not too professional... (rayden #18)

Nous avons essayé. Maintes et maintes fois, mais le résultat est toujours le même. Si nous arrivons à mettre une distance à peu près viable, une fois que nous sommes dans un périmètre de moins de dix mètres, il nous est impossible de ne pas finir l’une contre l’autre. Deux aimants dont la force semble insoupçonnable. Lorsqu’elle est venue pour signer le contrat de son nouveau film dans mon bureau, je m’étais promis de rester professionnelle, et c’est ce que j’ai fait, mais Dieu ce que c’était difficile. Le problème étant, c’est que je n’ai jamais envie de me séparer d’elle. Et pourtant chaque fois que je la retrouve, le sentiment en moi est décuplé. Je n’ai jamais vécu une telle chose, avec personne. Une fois repartie, j’ai eu du mal à me remettre au boulot, et l’urgence de laquelle m’avait fait part mon assistant m’a finalement bouffé toute la soirée et même une partie de la nuit. J’ai donc envoyé un sms à Rayan pour lui proposer de venir dîner chez moi deux jours plus tard.

Cora est en voyage d’affaires à New York depuis trois jours et ne reviendra que dans au moins une semaine, et Maé est chez son père. La maison pour moi seule, j’ai envie de changer les souvenirs que Rayan et moi avons ici. Parce que la seule et unique fois où elle est venue me rejoindre, je n’étais pas tout à fait dans mon état normal, et ça s’est mal terminé. Mais ce soir est un autre soir. La jeune femme accepte de me rejoindre dans ma villa de Beverly Hills et c’est sur les coups de vingt heures que j’entends la sonnerie du portail. Je suis rentrée depuis deux bonnes heures, j’ai eu le temps de préparer le repas et dresser la table. C’est vêtue très simplement d’un pantalon en flanelle et d’un t-shirt en coton légèrement ample que je vais lui ouvrir la porte, pieds nus. A peine sa silhouette dans mon champs de vision que je me mets à sourire, presque un peu bêtement. « Bonsoir… » Je la laisse approcher et fais le dernier pas vers elle, glissant ma main à sa taille juste pour apprécier le contact, et dépose un baiser sur sa joue. « Je t’en prie, entre. » Je referme la porte derrière elle et l’invite à me suivre jusque dans le coeur de la maison. Il règne un mélange de l’odeur du dîner, des quelques bougies à la vanille éparpillées çà et là, et du jazz en fond musical pour donner une ambiance tamisée, mais qui ne vise à endormir personne. « Comment vas tu ? La pression est un peu redescendue ? » Je la débarrasse de sa veste que je vais accrocher sur le porte manteau, et lui propose sans tarder. « Je te sers un verre de vin ? » Mon pêcher mignon. Mais ce soir, je ne boirai pas beaucoup.

Eden l’a fait. Elle m’a invité à dîner, de productrice à actrice… Ou presque. Elle m’a proposé de venir dîner chez elle, rognant sur le côté professionnel de la démarche. Néanmoins ça semble être en faveur de ma requête, celle de me réserver sa nuit, en tout cas je l’espère. La raison ne tient pas bien longtemps face aux assauts du cœur et du désir, encore moins en sachant que je pars au Canada dans une petite dizaine de jours pour un stage de préparation avant le début du tournage. Eden a déjà prévu de venir voir comment les choses se déroulent et me rendre visite par la même occasion, mais pourra t’elle se libérer comme elle le souhaite ? Rien n’est moins sûr. Elle me manque déjà alors que nous sommes dans la même ville, alors dans deux pays différents, je vous laisse imaginer. Je pense qu’il est légitime que j’ai envie de passer un peu de temps en sa compagnie. Et cette fois c’est une Eden en pleine possession de ses moyens que je rejoins. Il est vingt heure, je sonne à l’entrée de sa propriété, l’imposant portail s’ouvre me laissant l’accès libre. Je m’avance vers l’entrée, la porte s’ouvre et la productrice apparaît dans l’embrasement de celle-ci. Mon sourire fait écho au sien, je suis contente de la voir, et ravie de constater qu’elle prend cette soirée de manière aussi décontractée que moi. C’est le témoignage de sa confiance, de ce lien entre nous qui me donne l’opportunité de la voir être dans un contexte différent, en privé et sans son masque. Et j’aime ce que je vois derrière ce masque, c’est ce tout qui fait qu’elle est elle, qui me plait. Autant sa force que ses vulnérabilités. « Bonsoir… » je m’approche, la blonde fait le dernier pas vers moi et dépose un baiser sur ma joue pour me saluer. J’entre comme elle m’invite à le faire, accueillie par un bouquet de senteurs différents qui donne une atmosphère chaleureuse et gourmande à cette maison qui peut pourtant paraître un peu froide de prime abord. A l’image de sa propriétaire… Ça n’est pas un hasard. L’ambiance tamisée me plait beaucoup et après les quelques jours plutôt chargés que je viens de passer, c’est pile ce dont j’avais besoin. D’ailleurs la productrice m’interroge sur ce petit coup de pression après l’obtention du premier rôle. « Ça va. J’ai eu des journées bien remplies, tu sais ce que c’est. » je ne lui apprends rien sur le milieu, ni sur le concept de travailler beaucoup « J’ai un peu de répit demain. Et puis il va falloir que je prépare mon départ pour le Canada. Ça va arriver vite. » répondis-je tout en retirant ma veste qu’elle prend soin de pendre. Elle me propose un verre de vin, j’acquiesce d’un hochement de tête accompagné d’un sourire enthousiaste « Avec plaisir. ». Du salon je vois la cuisine qui est ouverte sur ce dernier, alors qu’Eden sort une bouteille de vin je remarque les casseroles sur le feu « Tu as cuisiné ? » demandé-je véritablement intriguée. Je la crois tout à fait capable de cuisiner, mais elle manque de temps. Quoi qu’il en soit je me sens flattée, charmée même. Je prends le verre qu’elle me tend, mon regard accrochant le sien, toujours aussi puissant bien qu’un peu plus doux qu’il l’est parfois et c’est plaisant également. « Qu’est-ce que tu as prévu ? Entrée, plat dessert ? » demandé-je avec un petit sourire en coin, le regard malicieux. Fais-je seulement allusion au repas ? Je ne sais pas.

