when we first met (steloan)

Quelques coups frappés à la porte de mon appartement me font sursauter. Qui ça peut bien être à cette heure-ci exactement ? Il est quasiment vingt-et-une heure et je n’arrive pas à endormir Rylee, je suis en train de perdre patience. Enervée, je me dirige vers la porte d’entrée, prête à détruire la vie de celui qui aura fait réouvrir les yeux de ma fille alors qu’elle s’apprêtait à s’endormir. Mais en voyant le visage d’Austin, je me contente de soupirer. « Qu’est-ce que tu fais là ? » « Tadaaaam ! » dit-il en se déplaçant pour laisser apparaître une jeune femme sans doute à peine majeure. Je les regarde tous les deux tour à tour et Austin s’approche pour venir prendre sa fille dans ses bras. « Bonjour mon petit bébé d’amour, viens voir papa… » Je n’arrive toujours pas à comprendre, qui est cette fille. « Maïlys était dispo ce soir elle avait rien à faire, elle a l’habitude de garder les bébés, et toi tu vas aller te préparer et t’habiller, on sort. » Je lâche un rire con. « N’importe quoi. Je reste ici je suis claquée. » Il secoue la tête tout en berçant Rylee dans ses bras qui s’endort presque automatiquement. Je le déteste. « Allez, va prendre une douche, t’habiller, te maquiller, fais quelque chose rends-toi présentable… » Il m’éneeeerve quand il fait ça. Bon. Je me fais violence et vais donc m’habiller. Rylee n’a que quatre mois et je ne l’ai jamais laissée à personne, j’angoisse un peu, mais si Austin me propose cette fille comme baby sitter, c’est qu’il doit lui faire confiance vu comme notre fille est la prunelle de ses yeux. 

Un peu moins d’une heure plus tard, nous voilà partis Austin et moi, ma fille dans les bras d’une gamine que je ne connais même pas.

Dans la voiture, je le bassine pour être sûre qu’elle est de confiance et nous arrivons. « Tu nous emmènes où au fait ? »« Une fête chez des amis. Ça va te sortir de ton quotidien un peu. » Il sonne et nous entrons. Par chance, je n’allaite pas Rylee et donc, j’ai tout à fait le droit de boire un verre, ce qui n’est pas de refus. Mon regard balaie l’assemblée et s’arrête immédiatement sur une jeune femme brune aux yeux perçants, elle sourit, écoute attentivement les gens autour d’elle mais ne prend pas part à la conversation. Je m’approche, capte son regard, lui offre un sourire. C’est en silence que nous échangeons plusieurs regards au fil de la soirée, jusqu’à ce que je remarque qu’elle s’en va, j’imagine aux toilettes, j’attends un peu, un laps de temps convenable, et emprunte le même chemin qu’elle. Sur le retour, mon corps se confronte au sien de manière volontaire, en faisant mine que c’est involontaire, et ‘manque de bol’ mon verre de vodka orange se renverse sur son chemisier. « Oh non merde, je suis désolée… je suis vraiment désolée. Tu dois nettoyer ça avant que le tissus s’imprègne. Viens. » Je glisse ma main dans la sienne et m’engouffre avec elle dans la salle de bain que je ferme à clé. « Je suis désolée vraiment, je suis maladroite… » Je me mordille un peu la lèvre inférieure et cherche une serviette que j’humidifie avant de me rapprocher d’elle à nouveau et nettoyer son chemisier. Il fait chaud d’un seul coup…

