Bloody Hell (ft. Rowan)

Bloody Hell (ft. Rowan)

Sam 6 Fév - 18:38

ft. Rowan O'Hara

Bloody Hell

Depuis la rentrée, l’ambiance sur le plateau du tournage était franchement sombre et cela avait tendance à avoir un fort impact sur le moral de Noah. Peut être était-ce dû au fait qu’il était le principal responsable de cette ambiance à la con ? Surement même, mais il ne parvenait à se contrôler, c’était plus fort que lui. A vrai dire, si un trait de caractère était connu de tous chez Noah, c’était son entêtement. Il était du genre têtu comme une mule et si on rajoutait à ça un caractère souvent sanguin, cela faisait des étincelles.

Cette fois-ci, c’est un échange tumultueux avec un des producteurs de la série qui avait été à l’origine des étincelles. En effet, ce dernier avait convoqué Noah pour évoquer avec lui les tensions qui existaient entre lui et Milo, le dernier arrivé dans l’équipe. Pour le jeune acteur, s’en était trop. Tout tournait autour de Milo depuis son arrivée, les discussions, la production, la presse… Partout on avait cessé de l’opposé à ce nouvel arrivant qu’il ne connaissait pas il y a encore 5 mois.

« Putain mais vous allez me foutre la paix avec Milo ! Sérieusement quoi… Mike, je suis désolé de te parler comme ça mais ça va 5 mois, 5 putain de mois où l’on me parle de ça jours après jours… Je sais pas, peut être que le problème n’est pas enfoui que dans ma petite personne. ». Il reprit son souffle un instant avant d’appuyer ses mains sur le bureau du producteur. « Cette série… c’est la chance de ma vie ! Je me donne corps et âme pour Peter et tu sais à quel point j’aime venir ici mais franchement là, je dis stop ! Donc s’il te plaît, fais moi plaisir et reportons cette discussion à demain matin ! J’ai vraiment… VRAIMENT besoin de souffler. ». Le producteur n’avait pas eu vraiment d’autres choix que d’accepter.

Dans la voiture qui le ramenait chez lui, Noah scrutait avec attention le paysage qui défilait devant ses yeux. Ses poings s’étaient desserrés mais sa jambe droite, elle, continuait de battre le rythme. Ce mouvement, provoqué par le stress, le trahissait depuis l’enfance. Que ce soit devant un contrôle, après avoir fait une bêtise ou en attendant un casting, Noah avait toujours eu le tremblote dès qu’il sentait l’anxiété se diffuser dans son corps. Il n’attendait qu’une chose, sortir de cette voiture, respirer l’air frais et évacuer.

Après une trentaine de minutes à affronter le trafic californien, le véhicule entreprise sa manoeuvre dans la cour de la villa dont le jeune acteur était propriétaire. Le quartier était calme et ce n’était pas vraiment une surprise compte tenu du fait qu’il avait quitté les plateaux de tournage bien plus tôt que prévu. Il remercia le chauffeur sans vraiment y mettre du coeur puis, une fois que la voiture eu quitté l’allée, il monta les marches du perron deux à deux. Le calme de cette grande maison moderne l’accueillit alors bien que cela ne fut suffisant pour apaiser la fureur qui s’était accumulé en lui.

Comme d’habitude, la bâtisse semblait vide. Noah retira son tee shirt en plein milieu du hall d’entrée et le balança avec une certaine vigueur sur la rampe des escaliers. Il se dirigea dans la cuisine, ouvrit la porte du frigo et en sortit une bouteille de vin blanc. Il remplit alors un verre dans l’espoir que ce dernier lui vienne en aide. Que ce soit clair, le jeune Jefferson n’avait aucun problème avec l’alcool. Il aimait les bons vins et se prêtait volontiers à la dégustation après une longue journée de taff mais il n’était pas vraiment du genre à noyer son malheur dans l’alcool.

Portant le verre à ses lèvres, il réalisa à quel point le silence de cette maison était assourdissant. Il ferma les yeux un instant avant de quitter la cuisine pour se rendre dans le salon. Son corps semblait peser 10 tonnes, son cerveau allait exploser bref, plus grand chose ne semblait tenir la route. Il déposa son verre sur la cheminée à l’entrée du salon sur lequel était adossé un grand miroir. Il consulta rapidement son téléphone puis le déposa à côté du verre. Il observa alors son reflet dans le miroir. Son visage était marqué de fatigue, des cernes avaient fait leur apparition et sa jambe se remettait à trembler de plus belle.  

