you can do whatever you want (loumi #8)

La taquiner a toujours été plus fort que moi. A croire même que c'est l'un de mes passe-temps favori. Mais le faire sur le sujet Dylan est peut-être un brin tendancieux. Je sais que c'est un sujet plus ou moins sensible pour elle. Et pourtant, je ne peux m'empêcher de vouloir jouer un peu de la situation pour voir sa réaction. C'est toujours agréable de voir que sa petite-amie peut se montrer jalouse - jusqu'à un certain point, bien sur. Je ris un peu avant de profiter de ce moment toutes les deux dans la cuisine pour venir l'embrasser. Je me renseigne ensuite sur ses parents et sur la marge de manœuvre que nous avons devant nous pour la soirée. « Ma mère commence tout juste sa soirée avec ses amies, enfin je pense. Et mon père a dû intervenir sur un dernier accident, donc je dirais qu'il va arriver dans une heure ou deux, tout dépend de l'ampleur de l'intervention. » Une heure ou deux, je prends. En sachant que nous avons quasiment jamais de temps toutes seules, c'est déjà mieux que rien. « Va te doucher. Je vais amener à manger à Ethan, m'assurer qu'il soit bien dans son film et on se retrouve après. Dans ma chambre ? » C'est tout un stratagème millimétré qu'il faut à présent mettre en place. Ethan est imprévisible, et nous ne sommes pas à l'abri qu'il débarque comme une furie dans la chambre. Yumi a donc bien raison de vouloir assurer nos arrières. « Ça marche ! » Je m'éclipse à l'étage dans la salle de bains pour prendre ma douche en quatrième vitesse. Notre temps ensemble est compté, et je n'ai pas envie de perdre une seconde de plus. Après la douche, j'enfile une tenue décontractée et me dirige rapidement vers la chambre de Yumi. « C'est bon, tu as pu te débarrasser définitivement de ton frère ? » Lui demandais-je en rigolant, avant de m'approcher de son lit pour la rejoindre. C'est à ce moment-là que je remarque la bougie qui trône sur sa table de nuit. Ah oui... d'accord. Ce serait mentir que de dire que je n'ai pas eu des idées derrière la tête lorsque Yumi m'a dit que ses parents n'étaient pas là ce soir. Mais je ne savais pas trop ce qu'il en était de son côté. Est-ce que l'atmosphère romantique qui plane dans sa chambre est un appel ? En réalité, je ne sais pas trop comment me comporter avec elle... je crois même que je commence à devenir légèrement anxieuse. Pour moi, c'est une première. D'habitude je suis toujours cette fille bien dans ses baskets, à l'aise, voir même un peu trop. Mais là, c'est différent. J'ai envie de faire les choses bien et je ne veux pas précipiter les choses pour elle. Je sais qu'elle n'a pas d'expérience avec les filles, et même si j'ai évidemment envie de passer à l'étape supérieure avec elle, je veux surtout qu'elle se sente prête. « Tu dis de moi avec mes plats à partager... mais je vois que tu as sorti le grand jeu. » Je tourne ma remarque sur le ton de la plaisanterie, mais c'est un moyen aussi d'essayer de tâter un peu le terrain. Je me penche alors vers elle pour lui voler de nouveau un baiser avant d'ajouter. « Fais gaffe, tu vas finir par tomber folle amoureuse de moi. »

Pouvoir passer du temps seule avec Lou, c'est devenu quelque chose d'assez rare. À croire que nous arrivions plus facilement à se voir avant, quand nous faisions en sorte de se fuir. Ou alors, c'est qu'à ce moment-là, nous étions moins attentives à tout ce qui pouvait se passer si on nous surprenait ensemble, à sympathiser. Aujourd'hui, il y aurait des conséquences, j'en suis persuadée. Pour ne pas perdre trop de temps, j'essaye de gérer le "problème" Ethan avant de me rendre dans ma chambre et d'attendre que la jeune femme sorte de la douche. « C'est bon, tu as pu te débarrasser