Je suis invitée à un soirée dont je ne connais pas un quart des gens. Une soirée d'élèves de la FAC sans doute, une fraternité ou autre... Mais je ne suis pas du genre fêtarde et je sens que je vais me chier grave... Mais bon, pour essayer de me sociabiliser un peu je me jette à l'eau. Je m'apprête un minimum, j'en file des vêtements que je juge "classieux" -même si je ne suis pas styliste- et je vais rejoindre mes amies dans la voiture qui m'attend déjà en bas de l'immeuble. Je me mets à l'arrière, salue les filles et à peine la porte se referme que nous partons sur les chapeaux de roues. A peine sommes nous arrivées que je me rends rapidement compte que cette soirée sera aussi rasoir que je me l'imaginais. Des filles plus superficielles les unes que les autres, des beaux gosses qui viennent m'offrir un verre en espérant pouvoir conclure mais je refuse poliment prétextant ne pas me sentir bien. Alors je reste en retrait avec mon petit groupe de copines qui se marrent et qui parlent toutes des garçons qui rentrent et sortent de la pièce. Conversation que je vous avoue ne pas pouvoir suivre avec intérêt. Je ne vous fais pas un dessin du pourquoi... Puis soudainement, la soirée prend une tournure bien plus "supportable" lorsque la plus merveilleuse des blondes fait son entrée dans la pièce. Damned... accompagnée par un type... Mais wow... Elle me sourie, me surprend un peu par le même biais mais je lui retourne avec maladresse. Je la vois se poser à l'opposée de la pièce, elle discute avec son "ami" et notre petit jeu d'œillade semble l'amuser autant que moi. Sourires après sourires, je me rends compte qu'au bout d'un Nième verre j'ai besoin de me rendre aux petits coins. C'est lorsque je sors de là, en espérant pouvoir retrouver la jolie blonde que la providence semble l'avoir poussée vers moi. Ou devrais-je dire, "sur moi"? « Ouch... Euh, vous... Vous allez bien?Dis-je sans me rendre compte que je venais de recevoir une douche de vodka. Oh ce n'est pas grave, rassurez-vous, j'allais... rentrer... Je vais... » Mais sans avoir le temps de terminer, la belle m'attrape par la main -mon cœur s'emballe étrangement- et m'emmène aux WC où elle commence à vouloir nettoyer mon chemisier maculé d'orange. « Oh vous savez, c'est un style... Et puis j'imagine ne pas être la seule à me faire renverser un verre dessus ce soir. Même si la soirée n'est pas très avancée je veux dire... » Mon vêtement fin et humide me colle à la peau. Mon soutient gorge désormais un peu apparent, je suis tout à coup gênée et mes yeux montent au plafond pour cacher le rouge qui me monte aux joues. « Euhum... Jeeee... Je m'appelle Stella au fait. » Dis-je en me mordant la lèvre inférieur sentant le tissu me passer sur le corps. Je ne devrais pas... Mais pourtant... Tout ceci m'émoustille plus que de raison...

J’en ai vu un tas des filles, rencontré un tas, sorti avec quelques unes, couché avec quelques autres, mais jamais d’aussi jolies qu’elle. Elle me happe, me fait perdre le fil de la discussion avec mon meilleur ami. Je tente de donner le change mais Austin voit bien qu’il se passe quelque chose et quand il suit mon regard, il comprend, et ça l’amuse. Alors il ne m’en tiendra pas rigueur si je l’abandonne pour aller retrouver la délicieuse créature qui ne devrait pas tarder à sortir de la salle de bain. Je me précipite presque et dans un semblant de maladresse, je provoque le destin. « Ouch... Euh, vous... Vous allez bien? Oh ce n'est pas grave, rassurez-vous, j'allais... rentrer... Je vais... »  Je plonge mon regard dans le sien, à vrai dire, je ne vois pas comment je pourrai aller mieux. Je l’entraîne alors avec moi et nous enferme dans la salle de bains. « Oh vous savez, c'est un style... Et puis j'imagine ne pas être la seule à me faire renverser un verre dessus ce soir. Même si la soirée n'est pas très avancée je veux dire... » Je souris un peu et m’attèle à nettoyer le tissus du mieux que je peux, tissus qui devient légèrement transparent avec l’eau que je viens d’y mettre. « Euhum... Jeeee... Je m'appelle Stella au fait. » Je m’arrête et la regarde, mes yeux alternant entre ses iris bleu océan. « Stella. C’est joli. Ça te va bien. » Je lui souris largement et baisse les yeux sur son chemisier qui est encore plus transparent que tout à l’heure, et je me racle la gorge avant de replonger mes yeux dans les siens. « Loan. Loan la maladroite. »Je ris légèrement et me pince un peu les lèvres avant de m’éloigner pour fouiller un peu partout dans la salle de bain. Bingo ! Je sors le sèche cheveux et la regarde en penchant un peu la tête sur le côté, mutine. « Ok Stella. Est-ce que si je me retourne, tu voudrais bien retirer ça que je puisse le nettoyer correctement et le sécher pour que tu le remettes et ni vu ni connu ? » Elle ne semble pas bien à l’aise et je lui souris en haussant un peu les épaules. « Au point où ça en est, on peut dire que j’ai presque vu ton sous-vêtement… » Nouveau rire léger qui plane avec simplicité pour la détendre un peu. 

