I don’t need words, I just need you | ft Matthew

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Eprouvante. La journée avait été éprouvante. Et encore, tu retenais tes mots pour la décrire. Elle avait été épuisante, horrible, dure. Et si tu pouvais l'effacer pour recommencer, tu le ferai. Tu ferais les choses autrement, tu tenterais d'autres trucs, tu ferais de ton mieux. Encore plus. Toujours plus. Epuisé. T'étais épuisé. Cette journée t'avait littéralement vidé de ton énergie et elle arrivait encore à te décrocher des larmes. T'étais totalement retourné, le cœur chahuté, les pensées perturbées. Tu avançais en sachant très bien où tu allais. En sachant très bien où tu avais besoin d'aller.
Voulais-tu oublier cette journée ? Passer à autre chose, retourner dans ta petite vie ? Tu ne le pourrais plus maintenant. Il y avait des interventions qui marquaient, qui restaient gravées. Dans le cœur, dans l'âme. Des rencontres que tu ne pourrais plus effacer. Rafraîchissantes, elles l'étaient, pour certaines. Ces personnes que tu venais aider mais qui t'aidaient en retour, qui t'offraient des sourires, des remerciements, des gestes doux. Des personnes qui t'aidaient à y croire, encore – à quoi, à qui, tu ne savais pas, mais tu y croyais. Et il y avait les rencontres lourdes, dures. Ces corps inertes sur qui le destin s'était acharné. Ces âmes en peine qui étaient parties et ces âmes présentes qui pleuraient leurs disparitions. C'était difficile, comme intervention. Et aujourd'hui avait été une longue intervention compliquée. Un accident. Un terrible accident de la route, plusieurs voitures touchées, plusieurs personnes blessées.
Et des enfants. Il y avait des enfants. T'aimais pas leur mentir, aux enfants. T'aimais pas leur dire que tu allais réussir à sauver tout le monde. T'aimais pas dire aux parents qu'ils n'avaient pas de soucis à se faire, que tout irait bien – quand tu savais que tout était faux. Pourtant t'avais agi comme un con. Quand ce gosse avait tenu ta main en te demandant de sauver sa maman, tu avais promis. Quand ce père t'avait demandé de sauver ses deux adolescents plutôt de lui, t'avais promis qu'ils sortiraient tous de la voiture. T'avais promis, encore et encore. T'avais menti, en sachant qui allait sortir et qui n'aurait aucune chance. C'était déjà dur de constater le départ d'un adulte, ça l'était encore plus quand il s'agissait d'un enfant. C'était déjà dur de devoir dire à un parent qu'il avait perdu son gosse, ça l'était tout autant que de devoir expliquer à un petit gars pourquoi sa maman ne répondait pas.

T'avais le cœur en vrac, l'âme en peine. T'avais l'impression d'avoir perdu beaucoup. Et même si t'aimais ton métier, il y avait des jours comme celui-ci où tu ne savais pas si tu détestais l'aimer ou si tu aimais le détester.
D'un geste de la main, tu essuyas tes joues humides, ton poing venant doucement cogner contre la porte. T'avais pas envie d'être seul ce soir et tu pourrais pas te contenter d'un coup de téléphone. Tu voulais pas être seul ce soir et une voix n'arriverait pas à combler le manque d'une présence physique. T'avais besoin de le voir, ce soir. Tu reniflas discrètement, patient, gardant le regard sur le sol avant de le redresser quand la porte s'ouvrit. Tu ne prononças pas à un mot – tu supposais qu'à ta tête on comprenait que t'avais passé une mauvaise journée. Tu avanças simplement, enroulant tes bras autour de lui pour venir te caler contre son torse. Un souffle brisé brûla tes lèvres et quelques larmes vinrent rouler sur tes joues. Ta tête vint se poser sur son épaule, ton front allant se blottir contre son cou. « Désolé », chuchotas-tu enfin, l'une de tes paumes se posa sur son cœur. T'avais besoin de le sentir battre. « Je voulais appeler mais... », tu secouas quelque peu le visage. En vrai t'y avais pas pensé. De prévenir que t'arrivais. « Je peux rester là ce soir ? », demandas-tu dans un murmure.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]   Tu en avais de la chance. C'était une phrase qui revenait bien souvent, qu'elle soit prononcée d'une voix taquine, enjouée ou envieuse. Qu'elle soit pensé ou crachée. C'était une phrase qui revenait bien souvent. Elle y trouvait son sens, elle y trouvait une source au sein même de ta famille. Aisée, soudée. Oubliant même l'abandon de ton sang, de ta chair. De la personne qui aurait dû t'aimer le plus au monde, de la seconde voulant te protéger. Et cette phrase continuait avec ton éducation, ton habilité, mémoire rapide, grande, intelligence développée qu'on appellerait presque surdouée. Mais on oubliait rapidement ces heures seul à ne pas comprendre les autres, à crever d'attention, sans comprendre comment le verbaliser. On oubliait cette peine derrière ces yeux dits "blasés". Et elle continuait , elle continuait toujours autant avec ton job. Réussite, richesse, être son propre patron. On oubliait ces heures où tu ne faisais que ça. Cette vie privée que tu n'avais presque pas. Mais tu leur accordais: cette chance. Toi , tu ne voyais pas le côté le plus noir de l'humain, les larmes, les cris, le sang. Tu imaginais les sourcils, les quelques frustrations peut être, mais surtout ce sentiment soulagé des joueurs. Tu pouvais voir la mine tordue de tes collaborateurs et employés, mais bien souvent il suffisait d'une pause, de déjeuners improvisés et de vacance pour leur rendre cette motivation et sourire qu'ils déployaient.Tu n'avais pas à te mettre en danger, ou simplement ton rythme de vie, ton sommeil, comme bien des gens.
Tu dormais peu et progressivement tu avais gagné quelques cernes au fil des années. Tout comme aujourd'hui où tu quittais ton bureau un peu trop tôt dans la matinée, ayant oublié même de manger le soir, de dormir la nuit. Sûrement de vivre comme un humain normal. C'était leur truc préféré ça aussi, la normalité. Tu avais alors salué ton équipe qui arrivait pour repartir chez toi, te reposer un instant, peut être même deux instants. Te doucher, t'occuper de tes enfants. Un plan qui semblait très bien te convenir tout comme aux boules de poils qui réclamaient une attention particulière, squattant allègrement ton lit avec ton corps inanimé en guise de chauffage. Une vie de rêve, une vie chanceuse.

Mais tout le monde n'avait pas cette chance. Et tu savais qu'à chaque seconde, quelqu'un perdait un être cher, tu oubliais cette information, délibérément. Dès que tu l'avais apprise elle était restée en mémoire avant que tu ne décides de l'oublier, parfois elle revenait, comme un flash, un rappel te tirant du sommeil, ou du nuage que tu ne semblais plus quitter. Et pourtant tu te forçais à oublier, pendant même que d'autres souffraient, tel l'égoïste que tu étais, le chanceux, tu t'endormais une nouvelle fois.
Ce n'est que le soir que tu repris une activité plus lucrative et active t'installant comme il se devait à ton bureau pour travailler, sûrement toute la nuit. C'était sans compter sur ce bruit imprévu et rare qui fit redresser les oreilles de Will, le faisant se précipiter vers la porte d'entrée. Qui venait chez toi à cette heure ? Qui venait tout court en fait ? A part le livreur et ton ami d'enfance... personne ne venait à l'improviste. Un coup d'oeil sur ton téléphone pour vérifier que tu n'avais eu aucun message et appel de Shay et tu te dirigeais vers l'entrée. Avais tu étais problématique ? Ta réponse fut là, devant toi. Tu rêvais de le voir, devant cette porte, mais son expression, son regard te fit perdre le sourire sur tes lèvres, l'excitation qu'il avait provoqué, et même son nom qui mourait contre tes lèvres.

Presque brutalement ton coeur fut pris d'un pincement, il se serra à cette vision que tu détestais maintenant plus que Sean lui même. Tes bras venant doucement enlacé ce corps qui t'avait déjà pris pour une peluche auparavant. Une silhouette que tu n'arrivais pas à oublier. Chaque expiration te laissait une chaleur sur ta peau, chaque larme un battement loupé. Qui? Pourquoi ? Qu'avait il ? Tu voulais lui poser tellement de questions, mais le temps n'était pas à l'interrogatoire, juste au réconfort que tu offrais par une poigne plus forte contre lui, une caresse tendre dans ses cheveux. Tes lèvres se posèrent sur le haut de son crâne en l'entendant, il n'avait pas besoin d'appeler, de prévenir, encore moins de s'excuser. " Ne t'en fais pas... Tu n'as pas besoin. Ca me va que tu débarques comme ça. " S'il avait relevé le regard il aurait vu un léger sourire, tendre, presque invisible mais pourtant là. " Bien sûr. Ce soir, demain.. autant que tu voudras. " Même toute une semaine. Peu importait les raisons, tu serais là, peu importait son état, tu serais là. Refermant la porte en le décalant doucement tu te mis à frotter son dos par la suite. "Tu veux un verre d'eau ? Quelque chose ? " Ou bien rester comme ça ? Ca t'allait, mais tu te doutais de l'inconfort de rester debout. Will ne manquait pas de saluer le nouvel arrivant en venant gratter sa jambe. "Shhh Will.. " Tu le savais, c'était loin d'être méchant, mais peut être dérangeant. " Dis moi.. tu as besoin de quoi ? Envie de quoi? " Que tu la fermes peut être. Même si tes mains continuer de caresser ses cheveux et son dos, ta bouche ne cessait de poser des questions, tu t'étais pourtant retenu jusque là.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] T'aimais pas ce genre de journées. Celles qui te restaient en tête, celles qui restaient là, en silence, posées dans tes pensées sans jamais s'effacer. Celles qui revenaient à toi alors que tu regardais le paysage qui défilait dans la voiture, celles qui te retombaient dessus quand tu buvais tranquillement un café sur une petite terrasse. Celles qui te perturbaient quand tu entendais le rire d'un enfant au loin. Rire qui faisait écho aux pleurs qui te torturaient l'esprit. T'aimais pas ce genre de journées – mais en même temps, qui les aimait ? Tu avais vu les regards qui s'assombrissaient au fil des minutes, les visages qui se fermaient, les esprits qui se recroquevillaient sur eux-mêmes pour se protéger. T'avais pu voir les barrières qui se dressaient, les armures que chacun brandissait pour être le plus moins impacté possible par tout ça. C'était le risque du métier, qu'on te disait parfois. Il fallait être en mesure de se protéger, de prendre du recul pour pouvoir avancer. Sauf que t'étais le genre à ne pas prendre de recul, t'y allais avec ta volonté, à vif. Tu voulais pas être différent de celui que t'étais juste pour te protéger toi. Ton métier, c'était d'aider les autres. Comment pourrais-tu les aider si tu te fermais à eux ? Mais tu comprenais toujours après les interventions difficiles. Que c'était dur. Chaque personne était touchée différemment. Lexi t'avait dit qu'elle irait chez sa grand-mère, ce soir. C'était sa façon à elle d'extérioriser : passer du temps avec un proche, se ressourcer. Elle n'oubliait pas mais elle s'oubliait. Tu savais aussi qu'elle irait courir au petit matin pour dépenser tout ça, pour laisser dans ses pas la marque de cette journée compliquée. Tu savais que d'autres iraient se défouler sur un autre de sable, que d'autres iraient serrer leurs enfants et que d'autres encore iraient s'oublier dans les bras de quelqu'un ou dans le fond d'une bouteille. Les journées comme ça étaient difficiles et c'était toujours délicat de savoir les encaisser.
Personne n'y arrivait, toi le premier.

