and then I met you (zelana#1)

Ohana jura entre ses dents en entendant la ridicule sonnerie de son téléphone, sa putain d’assistante n’allait pas la lâcher ou c’était seulement sa boss qui l’appelait pour lui aboyer dessus, on avait sûrement du lui dire qu’elle avait crécher dans les bureaux pendant trois jours. Mais Zelda s’empara de l’appareil et se déroba à son emprise pour prendre la fuite sous ses yeux aussi ronds que des balles de tennis. « MON TELEPHONE ! » Elle avait beau être joueuse, son cellulaire était carrément précieux à ses yeux et tout ceux qui osaient le toucher risquaient de mourir dans d’atroces souffrances, bon elle était capable de faire une exception pour la blonde, mais tout de même !

Ohana la coursa dans l’appartement, une autre façon de faire les visites et ne la lâcha pas des yeux, manquant de se casser plusieurs fois la figure mais elle tint bon jusqu’à la voir disparaître par-dessus le canapé. AH ! Elle était prête à se jeter par-dessus bord pour s’écraser sur elle, mais encore une fois la pile électrique fut plus rapide ! Elle grommela dans sa barbe et lui fit face en croisant les bras. « J’ai pas de nana. » Elle arqua un sourcil en la voyant planquer le téléphone là. « J’suis sûre t’en es ravie. »

Elle s’approcha lentement l’hawaïenne, bien décidée à récupérer son bien, mais il fallait qu’elle réfléchît à une technique pour ne pas se faire prendre. « Fallait peut-être me prévenir avant parce que là c’est de la triche. » Elle décroisa les bras et tenta de tourner autour d’elle comme un prédateur prêt à fondre sur sa proie. « Je vais devoir aller le chercher de moi-même ? » Ses pas arrêtèrent de se dérober pour fondre sur Zelda, la coinçant contre un mur avec une habilité sans nom. Une de ses mains prit appui sur le mur et son visage se pencha vers le sien. « Je n’hésiterai pas à foutre mes doigts sous ton short pour l’attraper. »

Je sai spas ce qui me prend, après tout, elle est peut-être carrément folle j’en sais rien, je la connais pas cette fille, et moi, je viens lui chiper son téléphone dans sa poche arrière, au calme. Faut vraiment que je me fasse soigner. Elle gueule et ça me fait rire, c’est sûrement ça le pire. Et voilà qu’Ohana me court après, mon coeur s’emballe, mon rire prend place dans la raisonnante de la pièce et j’essaie de lui échapper. « J’ai pas de nana. J’suis sûre t’en es ravie. » Ouh intéressant ! Cet aveu me fait lâcher les armes et je m’arrête de courir, planquant le téléphone en question dans l’élastique de mon short.

« Fallait peut-être me prévenir avant parce que là c’est de la triche. » Je secoue la tête vivement, avale ma salive avant de lui répondre. « Hin hin, je suis pas une tricheuse. »  Je souris de plus belle et voilà qu’elle commence à me tourner autour. Alors je tourne en même temps qu’elle pour ne pas qu’elle puisse atteindre sa cible, ce serait trop facile. « Je vais devoir aller le chercher de moi-même ? »  Finalement, la brune s’approche, doucement, me faisant reculer. Au bout du couloir, il n’y a plus vraiment de place pour lui échapper et son regard m’électrise complètement. Je peine à reprendre ma respiration, et soudain, le mur. Le mur dans mon dos qui m’empêche de reculer davantage, et son corps qui s’approche, faisant à nouveau s’emballer mon palpitant. Sa main sur le mur m’empêche totalement de bouger et je tremble presque, pas de peur, plutôt d’excitation. « Je n’hésiterai pas à foutre mes doigts sous ton short pour l’attraper. » Un rire un peu idiot s’échappe de mes lèvres, je crois que je suis nerveuse. « Nan.. tu ferais pas un truc pareil… on s’connaît à peine… » Je me racle la gorge et me pince rapidement les lèvres, affichant clairement tout la peine que j’ai à rester tranquille et ne pas me jeter sur ses lèvres. « O… Ohana tu… » Mon regard passe de ses yeux à ses lèvres, mon souffle chaud se mélange à nouveau au sien, comme un peu plus tôt. Et je sursaute en sentant le vibreur contre ma peau, et la sonnerie qui nous empêche encore une fois de faire une connerie. « Ça doit être urgent… » que je murmure d’une voix étonnement suave pour les circonstances. Mais je ne bouge pas pour autant, la laissant venir chercher son bien si elle veut répondre…