Il fait chaud et pourtant, je tremble presque sous les doigts de cette charmante inconnue. Elle se présente finalement. « Loan? C'est original comme prénom. Je crois que c'est la première fois que je l'entends... » Waow, génial Stella! Tu comptes serrer avec une accroche pareille? Ma répartie est vide, nulle, chiante et je me frapperais presque si j'étais seule maintenant. Je me reprends rapidement, presque avec précipitation : « Maiiiis, c'est très joli aussi! Enfin j'veux dire, c'est chouette, c'est original mais chouette quoi! Oh... » Je me perds dans ce que je devais dire, je m'enfonce et je voudrais disparaître maintenant. Je voudrais me mettre dans un toilette et tirer la chasse pour m'en aller à tout jamais tellement je me sens honteuse. Ses doigts s'affairent sur mon chemisier blanc devenu transparent, je la vois observer mes formes qui se dévoilent et je deviens aussi rouge qu'une pivoine. « Euuuh... Que j'enlève mon haut? Là? Comme ça? Mais... Vous ne m'avez même pas encore offert un verre... » Voilà ma barrière de défense, l'humour. J'ironise la situation alors que je suis la plus gênée du monde. Mais pourtant sans attendre sa réponse ou sa réaction -ni même qu'elle se retourne- je m'attaque aux petits boutons qui masque un modeste décolleté et je fais passer le morceau de tissu par dessus ma tête. Je cache mon soutient gorge d'un bras enroulé autour de ma poitrine et je lui tends mon vêtement de l'autre. Un sourire franc, mais pourtant crispé sur les lèvres, je reste stoïque ou fais extrêmement bien semblant. « Je vous en prie... Faite donc... »J'ai tout à coup froid, ma peau se couvre d'une chaire de poule incontrôlable et les cheveux de ma nuque se hérissent subitement. Du moins c'est ainsi que je m'explique cette subite réaction. A moins que ce ne soit le regarde de ma nouvelle amie du destin qui se pose sur moi qui me fasse réagir ainsi...

« Loan? C'est original comme prénom. Je crois que c'est la première fois que je l'entends... » Un sourire se pose sur mes lèvres alors que mon regard alterne entre son chemisier que j’essaie de nettoyer, et ses yeux pétillants qui me font chavirer. Notre proximité me donne affreusement chaud. « Maiiiis, c'est très joli aussi! Enfin j'veux dire, c'est chouette, c'est original mais chouette quoi! Oh... » De nouveau mon regard rencontre le sien, je sens bien qu’elle est mal à l’aise, ou que je la trouve, quoi qu’il arrive, je la trouve absolument charmante. « Merci… » Nouveau sourire, et voilà que je cherche une solution pour réparer ma fausse maladresse. « Euuuh... Que j'enlève mon haut? Là? Comme ça? Mais... Vous ne m'avez même pas encore offert un verre... » Un rire franc sort d’entre mes lèvres, preuve qu’elle me fait rire et que son humour fonctionne sur moi. Femme qui rit… bref. « Ça ne saurait tarder. Mais j’aime bien faire les choses à l’envers. » Elle retire enfin son chemisier et je fais en sorte de ne pas laisser un regard insistant posé sur elle. Elle cache son sous-vêtement à l’aide de son bras et je me retiens de sourire. « Je vous en prie... Faite donc... » « Merci. » Je récupère le tissus et m’affaire au niveau du lavabo pour retirer la tâche, et de temps en temps, je jette quelques regards dans la direction de la brune. « Maintenant que tu connais mon prénom, que je t’ai vue à moitié nue, et que j’ai dans l’idée de t’offrir un verre, il serait temps que tu me tutoies, tu crois pas… On a un peu brûlé les étapes. » Je ris un peu tout en essorant le tissus avant d’allumer le sèche cheveux pour sécher le tissus. Je remarque la chair de poule sur la peau de la jeune femme et lui demande « Tu as froid ? » Je rêve de lui proposer de la réchauffer mais là, ça ne s’appelle plus brûler les étapes… Je crois comprendre que c’est une fille à qui on fait la cour, non pas de celles avec qui on couche vite fait bien fait dans les toilettes d’un bar. Je dirige alors le sèche cheveux quelques secondes sans sa direction pour lui envoyer de l’air chaud, et finis de sécher le tissus. « Tiens. Comme neuf, ou presque. J’ai réparé mes bêtises. » Je m’approche d’elle à nouveau pour lui donner son chemisier qu’elle s’empresse d’enfiler, et je ne rate pas une miette du spectacle qui s’offre à moi, son ventre magnifique, sa poitrine pourtant dissimulée sous ce soutien-gorge à dentelle. Brr, un frisson me parcourt et une fois rhabillée, je lui souris. « Je peux t’offrir un verre maintenant ? »

