Crushing on you (Tsuyeon)

Crushing on you

w/ @Tsuyu Satou
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e visage en sueur, bouteille d'eau à la main, tu prends une petite pause. Le temps devient plus chaud ces derniers temps, et le fait d'être à fond dans ton travail ne t'aide pas. Tu enlèves donc ta veste et la dépose au porte-manteau. Tu as pu faire le bonheur de deux jeune femmes aujourd'hui. Et ça te fait plaisir de voir le sourire sur le visage de tes clients, après leur avoir fait le tatouage qu'ils voulaient. C'est en partie pour ça que tu es devenue tatoueuse. Offrir une certaine liberté, une émancipation à ceux qui le souhaitent. Dans ton pays natal c'était impossible. Passant une main dans tes cheveux, tu viens faire une queue de cheval pour aérer un peu ta nuque. Ton tatouage serpent est maintenant visible, et tu es fière de le voir dans le miroir du salon. Un sourire s'étire sur tes lèvres, mais il disparaît aussitôt lorsque tu entends des voix s'élever à l'extérieur. Fronçant les sourcils, tu te permets de sortir en prévenant Myung qui s'apprête à recommencer après sa petite pause. Puis, tu referme la porte derrière toi une fois pieds posé dans la rue. Là, une scène cocasse se passe. Une jeune femme qui se prend la tête avec un homme. Et à première vue, tu vois qu'elle est chargée comme un bœuf, et que lui a l'air de se la couler douce. Les mots désobligeants qu'il prononce, ça te fait grincer des dents. Et même si la jeune a l'air de bien montrer les dents, tu ne peux t'empêcher de venir y mettre ton grain de sel. Tu as horreur des mecs macho comme ça. Qui pensent que les femmes ne sont que des boniches à faire le ménage, la vaisselle et les courses.

Doucement, tu te pose aux côtés de la jeune femme et fixe ce type qui se demande à quoi tu joues. Croisant les bras, tu le juge du regard. Le regarde presque de haut. « Tu te prends pour qui toi ? Tu vois pas qu'elle a les bras chargé comme je ne sais pas quoi ? Tu t'es pas dit qu'elle avait besoin d'aide, par hasard ? » tu soupire alors en comprenant que de toute manière, il va rien comprendre. Quoi que tu dises. Ce genre de mec tu les connais. Tu viens donc le pousser en posant une main sur son torse, de toute tes forces, assez pour qu'il se cogne contre un poteau derrière lui. Là, tu te retournes vers la demoiselle et t'attarde un peu sur son visage. Mignonne... Comment peut-on laisser une si jolie demoiselle se fatiguer ainsi ? Sans attendre, tu viens prendre quelques-unes de ses affaires pour la débarrasser et lui faire moins de poids à porter. « T'occupe pas de ce pauvre con. La solidarité féminine vaut bien mieux que lui ! » dis-tu en souriant légèrement et venant reprendre la marche, la suivant simplement. Tu as du temps devant toi, de toute manière aucun client du salon vient se faire tatouer cet après-midi. Juste des piercings. Tu prends quelques secondes pour faire un petit signe à Myung et lui dire que tu reviens bientôt. Avant de te concentrer vers cette jeune femme. « Excuse-moi, je ne me suis pas présenter. Je m'appelle Seyeon. Et toi ? » Elle pourrait aussi te prendre pour une folle, ou une personne étrange tout simplement. Vous ne vous connaissez pas, et pourtant, tu l'aides comme si c'était ton amie de toujours.

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w/ @Seyeon Go

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es chevilles tremblaient. Perchée sur ses talons, Tsuyu tenait à bout de bras sacs et cartons, sous la chaleur de Los Angeles, à suivre le président du conseil du conseil des élèves de son lycée. De sa petite taille, en règle générale, elle devait déjà faire le double des enjambées de ses amis. Mais là, la course semblait être la meilleure option. Alors elle suait, dégoulinait presque, dans sa robe, ses pieds souffrant dans ses chaussures, ses bras ankylosés par les courses. Elle commençait à atteindre sa limite. Sa condition de sportive lui avait permis de tenir quasiment toute l’après-midi, mais là, elle allait craquer. Et ce fut le cas, lorsque le président ouvrit la bouche. « Tu pourrais te dépêcher quand même ! Je dois t’attendre toutes les minutes ! Franchement, si on m’avait dit que ma secrétaire sera aussi inutile. » Ouvrant la bouche en grand, complètement sous le choc, elle hurla, posant les cartons à côté d’elle avant de le pointer du doigt, accusateur. Ses yeux brûlaient. Tsuyu craquait.

« Tu te fous de moi, j’espère ! s’exclama-t-elle. Tu m’as fait payé absolument toutes les dépenses, tu n’as même pas daigné m’aider à porter les affaires, tu fais presque deux fois ma taille (elle exagère, mais c’est pour le côté dramatique) et tu oses me dire que tu m’attends ?! T’as tête de con là, qui sait même pas comment marche les notations et pourquoi on met des heures de colle ! ET JE SUIS PAS TA PUTAIN DE SECRETAIRE ! »

Lâchant un soupire pour reprendre son souffle, elle le défia du regard, prête à lui sauter au cou s’il osait répondre quoique se soit. Et il allait le faire en plus, elle le voit. Sauf qu’une silhouette apparue à côté d’elle, attirant l’attention des deux adolescents. Tsuyu perdit définitivement son souffle cette fois. Elle était magnifique. Cheveux noirs, tailles fines, style vestimentaire qui lui allait très bien, teint de porcelaine. Alors qu’elle remettait le jeune homme à sa place, Tsuyu ne bougea pas, se disant qu’elle avait dû crier un peu trop fort pour avoir attirer l’attention de quelqu’un tel que la femme en face d’elle. Ravalant sa salive alors qu’elle se retournait dans sa direction, elle sentit une rougeur lui montait aux joues, qu’elle camoufla en se baissant la tête, la hochant doucement. « Solidarité féminine » ? Oui, elle connaissait très bien, elle venait d’une équipe de baseball féminine. Mais la manière de le dire de l’autre femme lui donna l’impression que cette expression pouvait avoir un tout autre sens. L’observant alors partir, elle la suivit, la rejoignant en abandonnant complètement le président qui ne se remettait pas de ce coup de poing féministe. Toussotant légèrement, Tsuyu lui montra le chemin, la ramenant vers le lycée, forcément. Mais elle remarqua le magasin, ou plutôt la boutique de tatouages et piercings, dans laquelle semblait travaillait sa sauveuse.

« Oh heu… Moi ? qu’elle demanda, presque idiote. T-Tsuyu. Je m’appelle Tsuyu. »

Soudainement, la situation la percuta. Elle devait être horrible ! Elle était en sueur, les joues rougies par l’effort et le soleil, malgré son chapeau. Discrètement, elle remonta l’une des bretelles de sa robe, essuya ses pommettes et tenta de se redresser malgré la douleur que lui envoyait ses orteils. C’est quoi aussi ses gens qui apparaissent toujours parfaitement bien malgré les situations totalement horribles ? La japonaise était presque sûre que Seyeon n’avait pas une goutte de sueur alors qu’elle portait des sacs plutôt chargés. Elle aurait voulu lui dire que ce n’était pas si grave, qu’elle allait les porter de nouveau, mais cela serait trop bizarre. Surtout qu’elle venait de se plaindre, alors c’était vraiment mal venu. Prenant sur elle, la petite essaya de réfléchir, formulant dix milles choses à lui dire pour tenter de combler le silence qui s’installait un tout petit peu.