Mais si d'habitude tu arrivais à passer au-dessus, ce soir t'y arrivais pas. Tu revoyais les visages, les larmes. Tu entendais encore les demandes, les supplices, les questions. T'aurais aimé pouvoir sauver tout le monde, mais t'étais pas un super-héros, Shay. T'avais pas de cape, de costumes, de pouvoirs. T'étais juste humain et tu pouvais pas aller au-delà des capacités possibles. Ca te bouffait, parfois. Ca te bouffait, ce soir. Tu voulais pas être seul. Tu savais que t'allais te perdre sinon. Entre ça et le reste, tu t'en sortirais pas ce soir. Alors t'étais venu ici, chez Matthew, pour trouver du réconfort, de la chaleur mais aussi sa présence. Ses bras autour de toi te rassuraient, te stabilisaient et t'offraient une chaleur dont tu manquais cruellement. T'avais pas remarqué que t'avais peut-être un peu froid avant de te blottir contre lui. Tes bras s'accrochaient désespérément à lui alors que tu hochais faiblement le visage. « Merci », soufflas-tu simplement, tes phalanges serrant son haut alors que tu tentais de te rapprocher encore plus de lui. Tu secouas négativement le visage, le serrant pour seule réponse. « Me lâche pas », que tu chuchotas si faiblement que t'étais pas sûr qu'il ait entendu. Tu sursautas quelque peu en sentant cette pression contre ta jambe, baissant le regard vers Will. « Oh pardon mon grand », que tu articulas doucement, libérant une de tes mains pour venir lui caresser le crâne. Tu essuyas mollement tes joues ensuite, serrant directement Matthew comme si t'avais peur qu'il s'éloigne si tu mettais trop de temps. « Juste... », tu redressas le regard vers lui, implorant. « Juste besoin de toi », que tu murmuras en cachant ton visage contre son jour, les joues rosies et les larmes à nouveau présentes dans le regard. Mais aucun ne coula, cette fois.

Tu ne sais pas combien de temps t'avais passé comme ça, à simplement le serrer sans rien dire, sans rien faire. A simplement profiter de sa chaleur pour te réchauffer. Mais tes bras tremblaient encore un peu, tes jambes aussi – mais ça, tu supposais plutôt que c'était la fatigue de la journée qui te retombait dessus. « L'accident.. », commenças-tu, sortant ton visage de son cou pour le regarder. « L'accident sur l'autoroute », tu supposais qu'il en avait entendu parler, ça avait fait un sacré bruit. « Il y avait des enfants », dis-tu simplement, une moue douloureuse au visage. Pas besoin de mots pour comprendre. Ta vue se brouilla à nouveau et tu secouas la tête, posant ton front contre le haut de son torse alors que tu le serrais une nouvelle fois. Encore un peu et t'allais t'étouffer mais détail – et tu devrais peut-être te décaler pour parler parce que franchement même toi tu comprenais pas ce que tu baragouinais contre son torse. Tu finis par poser ta joue là où avait été ton front. « Je pourrais avoir un thé ? J'ai un peu froid », demandas-tu, et là au moins, c'était plus clair. « J'ai pas emmené d'affaires », tu venais de regarder au sol et non t'avais pas ton sac avec des affaires propres. « Tu es sûr que je dérange pas hein ? », tu basculas le visage, le regard vers le sien.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]  On ne savait jamais réellement comment la journée allait tourner. Quels évènements nous attendaient. Comment ce trajet irait, finirait. Si le bus allait rester bloquer dans les bouchons. si notre voiture allait heurter le trottoir, la roue se crever, ou bien si on allait oublier cette dernière marche. On ignorait toujours notre journée, on ignorait le bon et le mauvais qui pouvait se présenter devant nous, et heureusement. Si tout était connu dès notre réveil, sortirons nous du lit ? Rien n'avait plus d'importance lorsqu'on connaissait tout à l'avance. Mais parfois on aimerait être mis en garde. De bien se préparer. On aimerait une mise en garde. D'autant plus quand notre quotidien dansait dangereusement avec la vie. Tu n'allais pas avoir peur de chaque matin quand la situation la plus dangereuse était de traverser la rue, mais tu étais de ces personnes protégées. Certaines se mettaient en avant, certaines sacrifiaient leur bonne humeur pour faire sourire de nouveau quelqu'un. Oui, parfois un message, une préparation aurait été nécessaire. Mais personne ne connaissait le futur, le déroulement de la journée, de la semaine ou même de l'heure. Ca matin là peut être qu'ils auraient tous voulu rester au lit. Oublier même le réveil, oublier de se lever, manquer le travail. Il aurait été préférable de manquer cette journée, mais personne ne savait n'est ce pas ? Ne pas prendre la voiture, y aller à pied, décaler, changer d'avis, annuler. Il y avait tant de manière de 'l'éviter, et pourtant aucune n'était simple quand on ne savait pas.
Alors oui chaque matin vous vous réveilliez avec cette sensation de vivre la même journée, de rentrer dans un train train quotidien, mais n'était ce pas mieux que ce coup du destin ?

La vie était un jeu, truqué. L'injustice était donc plus grande et chaque faux pas un vrai mur à surmonter. Notre mémoire aimait nous rappeler ce qui nous faisait mal, nous déconcentrait. Tu soupçonnais ce jeu d'être déjà fini, déjà perdu. Mais tu continuais, parce qu'il n'y avait pas d'autre choix, parce que tu y prenais goût. Parce qu'il y avait des bonnes journées, des jours où on se sentait bien, utile, ou tout n'était pas tout noir. Et tu aurais aimé que Shay vive simplement ces journées, les enchaînant sans restrictions. Mais il était enclin de ceux qui avaient décidé d'avoir une journée différente chaque matin, de jouer avec leur propre bonheur pour aider les autres. Le résultat de cette journée résultait dans tes bras, dans ton air surpris en le voyant débarquer et inquiet en repérant les larmes qui menaçaient de couler. Tes bras se resserrant contre lui tu tendais de passer cette chaleur, cette douceur pour le calmer, l'apaiser, sans même demander la raison de cette mine triste. Tu pensais pouvoir l'aider en toute circonstances, mais tu te retrouvais bête à ne pas savoir quoi faire dans cette situation particulière. Fort heureusement Shay fut clair et te permis de concentrer ton énergie dans cette étreinte sans fin. "Promis " Dis tu aussi doucement que lui, n'élevant pas plus la voix de peur de briser cette bulle qui vous entourait, bien que Will n'eut aucune gêne à s'introduire, réclamant une attention divertissante, qui te laissa le temps de l'observer, passant tes pouces sur ses joues. "Je suis là.. je bouge pas. JE suis là.  " La peur pendue aux lèvres, l'inquiétude battant dans ton coeur tu espérais que Sean ne soit pas derrière tout ça. Mais aucune explication n'aurait pu te satisfaire alors que tu venais frotter son dos doucement, tes lèvres embrassant son crâne sans arrière pensée. Non tu ne le lâcherai pas. Tu resterais là, là où il avait besoin de toi.

La porte fermée, seule détail qui avait changé depuis son arrivé, tu restais dans ce couloir loin d'être accueillant, mais qui suffisait pour le moment. Durant de longues minutes tu ne bougeais pas, n'éprouvant pas l'envie de bouger tandis que Shay restait contre toi, tu espérais ,tu tentais de le réconforter sans même ouvrir la bouche. Se serait un désastre. A la place tu étais là, droit sur tes pieds, écoutant les quelques mots qui lui échappaient. L'accident de l'autoroute? Tu avais vu passé un article sur ton téléphone mais consciemment ou pas tu l'avais ignoré. Chose que Shay n'avait pas pu faire, chose que tu comprenais comme étant son intervention. Une intervention qu'il aurait dû évité. Et cette dernière précision finissait par te faire comprendre l'ampleur de la tristesse qui le secouais, te faisant l'approcher de toi aussi rapidement que lentement. Une de tes mains se perdant sur ses cheveux caressant son crâne dans un geste contrôler et constant. "Ca va aller.  " Peut être qu'il étouffait contre toi, peut-être qu'il avait besoin d'une oreille attentive qui saurait quoi dire. Mais tu ne pouvais lui offrir que cette épaule, une oreille, et un thé. "Je vais te faire ça... tu aimes quoi comme saveur ? TU veux un jogging ?  " L'inquiétude reprenant le dessus tu paraissais agité, voulant aller vite, voulant l'aider au plus rapidement possible. Peut être trop. " Sûr de sûr, je suis content de te voir.. même si .. c'est mieux avec un sourire. " Le tien se formant doucement pour lui apporter une image plus plaisante qu'un homme souffrant d'inquiétude. Frottant doucement ses épaules tu l'invitais à rentrer et s'installer sur le canapé. "Tu veux prendre une douche ? Sinon je te donne directement les affaires.  " Une coordination de mouvement, entre le moment de sortir une tasse, allumer l'eau à bouillir et cette boîte remplie de thé. " Jete laisse choisir , j'arrive je vais te chercher des vêtements. " Dis tu en lui donnant la boîte trottinant presque jusqu'à ta chambre pour sortir jogging et tee shirt, surmonter d'un pull que tu lui laissais le loisir d'enfiler s'il continuait d'avoir froid. "Tiens.. tu me dis si tu veux autre chose.. j'ai d'autres vêtements..  " Encore heureux.


" "

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Quand on te demandait si t'aimais ton métier, tu répondais toujours oui, jamais non. Tu répondais toujours oui en sachant qu'il y avait des jours plus difficiles, des situations plus compliquées. Tu répondais toujours oui en connaissant les aspects négatifs du métier, les interventions gênantes, choquantes, poignantes. Tu répondais toujours oui et aujourd'hui encore tu répondrais oui. Mais tu ne savais pas si tu détestais répondre à cette question ou si tu aimais la détester, elle aussi. Serais-tu horrible de dire que tu aimais ton métier malgré tout ça ? Malgré la misère que tu pouvais voir, les cris que tu pouvais entendre, les larmes que tu devais essuyer ? Tu ne faisais pas que sauver des vies. La plupart des interventions n'étaient pas dignes d'une série télé. Souvent vous alliez retrouver des personnes âgées en mal d'amour, des personnes que la solitude avait bouffé. Ca te faisait peur, dans le fond, de te dire que t'allais peut-être finir de la même façon, à te réconforter de la présence des pompiers et des ambulanciers pour quelques minutes avant de les voir disparaître eux aussi. Mais t'aimais apporter ton aide, t'aimais soutenir ces personnes, les écouter, les faire rire, leur faire oublier leurs soucis l'espace de quelques secondes. La plupart des interventions n'étaient pas dignes de reportages. Des accidents de la vie de tous les jours : un couteau qui dérapait, une soirée qui tournait au vinaigre, des gens coincés, blessés oui évidemment. Et dans le lot il y avait les interventions violentes, comme aujourd'hui. Cet accident qui avait fait beaucoup de victimes et où vous étiez tous les premiers sur les lieux.
Et celles-là étaient délicates. Parce qu'il fallait soigner, panser mais aussi écouter et réconforter. Il fallait agir dans la seconde ou tout risquait de basculer. Il fallait agir vite ou vous risquiez de tout perdre.

