Mon coeur en sang || Lou

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Mon coeur en sang || Lou
Ven 31 Aoû - 15:07
J’avançais à travers les rues de Los Angeles sans regarder où j’allais vraiment, manquant de me faire renverser à plusieurs reprises et ne devant mon salut qu’aux réflexes des conducteurs. Mon regard était perdu dans le vide alors que mon esprit absent laissait mon cœur trop gros guider mes pas là où il voulait aller. Là où il ne devrait surtout pas aller. Là où je voulais absolument être. Les rues défilaient, je ne me rendais pas compte du temps que je mettais. Du courrier était arrivé ce matin – était-on toujours le matin – et j’avais profité de mes derniers jours de vacances pour regarder de quoi il s’agissait.
Une enveloppe portant le seau de l’hôpital avait attiré mon regard. Je me voyais encore nettement hésiter et regarder la maison vide autour de moi. J’étais allée chercher le fer à repasser et je l’avais allumé, attendant que l’eau à l’intérieur soit assez chaude pour que je puisse ouvrir l’enveloppe fermée sans en déchirer le papier. C’était une technique connue pour ouvrir une enveloppe et pouvoir la refermer sans que ça se voit, et je la pratiquais régulièrement. Que voulez-vous, je suis une personne curieuse qui n’aimait pas les surprises. J’avais ouvert le papier avec fébrilité et j’en avais sorti le papier. C’était une lettre au sujet de ma mère, et j’en lisais rapidement le contenu.
Le papier ne fait pas de bruit lorsqu’il tombe, pourtant lorsqu’elle toucha le sol j’avais eu l’impression d’entendre l’orage me couver.
J’avais courru hors de la maison avant de m’appuyer contre le mur. J’avais l’impression que je n’avais rien parcourru, pourtant, alors même que je ne m’en rendais pas compte à ce moment là, j’avais déjà courru plus de trois blocks. Après ça, je m’étais mise à errer.

Mon errance prit fin lorsque j’arrivais au pied d’un bâtiment familier. Je me souvenais là encore avec une précision inquétante de la dernière fois que j’avais vu cette porte et ces murs. Je me souvenais de la peine, de la douleur qui me lançait encore parfois la nuit quand mes draps étaient froids et mon cœur vide. Je caressais ces souvenirs que je maudissais autant que je chérissais jusqu’à un mois en arrière, avant que je ne couche avec Matt et qu’elle m’efface de sa vie. J’imagine que je ne pouvais m’en vouloir qu’à moi-même. J’imagine que j’aurais dû lui dire la vérité sur ce qui dirigeais mes actes.
Je regardais les noms sur l’interphone et je sonnais chez elle. J’ignorais si elle m’ouvrirait ou non, mais l’absence de réponse me laissait penser qu’elle n’était pas chez elle. Je m’asseyais non loin et j’attendais, jusqu’à ce que quelqu’un sorte sans prêter à ma silhouette, à mon regard perdu sur la porte. Je profitais d’un imprudent pour la franchir enfin et monter les étages. Par précaution, je frappais chez elle, mais encore une fois aucune réponse ne me parvint.
Elle devait définitivement être dehors.
Alors encore une fois, je m’asseyais, contre sa porte directement. Je m’appuyais contre le bois, et j’attendais un salut qui serait peut-être la fin d’un monde.

Les heures passèrent, j’attendais toujours, les jambes ramenées contre moi-mêe et le front appuyé sur mes genoux, lorsque l’ascenseur s’ouvrit au bout du couloir. Je ne relevais pas les yeux tout de suite – déjà quelques personnes étaient passées et je començais à désespérer. Je finissais par me forcer à regarder et la silhouette qui se distinguait devant la lumuère industrielle du couloir n’était autre que celle que je désirais tant voir.
À peine la vis-je que les larmes dans mes yeux coulèrent à nouveau, perles de tristesse qui n’avaient de valeur que devant ceux qu’on aimait. Et Dieu savait que j’aimais Lou.
Je crus sentir mon cœur me lâcher.
Je me levais avec difficulté : mes jambes étaient encore engourdis d’être restées dans la même position si longtemps. C’était comme une prolongation des battements qui se propageaient en moi, du sang qui battait contre mes temps alors que soudainement, je ne savais plus quoi dire. Je me demandais d’ailleurs si elle allait me reconnaître. Mes cheveux étaient en pagaille et mes yeux rougis et bouffis par les larmes, mes lèvres gonflées et abîmés à force de les torturer dans mon stress. Je portais tout juste un t-shirt et un sweatpants qui n’avait rien de sexy.
Je liais mes mains devant moi. L’eau inondait mes joues, salée, empli du tristesse qui ne demandait qu’à être apaisée. Mais elle ne pouvait pas être apaisée, pas par celles déjà détruite par ce qu’on traversait.
Je m’approchais d’elle d’un pas hésitant. J’ouvrais les lèvres pour parler, pour répondre à d’éventuelles questions, mais rien ne sortait à part un son étranglé. J’abandonnais.
Il n’y avait qu’un seul remède à l’état dans lequel je me trouvais, un remède qui se trouvait juste devant moi mais qui peut-être ne me serait jamais accessible. Parce qu’il dépendait entièrement de la personne qui me détestait le plus aujourd’hui. De la personne que j’aimais.
« Lou… » je parvenais enfin à articulier de ma voix brisée par le chagrin et le remord.
Je me précipitais contre elle pour venir me serrer dans ses bras, les miens l’entourant avec force alors que je cherchais son odeur en la serrant désespérément. Mon cœur en sang. En sanglot.
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Mon coeur en sang || Lou
Dim 2 Sep - 10:18
Assise sur les bancs publics du parc voisin à la galerie, Lou tire sur sa cigarette pour laisser échapper un nuage de fumée balayé par la légère brise, le vent se lève annonçant une tempête, mais elle n’a pas peur et ne prend pas le réflexe de se réfugier sous le porche. Elle se contente d’épouser les lieux de son regard froid, elle admire cette foule de gens qui tracent leur route sans redresser le menton, trop obnubilé par leur monde ridicule. D’ordinaire, elle prend ce genre d’instant en photo, mais aujourd’hui elle n’a pas l’envie ni le temps. Elle écrase sa cigarette et réajuste ses lunettes de soleil dans ses cheveux, tirant légèrement sur son short de tissu qui dévoile des jambes bronzées interminables. Elle chasse une mèche de son visage et tourne la tête vers la droite. « La pause est terminée, on va devoir y retourner Finn. » Son collègue grogne et peste quand il perd sa partie. Il range presque furieusement son téléphone dans sa poche sous les yeux exaspéré de Lou. « Tu continues de t’énerver contre des enfants de sept ans ? T’en as pas marre à la fin ? » Il la pousse gentiment de son épaule et un sourire réussit à percer la couche épaisse de son masque pour briller au grand jour.

Ils finissent par se lever et passer par un Starbucks pour commander leur dose de caféine nécessaire, ils ne peuvent plus faire sans désormais, le sommeil est devenu difficile pour Lou à cause des récents évènements et pour Finn, c’est une simple question de ne pas savoir se coucher tôt. Elle boit une gorgée de sa boisson et se glisse à l’intérieur de la galerie non sans un sourire au vigile. La reste de la journée n’a rien de bien exceptionnel pour la française qui se perd une nouvelle fois dans une routine. Retoucher des photographies pour ensuite les assembler afin de faire des essais d’albums, encore et encore, ça lui occupe l’esprit au moins, c’est déjà ça parce qu’elle en a marre d’être hantée par les sentiments Lou, parce qu’elle a décidé de retourner dans ses mauvaises habitudes. Elle a eu l’espoir de laisser tomber son rôle de briseuse de cœur, mais une certaine personne a chassé brusquement cette idée de son esprit en se glissant dans le lit d’un autre. Elle a été amoureuse Lou, il n’y a plus de doutes à se faire là-dessus, et même s’il n’a pas s’agit de la cruauté d’Anna, ça lui a fait mal d’imaginer sa Muse jouir sous le corps d’un homme. Alors maintenant, elle se réveille avec un nouveau visage chaque matin et salit son être de nouvelles rencontres futiles.