Zelda n’était pas encline aux négociations et ne se montrait pas docile, ce n’était pas grave, Ohana avait déjà eu affaire à plus gros qu’une petite tête blonde adorable et incroyablement envoûtante. Sa dernière réplique avait fait mouche et Zelda dévoila un semblant de faiblesse sur lequel elle pouvait appuyer pour réclamer son dû, elle savait qu’elle lui plaisait, fallait pas être un génie pour le comprendre, les sourires et les regards en coin étaient assez remarquables, elle faisait de même de son côté ; oops. « Tu apprendras Zelda que je suis capable de tout avec tout le monde ! » Et c’était clairement le cas, elle avait des exemples à la pelle, mais ce n’était pas le moment de faire un exposé des faits hm ?

Leur proximité avait un mauvais effet sur sa concentration, enfin si, elle était complètement rivée sur ses lèvres et Ohana se demandait si Cupidon ne lui avait pas tiré dans le cul avant de venir, non mais sérieusement qui tombait sous le charme aussi vite sans usage de drogue ? Elle visiblement. L’hawaïenne était prête à fondre sur ses lèvres quand le téléphone sonna de nouveau et un grognement contrarié ronronna dans sa gorge. Elle était prête à répliquer qu’elle devait rapidement répondre cette fois, mais le ton de la voix de la blonde la fit tiquer, wow c’était presque sexy tout ça.

« Je pense aussi alors si tu permets… » Ses doigts se glissèrent sur sa taille et parcoururent son dos pour se saisir du téléphone, non sans effleurer sa peau de la sienne dans une caresse pleine de promesses. Hop là. « Miss Brown à l’app… EH ! On gueule pas comme ça à l’oreille des gens Gaspard ! » Elle grimaça et pinça les lèvres, mais elle resta à côté de Zelda, sa main toujours sur le mur alors qu’elle prit grand soin de détourner le regard, rester pro deux minutes « Sur mon bureau, achète-toi des lunettes y’a un joli post-it rose avec ton nom dessus. » Et elle raccrocha sans attendre, pourquoi devait-elle se taper des stagiaires à longueur de journée en ce
moment sérieux ?
 
Oh et puis merde. Elle plongea son regard dans celui de sa potentielle future colocataire et vint embrasser le coin de sa joue sans la moindre hésitation. « Merci de m’avoir rendu mon petit trésor. » clin d’œil et air détaché, Ohana s’amusait de la situation.

« Tu apprendras Zelda que je suis capable de tout avec tout le monde ! » Je ne sais pas si je dois avoir peur de cette phrase ou si je dois m’en sentir émoustillée. L’idée même qu’elle puisse venir chercher elle -même son téléphone me fait frissonner mais j’essaie de ne rien montrer, il vaut mieux après tout. Je ne la connais que depuis quoi ? Une heure ? Deux ? C’est quand même complètement dingue de se sentir attirée comme ça en si peu de temps, je crois bien que c’est la première fois que ça m’arrive. Oh ne vous y méprenez pas, je suis un coeur d’artichaut, oui, j’aime tout le monde, mais jamais aussi rapidement.

Une fois bloquée contre le mur, je tressaille, j’ai envie qu’elle vienne poser ses lèvres sur les miennes, après tout, j’ai la sensation qu’elle serait plus à même de le faire que moi. Quoi que. « Je pense aussi alors si tu permets… » Mon ventre se contracte et j’arrête même de respirer a l’instant même où sa main vient glisser contre ma peau. Bordel mais c’est pas possible d’avoir la peau aussi douce. Je ne la lâche pas des yeux et lâche un souffle inaudible à l’instant où elle répond au téléphone, comme pour tenter d’évacuer la pression. Putain, j’ai chaud. Elle s’énerve sur son interlocuteur, un fameux Gaspard, et je déglutis un peu avant qu’elle ne détourne le regard. Pourquoi elle reste là quasiment contre moi, je boue de l’intérieur, je vais finir par me liquéfier.