Vous aviez perdu. Pas parce que vous n'aviez pas agi dans les temps mais parce que la vie en avait décidé autrement. T'étais venu ici parce que tu voulais pas être seul, tu voulais pas broyer du noir et rester dans ton coin. Tu ne resterais pas tranquille, et tu ne ferais que faire tourner les mêmes images en boucle. Tu le serrais autant que tu le pouvais dans l'espoir qu'il ne te lâche pas, dans l'espoir qu'il reste là. Comme si t'avais peur que lui aussi disparaisse soudainement. « Merci », répétas-tu dans des syllabes à peine audibles avant de saluer Will que tu avais totalement oublié, honte à toi. « Merci », parce que c'était la seule chose que t'arrivais à dire. Tu profitais de sa présence, de sa chaleur, tes bras le serrant, ta tête se calant contre lui et tes doigts s'agrippant à son haut dans une demande muette, demande que tu avais formulé il y a quelques instants : qu'il ne te lâche pas.

Tu restais immobile en espérant que la douleur cesse, que ce trou que tu sentais au fond de ton cœur allait arrêter de pincer ton organe, que ta respiration reprenne calmement, que ton corps se réchauffe. T'espérais que la tristesse qui t'accablait allait s'en aller et tu serrais Matthew en fermant les yeux, priant, espérant. L'accident... Les images revenaient et oui tu aimais ton métier, mais non, tu pourrais jamais t'habituer à perdre des gens. Et tu voulais le croire, Matthew, quand il te disait que ça allait aller. Et tu le serrais, encore et encore, dans un faible mouvement de tête, ses paumes contre toi, dans tes cheveux et son corps contre le tien t'aidant à te réchauffer mais surtout à te faire garder les pieds sur terre. « Un jogging ? », demandas-tu lentement, ne comprenant pas le lien avec le thé. Tu relevas le regard vers lui, humide, mais les joues sèches, l'air affreusement désolé, et tu tentas de redresser le coin de tes lèvres. Tu ne saurais dire si ça avait fonctionné cela dit. Tu le suivis, t'installant sur le canapé dans un air confus. « Je vais prendre une douche oui », dis-tu, faisant disparaître tes mains sous tes manches avant d'observer la boîte pleine de thés. Tu eus à peine le temps de lever le visage vers lui qu'il n'était plus là, te concentrant alors sur les différents choix, avant de saisir un sachet. Tu lui tendis le sachet en attrapant les vêtements comme dans un échange. « Merci », tu te mis à serrer les habits contre toi, les observant un instant avant de le regarder à nouveau. « J'espère bien. Je voudrais pas te piquer tes derniers habits », commentas-tu discrètement, le coin des lèvres finement relevé. Tu te levas lentement, le serrant au passage alors que tu le remerciais encore une fois.

Tu partis te doucher, tentant de te réchauffer avec la chaleur de l'eau. Tentant de te secouer avec la force du jet. Tu ne mis pas longtemps, cela dit. T'étais seul dans la pièce et ça t'angoissait – c'était si stupide que t'étais gêné par tes propres émotions. T'enfilas rapidement ses vêtements – pull compris, oui – et tu retournas au salon où tu te dirigeas droit vers lui, tes bras l'entourant une nouvelle fois comme un gamin qui réclamait sa mère après un cauchemar. Ta tête alla se caler contre son torse, ton oreille écoutant attentivement les battements de son cœur pour t'ancrer un peu plus dans le présent. Tu inspiras longuement, le serrant un peu plus encore comme si t'espérais fondre contre lui. « Désolé », dis-tu au bout de quelques secondes, reculant lentement ton visage pour le relever. « Je suis pas la meilleure compagnie ce soir », articulas-tu, le sourire discret mais triste et désolé. « Tu vas bien ? Parle-moi de ta journée », ça te mettrait d'autres images en tête, tu supposais, et tu aimais l'entendre parler. Ca te rassurait d'entendre sa voix. Tu t'installas sur le canapé, l'une de tes mains cherchant directement la sienne, ta cuisse et ton épaule contre les siennes. T'avais besoin de contact.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]  Chaque jour passait et si certains avaient un métier des plus ennuyeux, ou qui le détestait toujours il y avait des moments où on aimait le détester, le laisser de côté, se plaindre, sans pour autant lâcher la corde. On la tenait fermement lorsqu'il nous plaisait. Comme toi, comme Shay. Tenir une corde qui coupait parfois, brûlait les paumes mais la tenir parce qu'elle nous tenait également, qu'elle nous permettait d'avancer, de voir les choses de haut, de sentir un sourire sur vos lèvres. Parce que cette corde était ce que vous cherchiez au lieu de rester en bas à contempler le haut d'un air distrait. La gloire et l'argent n'était pas forcément ce qu'on cherchait en montant. L'ascension n'était pas facile, et beaucoup abandonnait mais chaque jour, chaque pas était une preuve de votre force. Et de votre passion. On disait l'aimer en la détestant doucement, cette journée. Ce métier. Mais les gens assumaient pour eux, si l'argent était là et le métier semblait facile alors on supposait que l'autre était chanceux. Si le métier était demandant et dur alors on supposait qu'on le détestait. Il était si facile de tout détester, de tout vouloir envoyer valser au lieu de prendre les choses comme elles étaient et aimer le prochain jour qu'on aurait.

Tous les jours ne se ressemblaient pas mais c'était précisément pourquoi il était important de continuer, pourquoi tu étais intéressé en chaque jour qu'il se passait, dans ton entreprise, dans ta vie. Bien que l'entreprise était ta vie. Il semblait pourtant qu'un être avait réussi à te décrocher de l'écran que tu aimais tant. Cette même personne que tu avais vu pleuré une fois, que tu avais vu sourire de nombreuses fois et crier , presque autant. Il était effrayé pour peu, souriait comme un enfant et te donnait cette envie irrépressible de le serrer un peu plus, de le protéger d'une chose inconnue. Alors tu le serrais, écoutant sa demande, le rassurant sur ta présence qui ne changerait pas, tu ne bougerais pas. Et à chaque remerciement tu caressais ses cheveux dans un geste que tu voulais réconfortant.

Tu lui laissais le temps, le temps qu'il voulait. Pouvant rester ici des heures durant s'il en avait besoin tu ne faisais que le rassurer, caresser son dos, ses cheveux. Dire maladroitement, et peut être bêtement que tout irait bien. Ce genre de situation n'était pas de celles dont tu avais l'habitude mais si tu perdais tes moyens tu savais néanmoins que u restais physiquement là pour lui. Tu comprenais son malaise, sa tristesse, cette noirceur qui l'enveloppait. Le pire de l'humain n'était rien comparé à son meilleur. Et peu importe combien de morts on voyait , combien de gens on perdait, la difficulté restait la même. Il n'avait pas eu à sauver un tueur en série mais ces gens qui allaient travailler, sortaient, riaient. Il avait vu le meilleur se faire enlever, et tu le trouvais admirable de les avoir aider, de supporter tout ça encore, et encore. Tu resterais à ses côtés encore et encore, tant qu'il en aurait besoin, tant qu'il était d'accord avec ça. "heu pour te tenir chaud.. " Et se mettre à l'aise. Tu voulais qu'il se sente comme à la maison, mais le lien avait été raccourci pour donner ce drôle de lien. Finalement vous quittiez le couloir pour te donner l'occasion de réellement aller lui chercher des vêtements et lui faire un thé. " C'est juste ici. "Dis tu en lui donnant les vêtements, montrant alors la porte avec une icônes de baignoire dessus. ON aurait donc pu trouver tout seul. Mais tu trouvais ça intéressant de préciser, au cas où? " De rien. " Dis tu avant de rire doucement. " T'en fais pas j'ai de quoi m'habiller, je ne vais pas devoir me trimballer en sous vêtements ! " Riant un instant , très court, tu te rendis compte de ce que tu venais de dire et tu fus clairement , dans un choc de toi même. Tu venais de dire quoi ? Bug qui fut interrompu par ce léger calin et le départ de Shay.

En attendant tu te demandais encore comment ta bouche fonctionnait ? Elle avait prise toutes les conneries de la terre pour te les faire dire ? faisant bouillir l'eau tu réfléchissais au sens même de ton existence avant de faire le thé de Shay tout en l'attendant. Que devais tu faire ? Comment tu pouvais apaiser son esprit torturé? Soupirant un instant tu posas la tasse sur la table basse en t'installant sur le canapé caressant alors Moon qui venait réclamer ses câlins. rapidement interrompu par le retour de Shay. Malgré les attentions, malgré cette présence si proche de toi tu n'arrivais pas à te réjouir en imaginant la peine qui tordait son palpitant. Passant ton bras autour de lui pour le serrer un peu plus tu le regardas un instant secouant la tête. " Tu n'as pas à être désolé. C'est normal et tu es toujours une bonne compagnie. " Peu importe ce qu'il ressentait, il était de bonne compagnie, car il était lui. La suite de la conversation se focalisait sur toi et tu te sentais un peu bête d'avouer que tu n'avais rien fait. Tu n'avais pas sauver quelqu'un, tu n'avais pas penser aux autres, à la misère , tu avais dormi. Ta main serrant la sienne tu senti chaque partie de son corps se coller à toi comme possible et une idée te vint. "Je te raconte .. juste.. "Souriant tu tirais doucement son bras vers toi l'invitant à s'installer comme un koala, accompagnant une de ses jambes pour qu'elle puisse passer de l'autre côté de ton bassin. Tes bras venaient directement s'enrouler autour de sa taille. " ça va , j'ai dormi parce que j'ai bossé toute la nuit.. alors j'ai rattrapé mon sommeil.. tu savais que la nuit était bonne pour certaines personnes? Pour quelques personnes c'est très productif.. je pense que e suis comme ça. " Souriant doucement tu te voyais bien mieux travailler la nuit que la journée. Un Hibou. Un vrai. " Et puis j'ai sorti Will, j'ai donné à manger aux enfants... ils sont vraiment ... comment on dit ? Enfin ils réclament toujours ! " Dis tu en boudant presque. "J'ai pas encore pris de bubble tea.. je suis triste. " Autant jouer l'enfant, détendre avec d'autres sujets légers, ramenant ta lèvre inférieure au devant. "D'ailleurs tu veux manger quoi ? hm ? Je peux faire à manger si tu veux. " C'était peut être un peu long. Un peu ... qu'est ce que tu avais dans ton frigo. "Ou tu veux manger des ramen? J'en ai toujours. Sinon on commande !! " C'était une bonne option. Après l'avoir invité à manger des ramen chez toi.