Alors, prit d’une colère fulgurante, il porta son poing dans ce reflet qu’il voulait ôter de sa vue. « Putaaaaaaaaaain ! » hurla-t-il au même instant, non pas pour signaler la douleur perçante des morceaux de verres qui lui avait mit la main en sang mais plutôt pour évacuer cette colère qu’il contenait depuis maintenant des mois. Sans aucun contrôle, il envoya valdinguer le verre de vin, son téléphone ainsi que quelques bibelots sans valeur. Sa respiration était haletante, son coeur battait la chamade et lorsqu’il réalisa l’état de sa main, sa jambe se remit à trembler.

Bloody Hell ft. @Rowan O'Hara

Pando

Bloody Hell (ft. Rowan)

Mar 16 Fév - 15:55

Franchement vivement la fin de l’hiver, les températures étaient loin d’être basses et c’était bien le cadet de mes soucis, juste, ce n’était pas la saison la plus intéressante en matière de jardinage. Clairement, on se faisait chier. Mon job avec la mairie consistait majoritairement à ramasser des feuilles, des branches, à la limite, tailler des haies et des arbres, mais clairement, il y avait plus intéressant quoi. Heureusement, je ne me cantonnais plus aux espaces verts de LA, même si j’avais clairement fait ça pour l’argent, aujourd’hui, je n’étais pas mécontent de bosser pour des particuliers. Déjà parce que ça remplissait mon emploi du temps, surtout depuis que mon contrat avec la mairie avait réduit d’heures et en plus chez les particuliers, j’étais tranquille, je bossais tout seul, je n’avais pas à me prendre la tête avec qui que ce soit.

Bon, je dis ça comme si tout le monde était des bisounours et comme si, je connaissais tout le monde. Mais loin de là, je n’avais que deux employeurs privés. Mais que ce soit Meg ou Noah, les deux me laissaient de la marge et étaient cool. Clairement, je ne m’amuserais pas à bosser pour n’importe qui. Et je crois qu’eux aussi avaient bien compris qu’il valait mieux me laisser faire mon job tranquille. Je n’étais pas un monstre, mais ouais, les restrictions, les ordres, pas un grand fan. Après bien sûr, j’étais toujours ouvert à la discussion, je bossais pour eux, je ne l’oubliais pas non plus, donc s’ils avaient des doléances particulières, j’étais prêt à écouter. Mais bon, que vouliez-vous qu’ils me demandent en hiver, si ce n’était de maintenant leur jardin en état ? *

Tout ça pour dire que j’en avais marre de cette fichue saison, mais que j’étais bien content de pouvoir passer du temps dans le jardin de l’immense villa de Noah après avoir passé des heures à râler sur le fonctionnement de la ville. Et malgré tout, je trouvais encore assez de quoi m’occuper pour ne plus voir le temps passer. Je n’étais franchement pas du genre à compter mes heures de travail. Et là, il faisait nuit depuis un moment déjà, mais à cette saison, le soleil se couchait vers cinq heures du soir tous les jours, il allait falloir attendre le mois prochain pour que les jours commencent à se rallonger. Donc non, je ne m’inquiétais pas trop qu’il fasse nuit et que je sois encore chez Noah. D’ailleurs, je savais que ce dernier n’allait pas tarder à rentrer et pour tout vous avouer, je préférai qu’il soit là quand je partais, juste par acquis de conscience.

Bref, je n’étais pas sûr de savoir l’heure qu’il était lorsque je finis de ranger mes outils dans l’abri adéquat. Etant donné que je soupçonnais Noah d’être rentré, je passais par la porte arrière de la maison, de toute façon mes affaires étaient là, je n’allais pas partir sans. J’entrais juste attend pour entendre un magnifique “putain” suivis d’un éclat de verre et d’autre objets avaient été jeté ? Ce n’était clairement pas l’attitude d’un gars énervé par sa maladresse. Alors, je n’étais pas du genre à débarquer en courant en demandant ce qu’il se passait, mais par acquis de conscience, je me dirigeais vers le salon. Noah était bien là. Sans même qu’il n’ait dit un mot, je pouvais sentir sa colère. Ca, c’était un sentiment que je connaissais bien. Je remarquai alors sa main en sang et lâchai un soupire avant d’annoncer :

- Alors, techniquement, mon expertise va aux plantes. Mais je crois pas trop me tromper en disant que ça risque de s’infecter si tu laisse ça comme ça.