Elle raccroche finalement et je retrouve son regard, son attention. Elle vient déposer un baiser au coin de mes lèvres et je ferme les yeux pour apprécier ce contact qui, une nouvelle fois, fait s’accélérer mon palpitant. « Merci de m’avoir rendu mon petit trésor. » Pourquoi je bois ses paroles comme ça ? Pourquoi je… merde. J’ai bloqué sur ses lèvres. Je secoue sensiblement la tête pour tenter de me reconcentrer et sursaute quand j’entends la porte d’entrée. Je me glisse sous le bras d’Ohana rapidement, m’éloignant d’elle pour me diriger au bout du couloir en pensant que c’est Rose mais je vois une furie courir dans une chambre en gueulant. « J’ai oublié un truc j’suis grave à la bourre ! » Blue. Elle repart sans trop faire gaffe, m’adressant juste un signe de main et elle claque la porte en sortant. Je me tourne finalement vers Ohana qui est très proche, trop proche de moi, et à nouveau je sens une vague de désir m’envahir. « C’était ma meilleure amie. » Un léger sourire étire mes lèvres. « Je suis sûre que tu l’adoreras. » Passant ma langue sur mes lèvres mon regard jongle encore entre ses yeux et ses lèvres. « On reprend la partie ? » Faut que j’arrête…

Le karma vous connaissez ? Un peu comme le destin mais en vachement moins sympa, il a toujours une horrible tendance à vous rappeler que la chance ne vous aime pas et qu’elle préfère vous voir manger le sol que réussir dans la vie. Bref, Ohana était une abonnée du karma en ce moment et il venait de lui faire une piqûre de rappel avec l’arrivée de la colocataire. Zelda avait été aussi rapide qu’un colibri et s’était glissée entre ses doigts comme pour oublier ce qu’il venait de se passer, peut-être que c’était une bonne idée sur le coup. Embrasser une future colocataire n’était pas toujours le meilleur moyen de se faire aimer de la maison.  La fusée qui était la meilleure amie était déjà partie aussi vite qu’elle était venue, merveilleux. Bonjour ?

Ohana avait suivi Zelda pour voir au moins une esquisse de la silhouette de l’autre demoiselle, mais elle ne fut pas assez rapide et eut juste le temps de faire un pas en arrière pour ne pas se prendre la blonde, il aurait été fâcheux de se casser quelque chose comme ça. « Je sens aussi, elle est toujours aussi speed ? » demanda-t-elle, presque moqueuse alors que sa raison tentait de se frayer un che… Mais attendez ; Ohana n’avait pas de raison. « Oui reprenons sans téléphone et sans chatouilles. » Histoire de ne pas finir en partie de jambes en l’air sur le canapé, oui toujours de la poésie dans les pensées de l’ancienne danseuse. Deal with it.

« Bon alors. » Elle bondit dans le divan et se pencha pour se saisir de sa manette après avoir mis son téléphone en silencieux. « Je garde le gros gorille mais je change de véhicule. » fit-elle avec une moue, ça n’allait clairement rien changer, mais l’espoir faisait vivre. « Celle qui perd à un gage ? » Oui autant se foutre dans la merde jusqu’au bout. Bravo Ohana, prix Nobel de la connerie.

Blue dans toute sa splendeur. « Je sens aussi, elle est toujours aussi speed ? » Je laisse échapper un petit rire amusé. « Ça dépend, mais quand elle est en retard ouais. » Aïe, grave erreur. Me retourner et lui faire face à nouveau me donne une vague de chaleur intense, bordel mais elle m’a maraboutée ou quoi ? Je souffle un peu et propose de reprendre la partie de mario. Je pense que c’est le plus judicieux si je ne veux pas lui sauter dessus et être vissée à ses lèvres quand Rose rentrera. « Oui reprenons sans téléphone et sans chatouilles. » Petit sourire déjà complice et nous reprenons place sur le canapé.

J’essaie de ne pas me mettre aussi proche, faut que je me canalise, voilà. « Je garde le gros gorille mais je change de véhicule. » Nouveau sourire. « Fais donc, je t’en prie. » Je me dandine un peu sur place, j’arrive pas à rester calme d’habitude, alors là c’est encore pire vu l’attirance que je ressens pour la brune. « Celle qui perd à un gage ? » Je tourne vivement la tête vers Ohana et arque un sourcil amusé. « T’es sûre de toi ? » Elle ne sais pas à qui elle a à faire. La partie reprend et j’essaie d’être un peu clémente, je l’attends, je ne l’attaque pas, et je jette de temps en temps des petits regards dans sa direction, mais en fait je devrais pas, je me déconcentre, elle est vraiment trop belle, encore plus quand elle est concentrée. « Dis donc c’que t’es sérieuse quand t’es concentrée. Tu veux vraiment gagner hein… » Je ricane un peu et me prends une violente bombe avant de franchir la ligne d’arrivée. Et comme une conne, vu que j’avais un peu attendu Ohana pas qu’elle soit trois tours en retard, elle me dépasse et franchit la ligne avant moi. « QUOI ?! » Je me lève, debout sur le canapé, outrée. « Mais nan ! Mais ils se sont ligués contre moi c’est pas juste ! » Je baisse les yeux vers Ohana qui m’adresse un sourire vainqueur. Merde. « Me regarde pas comme ça tu m’fais peur… a quelle sauce tu vas me manger hein ? » Ouais alors dit comme ça c’est un peu chelou, et mon esprit vagabonde, mes joues s’empourprant à ces pensées. STOP maintenant. Je me mords l’intérieur de la joue et la regarde. « Bon. C’est quoi mon gage ? »

