Take my hand - Noa
Mer 18 Avr - 3:16
C’était un vendredi soir comme les autres, je continuais à me dire ces paroles tandis que mes pas me portaient toujours plus loin et plus rapidement, je ne me sentais très clairement pas dans mon assiette. C’était ma faute, j’étais restée trop tard au cabinet, je n’avais pas vu l’heure passée, je n’avais pas Atlas à mes côtés, préférant ne pas l’emmener lorsque j’allais au travail. Ce qui devait arriver s’était évidemment produit, je rentrais chez moi, seule, de nuit, dans une grande ville et plus important, aveugle, je maudissais ma bêtise, allant plus vite, toujours plus vite. Je les entendais non loin, ils m’avaient apostrophé, des hommes, très certainement alcooliser, ils pouvaient facilement voir que j’étais vulnérable, avec ma cane et mon air erratique. Ils avaient dit seulement vouloir me parler, je n’étais pas idiote sur leurs intentions, au mieux, ils voulaient me faire peur, au pire, je préférais ne pas y penser.
J’avais peur, ne sachant pas quoi faire ou comment échapper à cette situation qui devenait de plus en plus effrayante, je n’avais pas l’habitude pour gérer ce genre de choses ! Je ne pouvais pas me mettre à courir pour me mettre encore plus en danger, je ne pouvais pas les frapper avec ma canne, peut-être appelé à l’aide ? J’essayais d’inspirer, puis d’expirer, de calmer mon cœur battant la chamade pour toutes les mauvaises raisons, ma cage thoracique semblant se comprimer de seconde en seconde jusqu’à qu’une voix se faisait entendre. Forte, féminine, proche, une proposition ? Quelqu’un venait à mon secours ! Je n’attendais pas vers, virant vers la voix sans réfléchir, mon cœur cherchant désormais à exploser mon pauvre petit corps, peu importe, le salut était à portée. Je plaçais rapidement une main sur la voiture, cherchant sans attendre la portière, loupant plusieurs fois sous l’effet du stress et du fait que je ne voyais pas le véhicule.
Heureusement je me retrouvais bien assez tôt à l’intérieur de celui-ci, soufflant fortement tandis que je reposais ma tête sur le siège, retenant du mieux que je le pouvais mes larmes, j’avais eu tellement peur. « Merci, merci, merci, mon Dieu, c’était…je ne vous remercierais jamais assez. » Je posais ma canne à côté de moi, essayant de calmer mes esprits, j’avais eu beaucoup de chanceuse, je devais beaucoup à cette femme, j’espérais seulement qu’elle ne soit pas en fait une tueuse en série. Mais je n’avais pas eu l’embarras du choix et j’avais confiance dans le fait que cette soirée n’empirerait pas plus qu’elle ne l’avait déjà été. « Je suis désolée, j’ai vraiment eu peur ces dernières minutes, je m’appelle Noa, merci d’être venu à mon secours, mademoiselle… ?»