Je désignais sa main blessée d’un mouvement du menton avant de faire demi-tour. Je connaissais le jardin de la villa sur les bouts des doigts, mais il y avait quelques salles que je connaissais à l’intérieur aussi. Et la salle de bain en faisait partie. Ouais, il m’était déjà arrivé de prendre des douches ici avant de rentrer et aussi de soigner quelques égratignures, avec ces mêmes produits que je pris avant de retourner dans le salon. Je posais le désinfectant et le reste sur la table et m’assit sur le canapé en attendant que Noah fasse de même. Non, je ne lui laissais pas le choix. Quoique si, il pouvait bien rester silencieux et en colère ou me dire ce qui le mettait dans un état pareil, histoire d’extérioriser autrement qu’en détruisant son mobilier.

Bloody Hell (ft. Rowan)

Mer 24 Fév - 18:27

ft. Rowan O'Hara

Bloody Hell

« Ploc ». Une première goutte de sang vint heurter le sol carrelé du living room. Les yeux de Noah étaient rivés sur sa main aussi tremblante que l’était sa jambe. Le dos de sa main arborait plusieurs égratignures et entailles que l’acteur observait silencieusement comme choqué de son propre geste. Son état était tel que dans sa tête, c’était le vide complet. Avait-il mal ? Il n’en savait rien. Que devait-il faire ? Il n’en savait rien non plus. Il était comme sonné, ébranlé par un une sorte de raisonnance assourdissante qu’il était le seul à entendre.

Sa colère avait eu le temps de bouillir, de monter en pression pendant de longues heures si bien qu’elle avait saisi la moindre faille pour exploser. Jamais Noah n’avait été dans cet état. Des états de colère, il en avait connu mais à ce point ? Jamais. Depuis quand la violence était-elle la clé ? Il n’en savait rien et ne semblait plus vraiment se reconnaître. Tout ça à cause de Milo. Pourtant il n’avait rien demandé, bien au contraire, il faisait tout pour que les choses évoluent dans le bon sens mais pour une raison jusqu’alors inconnue, il éveillait chez le jeune Jefferson quelque chose d’encore inconnu.

Noah sembla revenir à la réalité lorsque la voix de Rowan parvint jusqu’à ses oreilles. Sous le coup, il tituba légèrement, réalisant que des bouts de verre s’était glissé dans sa main. « Je… ». Il était confus. L’avait-il vu ? Qu’allait-il penser ? Préviendrait-il la presse pour se faire de l’argent sur son dos ? Où allait-il ? Des millions de questions, toutes plus incongrues les unes que les autres, traversèrent son esprit. Rapidement, il comprit que sa seule intention était de prendre les choses en main. Le jardinier s’installa sur le canapé, déposa sur la table basse de quoi désinfecter les blessures et l’invita à s’asseoir à ses côtés.

Il tenta de contrôler sa jambe tremblante pour se diriger jusqu’aux canapés, le regard dans le vague, honteux que qui que ce soit ait eu à le voir dans cet état. « Je suis désolé que tu aies assisté à ça ! » dit-il presque timidement alors qu’il était le propriétaire des lieux. Rowan travaillait pour lui depuis seulement quelques semaines, on ne peut donc pas dire qu’il le connaissait très bien mais Noah avait eu un bon feeling avec lui lors de leur rencontre (passons sur le fait qu’il l’avait évidement trouvé très charmant). « Tu t’y attendais pas à ça hein ? Être embauché comme jardinier et finir par jouer les infirmiers à domicile ? ». Noah espérait qu’un peu d’humour permette de briser la glace. « Aïe ». De manière non volontaire, sa main avait bougé et l’avait donc rappelé à l’ordre.