« M-Merci… De m’aider et de… de vous être interposée, dit-elle enfin. Je veux dire… Il méritait de se faire remettre à sa place, mais… vous n’étiez pas forcément obligée de m’aider… enfin… Merci. »

A ce moment précis, Tsuyu aurait pu s’arrêter et se taper la tête contre un mur tellement elle avait honte. Si son frère avait été là, il lui aurait dit : « c’est tout ce que tu peux dire ? désespérante, vraiment ». Chung-Ae l’aurait sans doute encouragée. Enfin, peut-être… Ou alors elle aurait juste rigolé à la situation son amie. Enfin bref. Secouant la tête pour chasser ses idées, elle expliqua à la jeune femme qu’elle devait déposer cela au lycée qui n’était pas très loin. Et, pour continuer sur sa lancer, elle expliqua à Seyeon qu’elle venait de pousser le président du conseil des élèves de ce même lycée et qu’elle parlait actuellement à la secrétaire du conseil. Secrétaire contre son grès, certes, mais là n’était pas la question. Et toutes ses affaires étaient principalement pour un évènement. Parce que, moulin à paroles oblige, pour éviter de laisser son propre rythme cardiaque accélérer rien qu’en se disant qu’elle se trouvait peut-être à côté de la plus belle femme de la ville, elle faisait en sorte d’occuper l’air. Une qualité ça, de toujours trouver le moyen de combler le silence par du bruit. Toujours. Et beaucoup de bruit.

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w/ @Tsuyu Satou
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L

Tu es en compagnie d’une petite femme adorable. Aux premiers abords, on pourrait la définir comme une jeune fille mignonne, gentille et toute douce. Mais quand on fait face à la scène qui s’est déroulée il y a de ça quelques minutes seulement, on remarque vite que la petite jeune peut sortir les griffes et montrer les dents quand quelque chose ne lui convient pas. De quoi te faire sourire bien plus en repensant à la tête de ce mec qui s’est fait gueuler dessus et réprimander par deux femmes. Ça fait une petite anecdote à raconter lors de soirées entre amies, ça. Tsuyu. Un prénom adorable aussi. Tu avances doucement dans la rue, ton regard s’attardant un peu sur son visage plein de sueur. Tu imagines donc qu’elle a dû se coltiner tout ça depuis un moment déjà. Tu trouves ça malheureux de voir que les jeunes d’aujourd’hui n’ont pas changé de comportement. Les garçons surtout. Toujours à ne rien vouloir faire et tout laisser aux femmes. « Ne me remercie pas, c’est normal. Je n’allais pas te laisser dans cette situation… Et surtout le laisser s’en tirer comme ça. Il mériterait même qu’on lui donne des coups de pieds aux fesses ! Ou plutôt dans ses parties génitales. Ça les calme rapidement, généralement. » Si tu devais compter les coups que tu as donné aux hommes qui te voulaient du mal ou qui te manquaient de respect, tu n’aurais pas assez de doigts avec tes deux mains. Ne jamais se fier aux apparences. De l’extérieur, tu as l’air d’être inoffensive. Mais ce qu’on ne sait pas, c’est que tu as été entraîné au sport de combat avec ton père. Assez pour pouvoir tenir tête à plus fort que toi. En plus de ça, ton agilité et ta souplesse est un gros plus. Alors porter des sacs aussi, ça ne te dérange pas le moins du monde. Ça te donne une belle image que tout le monde se souviendra.

La plus jeune parle de nouveau, expliquant donc qui cet homme est, et qui elle est en plus de ça. Secrétaire du conseil des élèves ? Tu ne sais pas trop ce que c’est, mais rien qu’à l’entente de ce titre honorifique, tu as l’impression qu’il y a d’énormes responsabilités là-dedans. Tu regardes autour de toi, comprenant rapidement que le lycée n’est plus si loin maintenant. Plusieurs jeunes s’y dirigent, seuls ou en troupeaux, vous contournant sagement en voyant que vous êtes chargé comme des buffles. Au moins, eux, ils sont bien éduqués. Tu tournes ensuite à nouveau la tête vers Tsuyu, et rigole doucement. « Ne parle pas trop non plus, ça risque de te fatiguer encore plus tu sais. Puis on y est bientôt. On aura tout le temps de parler après. » Parce que oui, tu comptes bien rester avec elle encore un moment pour en apprendre plus sur elle. Mine de rien, elle t’intrigue un peu. Et ce n’est pas si souvent que ça, qu’on arrive à attirer ton attention de la sorte. Puis la voir parler comme un moulin ainsi, il est vrai que ça t’agace quelque peu. Pourtant, tu ne préfères pas être directe avec elle. Ce serait bête de s’embrouiller pour un petit détail seulement. Mais passons. Une fois les portes du lycée dépassée, tu la suis jusqu’à la fameuse salle où vous devez tout déposer. Un soupire de soulagement traverse tes lèvres, alors que tu étires doucement tes bras. Tu fouilles ensuite dans ta petite sacoche, et y sort un mouchoir en tissu, avançant lentement vers elle. Délicatement, tu éponges son front, puis ses joues en dégageant quelques mèches de ses cheveux. « Hydrate-toi, tu en auras bien besoin. On a bien mérité une petite pause, non ? »

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w/ @Seyeon Go

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suyu était ce que l’on pouvait appeler de nos jours, une jeune fille prude. A une époque pas si lointaine que cela, on disait d’elle qu’elle aurait été une jeune fille bien éduquée. Aujourd’hui, rougir à l’énoncé de parties génitales n’était plus être polie ou courtoise, mais juste ringarde. Hors, Tsuyu n’était que timide. A ce sujet, elle ne connaissait rien, étant beaucoup plus concentrée sur sa vie d’étudiante et sa situation familiale catastrophique qu’à la recherche du frisson romantiques comme beaucoup d’autres gens. Sa meilleure amie en était un bon exemple d’ailleurs. Ce n’était pas une mauvaise chose, bien au contraire. Parfois, la japonaise l’enviait, à savoir et à discuter de l’amour comme on pourrait le faire avec le beau-temps. Mais elle ne faisait rien non plus pour changer sa situation. Elle ne courait pas après les gens, ce n’était pas son truc. Elle avait des coups de cœur, comme tout le monde, qui disparaissait rapidement. Surtout lorsque sa mère lui disait qu’elle épousera un bel homme riche et jeune, à la tête d’une compagnie quelconque et qu’elle sera la fierté de ses parents. Si Haru pouvait vivre librement à l’extérieur des murs de leur maison, elle devait subir les résultantes des pressions qu’on lui avait jadis données. Elle ne voulait pas se marier et surement pas avec quelqu’un qu’elle n’aimait pas. Mais bien sûr, elle n’y croyait pas. Sa mère était trop pointilleuse et exigeante. Personne n’était à la hauteur de ses attentes.