définitivement de ton frère ? » Un sourire se dessine naturellement sur mes lèvres, amusée du terme qu'elle a pu utiliser. Et dire qu'au début, il était l'une des raisons de notre discorde, nous faisions tout pour l'avoir de notre côté. « Deux, trois superhéros et le tour était joué. D'ailleurs, j'espère qu'il n'était pas trop concentré sur son film et qu'il a écouté un minimum ce que je lui ai dit. » Notamment au sujet de ma porte et du fait qu'il devait cogner si jamais il montait. La brune s'est rapprochée de moi et bien sûr, elle n'est pas passée à côté de la bougie que j'ai allumée. « Tu dis de moi avec mes plats à partager... mais je vois que tu as sorti le grand jeu. » Je me sens un peu bête sur le coup, j'en ai peut-être un peu trop fait. Mais je me disais que changer un peu l'ambiance de la pièce permettrait de nous évader un peu plus facilement, de ne plus penser au fait que nous pouvons nous faire surprendre à tout moment. « J'apprends de la meilleure. » Dis-je, pour plaisanter. Il ne faudrait pas qu'elle pense que je vais oublier de ci-tôt sa proposition de ce midi. « Fais gaffe, tu vas finir par tomber folle amoureuse de moi. » Ces mots sont lâchés juste après un baiser volé de sa part. Je mets du temps à rouvrir les yeux, réfléchissant à ce que je pourrais répondre. Il y a des chances pour que cela arrive un jour, je l'espère. « Ça te ferait trop plaisir. » Ne paraître trop niaise, c'est peut-être la meilleure chose que je pourrais faire. Cette idée de couple est nouvelle pour Lou, je ne voudrais pas aller trop vite pour elle. « Est-ce que ça veut dire que.. » Si être romantique signifie le début du processus pour tomber amoureuse, est-ce que la jeune femme n'est pas déjà sur ce chemin ? « Vous devriez vous méfier mademoiselle Hemingway, que votre jeu ne se retourne pas contre vous. » Je rigole un peu, avant de m'approcher d'elle pour lui voler un baiser à mon tour. L'une de mes mains vient ensuite se poser sur la sienne, jouant doucement avec ses doigts. « Est-ce qu'il y a une personne à qui tu as parlé de nous ou à qui tu voudrais en parler ? » Même si je ne suis pas prête pour le dire à tout le monde, je me demande si le dire à une ou deux personnes ne serait pas une si mauvaise idée. D'ailleurs, Kim est déjà plus ou moins au courant : elle ne sait pas pour les événements plus récents, mais j'ai été la voir après notre premier baiser et je lui ai dit.

La voie est dégagée. Son frère est apparemment trop occupé devant un film de superhéros pour venir nous surprendre dans sa chambre. Enfin, pour le moment. Le connaissant, ça ne serait pas étonnant qu'il débarque d'une seconde à l'autre comme une furie pour venir nous embêter. C'est d'ailleurs pour ça que je m'entends si bien avec lui depuis mon arrivée chez les Lane. Il a un caractère un peu semblable au mien. En tout cas, pour le coup, j'espère effectivement qu'il a écouté un minimum les directives de sa soeur. En parlant d'elle... je ne me fais pas prier pour la taquiner sur la présence de la bougie sur sa table de nuit. C'est de bonne guerre après sa petite réflexion de ce midi. Si elle continue, elle risque de tomber folle amoureuse de moi - si ce n'est pas déjà fait ? Je me gêne d'ailleurs pas pour lui dire. « Ça te ferait trop plaisir. » Je ne peux m'empêcher de sourire tout en ne la lâchant pas des yeux. « Est-ce que ça veut dire que.. » Que quoi au juste ? J'attends la suite de sa phrase comme pendue à ses lèvres, mais Yumi enchaîne sur une autre. « Vous devriez vous méfier mademoiselle Hemingway, que votre jeu ne se retourne pas contre vous. » Elle est en train d'insinuer sans aucune gêne que je suis peut-être déjà en train de tomber amoureuse d'elle. Et même