Bloody Hell ft. @Rowan O'Hara

Pando

Bloody Hell (ft. Rowan)

Sam 27 Fév - 23:04

Je savais que ça ne servait à rien d’imposer à Noah de venir s’asseoir à côté de moi pour le soigner. Hausser le ton ne mènerai à rien. Puis je n’oubliais pas qu’il était toujours mon patron, ce n’était pas trop à moi de lui donner des ordres. Quoique, s’il était trop récalcitrant, ce n’était pas moi qui allait me gêner pour lui remettre les pendules à l’heure. Il ne fallait pas me provoquer non plus. Mais le brun n’opposa pas de résistance. Il était sûrement aussi surpris par la scène que moi. Je ne m’attendais pas à devoir jouer les infirmière ce soir. Sinon j’aurais fait un effort sur ma tenue, haha. Non je déconne, ne vous faites pas des idées. Jamais je ne porterai une ridicule fausse robe sexy d’infirmière. De toute façon, je doute qu’on réussisse à trouver ma taille dans ce genre de vêtement.

Bref, arrêtons de tergiverser. Noah s’excusa pour son comportement, ou plus exactement que j’aie assister à la scène. Je ne voyais pas trop l’intérêt de s’excuser. Il n’avait rien fait de grave, si ce n’est se blesser lui-même et briser quelques objets. Il en faudrait plus pour me faire peur. Mais je comprenais la honte d’exposer des émotions violentes de la sorte. Je ne répondit pas à son excuse et me contentai d’examiner la main de mon patient. Il y avait quelques bouts de verres dans la plaie. Ca n’allait pas être de la tarte. Armé d’une pince à épiler désinfectée, j’écoutais d’une oreille le trait d’humour de Noah tout en enlevant un premier morceau de verre, ce qui le fit réagir.

- Essaye de ne pas bouger, ça ne va pas me faciliter la tâche.

Finalement, les autres morceaux ne furent pas aussi compliqué à enlever, je pu commencer à désinfecter la plaie et me permettre de rebondir sur ce qu’il avait dit :

- C’est sûr, je ne m’attendais pas à ça. Je vais peut-être songer à une reconversion en rentrant chez moi… Mais il va falloir que tu te mettes au jardinage, sinon j’ose pas imaginer l’état de ton jardin sans entretien.

Bien que je parlais sur le ton le plus sérieux du monde, j’était bien en train de blaguer. Il était hors de question que je change de voie alors que j’avais enfin trouvé un truc qui me plaisait. Puis je savais que je ferais un mauvais infirmier, fréquenter des patients tous les jours ? Garder son calme et les rassurer ? Non ce n’était pas mon truc.

- Tu me diras, ce serait pas un si mauvais plan pour toi. Jardiner ça aide à se calmer.

En tout cas, ça fonctionnait sur moi. Alors pourquoi pas sur les autres ? Il faut dire, c’était plus compliqué de se prendre la tête avec des fleurs qu’avec d’autres êtres humains. Pendant que je parlais, je continuais de nettoyer la plaie de Noah et finissait un pansement.

- C’est pas génial, je suis désolé, je n’ai pas trop l’habitude de soigner les autres.

Je n’osais pas lui demander ce qui l’avais mit dans un tel état. Mais à défaut de poser la question, j’étais toujours là, assis à côté de lui, sans intention de rentrer chez moi avant d’être sûr que Noah n’allait pas éclater le reste de son mobilier. Bon et le silence étant pesant je fini par lâcher :

- Me regarde pas comme ça, je vais pas partir sans être sûr que tu ne vas pas foutre le feu à ta maison sur un coup de tête. C’est un peu mon gagne-pain…

J’étais clairement en train de cacher mon inquiétude pour Noah derrière l’excuse de son jardin et de mon travail. Comme si ces dernier m’importaient plus qu’autre chose. Alors certes, j’avais besoin de ce job, mais franchement, je savais que ce n’était pas le plus important au monde non plus. Mais sachant que je connaissais peu Noah, ça me mettait mal à l’aise d’avouer que je pouvais me faire du soucis pour lui.

