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Under the cherry moon ~Mila & Rowan ~

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Under the cherry moon ~Mila & Rowan ~
Dim 6 Déc - 17:06

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Le geste suspendu, elle fixe d’un œil éteint son reflet dans le miroir. Sa main tient toujours le bâton de rouge à lèvres carmin qui doit orner ses lèvres et donner un peu de couleur à son visage d’une pâleur presque maladive. Elle s’approche un peu plus afin de scruter cette inconnue qui lui fait face. Mila se demande de qui elle tient cette blondeur. De qui elle a hérité la couleur de ses yeux. Sa mère, son père ou bien, de l’un de ses grands-parents. D’eux aussi, elle ne sait rien. Elle ne sait rien de rien de ses origines et ne s’en est jamais souciée jusqu’à la mort de son frère. Sa main est toujours suspendue en l’air, le geste figé mais ses doigts ont lâché le tube qu’ils tenaient. Le bruit mat du tube sur sa coiffeuse ne l’a pas fait bouger, ni ciller. Elle ne s’en est pas encore rendue compte, l’esprit embrumé dans les vapeurs d’alcool qu’elle ingurgite parfois en trop grande quantité. Elle sait que cela anesthésie momentanément les souvenirs et la douleur mais, que le retour à la réalité est toujours effroyable. De pire en pire. Elle a de plus en plus de mal à supporter cette situation et boit de plus en plus pour mettre un voile entre elle et la réalité. Sa main vide se perd dans sa chevelure, comme si elle voulait rectifier quelque chose. Arranger une mèche rebelle. Mila agit comme un automate. Autour d’elle, le décor de sa chambre. Surprise, elle regarde le papier peint à moitié arraché et s’horrifie de voir son état. Elle porte une main à sa bouche et étouffe un cri de surprise avant que la mémoire ne revienne. Lentement. Par morceaux. Par lambeaux. Comme ce qu’il reste du papier peint fleuri qui ornait jadis les murs. Mila reçoit ses souvenirs en plein visage et le souffle lui manque. Elle étouffe dans sa tête mais rien ne veut s’arrêter. Elle revoit son frère découvrant les rouleaux fleuris et la grimace qu’il avait faite. Il avait longuement critiqué ses goûts avant de capituler et de l’aider à poser « cette horreur » comme il l’avait baptisé. Mila avait craqué sur la tapisserie fleurie. Il est vrai que les tons sombres et le motif chargé lui avait évoqué les manoirs anglais. Au pire, elle la changerait lorsqu’elle s’en lasserait mais cela n’était pas arrivé. Non, elle s’était acharnée à arracher la tapisserie, trop bien collée par son frère, afin de ne plus penser à ce moment qu’ils avaient passé ensemble à rire. Les critiques de son frangin lui reviennent toujours dès qu’elle pose les yeux sur le motif et la rage arrive. Dévastatrice. L’alcool faisant son œuvre, se liant au chagrin et au désespoir, elle s’était jetée sur les murs afin de faire disparaître de sa vue ce moment heureux qu’elle ne revivrait plus jamais. Elle ne supportait plus ce papier et les souvenirs qu’il faisait revivre en elle. Elle avait tout saccagé. Les pleurs avaient eu raison d’elle et elle avait sombré au milieu d’un monticule de confettis colorés. Elle ne sait plus quand cela s’est produit mais chaque jour, elle constate les dégâts et parfois s’étonne et regrette.
Mila reporte son attention sur le miroir. Fronce les sourcils. Regarde sa main vide et réfléchit à ce qu’elle faisait. Soudain, un sourire illumine son visage et ses yeux s’éclairent à nouveau. Elle se maquille car elle a décidé de sortir. Elle balaie le dessus de sa coiffeuse et retrouve le tube carmin malmené par sa chute. Un haussement d’épaules avant qu’elle ne se mette à appliquer la couleur au pinceau. Elle n’est pas encore assez ivre pour s’en barbouiller la bouche. Sa main tremble légèrement mais le résultat est à la hauteur de ses espérances. Elle a  mis du crayon noir autour de ses yeux. Cela accentue le côté dramatique de son visage éthéré. Du mascara étire ses cils en de longues pattes recourbées vers le ciel ou  bien forment une frange sombre qui ombre le haut de ses pommettes lorsqu’elle ferme les yeux pour masquer sa douleur.
Debout devant sa penderie, elle hésite. Sort une robe avant de la laisser tomber sur le sol jonché de vêtements et de vestiges de ses soirées alcoolisées. Finalement, elle jette son dévolu sur un pull noir d’une simplicité désarmante avec son col rond et ses manches longues qu’elle agrémente d’un slim noir. Des escarpins vernis rouge s’assortissent à ses lèvres. Un manteau noir vient engloutir sa silhouette fine et absorber ses contours frêles.