La défaite était déjà dans la tête d’Ohana qui était donc partie sur l’idée de limiter la casse et de ne pas tomber sur un gage complètement horrible du genre se confectionner un débardeur en papier toilette ou encore mettre ses vêtements à l’envers. « Totalement sûre. » Absolument pas. La partie commença donc et l’hawaïenne vissa son regard sur l’écran, la manette bien en main, la mémoire focalisée sur tous les détails donnés lors de la première partie. La langue sortie preuve de sa concentration, Ohana remarqua rapidement que mademoiselle n’usait pas de ses nombreux talents pour l’écraser sur le champ et une once d’espoir perla dans son cœur tout stressé. Elle se pencha légèrement en avant. « Bien sûr que je veux gagner ! »

Elle continua donc à jouer comme si sa vie en dépendait et passa la ligne d’arrivée. Il lui fallut dix secondes pour comprendre que la victoire était sienne et alors que Zelda se scandalisait de cette défaite, l’ancienne danseuse s’écrasa sur le canapé dans un éclat de rire des plus sincères avant d’esquisser une petite danse de joie, ses cheveux tressés volant dans tous les sens. « Allez ! » Elle la fixa par la suite avec une lueur de fierté qui devint un feu dévorant dans ses prunelles chocolat. C’était donc elle de trouver un gage, non sans trop dépasser les limites. « C’est tentant, mais je vais éviter de te dévorer dans le salon. » Allez délicatesse le retour.

L’hawaïenne s’amusa donc à faire les cent pas, son regard fouillant l’appartement, à l’affût du moindre petit détail.  « Tu vas… » Son attention se figea sur un pot de beurre de cacahuètes qui traînait dans la cuisine et un sourire énormément inquiétant étira ses lèvres parfaites. Elle se tourna brusquement vers elle en la pointant du doigt. « Te dessiner une barbe en beurre de cacahuètes et la garder jusqu’au retour de Rose ! » Elle jubilait la p’tite Ohana et elle avait surtout hâte de voir la tête de la proprio.  « Fais-moi rêver... » Elle riait franchement.

J’hallucine complètement, elle vient vraiment de passer la ligne d’arrivée avant moi là ? Mais nan… Je reste comme une conne à regarder l’écran où son personnage est annoncé sur la ligne précédent le mien, et je la regarde elle, choquée. Ça la fait beaucoup rire, et j’arbore quelque secondes ma petite trogne de bébé boudeur, mais ça ne dure pas longtemps. « C’est tentant, mais je vais éviter de te dévorer dans le salon. » Je plisse un peu les yeux, pas sûre d’être sûre de savoir si c’est un sous-entendu aussi équivoque que le mien - bien que le mien ait été complètement incontrôlé - ou si c’est une phrase à la volée. Je penche plutôt pour la première idée, parce que même si je ne la connais pas encore, je crois avoir un peu cerné le personnage. Je lui demande finalement ce qu’elle compte me donner comme gage, je crois que je flippe un peu quand même.