Bloody Hell (ft. Rowan)

Mer 24 Mar - 19:00

ft. Rowan O'Hara

Bloody Hell

Lorsque l’on est acteur, on est amené à puiser dans ses plus profondes émotions pour donner vie à un personnage et donc pour le rendre le plus vivant possible. La colère, la tristesse, la joie… la plupart des spectateurs ont en quelque sorte un aperçu intime des acteurs si tant est que ces derniers décident d’utiliser leur propre histoire pour jouer. Pour tout ça, Noah est un habitué. Là où les choses sont plus complexes, c’est lorsque ces émotions prennent le dessus dans la vie réelle et surtout, en public.

C’est en quelque sorte ce qui était en train de se passer dans l’imposante villa de Noah. Lui qui se pensait seul en avait profiter pour déverser toutes les émotions qu’il avait cumulé ces derniers mois. Seulement voilà, la scène se déroulait sans qu’il le sache devant un spectateur : son jardinier, Rowan. D’une certaine manière, Noah était chanceux d’être tombé sur lui. Plutôt que de partir en courant, voir même de s’empresser de tout raconter à la Presse, il avait pris les choses en mains pour tenter de calmer la situation et surtout de prendre soin de sa main écorchée.

« C’est plus facile à dire qu’à faire ! ». Les premiers bouts de verre furent les plus gênants.
« Je pourrais peut-être essayer… Si ça peut m’aider à me détendre… » dit-il l’air pensif. « Ou alors, peut être qu’avant de changer de voie tu pourrais au moins me former au jardinage ? ». Il plaisantait évidement sur son changement de voie mais il était plutôt sérieux concernant le fait qu’il lui apprenne 2/ 3 trucs sur son boulot.
Discuter jardinage avait au moins eu l’avantage de ne plus penser aux soins qu’était en train de finir d’appliquer Rowan. C’est seulement lorsque ce dernier fit une remarque sur la qualité de son bandage que Noah réalisa que ce dernier était terminé.

« T’es sérieux ! C’est le meilleur bandage amateur que j’ai eu de ma vie ! » dit-il d’un air faussement sérieux en levant la main. Ce que Rowan ne réalisait pas, c’était que sa présence avait été une aubaine pour l’acteur. Sans lui, impossible de savoir ce qu’il se serait passer et encore moins s’il aurait eu le courage de nettoyer tout ça comme lui l’avait fait.
« Je pense que j’ai pas mal évacuer là et si ça peut te rassurer, je vais avoir bien besoin de retrouver mon lit ce soir… Cette journée était tellement longue, je t’assure que ma blessure de guerre m’a encore plus achevé… » Il faut dire qu’avec la journée qu’il avait passé, il commençait à accuser le poids des tensions. Autant, lorsqu’il était arrivé, son corps ne demandait qu’à exploser mais à présent, il se sentait complètement lessivé.

« En tout cas, merci ! Est-ce que… j’sais pas, j’aimerais bien te remercier, du coup, est-ce que ça te dit de manger avec moi ce soir ? C’est moi qu’invite ! Je te dois bien ça… ». Sa proposition était franchement sincère et il n’avait pas vraiment envie de se retrouver seul face à son assiette ce soir.

« Enfin, je ne te mets pas le couteau sous la gorge, peut être que tu as des trucs de prévus ce soir et je comprendrais, ne t’en fais pas ! » ajout a-t-il, ne voulant pas le forcer à quoi que ce soit.

Bloody Hell ft. @Rowan O'Hara

Pando

Bloody Hell (ft. Rowan)

Mer 14 Avr - 19:20

Parfois je me dis que ma gentillesse me perdra. J’aurais très bien pu rentrer chez moi et laisser Noah se démerder avec sa main en sang. Mais non, il avait fallu que je m’en mêle. On ne peut même pas parler de conscience professionnelle. Je n’étais pas son infirmier personnel, j’étais un jardinier, qui se trouvait avoir déjà fait des bandages plus d’une fois à un poing ensanglanté. Souvent c’était le mien, pas celui d’un autre. Peut-être pour ça que j’étais resté. Je savais ce que c’était que de laisser la colère l’emporter et qu’un soutien ne faisait jamais de mal. Je savais que, dans mon cas, quand j’étais énervé, je causais beaucoup de dégâts, surtout physique. Et vu l’état du miroir de Noah, j’en avais déduis qu’il n’était pas si différent de moi.

