser avec envie et affiche un sourire en coin quand elle déclare avoir faim de moi. Mais pas que. Elle a également l’appétit ouvert, littéralement c’est son estomac qui réclame. J’en suis ravie, c’est la preuve que je n’ai pas cuisiné pour rien. Reculant légèrement je tire sur mon haut pour regarder dessous « Hum… je pense que ça devrait te plaire. » relevant le regard je joue les étonnées « Ah d’abord, l’autre préparation. » je hausse les épaules « Pas de spoiler my love. » dis-je en déposant un rapide baiser sur ses lèvres avant de m’éloigner vers la cuisine « Si madame veut bien s’installer à table. » l’invité-je en allant chercher de quoi nous rassasier, au moins une partie de notre appétit. Déposant le plat sur la table, je laisse Jaymes découvrir cette nouvelle attention de ma part « C’est pas le truc le plus compliqué dans ce que tu aimes, j’ai pas voulu mettre la barre trop haute. » je hausse les épaules « Je tenais à ma réussite au niveau pas “d’incendie de la maison…“ ».

Taquines l’une envers l’autre, joueuses et mutines, notre couple a toujours vibré sous une dominante joyeuse. Il arrive parfois quelques jours d’assombrie, mais cette étincelle - du moins en ce qui me concerne - a toujours été présente lorsque je la regarde, lorsqu’elle me fait rire. J’avais hâte de la retrouver. « Ah oui ? Elle trouvera le temps dans son agenda pour passer faire un tour alors. » J’arque un sourcil, charmeuse, heureuse de l’entendre me dire qu’elle viendra me voir dans mon nouveau boulot. Comme un petit pansement sur mes craintes, mes doutes, comme si en une simple phrase elle me rassurait sans même en avoir conscience. Je commence cependant à avoir faim, d’elle certes mais pas seulement, et je lui fais savoir. Je la regarde tirer sur son t-shirt pour jeter un oeil à ce qu’il renferme. « Hum… je pense que ça devrait te plaire. » Je m’avance un peu, l’air curieux, cherchant à voir moi aussi ce que cache son vêtement, mais elle me ferme la porte au nez. Frustration. « Ah d’abord, l’autre préparation. Pas de spoiler my love. » Je soupire après qu’elle ait déposé un baiser sur mes lèvres. « C’est pas bien de jouer avec mes nerfs comme ça ! » Je lui adresse cependant un petit sourire complice, et m’installe à table sans broncher puisque c’est ce qu’elle me somme de faire. Je la regarde déposer le plat sur la table, comme une vraie petite chef cuisto. « C’est pas le truc le plus compliqué dans ce que tu aimes, j’ai pas voulu mettre la barre trop haute. Je tenais à ma réussite au niveau pas “d’incendie de la maison…“ » Je ris un peu, amusée à sa manière de se dévaloriser plutôt mignonne. « Arrête, je suis sûre que c’est très bon, et peut-être que si tu avais un peu plus confiance en tes talents de cuisinière, j’aurai droit à des petits plats plus souvent. Hein coach ? » Ça m’amuse de l’appeler coach quand je suis celle qui lui donne des ‘conseils’ sur son manque parfois de confiance en elle. Parce qu’elle est du genre à prôner le ‘faites ce que je dis, et pas ce que je fais’. Je connais ma femme, mais je l’aime aussi pour ça. Je découvre alors le plat et j’ai directement des coeurs dans les yeux. « Un risotto aux champignons ? Mais c’est pas simple à faire ça chérie ! Merci ! » Je me redresse pour venir quérir ses lèvres et me rassieds, tendant mon assiette vers elle avec un appétit certain. « Mais faut pas que je mange trop si je veux de la place pour le dessert. » Je fais mine qu’il n’y a aucun sous entendu là dessous. Même si c’est faux.