s'il y a une petite part de vérité là-dedans, je suis bien trop fière pour lui avouer. C'est encore trop tôt pour moi de savoir ce qu'il en est exactement de mes sentiments pour elle. C'est nouveau pour moi cette histoire de couple, et j'avance un peu en terre inconnue. « Je maîtrise parfaitement la situation. » Répliquais-je en riant légèrement. Ou pas d'ailleurs. Mais il est important pour moi d'essayer de garder un minimum contenance. Ma petite-amie vient alors à son tour me voler un baiser, et je ferme les yeux pour en profiter pleinement. « Est-ce qu'il y a une personne à qui tu as parlé de nous ou à qui tu voudrais en parler ? » C'est elle qui ne veut pas que notre relation se sache. De mon côté, je ne me suis jamais cachée. Que ce soit au lycée ou quand mes parents étaient encore en vie. J'ai déjà eu des amourettes de passage au lycée d'ailleurs. Rien de trop sérieux, rien qui ne puisse vraiment compter, mais je n'ai jamais tenté de les cacher. « Non, pas pour l'instant. » Je respecte évidemment trop son choix pour faire fuiter l'information. « On a dit qu'on prenait notre temps, alors ça ne me dérange pas. » En même temps, je reste quand même quelqu'un d'assez solitaire dans le fond. Même si je suis toujours bien entourée, peu de personnes connaissent vraiment la Lou que Yumi a pu apprendre à connaitre. Je ne parle quasiment jamais de moi et de ma vie. Encore moins de mes sentiments. « Pourquoi ? Tu en as parlé à quelqu'un toi ? » Sa question m'intrigue. Si elle me demande, c'est peut-être que de son côté elle l'a déjà fait ? Ou que l'idée de le faire lui a déjà traversé l'esprit en tout cas.

Maintenant seules dans cette pièce, nous devons en profiter au maximum avant que mes parents reviennent ou que mon frère décide, pour je ne sais quelle raison, de venir voir ce que nous faisons. Pour rendre ce moment un peu plus spécial qu’une simple visite dans ma chambre, j’ai décidé d’allumer une bougie et ça, ça n’est pas passé inaperçu auprès de Lou. Elle plaisante de la situation, mais je ne m’arrête pas à cela, sous-entendant que sur les sentiments, nous pouvons toutes les deux tomber. « Je maîtrise parfaitement la situation. » Je n’ai aucun doute là-dessus. Car même si la jeune femme s’est lancé dans cette aventure avec moi, elle restera toujours, aux yeux des autres et sûrement aussi un peu des miens, la plus inaccessible de nous deux, la plus détachée. Installées l’une à côté de l’autre, alors que mes doigts jouent avec les siens, je la questionne sur notre relation et sur les autres. Je sais que c’est mon choix de vouloir la garder secrète, pour l’instant, mais peut-être qu’elle s’est suffisamment sentie en confiance avec quelqu’un pour se confier. « On a dit qu'on prenait notre temps, alors ça ne me dérange pas. » Je la remercie pour cela, même si je ne lui dis peut-être pas assez. Elle, elle a rapidement fait son coming out, alors ça doit sûrement lui faire bizarre de devoir de nouveau se cacher. « Pourquoi ? Tu en as parlé à quelqu'un toi ? » « De ce qui s’est passé dernièrement ? Non. » Indirectement, ça veut dire que j’en ai bien parlé à quelqu’un quand même. Mais personne du lycée. J’avais besoin de quelqu’un de plus proche de moi pour le faire. « Mais Kim sait que nous nous sommes déjà embrassées. » Elle est au courant pour notre premier baiser, celui dans les vestiaires, celui où je suis partie comme une voleuse. « Je suis allée la voir la première fois où c’est arrivé. J’étais un peu paniquée, j’avais besoin d’en parler à quelqu’un. » Loin de moi l’idée qu’elle m’indique quoi faire, mais au moins, je savais qu’elle m’écouterait et qu’elle ne me jugerait pas. « Peut-être que petit à petit, on pourrait en parler à