Sa montre sonne les coups de dix-sept heures et Lou se voit libérer de son travail. Ses affaires sont soigneusement rangées dans son sac et elle enfile sa veste en jean qui épouse à merveille son chemisier d’un blanc immaculé. « Bonne chasse. » lui lance Fenningan alors qu’elle franchit les portes de son atelier. Il n’a qu’un regard assassin comme réponse, elle n’est pas d’humeur à chasser ce soir, elle veut simplement se reposer devant un bon film avec son chat et un verre de vin. Elle appelle un taxi et se laisse bercer par les bruits infernaux de la circulation qui étouffent ses pensées les plus bruyantes. Une fois descendue du véhicule, elle attrape ses clés, entre dans l’immeuble, consulte son courrier et monte dans l’ascenseur. La pluie ne l’a pas dérangé, elle remercie son esprit pratique qui lui a susurré de prendre un parapluie ce matin. Les portes s’ouvrent devant elle, Lou esquisse à peine deux pas qu’elle se fige sur le palier. Son regard se pose automatiquement sur cette silhouette tremblante, trempée. Casey. Ses lèvres se pincent, son cœur se barricade dans les profondeurs de sa poitrine. Elle fuit sa Muse depuis des semaines, elle fuit cette douleur perçante, persistante, enivrante mais voilà qu’elle ne peut plus bénéficier de l’obscurité, elle finit toujours par se faire attraper. Elle est prête à parler quand on la piège dans une étreinte, lui arrachant un hoquet de surprise. Elle a beau se faire violence, le cœur cède à ce contact et les pensées s’échappe de la cellule pour se précipiter à leur place initiale, elle en a le souffle coupé. « Casey ? » réussit-elle finalement à articuler. « Qu’est-ce que tu fais là ? »
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Mon coeur en sang || Lou
Dim 2 Sep - 22:49
Je me presse contre elle sans me soucier de mon état, sans me soucier de l’inconfort que je pourrais lui causer. Je suis concentrée uniquement sur la douleur lancinante qui se propage dans ma poitrine et par l’odeur qui vient tenter de l’apaiser sans y parvenir encore vraiment. J’imagine sans mal que c’est à cause de l’angoisse de ne pas la sentir rendre l’étreinte, de la sentir les bras balants sans réagir. La surprise sur son visage avait bien faillit m’arrêter mais j’avais si mal que je l’avais ignorée. Au final je me mets à pleurer lorsqu’elle prononce mon nom avec difficulté.
Est-ce que je la serrais trop ? Ou bien était-ce l’émotion ? Je ne savais pas. Sa question ne me surprenait pas, et j’aurais voulu la devancer d’une réponse mais je n’avais pas réussit. J’avais tout juste pu articuler son prénom, imaginez donc la difficulté que ce serait de prononcer une phrase complète.
« J-… Je… » j’essaye de répondre, sans succès.
Je foure un peu plus mon nez contre le creux de son cou alors que je cherche à me rassurer. Sa peau est chaude malgré la pluie et le vent qui ont pu les rafraîchir, et des larmes commencent à couler sans que je ne puisse rien y faire. Mon corps tremble contre le sien dans des sanglots incontrôlés, impossibles à étouffer.
Alors je reste contre elle.
J’attends quelque chose sans savoir quoi, sans doute la salvation ou la rédemption, quelque chose qu’elle pourrait m’accorder, n’importe quoi pour ramener son affection à moi. Parce que c’est tout ce que je désire quelque part avec elle. Qu’on soit ensemble. Et je me fiche que le destin en ait décidé autrement, parce que je ne peux plus le laisser choisir pour moi. Pas après ce qu’il a fait à ma mère.

Je mets un peu de temps avant de me calmer et de reprendre une certaine contenance. Je desserre ma prise autour d’elle et je recule d’un petit pas, croise un bras pour mieux attraper l’autre. J’évite son regard en le détournant. Je savais qu’elle attendait certainement une réponse plus probante que juste en moi en train de me jeter dans ses bras en pleurant.
Alors je prends mon courage à deux mains. Et je prie.
« J’avais besoin de tes bras. »
Oui, juste comme ça. Les siens et ceux de personne d’autre, et pour de bonnes raisons. Je lève mon regard vers elle, un sourire difficile et amer habite mon visage sans me laisser vraiment le choix. Je sens que mes yeux s’embuent de nouveau mais je résiste à l’envie de pleurer. Mieux que je n’ai résisté à l’envie de me jeter dans ses bras en tout cas. Ma main libre joue avec le bord de mon t-shirt et je ne fais rien pour l’en empêcher, ma nervosité se faisant maîtresse de mon corps.
« Je… j’essaye d’être forte devant ma famille, tu vois ? Rylee s’en veut, Joy est paumée, et Loan… J’sais pas… » Je renifle et me frotte les yeux avec les mains. « J’ai juste… quand j’ai besoin de réconfort, j’allais voir Stella, et maintenant… maintenant… » Je sentais les larmes revenir et je les ravalais dans un hoquet. « Elle n’est pas.. elle n’est plus là, je p-p-peux même pas… » Je sens les larmes qui coulent, ma voix qui se brise et je dois prendre de nouveeau le temps de me calmer sans ses rbas cette fois-ci.
« Tu es la personne qui m’apporte le plus de réconfort, Lou… » je conclus d’une voix étranglée.
Je laisse mes larmes couler et je baisse les yeux de honte. Elle m’a brisé le cœur, et je sens que je lui ai rendu l’appareil à la naissance de notre amitié. Je m’en veux. Et je m’en veux de revenir ici aujourd’hui pour lui imposer ma tristesse.
Mais j’ai tellement besoin d’elle en cet instant, je ne sais pas quoi faire d’autre.
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Mon coeur en sang || Lou
Ven 7 Sep - 8:53
Elle reste figée comme prise dans la glace, le souffle court dans sa poitrine serrée. Il est si facile de ne rien ressentir lorsqu’on est loin de la personne qui crée une tempête dans l’esprit, mais quand celle-ci est si proche que l’on peut sentir son souffle contre sa peau, il est impossible d’ignorer les sentiments qui composent un cœur battant. Pourtant Lou, en cet instant, prie pour que la pierre continue de l’entourer, pour ne pas fondre sous l’assaut et ainsi gagner la bataille, garder son masque et empêcher une nouvelle tempête de tomber. La chaleur contre elle tente de se glisser dans ses veines pour l’empoisonner, tout comme la voix frêle qui vrille ses tympans et tente de l’envoûter de son chant larmoyant.