Froid? Non pas tant que ça pourtant. Pourquoi? Une réaction physiologique bien trop humaine sans doute, la chaire de poule, mes poils qui s'hérissent et les petits bouts de mes seins qui pointent à travers mon soutiens gorge. Je ne sais plus vraiment où me mettre, ses regards doux et pleins de sens me font un effet que je n'escomptais pas ressentir ce soir. Il n'y a pas d'heure ou de moment pour cela me direz-vous. Cette charmante Loan serait-elle en train de me faire tomber pour elle? Nous venons de nous rencontrer, et je ne suis pas ce genre de nana qui s'amourache de la première venue pourtant... Elle est spéciale. C'est quelque chose qu'elle dégage. Quelque chose en elle me fait me sentir bien malgré le gêne ressentie. « Que je vous tutoie? Te? Oui, je vois... Haha... » Un petit rire gêné, je n'ai pas l'habitude de familiariser avec une inconnue aussi rapidement. J'aime garder une certaine distance ce qui évite que je ne m'implique plus que nécessaire dans une relation qui ne mènera à rien. « Mais sinon je vais bien merci. Ce n'est pas tant le froid qui me fait réagir ainsi c'est l'... » Mais je coupe court à ce que j'allais bien pouvoir prononcer. J'ai failli me vendre, j'ai presque avouer que c'était surtout toute cette situation qui m'excitait plus que de raison. J'ai surtout chaud dans mon ventre, mes mains tremblent d'envie et mon cœur s'emballe à vitesse folle. Comment lui avouer que rencontrer une parfaite inconnue pouvait me faire des choses insoupçonnées? Je ne peux me l'admettre à moi-même déjà. Alors à elle... Encore moins. D'un geste doux et gracile elle me temps mon étoffe que j'attrape d'une main, puis je repasse mon chemisier par dessus ma tête cette fois-ci découvrant ma poitrine trop finement recouverte. Ce moment fugace m'échappe et je n'y fais pas réellement attention. Une fois rhabillée et les cheveux en place, je lui réponds : « Un verre serait parfait. Mais si on pouvait essayer de garder son contenu à l'intérieur du récipient ce serait cool... » Dis-je avec un petit sourire en coin. Il serait inutile de répéter cet incident. Même si je dois bien admettre être ravie qu'il se soit produit. Je me décale et passe aux côtés de la belle blonde pour prendre le chemin de la sortie, ma main frôle la sienne au passage et je vais pour ouvrir la porte quand je jette un œil en arrière pour m'assurer qu'elle était bien à ma suite. « Prête? »

« Que je vous tutoie? Te? Oui, je vois... Haha... » La manière qu’elle a de ne pas savoir tout à fait comment se comporter avec moi est tout bonnement adorable. Ce petit côté timide me fait vraiment fondre, et en plus de ça, il faudrait vraiment être aveugle pour ne pas se rendre compte de la beauté évidente de cette jeune femme. Je ne sais pas encore si elle a quelqu’un dans sa vie, peut-être que le trouble que j’insinue en elle est dû à une potentielle vie de couple, mais je préfère croire que ce n’est pas le cas. « Mais sinon je vais bien merci. Ce n'est pas tant le froid qui me fait réagir ainsi c'est l'... » Je plonge mon regard dans le sien et penche légèrement la tête sur le côté, attendant la fin de sa phrase, mais rien. Tant pis pour moi. Je lui rends son chemisier et la laisse le remettre, non sans laisser traîner mon regard sur ses formes magnifiques. « Un verre serait parfait. Mais si on pouvait essayer de garder son contenu à l'intérieur du récipient ce serait cool... » Je ris légèrement et hoche la tête, amusée. « Ça sert à rien de t’offrir un verre si tu veux laisser son contenu à l’intérieur… enfin sauf si tu veux le garder entre tes mains et pas le boire… » Je lui souris, taquine, et nous prenons le chemin de la sortie. Sa main vient frôler la mienne et je sens une décharge électrique me parcourir de part en part. Grrr. « Prête? » « Evidemment. » Nouveau sourire, sans doute un poil plus charmeur, et je m’approche d’elle, passe devant elle et la laisse finalement repasser devant en glissant une main dans le bas de son dos naturellement, avant de retirer ma main. Nous refaisons surface dans le salon et j’adresse un regard réprobateur à Austin qui vient de m’offrir un clin d’oeil complice. Je me dirige vers l’endroit où se trouvent les boissons, accompagnée de Stella, et je lui sers un verre de punch, puis un pour moi, et je lui donne son verre, plongeant mon regard dans le sien. « A notre rencontre, des plus originales… Stella… » Un sourire naît au coin de mes lèvres et je porte mon verre à mes lèvres sans la lâcher des yeux. Je la dévore carrément du regard, c’est plus fort que moi.