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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] T'aimais ton métier, même si ce n'était pas ta vocation première. T'aimais ce que tu faisais et t'avais toujours hâte d'aller sur le terrain, d'aider, de soigner mais aussi d'écouter, de conseiller. T'aimais trop ça pour abandonner ou t'en détourner. C'était ta vie. Le métier faisait parti de toi, de la personne que tu étais et sans tu te sentirais probablement vide. T'appréciais le métier mais t'appréciais aussi les collègues qui t'accompagnaient. Cette seconde famille avec qui tu étais une bonne partie de la journée. Vous pouviez rire ensemble, pleurer ensemble. T'aimais ton métier, vraiment, tu l'aimais de tout ton cœur, de tout ton être. T'aimais aider, soigner, sauver, panser. T'aimais être là quand il le fallait et tu regrettais de ne pas l'être quand tu ne pouvais pas. Et ce soir t'étais triste, perdu, t'avais le cœur en peine, l'âme meurtri. Aujourd'hui la journée avait été dure, les décisions difficiles à prendre, les conclusions à tirer bien trop tristes. Ce soir t'étais triste et tu voulais pas être seul, d'où la raison de ta présence ici, chez Matthew, contre lui. Ce soir être seul te faisait peur et il était la première personne à qui tu avais pensé. Tu ne voulais pas déranger ou t'imposer – tu voulais juste te reposer et t'apaiser mais aussi te réchauffer, et changer les idées et réconforter ton âme et ton cœur. Oublier ces images le temps de quelques heures. Tu ne pourrais pas les oublier, tu ne devais pas. Mais pour un petit moment tu voulais juste tout mettre sur « pause » et t'arrêter. « Oh », soufflas-tu. Oui c'était logique, ça te tiendrait chaud. Pas que le jean te donnait froid, en soit. T'étais encore simplement trop chamboulé par tout ça et ton corps peinait à suivre. « Merci », t'avais l'impression de dire que ça. Il t'ouvrit la porte, il t'accueillait, il t'offrait vêtements, salle de bain et thé. T'avais vraiment l'impression d'abuser – et en même temps t'étais bien trop effrayé à l'idée d'être seul chez toi. Tu levas un regard quelque peu penaud vers lui, clignant doucement des paupières. « Je ne juge pas les préférences de chacun », parvins-tu à dire, tentant de rire, d'être amusé mais l'émotion manquant un peu, tu te contentas de sourire, les pommettes tout de même un peu rosies.

Tu ne pris pas longtemps, toujours dans ce besoin d'être avec quelqu'un, toujours dans ce besoin d'éloigner la solitude. Tu ne voulais pas déranger donc tu essayais de déranger le moins possible l'endroit – tu tentais de tout remettre en ordre dans la salle de bain, pour finalement aller le rejoindre. « Hm », fis-tu simplement, incertain, les lèvres quelque peu avancées dans une petite moue dubitative. Peut-être que d'habitude t'étais une plutôt bonne compagnie. Mais ce soir... ce soir t'étais tout l'inverse n'est-ce pas ? « J'espère », susurras-tu, « Le contraire serait gênant » pour lui mais surtout pour toi s'il n'appréciait pas être avec toi alors que toi oui. Ce serait gênant, et blessant. Mais Matthew n'était pas du genre à te mentir pour te faire plaisir. Tu le savais. Il te le dirait, si tu dérangeais ou si t'était chiant... pas vrai ? Tu clignas une nouvelle fois des paupières dans une question muette, un léger son surpris roulant dans ta gorge alors qu'il te bougeait et tu te laissais faire, attendant qu'il ait fini. Tes paupières clignèrent à nouveau mais plus rapidement, un son amusé dans le fond de la gorge, un souffle contenté contre les lèvres alors que tu le serrais. C'était mieux comme ça il avait pas tort. Ta joue vint se frotter à son épaule, l'esquisse fine et satisfaite. Tu te calas le plus confortablement possible, le regard vers lui, et tu l'écoutais. « Je savais oui », dis-tu lentement, « T'es plus nuit que jour alors ? », tes phalanges jouaient distraitement avec le col de son haut. C'était pas étrange de dormir en décalé ? Cela dit ça t'arrivait aussi de dormir durant la journée, surtout durant tes jours de repos. Le coin de tes lèvres se haussa doucement à la mention de ses enfants. « Moh », tes doigts vinrent appuyer ses joues avant de les caresser brièvement du pouce. « Tu peux encore en prendre un si tu veux », enfin tu supposais. Tu savais pas. Peut-être que tu disais n'importe quoi en fait, qu'il ne t'écoute pas finalement. Tu le serras doucement, comme pour le réconforter. Tu l'observas un instant, te pinçant les lèvres, te les mordant, même. « J'ai pas très faim c'est gentil », tu lui souris un léger sourire. T'avais juste envie de rester comme ça, de ne plus bouger, de profiter. « Et on regarde Netflix ? », y avait pas une connotation de « Netflix and chill » en invitant quelqu'un manger des ramen ? T'avais un doute encore une fois. Peut-être que t'avais le cerveau en vrac en plus du reste en fait... Peut-être que t'étais con, aussi.

« Si tu as faim, mange, t'en fais pas pour moi », tu devins silencieux ensuite, tes phalanges retrouvant le haut de son col pour venir jouer avec, tes prunelles suivant les mouvements de tes doigts sans vraiment les voir. « Tu comptais faire quoi avant que je vienne ? », demandas-tu finalement. Tout pour continuer à le faire parler, ton index frôlant son cou pour revenir jouer avec son col, tes iris se redressant vers lui, patientes. « Tu vas travailler ? », tu l'avais vraiment pas dérangé hein ? « Tu peux travailler si tu veux, t'arrêtes pas pour moi surtout... Mais je peux rester là ? Je ferai pas de bruits, promis. Je serai sage », tu le regardais, les prunelles suppliantes. Le silence flotta une nouvelle fois contre ta bouche. Tes phalanges retrouvèrent son col et si ça continuait comme ça, t'allais lui déformer... Tu pris donc sa main, jouant avec ses doigts un instant avant de finalement la serrer et la ramener contre toi, comme un bien précieux. « Tu peux travailler même si je te tiens comme ça ? », demandas-tu, implorant, alors que tu connaissais déjà la réponse.
Tu demandais plus d'attention qu'un chiot c'était aberrant, Shay.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] C'était normal de pleurer, normal de se sentir si loin de la vie quand on la voyait se dérober devant nos yeux. C'était okay de ne pas se sentir bien, de se sentir impuissant. C'était toujours triste, remuant de voir ces actions se passer devant ses yeux, de ne pas réussir à sauver tout le monde, mais son métier n'était pas d'être dieu, simplement d'aider, de sauver quelques uns, de faire de son mieux. C'était déjà énorme, bien plus quelle que tu ne pouvais faire. Mais tout cela avait des conséquences, vous étiez tous humains. Et la preuve en était, il était venu, sans prévenir, ce qui était anormal de sa part. Il était venu et ne quittait pas tes bras. Au fond, tu espérais avoir été le premier à qui il avait pensé, le premier chez qui il s'était rué pour trouver un réconfort qu'il allait pour sûr avoir. Ne voulant pas profiter de la situation tu ne t'imaginais pas être heureux de ce pauvre évènement, mais c'était une opportunité de savoir. Pourtant tu ne te permettrais pas de lui demander, tu préférais simplement t'occuper de lui, comme lui donner un jogging, pour le réchauffer, ou parce que tu t'étais perdu. Peut être autant que Shay qui te suivait pourtant et prenait tes affaires en se raccrochant à cette petite blague que tu avais fait. Parfait, tu pouvais dés à présent sourire et espérer que tu puisses le dérider unpeu plus, lui faire partiellement oublier, ou rendre tout ça un peu moins lourd. "Tu es bien gentil. " Riais tu à ton tour, bien que tu étais plus expressif, moins en peine.

Ce moment de doute, de réflexion intense prit rapidement fin en voyant l'ambulancier revenir. Il avait fait vite et tu aurais presque aimé qu'il prenne pleinement son temps. Il le méritait, mais peut être que c'était inconfortable pour lui. Il semblait s'excuser d'être là, d'être présent, d'avoir eu une mauvaise journée. C'était la dernière chose que tu voulais qu'il pense, la dernière à laquelle il s'inquiète. " Ne doute pas .. je te promets que je suis heureux de te voir ici.. même is j'aurai préféré te voir avec un grand sourire. Ca me va aussi.. Tu n'as pas besoin d'être toujours en train de rire. " Ce n'était pas la vie. Ce n'était une vie pour personne d'être toujours dans un état. La joie était une belle chose, mais elle se savourait car elle était entourée de ces moments tristes et noirs. On évaluais la joie avec ces moments précis, et tu voulais faire sortir toute la douceur que tu pouvais dans ce moment lourd. Le serrant alors lorsqu'il fut enfin installé tu te mis à caresser son dos doucement racontant ta journée, pas vraiment excitante. Soupirant unpeu tu te mis à réfléchir à ta propre estimation. " Je sais pas. Je travaille très bien la nuit, parce que tout le monde dort, j'ai l'impression que tout est en pause. Mais j'aime bien être actif le jour, justement parce qu'il y a des gens.. Etrange hein? " Ton sourire se dessinait légèrement cherchant une réponse dans ses yeux. Etais tu ce gars étrange comme tout le monde disait ? Etrangement tout cela n'avait pas grande importance quand tu sentais ses gestes sur ta peau. " Il est tard non ? J'en prendrai un demain. " Une coupure de sucre, ton meilleur ami serait presque fier. Tu allais même manger, autre chose que du rapide. Ou aps. L'air inquiet tu l'observas un instant. Tu comprenais. Qu'il n'ait pas d'appétit, qu'il ne se sente pas de partager un bon repas, mais il devait se nourrir aussi, prendre des forces. Peut être que l'évocation des ramen n'était pas .. des plus intelligentes. Netflix ? Tes joues se mirent à rougir d'un coup. "Je voulais pas dire ça .. enfin.. je .. je te proposais vraiment de mange r.. manger de la nourriture .. pas toi..moi.. je.. vraiment. " Et tu allais t'en sortir après ça ?