J’ai l’impression qu’elle est plus belle de jour en jour. Ce sont ce genre de pensées qui me font me rendre compte à quel point les jours passant, elle prend davantage de place dans mon coeur fragile. Je referme la porte derrière elle et l’incite à se mettre à l’aise, lui offrant une image de moi bien différente de 99% de mon entourage. « Ça va. J’ai eu des journées bien remplies, tu sais ce que c’est. J’ai un peu de répit demain. Et puis il va falloir que je prépare mon départ pour le Canada. Ça va arriver vite. » Instantanément mon coeur se serre lorsqu’elle parle du Canada, parce que rester loin d’elle pendant plusieurs mois risque d’être un supplice. Mais nous n’y sommes pas, et je compte bien profiter pleinement de sa présence sans penser à cette période où elle sera loin. Je note qu’elle est de repos demain, c’est une bonne chose puisqu’elle m’a proposé de lui réserver une nuit. Cette nuit. « Tu as raison, profite des moments de répits, ils sont plus importants qu’on ne le croit. » Surtout quand une carrière prend de l’ampleur. Elle accepte le verre de vin que je lui propose, et je m’empresse alors de lui servir. J’ai dû me faire violence pour ne pas ouvrir la bouteille avant son arrivée, j’ai toujours eu pour habitude de cuisiner tout en sirotant un verre de vin. Pas ce soir. Elle me demande si j’ai cuisiné, et un sourire étire mes lèvres. « Ça se pourrait bien oui… » Ce n’est pas vraiment habituel, plus par manque de temps que d’envie d’ailleurs. J’ai toujours adoré cuisiner, mais c’est une activité chronophage, et mon temps, c’est de l’argent. Alors malheureusement, la cuisine ne me rapportant pas un rond, j’ai vite compris que j’allais devoir espacer mes recettes. « Qu’est-ce que tu as prévu ? Entrée, plat dessert ? » Son regard malicieux me fait rire, j’adore sa maigre insolence et la mutinerie au coin de ses lèvres. « Pas d’entrée non, j’ai juste préparé quelques petits toasts pour l’apéritif. » que je sors immédiatement du frigidaire, posant l’assiette sur le bar. « Un plat, gourmand mais équilibré, et un dessert. » Je marque une pause et dans la même énergie qu’elle j’ajoute. « Deux desserts en réalité, mais c’est une surprise. » Je ne compte pas dévoiler tous mes talents immédiatement, ni même le nouvel ensemble de lingerie que je dissimule à merveille sous mes vêtements décontractés. « Le temps que ça finit de mijoter on peut s’installer dans le salon, on sera mieux. » Je prends mon verre, la laisse faire de même et la guide d’une main dans le creux de ses reins. Nous nous installons dans le canapé et, une jambe repliée sous l’autre, je lui fais face, la dévorant de mon regard puissant. « J’ai voulu réserver chez Vincenzo pour ce soir, mais même si j’ai des passe-droits, ils étaient archi full. Et puis je me suis dit que je ferai mieux qu’eux. » C’est sûr que vu ce que j’ai prévu au menu, ils n’auraient pu proposer ce genre de dessert à la carte… Parler de ce restaurant me rappelle notre premier dîner en tête à tête, quand elle n’était encore que la professeur de théâtre de ma fille.

J’évoque mon programme chargé des derniers jours, les vingt quatre heures de répit auxquelles je vais avoir le droit avant de devoir préparer mon départ au Canada, lequel arrivera très rapidement, je le sais. Eden me conseille de profiter au maximum des moments plus calmes, ils ont une grande importance. Elle sait de quoi elle parle, mais c’est plutôt drôle sortant de sa bouche et je ne retiens pas mon léger rire « Conseil que tu t’appliques à la lettre bien entendu. » dis-je avec une pointe d’ironie en lui offrant un large sourire complice. J’ai bien l’intention de profiter pleinement de cette soirée, c’est elle mon moment de répit et la nuit à venir. Il s’agit bien de penser à autre chose que le boulot, ça n’a pas nécessairement besoin d’être reposant, n’est-ce pas ? La bonne entame à de ce genre de moment, un verre de vin indéniable élément de détente, encore plus lorsqu’il est partagé en bonne compagnie. Ce dîner promet d’avoir une savoir toute particulière, par son contexte bien sûr et sur l’attention mise par Eden. La productrice a cuisiné pour moi et sachant combien son temps est précieux je me sens incroyablement flattée. Curieuse je l’interroge sur ce qu’elle a prévu, non sans une pointe de malice que la blonde commence à me connaître. Il n’y aura pas d’entrée mais des toasts pour l’apéritif, un plat qu’elle a voulu équilibré ce qui ne me surprend pas de sa part et pour conclure, un dessert. Mon regard se fait plus intrigué lorsqu’elle avoue finalement qu’il y en aura deux, reprenant cette même malice que j’ai introduit dans l’échange. Un sourire franc étire mes lèvres « J’adore les surprises. », les bonnes évidemment et je ne doute pas que ça soit le cas ce soir. Direction le salon le temps que le repas soit prêt et que nous dégustions ce délicieux vin et les toasts confortablement installées sur son canapé. C’est un réel plaisir pour moi de voir Eden si décontractée et naturelle, sans artifice, sans masque. Son regard n’en est pas moins perçant, toujours aussi magnétique et j’adore la façon qu’elle a de le poser sur moi. Elle m’avoue avoir d’abord prévu de m’inviter dans ce restaurant où nous avons mangé lors de notre première rencontre mais ils étaient complets. Ce n’est pas si vieux et pourtant il s’est passé tellement de choses depuis, j’ai comme l’impression que ça appartient à une autre vie. « Je n’ai aucun doute là dessus. » qu’elle fasse mieux. Bien sûr c’est un restaurant de haut standing et ils y servent des plats délicieux, mais être ici avec elle à déguster ce qu’elle a préparé et la perspective du reste de la soirée ensuite donnera à l’ensemble une toute autre saveur, je le sais. « Pourquoi là-bas ? En souvenir de notre première rencontre ? » demandé-je avec un fin sourire avant de prendre une gorgée de vin. « Ce jour là j’étais loin d’imaginer ce qu’il se passerait ensuite. » dis-je en frôlant son avant-bras, le caressant du bout des doigts « Je ne pensais pas que tu chamboulerais tout. » elle m’intriguait bien sûr, m’impressionnait aussi de part son charisme, cette aura qui lui est propre mais j’ai finalement assez vite perdu le contrôle sur les émotions qu’elle a réveillé en moi. « Je me souviens que Maé commençait sa crise d’adolescence et tu étais un peu dépassée. » et il y a de quoi l’être. Une pensée en amenant une autre « Je suis retournée au théâtre l’autre jour. J’ai croisé Maé justement, nous avons un peu discuté. » je hausse les épaules « Elle était plutôt fermée au début, mais nous avons finalement réussi à avoir une vraie conversation. » ça me semble important qu’Eden le sache, les non-dits nous ont déjà trop blessé je crois. « Je tenais à lui présenter des excuses, pour l’avoir blessé. » sa mère n’est pas seule responsable, nous sommes deux dans cette histoire. Et puis une part de moi espère que cette démarche nous permettras de peut-être simplifier notre relation, bien qu’il reste des paramètres gênants dans l’équation… Comme Cora par exemple. Mais ce n’est pas le moment d’en parler, je ne veux rien gâcher de ce moment privilégier avec Eden.