« Tu vas… » Elle regarde partout autour d’elle, et moi je ne regarde qu’elle. Et lorsqu’elle se retourne vivement vers moi, je sursaute presque. Son doigt pointé dans ma direction, menaçant, me fait plisser les yeux. « Te dessiner une barbe en beurre de cacahuètes et la garder jusqu’au retour de Rose ! » J’ouvre grand la bouche, choquée. « Quoi ? » En réalité, je suis faussement choquée, et d’ailleurs, je tente du mieux que je peux de ne pas rire. « Je t’ai dit que j’aimais pas les moustaches ! » Nan, rédhibitoire.  « Fais-moi rêver… » Le rire de la brune est un vrai régal à mes oreilles, et c’est donc souriante, mais non sans lever les yeux au ciel, que je me dirige vers la cuisine. « Ok, toute manière, Rose en a vu d’autres avec moi… » Je prends le pot de peanut butter et l’ouvre sous les yeux de la brune. Je trempe mon doigt dedans, la première noix est pour ma bouche, parce que franchement, avoir cette odeur sous le nez sans pouvoir en manger, ça va être un supplice. Une fois mes papilles servies, je trempe à nouveau mon doigt et étale la pâte dorée au dessus de ma lèvre supérieure. Ça fait encore beaucoup rire Ohana. Je lui lui fais un regard un peu pervers en mimant un bisou, je passe même ma langue sur mes lèvres et lui adresse un clin d’oeil. « Avoue que je suis canon comme ça… » Je referme le pot et le fais glisser jusqu’au mur avant de faire le tour du bar pour rejoindre la brune. « J’suis sûre que t’avais jamais rencontré une fille à moustache aussi sexy que moi… »

Elle savourait toujours sa victoire et venait également de se souvenir que oui Zelda n’aimait pas les moustaches, parfaite coïncidence, oui elle avait une mémoire de poisson pour certaines choses, mais elle n’était pas parfaite sinon elle serait devenue une Déesse. Ne l’était-elle pas déjà ? Ahem les chevilles Ohana, elles allaient exploser à ce rythme. Elle la suivit en sautillant dans la cuisine, mains dans le dos, le sourire aux lèvres, ça allait être un véritable régale pour les yeux et pour le cœur, il était toujours bon de rire, ça rallongeait la vie, merveilleux.

« Oh elle a vu quoi ? » Le retour de la grande curiosité, oui elle aimait sa curiosité et la laissait s’exprimer librement comme un enfant gâté. Elle s’assit tranquillement et pencha la tête sur le côté pour l’admirer et la voir faire sa connerie. Elle avait de la chance Zelda qu’elle ne fût pas l’une de ses personnes qui filmaient tout sans le moindre scrupule pour le balancer par la suite sur les réseaux sociaux. L’hawaïenne eut un sourire en coin quand elle la vit se régaler d’une noisette de peanut butter avant de commencer son art. « Magnifique ! » Sa langue fut tirée « Mais il manque un détail."

Ohana s’allongea presque sur le plan de travail pour se saisir du pot et l’ouvrir de nouveau. « J’ai dit barbe ! » Jamais dans l’abus, jamais. Elle se saisit du menton de la belle entre son index et son pouce, dessinant un bouc sur sa peau toute douce. « Maintenant t’es la femme à barbe avec le plus de sexyness dans le monde my gosh. » Elle se mordit la lèvre pour accentuer ses paroles et la libéra dans un nouveau rire sincère et complètement libéré.

« On reprend la partie avec les gages ? » Elle glissa son bras autour du sien et regagna donc le canapé en sifflotant joyeusement. Se disant que la chance allait tourner et qu’elle allait se retrouver avec une connerie bien pire qu’une barbe au peanut butter.

« Oh elle a vu quoi ? » Je plisse les yeux en la regardant. « Tu crois pas que je vais dévoiler toutes mes conneries à une fille que je connais à peine. En plus, si il faut Rose va pas t’aimer et elle voudra pas de toi ici. » Je suis horrible. Et en voyant la tête de la brune, je me fous à rire. « Mais je déconne ! » Je m’attelle finalement à ma tâche, celle de me faire une moustache, je sais pas pourquoi d’ailleurs puisqu’elle avait parlé de barbe, mais ça m’est déjà sorti de la tête.« Magnifique ! Mais il manque un détail. » elle s’approche après avoir récupéré le pot et elle dépose de la pâte sur mon menton, pendant que je suis pendue à son regard qui semble me dévorer. « Maintenant t’es la femme à barbe avec le plus de sexyness dans le monde my gosh. » Je ris sous son compliment absolument absurde et je me sens frissonner en la voyant se mordre la lèvre. Arrête, ne fais pas ça si tu veux pas que je me liquéfie. « On reprend la partie avec les gages ? » me demande-t-elle en venant chercher mon bras pour me tirer au salon. « Non mais chérie là c’est mort tu crois pas que tu vas gagner une seconde fois ? J’ai été trop gentille… » J’ai vraiment l’impression qu’on se connaît depuis toujours. Retour sur le canapé, manettes en main.