" Oui enfin non.. ça va .. j'ai pas faim pour le moment. " Il valait mieux que tu apprennes le silence, que tu l''étudies et que tu réfléchisse à la raison de ton existence. En attendant tu le regarderai, ta peau réagiraient lorsqu'il la frôlerait et tu serais comme un idiot à l'observer un moment sans rien dire. "Travailler. heu.. Oui un peu. " Tu ne savais plus vraiment. Mais travailler semblait être un plan qui te ressemblait. Et sa demande ressemblait à Shay. Il savait comment te faire sourire et te déstabiliser en même temps. Il savait faire battre un coeur un peu trop seul. "Bien sûr que tu peux rester là. " Serrant doucement sa main avec celle qu'il t'avait enlevé tu te mis à rire doucement en le regardant. Quelle heure était il? Est ce que tout cela avait du sens ? " Je vais faire attendre un peu le travail pour aujourd'hui. Je préfère regarder des films avec toi. Ca te va ? " Ton sourire en disait long sur ton envie du moment, tandis que ta main venait caresser doucement ses cheveux. "Tu me laisses sécher mon travail? " Riant doucement tu voulais qu'il accepte, quoi de mieux que de faire passer ça pour ton désir le plus profond de ne pas travailler ? Parce qu'à ce moment même, tu ne pourrais pas .. même en te forçant. Tu te concentrerais trop sur lui. "Mais promets moi de manger quelque chose.. Même un peu. "


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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] « J'essaie », dis-tu simplement. Tu essayais, d'être gentil. D'être le plus compréhensif possible. Ca n'allait pas t'ouvrir des portes ou te rendre faire monter en grade mais ça t'offrait la possibilité de mieux comprendre les gens que tu allais soigner. Ca leur permettait d'être plus en confiance en te voyant. Alors tu essayais, d'être gentil, ouvert, à l'écoute. Comme tu essayais de t'en sortir avec toutes les questions qui te trottaient en tête. Comme tu essayais de ne pas te focaliser sur tes peurs. Ces peurs que tu ressentais seul dans une pièce. Tu savais que c'était ridicule, que Matthew n'était pas loin pourtant tu te dépêchas ne souhaitant pas être seul plus longtemps. Tu lui offris une douce esquisse, légère mais présente, ton regard le détaillant, une petite étincelle dans le fond de tes iris. « Merci », tu savais que se forcer de rire n'était pas bon, que porter un masque ne t'apporterait rien. Mais t'avais tendance à le faire. Tu te posais déjà énormément de questions en temps normal mais c'était encore pire durant les moments où le moral ne suivait pas. Comme ce soir. « Promis la prochaine fois ça ira mieux », tu auras le sourire, tu seras de bonne humeur. Mais pas ce soir. Ce soir t'étais pas sûr de te retrouver ainsi. La présence de Matthew te détendait et l'avoir près de toi te soulageait et te rassurait. Pouvoir le serrer, sentir sa chaleur, son cœur, te donnait l'impression de recevoir des piqûres d'énergie et tu sentais tes muscles se détendre. Ca faisait du bien. T'en avais besoin ce soir, de tout ça. Du contact surtout. « C'est plus calme la nuit, ça donne l'impression qu'on arrive à mieux réfléchir. Tout comme on a la sensation de mieux travailler quand on est entourés », enfin tu supposais, le visage faiblement penché. « C'est pas étrange du tout », t'étais qui pour juger si ça l'était ou non ? T'étais sans doute plus étrange que lui sur bien des aspects... « Hmm un peu », tu supposais encore une fois. Tu ne savais même pas l'heure. Tu ne l'avais pas dérangé trop tard dans la nuit au moins ? T'étais décalé. Tu l'observas en silence, clignant brièvement des paupières, avant de plissez le nez dans une frimousse amusée et attendrie. Tu poussas tes lèvres en avant dans un petit « Moh » attendri. « Je sais, je te taquinais juste », ton index vint appuyer sur son nez. « Je dois pas être très bon en plus », tu fis une brève grimace. « Puis je suis pas cannibale » mais qu'est-ce que t'étais con par contre...

Inclinant le visage, tu le fixas en silence, les lèvres pincées. N'avait-il vraiment pas faim ou disait-il ne pas avoir faim parce que tu ne mangeais pas ? Te mordant la lèvre, ton index glissa sur son torse pour venir appuyer sur son ventre dans un petit bruit sceptique. « Je sens un trou là pourtant » tu la sentais aussi ta connerie ou ça se passait comment ? Tu hochas le visage. Travailler. Oui. Il devait rester sérieux, et travailler. C'était important de travailler. Le coin de tes lèvres se haussa, les pommettes rosies de soulagement. Tu serras sa main, l'observant dans un air un peu trop innocent, tes doigts glissant entre les siens pour bien montrer que tu refusais de lâcher. Tu te redressas un peu, bougeant directement le visage, comme un chiot qui venait d'être appelé par son maître. « Ca me va », dis-tu rapidement, de peur qu'il ne change d'avis – et tu te calas un peu plus confortablement, satisfait, sa main contre toi avant de t'immobiliser. Tu clignas des paupières dans le vide, penaud. « … Oui », tu fis brièvement la moue. « Je t'y autorise » t'allais expliquer ça à son patron du coup ? Tu préférais qu'il reste contre toi de toute façon, ta tête tentant de te caler contre sa paume comme si tu cherchais à avoir plus de câlins, de contact. Tu refis la moue, tournant les prunelles vers lui avant de les baisser vers sa main que tu tenais. T'avais pas vraiment faim... voire pas du tout. Tu sentais un nœud dans ton estomac, une boule dans la gorge. Tu le savais, t'arriverais à rien avaler. « Juste un peu alors... », articulas-tu lentement, ne voulant pas le vexer ou l'empêcher de manger. Tu te mordis nerveusement la lèvre, tes doigts jouant avec les siens. « Par contre je te préviens que si tu veux te lever... tu vas devoir me porter, je compte pas bouger », est-ce que c'était une menace ??? Au vu de ton léger froncement de sourcils et de ton air bougon... ça passait plus pour une sorte de menace d'enfant qu'une vraie menace. « On regarde quoi comme film ? », essayais-tu de changer de sujet ? Peut-être bien... « Tu as des films d'animations ? Des Disney ou des Ghibli », tu levas le regard vers lui, une petite moue implorante collée au visage. « Ou sinon quelque chose de léger », rien avec des explosions, des décès, des armes... tu voulais un truc posé. « Enfin si tu as envie aussi. On regarde que si tu as envie », tu bougeas faiblement, te calant dans un souffle de bien-être, délaissant sa main pour revenir le serrer. « Tu dois te lever à quelle heure demain matin ? Si tu te lèves tôt faudra pas se coucher trop tard », tes phalanges revinrent jouer avec son col, frôlant son cou. « Je pourrais m'endormir comme ça », susurras-tu doucement, ronronnant presque en calant ta tête sur son épaule, frottant brièvement ta joue contre lui. T'étais presque sûr que t'allais éviter la case « nourriture ». T'avais réussi à l'éviter n'est-ce pas ?

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Il n'avait pas à essayer Shay. Il l'était naturellement. Mais plus que ça, il n'avait pas a essayé d'être gentil, s'il voulait être méchant, c'était ce qui le regardait. S'il voulait penser à lui et à lui seul. S'il voulait agir comme Shay. Il serait tout simplement entouré différemment. Mais il n'avait pas a essayé, juste être la personne qu'il voulait. Plus qu'un essaie tu voyais cela plutôt comme une vraie nature qu'il détenait. Et tu oserais même sire que tu pariais qu'il l'était au fond, sans aucune arrière pensée. Comme il était profondément choqué et blessé de ce qu'il avait vu, vécu cette après midi. Aucune personne ne lui était reliée et pourtant tu sentais le poids de la responsabilité sur ses épaules, tu pouvais palper la tristesse, voir sa gorge se serrer, ses larmes coulées. Tu savais qu'il en avait été profondément affecté, la sympathie, la compassion et sûrement l'amour même pour la vie lui rendant la tâche difficile, tourner la page, passer à autre chose. C'était dur. Et tu respectais toujours ces médecins qui en oubliaient la vie qui venait de s'écrouler, de partir. Cette personne qui était un monde pour d'autres, qui venait simplement d'être un nom de plus à une liste bien trop longue. C'était épuisant, de voir le négatif, de voir les aspects les plus sombres. Heureusement que le positif nous rappelait toujours, et tu espérais être son rappel , son positif. "Prends ton temps, je reste là je bouge pas. " Même s'il prenait tout son temps, qu'il boudait, pleurait pendant des jours. Tu aurais juste du mal à le voir si mal, mais en aucun cas il ne deviendrait un fardeau. Et ce tu lui prouvais avec un geste léger mais lourd de sens, un baiser sur son front. Votre contact ne finissait jamais, de par cette position proche et cette main qui confortait son dos dans une caresse lente et douce. Tes lippes se relevèrent doucement en une esquisse tendre. " Merci de me comprendre. " Peut être que tout ça semblait idiot pour les autres mais pour toi c'était important. Savoir qu'on te comprenait te suffisait. Tes muscles se détendaient et tu profitais de ce moment de répit avant de rougir, et te tendre comme un abruti qui cherchait ses mots; Qu'est ce que tu avais dit ? Qu'est ce que tu avais fait ? Apparemment cela passait inaperçu. Voilà quelques semaines et il n'avait toujours rien découvert, tu soufflais presque de soulagement, et de déception? Et s'il savait tout ? " Ah ? .. Je ne mange personne non plus. " Du moins dans le premier sens de manger. Ni même le deuxième d'ailleurs, ramen, ou gâteau, ou même riz, ça changeait pas grand chose pour toi. "Je vois que tu aimes bien me taquiner. " Riais tu doucement.

Ta salive n'avait jamais été aussi dure à avaler de toute ta vie, tandis que tu suivais ce doigt curieux sur ton propre corps. Il aurait pu te tuer de ce doigt, tellement tu rentras le ventre lorsqu'il appuya sur ton ventre. Peut être sentait il la fine couche de graisse ,ou les abdos, ou bien que tu tentais de rentrer le ventre comme un idiot. "C'est normal tu appuies. " Ajoutais tu boudeur , tel un enfant âgé de 23 ans. Un enfant qui devait travailler mais qui préférait passer son temps à accompagner un jeune homme tout aussi mature que lui. Tu préférais sécher cette soirée que de le laisser seul, en fait, même s'il avait été de bonne humeur tu aurais préféré passer ce moment avec lui plutôt que devant ton travail. Tu demandais toutefois son autorisation, le laissant choisir consciemment de te réquisitionner, même si tu voulais le faire déculpabiliser, et cette autorisation obtenue tu ne pus retenir un rire. " Parfait alors , je suis tout à toi pour la soirée et nuit ! " Annonçais tu fier de toi, les bras grands ouverts. Et quelle autre sous entendu pouvait on ajouter? Tu verrais au fil de la soirée profitant de son contact sur sa joue, de sa main contre la tienne, de cette proximité qui t'amenait à demander s'il était réellement dans l'ignorance de tes sentiments. S'il savait il ne s'approcherait pas autant n'est ce pas ? Il ne resterait pas contre toi avec autant d'innocence, il n'entrelacerait pas vos doigts, ne chercherait pas ce contact. Il ne serait tout simplement pas là. Alors tu te taisais, c'était peut être plus égoïste maintenant, moins pour lui et plus pour toi, pour le garder à tes côtés. " Je n'ai pas peur de te soulever ! JE suis fort tu sais ? " Un vrai gamin à qui on avait dit qu'il était faible. Tes biceps voulaient témoignés, contractés à ta demande tandis que tu les touchais comme pour prouver tes dires. Mais il partait déjà sur un autre sujet. Un des plus importants. Bien sûr que tu n'allais pas lui sortir le film le plus triste de l'histoire, ou l'histoire la plus poignante du moment, alors tu réfléchissais à ce que tu pouvais mettre. "J'ai de tout ne t'en fais pas je prends sur internet. " Il pouvait choisir ce qu'il voulait. " Ca me va! Quelque chose de léger, de drôle ! Je veux aussi ! " Tu regardais peu de films réellement seul, mais ça ne te dérangeais aucunement de partager ce moment avec lui. " Je n'ai pas vraiment d'heure. " Finalement c'était ça le beau du métier en étant son patron. Tu décidais. Ce que tu contrôlais moins c'était ces frissons suite à son toucher. Passant tes bras autour de lui tu voulais le déposer là où il pourrait vraiment s'endormir. Te levant alors dans une impulsion dont tu ignorais toi même la provenance tu le tenais fermement sans lui faire mal te dirigeant vers ta chambre. " ON se met dans le lit, je vais chercher à manger pendant ce temps tu choisis le film et on regarde ok? " Une fois arrivés tu te penchais lentement pour le déposer. Mais c'était trop beau de réussir, alors ta maladresse t'aida à glisser, au bon moment, tel une romance pour adolescente ne te laissant que tes mains pour ne pas l'écraser complètement. " D-Désolé. Ca va ? Mon pied a glissé ! Sur le drap !!! Promis j'ai .. " Rien prémédité de tout cela, ej suis innocent". Si seulement tes joues ne le criaient pas pour toi, on aurait pu ne pas te croire. Profitant d'une inspiration tu te redressais la gorge irritée pour une raison inconnue. "Hm.. heu.. tiens. Je vais prendre quelques choses à grignoter. " donnant alors ton ordinateur où tu ouvris une page pour regarder des films en streaming, tu te dépêchais de disparaitre pour frapper ton pauvre pied. Clairement tu pouvais te venter d'un cerveau 2.0 mais ton corps avait été livré et monté avec les pièces premiers prix. Et tu enchaînais bourdes sur bourdes ce soir. Ce paquet de chips et cette eau ne t'aideront pas à bien voir, ni même à bien te faire voir. Cependant il fallait bien retourner au front, soupirant un bon coup pour te donner du courage tu entrais de nouveau, l'air bien moins assuré que lorsque tu étais seul. " Tu as trouvé quelque chose ? " Un moyen de s'échapper peut être ? De partir loin de toi ?