Elles marchaient côté à côte et Tsuyu parlait, pour combler le vide. Elle était peut-être fatiguée, mais discuter de l’ennuyer pas. Elle aimait parler lorsqu’elle se sentait bien, ou alors qu’elle voulait en apprendre un peu plus. Ce n’était pas tous les jours que l’on rencontrait une aussi jolie personne dans la rue. La Satou n’allait pas non plus mentir, Los Angeles était rempli d’individu tous plus beaux les uns que les autres. Mais elle ne leur accordait que très peu d’attention. Non, en fait, elle leur donnait l’attention qu’eux lui témoignaient en retour. Seulement, elle était petite, on la repérait que très peu souvent. Sauf, évidemment, lorsqu’elle faisait beaucoup de bruit. Pourtant à la remarque de la jeune fille qui l’accompagnait, elle ferma sa bouche, devenant pivoine en se rendant compte qu’elle avait dû la déranger avec ses bavardages. On lui avait toujours dit que c’était une qualité de ne jamais être à cours de sujets de conversations. Lorsque ses parents invitaient des gens, elle arrivait toujours à bien s’inscrire dans les conversations. La Tsuyu cultivée et ouverte, qui arrivait autant à tenir une conversation mondaine autour d’un repas gastronomique qu’à rire d’une blague idiote et déplacée avec ses amis dans les couloirs du lycée. Mais voilà, cela ne semblait pas plaire à Seyeon, alors, elle se tut, n’osant plus parler de tout le reste du trajet.

Une fois arrivées au lycée, Tsuyu guida Seyeon avec elle jusqu’à la salle du conseil des élèves. Evidemment, il n’y avait personne. En même temps, l’une des membres faisait partie du club de débat, un autre se préparait au « décamathon » ; une compétition de maths inter-lycée de la région et le dernier devait être sur le terrain de sport pour le match à venir. Soupirant doucement, Tsuyu se dit qu’elle allait devoir ranger tout cela toute seule, ne pouvant désormais plus compter sur l’aide du président. D’ailleurs, même s’il avait été là, il serait partie une fois les courses déposées, tout simplement parce « sa journée était terminée ». Elle se faisait complètement exploitée. Et ce n’était pas faute d’avoir essayé de partir. Seulement pour cela, il fallait qu’elle « se trouve un suppléant qui accepterait de vivre le même enfer que toi ». Et personne n’était assez fou pour le faire, évidemment. Elle aussi, elle avait une vie sociale. Elle voulait sortir et profiter de ses après-midi au beau soleil de la ville des anges. Mais non, elle devait assister à des réunions où elle n’avait pas la parole, elle devait tenir les rapports de chacune des interventions et participer bénévolement à l’organisation de choses qu’elle n’appréciait pas toujours particulièrement. Soudainement, une texture douce effleura ses joues. Regardant alors Seyeon qui lui essuyait tranquillement le visage, elle se mit à rougir, clignant des yeux en essayant de comprendre ce qu’il se passait.

« Oh oui ! D’accord ! Boire de l’eau… C’est bien boire de l’eau… Je vais nous chercher des bouteilles d’eau ! »

Quittant alors l’emprise de l’adulte, elle récupéra deux thermos vides de la salle du conseil, avant de sortir dans le couloir. Elle chercha un instant une fontaine à eau, avant d’en trouver une et de commencer à remplir les bouteilles. On était au lycée, il fallait faire avec les moyens du bord. Une fois les deux gourdes remplies, elle revint dans la salle, donnant celle qui semblait la plus fraiche à Seyeon, avant d’aller s’asseoir sur l’une des chaises. Avant même de boire dans la bouteille, elle glissa la surface humide sur son front et ses joues, soupirant de bien être. Cela faisait du bien. Puis, elle but, ne s’étant pas rendu compte d’à quel point elle avait soif. En même temps, passer son après-midi à se balader en étant traitée comme un buffle, son corps avait souffert plus que de raison. Puis, elle se pencha, détacha la lanière de ses talons, pour les retirer avec précaution. Cela ne l’empêcha pas de lâcher des petits « ow ow ow ow » à chaque fois qu’elle glissait les bords contre sa peau. Remuant des chevilles tout doucement, elle observa quelques rougeurs autour de ses doigts de pieds et derrière son talon. Heureusement, elle avait toujours des pansements dans son sac, accro à ce type de chaussures. Bref. Elle se laissa un peu aller dans le siège, reprenant un peu ses esprits malgré la chaleur.

« Désolée, mais il fallait absolument que je les retire, sinon, j’aurais perdu mes doigts de pied ! »

Petite pointe d’humour, comme on les aime.

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w/ @Tsuyu Satou
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U

n silence s'en suit après tes paroles prononcées. Tu aurais pu être délicate, mais tu n'as pas pris le temps de réfléchir longtemps. Tu te sens un peu bête, surtout que ça se voit que Tsuyu est du genre à aimer parler aux gens, pour faire passer le temps mais pour faire connaissance aussi. Il est vrai que tu es plus silencieuse, plus discrète. Tu devrais essayer de plus t'ouvrir aux autres, mais c'est parfois compliqué. Tu ne saurais pas quoi lancer comme sujet de conversation, mis à part ta passion pour les tatouages et la musique. Ta vie personnelle n'est pas intéressante, pas très fun surtout. Tu passes une main sur ta nuque une fois que tu a pu déposer les sacs dans la bonne pièce. Tu commences déjà par essuyer doucement la sueur accumulée sur le visage de la belle jeune fille, tout en lui indiquant de s'hydrater. Elle doit avoir la bouche sèche, et son corps doit réclamer fort d'être désaltéré. Tu la vois rougir et tu souris simplement avant d'hocher la tête à ses dires. Et tout en l'attendant, tu regardes un peu autour de toi, avance doucement tout en laissant glisser une main sur les tables de présentes. Avant de t'arrêter devant le grand tableau blanc, des feutres disponibles qui n'attendent que d'être utilisé. Tu te permets donc d'en prendre un, et venir dessiner ce qui te viens en premier par la tête : la tête de Tsuyu. Tu ne fais pas les détails évidemment, mais tes tracés sont précis, de sorte à ce que le rendu soit parfait. Tu n'as pas pu exploiter ton talent en dessin quand tu étais en Corée du Nord, alors tu te lances à chaque fois que tu en as la possibilité ici, dans la cité des anges. Tu aurais pu continuer tes dessins, mais la plus jeune revient après que tu es pu finir de dessiner la tête de Pikachu a côté de celle de Tsuyu. Tu te retournes alors doucement, et pose le feutre sur la table. « Désolée. » que tu dis avant d'attraper la gourde qu'elle te tend, tout en t'asseyant sur une chaise, face à elle. Sa façon de poser sa gourde contre son visage te fait sourire doucement, puis tu l'observe boire de grandes gorgées d'eau. Tu fais ensuite de même, en buvant seulement deux gorgées. Car la vision que t'offre Tsuyu par la suite ne te fait pas rêver. Ses pieds sont endoloris, sûrement dû aux longues heures de marche dans la ville. Tu te mordille la lèvre et sans attendre, viens sortir une petite boîte de pansement de ton sac en plus d'une crème spécifique.

