forget the past and live the present hour (jaden 1)

Je ne me formalise pas des piques d’Eden. Elle a toujours été comme ça. Quoi que… Elle n’en menait pas si large quand elle a fini par se barrer, nous abandonnant Maé et moi. Et je lui en veux, comme je pense que personne ne lui en a encore jamais voulu. Pour autant, elle reste la mère de ma fille et la femme dont j’étais éperdument amoureux. C’était elle, c’est tout. On dit qu’on a quelques femmes dans sa vie, de celles qui comptent, pour l’instant je n’en n’ai connu qu’une et c’était elle. Petit à petit je me suis soigné, et je continue à le faire même si je dois reconnaître que je me suis endurci et que j’ai commencé à me faire une raison. Mais je ne crois pas en son discours du ma femme est bien meilleure que tu ne l’as jamais été. C’est simplement différent et le meilleur moyen de ne pas le garder en travers c’est de se rappeler qu’il faut comparer ce qui est comparable.
L’attirance y a toujours été, c’est un fait, c’est comme ça. J’aime les femmes de son genre, les blondes, avec un regard glacial, qui peut vous dire d’allez vous faire foutre autant que vous faire comprendre qu’il a besoin de vous, ou qu’il vous aime. J’aime les regards expressifs et Eden n’en manque pas. Parfois à mon grand désarroi. Mais soit, ce n’est plus ma femme. Elle est celle d’une autre.
Elle se joue de moi, elle joue avec moi et il ne m’en faut pas plus pour la retourner sur le canapé et prendre l’avantage. Chose qui ne la dérangeait pas le moins du monde, à l’époque où, aux yeux de la société, nous étions dans notre plein droit. Je la sens bien fébrile, résister, certes mais fébrile. « Jamie… » Poursuis, continue, non, je ne veux pas ? Difficile à dire, j’attends la prochaine sommation, parce que la connaissant, on ne l’arrêtera pas comme ça. « On peut pas, j’ai trop bu, c’est ridicule… » Je me redresse sur un bras, la surplombant toujours autant, mais poursuis mes caresses parce que je la sais assez virulente pour m’en mettre une si ça ne lui convient pas. « Maé pourrait arriver à n’importe quel moment… c’est pas sérieux… » « Non, c’est pas sérieux. » Qu’est-ce-que ça peut foutre pour autant ? A quel moment elle est sérieuse quand il s’agit de sexe ? Elle ne vit que pour ses envies, elle ne vit que comme elle en a envie, et j’appréciais ça chez elle. Avant que ça me pète à la gueule bien entendu. Nos regards s’accrochent et finalement ce sont ses jambes qui viennent me ceinturer. Ce doit être le signal pour OK je lâche prise. Pour autant, je la redresse contre moi, et l’entraine dans un coin un peu mieux étudié. A savoir, le salon de jardin, en extérieur. Il fait assez bon pour y faire ce qu’on a à faire, et c’est assez à l’abri des regards pour éviter de se faire prendre par qui que ce soit. Je la laisse reprendre place sur le canapé d’extérieur cette fois-ci et défait ma ceinture, avant de plonger sous sa jupe pour retirer son sous-vêtement et le le faire glisser le long de ses jambes. Je sens son souffle court, je n’use pas tout de suite de sa féminité à découvert, je prends le temps, et je le fais bien. Par contre, ce sont ses seins que j’embrasse un à un, une fois son sous-vêtement à découvert. Mon souffle aussi se raccourci, au contraire de ma virilité qui s’épanouie grandement dans mon pantalon. « Retire ça… » Son pull, qui obstrue mon passage, et qui n’aide en rien à la praticité ou le confort de mes baisers sur sa peau.

