Unexpected pillow feat. Morgan

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, il t'arrive encore de temps en temps de prendre le métro. Moins régulièrement que le vélo ou la marche, et (au grand damn d'Andrea) tu refuses encore trop souvent d'utiliser ta voiture, pourtant électrique et d'une marque que l'on ne présente plus. Non, vraiment, le traffic de L.A. était bien trop insupportable et tu bataillais vivement pour que ta ville développe un système de déplacement alternatif. Enfin soit. A la sortie de ton rendez-vous client, tu attends sagement sur le trottoir que ton "chaperon" se pointe. Mais Andy semble prendre son temps. En un sens, cet instant de répit te plait, de l'autre, il t'agace légèrement. Tu as besoin de rentrer à l'atelier et te mettre à créer rapidement. C'est non seulement une envie profonde mais également un devoir si tu comptais respecter les délais qui t'avaient été accordés. Tu finis par lui envoyer un texto auquel elle répond rapidement. “I’m stuck in traffic. Wait for me in the lobby and don’t move ! I’m coming”. Tu souffles comme un enfant agacé et patientant qu’on le récupère à la fin d’un entrainement de foot. Appuyée contre le mur de l’entrée du bâtiment dans lequel tu te trouves, ton regard épie chaque véhicule. Pas de signe de ta Tesla, ni d’Andrea. Et puis merde ! Tu reprends ton téléphone en main et envoies : “Too long. I’m taking the subway. Meeting you at home.” Tu imagines sans mal la crispation sur le visage de la brune en te lisant mais tant pis … Quelques foulées plus loin, te voila qui dévales une volée d’escalier et grimpes de justesse dans un wagon en bonne direction de Westisde. Tu t’installes côté fenêtre et, rapidement, la seconde place à tes côtés est prise. Le trajet traverse la ville. Tu laisses ton regard flotter sans te concentrer sur quoi que ce soit. Lorsque soudain un poids atteint la zone de ton épaule, tu sursautes, sortie de tes rêveries en un fracas. Tes yeux observent alors, non sans étonnement, la tête blonde de ta voisine, appuyée et profondément endormie contre toi. Apres un instant d’hésitation, tu ne peux t’empêcher de sourire. Tu laisses l’inconnue à sa place et n’ose pas la déranger lorsque ton arrêt se présente. Ce n’est pas trop grave. Tu te débrouillerais pour rebrousser chemin plus tard. Enfin le terminus est signalé et, cette fois, tu es bien obligée de réveiller la belle au bois dormant. Délicatement et sans avoir besoin de prononcer un seul mot, tu te redresses un peu et vient déposer une main sur l’avant bras de la blonde. Aussitôt, celle-ci ouvrent les yeux, la mine perdue. “Désolée. Nous voilà arrivées au bout de la ligne”. Annonces-tu simplement, la voix douce et le sourire aux lèvres.