J’affichai un sourire en coin en entendant geindre mon patient. Je faillis faire une réflexion à ce sujet, mais j’étais trop concentré pour essayer d’enlever le verre sans aggraver la blessure. Il faut croire que je ne m’étais pas trop mal débrouillé dans l’ensemble.

- Ah ouais, maintenant, tu veux me piquer mon job ? Je veux bien t’apprendre les ficelles, mais attends que j’aie mon diplôme d’infirmière avant, s’il te plait. J’ai pas envie de me retrouver à la rue.

Personne n’avait envie de se retrouver à la rue. Enfin, si, il existait certaines personnes, mais des cas particuliers qui n’étaient pas le mien, je crois que Noah pouvait bien comprendre. Encore une fois, je parlais en râlant, alors que j’étais en train de blaguer. Ca ne me dérangeait pas d’apprendre à Noah à jardiner. Je n’étais pas sûr d’être un très bon professeur, mais pourquoi pas. Je n’avais aucune envie de me reconvertir non plus. Surtout pas dans un domaine où je devrais fréquenter des gens au quotidien, encore moins des gens qui se plaignent. Le social était loin d’être mon fort, je risquais d’infliger plus de blessures que d’en soigner.

En parlant de soigner, Noah n’était pas mécontent de mon bandage et ok, il n’était pas si terrible. En même temps, l’acteur m’assurait qu’il n’allait pas récidivé, qu’il était crevé et allait se contenter d’aller dormir. Ça me semblait être un bon plan. Se reposer pour reprendre sur des bonnes bases demain. De toute façon, ouais, il avait évacué et la prochaine fois qu’il voudrait taper un miroir il verrait son bandage… Enfin, au moins pour les jours à venir. Ma tâche étant finie je m’apprêtais à me lever pour récupérer mes affaires et rentrer mais Noah me proposa de dîner avec lui :

- Hum et bien, j’ai rien de prévu, alors si tu veux. A une condition, si je reste, laisse-moi prendre une douche et me changer, parce que je ferais pas toute la soirée dans cet état.

J’avais passé la journée à bosser dehors, si j’avais lavé mes mains pour m’occuper de sa blessure, le reste de mon corps aurait bien besoin d’un coup de savon aussi. Pour ce qui était de se changer, j’avais des vêtements de rechange, toujours quand j’allais bosser, juste au cas où.

- Après c’est pour toi, t’es sûr que t’arriveras à me supporter toute la soirée ? C’est à tes risques et périls.

J’adressais un sourire à mon interlocuteur. Je crois que c’était notre plus longue conversation depuis que Noah m’avait embauché. Ou tout du moins la plus longue non-professionnelle. Quelque part, j’étais bien content qu’il me donne une excuse pour rester, ce serait l’occasion de veiller à ce qu’il ne se remette pas en colère juste après mon départ. Je sais, ce n’était pas mes affaires, mais je me sentirais tout de même coupable s’il lui arrivait quelque chose en mon absence.

Bloody Hell (ft. Rowan)

Jeu 29 Avr - 18:10

ft. Rowan O'Hara

Bloody Hell

Il faut croire que l’on se méprend souvent sur la vie que mènent les artistes. On leur attribue souvent un quotidien sulfureux, riche et entouré de tout un tas d’amis. Toutefois, si les gens décidaient d’arrêter de lire la presse à scandale et ouvraient les yeux sur la réalité, ils se rendraient compte que la plupart de ces gens là vivent une vie « normale » ou en tout cas, ils aimeraient que leur vie prenne ce chemin-là. Alors bien sûr je vous entend d’ici : « Normale avec un salaire à 6 chiffres pfff… ». Peut être bien et pourtant… c’est encore une fois la preuve que l’argent ne fait pas le bonheur. Lorsque Noah n’est pas sur les plateaux, à un événement ou dans une soirée un peu guindée, le jeune acteur reste cloitrer chez lui, souvent seul. Cela peut vous paraître vraiment bizarre mais c’est bien la vérité. Par le passé, le jeune homme avait tenté des sorties au restaurant avec des amis, de la famille, mais à chaque fois, ça tournait au vinaigre à cause des paparazzis. Du coup, c’est sa vie personnelle et sociale qui en a pâti et puis, soyons honnêtes, rares sont les amis dans le métier.