Je me concentre, même s c’est dur avec elle à côté et je me donne à 100%, pour finalement passer la ligne d’arrivée en premier, alors qu’elle n’est que 8ème. « Pour une débutante, c’est bien 8ème ! » Je lui souris largement et m’approche d’elle pour déposer un baiser sur sa joue, et évidemment, je lui fous plein de beurre de cacahuète partout. Et je ris comme une enfant. « Ok alors un gage pour la jolie demoiselle. » Je me pince les lèvres et retrouve vite un large sourire. « Bouge pas. » Je me lève et vais chercher un paquet de chamallows et je reviens dans le salon, j’en prends une grosse poignée. « Mon record c’est neuf. Voyons voir de quoi tu es capable ? » C’est un gage très très con, mais ça me fait rire, et j’ai envie de voir jusqu’où elle peut aller. Assises en tailleur face à face, je lui tends le paquet de bonbons en guimauve et la laisse commencer à foutre les chamallows dans sa bouche. Je ris, et elle essaie de se contenir, jusqu’à ce que la porte d’entrée s’ouvre, sur Rose. Je me tourne, avec ma moustache et ma barbe, et me retourne à nouveau vers Ohana qui a toujours ses chamallows dans sa bouche et j’éclate de rire. On est malignes. « Tu tombes bien, j’essaie de voir si Ohana est capable de battre mon record, viens voir ! »

Elles passaient aux choses sérieuses et Ohana tenta d’ignorer le petit surnom que Zelda venait de lui donner, c’était intime et complice, difficile de croire qu’elles se connaissaient à peine. Ce fut à peine si Ohana tenta de toucher la manette, sentant déjà la défaite lui éclabousser le visage, mais elle était bonne joueuse et accepta de relancer la course, non sans lancer un dernier regard en direction de la blonde dans une plainte silencieuse.  « Tu veux pas rester gentille s’il te plaît ? » Elle fit une moue enfantine, mais elle n’était en rien crédible, jamais elle n’avait été un enfant sage, toujours la gueule d’une gamine forte.

Bref. Elle se faisait littéralement latter le cul et ne pouvait rien faire pour rattraper le coup, elle ne pouvait qu’observer cette défaite qui se dessinait lentement et douloureusement, elle imaginait déjà tous les gages que Zelda pouvait lui donner et elle eut comme une sueur froide le long de sa nuque. Le dernier tour se fit et la voilà qui arrivait huitième et la blonde première. La manette fut abandonnée au sol et elle se laissa tomber lourdement contre le dossier du canapé dans un grognement désespéré. Elle était fichue. Le baiser venait d’une tendre attention, mais le beurre de cacahuète préféra se coller à sa peau comme déjà obsédé par sa personne. Ohana réprima une grimace et essuya les dégâts comme elle le put, du revers de la main. « J’ai peur.. »

Et la voilà qui revenait avec un paquet de chamallows, il ne fallait pas être diplômé pour savoir ce qu’il allait se passer.  Ohana inspira grandement, elle changea sa position pour lui faire face et attrapa le paquet, sniffant l’odeur sucrée pour se donner du courage. « Si je meurs étouffée, je viendrai te hanter. » Les trois premiers furent faciles comme le quatrième et le cinquième, mais ça fondait comme pas possible dans sa bouche et elle devait tout faire pour ne pas mâcher. Alors qu’elle tentait un septième la porte s’ouvrit sur la fameuse Rose et Ohana manqua de s’étouffer sous la surprise. En plus de ça Zelda se mit à rire ce qui ne l’aida pas à garder son sérieux. « ‘A..lut » Hop là un connard qui tenta de se foutre dans sa gorge et Ohana se mit à tousser comme une malade.

La toux se transforma rapidement en rire et elle s’empressa d’essuyer sa bouche. « Coucou ? » C’était gênant mais amusant d’ainsi rencontrer la propriétaire, c’était originale d’une certaine façon non ? Une fois l’hilarité passée, Ohana annonça donc qu’elle était partante pour faire partie de la colocation, les papiers furent échangés et Rose alla s’enfermer dans sa chambre une fois la poignée de main fut faite. Ohana glissa un regard en direction de Zelda dans un sourire et lui donna un coup de coude joueur. « Eh la prochaine fois j’reviens avec mes valises pour prendre ma revanche ! » Elle embrassa sa joue et se lécha les lèvres, non sans glisser son numéro de téléphone dans sa main. « A la revoyure… »