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Ton cœur cafouilla un instant, tes épaules tombant faiblement alors que tes muscles semblaient se décontracter, que le stress, la peur et l'angoisse semblaient les quitter alors qu'une chaleur venait progressivement habiter ton corps sous son geste. « Merci de me laisser te comprendre », si tu pouvais le comprendre c'était parce qu'il t'en laissait l'occasion. Parce qu'il expliquait, s'ouvrait, te racontait. Tu ne pourrais pas le comprendre, sinon. C'était aussi parce que tu le voulais, parce que t'en avais envie, parce que c'était normal, naturel. Aussi naturel et sincère que le son amusé qui ronronna dans ta gorge à sa phrase, te faisant bouger le visage pour mieux le regarder. « Ce serait embêtant si c'était le cas », ce serait effrayant plutôt... Tu te mordis faiblement la lèvre, hochant légèrement le visage de haut en bas, tentant l'innocence sur ta moue alors que tes pupilles brillaient un peu plus à chaque seconde.
Comme si tu revivais, une chaleur dans le fond du cœur qui s'embrasait. Doucement. Lentement.

« Je suis pas sûr que ce soit à cause de ça le trou », dis-tu dans une petite moue, gardant ton doigt là où il était avant de le bouger pour appuyer sur sa joue. Tu baissas un instant les yeux vers son ventre puis vers le tien, fronçant à peine les sourcils. Tu préférais ne pas penser à ces questions qui se bousculaient dans ta tête pour pouvoir autoriser Matthew à ne pas travailler. Un faible rire et tu inclinas ton visage sur le côté, l'observant, attendri. « Je te garde pour toute la soirée et la nuit alors », une promesse ? Sans doute. Tu préférais rester comme ça de toute façon, bercé par sa présence, sa voix, son parfum. Comme si, là, contre lui, dans ses bras, rien ne pouvait t'atteindre, te faire du mal. « Ah ? Vraiment ? », fis-tu, l'air curieux mais aussi un peu taquin. Tu clignas des paupières, ton index vérifiant la solidité de ses bras, un petit « Oh » coulant contre ta bouche. Un léger sourire vint étirer ta bouche et tu hochas le visage. Quelque chose de léger pour s'endormir, quoi de mieux ? « Pas d'heure du tout ? », tu le fixas un instant, les sourcils froncés dans un air soucieux et confus. « Je ne veux pas que tu aies des soucis avec ton patron... », soufflas-tu, déglutissant quelque peu parce que c'était tout ce que tu ne voulais pas : lui créer des problèmes.

T'accrochant à lui dans un souffle surpris, tu clignas des paupières, tournant le visage pour observer le sol avant de l'observer lui. Tu le regardais dans un air penaud, surpris qu'il puisse te soulever. Mais il l'avait dit t'aurais dû le croire – et ton index vint à nouveau appuyer sur son bras. C'était pas juste là pour faire joli... « Hm ? Oui. D'accord », tu venais d'accepter quoi ? Tes doigts s'étaient glissés sur sa nuque, ton pouce frôlant sa peau dans des gestes aériens. Et tu le lâchas lentement une fois arrivé sur le lit pour le retrouver bien vite. Tes yeux légèrement écarquillés alors que tu le regardais, la bouche faiblement ouverte et les pommettes rosies à cause de la proximité, la position, tout. Ton cœur se mit à jouer du tambour et t'en avais les doigts qui tremblaient. « Non », quoi non ? « Non ! Oui. Je veux dire oui ça va. Parfaitement », c'était super clair tout ça merci Shay. « Le drap ? Oh », et tu sentis la chaleur glisser sur ta nuque. « Tu as... ? », tu levas le regard vers lui. Il avait quoi ??? Tu le détaillas en silence, lui et ses joues rougies et tu mimas un air quelque peu déçu quand il se recula. « Okay », articulas-tu rapidement, le cœur cognant un peu trop fort, les joues brûlantes. Tu jetas un bref regard vers l'ordinateur, soufflant un peu plus bruyamment en t'asseyant, la main sur le cœur.

Tu sursautas quelque peu en entendant sa voix, levant directement le regard vers lui, sentant tes joues chauffer à nouveau. « Non j'ai pas... », cherché. Alors t'avais encore moins trouvé. « Pardon », tu clignas des paupières, t'activant enfin, observant l'écran sans vraiment le voir, cliquant sur un film dont l'affiche semblait plutôt douce. Tu l'observas du coin de l'œil, les pommettes encore rosies, patientant qu'il s'installe. Tes doigts se mirent à jouer nerveusement avec un bout du drap alors que tu essayais de regarder le film mais tes prunelles se tournaient automatiquement vers lui. Comme un gamin qui voulait demander, dire, avouer quelque chose mais qui n'osait pas. Tu bougeas finalement, te calant doucement contre lui, les lèvres pincées, comme si t'avais peur qu'il t'envoie ailleurs. Tes doigts s'accrochèrent à son haut alors que tu le serrais, essayant de rendre invisible l'espace entre vous. Un souffle apaisé aux lèvres et tu restas immobile, le gardant contre toi, oubliant totalement le film. Tu levas les yeux vers lui, implorant, incertain, perdu. « Tu... c'est que... j'ai... enfin... », tu passais sous un tunnel ou quoi ??? Tu t'humectas les lèvres, déglutissant. « C'est fini », et tu le fixais comme s'il était supposé savoir ce qui était fini. « Avec Sean. C'est... fini », tu le regardas encore quelques secondes avant de baisser le regard. Ton talent devrait être de trouver toujours le timing le plus mauvais. « Je voulais... je voulais te le dire. La dernière fois mais j'ai... Je voulais le dire directement. Pas... pas au téléphone. Mais aujourd'hui... », t'avais pas prévu la journée. Mais t'avais prévu de le voir rapidement pour le lui annoncer de vive voix. « Je l'ai pas encore dit à Lexi », ajoutas-tu doucement, tentant de relever les prunelles vers lui. Il était le premier à savoir.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Shay était pour sûr une personne à part, une personne qui prenait en considération les autres et ce soir tu étais heureux de pouvoir sentir ses muscles progressivement se détendre, voir son regard reprendre un peu de pétillement, même si ce 'n'était pas la soirée parfaite tu ne voulais pas que se soit la pire soirée. Tu supposais donc que vous vous remerciez sans fin, alors tu stoppais la conversation là, reprenant plutôt celle qui fut la plus étrange de toute l'histoire. Rassurant ton vis à vis de ta tendance à manger des aliments autre que humain. "Embêtant, effrayant, pas bien en fait  " Dis tu en riant un peu plus, vous ne parleriez sûrement plus, en fait tu allais oublier toute cette conversation sans sens te concentrant sur un sourire doux pour un regard taquin, pétillant d'une lumière que tu cherchais constamment, celle ci te manquant lorsqu'elle n'était pas devant toi.

Contractant comme un imbécile tu voulais sûrement lui prouver que tu n'avais pas faim, ou bien que tu avais fait beaucoup d'exercices pour avoir ce ventre. Mais quoiqu'il en était tu montrais une petite moue prouvant que tu n'avais pas faim, ou juste prouvant que tu étais un imbécile. "Vraiment je mens pas.  " Tu étais un piètre menteur ça ne servait donc à rien. ET puis tu avais mieux à faire que de manger, même si tu désirais le voir remplir son estomac, au moins un peu et ce malgré cette tristesse qu'il devait ressentir. " Parfait alors je ne bouge pas. " Confirmais tu en riant doucement ,il pouvait te faire sécher le travail, ton patron ne t'en voudrait pas, il était compréhensif ce patron, un homme bien. Mais tout homme bien avait une limite, heureusement al tienne était large et pouvait supporter une insinuation de faiblesse montrant alors tes muscles comme ces hommes trop sûrs d'eux à la gym. Un léger rire t'échappa à son "oh". "Quoi ? je fais tout maigre ? C'est étonnant ?  " Bon tu n'étais pas à exhiber chaque muscle de ton corps mais tu ne te voyais pas comme un cure dent non plus. Est ce que c'était si invisible ? "Ne t'en fais pas .. le monde du jeu est plus laxiste.. on peut avoir des horaires vraiment déformées tant qu'on fait nos horaires, et mon patron est cool.  " Encore une fois il s'agissait d'un patron vraiment humain, compréhensif et ... et tu mordais légèrement ta lèvre, pour ces petits mensonges que tu lançais. Bien que tu considères plus ça comme des détournements de vérité, tu éludais quelques réponses voilà tout. Mais bientôt tu lui dirais tout n'est ce pas ?

Quadriceps activer, les biceps tendus tu le tenais en dessous des cuisses pour t'apporter plus de stabilité réussissant à faire jouer tous les muscles de ton corps afin de le soulever et te diriger vers la chambre. Il ne fallait pas te mettre au défi. Son regard se posant un peu partout, son doigt vérifiant la force que tu mettais surement tu te mis à doucement rire. Tu mentirais si tu disais que tu ne t'étais pas senti fort à ce moment précis. Avant de glisser dans une idiotie sans nom à cause du drap. Tu aurais pu écrasé ton ami, lui faire mal, te cogner à sa tête , provoquer un malaise. Quoique ça c'était le cas. Peut être que ses caresses sur ton épiderme avaient contribué à ce manque de concentration. Digne d'un film romantique ton nez se retrouvait bien proche du sien, tes joues rougissant. "Non.. oui.. ok .. d'accord. tant mieux.  " te redressant lentement en prenant garde à ce drap de malheur tu ne remarquas aucune sorte d'expression sur son visage trop occupé à tenter de t'échapper en évitant son regard. "Je suis... désolée.  " C'était pas ça mais tu venais d'oublier toi même ce que tu voulais dire. Fuyant à grande vitesse ce ne fut pas le plus important dans l'immédiat.