« Non, c’est pas sérieux. » répète-t-il alors qu’il n’arrête pas pour autant ses caresses. J’aurai jamais dû l’inviter à boire un verre de vin, j’aurai jamais dû boire autant, et moi voilà prise à mon propre piège. C’est ridicule, et clairement pas sérieux. Mais en même temps, vu le chaos qu’est ma vie sentimentale ces derniers temps, je crois que je ne suis plus à ça près. Et puis merde, ça n’engage à rien. Bon ok, c’est encore un coup de canif dans mon contrat avec Cora, on avait dit pas les ex. Pas de sentiments, bon ça c’est sûr qu’avec Jamie on est plus à ce stade là, mais pas les ex, et là, on foire une règle essentielle. Après tout, j’ai aussi foiré l’autre, je suis plus à ça près. L’alcool me fusille les derniers neurones encore capables de réfléchir, et je finis par abandonner ma propre lutte. Jamie me porte jusque dans la verranda, prenant soin de refermer en quasi totalité la baie vitrée, pour le bruit éventuel. Bien joué. Je le laisse me surplomber à nouveau maintenant que je suis allongée sur un nouveau canapé. Ses caresses me font frissonner, je n’aurai jamais imaginé pouvoir ressentir à nouveau ces frissons grâce à ses mains à lui. Des mains d’homme, d’ailleurs. Mon souffle se raccourcit, je viens l’embrasser t me laisse griser par cette sensation de barbe naissante, même s’il aime être rasé à blanc, le passage du rasoir de ce matin est assez loin pour sentir un léger picotement sur mon menton, chose à laquelle je n’étais clairement plus habituée. Il me demande de retirer mon pull et je souris contre ses lèvres. « T’as qu’à l’enlever tout seul. » Je n’ai jamais vraiment aimé qu’il me donne des ordres et il le sait, mais il en joue aussi, souvent pour me faire chier, il l’a toujours fait, ça l’amuse beaucoup. Je sens la pression de son entre-jambes devenir presque désagréable à cause de son jean à même ma peau. Alors avant qu’il n’ait eu le temps de dégrafer mon sous-vêtement, je glisse mes mains jusqu’à sa ceinture pour la lui retirer, et déboutonner son jean. « T’es trop à l’étroit là dessous. Je sais que j’te fais beaucoup d’effet… » Je souris et fais glisser son jean le long de son bassin, le laissant terminer le chemin. J’en profite que son poids sur moi n’entrave plus mes mouvements et je m’installe sur lui à califourchon, jouant de ce simple contact de sa virilité contre mon intimité. J’en profite pour commencer à déboutonner doucement sa chemise, jusqu’à ce que ça en devienne un supplice pour lui…

Si j’ignore tout de l’arrangement sentimental d’Eden, je n’ai pour ma part aucune obligation, et aucune interdiction. Libre comme l’air et il m’appartient de choisir si mes partenaires seront pour une nuit ou pour un peu plus que ça. Je compte avant tout sur la façon d’être et le côté maternel d’une femme pour envisager d’avantage de sérieux. Ma fille est au milieu et il est hors de question qu’elle ne partage son quotidien avec une femme qui pourrait lui mettre des bâtons dans les roues. Pour autant, je ne m’interdis aucune liberté qui me fait envie. La preuve, je m’autorise même à remettre le couvert avec sa mère…
Eden est une femme complexe, une femme qui demande beaucoup et qui donne quand elle en a envie, et quand elle en a réellement envie, elle vous décrocherait la lune, pour peu de savoir la recevoir. J’en ai fait la mère de ma fille, c’est bien qu’elle comptait plus que les autres. Mais je pense que nous sommes clairs, les sentiments, ça fait un moment qu’on a dû les mettre de côté. De toute façon nous avons nos vies. Par contre, l’attirance, elle a toujours été… en même temps, il suffit de poser son regard sur elle.
Son pull me dérange clairement dans mes intentions, et sa réponse est cinglante et sans appel.