Un regard sur son portable lui indique que plusieurs appels de sa mère ont fini sur la messagerie. Une longue liste de textos attendent d’être lus. Plus tard. Pour le moment, elle ne veut pas lui mentir.  Elle veut oublier. Faire semblant d’être une autre, le temps d’une soirée. Mila culpabilise mais est incapable d’agir autrement. Elle a besoin de cette descente aux enfers. Le portable jeté au fond de son sac, elle s’inspecte une dernière fois dans le miroir avant de refermer la porte de son appartement. Elle note qu’elle va devoir faire du ménage. Plus tard. Mila remet beaucoup de choses depuis trop longtemps. Elle en est consciente, mais là aussi, n’arrive pas à faire autrement.

C’est à pied qu’elle se dirige vers le pub qui se trouve à quelques rues de son appartement. Elle pourra toujours retrouver le chemin si elle abuse un peu trop de la boisson. Ou elle rencontrera peut-être un voisin bien intentionné qui aura pitié d’elle. Ça ne serait pas la première fois. Ses talons claquent sur le bitume. La semaine prochaine, elle doit effectuer deux vols privés. Elle devra éviter les abus avant afin d’avoir un teint frais et une haleine qui n’empeste pas l’alcool. C’est sur ces bonnes résolutions qu’elle entre. Elle regarde, droit devant, le long comptoir en zinc en ligne de mire et point de chute. Derrière, les rangées de bouteilles brillent comme autant de promesses d’oubli. Elle se perche sur un tabouret après avoir ôté son manteau et commandé un whisky. Elle n’aime pas particulièrement ça mais, Mila a constaté que cet alcool provoquait un oubli rapide et c’est ce qu’elle recherche. Elle évite de vider son verre cul sec, et décide de le siroter tout en regardant discrètement autour d’elle. Le résultat sera le même. Elle reconnaît certaines têtes et d’après leur regard, eux aussi. Ses joues se colorent légèrement avant qu’elle ne replonge le nez dans son verre. Ils sont tous là pour picoler. Elle, comme les autres alors que personne ne vienne lui faire la leçon.

Mila serait incapable de dire depuis combien de temps elle est là. Sa mère dirait trop longtemps. Son père la traînerait dehors en lui faisant la morale. Elle est certaine que même son frère, de l’endroit où il se trouve, la gronderait en lui faisant les gros yeux. Soudain, une main passe dans son dos, s’attarde sur sa nuque. Elle sourit avant de prendre conscience de l’endroit et d’un geste brusque, elle se dégage et fait face à l’individu qui lui sourit et murmure « ça fait un moment que je te mate, tu ne voudrais pas venir faire un tour dehors avec moi... » Mila sent ses fesses se décoller du tabouret. Elle ouvre la bouche mais aucun son ne sort tandis que sa main s’abat avec violence sur la joue rugueuse de l’homme qui lâche d'un ton mauvais « espèce de salope ». Un « NON » franchit enfin ses lèvres tandis qu’elle s’agrippe à son voisin de comptoir en murmurant « j’veux pas aller avec lui, s’il vous plait »



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Under the cherry moon ~Mila & Rowan ~
Lun 7 Déc - 22:14
C’est fou, pendant cinq ans, je n’avais espéré qu’une chose : sortir et prendre ma vie en main. Et maintenant que c’était fait, que j’étais dehors, que j’avais un job, je me sentais tellement vide. Genre, totalement désorienté, il faut croire que derrière les barreaux, j’avais enjolivé la réalité. Ou alors, j’étais tellement obsédé par l’idée d’être libre que je n’avais pas pensé au reste et maintenant que tout me tombait dessus, ça enlevait le plaisir d’être libre. Quoique, non, j’étais quand même bien content de pouvoir sortir, d’aller où je veux, quand je veux. Évidemment, j’aurais préféré que ma famille me pardonne, que ma mère accepte de me parler. Mais bon, on ne peut pas tout avoir. Et je crois que je continuerai de payer pour mes erreurs encore un bon moment.