« Conseil que tu t’appliques à la lettre bien entendu. » Je ne peux réprimer un sourire amusé. « Bien entendu. » J’essaie, d’autant plus depuis que Rayan a croisé ma route, mais ce n’est pas chose facile, surtout quand on me connaît un minimum. Je suis un bourreau de travail, j’ai consacré ma vie à mon boulot, et je ne vois pas comment ça pourrait changer du tout au tour, du jour au lendemain. Ma rencontre avec Rayan a déjà changé quelques choses. Elle me demande si j’ai cuisiné. Effectivement, ce n’est pas dans mes habitudes, mais force est de constater qu’elle a bouleversé quelques unes de mes habitudes. Nous passons au salon avec notre verre de vin et le plateau de petits amuse-gueule préparés de mes mains. Rayan me demande pourquoi j’aurai voulu aller chez Lorenzo. Je lui offre un sourire tendre en guise de réponse. Bien sûr, en souvenir de notre première rencontre. « Ce jour là j’étais loin d’imaginer ce qu’il se passerait ensuite. Je ne pensais pas que tu chamboulerais tout. » dit-elle en glissant ses doigts sur mon avant-bras. Ce simple contact me fait immédiatement frissonner, il n’y a qu’elle pour me faire un effet pareil. « J’ai eu envie de toi à l’instant où je t’ai vue. » C’est une réalité, mais je n’avais pas envie simplement de la mettre dans mon lit, j’avais envie de la connaître, de pouvoir l’embrasser pendant des heures, la caresser, la laisser pénétrer mon âme et mon coeur. Je l’ai su à la seconde, comme une évidence.
Le sujet dévie sur ma fille, il est vrai qu’à ce moment là, je me sentais un peu dépassée. Les choses ont évolué depuis, il y a eu un gouffre plus grand encore quand Maé a su pour Rayan et moi, et puis finalement, les choses se sont arrangées, petit à petit, le temps a fait son affaire. Rayan m’avoue avoir croisé Maé l’autre fois au théâtre. Je penche légèrement la tête sur le côté, curieuse de savoir ce qu’elles ont bien pu se dire. « Elle était plutôt fermée au début, mais nous avons finalement réussi à avoir une vraie conversation. Je tenais à lui présenter des excuses, pour l’avoir blessé. » Je lui souris à nouveau, pourquoi est-elle aussi parfaite exactement ? « Je comprends mieux… » Je secoue un peu la tête, plus amusée qu’autre chose. « Il y a quelques jours j’ai discuté avec elle aussi, on a passé la journée ensemble, et elle m’a posé des questions sur toi, enfin sur… nous. » Mettre le mot ‘nous’ sur ma relation avec Rayan, ça me fait encore tout drôle, mais pourtant, il y a bel et bien un nous, qu’on essaie de se tenir à distance l’une de l’autre ou non. « Je crois qu’elle a essayé de savoir si c’était sérieux, ou si tu allais disparaître du jour au lendemain. J’ai pas réussi à savoir ce qu’elle aurait préféré comme réponse. » Je hausse légèrement les épaules et me penche pour récupérer une petite tartelette que je présente devant les lèvres de la brune. « Tiens, goûte ça, c’est mon péché mignon. »

Eden a du mal à lever le pied lorsqu’il s’agit de sa boite de production. Son travail compte beaucoup pour elle, c’est une implication de chaque jour et je sais combien elle est fière de sa réussite, il y a de quoi. Alors c’est amusant de l’entendre me conseiller de savourer les moments de répits, ils sont rares lorsque l’on est pris dans l’engrenage de ce milieu et elle est bien placée pour le savoir. Néanmoins elle ne se l’applique pas, même quand sa santé le nécessite. J’ironise, c’est bon enfant et elle connaît mon côté taquin et je sais également qu’en dépit des apparences elle fait des efforts pour se ménager un peu. La preuve, elle a cuisiné ce diner, du temps passé à autre chose que gérer ses affaires professionnelle c’est un progrès et je suis ravie qu’il me soit dédié. Son plan d’origine était de m’inviter dans ce restaurant où nous avions diner lors de notre toute première rencontre alors que Maé lui avait fait faux bond. C’est presque comme dans une autre vie, à ce moment je ne me doutais pas de l’impact qu’aurait Eden sur ma vie, de la place qu’elle prendrait. Mais si c’était à refaire, malgré les moments difficiles, je n’hésiterais pas un instant. Elle m’avoue avoir ressenti du désir à mon égard au moment où son regard s’est posé sur moi. Je souris, touchée, baissant le regard, elle a cet effet sur moi, elle sait me troubler « C’était donc ça… » dis-je avec malice « Ce qui émanait de toi, ton aura. » ajouté-je dans un léger rire. Evidemment ce jour là je n’avais pas identifié les choses comme telles, mais ça a probablement influer sur ma première impression, c’est instinctif, ça ne se contrôle pas. Je me remémore la discussion que nous avions eu, elle s’était d’abord concentrée sur sa fille, avant que nous parlions un peu plus de nous. Evoquer l’adolescente me fait inévitable repenser à la conversation que j’ai eu avec elle il y a quelques temps lors de ma visite au théâtre. Je n’ai rien à cacher à la quadra, à qui je fais part de cette discussion imprévue mais constructive, du moins de mon point de vue. Je lui avoue la volonté que j’avais de présenter des excuses à sa fille, je sais à quel point elle a pu être blessé et je m’en voulais sincèrement. La blonde accueille l’information dans un sourire, qu’est-ce qu’elle comprend mieux ? Je fronce légèrement les sourcils, intriguée. Eden a passé du temps avec sa fille, une journée complète durant laquelle elles ont pu prendre le temps de discuter et l’adolescente s’est apriori montrée tout aussi curieuse qu’avec moi, sur ma relation avec sa mère. Qu’elle dise “nous“ ne me laisse pas de marbre, mais je n’en montre rien, je devrais avoir dépasser ce stade de m’émouvoir pour un rien nous concernant, cependant les choses étant ce qu’elles sont la complexité de notre relation est bien réelle. Mae semble réellement s’intéressée au sérieux de cette histoire, j’ignore ce qu’Eden a pu lui répondre, je sais en revanche ce qu’il en est de mon côté « Je ne crois pas qu’elle le sache elle-même. » si elle voudrait que ça soit vraiment sérieux ou non. Je n’ai pas vraiment envie d’approfondir le sujet mais plutôt de profiter du moment, ce fameux répit si rare, il l’est aussi entre nous. La productrice semble sur la même longueur d’onde, prenant un amuse bouche pour m’inviter à le goûter, plaçant le met juste devant mes lèvres. Elle le décrit comme étant son péché mignon, j’affiche un large sourire, arquant un sourcil avec un air mutin « Vraiment ? » demandé-je juste avant de croquer dans la tartelette en question dans un geste calculé, sensuel. Elle est délicieuse c’est vrai « Je comprends. » j’ignorais ce talent de la part d’Eden, la cuisine, c’est une bonne surprise. « Si tout le repas est sur la même lignée je vais me faire inviter plus souvent. » dis-je tout naturellement. Est-ce pour sous-entendre mon envie de passer d’avantage de temps en sa compagnie ? Oui, très probablement. Mais ce temps est compter pour les jours à venir puis que je pars bientôt en tournage. « J’ai moi aussi un péché mignon à partager… » dis-je avant de me pencher vers elle pour déposer mes lèvres sur les siennes dans un geste appuyé mais relativement bref. Je capte son regard en reculant « Ça je n’aurais pas pu le faire chez Lorenzo. » parce que nous devons rester discrète, d’autant plus maintenant que ma notoriété évolue progressivement. Je souris en prenant un autre petit apéritif préparé par ses soins « Qui t’a appris à cuisiner ? Tu as pris des cours ? » je connais un peu son histoire, je sais qu’elle a élevé ses frères et sœurs au départ de son père, mais qui l’a t’elle élevé elle ? S’est-elle éduquée seule ? « En tout cas c’est délicieux et j’ai hâte de découvrir la suite. » du plat au dessert et plus encore… Evidemment.