C'était évidemment une façon de parler. Je ne tiens pas à ce que le contenu de mon verre reste dans le fond de celui-ci alors que je le boirai bien volontiers. Mais taquine comme elle est, la jolie blonde joue avec moi et je dois dire que si le but est de me faire sourire, elle y arrive à merveille. Je ne semble pouvoir me défaire de ce sourire qui me scinde le visage en deux. Et lorsque je la regarde, c'est encore plus fort, je sens mes yeux pétiller et mon ventre chauffer intensément. Les papillons comme certaines le disent?
Je passe devant Loan qui semble tenir à vouloir jouer la carte de la galanterie -ce que j'affectionne tout particulièrement- et je sens alors une main venir se nicher dans le creux de mes reins puis glisser subrepticement sur mes fesses. Ce geste, cette sensation, cette douceur m'électrise entièrement. C'est comme un courant qui me traverse de part en part pour venir terminer sa course dans ma nuque où les petits cheveux se hérissent à nouveau. La bienséance aurait voulu que je m'insurge, que je lui fasse une remarque, et pourtant... Je ne dis mot. J'apprécie beaucoup trop tout ce petit jeu pour oser jouer la prude. A nouveau jetée dans cette mer humaine, je mène la blonde qui me suis dans mon sillage jusqu'au bar. Là un punch m'est servi et remis entre les mains mais elle fait tout cela sans jamais quitter mon regard. Elle me donnerait presque l'impression de vouloir me transpercer. Ou me dévorer vivante, à voir. La belle prote un toast à notre rencontre, je lui souris, trinque avec elle et lui réponds : « Au destin... » Deux mots. Tout petits mots, aussi petits soient-ils, ils sont pourtant tellement évocateurs lorsque je les prononce. Je bois à présent de ce doux breuvage avec à l'esprit l'irrépressible envie de le boire directement auprès de ses lèvres. Je baisse le visage, honteuse, et me mords la lèvre inférieur, complètement sous le charme.

Les yeux dans les yeux, je bois une gorgée de mon verre et Stella lève le sien pour trinquer « Au destin… » Je lui souris tendrement et la regarde boire, avant qu’elle ne baisse les yeux, ce fin sourire au coin de ses lèvres. Je ne sais pas exactement si elle est timide comme ça avec tout le monde, mais j’avoue trouver ça absolument adorable. « Alors, parle-moi de toi.. Qu’est-ce que tu fais, d’où tu viens ? » J’ai envie d’en savoir plus sur elle, apprendre à la connaître davantage. Je suis happée par son aura, par ce qu’elle dégage, ce charisme hors norme qui m’a happée au premier regard. Je la laisse commencer à me parler lorsqu’Austin fait son apparition. Merde mais il peut pas me laisser un peu tranquille ? J’ai l’impression qu’il joue les chaperons… « Je vais y aller, trop de lesbiennes dans le coin. » Il adresse un large sourire à Stella et je lève les yeux au ciel. « Tu es foutrement drôle ce soir je trouve. » « Je sais je sais. Mais moi je m’emmerde, et comme toi t’es en jolie compagnie, je vais te laisser profiter de cette soirée. Je t’appelle demain. » Il dépose un baiser sur ma tempe et adresse un signe de main à la brune avant de s’éclipser, et moi je lâche un rire un peu con. « Excuse-le, il est pas toujours très fin… C’est mon meilleur ami, et il aime les garçons… » Je fais une petite moue en plissant mon nez. Faut dire que ce genre de comportement de la part de mon meilleur ami pourrait me porter préjudice, mais en même temps il a pas tout à fait tord, y’a quand même beaucoup plus de filles dans les environs que de mecs, et forcément c’est pas intéressant pour lui. Je me racle un peu la gorge et bois une nouvelle gorgée de mon verre avant de la regarder à nouveau. « Il t’a coupée, je suis désolée. Tu disais ? » Je penche la tête en lui souriant, attentive.