Bref, voilà, le genre de pensées qui m’assaillaient dès que j’avais du temps pour moi. D’où le fait que j’essaye de m’occuper un maximum. Mais même en prenant un second job, ce n’était pas toujours possible. Apparemment il fallait que j’aie du temps libre. Comme si je n’en avais pas eu assez ces dernières années. Et putain, j’étais censé faire quoi ? J’en avais marre d’attendre que le temps passe, dans le canapé de Mo. Alors, je sais pas, sur une impulsion, je m’étais levé, j’avais quitté l’appart. Sans prendre la peine de me changer, si ce n’est enfiler une veste histoire de ne pas choper la crève.

Je passais sûrement bien trop de temps dehors, à errer sans but. Sans doute parce que c’est ce que j’avais fait toute ma vie. Traîner en ville et attendre qu’on aie besoin de moi. Mais qui viendrait m’aborder aujourd’hui et pourquoi ? De toute façon je n’avais pas envie de parler à qui que ce soit. Alors pourquoi j’étais dehors au juste ? Parce que je n’étais plus capable de rester enfermé ? Parce que j’espérais que l’air frais viderai ma tête de toutes pensées ? Non, définitivement, ça demanderait plus qu’un peu d’air. Et là tout de suite, j’avais qu’un seul remède à mon problème à l’esprit. Un peu choisi au hasard, je rentrais dans le premier bar qui ne me semblait pas surpeuplé. Je m’installai au comptoir et commandai une pinte.

Est-ce que j’avais peur des alcools forts ? Peut-être. Ça faisait longtemps que je n’avais pas bu, autant y aller doucement. Mais définitivement, ça n’avait rien d’amusant que de boire seul. Ma seule distraction était d’écouter les conversations aux alentours et de regarder les bulles de ma pinte monter jusqu’à la surface. Quelle soirée passionnante, ça valait bien le coup d’être sorti. Quand soudain des voix commencèrent à s'élever, juste à côté. Je n’avais pas lâché mon verre du regard, je n’avais pas vraiment écouté ce qu’il s’était passé non plus avant que j’entende un “salope” et que ma voisine de comptoire vienne s’attacher à moi en réclamant de l’aide.

Je n’aimais pas qu’on me touche. Par réflexe, je faillis enlevé mon bras, mais le ton et le regard de la jeune femme m’en dissuada. Mon regard se dirigea immédiatement vers le type en face d’elle. Sans réfléchir, je retirai mon bras de la main de ma voisine pour me lever et coller une droite au connard qui s’en prenait à elle. Sans questions, sans chercher à savoir. Je crois que lui non plus, sur le coup, n’avait pas compris ce qui venait de se passer. Mais il n’y avait pas à réfléchir, ce type était un moins que rien, il méritait de s’en prendre une. Avec un peu de chance ça lui remettrait les idées en place. Mais j’ai bien peur que non. D’un revers de main, il essuya le sang sur le bords des lèvres, il s’était sûrement mordu la lèvre lorsque j’avais frappé, mais cela ne l’empêcha pas de parler :

- Espèce de connard, pour qui tu te prends ?

Et c’était moi le connard ? Sérieusement, ce monde ne tourne pas rond. Quoique, lui il avait l’air assez rond oui, et ses potes n’avaient pas l’air dans un meilleur état. Avant que je n’aie le temps de lui répondre, le gars avait déjà été rejoint par sa bande et ils étaient définitivement pas content. Super. Quelle bonne soirée. Je lâchais quelques jurons en espagnol avant de me prendre un premier coup. Après ça ? Oh non je n’allais pas me laisser marcher dessus, c’était fini ça. Alors comme un imbécile, je répliquais et je crois que la jeune femme vint prendre ma défense ? Sérieusement, en quelques secondes à peine, c’était le chaos total dans le bar, c’était limite si on ne voyait pas les chaises voler. Ca n’allait pas durer très longtemps avant que les forces de l'ordre n’interviennent et si on ne détalait pas, ça n’allait pas être beau. Enfin, j’allais avoir de sacrés problèmes. Mais est-ce que j’y pensais sur le moment ? Eh bien non, voyons, la vie serait trop facile si j’avais quelques neurones de plus.
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Under the cherry moon ~Mila & Rowan ~
Jeu 10 Déc - 17:28