« Perdre des doigts de pieds, quand même pas j'espère ! » dis-tu doucement, en la regardant d'un air amusé pour la suivre dans sa petite blague. Et tout en te penchant, tu viens glisser tes doigts autour de sa cheville pour la relever et inspecter les rougeurs qui s'y trouvent. Si tu recroisait ce type, tu lui ferais porter des chaussures à talons pendant une semaine pour qu'il sache à quel point c'est horrible et douloureux. Étant donné que c'est un homme, il va sûrement te supplier après deux minutes. Les hommes faibles, toujours à pleurnicher pour des égratignures. Tu en as horreur. Et c'est bien pour ça que tu préfères la gente féminine. Les femmes, elles ont tout pour plaire outre leurs physiques. Le courage, l'intelligence, l'empathie. Bref... Tout. Enfin, ça dépend desquelles. Parce qu'il faut avouer que tu en as rencontré des pétasses dans ta vie. « La prochaine fois qu'il voudra de ton aide, laisse-le en plan. Il n'a même pas honte de t'exploiter ainsi... » Tu dis, tout en venant appliquer de la crème au niveau de ses doigts de pieds. Tu y vas doucement, pour éviter de lui faire mal. Tu restes concentré, et laisse enfin tes doigts parcourir le talon de la demoiselle. Tu prends le temps de ne pas oublier la moindre parcelle de peau, puis fait de même avec l'autre pieds en te décalant de quelques centimètres. Tu la regarde de temps en temps pour voir si tout va bien, avant de lui laisser les pieds de libre une fois terminé, une fois que les pansements ont été bien posé. « Et voilà ! Normalement ça passera en quelques heures. Mais il faudra éviter de porter des chaussures à talons, le temps que ça se soigne. Tu as des baskets ou autre chaussures sur toi ? » Tu l'imagines mal rentrer chez elle ainsi. Même s'il y a les pansements, ça risque de frotter quelque peu. Autant prévenir que guérir cette fois. Tu te relèves alors, puis observe les sandales plates que tu portes à tes pieds. Avant de te décider à les enlever pour les attacher à ceux de la plus jeune. Vous avez l'air de faire la même pointure, alors tant mieux. « Tu seras mieux ainsi. Et... Tu as encore des choses à faire au lycée, ou pas ? Je n'aimerais pas déranger plus longtemps. Si non, te raccompagner ? »

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w/ @Seyeon Go

A

peine rentrer dans la salle de nouveau, ses yeux se posèrent sur les dessins sur le tableau. Rapidement, Tsuyu comprit que la coupable était Seyeon, qui tenait encore le feutre dans sa main. C’était plutôt évident. La jeune fille lui sourit, secouant la main en lui disant que ce n’était rien. Bien au contraire, cela permettra peut-être de rendre cet endroit plus accueillant et moins salle de travail à temps plein pour lycéens surexploités. En plus, c’était plutôt pas mal, et Tsuyu aimait bien les dessins comme ça. Elle était sûre que cela ne plaira pas à tout le monde – la personne visée étant évidemment le président – mais le reste du groupe allait très fortement apprécier. S’essayant sur une chaine, après avoir donné de l’eau à celle qui l’avait bien aidé, elle se permit de retirer ses chaussures, plaisantant sur l’état de ses orteils pour faire la blague. Alors, évidement, cela la surprend lorsque Seyeon sort de nulle part (selon elle) des pansements et de la crème, la faisant rougir lorsqu’elle la voit s’occuper si gentiment de ses pieds. C’est vrai qu’ils ont bien travaillé et on supportait beaucoup de choses, mais ce n’était pas une raison pour qu’elle y prête autant d’attention. Il ne lui suffira que d’appeler son chauffeur pour qu’il vienne la chercher devant le lycée. Elle ne l’utilisait que très rarement, seulement en cas d’urgence comme celui-ci ou alors lorsqu’elle devait se déplacer dans la ville. Autrement, elle pouvait très bien tout faire par elle-même. A la grande souffrance de sa mère qui voulait que sa fille chérie soit une princesse sur tous les aspects. Ce que, il suffisait de regarder, Tsuyu n’était pas.

« A vrai dire, je ne peux pas trop faire ça, dit-elle en remettant une de ses mèches de cheveux derrière l’oreille, gênée. S’il parle de moi en mal à l’administration, cela peut être marqué dans mon dossier. »

Et dieu savait à quel point elle devait être excellente. Même si elle ne savait pas vraiment ce qu’elle allait faire de sa vie – même si sa mère avait déjà planifié son plan de vie à sa naissance – elle ne voulait pas de tâche dans les archives scolaires qu’elle traînera toute sa vie. Certaines de ses amies avaient eu des avertissements, voir des heures de colles, mais jamais Tsuyu n’avait fini ainsi. Oh, on l’avait plus d’une fois grondé pour être maladroite, sans que cela n’aille plus loin. Et elle espérait sincèrement que cela restera ainsi. Aujourd’hui, même s’il avait dépassé les bornes et qu’elle avait craqué, elle savait qu’elle n’avait pas vraiment droit à une deuxième chance. Si elle racontait cela à son frère, il rigolerait en lui disant que l’école ce n’est pas tout dans la vie. Pour elle si, pour le moment. Ça et le baseball. Elle aimerait bien en faire sa carrière. Mais sa  famille freinait déjà toutes ses ambitions. De quoi lui donner envie de partir et vite.

Une fois son pied réparé, elle le souleva légèrement pour voir le travail, impressionnée de n’avoir ressentit quasiment aucune douleur alors que Seyeon avait dû toucher ses peaux rougies par le frottement. Cela lui fit un petit quelque chose dans son cœur, alors qu’elle l’observait faire, souriant en hochant la tête à ses recommandations. Pour tout avouer, elle en avait dans son propre sac, qui se trouvait dans cette même pièce et qui devait traîner non loin des cartons qu’elles avaient déposé. Mais avait-elle le cœur à lui dire tout cela ? Non. Tsuyu n’allait pas lui dire pour son chauffeur, ni pour les pansements, parce qu’elle la trouvait beaucoup trop gentille et qu’elle ne voulait pas lui projeter une image d’elle qui était fausse. La Satou n’aimait pas être conduite partout, savant pertinemment que la plupart de ses déplacements étaient remonté à son père. Elle n’aimait pas avoir ce sac hors-de-prix dont sa mère l’affublait toujours pour aller avec ses talons. La seule chose qu’elle aimait été bien ses chaussures, seuls attraits un peu féminin qu’elle gardait pour elle. A sa question sur les baskets, elle secoua la tête. Jamais il ne lui était venu à l’idée de se déplacer ainsi. Et d’ailleurs, elle n’aimait pas cela. Son point d’équilibre était perturbé lorsqu’elle se déplacer en chaussures plates. Les seuls moments où elle s’en sortait étaient lorsqu’elle jouait au baseball ou quand elle se déplaçait nu-pieds chez elle. Autrement, elle avait vraiment dû mal à les supporter. Alors, lorsque Seyeon lui proposa ses chaussures à sa place, elle tenta de s’y opposer.

« C’est gentil, mais vous n’avez pas à faire ça vous savez ! Je peux très bien rentrer avec, ne vous inquiétez pas ! En plus, vous n’aurez plus de chaussures et vous devez travailler, non ? Vraiment, ne vous inquiétez pas pour moi, je n’habite pas loin d’ici ! »

Ses doigts allèrent retirer les sandales, faisant un sourire qu’elle voulait gentil, sans vouloir la gêner. Son attention était louable, mais Tsuyu ne pouvait pas accepter. D’autres auraient sans aucune doute profiter de la situation et utiliser la gentillesse de Seyeon pour la mener par le bout du nez encore un peu plus longtemps, mais la petite grenouille n’était pas comme cela. Elle réussit à faire détacher les lanières, récupérant ses talons tout en lui redonnant ses chaussures. Elle était décidée : elle n’allait pas profiter de ses chaussures ainsi. Même si son cœur tambourinait comme un fou dans sa poitrine et qu’elle avait l’impression d’être hypocrite avec elle.

« V-Vous ne dérangez pas, vous m’avez aidée et… Oui, j’ai encore dû mais ne vous inquiétez pas, vraiment. Je peux tout faire ! » qu’elle s’amusa alors en levant l’un de ses bras, contractant un muscle invisible.

En plus, il faisait chaud et elle avait dû prendre beaucoup de temps à l’adulte. Tsuyu connaissait la vie d’adultes, en ayant un avant-goût un peu trop salé à son goût. Ne plus voir son frère autant qu’elle le veut, voir sa meilleure amie lui faire des cachoteries – elle le sentait, sans pour autant pouvoir mettre la main sur la situation –, devoir assumer beaucoup de responsabilité et j’en passe. Mais, malgré sa petite carrure, elle avait les épaules pour ça. Elle allait assumer. Là où elle n’était pas sûre de pouvoir tenir le coup sous les yeux de Seyeon.

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w/ @Satou Tsuyu
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T

u comprends parfaitement dans quelle situation elle se trouve. Impossible de dire quoi que ce soit, sinon, elle risque de se retrouver dans de beaux draps. Tu ne peux donc pas la forcer à aller se plaindre de ce type qui la traite mal, ou bien faire autre chose qui pourrait mal se passer. Bien que toi, tu sais que tu n’aurais pas hésiter à le faire. Quoique… Tu aurais fait pire. La vengeance est un plat qui se mange froid après tout. Tout ce que tu peux faire, c’est de jeter un sort à ce jeune homme, pour qu’il puisse stopper ces âneries et ne pas rester dans son monde où la femme n’est qu’une esclave, qu’un objet. Tu remets donc doucement en place tes cheveux après avoir proposé une nouvelle fois ton aide. Tes chaussures plates, qui ne semble pas faire l’unanimité. De toute manière tu ne vois pas trop quoi faire de plus. Et tu n’as pas envie de te montrer lourde, au point qu’elle te trouve trop louche. Mais tu es ainsi. Quand une personne t’intéresse, tu ne la lâches pas juste qu’à être satisfaite. Normalement, cela concerne un sujet d’ordre sexuel. Lesdites personnes qui t’intéressent sont souvent, voire quasiment que des femmes. Des femmes qui finissent dans ton lit la plupart du temps, même des femmes qui se pensaient hétéro jusque-là. Cependant, cette jeune Tsuyu est différente. L’envie de la prendre tout de suite est présente, certes. Elle qui a de jolies courbes, un joli visage. Un caractère à croquer. Pourtant quelque chose te retient d’aller trop vite, au risque de t’en mordre les doigts. Puis, si tu réfléchis, tu ne dirais pas non à jouer un peu avec elle. Passer du temps avec elle, la rendre folle de toi sans que tu ne forces les choses. Tu souris alors tendrement quand elle refuse donc tes sandales, et ton envie de la raccompagner. Tu n’en es aucunement vexée, loin de là, bien que tu aurais voulu qu’elle soit d’accord. Mais soit. Ça ne rendra que la situation plus intéressante encore. « Comme tu veux. Je ne t’oblige en rien. Par contre… Ça m’embête quand même que tu continues de travailler en cette chaleur. Tu en as déjà fait beaucoup, je me trompe ? » tu n’attends pas spécialement de réponse, et revient ranger tes affaires dans ton sac. Tu remets ensuite tes sandales, attache correctement les bitoniaux, puis t’approche de la plus jeune. Tu glisses une main sur sa joue encore légèrement humide, puis attrape l’une de ses mèches. « Je t’emmène avec moi te rafraîchir d’une manière bien plus agréable. Ou plutôt, je te kidnappe. » Et à ces mots, tu viens glisser une main sous ses cuisses, tandis que ton bras de libre la retient par le dos. Tu la soulèves dans tes bras, elle qui est légère comme une plume. Ça ne se remarque peut-être pas, mais tu as quand même des muscles. Pas au point que ce soit très visible, mais assez après avoir eu plusieurs entraînements au combat dans ton pays natal qu’est la Corée du Nord. Mais passons. Tu te permets de prendre la direction de la sortie du lycée, le sourire aux lèvres, évitant quand même les couloirs bondés de monde. Tu n’aimerais pas attiser de mauvaises rumeurs à peine votre première rencontre. Tu tiens bien Tsuyu contre toi, jusqu’à ce que tes pas te stoppent sur le bord de la plage. Le soleil est toujours au rendez-vous après ces quelques minutes de marche, et la plupart des habitants et touristes ont l’air d’avoir eu la même idée que toi : piquer une tête dans la mer. « J’imagine que tu n’as pas de maillot sur toi. » Là, un autre problème se pose. Problème qui sera pourtant vite régler avec toi.

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w/ @Go Seyeon

C

’est vrai que la chaleur était asphyxiante. Coincée dans sa robe à jupe courte et à carreaux, Tsuyu se sentait transpirant de partout.  Pas vraiment la meilleure première impression à donner. Pourtant, elle n’y était pour rien, alors elle n’allait pas se morfondre pour si peu. Elle était aussi une sportive, alors la sueur ne l’effrayait que très peu. Ses pieds se reposèrent alors elle les faisait légèrement jouer dans le vide, frissonnant imperceptiblement lorsque l’air qu’elle brassait effleurer sa peau rougie. La Californie était connue pour sa chaleur parfois extrême est lourde. Mais elle avait aussi connu cela au Japon. Et même, cela faisait longtemps qu’elle habitait la ville. Alors, elle devrait avoir l’habitude. Sauf que, pas vraiment. Le corps humain à plusieurs résistances. Mais le sien restait celui d’une adolescente en pleine croissance, qui connaissait à peine les hormones et qui tentait vainement de les encaisser comme une adulte. Buvant de nouveau un peu d’eau, la japonaise secoua la tête, souriant pourtant.

« Je pense que je vais arrêter pour aujourd’hui, concéda-t-elle. De toute manière, je ne pense pas que le prédisent du conseil va venir après ce que vous lui avez dit ! Je n’aurais qu’à faire l’inventaire demain ! »

Alors qu’elle parlait, Seyeon se baladait pour récupérer ses affaires et remettre ses chaussures. Tsuyu songea à la même chose, remettant alors ses talons en deux coups de mains, attrapant son sac à main dans le même mouvement. Seulement, son visage se réchauffa de nouveau alors que la plus vieille se rapprochait d’elle. Sa joue brûlait sous son touché. Son souffle se coupa un instant. Pourquoi cette si belle femme venait lui parlait ainsi, venait la toucher ainsi ? Elle, Tsuyu Satou, qui n’avait pas un visage si particulier, qui parlait beaucoup et était une vraie petite pile sur patte ? Elle n’avait pas le visage de son frère, qui avait beaucoup plus récupérer du côté de sa mère que de leur père. Tandis que Tsuyu était presque la copie conforme de sa mère. Les deux n’ayant pas la même mère, il était difficile pour des yeux étrangers de voir qu’ils étaient de la même famille. Mais c’était bien le cas. Et Tsuyu n’avait rien d’Haru. Pas de nez droit, pas d’yeux en forme harmonieuse. Elle était juste elle. Petite et mignonne. Alors que Seyeon était réellement belle. Elle tenta alors de répondre à ce que lui disait l’adulte avant de s’exclamer en se sentant soulever. Aussitôt, par réflexe et par peur, elle entoura le cou de la jeune femme, s’agrippant pour éviter de tomber. Son visage était cramoisi. D’ordinaire, elle aurait frappé n’importe quel garçon qui aurait osé approcher ses mains d’elle. Mais là, elle fondait complètement, beaucoup trop éprise par les yeux de félins de sa compagne. La Satou paniquait complètement. C’était bien la première fois qu’elle terminait dans cette situation. Et bizarrement, cela ne lui déplaisait pas tant que cela.

Plusieurs minutes de marche plus tard, elles arrivèrent finalement à leur destination et Tsuyu comprit le but de Seyeon. Observant la mer alors qu’elle reposait pied dans le sable, une douce sensation ronfla dans son corps. La plus jeune aimait beaucoup la mer et la plage, venant souvent s’isoler sur l’un des bancs de la jeter avec son petit chien pour se relaxer loin de la maison et de l’emprise familiale. Cela l’empêchait de devenir folle. Finalement, peut-être que ses pieds auront le temps de se soigner avant qu’elle ne rentre. Doucement, elle se pencha en avant, appuyant sur le bas de sa robe pour qu’elle ne se révèle pas trop, détachant de nouveau ses talons de ses pieds. Les orteils dans le sable, elle soupira doucement, avant de regarder Seyeon à côté d’elle qui semblait avoir une idée derrière la tête. Le rouge n’avait pas quitté les joues de la lycéenne qui se mordilla la lèvre en comprenant le sous entendu. Evidemment, elle secoua la tête.

« Evidemment que non… Je ne pensais pas aller à la plage aujourd’hui… »

Néanmoins, elle avait très envie d’aller se rafraichir dans l’eau. Elle ne mourait d’envie même. Alors, après une petite hésitation, qui la fit gigoter, elle soupira. Très bien. Aujourd’hui avait un jour de première fois pour elle. Comme beaucoup d’autres jours d’ailleurs. Alors pourquoi pas aller se baigner en sous-vêtement en pleine après-midi avec une parfaite inconnue ? Regroupant tout son courage, la plus jeune commença à déboutonner sa robe, habituer de la technique, elle qui ne portait que cela. Après quelques secondes, elle la fit baisser, libérant ainsi son corps, dévoilant ses sous-vêtements par la même occasion. Pas de topless néanmoins, elle avait une certaine pudeur enfantine. Sa poitrine retenue par un soutien-gorge blanc acheté par sa mère pour faire d’elle « une vraie femme » (comprenez par là qu’il est plutôt révélant de la courbe ronde) et son intimité protégé par une culotte de la même couleur et texture – parce qu’une femme doit toujours avoir des sous-vêtements complémentaires d’après sa mère -, Tsuyu fit glisser sa robe le long de ses jambes avant de se redresser. Timidement, elle couvrit sa poitrine, fuyant quelque peu le regard de Seyeon.

« On va se baigner du coup ? » qu’elle demanda en cherchant à briser l’atmosphère qui s’était installé par son geste.

Cachant son sac à main sous sa robe, elle n’attendit pas longtemps avant de s’avancer vers l’océan. Elle essaya d’agir comme s’il s’agissait d’un maillot de bain deux pièces, tout en sachant pertinemment que ce n’en était pas un. Elle savait comment les gens – et particulièrement les hommes – regardaient de prêt les corps féminins. Heureusement, elle n’avait pas à se plaindre. Le sport avait fait d’elle une enveloppe plutôt normale. Un ventre plat, des hanches finement dessinées pour remonter sur une taille délicate. Elle avait le dos musclé et des jambes de coureuses. Elle n’allait pas se plaindre. Mais tout de même, lorsqu’elle arriva dans l’eau, elle fut satisfaite de se dire que maintenant, personne ne pouvait la voir. Enfin… Sauf si on se tenait prêt d’elle, évidemment.

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w/ @Satou Tsuyu
Ootd

T

u es bien contente de voir que Tsuyu a fini par céder, à te suivre dans tes palpitantes aventures. Enfin, tu la portes, alors elle n’avait pas tellement de choix de te suivre. Tu as jeté ton dévolu sur cette demoiselle, tu ne comptes pas partir aussi rapidement. Tu aimerais la connaître, et passer un petit moment sympathique. Quoi de mieux que la plage pour se détendre complètement ? Voir la mer s’étendre à des kilomètres, entendre les mouettes piailler et voler dans le ciel. Tu es ici depuis un petit moment déjà, et pourtant, tu ne t’y feras pas. La vie en Corée du Nord, c’était totalement différent. Tu n’avais jamais vu la mer avant de déménager ici, à Los Angeles. Tout simplement parce que tes parents n’avaient pas les moyens pour partir en vacances. Tu leur avais fait la promesse que vous pourriez mettre les pieds dans l’eau salée ensemble, après avoir fuit le pays natal. Mais cette promesse s’est brisée lorsqu’ils ont été exécutés. A cette pensée, tu perds un peu ton sourire, mais le reprend immédiatement une fois que vous arrivez à bon port. La déposant délicatement, tu rigoles alors. « Evidemment. Il y a néanmoins une solut- » …ion. Trop rapide pour toi. Elle enlève déjà sa robe, sous ton regard perçant. Tu la pensais plus timide que ça, plus pudique aussi. Il faut croire que tu t’es trompé. Alors tu essaies de te retenir un peu, n’ayant pas non plus envie de lui faire peur. Parce que bon… Se faire reluquer par une inconnue, ça ne doit pas être simple. Tu vérifies un peu que personne ne puisse la mater, sait-on jamais avec les cochons d’hommes qui traînent un peu partout en ville, puis enfin, tu fais de même en enlevant tes propres habits pour finir en sous-vêtements. De la belle dentelle qui va devoir prendre l’eau. Ce n’est pas ta première fois heureusement. Tu es donc bien moins gênée. Affaires posées sur un coin de sable, tu te rapproches de la plus jeune et hoche la tête. « On peut y aller, oui ! » Pour éviter de la faire se sentir mal à l’aise, tu prends le soin de ne pas regarder son corps, bien que ça te démange un peu sans mentir. Être à côté de belles femmes ne te laisse jamais indifférente. Prenant sur toi, tu la suis tout doucement, posant déjà un petit pied au bord de l’eau pour tester la température. Au contraire de tout les autres, tu es frileuse et il te faut un petit temps d’adaptation pour pouvoir mettre complètement ton corps à l’eau. En tout cas, une fois fait, tu te rapproches de nouveau de Tsuyu et sourit plus tendrement, yeux malicieux se posant sur son joli visage. « Je ne pensais pas avoir à faire avec une aussi magnifique femme… En plus d’être mignonne, tu es vraiment belle. Tu en as conscience ? » Avec douceur, tu glisses tes doigts dans ses cheveux, et lui fait un petit clin d’œil. Avant de te lancer, plongeant dans l’eau pour aller faire quelques longueurs. Tout en tournant un peu autour de la Satou. Ton petit spectacle peut enfin commencer.  

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w/ @Go Seyeon

O

n pouvait dire que cela faisait vraiment du bien. La fraîcheur de l’eau nettoyait la sueur qu’elle avait sur le corps, résultat de son après-midi de marche sous le soleil de la côte. Les reflets sur l’étendue bleu ravissaient Tsuyu alors qu’elle enfonçait son corps dans la masse liquide. Elle dit néanmoins attention à ses cheveux, tentant de les garder le plus possible hors de l’eau. Pas pour un côté esthétique, mais elle était sûre que si elle rentrait avec mouillée, sa mère le remarquait et lui demanderait immédiatement ce qu’elle avait fait de sa journée. Ainsi, la jeune fille fit quelques longueurs avant de s’arrêter, se rappelant qu’elle était accompagnée. Tournant les yeux vers la berge, elle aperçut Seyeon tremper ses pieds, avançant bien plus lentement qu’elle. Était-elle frileuse ? Cela fit sourire la plus jeune qui trouvait cette réaction adorable de la part de la plus vieille. Les eaux du Pacifique, surtout ici, n'étaient pas particulièrement froides. Mais la différence avec l’extérieur se faisait tout de même sentir. C’est bien pour cela que Tsuyu avait soupiré en rentrant dedans, se sentant revivre, alors que les morsures du soleil n’avaient plus d'emprise sur sa peau. Elle attendit alors de la voir se rapprocher, ne pouvant pas aller très loin de toute façon, si elle voulait toujours avoir pied.

Un sourire se dessina sur ses lèvres en la voyant enfin arriver vers elle. C’était toujours mieux d’être accompagnée lorsqu’on allait se baigner. On pouvait discuter et s’amuser, passer du temps ensemble en apprenant à se connaître. Et comme Seyeon était presque une parfaite inconnue pour Tsuyu, cela n’était que plus symbolique encore. Pourtant, elle ne put s’empêcher de rougir en sentant ses doigts glisser sur son visage. Pourquoi était-elle aussi gentille avec lui ? Donner des compliments tels que ceux-là, c’était normal ? Non, Tsuyu vivait à Los Angeles depuis assez longtemps pour savoir que cela n’avait aucun rapport. Était-ce… du flirt ? Clignant plusieurs des yeux en la voyant soudainement nager autour d’elle, la brunette se rendait compte soudainement que toutes ses petites paroles n’étaient pas aussi innocentes que cela. Par d’autres - entendez par ici, par les hommes - elle n’aurait pas autant réagi, les regardant de travers en grimaçant. Parce que, même si elle appréciait la gente masculine, lorsqu’ils essayaient de la draguer, elle n’y comprenait rien et trouvait cela particulièrement déplacé. Hors, ici, aujourd’hui, alors qu’elle avait bien compris que Seyeon ne lésinait pas pour déployer ses charmes, elle n’en était pas dérangée. Au contraire… Elle était flattée.

« Heu je… Non, pas vraiment. Enfin je… On dit que je suis mignonne, mais belle… C’est la première fois qu’on me le dit. » avoua-t-elle, le rouge se répandant sur ses pommettes.

Elle se sentait brûler. Alors, sortant ses mains froides de l’eau, elle les posa sur son visage, tentant de cacher l'inflammation qui se répandait. Son cœur tambourinait dans ses oreilles. Elle n’avait ressenti cela qu’une seule fois : lorsque Chung-Ae l’avait embrassé pendant un certain match de baseball. Mais il y avait eu un mélange de surprise et de peur, ainsi que de gêne. Ici, elle ne savait pas comment le décrire. C’était si chaud. Elle n’avait jamais expérimenté l’amour, l’attirance, le désir. Sa vie s’était cantonnée à faire du sport et étudier. Elle s’était construite en opposition à sa mère, qui voulait absolument qu’elle trouve l’homme de sa vie, son futur époux, qu’elle puisse lui offrir des petits-enfants et une lignée digne. Evidemment, elle ne mettait pas du tout ses attentes là sur l’aînée de la famille, qui n’était pas son enfant et qui, en plus, avait des « tendances homosexuelles » qui la fatiguaient. Tsuyu était au courant des attirances de son frère et elle s’en moquait bien. Mais pour elle, c'était une autre paire de manches. Et si, finalement, elle aimait les filles ?

Sans réfléchir, elle plongea sous l’eau. Sa tête était en ébullition, elle devait faire le tri. Ses doigts bloquaient son nez, alors qu’elle fermait les yeux, ne voulant pas avoir de sel dedans. Au diable ses cheveux qu’elle devra laver ce soir, pour le moment, elle était en train de paniquer. Elle avait besoin de se remettre les idées en place. C’était tellement nouveau ; elle ne savait pas ce qu’elle devait faire. Devait-elle la laisser continuer, pour voir où elle-même pouvait tenir les avances ? Ou alors devait-elle tout de suite lui dire d’arrêter ? D’un côté, elle aimait bien, et elle était curieuse, voulant savoir tout ce qu’il y avait à savoir. Mais c’était aussi égoïste. Si, en fin de compte, elle n’aimait pas les filles et elle blessait Seyeon par sa curiosité ? Un sentiment de tristesse se répandit en même temps que le froid dans son corps. Elle ne voulait pas lui faire de mal. Ainsi, la lumière se fit : il fallait qu’elle attende un peu. Voir si elle était prête ou non à prendre une décision. Elle ne pouvait pas aller trop vite de toute façon. Pas sur ce plan-là en tout cas.

Remontant à la surface, Tsuyu prit une bouffée d’air avant de soupirer, rabattant ses cheveux en arrière pour éviter de les avoir sur le visage. Puis elle regarda autour d’elle cherchant Seyeon des yeux. Elle devait être tellement bizarre à ses yeux. Un petit énergumène qui pataugeait, en paniquant à chaque fois qu’elle lui disait quelque chose de gentil. Elle tenta un sourire, pour s’excuser de sa fuite soudaine, ne voulant pas qu’elle la prenne pour une folle. Même si, d’un certain côté, elle l’était un peu. Avec ses propres obsessions, ses propres peurs, ses hobbies divers et variés, son sens pointu de l’observation et son incapacité flagrante à gérer ses émotions en présence d’autres femmes. Tsuyu n’était pas une jeune fille facile. Mais il n’était pas plus très difficile de la faire craquer.

« Merci pour les compliments, arriva-t-elle à dire, arrivant avec quelques difficultés à soutenir son regard. Même si vous êtes beaucoup plus jolie que moi… Vous méritez tous les compliments ! »

Il suffisait de jeter un coup d'œil pour revenir immédiatement sur le physique de Seyeon. En plus de cela, elle semblait généreuse, polie, entreprenante et elle avait cette attitude qui montrait l’habitude de ses actions. Comme si elle avait vu pire et que tout n’était qu’un simple jeu désormais. Tsuyu était fascinée, elle qui vivait dans un château doré, enfermée dans une tour d’ivoire depuis son plus jeune âge, fiancée à un prince imaginaire et condamnée à abandonner ses rêves. Et même si elle avait réussi à retourner la situation sur certains points, il n’en restait qu’elle était née avec une cuillère en argent dans la bouche. Papillonnant des cils, elle laissa échapper un gloussement amusant et heureux. Puis elle regarda Seyeon et lui fit un grand sourire pour souligner ses propres. La jeune femme avait tout pour elle. Cela n’étonnerait pas Tsuyu qu’elle se rende compte que la plus jeune n’était pas à son goût finalement. Mais pour le moment, elle voulait elle-même comprendre ses sentiments. Peut-être qu’elle en parlera à son frère. Ou peut-être qu’elle le gardera pour elle. Comme un secret.