Nous sommes à peine en train de boire nos verres que déjà un type s'approche. De son air suffisant, il se colle à Loan et semble lui parler un peu trop franchement à mon goût. Quoi? Aurais-je déjà mon mot à dire sur qui peut approcher la belle ou non...? Mais rapidement je me rends compte que ma réticence est infondée puisque Loan me précise que c'est son meilleur ami gay qui l'a accompagné ou attiré à cette soirée. Ma foi, je ne sais pas pourquoi savoir cela me rassure. Je me détends subitement et avec sa remarque sur le nombre affligeant de "lesbiennes" présentes ce soir il ferait mieux de changer d'air. Je n'ai pas spécialement remarqué la présence folle de femmes à femmes. Novice? Sans doute, ce n'est pas mon genre que d'observer les gens et leurs habitudes non plus. Mais une fois que le mec s'éloigne et qu'il nous laisse revenir à ce que nous disions, la blonde plonge son regard dans le mien et m'invite à reprendre ce que je disais. Pour être honnête, elle me perturbe plus que l'interruption inopinée de son ami. « Euh, je... N'sais plus où j'en étais... Classe, je bafouille, je bégaie. Ah oui! Je suis en études de lettres modernes à UCLA eeeet... D'où je viens? Ben d'ici ma foi. Je suis née à l'hôpital central, ça fait de moi un véritable petit ange nan? » Huhu, j'essaie une petite pointe d'humour. Je ne suis généralement pas très douée pour ce genre de choses, mais je dois me détendre. Je dois rester cool. Je porte à nouveau le verre à mes lèvres et je souris à Loan qui ne me lâche plus du regard. Je commence à m'y habituer,
je lui rends d'ailleurs ses œillades insistantes avec plaisir. « Mais et v... Toi, Loan. Dis moi ce que tu fais dans la vie... » Dans une pose qui se veut langoureuse, je viens appuyer mon menton dans la paume de ma main gauche sur la comptoir non loin de là. Je manque de faire glisser mon coude et de me ridiculiser, mais je reste digne dans ma déconfiture en simulant une volonté de me remettre le jeans en place. Est-ce qu'elle l'aura noté? J'espère que non.

Légèrement agacée de l’arrivée d’Austin pour contrecarrer ma discussion naissante avec la jolie brune, je lui adresse un regard réprobateur mais ce dernier ne semble pas l’arrêter dans sa lancée. Je le laisse alors terminer et lui adresse un signe de main et un faux sourire qu’il sait me rendre, avant de reporter mon attention sur la jolie Stella, lui demandant de reprendre où elle s’était arrêtée. « Euh, je... N'sais plus où j'en étais… Ah oui! Je suis en études de lettres modernes à UCLA eeeet... D'où je viens? Ben d'ici ma foi. Je suis née à l'hôpital central, ça fait de moi un véritable petit ange nan? » Je laisse un léger rire amusé sortir d’entre mes lèvres et je hoche la tête. « Un petit ange hum ? » Un éclair de complicité filtre à travers mon regard pétillant alors que je porte mon verre à mes lèvres pour en boire une nouvelle gorgée. « Mais et v... Toi, Loan. Dis moi ce que tu fais dans la vie... » Je souris en voyant qu’elle a encore failli me vouvoyer, mais je suis heureuse qu’elle se reprenne, le vouvoiement me fait presque peur et la distance qu’il instaure est franchement désagréable. « Je faisais des études de commerce, je les ai arrêtées pour des raisons… hum… personnelles… » Oui, parce que j’avais un ventre trop gros pour me trimballer partout à la fac, et que donner naissance à un bébé n’aide pas à avoir si vite envie de retourner en cours. Mais je ne compte pas lui parler d’ores et déjà de ma fille, par peur sûrement de lui faire peur. Depuis la naissance de Rylee, je n’ai encore fait aucune rencontre, ou du moins aucune qui ne me laisserait voir l’éventualité de quelque chose de sérieux. Alors je ne sais pas encore comment me comporter avec ça. Je préfère ne pas y penser. « J’ai envie de danser… ça te tente ? » Je pose mon verre sur la table près de nous, voyant qu’elle ne sait pas comment se positionner sur le comptoir, et dans un large sourire je lui tends la main, penchant la tête sur le côté, mutine. J’espère simplement qu’elle acceptera ma proposition. La simple idée de la sentir un peu plus proche de moi me ferait aisément frétiller comme un poisson hors de l’eau.