« C’était donc ça… Ce qui émanait de toi, ton aura. » J’ignore si mon ‘aura’ est associée à mon désir pour les gens, j’ose imaginer qu’elle se présente aussi quand je n’ai pas d’attirance pour quelqu’un. Mais c’est une autre histoire, ce n’est pas de ça dont nous parlons. Il s’agit exclusivement d’elle et de moi. Et je lui souris en guise de réponse. Peut-être était-ce cette raison, ou une autre, toujours est-il que je suis ravie de savoir que je lui ai fait un petit effet, dès ce soir là, même si elle n’avait pas cherché à mettre de mots dessus.
La discussion se tourne vers ma fille, la discussion de Rayan a pu avoir avec elle, et celle que j’ai eu moi-même avec Maé plus récemment. J’ignore ce qu’elle préfèrerait, que ma relation avec l’actrice soit sincère, ou seulement de passage, comme les autres avant elle. Rayan semble penser que Maé elle-même ne sait pas. Et pour le moment, on n’en saura pas plus. Je choisis alors de changer de sujet et lui propose de goûter mon péché mignon. Le regard qu’elle m’adresse me grise totalement, je dois me retenir de ne pas lui sauter dessus. Elle avoue comprendre pourquoi j’aime tant cette gourmandise. Mais pour être tout à fait honnête, il y a bien une autre gourmandise qui s’apparente davantage à un péché mignon, et qui se trouve non loin de moi. « Si tout le repas est sur la même lignée je vais me faire inviter plus souvent. » Je laisse échapper un petit rire, et finis l’amuse-bouche qu’elle n’a qu’a moitié mangé. « Si j’avais voulu que tu ne reviennes pas, j’aurai commandé un kebab. » Je lui souris, mutine. « J’ai moi aussi un péché mignon à partager… » Je la regarde en arquant un sourcil, et la laisse approcher, la laissant m’embrasser, presque un peu trop chastement à mon goût. Ce baiser a un goût de trop peu, mais je fais le choix de rester patiente. « Ça je n’aurais pas pu le faire chez Lorenzo. » Nouveau sourire, je hoche légèrement la tête. « C’est vrai oui. Le repas aurait été plus professionnel… » Charmeuse, je ne la lâche pas des yeux. Une nouvelle question m’est destinée. Est-ce que j’ai pris des cours. Je secoue la tête avant de boire une gorgée de mon vin, reposant le verre sur la table. « En tout cas c’est délicieux et j’ai hâte de découvrir la suite. » Je souris plus franchement. « J’espère que ça te plaira tout autant. » Nouvelle gorgée de vin, et je réponds à sa question. « Ma mère cuisinait un peu, elle m’a appris quelques choses, mais j’ai surtout appris seule, avec des livres, que je potassais après mes cours… » Je soupire un peu, parce que ce n’est pas vraiment une période de ma vie que j’aime à me remémorer, même si je suis fière d’avoir pu aider à élever mes petits frères et soeur. « Et puis avec le temps j’ai eu moins d’envie, et puis encore moins de temps, alors c’était surtout pour les occasions. Peu de personnes ont goûté ma cuisine, au final. » Il faut vraiment que j’en ai envie, c’est un réel cadeau que je fais quand je passe du temps dans ma cuisine. Elle n’en a peut-être pas totalement conscience, et ce n’est pas - seulement - pour la mettre dans mon lit. Parce que ça, c’est déjà fait, et je n’ai pas eu besoin de cuisiner pour ça. Preuve en est, c’est un vrai don de moi. « Et toi, tu cuisines un peu ? Tu aimes ça ? » Je marque un temps d’arret et, avec un rictus au coin des lèvres j’ajoute. « Tu as peut-être de bonnes recettes de plats irlandais à proposer.. » Ça a été une des première chose sur laquelle nous avons ri ensemble. Ses origines irlandaises… Décidément ce soir est un vrai rappel à nos premiers rendez-vous.

Nous n’avons pas vraiment l’habitude Eden et moi de nous dire les choses sans utiliser des moyens détournés. Je pourrais simplement lui dire que j’aimerais passer d’avantage de temps en sa compagnie, pourtant je choisis d’évoquer ce dîner et l’envie que je pourrais avoir d’être invitée plus souvent. Ça fait partie du jeu, de notre jeu. C’est parfois en notre défaveur, certains non-dits nous ayant causés pas mal de douleur, mais j’ai envie de croire que c’est derrière nous. Ce n’est pas simple, je doute même que ça le soit un jour, cependant j’ai bon espoir de trouver un équilibre dans cette relation particulière. Lorsque je complimente sa cuisine, même en ayant goûté que peu de choses pour le moment, la blonde réplique malicieusement que pour me faire fuir elle aurait opté pour tout autre chose. Un kebab par exemple. Je ris, l’imaginant assez mal commander un kebab mais après tout pourquoi pas ? « Il y en a des très bons. » je le sais pour l’avoir expérimenté durant mes années lycéennes et étudiantes. Evidemment on est loin du succulent péché mignon que la blonde vient de me faire goûter, c’est un tout autre style, les deux ne sont pas vraiment comparables. Je profite de ce moment de découverte pour lui offrir en retour un baiser. Rien de nouveau, mais je n’avais pas encore saisi l’opportunité de retrouver ses lèvres et l’envie se faisait grandissante. L’échange est bref, j’aurais évidemment envie de plus, mais ce genre de chose peut nous mener bien plus loin que prévu et j’ai réellement envie de faire honneur au dîner qu’elle a préparer. Un baiser plus intense serait prendre le risque d’en venir tout de suite au dessert, alors je me contiens jouant un peu à mettre la patience d’Eden à l’épreuve. Qu’elle s’estime chanceuse, chez Lorenzo elle n’aurait même pas eu le droit à ça. La parenthèse refermée, j’en reviens à un sujet plus culinaire, la source de ses compétences en la matière. Pas de cours. Quoi qu’il en soit elle a reçu un bon enseignement et j’ai hâte de déguster la suite. D’elle même, la productrice m’explique que c’est sa mère qui lui a enseigner les bases, avant qu’elle fasse ensuite la démarche de se former seule à l’aide de livres. Son soupir trahit son ressentiment vis à vis de cette période. Sans doute pas la plus facile. Ce que je dois retenir c’est que je suis une vraie privilégiée car pu de gens ont eu l’honneur qu’Eden se mette aux fourneaux pour eux. Mon sourire témoigne toute ma gratitude quant à cette attention de sa part, je mesure ma chance. « Statut VIP. C’est une leçon pour m’apprendre à gérer la notoriété ? » demandé-je avec malice avant que la quadra ne m’interroge à son tour sur mes compétences culinaires. « Oui, je cuisine. » répondis-je en portant mon verre de vin à mes lèvres pour en boire une gorgée « J’aime bien. Quand j’ai du temps pour le faire. » c’est comme prendre un moment pour soi, ça ne peut pas se faire à la va vite, du moins je le vois comme ça. Même si bien sûr il est possible de cuisiner des petits trucs rapidement. Mes origines irlandaises l’ont marqué, je crois, et elle me demande si j’ai éventuellement des recettes à proposer. Je fais une légère moue « Irlandaises, pas vraiment. » je hausse les épaules « Mais grecques et italiennes, ça oui. » les origines de ma mère, forcément la transmission s’est faite plus facilement, même si mon père cuisine, il n’a qu’un seul et unique plat à sa carte. « La cuisine c’est ma mère, ma résistance à l’alcool c’est mon père. » je reprends un petit amuse bouche, ils sont tous délicieux. « Si un jour tu en as marre du cinéma, tu pourras toujours te reconvertir comme traiteur. » et je ne plaisante qu’à moitié, je suis un peu bluffée, je ne m’attendais pas à ça. Nous finissons par passer à table, le vin continue de nous accompagner alors qu’Eden nous sert une belle et très appétissante assiette. Je ne peux retenir un sourire un brin charmeur pour accompagner mon regard amusé « Tu me sors le grand jeu ? » j’arque un sourcil « Tu cherches à me mettre dans ton lit, c’est ça ? Je vois clair dans votre jeu, Madame la productrice. » suit un regard complice, même sans ça j’aurais fini dans son lit que ce soit bien clair, car elle ne manque pas d’atouts. L’heure du verdict à sonner, premier coup de fourchette, c’est délicieux. J’en viens à me demander si je suis objective. M’aurait-elle ensorcelé ? Peut-être bien. Je soupire légère, de bonheur et sous le regard satisfait d’Eden je m’empresse de dire « C’est immonde. Tu l’as compris. » ironisé-je, conquise par sa cuisine, et bien plus encore.