Evidemment que je vais rendre visite à Jay sur son nouveau lieu de travail. Hors de question de laisser à quiconque pensé qu’elle soit éventuellement libre. C’est un terrain conquis et c’est mon drapeau qui flotte dessus, j’ai déjà bien assez peur qu’elle se rende compte à quel point elle est beaucoup trop bien pour moi, pour laisser en plus de cela d’éventuels vautours lui tourner autour. Et puis je sens que ça lui fait plaisir, elle veut m’avoir plus auprès d’elle, je peine à me le rentrer dans le crâne, réminiscence de mon égoïsme latent je suppose. Noyée dans la masse de ma fratrie nombreuse, je me suis recentrée sur moi plutôt que d’acquérir les valeurs de partages et d’altruisme qui sont censées prendre le dessus dans ce genre de contexte. Encore une preuve que chacun est différent. Quoi qu’il en soit, aujourd’hui j’ai fait des efforts, ça n’a même pas été bien difficile, je n’ai pas eu trop à me forcer à vouloir faire plaisir à ma femme et son sourire est la plus belle de mes récompenses. Ça et la suite de nos retrouvailles, je ne vais pas mentir. D’ailleurs je joue sur cette corde sensible, faisant mine d’un teasing à ce qui l’attend pour la frustrer ensuite. Elle me connaît bien, j’aime jouer avec ses nerfs dans ces moments là, mais elle n’est pas en reste non plus. D’ailleurs elle est bien plus forte que moi à ce jeu ci… enfin elle est bien plus forte que loi d’une manière globale de toute façon. Le talent culinaire n’y échappe pas, je prends d’ailleurs bien soin de la prévenir que j’ai préparer ce plat avec amour certes mais sans prétention, veillant à rester dans les clous niveau sécurité. Jaymes voit clair dans mon jeu, elle connaît mon petit travers, ce manque de confiance que j’ai en moi, jolie imposture pour la coach que je suis répétant à mes clients qu’ils doivent croire en eux. Je suis un paradoxe, c’est pas nouveau. Je crois déceler comme une requête dans sa remarque, je souris « Tu aimerais ça ? » que je mette un peu plus les pieds en cuisine, pas juste pour venir la troubler quand c’est elle qui nous prépare un petit quelque chose.
Le suspens prend fin, autant pour elle que pour moi. Je crois que j’ai fait mouche si je m’en réfère à son regard brillant d’envie pour le plat et de reconnaissance à mon égard. Un large sourire étire mes lèvres alors qu’elle vient m’embrasser, putain elle sait faire battre mon cœur cette blonde je vous le dis. « Le plus dur c’était de chasser les champignons. Ça cavale ces trucs là… j’espère qu’ils sont pas vénéneux. » glissé-je avec humour tout en faisant le service. J’adresse à ma moitié un regard lourd de sens quand elle fait référence au dessert « Oh je suis sûre que tu lui trouveras une petite place. Il est très digeste. » sourire entendu je me penche un peu plus au dessus de la table, laissant un aperçu de ce que je n’ai pas voulu qu’elle voit plus tôt « Vraiment très digeste. ». Le service fait je m’assoies à mon tour, voilà le moment de vérité « Bon appétit. » je laisse Jay commencer sa dégustation, attentive à sa réaction. Lorsqu’elle regarde dans ma direction, se sentant probablement observée, je hausse les épaules « J’attends de voir si tu meurs empoisonnée ou si je peux manger. » déclaré-je, taquine.