Des raisons persos hin? Si elle a dû arrêter, ce doit être quelque chose d'important ou de grave... Je ferais mieux de ne pas trop insister au risque de la froisser. Et le feeling passe si bien, je ne voudrais pas perdre cette personne. C'est après un temps de pause, un silence un peu gênant que la blonde décide de reprendre l'échange en lui tendant la main et en lui proposant de venir danser. Haha, si seulement elle savait ce qu'elle venait de faire. On ne déchaîne pas la folie de Stella on the dance floor! Mais trop heureuse de la voir me solliciter, je pose mon verre, lui souris toutes dents dehors, lui attrape la main délicatement et lui dis : « J'adore danser, je n'osais pas te le proposer! » Je prends soudainement le pas sur la situation et l'entraîne rapidement au milieu de la foule qui se dandine et se frotte sur le parquet ciré. J'esquive les cheveux au vent, les mains baladeuses, les pieds décalés pour finalement trouver une petite place qui suffirait à nous contenter toutes les deux. Le son de la House qui pulse dans mes oreilles, les vibrations des basses qui résonnent un peu trop fort, je cale le rythme de mon corps sur celui de la musique et je commence à bouger doucement et progressivement de façon douce et sensuelle. Les bras au dessus de la tête parfois, je joue avec mes cheveux, je regarde également Loan qui se meut à mes côtés jusqu'à ce que je me décide dans un moment de folie à tendre le bras pour venir caresser ses cheveux. Langoureuse, sans doute aidée par le punch qui me monte lentement à la tête -ces breuvages de soirées sont toujours hyper mal dosés-, je me veux charmeuse et cela même si ce n'est pas dans mes habitudes. Un large sourire étire les traits de mon visage, je scan ses mouvements de bas en haut puis de haut en bas en m'attardant ses ses courbes délicates et pourtant si sexy. Emportée par l'intensité du moment, je ne me cache plus et mordille ma lèvre inférieur, manifestation de l'excitation qui monte en moi et de la chaleur qui gonfle dans mon ventre. Je murmure pour moi-même sans prêter attention à si elle entendra ou pas : « Mais qu'elle est belle... » Ma mains à nouveau lovée contre mon corps,
je continue d'onduler sur la musique un peu plus proche de ma compagne de soirée, je pourrais presque la toucher de temps à autre si je ne faisais pas complètement attention.

Je n’ai pas envie de laisse s’égrainer les minutes à nous regarder dans le blanc des yeux. Il est un peu tôt pour que je me livre sur ce fameux évènement qui a pu me faire arrêter mes études, et je refuse que cette retenue ne m’éloigne de la jeune femme. Elle est beaucoup trop intéressante et jolie pour que je ne la laisse me filer entre les doigts. Alors je tente le tout pour le tout et lui propose de danser. Le sourire qui étire les lèvres de la brune me rassure, elle aurait très bien pu m’envoyer balader, mais non. Et heureusement d’ailleurs. Elle se saisir de ma main après avoir posé son verre et je sens déjà mon coeur s’emballer davantage. C’est Stella qui prend les devants et je la suis aveuglément, toujours sa main dans la mienne, jusqu’à nous trouver une petite place pour deux. Les yeux dans les yeux, nous commençons à danser. Entre sourires, regards appuyés et mouvements suggestifs, la drague prend un peu plus de place, et l’attirance davantage. La brune se fait plus charmeuse et je dois dire que j’adore ça, mais sa lèvre coincée entre ses dents me fait tressaillir. Je sens la chaleur gronder en moi. M’approchant un peu plus, je souris en entendant son commentaire que je n’aurai sans doute pas dû entendre. Toujours cette impatience, cette envie de ne rien louper, de profiter de chaque seconde, et voilà qu’une de mes mains se pose sur sa taille, nos corps encore un peu plus proches, nos bassins qui se frôlent pour finalement s’ancrer l’un contre l’autre dans une danse plus lascive. Je sens son souffle sur mes lèvres et je peine à garder une respiration normale. Mon regard azur dans le sien, je la dévore carrément des yeux, attendant le moment opportun pour venir quérir ses lèvres qui me donnent envie depuis déjà bien trop longtemps. Je m’approche de son oreille pour lui dire d’une voix brûlante. « Tu te débrouilles bien… » J’aurai pu dire absolument n’importe quoi, je crois que c’est n’intention qui fait tout. Charmeuse, je m’éloigne pour la regarder et je sens le trouble dans son regard. J’adore ça.