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Tout se déroule vite. Trop vite. Elle se rend compte que la situation dérape mais, Mila est incapable de réagir. L’alcool anesthésie ses réflexes, aussi bien physiques que mentaux. Elle regarde l’inconnu prendre sa défense et elle sourit bêtement à son sauveur. Son héros.
Le patron du bar met lui aussi un peu de temps à prendre conscience de ce qui se déroule dans son établissement avant de  hurler des « Arrêtez vos conneries !!! Putain dégagez !!! DEHORS!!! » Toute cette agitation lui donne le tournis et elle a la mauvaise idée de vouloir faire passer ça en vidant son verre cul sec. Elle écarquille les yeux, surprise par la violence de la brûlure. Elle boit mais parfois, l’alcool arrive encore à la surprendre. Comme maintenant. Elle a l’impression qu’une spirale s’est formée dans sa tête et englouti le peu de pensées qui lui reste. Devant ses yeux, son sauveur doit affronter une horde de sauvages et elle, elle reste là, immobile comme une potiche. Une godiche. « Attention, à ta droite ! » le cri a jailli naturellement et alors qu’un individu, forcément animé de mauvaises intentions s’approche de son sauveur, Mila descend de son tabouret. Vacille un peu et râle d’avoir eu la mauvaise idée de mettre des chaussures à talons. Elle sent qu’on l’empoigne et des postillons viennent s’écraser contre son visage. Une moue dégoûtée s’affiche immédiatement sur sa face et d’un mouvement rageur, elle écrase son talon sur le pied du malotru qui la secoue violemment tout en la traitant de noms que son esprit alcoolisé a décidé d’ignorer. Un cri aiguë lui vrille les tympans tandis qu’elle se trouve libérée de la poigne de l’homme. Il la projette contre le bar et la réception contre le rebord est douloureuse. Furieuse, Mila empoigne son sac et se met à l’abattre sur tout ce qui s’érige entre elle et son sauveur, oubliant au passage, qu’il contient une fiole en métal remplie de gin. Chaque coup porté est une victoire et elle pousse des cris gutturaux à chaque fois qu’elle fait mouche. Mila n’hésite pas à s’en servir sur les sales gueules qui lui gâchent sa soirée et s’en prenne à son héros. « Bande de connards !!  » Elle hurle sans se rendre compte que cela n’arrange pas vraiment la situation. Trop imbibée pour voir la réalité de ce qui se déroule devant ses yeux. Elle frappe. Encore et encore. Se défoule de ce trop plein qui la ronge et qui soudain déborde et ne veut pas se tarir. Mila sent bien que parfois, on l’agrippe. On la frappe mais elle s’en fout. Elle en a presque besoin. Elle ne s’occupe pas de ce qu’on lui fait mais regarde plutôt si son sauveur arrive à gérer. Le proprio hurle toujours mais ses cris se mélangent au fouillis ambiant. Mila aussi hurle comme une hystérique. Se défoule comme une folle. « Les flics vont pas tarder et ils vont TOUS vous coffrer !!!! » La voix du patron couvre enfin le vacarme et cela fait comme un électrochoc dans le cerveau de Mila. Elle ne veut pas finir au poste. Ses parents ne le supporteraient pas de devoir venir la chercher, tout comme elle n’aimerait donner les raisons de son séjour en cellule de dégrisement. D’ailleurs, elle se sent soudain moins ivre. « Faut partir » sa main s’est glissée dans celle de son sauveur tandis qu’elle répète « faut partir, vite » son sac lui sert toujours d’arme de poing. Elle attrape son manteau et se précipite vers l’extérieur. Le bar s’est transformé en salle de combat et Mila esquive comme elle peut les coups. Sa main serre la main de l’inconnu. Malgré ses talons, elle court. Elle sent bien une main qui l’agrippe par l’épaule, l’obligeant à se retourner brusquement mais d’un mouvement sec, elle balance son manteau dans le visage de son agresseur avant de reprendre sa fuite avec son sauveur. D’autres fuyards font comme eux et les clients se dispersent rapidement dans les rues et ruelles adjacentes. Les talons de Mila claquent sur le bitume. Elle entend toujours des cris tandis que les sirènes des voitures de police se rapprochent. Son cœur bat à un rythme effréné. Elle se glisse dans une ruelle, le cœur au bord des lèvres. Toujours accrochée à son héros. Elle le fixe et met un index sur ses lèvres. Elle ne sait pas où ils sont mais, on peut entendre des cavalcades dans les rues ainsi que des cris. Le haut de sa pommette la fait souffrir. Elle a dû ramasser un coup dans le feu de l’action. Son acolyte aussi a reçu des coups et elle se sent coupable de l’avoir entraîné dans cette bagarre. D’une voix tremblante, elle murmure « T’es blessé » elle secoue la tête avant de murmurer « Désolée... c'est ma faute... j’aurai pas dû… Merci » son regard se perd quelque part, loin de la ruelle. Loin de cet inconnu. Loin d’elle aussi. « Je vais…GERBER... » Mila se rend compte qu’elle n’a pas lâché la main de l’homme et n’a pas le temps de le faire alors qu’elle rend ses tripes sur le bitume. De longs spasmes qui la font pleurer. Son maquillage déjà bien entamé, fini de se déliter avec les larmes qui jaillissent. Lorsqu’elle se redresse enfin, elle s’essuie la bouche d’un revers de la main, étalant son rouge à lèvres en une traînée écarlate qui lui barre la joue. Elle adresse un sourire à l’homme et dit « je crois que je ne supporte pas l’alcool » avant d’éclater de rire. « On y va ? Normalement, j’habite juste à côté » Elle précise ‘normalement car, elle n’en est pas vraiment sûre. « Je te soignerai… J’te dois bien ça... »