certaines personnes. Des personnes de confiance. » Donc clairement pas Dylan. Cependant, j’ai espoir pour que ce ne soit pas le premier prénom auquel elle pense. De mon côté, il y aurait bien Sacha. Il était de mon côté pour cette histoire de couple, il sait que j’ai une attirance pour les filles, ça ne serait donc qu’une petite étape en plus de lui dire pour notre relation. « Mais certainement pas mes parents. Plus jamais ils nous laisseront seules sinon. » Il est possible que ça rende l’ambiance à l’appartement un peu étrange aussi. Alors autant attendre que l’on termine le lycée, non ? Qu’on parte d’ici et qu’on puisse vivre plus librement. « Bye bye ça. » L’une de mes mains glisse au niveau de sa hanche, alors que je me rapproche un peu plus d’elle pour l’embrasser. Ils ont beau être assez cool, ils nous imposeront forcément de garder les portes de nos chambres ouvertes et peut-être aussi une certaine distance entre nous.

Je dois bien avouer que la question de Yumi m'intrigue. C'est elle qui veut pas que notre histoire se sache, et pourtant, on dirait qu'elle a déjà envie d'en parler aux autres - si ce n'est pas déjà fait d'ailleurs. « De ce qui s’est passé dernièrement ? Non. » Sa réponse laisse imaginer qu'il y a une suite. « Mais Kim sait que nous nous sommes déjà embrassées. » Ah voilà. Je suis surprise de savoir que sa soeur est au courant. Pas de tout, mais au moins du fait que nous nous soyons déjà embrassées. Et en même temps, ça me rassure un peu aussi. « Je suis allée la voir la première fois où c’est arrivé. J’étais un peu paniquée, j’avais besoin d’en parler à quelqu’un. » Un petit sourire en coin se dessine alors sur mes lèvres en repensant à ce moment dans les vestiaires. Et dire que c'est elle qui a fait le premier pas ce jour-là. En tout cas, loin de moi l'idée de lui en vouloir. J'ai moi-même été à sa place, à l'époque où j'ai compris que mon regard se portait plus sur les filles que sur les garçons. Même si, en y repensant, je ne crois pas avoir ressenti ne serait-ce qu'une seconde de la peur. C'était plutôt une libération, comme une évidence. « Je comprends, je fais souvent cet effet-là. » Je ris un peu de ma propre connerie. Mais c'est flatteur de savoir à quel point elle a pu se sentir bouleversée face à moi. « Peut-être que petit à petit, on pourrait en parler à certaines personnes. Des personnes de confiance. » Je hoche un peu la tête pour approuver. Personnellement, je ne suis pas chiante (pour une fois) et si elle a envie d'en parler à certaines personnes, je ne peux que la suivre dans sa démarche. « Mais certainement pas mes parents. Plus jamais ils nous laisseront seules sinon. » Ça, c'est sûr. Ses parents sont bien les derniers à devoir être au courant. « Bye bye ça. » Je sens sa main se loger sur ma hanche alors que Yumi se rapproche encore un peu plus pour m'embrasser une nouvelle fois. Entre deux baisers, je viens murmurer quelques mots à son oreille. « Effectivement, ça serait vraiment trop dommage. » Ma voix devient inconsciemment plus suave alors que l'une de mes mains vient se glisser dans son dos. Je me fonds à nouveau sur ses lèvres, venant mettre un peu plus d'intensité et de passion dans nos baisers. Ma langue s'invite dans la danse alors que mon buste glisse sur le sien, surplombant son corps pour l'inciter à se coucher sur son lit. « Imagine que je ne puisse plus faire ça... » Mes mains deviennent plus baladeuses au fur et à mesure que la température de mon corps augmente. De toute évidence, je crois que je ne peux plus du tout cacher l'effet qu'elle me fait. Et mes envies qui sont plus profondes encore, avides de pouvoir aller plus loin et de découvrir les moindres parcelles de son corps.