Te cacher, derrière ton plan de travail, derrière le frigo, taper ton front contre la porte de placard, réfléchir à ta vie trois fois et la refaire  2 fois dans un autre pays. Ta maladresse était la pire et n'arrangeait rien à ta situation. Le coeur battant tu du te retourner trois fois et soupirer autant de fois avant d'entrer, encore dans cette gêne. " Pas de soucis... prends ton temps. " Il avait toute la nuit pour trouver un film pendant que tu réunissais ta fierté et ton courage. Le film lancé tu te calais alors tranquillement savourant quelques chips en lui en proposant tout de même une ou deux pour combler le trou qu'il avait dans le ventre, comme il l'avait si bien dit avec le tien. Mais bien rapidement la tentative de manger fut plus une sorte d'échappatoire pour toi qui ne voulait pas quitter l'écran des yeux, quitte à les voir brûler devant. Hors de question de le fixer comme un idiot après cette épisode gênant. Et pourtant dès qu'il fut contre toi tu passais ton bras autour de lui le serrant un peu plus en abandonnant tes snacks. A vrai dire tu n'avais pas même le goût en bouche. Tu préférais de loin cet échange qui conduisit ton regard dans le sien. " Hm? " il tentait de te dire quelque chose là, mais ton cerveau ne comprenait pas, ou bien tu réceptionnais mal l'anglais. Ton expression perdue du lui mettre la puce à l'oreille puisqu'il expliquait plus franchement la situation. "C'est vrai ?  " Poisson d'avril. Est ce que c'était le moment de faire des blagues ? Tes yeux grands ouverts tu ne pouvais cacher ce grand sourire sur ton visage, peut être trop heureux. Tu étais le premier au courant en plus. La joie devait te faire danser mais tu te retenais le serrant simplement plus fort en caressant ses cheveux tes lèvres embrassant son crâne. "Tu as bien fait, elle va être fière de toi. Tu mérites bien mieux tu sais .  " Répéter les mêmes choses devaient être blasant mais tu ne pouvais que dire la vérité. " Comment tu te sens par rapport à ça ? " les conseils des autres étaient bien beau mais comment il le vivait lui ? Délaissant l'écran tu descendais un peu plus ton corps dans le lit pour venir le serrer plus encore, collant ton torse à son corps ta seconde main venant caresser ses cheveux dans une douceur protectrice. "Tu sais que tu m'as moi ? ... Et Lexi.  " Même si tu voulais plus. TU ne lui dirais pas aujourd'hui, pas maintenant. égoïstement, tu appréciais bien trop cette nouvelle.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le nez plissé dans une grimace quelque peu amusée, tu secouas le visage. Non, c'était pas bien. Et tu préférais sans doute oublier tout ça. Tu préférais profiter de sa présence, de son sourire et de sa voix pour oublier tout le reste. « Uh uh », soufflas-tu en l'observant dubitatif avant d'émettre un léger son amusé. Un sourire glissa sur tes lèvres, contenté, alors qu'il disait ne pas bouger. T'étais soulagé bien qu'un peu inquiet. Tu ne voulais pas perturber sur planning, encore moins son travail. « Quoi ? Non. Ca se voit que tu as du muscle » et ton doigt tapotait son bras comme pour le prouver – mais le prouver à qui ? A lui ou à toi ? Tu te mordis quelque peu la lèvre, soucieux, marmonnant un petit « D'accord » l'air désolé. « Tu lui diras que c'est ma faute si t'as pas avancé », dis-tu doucement, faiblement amusé, toujours inquiet de réellement décaler tout son programme. Mais s'il te disait que son patron était cool... c'est qu'il devait l'être pas vrai ? Tu espérais du moins, tu t'en voudrais trop sinon.

Bien que tu sois surpris, tu étais tout de même plutôt contenté d'être porté. C'était agréable, tu notais, alors que tu vérifiais la musculature de ses bras. T'étais pas un poids plume... et c'était peut-être à cause de toi qu'il avait glissé ? Tu savais pas trop et tu te posais pas vraiment la question alors que son visage se retrouvait près du tien. « Oui. Parfait. Toi aussi ? », tu déglutis quelque peu, le rouge aux joues et tu sentais la chaleur glisser sur ta nuque. « C'est pas grave », soufflas-tu, pas certain qu'il ait entendu vu qu'il était parti bien vite. Tu te pinças les lèvres, gêné, désolé, perturbé.

Frôlant tes paumes tu ne fus pas surpris d'y sentir de la chaleur alors que tu te repassais les images. Tu hochas faiblement le visage. Prendre ton temps... Tu pourrais, en soit mais non. Tu choisis un film au hasard, te fiant à l'affiche sans regarder le résumé et t'espérais que ce soit rien qui fasse trop peur. Tu refusas poliment les quelques chips qu'il te tendait, la faim ne faisant pas vibrer ton corps en cet instant. Tu ne pus t'empêcher de te caler contre lui, soulagé en le sentant te serrer. Et tu tentas d'avouer ce que tu aurais voulu lui dire plus tôt. T'avais tout prévu sauf les événements d'aujourd'hui. Les mots semblaient être un peu timides mais tu parvins à les exprimer. « C'est vrai », susurras-tu doucement dans un faible mouvement du visage. T'allais pas mentir sur ça – même si tu comprenais qu'on pouvait en douter, toi qui avais mis tellement de temps à te décider. Toi qui avais toujours repoussé l'instant à plus tard. Tu comprenais mais c'était vrai, t'avais pas menti. Tu te permettrais pas de lui mentir. Tu la serras plus fort à ton tour, fermant les yeux, un souffle apaisé aux lèvres. Tu émis un simple son, bougeant à peine la tête. Méritais-tu mieux ? Vraiment ? T'étais pas sûr... Tu pensais avoir mérité Sean, l'égoïsme pour un égoïste. Parce que tu ne pensais toujours qu'à toi en t'accrochant, en ne mettant jamais fin aux relations. Tu ne pensais pas aux autres et avec Sean t'avais juste récolté ce que t'avais semé. Pas vrai ? « Je sais pas trop », avouas-tu en levant timidement le regard vers lui pour le détourner dans le vide finalement. « C'est pas que je me sens mal ou bien c'est... je sais pas vraiment. Je suppose juste que c'est mieux comme ça ? », tu haussas quelque peu les épaules, un brin incertain, une petite grimace au visage. Difficile d'expliquer ce qui se passait dans ta tête. T'en avais marre d'avoir trop mal pour quelqu'un qui n'en avait rien à faire. Et en même temps t'arrivais à trouver des bons côtés à cette histoire avec Sean. Il avait été doux et gentil au début, vous aviez passé de bons moments malgré tout. Et ça te faisait peur maintenant de te dire que tu allais peut-être seul. Comment allais-tu combattre la solitude à présent ? Observant Matthew, tu le laissas s'installer, te calant directement contre lui pour le serrer encore, ton visage se posant sur le haut de son torse. Encore un peu et tu ronronnerais. Une fine esquisse leva le coin de tes lèvres. Triste, perdue. Sera-t-il là ? Pouvait-il le promettre ? Tu savais que non. « Promis ? », pourtant tu demandas, redressant le visage pour le regarder, le regard suppliant. Allait-il rester là ? Pouvait-il rester près de toi ? Comme tout le monde il allait finir par partir, par trouver un intérêt ailleurs. Comme toujours t'allais te retrouver seul mais comme toujours tu t'accrochais. « Et si tu rencontres quelqu'un, on sera toujours amis ? », demandas-tu encore, bêtement, égoïstement, le regard un peu plus humide, la gorge serrée et la peur au ventre d'être délaissé. Tu te doutais que ça allait arriver, ça arrivait toujours. Tu voudrais que t'étais habitué mais cela sonnerait comme si ça ne te faisait pas mal à chaque fois. C'était pas le cas. A chaque fois, c'était douloureux.

Tu gardas le silence ensuite, te contentant de le regarder, ton index tapotant son menton, glissant parfois le long de sa mâchoire ou contre son cou. Tu suivais les mouvements de ton doigt, tapotant, glissant, frôlant, caressant – tu devais ressembler à un chaton qui venait de trouver un nouveau jouet, t'étais ridicule. Tes pupilles remontèrent vers les siennes, tes pommettes rougissant doucement alors que le coin de tes lèvres se levait. Ton doigt retomba mollement contre son torse avant que tu n'ailles le serrer, tes phalanges s'accrochant à son haut. Tu jetas un coup d'oeil vers l'écran, perplexe. « C'est qui lui ? », si t'avais suivi le film, tu le saurais. Mais comme t'avais rien suivi... « Je comprends pas. Pourquoi il part par là ? », demandas-tu, baillant discrètement, cherchant à te rapprocher toujours un peu plus de lui. Tu clignas des paupières, luttant contre la fatigue, les émotions retombant. « T'as bien chaud », commentas-tu dans un chuchotement, tes jambes se mêlant aux siennes alors que tu fermais les yeux dans un soupir apaisé. Ta tête devait lui sembler plus lourde au fur et à mesure des secondes qui s'écoulaient alors que tu luttais contre le sommeil.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Si vous mettiez de côté cette conversation étrange et sans queue ni tête on pourrait croire à un vrai couple. ce que tu avais toujours imaginé quand on te parlait d'amour, quand ta mère t'avait demandé qui tu avais en tête. La première fois. Tu te souvenais toujours de cette incompréhension chez toi, de ce manque avant de trouver ce qui te manquait: la vérité. La liberté de te sentir toi, de sourire à qui bon te semblait, ne pas chercher ce que ta mère ou ton père voulait pour toi mais ce pourquoi ton coeur battait. Tu aurais pu faire médecin, beaucoup te l'avaient dit, tes parents avaient commencé à t'en parler, mais tu avais choisi une branche que personne ne prisait. Pourquoi en amour tu devais être différent ? Pourquoi tu devais écouter les normes, les clichés ? TU préférais son sourire, passer du temps avec lui, et rire de ses maladresses, ou bien des tiennes. "Hmmm j'espère quand même !  "Même si tu ne les mettais pas en valeur, tu espérais que tes efforts puissent se voir, riant doucement à son doigt qui vérifiait les travaux finis. Cherchant une réponse dans son regard avant de venir ébouriffer doucement ses cheveux, tes doigts finissant par se perdre sur sa nuque. " Qui te dit que je n'ai pas avancé ? Je travaille vite monsieur McBride. " Facile quand on était le directeur n'est ce pas ? Mais il le saurait bien assez tôt, tu devais juste trouver le bon moment. Peut être que c'était cette occasion manquée, mais pour le moment tu ne voulais pas lui parler de tout ça tandis qu'il avait eu une journée chargée en émotion.

Se lever avec un poids supérieur au sien était toujours plus compliqué que d'avancé. Mais tu avais réussi te félicitant mentalement pour ça avant de te flageller de cette erreur presque dangereuse où tu venais au dessus de lui dans un geste maladroit. Ton regard ne voulant quitter le sien, même si près tu cherchais probablement tes mots, le sens même de ceux ci. " Oui.. " C'était la bonne réponse n'est ce pas ? De quoi parliez vous déjà ? t'excusant plusieurs fois ton corps se redressait en prenant garde à ce drap vile et glissant. Des excuses qui résonnaient aussi douces que ses mots de consolations, que tu fuyais pour reprendre un visage aux couleurs plus claires, un rythme cardiaque plus lent.