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Under the cherry moon ~Mila & Rowan ~
Jeu 10 Déc - 22:32
Une fois le premier coup donné, plus de retour possible. Après quelques secondes à peine, je ne suis même plus sur qui je tape. Ami ? Ennemi ? Ma seule alliée dans cette affaire était celle dont j’avais pris la défense, mais pour tout vous avouer, je crois que je cherchais surtout un prétexte pour cogner sur d’autre type aussi fort que j’étais bête. Là au moins, j’avais la tête vide, je n’avais pas à penser à quoique ce soit. Je donnais des coups et en recevais. Plus rien n’avait d’importance. J’allais être dans un piteux état, mais qu’est-ce que je m’en foutais, je continuais sans écouter les avertissements du gérant des lieux, alors que je devrais.

A la limite, j’avais entendu la jeune femme hurler, la première fois ça avait été pour me prévenir d’un coup que j’eus juste le temps de voir venir avant de me le prendre en pleine figure. Non, j’allais pas la blâmer pour mes mauvais réflexes. Un peu plus tard, Elle râlait à nouveau, mais j’étais encore sonné par le dernier coup que je m’étais pris, j’avais du mal à m’y retrouver. Il me semblait que tout le monde avait arrêter de se battre, aussi rapidement que ça avait commencé. Et sincèrement, je serais resté là si un main ne s’était pas glissé dans la mienne pour me tirer vers la sortie. Bêtement, je me laissais guider. J’avais juste eu le temps d’attraper ma veste au passage. Attendez, j’avais déjà pas beaucoup de vêtement, alors si en plus je commençais à les laisser dans les bars…

Bref, quelques secondes plus tard nous étions dehors, j’avais toujours du mal à comprendre ce qu’il se passait, à croire que se prendre des coups arriver à faire plus de dommage au cerveau que l’alcool. Ou alors c’était la colère. J’étais toujours énervé, j’aurais tapé sur n’importe qui. Même ce type qui avait essayé de nous rattraper. Mais la blondinette fut plus rapide et elle continuait de me tirer, il n’y avait pas grand chose que je puisse faire. Elle nous guida jusque dans une petite rue un peu plus loin. Quand la course fut fini, j’allais ouvrir la bouche pour m’offusquer de cette fuite forcée, mais elle me fit taire en plaquant un doigt sur mes lèvres.