Le fait que Kimiko soit au courant de certaines choses, c'est un détail que Lou ignorait jusque là. À ce moment-là, il n'était pas encore question d'une quelconque relation entre nous, mais c'était déjà un grand pas pour moi de lui parler de mon attirance pour les filles. Ce n'était plus vraiment un secret pour moi, je l'ai compris bien avant ce baiser. Cependant, c'était un secret pour les autres. Ça l'est encore aujourd'hui. Un peu moins qu'avant, c'est vrai, mais ça l'est toujours. « Je comprends, je fais souvent cet effet-là. » Je fronce légèrement les sourcils, avant de lui donner une tape sur l'épaule. Rien de bien méchant, car c'est plus symbolique qu'autre chose : je sais bien qu'elle dit cela pour me taquiner. Ce qu'il faut se dire c'est que Kim a été la première, mais qu'elle ne sera pas la dernière. Il faut juste que nous prenions notre temps pour cela et que nous choisissions intelligemment les personnes à qui nous décidons d'en parler. Mes parents ? Ce n'est clairement pas une option, sinon nous allons pouvoir dire au revoir à nos moments tous les deux. Ils sont déjà rares, alors autant éviter de nous compliquer encore plus la vie. « Effectivement, ça serait vraiment trop dommage. » Dit-elle, en murmurant à mon oreille. De par ses mots et ses gestes, elle m'affirme être d'accord avec moi. Rapidement, l'atmosphère change entre nous. La jeune femme m'embrasse à son tour, mais pas comme avant. Cette fois-ci, c'est plus langoureux et le bas de mon ventre s'emballe doucement. « Imagine que je ne puisse plus faire ça... » Les mains de Lou parcourent un peu plus mon corps et à chaque partie qu’elles découvrent, les battements de mon cœur s’accélère. J’ai envie d’elle. Enfin je crois. C’est la première fois que ça m’arrive, alors je suppose que c’est ce que l’on ressent dans un tel cas. Je ne peux plus me séparer d’elle, je n’en ai plus envie. D’ailleurs, rares sont les fois où nos lèvres ne s’épousent pas à la perfection depuis quelques minutes. Naturellement, mes doigts finissent par glisser sous son haut. En l’invitant dans ma chambre, je ne partais pas du principe que nous ferions cela. Mais maintenant, nous y sommes et je ne voudrais pas être ailleurs qu’ici. Mes lèvres finissent pas se séparer des siennes, pour glisser dans son cou. Rapidement, alors que mes mains remontent dans son dos, je l’invite à retirer son haut. Mon regard se pose sur ses formes et.. je dois respirer. Elle est magnifique. Malheureusement, ce moment qui promettait beaucoup de choses est interrompu par la porte qui s’ouvre. Il s’agit de mon petit frère. « Ethan ! » C’est un mal pour un bien, si nous pouvons dire ça. Cela aurait pu être bien pire si cela aurait l’un de mes parents. Je pousse Lou sur le côté et me relève. « Je t’avais dit de cogner ! » « Qu’est-ce que vous faites ? » Je marche jusqu’à lui et commence déjà à l’entraîner en dehors de la pièce. « Rien ! Et tu ne dois rien dire aux parents ! » Tout de suite, ça nous donne un air coupable. Il nous reste encore à savoir à quel point il a compris ce qu’il se passait dans la chambre. Il l’ignore peut-être, ce serait l’idéal.