Ce n'était pas une franche réussite ce repli dans la cuisine, mais au moins tu venais avec victuaille et un semblant de fierté qui revenait pour te protéger d'une honte trop longue. Un film rapidement lancé, voilà ce qui allait vous sauver et tu le remerciais intérieurement d'avoir choisi si vite pour te plonger dans des images qui n'avaient pas vraiment de sens, ton esprit ailleurs. Ton estomac d'ailleurs ne réclamait rien de précis, un peu vide tu le remplissais avec des fines tranches de patates, rien de très bon pour la santé mais qui occupait tes doigts et ton esprit autant que tu le voulais. C'était chaotique, du moins dans ta tête car l'atmosphère extérieure était douce et paisible, surtout en le sentant venir contre toi, oubliant toute nourriture possible pour le serrer contre toi. Oui tu voulais de ça, tu t'imaginais dans des relations aussi naturelles, aussi douces que celle ci. Tu avais même développé des sentiments pour cette personne dont tu ignorais si le coeur avait été libéré malgré la nouvelle. Ta question était stupide mais la surprise te rendait idiot, peut être que cette joie que tu éprouvais était de trop, mal placée et mal venue. Tu aurais du te retenir, comprendre, mais il t'avait fallut quelques minutes pour te mettre à sa place, chercher à savoir ce qu'il ressentait, comment il le vivait. La rupture était dure, tu n'en doutais pas, il n'aurait pas souffert tant de temps sinon. Malgré tout ce que tu pouvais dire , ce n'était que des mots contre des sentiments, contre quelque chose qu'il ressentait. Ses mots ne t'aidèrent pas à te sentir rassuré quant à son état, t'en voulant presque de l'arracher égoïstement à une relation, mais tu savais pertinemment que c'était mal, mal pour Shay, car il en finissait toujours blessé, comme ce jour au cinéma, celui où tu l'avais rencontré ou encore ta rencontre avec ce fameux Sean. Mais même si le mal était là, tu imaginais la difficulté de partir de tou ça. Sentiment confirmé par ses mots unpeu perdus, confus, sûrement influencés. "Ne réfléchis pas trop à tout ça.. laisse juste les choses venir, si tu as besoin de rire, ris, si tu veux pleurer, je suis là..  " Vos mots l'avaient sûrement perdu un peu plus. La culpabilité te prenant tu continuais les caresses sur son crâne, le regard perdu. Et si tu étais cette horrible personne manipulant les autres pour son propre bien ? Et si il ne voulait pas de toi ? Pouvais tu lui promettre d'être toujours là? Même s'il ne voulait pas de toi comme tu voulais de lui? "Promis.  " Tu voulais y croire, et même s'il répondait par la négative, tu serais là. Tu resterais à ses côtés en tant qu'ami, tu étais sûr que tu pouvais le faire. Tu pouvais le regarder être heureux, même si ce n'était pas avec toi, tu étais confiant, tu pouvais le faire. "Je serai toujours là.. même si tu veux plus de moi.  " Un léger rire, bien qu'il dévoilait une vérité, tu n'aurais de cesse de l'observer, au moins un peu, jusqu'au jour où il n'aura plus besoin de toi, où il ne voudra plus de toi. Rencontrer quelqu'un, peut être qu'il le fera, même s'il parlait de toi, tu étais sûr de rester à ses côtés. "Shay ? Dis moi.. qu'est ce que tu aimais le plus avec Sean ? Enfin, le truc qui te manquera le plus, celui qui t'as fait hésité à partir de ça ?  " Est ce que tu pouvais le combler ? Le rendre confiant ? Est ce que tu pouvais être tout ce qui lui manquait ?

Des larmes auraient été possible, attendues même, mais à la place tu restais immobile, les pupilles dans les siennes, une respiration à la fois lourde et bruyante tambourinant dans ta poitrine. Chaque geste, chaque frôlement, tapotement, caresse, tu ressentais tout avec précision, cherchant une raison pour te retenir. Comptant jusqu'à 10 pour faire descendre cette chaleur qui aurait pu te le faire perdre. Priant pour qu'il se stoppe avant que tu ne franchisses ce pas de trop. " Qui ? " Que tu demandais en te remettant dans un film que tu ne comprenais toujours pas.  "Heu un méchant ?  " Non, mais c'était bien essayé. " Heu il est où ? " Vous étiez très bien partis. un film qui n'était pas regardé ne servait pas à grand chose. et même si tu tentais de reprendre au passage ses jambes s'entremêlant aux tiennes, son souffle sur toi , tout son corps contre toi, et ses paroles t'en empêchèrent. Tu ne comprenais plus le langage parler tentant simplement d'expliquer pourquoi tu avais aussi chaud tiens. "Je heuU.. Je produis beaucoup de .. de chaleur.  "Surtout en ce moment même. Mais ce n'était pas nécessaire de préciser que Shay contribuait. Tu cherchais d'ailleurs une excuse les yeux levés au ciel dans une réflexion presque trop intense. " en fait .. mon corps brule beaucoup de.. " te stoppant dans un mensonge presque idiot tu attendis quelques minutes confirmant ton hypothèse qu'il s'était endormi. Tu n'avais pas à mentir finalement. Un sourire doux venait étiré tes lèvres tandis que tu éteignais l'ordinateur en prenant garde de ne pas trop bouger pour ne pas le réveiller sombrant rapidement avec lui. Les émotions avaient été fortes mais tu pouvais te vanter de lui avoir fait penser à autre chose, demain serait un autre jour, et tu espérais que cette tristesse dans ses iris ait disparu. Profitant de ta nuit pour mourir de chaud, mais en bonne compagnie.


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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Ca se voyait qu'il avait du muscle. Plus que toi. T'en avais aussi mais tu le cachais bien, il était timide. Tout comme ce son satisfait qui vibra dans ta gorge, ton visage tentant de suivre sa main pour capter un peu plus sa main tel un chat que tu n'étais pas. Tu voulais le croire quand il te disait avoir déjà avancé, et tu lui offris simplement une esquisse amusée mais aussi désolée parce que tu le ralentissais ce soir. C'était exceptionnel cependant, tu t'en faisais la promesse. La prochaine fois tu le laisserais travailler – à condition qu'il y ait une prochaine fois, bien sûr. Mais c'était unique, ce soir, ce besoin que t'avais de te tenir à côté de lui. Tout comme c'était assez exceptionnel et unique de le voir de si près. Pas que c'était désagréable. Il était beau, Matthew, donc c'était même plutôt agréable mais ça avait un côté gênant, tu devais l'avouer. Appréciable et apprécié mais gênant.
Tout comme le silence qui avait suivi. Même le film devait avoir honte de vous. Honte de toi. Même les personnages devaient certainement te juger – et tu remarquais rien parce que tu regardais rien. Tu savais à peine ce que tu avais choisi pour être honnête. Naturellement, bien qu'un brin hésitant, tu t'étais calé contre lui. Parce que c'était ce dont tu avais besoin. Sa présence, sa chaleur, lui. Tu ne voulais pas rester à l'autre bout du lit comme si vous vous étiez disputé. Comme si vous ne vous supportiez plus. Ce serait douloureux dans un sens, d'être venu jusque là pour trouver quelqu'un pour au final te retrouver seul. Tu l'avais trop vécu dernièrement et tu ne voulais pas le revivre encore. Pas ce soir. Ce soir tu voulais le serrer, profiter, te reposer. Te sentir mieux. Te libérer. Sans vraiment l'être totalement. Tu hochas doucement le visage à ses mots, tes lèvres se pinçant alors que tu retenais ton souffle. Pour le relâcher quelques secondes à peine plus tard, fin et discret. T'étais pas joyeux mais t'étais pas triste non plus. T'étais... au milieu. Tu ne savais pas. Tu ne savais pas ce qui allait changer maintenant, ce que ça allait donner d'avoir tout arrêter avec Sean. T'avais un sentiment d'accomplissement dans le cœur. C'était la première fois que c'était toi qui partais. Mais tu te sentais un peu coupable aussi, étrangement, d'être parti le premier. D'avoir mis un terme à votre relation. Tu te serais plutôt vu attendre que lui y mette fin. Comme quoi. « Promis promis promis ? », demandas-tu en penchant quelque peu le visage pour le regarder, avant qu'un rire à peine audible ronronne dans ta gorge. Tu devais ressembler à un gosse à vouloir être rassuré avec des promesses. Les promesses étaient faites pour être brisées, tu le savais bien. Tu ne pouvais pas retenir Matthew auprès de toi. Tu ne pouvais pas lui demander de rester juste parce que toi, tu n'avais pas envie qu'il parte. Si un jour il en venait à avoir envie de s'en aller, tu le laisserai filer même si t'allais crever de le voir partir. Le coin de tes lèvres se haussa dans une esquisse, douce mais triste, alors que ton doigt tapotait son menton. « Pourquoi j'aurais plus envie de toi ? », c'était plutôt à toi de le dire. Que tu resterais jusqu'à ce que tu l'épuises, jusqu'à ce qu'il te dise qu'il n'en pouvait plus de toi, de tes caprices et de tes idées stupides. Tu l'adorais Matthew mais tu ne savais pas si c'était réciproque, ou si ça le resterait. Levant les prunelles vers lui dans un air curieux, tu clignas doucement des paupières quelque peu perplexe par la question. Qu'est-ce que tu aimais le plus avec Sean ? Pourquoi t'avais peur ? Pourquoi tu restais ? « Difficile à expliquer... La compagnie je dirais ? », avouas-tu en baissant le regard, te sentant totalement stupide d'avoir supporté tout ça.. pour ça. Tu offris une brève esquisse à Matthew en lui lançant un rapide regard. Sans doute que lui aussi devait trouver ça idiot. « L'habitude, aussi... C'est bizarre je sais, désolé», la routine qui s'était installée, le fait d'être sûr que quelqu'un serait « là », que tu « avais » quelqu'un. Même si c'était totalement faux et bien souvent uniquement que pour quelques heures. Tu te sentais seul malgré tout. « J'aime pas être seul », susurras-tu comme un gamin qui avouait son pire secret.

« Qui ? », c'était quoi cette conversation de sourds, Shay ? « Oh un méchant.. », que tu soufflas lentement dans un petit mouvement de tête, tes doigts tambourinant contre son torse – à défaut de t'amuser avec sa mâchoire et son cou... « Il est pas là », tu savais au moins de qui il parlait ? Absolument pas. « Je crois », vous regardiez le même film au moins ? Qu'on ne te demande pas de faire un résumé, ce serait catastrophique. De toute manière tu ne pourrais pas en dire grand chose, la fatigue t'assommant petit à petit alors que tu te collais à lui. Encore un peu et tu ronronnerais. « J'aime bien », que tu marmonnas dans une esquisse satisfaite, les yeux fermés. Il avait bien chaud, il sentait bon, il était réconfortant et confortable. « Hmm » fis-tu simplement comme seule réponse, n'ayant pas compris la moitié. T'avais compris que son corps brûlait ? Et encore, t'étais pas certain d'avoir vraiment compris : tu finis par t'endormir calé contre lui.