Ce n’est qu’à cet instant que j’entendis les sirènes des voitures de police. Je serrais les dents, je n’aimais pas ce bruit, heureusement nous étions parti attends. Finalement, je ne devrais sûrement pas trop râler sur ma compagne de ce soir. Puis doucement, sur un ton incertain, elle s’excuse pour mon état. Encore une fois j’allais parler, mais elle me coupa pour… Vomir sur le trottoir. Super. Je grimaçai. Pas que je n’aie jamais vu quelqu’un vomir, mais l’odeur était loin d’être agréable. J’aurais été un gentleman, je lui aurait tenu les cheveux et lui aurait demandé si elle allait bien. Mais non, j’étais surtout con, donc je la laissais se vider l’estomac. Je la regardai se relever, essuyer la bouche d’un revers de manche, les larmes aux yeux, la moitié de son rouge à lèvre sur la joue. Puis elle se mis à sourire avant… D’exploser de rire. Et vous savez quoi ? Et bien je fis pareil. Je crois que c’est les nerfs qui lâchent.

- T’inquiètes, je préfère avoir une sale défoncée que de me retrouver derrière les barreaux.

Allez, cette fois, soyons un peu gentleman, ça me changerai. Je posais ma veste sur les épaules de la blonde.

- Mais je crois que je vais te raccompagner quand même. Ca sera ma BA de la semaine. Ca va aller ? Tu tiens debout ?

Après tout ce qu’elle avait vomis, à prioris, ça devrait aller mieux. Mais bon, si elle avait déjà de l’alcool dans le sang, je savais que ce n’était pas forcément facile de marcher droit, plus la fatigue. Pour ma part, mon visage me faisait mal, mes côtes aussi. D’ailleurs, je crachais un peu de sang au sol mélangé à de la salive, pas un goût des plus agréables. Je sentais tout mon visage pulser, j’allais avoir une belle tête pour aller bosser lundi tiens. Mais franchement, c’était le cadet de mes soucis. J’étais plus préoccupé par mon interlocutrice que par mon propre état.
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Under the cherry moon ~Mila & Rowan ~
Mar 15 Déc - 16:57

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Les choses s’enchaînent vite mais cela lui évite de réfléchir tout en l’obligeant à agir. Elle regarde autour d’elle et son esprit remet en place le puzzle de la ville. Un sourire apparaît sur ses lèvres. Le rouge à lèvres qui s’étale sur sa joue lui donne un air de clown tandis que les mèches qui se balançaient quelques minutes plus tôt au bas de son visage sont maintenant raidies et empuanties par le vomi. Mais, cela ne la décourage pas pour autant. D’ailleurs, elle ne s’en rend pas vraiment compte de son état. L’alcool agit toujours comme un baume apaisant. Floutant la réalité. Son sauveur est si gentil qu’elle en a soudain les larmes aux yeux. Comme un trop plein d’émotions qui doit s’évacuer.

« Tu es un ange »

Elle pose ses iris clairs sur le visage tuméfié de l’homme, fronce à peine les sourcils avant rependre le fil de ses pensées. Elle glisse d’un geste inconscient une mèche derrière son oreille, fait une grimace dégoûtée avant de regretter cette sale habitude.

« Ça va aller, ne t’inquiètes pas. J’ai… l’habitude. »

Mila revient glisser sa main dans celle de l’homme. Elle a pris soin de prendre sa main propre. Pas l’autre. Quelques rues plus tard, ils sont devant son petit immeuble. De l’extérieur, il est cossu. Avant, elle aussi se fondait dans le décor mais depuis quelques mois, les autres locataires lâchent des remarques acerbes la concernant. Elle fait la sourde oreille tout en sachant, au fond d’elle, qu’il va falloir qu’elle arrête de se bousiller comme ça. Elle va finir par perdre son travail et sans son salaire, elle sera vraiment au fond du trou.