Rayan affirme qu’il y a de très bons kebabs. Je n’en doute pas, mais ça n’a jamais été ma tasse de thé. Voir cette viande qui tourne à l’air libre, j’en ai déjà la nausée rien que d’y penser. La jeune femme me fait parler, nous avons encore tant de choses à apprendre l’une de l’autre, et j’aime ces moments de sincérité, que nous échangeons naturellement. « Statut VIP. C’est une leçon pour m’apprendre à gérer la notoriété ? » demande-t-elle quand je lui fais comprendre qu’elle est une privilégiée de goûter ma cuisine. « Peut-être bien. » Ça n’a rien à voir, mais ça me fait sourire. A mon tour de lui demande si elle cuisine, et si elle a des recettes à proposer. Pareil que moi, elle a besoin de temps pour cuisiner, pour ne pas faire des recettes trop basiques et rapides. « Irlandaises, pas vraiment. Mais grecques et italiennes, ça oui. » J’apprends donc le reste de ses origines. Un joli mélange qui me fait sourire de plus belle. « La cuisine c’est ma mère, ma résistance à l’alcool c’est mon père. » Je me mets à rire en hochant la tête. « Je vois. » Rayan reprend un amuse-bouche et me gratifie d’un beau compliment. Je pourrai me reconvertir en traiteur selon elle. Je ris et secoue la tête. « Pitié non, aux fourneaux toute la journée, je ferai cinquante kilos de plus. Quel gâchis. » Je la regarde, malicieuse, et prends à mon tour un amuse-bouche, terminant l’assiette. Il est l’heure de passer au repas.
Je la laisse prendre place sur la table de la salle à manger, et je ramène le plat pour nous servir. « Tu me sors le grand jeu ? » me demande-t-elle, malicieuse. Je lui souris à mon tour. « Ça se pourrait bien. » « Tu cherches à me mettre dans ton lit, c’est ça ? Je vois clair dans votre jeu, Madame la productrice. » Cette fois je laisse un rire échapper mes lèvres. « C’est bien la première fois que j’en viens à passer plusieurs heures en cuisine pour arriver à mes fins. » Je lui adresse un petit clin d’oeil charmeur, et repars en cuisine pour déposer le plat, la rejoignant pour m’installer à ses côtés. Première bouchée, elle soupire, les yeux clos. Visiblement, ses papilles sont satisfaites. « C’est immonde. Tu l’as compris. » Je ris à nouveau et hoche la tête. « Je suis désolée… » Je suis heureuse que le plat lui plaise, je ne l’imaginais pas difficile, mais on ne sait jamais, il peut arriver que je puisse tomber sur un aliment, parfois même le seul, que n’aiment pas mes convives. Je suis ravie de voir que ce soir ce n’est pas le cas. Nous continuons de discuter pendant le repas, sans laisser de côté cette complicité, ce jeu de séduction qui nous suit depuis longtemps. Je repense aux mots de Maé, quand elle m’a demandé de ne pas faire de mal à Rayan. Je n’y compte pas. Je crois que mon regard à cet instant est plus amoureux qu’il n’a jamais été. Elle me grille et je me contente de sourire en baissant les yeux sur mon assiette. « Il y a des choses que tu n’aimes pas manger ? Que je sache, si jamais de fais à nouveau la cuisine pour toi… » J’essaie de ne pas trop analyser mes phrases, mais ça veut dire beaucoup.