« Tu aimerais ça ? » demande-t-elle lorsque je lui fais comprendre que oui, j’aimerai parfois qu’elle traîne dans la cuisine pas seulement pour me déconcentrer lorsque je nous fais à manger. Parfois j’aimerai aussi me reposer sur elle, la laisser faire, et pourquoi pas la déconcentrer à mon tour. Je hoche la tête en souriant. Je ne m’étais pas rendu compte que je pouvais bien avoir envie qu’elle prenne le relais elle aussi de temps en temps, ne pas avoir à toujours tout prendre en main de moi-même. Je découvre d’ailleurs son plat avec enthousiasme. « Le plus dur c’était de chasser les champignons. Ça cavale ces trucs là… j’espère qu’ils sont pas vénéneux. » J’éclate de rire le plus naturellement du monde. L’humour est une grande partie - pour ainsi dire la plus présente - du charme de Bailey. C’est ce qui m’a fait craquer pour elle, et j’aime le fait qu’elle continue de me faire rire chaque jour, dans presque toutes les circonstances. Je suis un public acquis pour elle, elle le sait, elle en joue, mais je suis loin de m’en plaindre, bien au contraire. Je laisse traîner un petit sous-entendu concernant le dessert, et m’amuse de voir le sourire de ma femme s’étirer. « Oh je suis sûre que tu lui trouveras une petite place. Il est très digeste. » Sans plus tarder, elle se penche pour me laisser entrevoir son décolleté et la lingerie qui se cache en dessous, lingerie que je ne crois pas connaître d’ailleurs. Aurait-elle fait des emplettes pour m’offrir une vue aussi magnifique ce soir ? Mes yeux pétillent de malice et d’envie, mais elle se redresse bien trop tôt. « Vraiment très digeste. » « C’est tout ? » Je m’insurge légèrement, ajoutant une petite moue déçue à cet avant-goût qui ne m’a pourtant pas déçue le moins du monde. Elle me souhaite bon appétit et j’en fais de même, commençant une première bouchée avec envie. Je sens pourtant le regard de ma femme vrillé sur moi, et relève vite les yeux dans sa direction, comme pour lui demander si quelque chose ne va pas. « J’attends de voir si tu meurs empoisonnée ou si je peux manger. » Je ris à nouveau, pleine de gratitude d’avoir une femme aussi taquine, qui me permet de ne pas rester bloquée sur toutes ces choses qui pourraient ternir mon quotidien. Là, je ne pense plus à Lennon, plus à ce passé qui me ramène à elle, cette attirance inassouvie. Je suis simplement là, avec la femme que j’aime, et j’en profite un maximum. « Je pense que tu peux je… » Je stoppe net ma phrase et fais mine de tomber dans les pommes sous le regard amusé de Bailey, avant de rire toutes les deux. « Effectivement ils ont un petit goût de vénéneux. » Son regard change sensiblement, comme si un doute venait l’habiter. Ce n’est pas la première fois que je vois se regard dans ses yeux, elle a tellement l’habitude de se dénigrer, d’avoir peur de mal faire, même si elle camoufle tout sous l’humour. « Je plaisante, c’est divin. J’aime quand tu cuisines. » Je lui adresse un regard amoureux, et un sourire qui en dit long.

J’ai toujours gardé à l’esprit que je ne devais pas prendre Jaymes pour acquise, parfois peut-être un peu trop, me noyant dans la crainte de mal faire les chose ou de ne tout simplement pas être à la hauteur de ses attentes. Je les fabules peut-être, ces fameuses attentes, car elle n’en a jamais formulé de réellement irréalisables, mais je suis du genre à me noyer dans un verre d’eau. Ça a toujours été comme ça, c’est mon talon d’achille, ce sentiment de ne jamais être assez. C’est pour cela que j’aime aider les autres à devenir la meilleure version d’eux même, de s’accorder à leurs envies pour s’épanouir, car je sais ce que c’est de ne jamais vraiment y parvenir. Les cordonniers sont les plus mal chaussés, c’est bien ce que l’on dit, non ? Alors concernant Jaymes j’oscille toujours entre la profonde fierté d’être la femme qu’elle a épousé, et cette incertitude de continuer à la rendre heureuse. La preuve je cuisine rarement, de peur de la décevoir et finalement elle aimerait que je le fasse plus souvent, j’ai des lacunes je le sais et j’essaye de les combler mais parfois c’est épuisant. Mais je suis contente de voir que je marque des points avec mes attentions, le choix du plat, un de ses favoris, faisant son petit effet. Je ponctue le moment de mon intarissable humour, j’aime tellement entendre le rire de Jay, voir ses yeux pétiller d’amusement, c’est là ma meilleure arme, je le sais. Enfin ça et puis quelques autres atouts dont je dispose auxquels ma moitié n’est pas insensible. On dit bien qu’une femme qui rit est moitié acquise, l’autre s’obtient forcément par autre chose. Et ce petit plus je lui en donne un bref aperçu, dont je décèle qu’elle a l’air de l’apprécier.