« T’as qu’à l’enlever tout seul. » « Ah ouais ? » Un regard d’une micro seconde et j’ai son accord, alors je saisi les pans du bas pour le lever par-dessus sa tête et le jeter plus loin. Puisque j’ai la permission de madame. A présent, son ventre m’est bien plus accessible, et ses abdos qui se contractent sous le passage de mes lèvres, de mon menton sur sa peau délicate… « T’es trop à l’étroit là dessous. Je sais que j’te fais beaucoup d’effet… » « Je peux pas me battre contre ça, c’est ce que tu as toujours fait à tous les hommes. » Et elle le sait mieux que personne. Je la laisse se débarrasser de ce que je porte, et bordel ce que ça fait du bien ! Je lâche la garde une seconde, une putain de seconde et elle en profite pour basculer sur moi et prendre l’avantage, la garce ! Je remonte instinctivement mes mains sur ses hanches, sa taille, et elle prend son temps… « Bordel, t’encombre pas de ça ! » Je la dégage moi-même en faisant sauter les boutons du bas. Je me redresse, approchant nos bustes, pour pouvoir caresser et embrasser à loisir la poitrine d’Eden que je découvre d’une simple pression sur les agrafes de son soutien-gorge. Je la sens onduler contre moi et je suis persuadé que c’est une façon pour elle de prendre le dessus. A mon tour de lui faire perdre pied, comme elle le fait si bien, en glissant mes doigts entre nous, juste entre ses cuisses, juste pour prendre la mesure de l’effet que je lui fais aussi. « Visiblement, les hommes te manquent un peu… » Sourire narquois, baiser passionné que je lui vole. Ça a souvent été fougueux, elle est là pour m’empêcher de mentir… Et je reprends ainsi à nouveau l'avantage, l'allongeant fougueusement sur les coussins du canapé, trouvant tout seul le chemin vers sa féminité, que j'embrasse avec volupté...

Il me demande presque l’autorisation de retirer mon pull, et je lui offre le plaisir de le faire lui-même. Je sais qu’il adorait me voir déambuler en petite tenue à l’époque, mais il aimait beaucoup me retirer mes fringues aussi. Ses baisers sur mon ventre font s’accélérer ma respiration, et je sens bien qu’il est trop à l’étroit dans son pantalon. Jamie en profite pour me laisser entendre que je fais cet effet à tous les hommes. J’ignore si c’est vrai, mais c’est flatteur, il n’y a pas à dire. Une fois la position changée et que je suis sur lui, je m’amuse à faire grimper la température davantage, jouant avec les boutons de sa chemise. Mais monsieur n’est pas patient et les deux derniers ne lui résistent pas. Cette chemise est bonne à foutre à la poubelle. Tant pis pour lui. Il se redresse et je me cambre juste assez pour lui laisser le loisir de redécouvrir ma poitrine, celle-là même qu’il libère d’une pression de ses doigts sur l’attache de mon dernier morceau de sous-vêtement. Je continue mon manège visant à le rendre dingue, j’ai toujours été assez doué pour ça, dans tous les domaines d’ailleurs. Mon ex-mari glisse alors sa main entre nous, prenant là tout la mesure de mon excitation. Comment lui cacher en même temps. Merci la bouteille de fin que j’ai bu en quasi totalité. « Visiblement, les hommes te manquent un peu… » Je souris et reviens l’embrasser, continuant d’onduler sous ses caresses, mon souffle se faisant plus saccadé. Mais monsieur décide de reprendre l’avantage en m’allongeant à nouveau sur le canapé, se frayant un chemin vers le sud. Je me cambre à nouveau, glissant mes doigts dans ses cheveux à l’instant où il joue de sa langue contre ma féminité. Mais assez vite j’attrape son visage pour le faire remonter jusqu’à moi. « Tu auras beau tout donner de ce côté là, Cora est indétrônable… » Je récupère ses lèvres et l’attire à moi sans tarder, mais avant de passer aux choses sérieuses, un instant de lucidité. « Dis-moi que t’as une capote pas loin. Il est pas question qu’on donne un petit frère ou une petite soeur à Maé. » Je mordille sa lèvre inférieure et plonge mon regard dans le sien, espérant qu’il n’ait pas de mauvaise nouvelle à m’annoncer. Un mec ça a toujours une capote dans une de ses poches ou dans son porte feuille non ? Moi j’ai plus ça depuis bien longtemps…

La température commence réellement à monter, et si les souvenirs se ravivent, l’excitation n’en n’est pas moins différente. Différente de ce qu’elle était à l’époque, nous étions plus jeunes, plus cons, quoi que… Différents, en somme. Pour autant, ça n’est pas moins intéressant, pas moins excitant non plus. Putain, cette femme était la mienne bordel. Et aujourd’hui, elle est celle d’une autre. D’autres, tout court en fait. Et je ne préfère pas tout savoir, même si Maé m’en glisse quelques bribes par-ci, par-là, de ce qu’elle entend. Pas grand-chose je crois, elle est tout de même assez lucide pour ne pas tout révéler à sa fille. Je sais pourtant que cette fois-ci, elle s’est tapé la prof de sport de sa fille…
Mais nous en sommes ailleurs pour le moment et je dois dire que mère nature, faite comme elle est, ne me permet pas de cacher mes états d’âme. Et je crois même qu’Eden s’en amuse beaucoup. Un peu trop si vous voulez mon avis.