J’ignore si mes papilles souffrent d’un manque d’objectivité, mais à mon sens Eden aurait une carte à jouer dans le secteur culinaire, si elle venait à vouloir se reconvertir. La jolie blonde n’est pas de cet avis, le sien est tranché et avec un apriori qui ne manque pas de me faire rire. Pourquoi devrait-elle obligatoirement grossir ? Et serait-ce du gâchis ? Elle est magnifique telle qu’elle est, mais m’attirerait-elle toujours avec cinquante kilos de plus ? J’aurais tendance à dire que oui, car elle n’est pas juste un physique, une silhouette, elle est beaucoup plus que ça. Néanmoins je réponds à son regard malicieux par un sourire entendu. Nous passons à table et j’ai parfaitement consciente que le moment est inédit et ma place plus que privilégiée. Se faire servir par Eden Lewis en personne, et qu’en plus elle ai cuisiné tout elle-même de A à Z. Je suis chanceuse, et à la fois ce geste veut dire beaucoup pour ce qu’il en est de “nous“. Je reste dans la plaisanterie, l’accusant faussement d’avoir l’intention de m’attirer dans ses draps. Ce serait une première qu’elle ai à en arriver là, je ris et réplique « Parce que je ne suis pas n’importe qui. » mon regard est tout aussi joueur que le sien est charmeur. J’aime ces moments de complicités, notre petit jeu de séduction, cette manière que nous avons encore de nous tourner autour. Une nouvelle fois je suis conquise par ce qu’elle a prit le soin de préparer. C’est réellement délicieux et je suis une fois de plus surprise par ses compétences culinaires dont je n’avais absolument pas soupçonné l’existence. Régal des papilles et conversations se poursuivent, tout est si naturel, simple. Je profite réellement de ce moment, ne sachant pas s’il sera unique ou amené à se reproduire. Quoi qu’il en soit je pars bientôt au Canada, il va falloir faire avec. J’essaie quand même de ne pas trop m’emballer, tout ça est merveilleux, certes, mais Eden est toujours avec Cora et je ne sais absolument pas si ce que nous vivons deviendra un jour quelque chose d’officiel, ou au moins de plus concret. Je ne suis pas pressée, mais je n’ai pas envie de souffrir à nouveau. Et pourtant à cet instant tout est réunis pour que je m’emballe justement. Le regard que la quadra pose sur moi fait inévitablement accélérer mon cœur, elle fuit mon regard dans un regard, par pudeur j’imagine, avant de m’en demander un peu plus sur mes goûts en matière de cuisine. De quoi ne pas commettre d’éventuels impairs à l’avenir, si elle était amenée à cuisiner pour moi à nouveau. « J’ai les huîtres en horreur. Mais ce n’est pas le premier truc auquel on pense quand on prépare un dîner. » du moins je ne crois pas « Le caviar non plus je n’aime pas ça. » encore une fois rien qui soit très commun, ça laisse des perspectives pour le reste. « Je ne suis pas difficile. » conclue-je finalement dans un sourire, ma main venant se poser sur la sienne pour la caresser doucement « Merci. D’avoir pris le temps de cuisiner. » ça compte, ça me touche. Je me penche un peu plus vers elle et glisse une main sur sa joue pour l’inviter à faire de même, mes lèvres venant chercher les siennes plus longuement qu’un peu plus tôt dans la soirée. C’est un baiser tendre que je lui offre, en remerciement mais surtout pour traduire ce que cela représente pour moi. « Je ne serais pas contre. Que tu cuisines à nouveau pour moi. » soufflé-je après avoir réculé. J’aide Eden à débarrasser, l’accompagnant en cuisine, l’aidant à remplir le lave-vaisselle. J’aime réellement ces instants vrais, ancrés dans une réalité qui ne soit pas celle du domaine dans lequel nous travaillons. Même loin du contexte plus glamour du show-biz je la trouve incroyable, et peut-être plus attirante encore. Parce qu’elle est naturelle, j’ai ce privilège de la voir comme peu de gens peuvent le revendiquer et ce que je vois me plait d’autant plus. Le vin à l’apéritif et celui bu durant le repas me monte peut-être un peu à la tête, en tout cas je me sens bien. Légère, d’humeur joueuse, je me glisse dans le dos de la productrice, mes mains sur ses hanches alors qu’elle range je ne sais quoi, coincée entre le plan de travail et moi, elle se retourne « Tu crois qu’on pourrait faire une petite pause avant le dessert ? » je souris, soutenant son regard un instant avant d’aller embrasser son cou « Tout ça m’a ouvert l’appétit. » plaisanté-je en riant contre sa peau, je m’imprègne de son parfum, elle a mit celui que j’adore, évidemment. Je viens entremêler mes doigts au sien et la regarde à nouveau « Tu es incroyable. » je crois qu’à cet instant elle doit lire beaucoup de chose dans mes yeux et tout est parfaitement sincère.

« Parce que je ne suis pas n’importe qui. » Et ça, c’est une certitude. Je me contente d’un sourire tendre en guise de réponse. Je sais qu’au fond elle le sait, qu’elle est une vraie privilégiée, et que je ne mens pas, que je ne joue pas avec elle. Elle l’a pensé, au début, je le sais. Mais je crois qu’elle me connait suffisamment maintenant pour savoir que je ne suis pas là pour lui vouloir du mal. Même si ça arrive, malgré moi. Parce que la situation n’est pas facile, même si ce soir ça pourrait y ressembler. Visiblement, ma cuisine lui plait, et j’en suis ravie. Je n’avais pas fait ça particulièrement pour lui plaire, c’était plus une façon de me livrer à elle d’une manière nouvelle. Me montrer plus vraie, encore. Il y a longtemps que j’ai appris à baisser le masque, faire tomber mes barrières face à elle. Peu de personnes ont réussi cet exploit, et même celles que je pensais avoir réussi, ça ne l’était pas autant qu’elle. Preuve qu’elle est vraiment spéciale.
Au cours du repas, j’émets l’éventualité de cuisiner à nouveau pour elle, et pour ça, j’ai besoin de savoir ce qu’elle n’aime pas. Sait-on jamais, je ne voudrais pas mal tomber. Les huitres c’est noté, je ne suis pas particulièrement fan, et le caviar non plus. C’est parfait. « Merci. D’avoir pris le temps de cuisiner. » me dit-elle finalement, droit dans les yeux, après avoir posé sa main sur ma joue. Je plonge mon regard dans le sien, avec intensité. Impossible de nier ce qui nous lie, depuis longtemps déjà. J’approche pour partager ce baiser avec elle, un baiser d’une tendresse inouïe. Un échange vrai. Sincère. « Je ne serais pas contre. Que tu cuisines à nouveau pour moi. » Je lui offre un sourire à la fois charmeur et conquis. « Si je suis remerciée comme ça à chaque fois, je vais y prendre goût. » Nous quittons la table, le temps de débarrasser et ranger un peu la cuisine. Tout est tellement fluide, naturel. Aucune tension désagréable comme il a pu régner il y a encore quelques temps. J’assume ce que je ressens pour elle, et elle en fait de même. Je ne sais pas encore où tout ça nous guidera, mais je veux simplement profiter de sa présence, de chaque seconde en sa compagnie.
Alors que j’étais en train de rincer le dernier plat, je sens les mains de Rayan sur mes hanches, et un sourire se dessine au creux de mes lèvres. J’essuie mes mains et me retourne pour lui faire face, bloquée entre son corps et l’évier. « Tu crois qu’on pourrait faire une petite pause avant le dessert ? » J’arque un sourcil, amusée. « Tout ça m’a ouvert l’appétit. » Je la laisse embrasser mon cou, penchant légèrement la tête sur le côté pour lui laisser le loisir de s’étendre. « Tout dépend de quel dessert on parle. Celui que j’ai préparé est au frigo, il peut rester là jusqu’à demain. Ou au beau milieu de la nuit, si tu as faim… » Mes mains commencent déjà à reprendre leur marque sur son corps, mon coeur tambourine dans ma cage thoracique, signe qu’il fonctionne à merveille. Du moins, j’aime à le penser. « Tu es incroyable. » lâche-t-elle finalement en me dévorant du regard. Je reste là à la regarder un instant, je peux lire tout ses sentiments dans ses yeux, et je crois qu’elle peut en faire de même. J’aimerai pouvoir lui dire ces quelques mots. Trois pour être exacte, mais ils restent encore bloqués dans ma gorge. « Viens. J’ai un cadeau pour toi. » Je lui souris, et garde une de ses mains dans la mienne pour la guider jusqu’à ma chambre. Sur le lit trône une boîte avec un noeud sur le dessus. « Vas-y, c’est pour toi. » J’ai hésité. Quand je suis entrée dans le magasin, c’était pour moi que je venais, pour m’acheter un ensemble de lingerie, exprès pour ce soir. Et au final, c’est pour elle que j’ai acheté quelque chose. A la fois sobre et sexy, juste ce qu’il faut pour la mettre en valeur sans trop en dévoiler. J’espère que ça va lui plaire, et qu’elle ne va pas voir ce geste comme quelque chose de déplacé… « Tu as le droit de ne pas aimer. Je le ramènerai si ça ne te plait pas. »