Mais avant de passer au dessert c’est mon expérience culinaire qui va passer l’épreuve ultime du verdict de mon épouse. Je scrute sa réaction, sans discrétion aucune et masque cette petite marque de manque de confiance en moi par un trait d’esprit, encore un. Jaymes rit de mes bêtises, entre dans le jeu, me faisant rire à mon tour « Ils auraient dû te choisir pour jouer dans Batman… tu meurs beaucoup mieux que Marion Cotillard. ». Mon amusement retombe un peu quand elle poursuit sur le goût vénéneux des champignons. Est-ce une manière déguisée de me faire comprendre qu’un truc ne va pas ? Ok y’a pas mort d’homme, ce n’est pas grave et tout ne peut pas être parfait mais j’aurais bien aimé au moins m’en rapprocher. Pour elle. Jaymes n’est pas dupe et mon regard me trahit. Foutu traitre ! C’est toujours comme ça qu’elle me grille. Un sourire étire de nouveau mes lèvres sitôt qu’elle me rassure, m’offrant un regard empli de tendresse et de gratitude. « Je vais essayer de m’y mettre un peu plus… mais promets moi de ne pas m’offrir de livre de cuisine à Noël. » dis-je avec le sourire, prête à me tenir à cet engagement. Je me mets à manger moi aussi, ça serait le comble que je mange froid. C’est vrai, c’est pas si mal, je m’en suis bien sortie. Le repas se déroule sans encombre, sans empoisonnement, et une fois les assiettes définitivement vidées je m’occupe de débarrasser la table. Joueuse j’adresse à Jay quelques regards en coin, la frôle, me penche plus que nécessaire pour finir par lui glisser à l’oreille en récupérant la bouteille de vin « Dessert ou dessert ? ».

« Ils auraient dû te choisir pour jouer dans Batman… tu meurs beaucoup mieux que Marion Cotillard. » Je fais un signe comme si c’était évident, et surjoue un espèce de salut théâtral. Le clown ici, c’est plutôt Bailey, c’est elle qui m’a toujours fait rire, alors quand j’y arrive aussi à mon tour, je ne suis pas peu fière. Les rires que je provoque chez elle sont comme des petites victoires. Je continue sur le ton de l’humour mais ma blague ne la fait cette fois pas rire, et je dois me rattraper aux branches pour ne pas qu’elle imagine que je n’aime pas ce qu’elle a préparé. C’est sans doute le plus gros point noir de ma femme, son manque de confiance en elle. Il n’a pas l’air si prononcé avec les autres, mais avec moi, c’est comme s’il était exacerbé. Peut-être parce que je la connais mieux que personne ? « Je vais essayer de m’y mettre un peu plus… mais promets moi de ne pas m’offrir de livre de cuisine à Noël. » Je lève les yeux au ciel en riant, avant de secouer la tête. « Non, le jour où je t’offre un livre à Noël faut t’inquiéter mon amour… » C’est pas vraiment le genre de cadeaux qui je sais pourra lui plaire, ou alors un livre humoristique à la limite, et encore.