Pas surprenant dans ce cas que le jeune acteur ait sauté sur l’occasion pour proposer au jardinier de rester dîner. Cela faisait une éternité qu’il n’avait pas dîné avec quelqu’un en dehors du showbiz et il savait au plus profond de lui que ça lui ferait le plus grand bien. On ne peut pas dire que Noah considérait Rowan comme un ami, il ne le connaissait que trop peu mais il gagnait confiance en lui et c’était un événement trop rare pour passer à côté. « Une douche, un bain, un jacuzzi… je t’en prie fais toi plaisir ! Toute façon j’utilise à peine un tiers de cette baraque ! » dit-il en haussant les épaules.
Lorsqu’il avait acheté cette villa, Noah avait complètement craqué. La vue sur l’Océan, le grand jardin, les innombrables pièces… mais dans ce cadre idyllique, il ne s’y était pas vraiment imaginé seul si bien qu’aujourd’hui, il se sentait parfois perdu dans la grande bâtisse.

Il arqua un sourcil face à la remarque du jardinier. « Oh crois moi… je suis sûr que je supporte bien pire ! ». Il leva sa main bandée en gage de témoin. « Tu vois jusqu’où certains arrivent à me pousser ! ». Il sourit mais il ne put s’empêcher de repenser à cette journée affreuse qu’il venait de passer à cause de Milo. Il réalisa alors à quel point son geste était bête… Se faire mal pour un type qu’il ne pouvait pas se blairer : la belle affaire ! « La salle de bain du rez de chaussée est à côté de la chambre d’ami, tu peux pas la louper ! Ouvre les tiroirs et tu y trouveras tout le nécessaire et franchement, prends le temps que tu veux ! Pendant ce temps… je vais commander ! Pizzas ça te va ? ». Un semblant de sourire commençait à naître sur son visage face à cet instant si proche de celui d’un quotidien « normal » avec un ami.

Son jardinier pouvait-il finir par devenir un ami ? Pourquoi pas après tout mais comment pouvait-il espérer tisser des liens avec un mec dont il n’avait même pas pris la peine de réellement retenir le nom. C’était un truc qu’il détestait, comme toutes ces attitudes de types pleins au as qu’il découvrait parfois chez lui avec effroi et qu’il s’était mis en tête de combattre. Avant qu’il ne parte définitivement vers la salle de bain il fit un pas en avant, tendant sa main non égratignée. « Ah et au fait… tu peux m’appeler Noah ! ». Rowan utilisait le « tu » jusqu’à maintenant, mais il ne l’avait jamais appelé par son prénom. Sûrement car il était son patron mais Noah avait envie que les choses évoluent.

¤ ¤ ¤

Lorsque Rowan revint de la salle de bain, les pizzas (surement bien trop nombreuses pour deux personnes), étaient disposées sur la table basse du salon face à l’imposante télévision dernière génération. Noah avait sortit des bières et une bouteille de vin. Tout était installé pour vivre une soirée agréable avec un ami. Peut être la première depuis plus de deux ans.

Bloody Hell ft. @Rowan O'Hara

Pando

Bloody Hell (ft. Rowan)

Sam 1 Mai - 12:39

C’était fou comme constat, avoir une baraque aussi grand pour en investir moins de la moitié. Je pourrais râler que c’est bien un problème de riche, mais je le comprenais, sérieusement, si j’en avais les moyens j’aurais sûrement acheté une maison bien trop grande pour moi tout seul. Qui ne serait pas tenté ? Heureusement, j’étais bien sûr de ne jamais avoir à prendre une décision pareil, vu mes revenus, il était peu probable que je devienne soudainement riche, à moins de jouer au loto, et j’y jouais jamais, ni à aucun jeu d’argent alors, pour le moment, c’était mort. Mais je ne vivais pas moins bien, au contraire, j’aimais bien l’idée d’avoir un appart’ tranquille, sans attirer l’attention de qui que ce soit.