Ce n’est pas seulement du dîner dont il est question, de cuisine, de ce que je peux aimer ou pas. Il y a beaucoup plus derrière tout cela et je mesure les enjeux de cette attention de la part d’Eden. Elle ne s’est pas seulement mise aux fourneaux, elle s’ouvre encore un peu plus à moi, me prouvant que tout cela est réel et que nous avons dépassé la superficialité d’un feeling qui aurait été seulement physique. Impossible de nier que notre attirance est quasi magnétique, mais c’est plus profond et ça devient de plus en plus évident, sans pour autant être simple. Je ne cherche plus à lutter contre mes sentiments, ils sont trop forts, il suffit de voir quel échec ça a été pour moi d’essayer de me tenir à l’écart lors de mon retour à L.A. Une soirée, une seule, et je succombais à nouveau sans rien regretter. J’accepte ce que je ressens, mais je suis prête à me préserver de la souffrance si nécessaire, aussi difficile soit-il de trouver un équilibre dans une telle situation. Je remercie Eden, par des mots mais aussi par ce baiser tendre, vrai, exprimant ma reconnaissance d’être invitée dans son monde, encore un peu plus près d’elle. Expérience que je serais ravie de renouveler à l’avenir, avec un tel remerciement à la clé, la quadra pourrait bien y prendre goût, mon sourire s’élargit à cet aveu. Je l’aide à débarrasser la table puis ranger un peu la cuisine tout naturellement, je me sens à ma place à ses côtés et si le sentiment est grisant je garde à l’esprit que ce n’est peut-être qu’un moment isolé. Les attentes mènent à la déception, alors je préfère me contenter du présent. Mais si j’ai un semblant de contrôle sur mon esprit, mon corps lui est un peu plus indiscipliné, d’humeur joueuse je ne résiste pas longtemps à me rapprocher de la blonde, cherchant sa proximité, physiquement. Je ne cherche même pas à masquer mes intentions, proposant une pause, un interlude, peu importe le terme, mes baisers dans son cou viennent apporter un indice concret de mon inspiration du moment. Le dessert censé marquer la fin du repas est au frigo, attendant sagement d’être mangé, quand ce sera ? Maintenant, plus tard, dans la nuit, demain. Je souris contre sa peau « Au milieu de la nuit. Hum, intéressant. » bien que ravie de sentir ses mains sur moi je m’en saisie en reculant pour la regarder droit dans les yeux, d’un regard intense et sincère. Je lui dis qu’elle est incroyable, je le pense et si ce sont les seuls mots que je parviens à dire pour le moment, le reste est avoué silencieusement dans notre échange de regard, un langage codé qui nous appartient. Ce silence n’a rien de gênant, il est rempli de sincérité. Eden y met fin en m’invitant à la suivre pour découvrir mon cadeau. Je souris, un petit air intrigué sur le visage, je la suis docilement jusqu’à sa chambre. Une boite est posée sur son lit, écrin élégant d’une marque prestigieuse de lingerie. Elle m’encourage à aller découvrir ce dont il s’agit, je m’exécute sans hésitation après m’être assise sur le bord du lit, dénouant le nœud de la boite avant d’en ouvrir le couvercle puis de déplier le papier de soie méticuleusement pour découvrir l’ensemble absolument superbe qu’Eden a choisi pour moi. Je la regarde et lui adresse un sourire, elle s’empresse de préciser que je ne suis pas obligée d’aimer, qu’elle le ramènera si ce n’est pas le cas. Je secoue doucement la tête « Tu plaisante ? Ramener ça ? » je ris légèrement « C’est magnifique. » je regarde l’ensemble, touchant le tissu avec attention. Je me relève pour m’approcher à nouveau de la blonde « Merci. » dis-je en déposant un baiser rapide sur ses lèvres « C’est un double cadeau… » le regard malicieux, je recule pour prendre la direction de la salle de bain « Et le tien arrive très bientôt. ». Je me déshabille rapidement pour enfiler l’ensemble puis je m’observe dans le miroir, ajuste soigneusement le tout puis sors de la pièce pour rejoindre Eden, marchant lentement dans sa direction faisant un tour sur moi-même pour qu’elle puisse admirer son achat « Alors, il est pour moi ou pour toi ce cadeau ? » demandé-je en me plantant devant elle. Je souris plus largement, conquise par la lueur dans ses yeux « Tu sais que je pourrais être victime de combustion spontanée si tu continue à me regarder comme ça ? » mes doigts se saisissent du tissu de son haut que je ne tarde pas à remonter le long de son corps pour l’en débarrasser avant de me rapprocher encore plus près d’elle « Ce dessert là n’attendra pas au frigo. » dis-je en m’emparant de ses lèvres avec une passion non contenue.

La retrouver tout contre moi est une bénédiction. Notre histoire est pour le moins singulière, nous avons cherché longtemps à occulter tous ces sentiments, cette attirance, mais à chaque fois c’est plus fort que nous. Ce soir encore, même si je me doutais bien l’issue de la soirée, puisqu’elle m’avait demandé de lui réserver ma nuit. Je boue d’impatience depuis que le rendez-vous est pris, mais, grisée par ce temps qui semble en suspens, j’apprécie chaque geste, chaque regard comme s’il était son don le plus précieux. Alors quand je sens ses baisers dans mon cou, c’est comme si un des fils, ou quelques fils qui retiennent la montgolfière étaient en train de lâcher, donnant plus de force au ballon qui cherche à s’envoler. Elle propose un dessert. Son dessert. Le mien pourra attendre au frigo, il n’y a aucune obligation à le manger maintenant. Je me délecte de cet instant hors du temps, de toutes ces choses que nous pouvons nous dire sans même prononcer un seul mot, juste par cet échange de regard intense dont nous avons le secret.
Finalement je suis celle qui reprend la parole. J’ai un cadeau pour elle. En réalité, il est autant pour elle que pour moi, mais je ne l’avoue pas pour le moment. Une fois dans ma chambre, je lui propose d’ouvrir le paquet qui se trouve sur le lit. Le coffret ne laisse que très peu place au doute quant à ce qui peut bien se trouver à l’intérieur. Je ne voudrais pas qu’elle le prenne mal, qu’elle se sente comme un objet de convoitise ou que sais-je. Je préfère alors lui dire qu’elle a tout le loisir de refuser, ou de me dire si ça ne lui plait pas. Je ne lui en tiendrai surtout pas rigueur. « Tu plaisante ? Ramener ça ? C’est magnifique. » Un sourire rassuré étire le coin de mes lèvres et je la vois déjà prendre la direction de la salle de bain attenante à ma chambre. « Et le tien arrive très bientôt. » Je ne peux retenir un rire amusé, tout en me délectant de son corps qui se déhanche jusqu’à disparaître de mon champs de vision. Je lâche un soupire et me dirige vers le lit sur lequel je m’assieds, à la place même où Rayan était installée quelques minutes plus tôt. Lorsque j’entends qu’elle sort de la salle de bain je me retourne et admire cet ensemble de lingerie de luxe parfaitement mis en valeur par les courbes divines de la brune. Mon dieu. « Alors, il est pour moi ou pour toi ce cadeau ? » Je me lève en la voyant arriver, mon regard continuant de détailler cette harmonie entre son corps et le tissus. « Définitivement pour moi. Je suis quelqu’un de très égoïste, tu sais bien… » Je ris un peu et la dévore du regard, des flammes d’envie dans les yeux. « Tu sais que je pourrais être victime de combustion spontanée si tu continue à me regarder comme ça ? » Un sourire étire mes lèvres alors que mes mains se posent délicatement à sa taille, glissant jusque dans son dos pour la rapprocher davantage de moi. Mais je dois me séparer de sa peau le temps qu’elle retire mon haut, et je la laisse faire sans émettre aucune retenue. « Ce dessert là n’attendra pas au frigo. » Je me délecte du baiser qu’elle m’offre, laissant à nouveau mes mains reprendre leur place à même son épiderme. Tout me semble décuplé quand il s’agit d’elle. Le désir, l’envie, le plaisir, mon coeur qui palpite dans ma poitrine, la chaleur qui s’immisce à une vitesse folle dans tout mon corps… Rien n’est feint, tout n’est que plus beau, plus intense. Je suis rapidement mise au même pied d’égalité qu’elle sur le plan nudité, et j’ai autant envie de la mettre à nue que de li laisser ce bijou qui orne son corps. Délicatement je nous fais basculer sur le lit et pousse la boîte de lingerie pour qu’elle rejoigne le sol, nous laissant la place dont nous avons besoin pour le reste de la nuit. « C’est un sacrilège de te retirer ça, mais même s’il te va à merveille, je te préfère encore sans… » Joignant le geste à la parole, je dégrafe d’un pincement de doigt son soutien gorge pour l’en libérer. L’apparition de sa poitrine me procure déjà un plaisir inouï et je ne résiste pas à venir la caresser, l’embrasser. Chaque seconde, chaque geste compte, et je veux les vivre à mille pour cent, ne sachant pas de quoi demain sera fait.