Impossible, tout bonnement impossible de rester de marbre face à celle qu’elle aime, elle ne se voile plus la face sur le sujet mais le cache, le camoufle si bien que parfois elle l’oublie elle-même. Son regard se baisse vers le visage tiraillé par les larmes de Casey et Lou s’empresse de fourrer ses mains dans ses poches pour empêcher toute action stupide, pour garder un tant soit peu de contrôle. Elle l’écoute sans aucun jugement, sans chercher à l’interrompre, elle est une page vierge où Casey écrit les maux qui la dévorent. Mais il suffit que Stella soit évoquée pour que Lou cède face au poids sur ses épaules. Parce que la dispute avec Loan reste encore fraîche dans sa mémoire et éclabousse les murs de sa forteresse d’un sang innocent qu’elle n’a jamais souhaité voir couler. Elle a menacé la mère de la mort de son ex-épouse et voilà que le destin a décidé d’aller en sa direction. Elle le regrette profondément, amèrement.

Lou ouvre la bouche mais aucun son n’en sort pour la simple et bonne raison qu’elle ne sait pas quoi lui dire, qu’elle ne sait pas comment agir parce que la compassion est une émotion qu’elle ignore qu’elle côtoie si peu de fois qu’elle n’en connait pas les secrets. « Viens. » Aucun trait de son visage ne laisse paraître la moindre émotion malgré les paroles qui l’ont touché en plein cœur, comme un automate elle se contente d’agir. Parallèlement alors que ses pas l’amènent jusqu’à elle, que ses mains se posent sur ses épaules pour la guider jusqu’à la porte de son appartement, son cerveau panique et crée un tel chaos qu’une migraine finit par la frapper sournoisement. Aucun mot n’est prononcé, c’est un calme plat qui règne dans l’habitation jusqu’à que Lou se décide enfin à parler. « Déshabille-toi je vais faire couler un bain et te préparer un chocolat chaud. » Sans attendre de réponses, la française disparait dans la salle de bain pour ouvrir les baies vitrées de plastique et ouvrir le robinet. Elle dépose des serviettes sur un petit tabouret de bois et rejoint la cuisine.
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Mon coeur en sang || Lou
Ven 7 Sep - 15:22
Son absence de réaction me donne envie de fuir, de m’excuser, de rentrer chez moi me réfugier sous des couvertures trop froides pour mon âme qui se gèle dans une tristesse insurmontable. Je ne sais plus où j’en suis nulle part, je ne sais plus comment être fort, je ne sais plus, je ne sais plus… Je suis une naufragée balancée par à la mer, comme une poupée de chiffon submergée par les vagues des émotions, lames violentes qui transpercent ma peau, m’écrasent, me broient.
J’essuie mes larmes d’une manche sans songer à l’inutilité du geste ; mes vêtements sont déjà mouillés.

C’est la voix de Lou qui au final me sort de ma détresse, telle le phare de ma vie qui a pris ce tournant si tragique. Alors je la suis. Je n’y réfléchis même pas, je prends la branche qu’elle me tend à bras le corps. Ses mains sur mes épaules sont une salvation que je n’attendais plus, assise dans le couloir, perdue comme jamais. J’entre sous ses ordres, incapable de faire autrement, me contentant de voir la berge vers laquelle elle m’amène. Je me stope dès le moment où ses pas ne guident plus les miens et je la suis du regard, n’osant pas poser mes yeux ailleurs. N’osant pas non plus respirer.
Mais je ne peux pas retenir mon souffle pour toujours.
À peine l’air de la pièce envahit mes narines que mon esprit me renvoie aux souvenirs prégnants qui vivent encore entre ces murs. Je sens ma gorge se serrer. Mais je reste silencieuse. Peut-être que quelque part Lou pense à la même chose.
Ses mots brisent le silence et provoque chez moi un bref sursaut. Je me sens comme un animal effrayé par le moindre bruit. Mon cerveau peine à donner du sens à ses paroles, mais lorsque c’est chose faite, elle a déjà disparu vers la salle de bain. Je croise les bras comme pour me protéger des émotions qui tourbillonnent sans comprendre que je ne faisais que refermer ma prise sur elles.

Je me décide à avancer jusqu’à la salle de bain où elle se trouve – je ne veux pas poser mes vêtements trempés n’importe où – et après un instant d’hésitation – me déshabiller chez Lou n’était peut-être pas l’action la plus intelligente que je pouvais réaliser – je finissais pas me convaincre de le faire. Elle était déjà repartie vers la cuisine et j’avais un regard vers la porte qu’elle avait quitté. Je retirais la plupart de mes habits que je laissais tomber dans un flop humide sur le carrelage. J’avais un regard vers mon reflet ; je me faisais peur.
Depuis un mois je mangeais à peine, j’avais du mal à sortir, à m’amuser. J’avais maigris au point que mes côtes transparaissent sous ma peau fine et plus pâle que jamais. Des cernes mangeaient mon visage sous mes yeux rouges d’avoir pleuré. Et je m’en fichais.
Je m’en foutais tellement.
Mon regard quitta le miroir – je n’avais pas envie de me faire face – pour regarder l’eau qui coulait toujours, montait lentement. J’avais envie de m’y glisser, de plonger sans jamais remonter à la surface. Je secouais la tête face à l’idée qui me dégoûtait désormais pour ensuite tester la température de l’eau. Je la faisais monter un peu plus jusqu’à ce qu’elle brûle presque ma peau.
Je revenais vers le salon alors, encore en sous-vêtement. Je sentais que je tremblais. Je ne savais pas quoi faire de mes bras balants alors je les rassemblait autour de moi comme une protection futile
« Je crois ue… l’eau est prête. Je vais me mettre dedans, » je déclarais comme un état de fait, d’une fois presque intelligible.
Je m’éclipsais vers la salle de bain de nouveau pour aller arrêter l’eau et me glisser dans le bain brûlant.
C’était pire que mes draps.
J’avais l’impression que rien ne pourrait jamais me réchauffer alors je ramenais mes jambes à moi, je réfugiais mon visage entre mes genoux et je me laissais encore une fois aller aux larmes. Je n’avais plus la force de rien. Juste de pleurer et d’attendre que le destin frappe encore une fois.
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Mon coeur en sang || Lou
Mar 11 Sep - 6:08
Lou s’était aussitôt réfugiée dans la cuisine de peur de céder complètement sous les assauts incessants de son cœur. Elle avait remplie la bouilloire et l’avait regardé bouillir comme si la réponse se trouvait là, mais rien ne pouvait l’aider en cet instant, elle le savait et pourtant elle continuait de frapper contre les murs comme si ces derniers allaient se démolir pour laisser place à un chemin sans encombre, elle se voilait la face Lou mais elle n’avait jamais su faire autrement, ses sentiments étaient ses cauchemars depuis qu’on avait brisé son cœur, elle les avaient enfermé dans sa boîte de Pandore et voilà qu’une trop curieuse jeune fille l’avait ouvert dans l’espoir d’y trouver un trésor. Casey avait alors semé le chaos dans le paradis difficilement créé par la française et cette dernière ne pouvait alors que contempler les dégâts. Il était fini le temps de la désinvolture et de la froidure, Lou se devait d’épouser une fois pour toute sa partie humaine qu’elle fuyait comme la peste. Ses mains tremblantes se saisirent d’une tasse et elle prépara le chocolat chaud, manquant de se brûler avec l’eau fumante. Elle glissa quelques biscuits sur l’assiette et posa ses mains à plat sur le plan de travail. En cet instant, elle haïssait son passé et plus particulièrement Anna qui avait fait de sa première véritable relation amoureuse un traumatisme qui guidait son présent.