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w/ @Satou Tsuyu
Ootd

A

dorable. Il n'a pas d'autres mots pour cette jeune femme qui se trouve devant toi, dans l'eau. Ta façon d'être aussi directe et honnête la rende nerveuse et mal à l'aise. Tu le sens. Mais tu ne peux pas t'empêcher d'être ainsi. C'est trop fort pour toi. Pourtant, cette fois-ci, tu n'as pas envie de tout gâcher. Sans savoir réellement pourquoi, Tsuyu t'intéresse bien plus que les autres. Différemment. Elle t'intrigue. Alors tu préfères y aller doucement, et prendre le temps de la connaître. De la laisser te connaître aussi. Tu es prête à lui dévoiler une partie de ta vie. Car tu sais que l'autre partie plus sombre fait souvent frissonner et reculer les personnes que tu rencontre. Tu lui souris alors et vient glisser une main dans ses cheveux trempés. « Je t'en prie. Et merci... Je sais que j'ai un certain charme, mais je pense que je ne suis pas la seule. La preuve se trouve devant moi. » Tu retires ta main et essaie de garder un semblant de distance. Et tu reviens nager un peu, visage que tu plonges quelques secondes dans l'eau pour le rafraîchir. Tu viens ensuite attraper la main de la jeune Tsuyu pour l'attirer à toi, l'invitant à nager à tes côtés. Tu n'ose plus parler pendant ces quelques minutes de nage où vous vous rapprocher un peu plus du bord. Vu la position du soleil, l'après-midi commence à doucement s'échapper pour laisser place au début de soirée. « Je te raccompagne chez toi ? J'imagine que tu dois être fatiguée. » Ayant enfin pied, tu te retires de la mer et te dirige vers tes affaires, où une petite serviette t'attend. Tu la tends en premier à Tsuyu, toi remettant directement tes habits après t'avoir séché naturellement avec les rayons du soleil encore chauds. Tu attrapes ensuite ton portable, et vient le tendre, sourire innocent étirant tes lèvres. « Tu accepterais de me donner ton numéro ? J'espère qu'on pourra se revoir. »   

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w/ @Go Seyeon

I

l était difficile de décrire ce qu’il se passait en elle à chacun des compliments de l’autre jeune femme. Tsuyu savait très bien que, physiquement, elle était plutôt mignonne, ayant récupéré le côté fragile que sa mère adorait accentuer par des tenues toujours plus précieuses. Même si cela se trouvait bien souvent à l’opposé de son caractère. Effectivement, comme maintenant, se jeter à l’eau pour se dépoussiérer d’une dure journée sous le soleil ne lui faisait pas peur. Elle était sûre que sa mère lui aurait déjà fait la leçon qu’il ne fallait pas se balader en sous-vêtements sur la place - oui, même si tout le monde est en maillot et que personne n’y fait attention - car ce n’est pas ce qu’une fille de bonne famille fait. Oui mais voilà, Tsuyu avait l’apparence prude, mais la mentalité revêche. Ainsi, à l’énième compliment de Seyeon, elle secoua la main, ne sachant pas comment l’accepter.

« Arrêtez s’il vous plait, je vais vraiment devenir une tomate ! » tenta-t-elle de calmer.

Même si ce serait une jolie tomate, la couleur rouge de son visage pouvait aussi venir d’un coup de soleil et là, ce serait un problème. Après encore quelques fausses longueurs entre les vagues, elle la suit pour sortir de l’eau. Sous les rayons encore bien présents de la fin de soirée, elle se sent si libre, qu’elle en oublie un instant la suite de la soirée. Bientôt, elle devra se tenir bien droite sous le regard inquisiteur de son père revenu d’un nouveau voyage d'affaires. Tout le monde savait dans cette maison qu’il ne s’en agissait pas d’un, qu’il était juste aller voir une autre femme pour oublier la sienne, trop prise de tête. Haru, son grand-frère, avait été la preuve irréfutable de son infidélité. Et Tsuyu était venue au monde comme pour se faire pardonner. Malheureusement, les deux enfants étaient maintenant pris au piège d’une infernale histoire de famille qui ne semblait jamais terminer.

« Oh non, ne vous inquiétez pas, je peux rentrer seule. C’est un peu loin, et je n’ai pas envie de vous faire bouger autant ! »

Comme toujours, il lui était impossible de dire qu’elle avait un chauffeur qui attendait sans doute son coup de fil pour venir la chercher et l’emmener à la maison familiale. Au lycée, sa richesse n’était pas inconnue, et on la traitait de princesse à juste valeur : elle en était presque une. Pas de sang royal, mais bien dans la vie de tous les jours. Elle pouvait demander n’importe quoi - ou presque - et on lui accordait. Tant que cela restait dans l’angle qu’on avait fait d’elle : une jeune fille aux mœurs délicates et féminines. De nouveau, ses joues s'empourprèrent alors qu’elle regardait le téléphone tendu. Un instant, elle hésita. Quelque chose se passait forcément entre elles deux. Tsuyu était naïve, pas aveugle. Même si elle ne comprenait pas, elle savait.

« Avec plaisir ! dit-elle en prenant l’appareil, y entrant son numéro. Envoyez-moi un message pour que je puisse aussi sauvegarder le vôtre. »

Sans doute que leur rencontre arrivait à sa fin. Elle termina de se rhabiller, restant pieds nus le temps de remonter le long de la plage pour rejoindre le bord. Une fois sur le béton, elle remit ses talons hauts, reprenant quelques centimètres et sa confiance en elle. Elle voulait beaucoup la revoir aussi. Elle savait que ce n’était pas ainsi qu’elle devrait agir. Elle devrait plutôt récupérer le numéro de garçons, plutôt que de femmes. Mais c’était le cas. Et bizarrement, cela lui plaisait bien plus.

Crushing on you

w/ @Satou Tsuyu
Ootd

T

on rire brise doucement le calme et la volupté de ce moment si précieux qui se passe entre vous. Tu ne saurais pas mettre les mots dessus, mais tu le sens, qu’il se passe une alchimie entre vous. Tu en es pratiquement sûre. Tu en mettrais même ta main à couper. Tu aimerais bien passer un peu plus de temps avec elle, mais l’heure passe et il faut bien vous séparer à un moment donné. De toute manière tu ne lui laisses pas le choix, de rester en contact. Tu lui notes ton numéro de portable et fait de même avant de lui envoyer un petit emoji lapin en guise de début de conversation. Tu pourrais la raccompagner, mais elle refuse avec gentillesse et tu ne souhaites pas la force à quoi que ce soit. Déjà qu’elle a accepté ton invitation à la plage, elle qui aurait très bien pu décliner et continuer sa petite vie de son côté. Cette rencontre n’est pas le fruit du hasard. A un moment donné ou un autre, tu aurais forcément croisé son chemin. Et tu ne regrettes pas. Elle est si belle et délicate, un petit bonbon sucré et acidulé qu’on aimerait prendre en bouche (sans sous-entendus possible évidemment). Bien sûr, tu ne la connais pas assez pour être sûre à cent pour cent de tes sentiments fleurissants, mais c’est justement pour ça que tu aimerais la revoir dès que possible. Apprendre à la connaître, elle et son environnement, comme tu voudrais aussi qu’elle puisse te décortiquer. A première vue, tu as toutes tes chances. Mais comme le disais bien ta mère : ne jamais forcer le destin et laisser les choses se construire petit à petit. « Fais attention à toi. Et si ce garçon revient t’embêter, tu sais ce qu’il te reste à faire : lui casser ses coucougnettes. » que tu lances amusée. La violence n’est pas le meilleur moyen, mais bon, il faut bien rigoler un peu. Tu lui souris une dernière fois avant de t’en aller. Mais… Après hésitation, tu reviens vers elle pour attraper sa main et y déposer un baiser sur le revers, tel un prince charmant avec sa princesse. « Bye. » lances-tu en lui faisant un signe de main tout en t’éloignant d’elle. D’un geste habile, tu sors tes lunettes de soleil et les mets sur ton nez. Un appel plus tard, et te voilà en route pour retrouver un de tes clients, ta journée n’étant pas encore tout à fait terminée.