Son égoïsme apparent est l’une des pièces composant l’armure d’Eden. Celle dans laquelle elle se glisse pour se préserver et affronter le milieu impitoyable où elle évolue. Mais dans le fond elle est plus généreuse qu’il y paraît. Je sais que ce cadeau vise à me faire plaisir, tout autant qu’il semble lui faire plaisir à elle si j’en crois sa manière de me regarder. Cette flamme d’envie dans la lueur de son regard me donne chaud et je la préviens, je pourrais m’enflammer d’un coup d’un seul. J’aime sentir ses mains sur moi, ce que je préfère encore davantage c’est sentir son corps contre le mien. Je rends ce contact possible en la libérant de son haut avant de m’emparer de ses lèvres avec toute la passion ressentie à cet instant. Mon cœur s’emballe, ma peau frissonne alors que je me sens brûler de l’intérieur. A présent toute deux en sous-vêtement, Eden nous fait basculer sur son lit sans rompre cette délicieux proximité. Se pose alors un dilemme. Me garder cet ensemble un peu plus longtemps sur mon corps, ou m’en débarrasser après si peu de temps passé à embellir ma silhouette ? La blonde n’hésite pas longtemps, elle me préfère nue et ça tombe très bien, parce que j’adore l’être contre elle. Un geste habile et précis, elle défait le soutien-gorge qui rejoint bientôt le sol à côté de la boite dans laquelle il était il y a quelques minutes encore. Elle caresse ma poitrine, de ses gestes aussi doux qu’assurés, je sens toute la pureté de ses intentions dans sa manière de prendre soin de mon corps, de mon plaisir. Mes souffles plus profonds s’écrasent contre ses lèvres au rythme de nos baisers fiévreux, avant que sa bouche ne vienne prendre le relais sur ma poitrine, mes doigts se glissant dans ses cheveux pour traduire combien je suis là avec elle. Il n’y a aucun empressement, nous prenons le temps de profiter de chaque seconde, chaque sensation. Je redécouvre avec bonheur la forme de son corps, la texture de sa peau sous mes doigts puis sous mes lèvres quand j’embrasse son cou, puis à mon tour ses seins qui semblent ne réclamer que ça. Une nouvelle fois le temps s’arrête, entre ses bras plus rien d’autre n’existe que nous et cette connexion puissante qui nous lie. Je n’ai jamais ressentis aucune caresse si intensément que les siennes, jamais embrassée des lèvres aussi passionnément, jamais tremblée si fort sous l’effet du plaisir qu’en sa compagnie. Eden rend tout plus intense. Ce que nous partageons est unique, parfois douloureux c’est vrai, mais chaque instant je me sens électrisée comme c’est le cas à ce moment précis fait cicatriser quelques blessures infligées par maladresse. A la passion la tendresse s’invite, encore d’avantage qu’aux nuits précédents que nous avons passé ensemble. Cette soirée à définitivement quelque chose de spécial. Nos corps enlacés dansent sur un rythme qu’ils ne savent adopter qu’ensemble, à l’unissons sur le chemin nous menant progressivement vers le point culminant de cette quête charnelle.

Si faire l’amour avec une femme n’a rien de nouveau pour moi, ce soir est pourtant comme une première fois. Je ne me suis jamais livrée à personne d’autre comme je me livre à elle. J’ai abaissé toutes les barrières, et même si je prends le risque d’être blessée, meurtrie, je pense que ça en vaut la peine. Parce que ce que je ressens, ici, en sa présence, n’a pas son égal. Je suis même quasiment certaine que je ne pourrai vivre ça à nouveau avec personne d’autre. Mon cerveau est complètement déconnecté, je ne suis plus nulle part ailleurs qu’ici, avec elle, contre elle. Nos corps ne font plus qu’un et nos âmes dansent ensemble dans un tourbillon de sentiments plus puissants les uns que les autres. Je m’applique à son plaisir autant qu’elle s’applique au mien, et chaque palier est plus divin que le précédent. Je ne me suis jamais sentie autant présente, ancrée dans la réalité, cette réalité que nous avons créé ensemble, juste pour nous. Les répits entre deux rounds ne sont que de courte durée, sans doute parce que j’ai envie de croquer la pomme jusqu’à n’en laisser aucune miette, j’ai envie d’user chaque seconde près d’elle, par peur d’en manquer à l’avenir.
C’est la première fois depuis bien longtemps que je passe une nuit entière à faire l’amour avec une femme, et je crois même que c’est la première fois tout court. J’ai l’impression d’être une junkie qui a besoin de sa dose pour survivre, c’est déroutant. Et alors que nous arrivons à un énième point culminant, je laisse exprimer mon plaisir tout en ressentant quelque chose d’inhabituel, quelque chose de désagréable, que ne devrait rien à voir à faire là. Une compression violente dans ma poitrine me fait tourner la tête, je n’ai même pas eu le temps d’apprécier le plaisir partagé. Je me laisse tomber à la renverse sur le lit, le souffle encore erratique, une grimace de douleur déformant les traits de mon visage jusque là détendu. Je ressens bien vite la panique de la jeune femme, elle est sincère et elle est surtout justifiée. Elle connaît mes antécédents, elle sait que mon coeur est encore fragile, et il ne l’a jamais été autant que depuis qu’elle est entrée dans ma vie. Je me mets en danger, sans doute. « Rayan… la boîte orange, dans mon sac à main, s’il te plait… » J’ai du mal à respirer, j’ignore si cette crise va passer, elle semble plus importante que les précédentes, mais je refuse de me laisser abattre. Ça va passer, j’y crois.