Nous finissons notre plat, je mourrais de faim, et c’était délicieux. Chose que je ne me prive pas de répéter, sans doute pour la rassurer quant à ses talents. Je la laisse débarrasser la table, j’ai bien l’intention de ne rien faire ce soir, me faire servir, me faire chouchouter. Bailey fait ça très bien, je ne m’en suis jamais plainte. Heureusement, les tâches sont habituellement partagées, mais ce soir, c’est plutôt moi qui ai besoin d’être dorlotée. Ma femme vient se pencher près de moi, glissant à mon oreille de manière sensuelle : « Dessert ou dessert ? » Je frissonne malgré moi et souris sans doute un peu bêtement. « Hum… Je dois avouer que l’hésitation est grande… » Je glisse un regard gourmand vers son décolleté qu’elle me présente justement pour que j’ plonge, je le sais. « Est-ce que j’ai le droit de manger le dessert sur le dessert ? » J’arque un sourcil, amusée, me mordillant la lèvre inférieure pour ajouter un peu de sensualité à mon regard. « Je dois faire un choix vraiment ou simplement choisir lequel en premier ? »

Je suis prête à faire l’effort de mettre d’avantage les pieds en cuisine pour faire plaisir à Jaymes, ma seule condition c’est qu’elle ne m’offre pas de livre de cuisine. Ma remarque l’amuse et elle souligne combien ce geste pourrait être le symbole qu’un truc cloche. C’est vrai, ça marquerait un tournant dans notre relation et pas un bon, plutôt celui qui vous envoie droit dans le mur… je pourrais presque en frissonner d’effroi rien que d’y penser. Que je me rassure, ce soir il n’y a pas d’ombre au tableau, tout se passe pour le mieux dans nos retrouvailles et la soirée est toujours aussi prometteuse. Jay est reine ce soir, hors de question qu’elle bouge ne serait ce qu’une oreille. Je m’occupe de débarrasser la table et de proposer que nous passions au dessert. Reste à déterminer lequel…  celui qui attend sagement au frais, ou un tout autre encas ? L’appel du ventre versus l’appel de la chair. Ma chère et tendre hésite, alors que je mets quelques uns de mes atouts en avant, joueuse. Elle propose d’associer les deux, sur le ton de la plaisanterie, mais je ne rejette pas l’idée pour autant, j’aurais peut-être dû opter pour un dessert qui ne se garde pas au frais. Jay poursuit ses questions, elle veut être sûre d’avoir tous les éléments à sa connaissance avant de se décider « Hum… je ne sais pas… » dis-je simplement pour laisser un peu de suspens, elle me connaît je serais bien capable de la priver de dessert si elle choisit le dessert. Je me comprends. La laissant quelques instants face à son choix, je reviens avec deux parts de tiramisu « Je me suis dit qu’il fallait que tu ai vraiment toutes les infos pour choisir. » prélevant une cuillère je la dirige vers sa bouche « Le dessert t’invite à découvrir son dessert. » je plante mon regard dans le sien attendant sa réaction puis un sourire étire mes lèvres et je viens chercher les siennes pour un baiser se voulant décisif dans son choix final « Lequel tu veux en premier ? » je recule, regard malicieux à l’appui et ajoute « Ton idée du dessert sur le dessert est envisageable. » simplement ça peut vite partir en grand n’importe quoi et elle me connaît assez pour le savoir.

Bailey laisse volontairement un suspense insoutenable concernant le dessert. Il y en a un que je connais très bien pour l’avoir goûté à maintes reprises, mais qui ne remplira pas mon ventre, et l’autre qui est encore inconnu pour le moment. « Je me suis dit qu’il fallait que tu ai vraiment toutes les infos pour choisir. » dit-elle en revenant avec deux assiettes dans lesquelles se trouvent dans chacun d’elles, une part de tiramisu. Je me mords la lèvre inférieure rien qu’en voyant le gâteau. Elle veut ma mort. « Le dessert t’invite à découvrir son dessert. » dit-elle presque sensuellement en approchant une cuillère pleine vers ma bouche qui salive d’avance à l’idée de dévorer cette part de gâteau qui sent divinement bon. Finalement, ma femme vient quérir mes lèvres dans un baiser qui en dit long. Elle veut définitivement ma mort. « Lequel tu veux en premier ? » C’est horrible de me faire ça. Mon regard jongle entre ses lèvres, ses yeux, son décolleté qu’elle met en évidence - la saleté - et la part de gâteau dans la cuillère qu’elle tient à la main. « Tu es un vile personnage, Bailey Simmons-Copeland. » dis-je en riant, presque nerveusement de ne pas réussir à choisir. « Ton idée du dessert sur le dessert est envisageable. » Je me mords cette fois la lèvre inférieure et dans un geste parfaitement maîtrisé je me lève de ma chaise, attrape le morceau de gâteau entre mes dents et viens embrasser Bailey en la plaquant contre la table de la salle à manger sans avoir réellement fini mon gâteau, le partageant donc avec elle. Mutine, je glisse ma langue sur ses lèvres tout en entourant sa taille de mes bras. « C’est encore ce qu’il y a de mieux je crois, parce que je n’ai ni la patience d’attendre pour l’un, ni pour l’autre. » Souriante, je plonge mon doigt dans le gâteau et le propose à sa bouche, la laissant récupérer la mousse caféinée de sa langue dans un geste parfaitement érotique. « Comment tu veux que je résiste à ça ? » Je suis déjà toute émoustillée… Je viens embrasser son cou, glissant mes doigts à même sa peau sous son t-shirt. J’ai besoin de ça, besoin de m’abandonner dans ses bras pour oublier que j’ai retrouvé la première femme qui m’a fait vibrer. J’ai quelques fois mentionné cette histoire à ma femme, mais elle ne sait pas qu’il s’agit de la veuve de mon père. J’ignore si je lui dirai un jour, en attendant, je compte bien oublier de visage de Lennon en me concentrant sur la femme que j’aime, et qui m’a passé la bague au doigt, pour le meilleur et pour le pire…

Jaymes me connaît bien, elle sait que je peux être une vile tentatrice. Pas de surprise donc à ce que je rende le choix encore plus difficile entre les deux desserts qui s’offrent à elle. Un morceaux de gâteaux, un baiser appuyé et je laisse la balle dans son camp. J’aime la lueur dans son regard, voir cette étincelle prouvant qu’elle est pleinement dans la partie elle aussi. Je la mets face à un petit dilemme et récolte le fruit de ma provocation « Tu adores quand je suis vile. » répliqué-je avec un regard charmeur avant de remettre son idée en avant. Pourquoi ne pas faire d’une pierre deux coups ? Jay se lève, déterminée, ne fait qu’une bouchée du morceau de tiramisu avant de fondre sur mes lèvres avec tout autant de gourmandise. J’adore la manière dont son corps vient plaquer le mien contre la table, c’est terriblement excitant, elle le sait. Je savoure ce baiser caféiné et crémeux, et souris en sentant sa langue passer sur mes lèvres. « Madame est impatiente… c’est étonnant. » ironisé-je, suivant du regard le doigt qu’elle plonge dans le gâteau avant de l’approcher de ma bouche. Dans un geste calculé pour donner une nouvelle intensité à l’instant, ma langue fait disparaître la crème sur son doigt, mon regard restant fixé dans le sien « Je ne veux pas que tu résistes. » soufflé-je à la suite de sa remarque. Ses lèvres viennent se perdre dans mon cou, ses doigts retrouvent ma peau remettant en lumière combien elle m’a manqué. Son odeur, sa voix, ses caresses, ses baisers, je ne peux pas m’en passer bien longtemps. J’échappe un soupir de bien être et ferme les yeux, glissant mes mains du bas de son dos jusqu’à ses fesses. Je les ai oublié dans la liste, mais il va de soi qu’elles y ont leur place. Je rapproche encore un peu plus son corps du mien, un frisson parcoure mon dos et je sens dans mon bas ventre cette brûlure caractéristique du désir. Moi non plus la patience n’est pas mon fort, surtout pas dans ces circonstances là, l’envie avec laquelle je viens reprendre possession de ses lèvres en est le témoin. La suite de nos retrouvailles déjà prévisible est toute tracée.