J’essaye de jouer sur son terrain, son jeu, ses habitudes, pour rivaliser, peut-être ? Est-ce de la fierté ou autre chose ? Je n’en sais rien, mais c’est plaisant. « Tu auras beau tout donner de ce côté là, Cora est indétrônable… » Alors je lui offre un sourire amusé, vaincu, je ne peux donc pas rivaliser de ça.
Je décide pour autant de me redresser, profitant de sa poitrine offerte pour la parcourir de mes lèvres, la température montant encore d’un cran. J’y ajoute mes mains pour la caresser et sentir à son souffle son excitation monter, elle aussi. Impossible de faire semblant.
Une fois rallongée sur le canapé pour reprendre ma place d’homme, elle me stoppe avec une réflexion très juste. « Dis-moi que t’as une capote pas loin. Il est pas question qu’on donne un petit frère ou une petite soeur à Maé. » Je la regarde une seconde, incrédule. « Bordel. » Les femmes qui en aiment d’autre ne s’encombrent pas de contraception. Mais je la suis sur le coup de la petite sœur ou du petit frère. On s’entend déjà difficilement pour l’éducation de notre fille unique… « Attend. » Je l’embrasse pour tenter de calmer mes ardeurs, me faire plus doux, afin de redescendre d’un cran pour réfléchir convenablement. Miracle. Je tends le bras vers mon jean, et en sors effectivement une capote donnée par un bar. Je la lui présente et rajoute une information qui devrait peser son poids. « Ça, je l’ai trouvé dans le sac de ta fille. » Voilà, ça c’est cadeau. Je déchire l’emballage d’un coup de dents et le jette un peu plus loin, pour l’enfiler et entrer enfin en elle. Je gémis de plaisir à l’instant même où nous ne faisons qu’un. Je vais et viens en elle, langoureusement, je prends le temps, prenant prise sur l’accoudoir du canapé du salon de jardin, celui où Eden appuie sa tête. « Et ça, Cora, elle fait aussi bien ? » Provocateur, la défiant du regard alors que je peux lire sur son visage tout le plaisir coupable qu’elle peut ressentir…

C’est pas tellement contre lui que je lui dis ça, mais franchement, quand on couche avec des nanas le plus régulièrement, y’a pas à dire, elles savent mieux s’y prendre avec leur langue que n’importe quel homme, même bien entraîné. Heureusement, il ne le prend pas comme un affront, ça le fait même sourire. Tant mieux. Mais avant d’aller plus loin, même si ce n’est pas l’envie qui manque, je le stoppe à nouveau dans son élan, lui demandant s’il a de quoi se protéger. Je ne prends pas la pilule, ça semble évident vu ma situation. Il lâche un juron et je le vois réfléchir, puis il se redresse et récupère son jean pour en tirer quelque chose de sa poche. Bingo. « Ça, je l’ai trouvé dans le sac de ta fille. » J’ouvre grand les yeux, surprise par ce qu’il m’annonce. Soit il dit ça pour me faire chier, soit c’est vrai. Et puis dans un instant de lucidité je me souviens qu’elle m’a parlé de ces cours d’éducation sexuelle à l’école. Après tout, ils sont pas trop jeunes pour ça. « C’est mon voisin qui lui a donné. Il a dix-sept ans il s’est dit que ça pourrait fonctionner. » Celle là aussi, elle est gratuite. En voyant sa gueule, je ne peux que me mettre à rire et je glisse ma main sans sa nuque pour l’attirer à moi et l’embrasser à nouveau. « Ils en ont distribué au collège pendant une journée de prévention. Mais on va leur dire merci. » Pas besoin de plus de préliminaires que ce qu’il a tenté de faire, l’alcool aidant, je crois qu’on