Je ne fis donc pas de réflexion sur la taille de la maison. J’étais presque persuadé que dans ce quartier la plupart des personnes étaient dans le même cas que Noah. Quoique, Meg avait une grande maison et une grande famille pour l’habiter. Avant de partir prendre une douche, je ne pu m’empêcher de m’arrêter pour réagir à la réflexion de Noah. Je laissai échapper un petit rire ironique. S’il savait…

- T’as raison, je n’oserai pas me battre avec un infirme.

Ce qui n’était pas totalement vrai. Désolé, statut de raclure oblige, je n’avais pas de ligne de conduite, j’avais déjà lever la main sur des personnes blessées, sur des femmes, au moins on ne pouvait pas me reprocher de faire des distinctions. Quoique, aujourd’hui, je ne sais pas trop ce qu’il en était. J’étais toujours capable d’avoir des excès de colère et de laisser mes poings parler pour moi, mais je crois que, sobre, j’étais plus à même de me retenir de faire des conneries. Je sais même pas pourquoi je me posais la question, alors que clairement, je n’avais pas de raison de mettre sa misère à Noah. Et si je lui avais lancé cet avertissement en premier lieu c’était simplement parce que j’étais bien sûr de ne pas être une compagnie des plus agréable pour une soirée.

Bref, je n’eus pas le temps de demander que Noah m’indiqua le chemin d’une salle de bain. Je hochai la tête pour montrer que j’avais compris, mais fit quand même l’effort de répondre :

- Ok, merci. Pizza, c’est parfait.

Vous voyez, en matière de compagnie on fait mieux. J’étais pas le plus loquace des gars, en même temps, je ne voyais pas trop ce que je pourrais dire de plus. Je n’allais pas épiloguer sur les pizzas ou sur le linge de maison. J’avais commencé à m’éloigner quand mon employeur me rappela pour me dire de l’appeler par son prénom. Je me retournai pour lui adresser un sourire sarcastique :

- Je n’avais pas l’intention de t’appeler Maître.

Ok ok, je saiis, ce n’était pas ce qu’il voulait dire. Et il n’avait pas tort de me le dire, je savais déjà son prénom, mais peut-être que j’avais évité de l’utiliser jusque là. A croire qu’il me restait encore quelques notions de politesse quelque part.

- Plus sérieusement, c’est noté. Tant que tu m’appelles Rowan en retour, ça me va.

J’imaginais mal Noah m’appeler autrement que par mon prénom. Mais c’est vrai que jusque là, nous n’avions pas eu besoin de nous poser la question. Sur ces belles paroles j’allais prendre une douche et changer de vêtement, abandonnant ma tenue de travail pour un basique tee-shirt et jeans qui j’avais dans mon sac au cas où.

A mon retour, pas besoin de crier pour savoir où était Noah, l’odeur des pizzas me guida jusque dans le salon. La table était pleine à craquer.

- Hé bah, ça a été du service rapide. Tu penses vraiment qu’on va réussir à manger tout ça ?

J’avais fortement hésiter à faire une réflexion moins sympathique sur la quantité de pizza commandées. Mais j’étais invité, il était aussi mon employeur quand même, la soirée ne faisait que commencer, alors, je faisais encore un peu attention à ce que je disais. Mais je savais très bien que dans quelques minutes j’aurais oublié ces bonnes résolutions. Sans demandé quoique ce soit, j’allais m’installer dans le canapé et pris une bière :

- T’as un décapsuleur ?

Dans une maison pareille, il devait bien avoir ça. Sinon ce n’était pas tant un problème, je pouvais décapsuler une bière avec n’importe quoi. Mais bon c’était bête de le faire s’il y avait un décapsuleur. J’avais passé l’âge de vouloir impressionner les potes de cette façon. Bon et histoire qu’on se regarde pas en train de manger en silence, je fis un effort pour lancer la conversation :

- Tu joues dans quel genre de série ?

Vu la taille de sa maison, ça devait être un truc qui fonctionnait bien. J’avais un peu de mal à me figurer quel pouvait être le salaire d’un acteur. Je me tenais aussi loin d’Hollywood que possible. Et je n’étais pas un très grand amateur de cinéma ou de série non plus. Mais ne vous inquiétez pas Elijah avait bien l’intention de changer ça, cependant passer du temps devant la TV n’était toujours pas un de mes plus grand hobby.

Bloody Hell (ft. Rowan)