Elle s’étonne toujours de se souvenir du code de l’entrée et rit de sa prouesse. Un petit rire discret. Elle évite l’ascenseur. Elle a horreur de ses boites métalliques et ils n’auront qu’un étage à grimper. Une fois sur le palier, elle met son index devant sa bouche et désigne les portes avant de murmurer « Chuuut …. ils me surveillent... »

Elle inspecte rapidement son sac et s’étonne qu’il ait si bien résisté au traitement qu’elle lui a fait subir. Elle constate qu’il y a quelques traces de sang, de-ci, delà, mais un coup de lingette, et plus rien n’y paraîtra. Un sourire à son ange gardien, et elle part à la recherche de ses clés qui doivent se planquer quelque part, au fond de sa besace. Elle y trouve sa flasque de gin, son portable, qu’elle sort et inspecte. Elle l’avait complètement oublié celui-là. Solide, lui aussi. Un autre petit rire en songeant à tous ceux qu’elle a frappé, la blonde marmonne  « Bien fait pour eux... » tandis qu’une main victorieuse brandit le trousseau de clés. La suite est moins évidente et la serrure semble se distendre, se distordre avant qu’elle y arrive tout en râlant.

Elle pousse la porte, l’ouvre avant de la refermer. Le bordel qui règne dans la pièce est ahurissant. Une main vient se coller sur ses lèvres, vite retirée à cause de l’odeur de gerbe. Elle ouvre de nouveau la porte et s’efface pour laisser entrer l’homme.

« Il y a un peu de désordre... » et le désordre selon Mila est un indescriptible bordel.

Des vêtements traînent partout ainsi que des bouteilles vides. Tandis qu’elle avance, elle pousse du bout du pied et aussi discrètement que possible tout ce qui encombre le passage. D’un mouvement délicat et du bout des doigts, elle ôte la veste de l’homme et la dépose sur une chaise. Enlève ses chaussures et les laissent où elles sont.

« Merci »

Elle se baisse pour ramasser tout ce qu’elle peut et se retrouve rapidement derrière une montagne de linge. Elle pivote, cherche où cacher son butin, sourit et se précipite à la salle de bain avant de tout jeter dans la baignoire.

« Je dois faire du rangement mais... je suis occupée... en ce moment ... je n’ai pas beaucoup ... de temps ... » son regard s’écrase au sol, honteux. Elle se demande pourquoi elle se cherche des excuses alors qu’elle n’en a pas et que ce gars n’est certainement pas dupe. Elle ne trompe qu’elle. Lorsqu’elle redresse la tête, une lueur presque guerrière brille dans ses prunelles bleues. Il est vrai, qu’elle en a déjà les peintures avec tout le maquillage qui a coulé sur son visage.

« Viens, je vais te soigner et me nettoyer aussi. »

Elle le guide vers la salle de bain. Son regard tombe immédiatement sur le linge qui remplit la baignoire mais, elle détourne les yeux, comme si de rien n’était avant de les écarquiller. Un soutien-gorge en dentelle rouge gît au fond du lavabo. Elle se demande ce qu’il fait là et surtout, si ce truc est bien à elle. Sans hésitation, elle s’en empare et le fait valdinguer sur la montagne qui remplit la baignoire.

Mila se lave les mains et tente de faire la même chose avec les mèches empoissées pour ôter cette odeur écœurante avec un succès mitigé. Elle éclate de rire en voyant son reflet dans le miroir mais laisse la place à son hôte. Elle prend dans le placard une serviette propre qu’elle lui tend.

« Je n’ai pas d’alcool pour désinfecter tes plaies mais j’ai mieux » Elle brandit une bouteille de vodka quelque peu entamée.

« Je m’appelle Mila. Mila la sale défoncée et toi ? »

Elle lui adresse un sourire en reprenant les mots qu’il a eus un moment plus tôt. Elle ne lui en veut pas. Il a raison. Elle n’est qu’une sale défoncée. Assis sur le canapé où elle a dû faire de la place pour installer son invité, avec des gestes délicats, elle désinfecte les plaies, examine les coups. Se souvient qu’elle a des strips quelque part. Plisse le front pour raviver sa mémoire et s’illumine lorsque celle-ci revient. