the past can hurt. you can either run from it, or learn from it (elia)

J’ai du mal à réaliser ce qui est en train de se passer. Mais pour une fois j’ai décidé de me laisser aller. J’ai envie d’elle, c’est indéniable, alors pourquoi résister ? Tellement de raisons me passent par la tête mais je décide de les ignorer et de simplement me concentrer sur le contact de sa peau sur la mienne, du goût de ses lèvres, de nos langues entremêlées. J’essaie de mettre des mots sur ces sensations mais je n’y arrive même pas, je suis comme emportée dans un tourbillon, je perd mes repères. Et je dois admettre que ça fait du bien. Ne plus se prendre la tête pour savoir quelle serait la meilleure façon d’agir, qu’est-ce que je devrais faire ou non. Tout ça est relégué dans un coin sombre de mon esprit alors que je laisse Eliott nous mener vers la chambre, nos corps toujours serrés l’un contre l’autre. Elle s’écarte quelques instants, quelques instants de trop où je me sens vide, je la veux contre moi. Eliott se débarasse de son tee-shirt avant de s’occuper de mon soutien-gorge qui vole à l’autre bout de la pièce à son tour. Puis nos corps s’unissent à nouveau, nos poitrines l’une contre l’autre. Je me retourne et pousse doucement Eliott vers le lit. Une fois qu’elle y est allongée je prends le temps d’enlever mon jean avant de venir au dessus d’elle.

J’embrasse son ventre, je remonte doucement vers sa poitrine. Je joue de ma langue, me réjouissant de sentir la pointe de ses tétons se dresser de plus en plus sous mes baisers. Puis enfin je retrouve ses lèvres. Je me perd dans mon cou, je n’en peux déjà plus. J’ai envie de parcourir la moindre parcelle de son corps. Je veux sentir sa peau, je veux ses baisers, je perd complètement l’esprit. Mais le pire c’est que je m’en fiche. Ce n’est pas dans mes habitudes, ça ne l’a jamais été. Comme de prendre les devants comme ça, ça n’a jamais été mon genre. Et pourtant nous y voilà. Je suis au dessus d’elle, simplement vêtue d’une petite culotte, laissant mes lèvres et ma langue vagabonder tantôt sur ses lèvres, son cou, ses seins. J’ai envie de dire quelque chose, n’importe quoi, mais je n’arrive même pas à trouver les mots. Qu’est-ce que je pourrais dire ? Que j’ai envie d’elle ? C’est déjà plutôt explicite. Mon esprit est embrumé, alors j’oublie tout et je me laisse aller, tout simplement.

J’ai l’impression d’être dans un univers parallèle, édulcoré, comme sur un nuage sur lequel j’aurai mis des jours, des semaines, des mois à grimper pour enfin en ressentir les bien faits. Je ne réfléchis pas, j’agis. J’ai souvent utilisé cette manière de faire, et même si elle m’a parfois été fatale, il y a des moments, comme aujourd’hui, où je remercie la vie de ne pas être du genre à me prendre la tête pendant des heures avant de prendre une décision, bonne ou mauvaise. Je ne sais pas si c’est une bonne chose ce qui est en train d’arriver, j’ai la sensation que oui, parce que j’en ai envie plus que n’importe quoi d’autre au monde, mais j’ai sans doute un peu peur aussi, parce que je tiens à elle, parce que je l’aime encore, certainement.

Une fois dans la chambre, je me sépare de Sofia juste quelques secondes, le temps de la mettre davantage à nue. Je grogne presque de bonheur en la sentant contre moi, son buste nu et brûlant contre ma peau. Elle nous fait tourner sur nous même pour finalement me pousser sur le lit, tombant à la renverse dans un souffle de surprise. Dans notre couple, j’ai toujours été - en règle générale - celle qui prenait les décisions, du moins, lorsqu’il s’agissait de moment câlins. Pour le reste, j’ai jamais été bien douée. J’ai toujours eu l’habitude de mener la danse, mais je dois dire que je suis aussi surprise qu’enchantée de voir Sofia prendre les devants. Je ne peux m’empêcher de penser qu’elle a eu des aventures pendant notre rupture qui l’ont fait devenir plus sûre d’elle, j’en sais rien. Mais je chasse vite ces pensées de ma tête pour accueillir les lèvres de la belle italienne, qui parcourent déjà mon buste nu. Mes mains viennent chercher sa peau, glissent dans ses cheveux alors que mes yeux sont clos, et mon souffle plus court encore. J’accueille chacun de ses gestes comme un cadeau, en espérant qu’elle ne s’enfuira pas avant la fin. Je fais remonter son visage jusqu’au mien pour l’embrasser et je lui dis dans un murmure entre deux baisers. « Tu m’as manquée… » Je n’ai jamais été trop du genre à laisser ouvertement mes sentiments prendre le dessus, mais depuis le début de notre histoire, elle est l’exception qui confirme la règle. « J’ai chaud… » Que j’ajoute en riant un peu, ajoutant une touche de légèreté à cet échange. Je glisse mes mains entre nos corps brûlants pour commencer à défaire mon pantalon et laisse la jeune femme s’occuper du reste. Je l’accueille à nouveau contre moi et ne résister pas à laisser mes mains parcourir son corps de manière plus sensuelle, plus coquine aussi. Et puis, perdant patience, je finis par glisser ma main dans le seul petit morceau de tissus qui l’habille encore. Sentant à quel point elle est excitée, je souris contre ses lèvres, n’ajoutant rien à ça, continuant simplement de faire grimper le désir d’un cran.