La musique enchante le moment. L'ambiance est électrique mais douce, chaude et pourtant si tendre. Alors que mes pas me guident lentement, trèèès lentement vers le corps de Loan, je ne peux m'empêcher de stresser. Est-ce qu'elle ne me repoussera pas si je m'approche trop près? Va-t-elle jouer avec moi et repartir comme elle est arrivée? Est-elle honnête avec moi? Est-ce que ce que je ressens est réel ou bien l'alcool floute cet paisible sensation de plénitude?
Je lui souris encore et toujours. Et plus nos corps se rapprochent, plus mon sourire s'étant. J'ai l'impression que mes lèvres vont même finir par rejoindre mes oreilles. Le rythme de la musique lancinant, suave, mes hanches bougent au fil des notes et de l'impulsion que donnent les basses. C'est une sorte de house et même si ce n'est pas genre, disons que cela colle à la soirée. Je lâche ma lèvre inférieure. Je le libère de la pression que mes dents exerçaient sur elle. Et je manque soudainement de souffle lorsque je sens la main de la blonde qui se pose sur mon flanc. « Loan... » Dis-je dans un souffle. Je perds un peu le fil. Tout à coup presque désarticulée, je ne trouve plus mes pas en accord avec le son. Comme désarçonnée, la belle m'achève en venant soupirer à mon oreille. Nous sommes si proches que je pourrais la toucher du bout de mon nez. Son visage est pratiquement collé au mien. Je sens même son souffle chaud sur ma peau sensible. Mon regard se perd dans la profondeur de ses yeux une fois qu'elle se décolle de mon oreille. Je ne peux m'empêcher de rire bêtement sous le coup de l'euphorie. Ce moment semble irréel et pourtant mon corps me dit que je suis bien éveillée. Ce n'est pas un rêve, cette magnifique créature est là devant moi et elle me désire ardemment. J'en suis à présent persuadée et je peux déjà me rassurer qu'elle n'est pas là pour jouer avec moi le temps d'une danse. « Je crois que je tombe... » Il ne faut évidemment pas prendre ce terme au sens propre. Si je tombe, c'est au sens figuré, je tombe pour elle : je tombe, perdue dans le moment. Mais sans crier gare, je comble la mince distance qui sépare nos lèvres pour venir l'embrasser par surprise. Les yeux fermés, je reste là scellant sa bouche de la mienne sans bouger jusqu'à ce qu'elle prenne la décision de briser ce moment. Parce que moi, je ne peux m'y résoudre.

Je l’entends souffler mon prénom entre ses lèvres. J’ai l’impression que personne n’a jamais prononcé mon prénom de cette manière, je frissonne, ferme les yeux dans un souffle pour évacuer tout ce que je ressens, tout ce qui se passe en moi et qui aimerait exploser. L’attirance, le désir, ce petit quelque chose de différent qui me laisse à penser qu’elle n’est réellement pas comme les autres. Ellen se foutrait de ma gueule en entendant ça j’en suis sûre. Vu le nombre de vois où je lui ai dit ‘non mais c’est c’est différent’, et ça ne l’étais pas. Sauf aujourd’hui, sauf Stella. Lorsque je plonge mon regard dans le sien je comprends que plus rien ne sera jamais pareil. « Je crois que je tombe... » Mon regard ancré au sien, je resserre ma prise dans le creux de son dos, « Je te tiens. » Lui souriant, je lui fais comprendre que j’ai bien compris le sens de sa phrase, mais je la détourne en trait d’humour, sous couvert de lui dire aussi que je ne compte pas la laisser. Maintenant que je l’ai trouvée, je la veux. Maintenant qu’elle est dans mes bras, je ne veux plus qu’elle les quitte. Notre échange de regard est intense, plus que ce que je n’ai jamais connu alors que je ne la connais que depuis une heure ou deux. Il y a de ces coups de foudre qu’on ne peut contrôler. Et dire que je ne voulais pas venir, voilà ce que j’aurai loupé. Elle s’approche et je sens déjà ses lèvres fondre sur les miennes. Je souffle de soulagement tout en fermant les yeux pour apprécier au maximum cet échange. Ma main droite vient se nicher doucement dans son cou, le bout de mes doigts frôlant avec la naissance de sa chevelure et mon pouce caressant sa mâchoire. Je mets un peu plus d’intensité à ce baiser, bien que d’une lenteur infinie, me laisse ressentir une envolée de papillons dans tout mon corps. Je pourrai rester là à l’embrasser toute la nuit, toute la vie, mais je finis par mettre un terme à ce baiser, par manque de souffle plus qu’autre chose. Mon front vient se poser contre le sien et je souris, sans doute un peu  bêtement. « Et dire que j’ai failli ne pas venir… » J’écarte mon visage juste assez pour la regarder à nouveau avec cette intensité caractéristique. « Tu es magnifique. »