est aussi excités l’un que l’autre, si bien qu’il n’a aucun mal à entrer en moi. Un grognement de plaisir se joint à son léger gémissement. Une sensation que je n’avais plus ressenti depuis très longtemps. Nos corps ondulent l’un contre l’autre à la recherche d’un plaisir mutuel. « Et ça, Cora, elle fait aussi bien ? » Entre deux gémissements je viens mordre sa lèvre inférieure avec plus de ferveur. « Ferme-la. » Je le connais par coeur, il n’a rien perdu de ses méthodes pour faire durer le moment un peu plus longtemps, et ça me fait sourire. « Ne me dis pas que tu penses à ta fille et mon petit voisin. Ce serait glauque ! » Je me fous de lui, mais ça fonctionne vu le regard qu’il m’adresse. J’en profite pour m’échapper de notre union, comme un poisson dans l’eau, et je le pousse de manière à reprendre l’avantage. Je ne tarde pas à m’unir à nouveau à lui. A l’époque il aimait plutôt bien cette position, et j’aimais le regard qu’il portait sur moi, dressée de toute ma hauteur, le sentant en moi à son maximum. Je reprends les mouvements avec plus de langueur pour faire durer le moment encore un peu, avant qu’il n’abandonne le marathon…

L’emmerder est un loisir sans faille, sans fond aussi, c’est tellement facile. Mais c’est une technique que nous éprouvons depuis des années, et qui nous tient unis, si on peut dire. Unis, nous le sommes pour Maé, quant au reste, je dirais que nos relations sont plutôt basées sur le reproche. Mais de toute évidence, la libido n’en n’est pas tellement affectée. Recoucher avec mon ex-femme ? Je l’aurais volontiers fait il y a des années, mais depuis son retour… ça n’était pas prévu. Elle est en couple, avec une autre, mais de toute évidence pas si fidèle que ça. A mon plus grand plaisir. Je ne refuse pas ce genre de moment d’égarement.
Une petite réflexion bien sentie au moment de sortir le préservatif de ma poche, à l’anecdote pour le moins douteuse. « C’est mon voisin qui lui a donné. Il a dix-sept ans il s’est dit que ça pourrait fonctionner. » Je lève un sourcil en baissant mon regard sur elle. « Fais-moi penser à le buter en partant. » Ma fille qui fréquente un gamin de 17 ans ? Comment j’étais moi, à 17 ans ? Exactement comme je refuse qu’un garçon comme ça s’approche de ma fille, voilà comment j’étais ! « Ils en ont distribué au collège pendant une journée de prévention. Mais on va leur dire merci. » Me voilà rassuré. Sa main dans ma nuque, la main d’une femme, d’une douceur qui leur est propre, me remet rapidement dans le bain. « Je vais tout de suite arrêter d’investir dans cette école, des capotes à des gamins de 14 ans, c’est un feu vert ou quoi ? » Je suis donataire dans l’école privée de ma fille, pour financer des sorties, des bibliothèques, des gymnases ou autres soirées de fin d’année. Mais des capotes ?! Qui nous permettent de nous unir Eden et moi, bordel que c’est bon. Et par pur provocation, entre deux vas et viens, je lui demande si Cora fait ça si bien. J’imagine que non, elle n’est pas équipée de la même façon… « Ferme-la. » J’accuse un sifflement de douleur quand elle mort fortement ma lèvre inférieure, la garce. J’en suis quitte pour une bonne marque. « Ne me dis pas que tu penses à ta fille et mon petit voisin. Ce serait glauque ! » « La ferme Eden putain… ! » Un coup de boutoir un peu plus profond que les autres et je prends un recul qui lui permet de s’échapper et de changer de