La voix de Casey la fit sursauter et elle tourna brusquement la tête dans sa direction. Elle se souvenait encore du corps délicieux et magnifique de la jeune femme, et crut bien contenir un haut-le-cœur en voyant à quel point de son marteau et de son piquet elle avait sculpté une silhouette maladive, fade. Elle se sentait coupable Lou, coupable d’avoir voulu créer un monstre à son effigie, elle avait fait de cette Muse une œuvre gâchée, détruite par ses aspirations irréfléchies. Elle se contenta d’hocher pauvrement la tête avant de se précipiter dans sa chambre, le souffle court. La française fit face à son armoire, dos aux fantômes de deux corps passionnés qui se liaient au sein des draps de son lit. Ses doigts fouillèrent, désordonnèrent les vêtements pour s’emparer d’un pull et d’un pantalon. Elle n’osait plus bouger à présent parce qu’elle connaissait suffisamment son regard pour savoir qu’il s’accrocherait aux draps et qu’ils y dessineraient les silhouettes de ses rêves. Elle s’y refusait, les souvenirs n’étaient que poison dans son crâne bouillant.

Elle rejoignit la salle de bain en fermant les yeux et posa les vêtements sur un petit tabouret. Elle ramassa à la hâte les vêtements trempés et les jeta à la poubelle. C’était à peine si elle souhaitait s’emparer d’un briquet pour les brûler sur le champ. Lou fit un dernier aller-retour pour se saisir de l’assiette et de la tasse qu’elle posa en équilibre sur la baignoire. Et ce fut seulement à ce moment qu’elle posa son regard sur la silhouette de Casey recroquevillée dans la baignoire. Elle crut sentir la main froide de la culpabilité enserrer son cœur, le fissurant de sa vive et autoritaire poigne. Une grimace enlaidit ses traits et Lou refusa de se laisser ainsi faire. Elle ôta ses vêtements à son tour pour se retrouver dans sa simple lingerie. « Je vais prendre soin de toi. » souffla-t-elle dans un filet de voix courageux pour ensuite se glisser dans le bain. Soigneusement, elle cala ses jambes contre les siennes. L’eau envahit son corps, éclaboussa ses côtes et purifia son cœur endolori. La main se retira comme brûlée vive de ce contact trop pur. Ses bras s’enroulèrent lentement autour de sa taille frêle et Lou dut se mordre l’intérieur de la joue pour ne pas pleurer. « Je suis désolée Casey… » murmura-t-elle, ses mots ricochèrent contre la peau terriblement froide et les lui recrachèrent au visage. Pour éviter toute autre attaque, Lou dégagea les cheveux mouillés de Casey pour glisser son nez dans son cou et ainsi l’entourer d’une présence brûlante qui lutterait contre la froideur de son absence.
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Mon coeur en sang || Lou
Mar 11 Sep - 16:29
Alors que je tremble de froid, malgré l’eau brûlante autour de moi, Lou apparaît de nouveau dans la salle de bain avec chocolat chaud . J’en sentais l’odeur mais elle ne laissait qu’un goût amer, âpre, au fond de ma gorge. Je renversais mon visage vers elle pour la suivre du regard sans vraiment la voir. Je la voyais poser des vêtements secs et se débarrasser des miens, je la voyais se redresser et commencer à se déshabiller sans vraiment comprendre ce qu’il se passait. Ses paroles faisaient sens sans qu’ils atteignent leur cible. Ce n’est que lorsque je la sentis me rejoindre dans l’eau que quelque chose commença à remonter dans mon cerveau, se répandant depuis mon cœur gelé par les événements.
Les bras qui s’enroulaient autour de moi était le plus solide des abris alors que la glace fondait doucement et qu’enfin ma peau se réchauffait, lentement mais sûrement. Mon visage trouvait refuse entre mes jambes de nouveau alors qu’avec cette fonte les larmes revenaient. Je peinait à les retenir, je n’essayais pas vraiment alors que le contact de la peau de Lou contre la mienne m’offrait le réconfort dont j’avais tant besoin. Je crois que sa présence vaut mille excuses, et que celle qu’elle m’offre est la dernière qu’il manquait, la pièce du puzzle que j’attendais pour que tout rentre en place.

Je laisse les eaux couler, mais cette fois-ci je ne suis pas seule.
Je me retourne dans ses bras, et aussi inconfortable soit la position que j’adopte alors pour venir réfugier mon visage contre elle, et céder à tout, à toutes ces émotions barbares qui massacrent ma vie, et à celles plus belles qui n’attendent que leur tour pour venir l’enjoliver.
Je ne sais pas combien de temps je restais comme ça. L’eau était encore chaude lorsque je me calmais, ou peut-être que j’avais tout simplement commencé à moi-même me réchauffer dans les bras de celle qui m’acceptait en son sein. Je ne savais plus grand-chose à ce stade là. Je savais juste que le poids que je portais semblait plus léger. La glace qui avait fondu dérivait loin de moi, vers des eaux qui n’étaient plus les miennes.

J’inspirais profondément contre elle, mes muscles plus détendus, ma peau de nouveau chaude. J’expirais de la même façon alors que je fourais un peu plus mon nez dans son cou. Mon dos me faisait un peu mal à cause de la façon dont je le tordais pour être ainsi contre elle mais je supportais. Je supportais car c’était ainsi que je me sentais le mieux.
« Je suis… tellement désolée aussi Lou. »
Mes doigts se glissaient jusqu’à son épaule, caressaient la clavicule offerte pour s’y poser alors que je n’osais pas affronter un regard trop bleu, trop profond pour moi. Je m’y étais déjà noyée une fois et je craignais que ça recommence de nouveau, même si depuis j’avais appris à nager.
« Tu sais, après… » je m’interrompais, j’hésitais. « J’ai juste envie d’oublier tout ce qu’on a pu se faire. Toutes les mauvaises choses. J’ai juste envie de… » De laisser libre court à mes sentiments. De l’aimer, et qu’elle m’aime aussi – même si ce dernier point n’était sans doute qu’une douce illusion. Mais je devais bien le dire.  Alors je me redressais, je lui faisais face en m’appuyant sur mes genoux et sur mes mollets. « J’ai juste envie d’être avec toi Je veux juste…. » Je sentais ma résolution, mes craintes revenir au galop et ma nudité n’était pas ce qui me faisait me sentir le plus exposée en cet instant. Je baissais la tête alors que je sentais ma gorge se nouer de nouveau. « Je ne veux pas… je ne crois pas qu’on puisse être juste amies, Lou, » je réussissais finalement à articuler dans un murmure.
Je relevais des yeux humides vers elle.
« Je pense… je crois, » corrigeais-je, car la nuance était importante, « que c’est pour ça que je suis venue jusqu’ici… »
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Mon coeur en sang || Lou
Jeu 13 Sep - 7:33
Il était si étrange de ressentir quelque chose lors d’une étreinte, pour Lou chaque personne ne pouvait lui apporter qu’une seule chose ; la luxure en son état brut. Et pourtant lorsqu’elle tenait cet être fragile entre ses bras, qui étaient des piliers pour qu’elle ne puisse s’effondrer, elle ne pouvait s’empêcher d’être surprise par cette chaleur qui émanait d’elle, tout comme ce parfum qui lui rappelait leur nuit et leurs échanges qui avaient dangereusement joué avec l’amour. Mais malheureusement pour elles, elles avaient toute deux voulu voler trop près du soleil et s’étaient vu choir dans la mer lorsque leurs ailes ont succombé aux flammes. Lou avait pensé pouvoir échouer à la noyade mais la trahison de Casey avait été une vague bien trop coriace pour qu’elle puit y échapper. Elle redressa son visage pour laisser au sien la place de s’y glisser et caressa distraitement ses cheveux. Ses paroles drapèrent son cœur d’un bandage mais la suite des mots l’arracha aussitôt pour le piétiner. Ses bras s’écartèrent de sa silhouette comme si toute cette chaleur s’était alors échappée pour donner règne à une froideur douloureuse. Le fantôme d’une silhouette masculine inconnue vint lui faire face pour se blottir contre le corps recroquevillé de Casey. L’illusion était si parfaite que son regard suivait les mains invisibles caresser la peau, la poitrine pour se perdre bien trop bas. Sa gorge s’assécha de colère et elle manqua de quitter la baignoire pour hurler sa douleur là où personne ne pourrait l’en empêcher. Casey lui avait planté un poignard dans le dos alors que Lou avait rampé jusqu’à elle pour implorer son pardon, elle s’était contentée de garder de simples lambeaux de fierté pour être de nouveau à ses côtés et voilà sa récompense.

Elle l’observa bouger et laissa ses bras rejoindre ses flancs comme effrayer d’être hantés de nouveau en la touchant. Mais Casey n’était pas là pour retourner la lame encore et encore pour créer une mare de sang, non elle semblait ici pour une toute autre chose que Lou avait peur de comprendre. Ses lèvres restèrent sceller malgré les paroles teintes de vérité de la jeune femme, malgré les mots puissants qui sortaient de sa bouche, Lou restait une toile éteinte, imperméable à la peinture de l’artiste. Les couleurs vives n’éclaboussèrent pas son corps, ces mêmes couleurs que tentaient désespérément de faire lui imprégner Casey. L’amitié n’avait jamais été une décision sérieuse pour deux femmes comme elle, l’attraction était si forte que les efforts leur riaient au nez, ils avaient suffit de voir les nombres de fois où Lou s’était rendue avec Casey dans un quelconque magasins de vêtements et qu’elle n’avait pu détourner son regard de la cabine d’essayage ou bien alors quand un homme avait jugé bon de tourner autour de sa Muse. Lou ne savait pas être amie, la passion, l’admiration, l’obsession étaient ses maîtres mots et la compassion, l’empathie ses pires ennemis. Elle ne savait plus ce que c’était d’être humaine et pourtant Casey continuait encore et encore de percer la muraille pour l’extirper de sa prison.

Ainsi elle avait la raison de sa visite. Elle ne savait pas combien de temps s’était écoulé depuis qu’elle venait de le lui avouer mais Lou finit enfin par bouger, ses doigts fins se saisirent délicatement du poignet de Casey pour qu’elle puisse poser la paume de sa main sur son cœur et elle fit de même sur celui de sa Muse. « Ecoute. » Son regard s’était plongé dans le sien, l’empêchant de sombrer une nouvelle fois, elle ne l’accepterait pas. « J’ai tout fait pour le faire taire, pour le contrôler, mais il refuse de m’obéir quand tu es là. » conclut-elle. « Ta mère me veut loin de toi, elle me dit dangereuse pour toi, j’ai essayé de t’oublier, de te faire suffisamment mal pour que tu me fuis à jamais, mais c’est tout le contraire. Tu m’as mis à genoux Casey, en couchant avec cet homme, en me traînant plus bas que terre, tu as brisé ce cœur de pierre. » Elle inspira profondément et relâcha sa prise sur son poignet, retira sa main de sa poitrine pour se recroqueviller à son tour. « Et pourtant tu continues de le réchauffer. »
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Mon coeur en sang || Lou
Jeu 13 Sep - 9:54
La façon dont le regard de Lou semblait hanté chaque fois qu’elle me regardait ne m’échappait pas, mais j’ignorais encore les raisons si nombreuses. Que ce soit les étreintes que l’on avait partagé ou celles que j’avais connu après elle. Je ne savais pas. Je savais juste que je ne pouvais pas taire ce que je ressentais, pas dans ces circonstances où tout autour de moi ne semblait que m’apporter de la souffrance. J’avais envie de répit, juste un moment, et je savais que je ne pouvais le trouver qu’auprès de Lou qui semblait tout autant tourmentée que moi.
Je fus surprise de sentir sa main s’enrouler autour de mon poignet après ma révélation, et plus surprise encore de la sentir approcher ma main de sa poitrine. Je me laissais pourtant guider avec toute la confiance du monde Elle avait déjà prouvé que je pouvais la lui accorder, l’odeur du chocolat chaud – probablement plus si chaud que ça désormais – me le prouvait.
En arrivant au contact avec sa peau ma main se déplia après une seconde d’hésitation et ma paume touchait l’endroit où son cœur se trouvait. Je le sentait battre à travers elle, à travers moi, avec régularité, force, mais aussi tant de passion. De sentiments. Je ne savais pas si c’était de l’amour qu’elle éprouvait, mais je ne pouvais pas m’empêcher d’espérer.

Mon propre cœur battait à tout rompre alors que les doigts fins, si élégants, venaient se poser tout contre lui. Cette caresse était un baume contre les morceaux encore brûlés par la flamme qui nous avait consummée. Je ne quittais pas son regard alors que j’écoutais son cœur palpiter comme elle écoutait le miens, et je buvais ses paroles comme si elles portaient une vérité divine qui n’appartenait qu’à nous. Lorsqu’elle évoqua l’avis de ma mère, je ne fus pas particulièrement surprise ; ce qui me surprit fut que Lou le sache et je me demandais bien ce qui avait pu se passer alors. Cette question s’évapora vite quand je sens mon cœur se pincer à l’idée d’avoir pu blesser celui de Lou.
Je le sais pourtant, la douleur n’en est pas moins grande. Mon regard s’adoucit tant pour elle que je sens mon amour y transparaître. Mais elle ne le vit pas, elle s’était recroquevillée sur elle-même, comme une enfant terrifiée par un monstre imaginaire – ou trop réel. La voir ainsi me brisait le cœur alors que ses paroles auraient dû le réchauffer.

Je me rapprochais d’elle après une demi-seconde d’hésitation, me fichant bien si je manquais de glisser, et je venais passer mes bras autour d’elle comme une couverture protectrice, solide, chaude, tout ce qu’elle avait été pour moi juste avant. Tout ce que je voulais être pour elle et qu’elle soit pour moi. Mes doigts prenaient le temps de caresser son dos alors que ma joue venait se poser au sommet de son crâne sans vraiment prendre appui. Mon cœur battait toujours trop fort, mais cette fois-ci ce n’était pas seulement de l’amour, pas seulement ma peine, mais la sienne aussi.
« Et je veux continuer, » je lui glissais dans un murmure. « Tous les jours. Je veux plus avoir à ce qu’on se batte contre… à cause, de ce qu’on ressent. Je suis fatiguée d’avoir peur, Lou. Je ne peux plus. Plus maintenant. »
Plus maintenant alors que je me rendais compte d’à quel point la vie était courte, d’à quel point elle était injuste. D’à quel point elle était indifférent à la souffrance de chacun. Et je savais que tout ce que je pouvais faire pour la rendre meilleure était d’arrêter de me torturer et d’agir pour moi, et pour les autres, pour la rendre plus belle. Aujourd’hui plus que jamais.
Je déposais un baiser au sommet de son crâne sans me poser plus de question, et ma main venait attraper son menton pour relever son visage. Chercher son regard.
« Quand je te regarde, tout ce à quoi je pense c’est à quel point je veux être avec toi. »
Je penchais alors la tête sur le côté pour venir capturer ses lèvres.
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Mon coeur en sang || Lou
Ven 14 Sep - 5:14
La veille, elle avait encore quitté le lit d’une inconnue, imprégnant sa peau d’une odeur et d’un toucher qui dégoûtait son être, mais elle aimait se faire mal Lou, c’était comme ça qu’Anna avait agi sur elle, elle l’avait détruit à petit feu et la française s’était laissée consumer par cet amour dangereux, elle s’était voilée la face et se retrouvait désormais avec un cœur en miettes et un corps désarticulé, mais Casey semblait apparaître comme par magie devant elle, lui offrant une nouvelle chance de guérir et de redevenir cette belle poupée qu’elle avait été autrefois, avec un sourire et des douces paroles. Ses bras s’enroulaient autour d’elle et elle ne fit rien pour se dégager, elle apprécia l’étreinte et souhaita y rester pour toujours comme une enfant en mal d’affection. Elle avait peur Lou, peur de ce monde qui avait voulu la voir disparaître, de ce monde où la confiance était en minorité, elle avait envie d’une nouvelle vision de la chose, qu’on lui arrachât ce pessimisme qui lui barrait la vue. Des doigts traçaient leur route sur son dos, là où quelques heures plus tôt une femme avait déposé des baisers que Lou avait détesté. Ce contact la lavait de ses regrets et de ses remords, elle voulait se repentir dans ses bras, lui promettre une fidélité sans faille, mais Lou savait qu’il ne fallait pas qu’elle se voilât la face, elle n’avait jamais su tenir des promesses.

C’était fou comme elles se ressemblaient toutes les deux, elles se carapataient loin des sentiments pour mieux jouer mais en souffraient énormément, d’autant plus que Casey avait cédé un large avantage à Lou en lui offrant sa virginité. Et Lou avait gâché cette opportunité, écrasant ce présent entre ses doigts tremblants. Et pourtant tout avait été unique cette nuit-là, elle avait ressenti une avalanche d’émotions et avait bien cru défaillir quand elle l’avait senti céder sous elle dans un cri qui avait bercé son sommeil. Elle se souvenait de chaque détail, sa bouche pouvait encore tracer ce chemin qu’elle s’était forgée. Elle eut un frisson contre Casey et se laissa manipuler quand elle lui redressa le visage. Elle avait peur que des larmes soient visibles sur ses joues mais il n’en était rien. Certes la jeune femme lui faisait abaisser toutes ses barrières, mais elle avait des réserves. Mais il suffit que ses lèvres se posent sur les siennes pour que le reste de sa cavalerie cède sous les assauts. Ce goût, cette sensation, c’était si doux et unique pour la française. Un nouveau souffle de vie qu’on lui insufflait, mais les fantômes ne renoncèrent pas et se projetèrent dans son esprit, la laissant imaginer cet inconnu se saisir de ces mêmes lèvres.

Elle se dégagea de l’étreinte dans un sanglot et sortit immédiatement de la baignoire. « Je… Je le vois partout sur toi… Je peux pas… » Elle voulut s’installer sur le tabouret et balança l’assiette par terre, se foutant bien de tout foutre en l’air. Elle cacha son visage dans ses mains dans un grognement. Elle était partagée Lou après tout elle n’avait jamais laissé éclater sa colère face à elle, et cette dernière ne supportait plus d’être contenue. Ça n’avait beau qu’être une aventure d’une nuit, Lou ne pouvait le supporter. « Pourquoi t’as fait ça ? Pourquoi t’as couché avec lui ? C’était pour te venger hein ? Pour me faire du mal alors que je tentais de me racheter ? » Elle avait l’impression de devenir folle Lou, complètement timbrée face à cette injustice qui la hantait.
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Mon coeur en sang || Lou
Ven 14 Sep - 13:26
La façon dont Lou me laissa relever son visage était de ces indices qui rassuraient mes inquiétudes quant à ce qu’elle ressentait pour moi. J’avais conscience que peu de gens avaient la chance de pouvoir la toucher, de pouvoir diriger ses mouvements, et qu’elle se laisse ainsi faire par ma main – aussi douce soit-elle – était un indicateur plus fiable que n’importe quelle parole. Et si je n’avais jamais aimé le mythe de la beauté dans la tristesse, celui qui disait que souffrir possédait un charme tellement plus important que le bonheur pour qui voulait créer une histoire digne de ce nom, je ne pouvais m’empêcher d’admirer les traits dignes mais emprunt des mêmes troubles que les miens.
Je l’embrassais ainsi avec toute la tendresse du monde, tout ce que je pouvais lui révéler de mon amour pour elle sans que mes craintes ne prennent le dessus. Je m’offrais. Encore. Et elle répondit avant de me repousser. Encore.
Le sanglot était, lui, nouveau.
Il me brisa le cœur alors que je ne comprenais pas pourquoi elle s’échappait de nouveau. Est-ce que c’était ma faute ? Est-ce que j’avais dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Est-ce que je m’étais trompée sur l’affection que l’on semblait partager ? Je ne pouvais pas m’empêcher de revivre encore dans mon esprit le moment où elle m’avait mise à la porte, celui où la misère avait commencé à s’abattre sur mes épaules. La différence ici était que nous étions toutes les deux dans la salle de bain, nues, là où elle s’était réfugiée pour mieux m’abandonner. J’imaginais sans mal l’analyse que certains pourraient faire de ce moment de nos deux vies liées, celle où nos esprits se rencontre enfin dans cet abri qu’était celui de Lou, là où régnaient ses pensées et ses craintes les plus profondes.

Je fronçais les sourcils à ses paroles alors que je me levais à mon tour. Je posais le pied sur le carrelage froid, essayant de ne pas marcher sur un bout d’assiette qui aurait pu voler. J’essayais de m’approcher d’elle alors que ses questions venaient me frapper de plein fouet. Pourquoi j’avais fait ça ? Le fantôme d’une nuit hantait l’esprit de celle qui aurait voulu me garder pour elle, l’esprit torturé par des sentiments qu’elle peinait à comprendre. Que je comprenais.
« Lou… » je murmurais avec toute la peine, toute la difficulté, que j’épprouvais.
Je déglutissais puis j’avançais mes mains vers elle pour venir les poser sur les bras de Lou, pour les remonter jusqu’à ses épaules dans une caresse que j’aurais voulu infinie.  Je voulais la prendre dans mes bras mais je caressais sa joue dans un appel au calme et à la raison. Je ne voulais pas de ce conflit, mais je devais faire avec. C’était ça ou abandonner, et jamais je ne pourrais me résoudre à une telle action. Je ne m’autoriserais plus l’indifférence de la lâcheté.
« J’étais perdue. Je n’ai jamais voulu… je voulais juste oublier. Oublier ton toucher, tes mains, oublier la douceur de ton souffle sur ma peau si prégnante que je la sentais à chaque seconde, à chaque respiration. Je comptais les jour depuis le moment où tu m’avais touché, jusqu’à celui où je pourrais oublier sans jamais même l’apercevoir. Même quand… je n’ai jamais une seconde cessé de penser à toi. » Je soufflais difficilement, mon cœur serré alors que je revivais à travers mes paroles chaque instant de douleur. Ma main quittait sa joue, retombait le long de mon corps alors que je baissais les yeux. Mes doigts jetèrent l’ancre contre la taille de la brune que je venais enlacer ensuite, mon front trouvant son épaule. « Je me berçais encore de l’illusion que tu pouvais t’en foutre de moi. Et je crois que quand tu as simplement arrêté de me parler.. je ne sais pas. J’étais tellement ancrée sur ma peine que je ne pouvais pas voir la tienne. »
Je relevais enfin les yeux en révélant mon égoisme. Il était en chacun de nous quand on souffrait, il nous faisait oublier la réalité humaine des autres.
« Je ne veux plus qu’on se fasse souffrir. Et je ne sais pas si on pourra, parce qu’on est toutes les deux.. je veux dire, je suis la pire drama queen qui existe. Et le monde t’a tellement fait souffrir Je le vois mieux maintenant. Alors je me dis que peut-être, si on s’ouvre toutes les deux… peut-être. Je te l’ai dit. Je veux essayer Toi et moi. Toi. Personne d’autre. Toi. Ma Louve. »
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Mon coeur en sang || Lou
Sam 15 Sep - 17:23
Son corps tremblait comme une feuille morte, se brisait presque sous le souffle tempétueux de la peur allié aux gouttes d’eau qui perlaient sur son corps. Là dans cette salle de bain où d’ordinaire elle aimait se prélasser, voilà que maintenant elle venait d’arracher sa propre carapace pour exposer sa chair à vif à celle qu’elle aimait. Tomber amoureuse, elle s’était convaincue que ça n’arriverait plus jamais, que c’était bien plus douloureux que libérateur, et pourtant bien dissimulés dans l’ombre, les sentiments s’étaient construits, renforcés et sans qu’elle ne puisse y faire quelque chose ; Lou tomba pour Casey. Ridicule de se dire qu’une simple rencontre dans un café, suite à un mauvais échange de téléphones puisse mener à une tragédie romantique telle que celle-ci. La vie était une grande joueuse et laissait à ses pions l’idées qui contrôlaient leurs actions, une illusion bien affûtée. Elle sentit sa présence et voulut se réfugier dans ses bras, abandonner les armes pour enfin donner à son cœur ce qu’il souhaitait le plus au monde, mais elle était encore traumatisée à l’idée de revoir ce fantôme d’inconnu parcourir son corps.

Mais les paroles de Casey agirent comme une veilleuse qui luttait contre les démons obscurs, comme un baume sur blessure. Ainsi donc elle n’avait jamais été la seule hantée par cette nuit et par ce choix désastreux qu’elle avait fait. Quel gâchis, elles auraient pu se guérir sous les draps plutôt que de fixer un plafond qui ne donnait aucune solution à leurs problèmes, elles s’étaient toutes les deux enfoncer un poignard en plein cœur. Un froid s’installa là où la main s’était posée et Lou semblait sur le point de la supplier de revenir, de lui transmettre sa chaleur, sa compagnie. Mais l’étreinte l’empêcha de parler et elle ferma les yeux, posant une main dans ses cheveux, ses lèvres se posèrent sur le sommet de son crâne. L’odeur si familière et pourtant si inconnue de Casey entêta ses narines et inonda ses sens. Elle avait envie de pleurer mais elle retenait les larmes, elle ne voulait pas leur donner cette joie de noyer ses joues, mais les mots étaient si vifs, si puissants qu’elle pensait bien céder. Oui elle avait souffert bien plus qu’elle ne l’avait pensé et avait bien cru succomber à la douleur quand Casey enfonça la lame jusqu’à la garde.

Les têtes se redressèrent et les regards s’embrassèrent, connectant les âmes en peine, leur offrant un ancrage précaire. Un bourdonnement se fit dans son crâne et tout était désormais flou, elle voyait ses lèvres bouger mais les mots se mélangeaient, s’entrechoquaient. Ma Louve. Ce surnom qu’elle lui avait donné et qui l’avait fait vibrer, elle ne l’avait pas oublié. La lame plantée dans son cœur se retira et s’échoua sur le carrelage dans des éclaboussures. Lou se redressa, prit les mains de Casey dans les siennes avant de d’approcher son visage du sien. Il fallait bander la plaie, la faire guérir et disparaître, seule cette jeune femme pouvait l’aider. Ses lèvres se posèrent sur les siennes, une main se posa dans sa crinière et un bras l’empêcha de s’échapper. Lou avait envie de sa présence, elle rêvait de l’avoir pour elle, elle avait besoin de sa Muse.
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Mon coeur en sang || Lou
Sam 15 Sep - 18:20
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Nos regards s’embrassèrent comme si à travers eux leurs âmes pouvaient s’unir, se compléter comme si elles n’attendaient plus que ça. Je portais mon cœur devant elle, à travers les mots qui se déversaient entre mes lèvres, remède aux maux. Je me perdais déjà en elle lorsqu’elle vint saisir mes mains des siennes, je plongeais dans ses profondeurs lorsque ses lèvres touchèrent les miennes. Je sentais sa chaleur se répandre en moi, se déverser comme si un barrage venait de céder pour se déverser dans la vallée desséchée de ma vie.
Je ne résistais pas à mes instincts lorsque je sentis son bras me capturer. Je passais les miens autour de sa nuque et je me perchais sur la pointe de mes pieds pour mieux me gorger de sa présence contre moi. J’imprimais les motifs de son corps contre le mien, je capturais son essence dans le tourbillon flou de nos émotions partagées. C’était une tempête salvatrice qui se saisissait de moi pour nettoyer les débris laissés par celles déjà passées. Je caressais ses cheveux comme son baiser avait caressé les miens lorsque je me confiais à elle, dans toute la tendresse qu’elle m’avait adressée, toute la sienne, toute la mienne, dans ce moment de félicité que je ne pouvais pas me résoudre à rompre.
Je retombais sur mes talons après quelques secondes, lâchant ses lèvres moins d’une seconde, le souffle court, le cœur gorgé d’émotions. Je le sentais battre contre ma poitrine comme il n’avait plus battu depuis des semaines. Je me sentais revivre sous le souffle qui caressait mon visage et que je venais capturer de nouveau comme s’il s’était s’agit des derniers moments de ma vie.
Le temps ne comptait plus. Les secondes n’avaient plus le moindre sens, les minutes vidées d’essences, les heures sans significations.
Seule Lou comptait.

Pourtant… je prenais mes distances, difficilement, le manque me saisissant à l’instant où je sentais l’air de la salle de bain qui jusque là n’existait plus dans une dimension palpable, réalité oubliée pour ne plus vivre qu’à travers l’enchantement des lèvres de Lou.
Ma voix semblait distante, comme si elle n’était pas la mienne, alors que ma raison prenait le pas un instant.
« Nous devrions… l’assiette ? » Former des phrases semblait si difficile, laborieux là où juste une seconde plus tôt ce pour quoi j’étais née me tenait dans ses bras comme un amant rassurant. Je désignais d’un signe vague de la main les débris au sol. « Et après… après. »
Je ne sais pas si elle comprendrait, je savais juste que tout me semblait évident entre nous désormais. Je ramenais mes cheveux en arrière, puis je jetais un regard vers Lou. Je me rapprochais d’elle de nouveau et je revenais l’embrasser. Juste un instant, comme le plongeur qui revenait à la surface reprendre sa respiration. Cela m’offrirais peut-être le temps nécessaire à pousser les bris de porcelaine à l’aide d’une serviette pour le moment afin d’aller chercher une pelle et une balayette.
Bientôt les morceaux brisés disparurent et nous offrirent un chemin sans risque vers le reste d’une vie qui n’attendait plus que nous.

Pendant que Lou se débarrassait des morceaux, j’allais chercher un large plaid. Je m’approchais d’elle ensuite, j’attendais qu’elle finisse pour venir l’entourer de la protection de la couverture en la passant autour de ses épaules pour ensuite venir me coller à elle à l’abri du tissu. Je venais déposer un baiser contre son cou, puis je posais mes mains contre ses épaules pour doucement la guider vers la chambre.
J’avais l’impression de vivre un rêve, et ce n’eut été pour mes émotions si vives, j’aurais peut-être confondu les deux. J’aurais peut-être songé qu’il s’agissait d’une de ces nuits où Lou me manquait tellement que je ne pouvais que me lier à elle dans un monde onirique aux allures de perfection. Aujourd’hui la perfection – ou ce que je désirais comme la perfection – était là, devant moi.
« Allons nous réchauffer, » je glissais à son oreille de mes lèvres craquelées par les épreuves, mais si colorées par l’amour que leur avait prodiguées celles de Lou.
L’avancée lente était plus une danse alors que je venais de nouveau lier ses lèvres aux siennes, avançant à reculons vers un Eden que nous ferions nôtre, dans la tendresse, dans l’amour, pour qu’enfin la tristesse s’envole.
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Mon coeur en sang || Lou
Lun 17 Sep - 11:03
Elle ne pouvait se détacher de ses lèvres qui l’abreuvaient de vie et d’espoir, elle ne pouvait se séparer de ce corps qui lui offrait chaleur et amour, non elle ne pouvait plus être loin de cette jeune femme, c’était fini ce jeu dangereux qui avait failli les rendre folles. Enfin, elles osaient se donner l’une à l’autre et Lou ne gâcherait pas ce cadeau cette fois-ci, elle ne jetterait pas cette seconde chance à la déchiqueteuse. Elle resserra sa prise autour de sa taille bien que trop fine mais agréable à maintenir contre elle. Elle inclina la tête sur le côté pour l’embrasser plus profondément encore, son souffle vint à manquer mais elle n’y fit guère attention, Casey était son oxygène à cet instant précis. Ses bras autour de son cou formaient le pont qui les menait toutes deux dans leur monde difficilement construit et pourtant bien existant. Et puis cette caresse dans ses cheveux quelque peu mouillés la fit frissonner.

Elle dut retenir un profond grognement de mécontentement quand Casey prit la décision de s’éloigner, le froid prit sa place et la dévora de ses crocs acérés. Elle la voulait dans ses bras, elle voulait se persuader qu’il ne s’agissait pas d’un rêve qui virerait au cauchemar. Elle écouta la voix de la raison s’échapper d’entre les lèvres de Casey et poussa un soupir, elle avait raison sur ce point mais pourquoi maintenant ? Elle dut se faire violence pour ne pas oublier les morceaux par terre et emmener sa princesse des nouveaux jours dans la chambre pour lui prouver qu’elle ne gafferait pas cette fois et Casey manqua de faire faillir les maigres efforts qu’elle faisait en l’embrassant. Son regard amoureux caressa cette silhouette ainsi offerte à sa contemplation avant qu’elle ne s’exécute.

Lou se saisit du sac où trônaient les morceaux de porcelaine et prit la direction de la cuisine pour s’en débarrasser. Elle ouvrit la poubelle du bout du pied et regarda cette belle assiette terminait sa vie au fond de l’objet métallique. Elle secoua ses mains pour chasser les petits débris restants et se tourna vers Casey qui l’assaillit d’un plaid, son corps se réchauffa aussitôt et ses bras s’empressèrent de venir toucher son corps. Maintenant qu’elle le tenait contre elle dans une étreinte des plus désespérées, elle se rendait compte du vide qu’avait laissé Casey et du manque qui avait rongé son être. Il brûlait ce baiser dans son cou et envoûta le moindre de ses sens, laissant ainsi la belle magicienne l’emmenait dans la chambre qui allait être leur refuge.

Lou la saisit sous les cuisses pour la porter et ainsi faciliter leur ascension vers un paradis qu’elles avaient pensé perdue. Et de peur de manquer d’oxygène face à cette soudaine altitude, Lou vint chercher de l’air en apposant sa bouche sur celle sucrée de Casey. Elle la déposa délicatement sur le lit et la protégea de son corps, elle empêcherait tous les démons antérieurs de les assaillir de leurs lances acérées, elle serait désormais son bouclier face à ce monde empli d’une noirceur connue de tous. « Laisse-moi te protéger Casey. » murmura-t-elle à son oreille. « Je ferai tout pour empêcher les larmes et les cris, je te le promets. » Le courage avait étreint son cœur et s’était fondu en lui pour lui fournir toute l’énergie nécessaire à prononcer ces mots.
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Mon coeur en sang || Lou
Lun 17 Sep - 15:51
J’aimais le contact de ses mains, de ses bras autour de moi. Ils avaient un aspect protecteur, celui que j’étais venue chercher lorsque je l’avais attendue devant sa porte, celle du désespoir déjà entrouverte et attendant que je la franchisse pour ne plus en revenir. Mais j’avais reculé en m’approchant de Lou, en m’avançant vers elle pour essayer qu’elle s’avance vers moi. Et sans être lointaines, le monde me paraissait déjà plus coloré.
Comme une ballerine je levais mes jambes pour entourer la taille délicate de Lou lorsque celle-ci décida de me porter. J’ajustais le plaid autour de ses épaules afin qu’il ne tombe pas, qu’il couvre encore nos corps nus, perdus dans un appartement qui semblait soudainement trop grand. Je lui rendais son baiser pour nous retrouver. La douceur de ses lèvres m’emportaient toujours plus loin, toujours plus haut, et je rêvais de ne plus les quitter. La chambre arriva et avec elle, Lou me posa sur le lit. Je tenais encore les bords du plaid, je reculais, j’essayais de la faire venir à moi alors que j’avais la sensation que le froid revenait dès qu’elle s’éloignait trop de moi. Je passais mes bras autour de sa nuque alors qu’elle me surplombait comme un ange protecteur.

J’entourais son visage de mes mains et je caressais sa joue avec une tendresse non dissimulée. Mon regard suivait ses traits ses sérieux, jusqu’à ce qu’elle glisse ses lèvres à mon oreille.Je glissais mes bras autour d’elle de nouveau et je m’allongeais en l’entraînant avec moi. J’ajustais ma position pour me glisser contre elle, je ramenais le plaid comme il fallait pour qu’ilnous couvre toutes les deux et jouais avec les couvertures pour venir nous protéger, créer un cocon protecteur autour de nous.
« On se protégera toutes les deux. Toi et moi… ensembles. »
J’admire les ombres sur le visage de la jeune femme, son visage constellé par l’ombre de la pluie sur les vitres, la lumière revenant alors que les nuages s’éloignaient et révélaient le doré d’un soleil qui disparaissait derrière les immeubles, mêlé de roses, éclatant. J’en suivais les contours du bout des doigts, jusqu’à ses lèvres, son menton, son cou, au rythme d’un cœur qui galopait en mon sein.

Je venais de nouveau capturer ses lèvres, brièvement, subtilement. Mon nez se nicha contre son cou après ça et je fermais les yeux pour inspirer son odeur. J’y trouvais une paix que je n’avais pas connu depuis des mois et qui me paraissait nouvelle. On ne se rendit jamais compte de ce qu’on avait avant de le perdre, et j’avais tant perdu que j’avais l’impression de ne plus rien posséder. Jusqu’à aujourd’hui. C’était peut-être le début d’un élan de ma vie, comme ce n’était peut-être qu’une pique avant de chuter de nouveau. À cette pensée je resserais ma prise sur elle. Je sentais mon cœur se serrer quand je songeais à ce qui m’attendait encore.
« Les médecins… ils disent que ma mère… ils conseillent de ne pas la maintenir en coma artificiel, » je finissais par articuler avec difficulté.
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Mon coeur en sang || Lou
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