Bien que surprise, je suis contente d'apprendre que Yumi ait pu parler de moi à sa sœur. Nous n'étions pas encore réellement ensemble à ce moment-là, mais rien que le fait qu'elle soit au courant que nous nous sommes embrassées est déjà une bonne chose. Si Yumi a réussi à lui dire, c'est que c'était suffisamment sérieux à ses yeux. Je ne compte pas lui mettre la pression ou quoi que ce soit d'autre, loin de là, mais c'est toujours agréable de voir qu'elle commence doucement à l'accepter. Vis à vis des autres surtout et des apparences, parce que pour le reste, je pense qu'elle l'a déjà accepté depuis longtemps. Nous ne serions sans doute pas ensemble sinon. Dans tous les cas, nous ne sommes pas encore en train de le crier au monde entier ou de le dire à ses parents. Encore heureux ! S'ils savaient, je ne suis pas certaine qu'ils nous laisseraient toutes seules à l'appartement. En attendant, nous le sommes ce soir, ou presque, et ça serait dommage de ne pas en profiter. Cette fois, je ne réfléchis pas, je ne réfléchis plus. Je me laisse simplement guidée par des pulsions que je peux difficilement réussir à contrôler. La température de sa chambre monte d'un cran et l'envie qui s'empare de mon corps à cet instant est bien présente. J'ai même l'impression que cette envie est partagée. Je n'aurais évidemment pas pris l'initiative de tenter quoi que ce soit si je n'avais pas senti Yumi réceptive à mes avances. Je ne veux surtout pas la brusquer et la pousser à passer à la vitesse supérieure alors qu'elle ne se sentirait pas encore prête. Mais les réactions de la jeune femme traduisent le contraire, ce qui me pousse à continuer sur ma lancée. Mes mains s'invitent à la découverte de son corps en même temps que nos langues s'apprivoisent dans une danse qui se veut beaucoup plus endiablée. J'ai déjà chaud, et sentir ses lèvres descendre rapidement au contact de mon cou n'arrange en rien ma situation. Il ne lui faudra sans doute pas très longtemps pour comprendre qu'il s'agit d'une zone sensible pour moi. Ses mains remontent alors dans mon dos et me poussent à retirer mon haut. Le regard qu'elle pose sur moi à cet instant est agréable, et je ne peux m'empêcher de lui sourire. Mais ce moment n'est que de courte durée, interrompu par le bruit de la porte. « Ethan ! » Yumi me pousse sur le côté pour se relever alors que je tente de remettre mon haut en quatrième vitesse. « Je t’avais dit de cogner ! » Je ne sais pas s'il a eu le temps de voir quoi que ce soit, mais en tout cas, le moment est gênant. « Qu’est-ce que vous faites ? » Yumi l'entraine rapidement en dehors de la chambre. « Rien ! Et tu ne dois rien dire aux parents ! » Lui dire ça, c'est directement se tirer une balle dans le pied. S'il n'a pas compris ce qui se tramait dans la chambre, il va commencer à se poser des questions. Je me lève à mon tour pour les rejoindre, cherchant à tout prix une explication crédible à lui donner. Il n'est pas bête et je sais qu'il ne se contentera pas d'un simple "rien" en guise de réponse. « Je me suis fait mal au dos à la piscine tout à l'heure, ta soeur regardait si j'avais pas un truc bloqué. » Je sais pas si c'est mieux mais c'est déjà moins suspect non ? Ou peut-être pas, mais on va se contenter de ça. « Ton film est déjà terminé ? » Changer de sujet est impératif pour tenter de le distraire. « Non, mais j'en ai marre. Je voulais jouer avec toi à la console. » Bon ok, je crois que notre soirée en tête à tête est définitivement terminée... Je tente un regard désespéré en direction de Yumi avant de répondre à son frère. « Ok si tu veux ! Mais fait gaffe, je suis d'humeur à te foutre une belle raclée ! » Je vais me venger du moment qu'il vient justement d'interrompre.