position. A présent c’est moi qui subis – avec délectation – les assauts de ses vas et viens. D’un coup de bassin expert, elle se glisse sur moi, me permettant de l’explorer à nouveau, cette fois, de toute ma virilité, ce qui, j’avoue, tend à me faire perdre pleinement la tête. Toute offerte à moi, et totalement nue, je ne boude pas mon plaisir quand à la vue qui m’est imposée. Mes mains masculines, tendues dans sa direction, s’offrent un passage entre ses seins, tandis qu’à chaque mouvement, elle me retire un peu de mon sang froid. Le bout de mon pouce caresse la pointe de son sein, alors que l’autre parcoure le creux de ses reins, sa hanche, une de ses fesses… Et bien que je tente de garder la tête froide, je fini par me laisser dépasser par mes sensations, la danse est de plus en plus rythmée et nos souffles se font trop courts pour que nous puissions garder la tête froide. Ça y est, je sens la terre se dérober sous moi-même, ma tête vriller, mes sensations exploser, et jouis sans même prévenir. Tout ce qu’elle souhaitait, avoir l’avantage. A bout de souffle, elle aussi, je glisse une main dans sa nuque pour l’attirer à moi, l’ayant senti à son tour se resserrer autour de moi. « Pas mal pour quelqu’un ayant quitté la partie il y a plusieurs années… » Glissais-je à son oreille alors que ma poitrine se surélève à un rythme soutenu. Je caresse la naissance de ses cheveux quelques secondes, le temps de redescendre…

Je savais que de parler d’un hypothétique voisin d’à peu près l’âge de Maé le ferait vriller, et ça me fait rire. Un point pour moi. Mais je connais la vérité. Tout ça, c’est une campagne de prévention au collège. « Je vais tout de suite arrêter d’investir dans cette école, des capotes à des gamins de 14 ans, c’est un feu vert ou quoi ? » Je secoue la tête et embrasse son cou, mordille son lobe d’oreille sans avoir aucune envie de continuer sur ce sujet. C’est pas vraiment le moment. Mais je peux pas m’en empêcher, essayer de ralentir son ascension au plaisir en lui parlant du petit voisin. Ça me fait beaucoup rire. Habilement je change de position pour terminer ce moment de partage sensuel. J’accuse le plaisir qu’il m’offre et dont je n’avais que quelques souvenirs lointains. Il s’amuse d’ailleurs à me rappeler que j’ai ‘quitté la partie’, il ya plusieurs années. C’est un fait, et je ne suis pas plus malheureuse pour autant. Je suis presque sûre que je n’aurai jamais offert mon corps à un autre homme que lui. Il en a de la chance. Un bruit dans le salon me fait poser mon index sur ses lèvres un instant, et une lumière qui s’allume dans le couloir. « Merde, rhabille toi et tire-toi, vite. » C’est sûrement Maé qui se lève pour je ne sais quelle raison. J’espère juste qu’elle n’a rien entendu de ce moment d’égarement avec son père. Ce serait gênant. Je me rhabille comme je peux moi aussi et pousse carrément Jamie dans le jardin pour qu’il fasse le tour de l’autre côté sans repasser par la maison. Je ne l’embrasse pas, ce serait trop bizarre, et puis ce qui vient de se passer ne signifie rien. J’ai trop bu, et c’est un nouveau coup de canif dans le contrat tacite qui me lie à Cora. Tant pis, je suis plus à ça près. Jamie parti, je me faufile dans la salle de bain pour prendre une douche rapide et enfiler ma nuisette. Je passe par la chambre de Maé qui semble dormir, et file me coucher, avant de m’endormir comme un bébé. Tu m’étonnes.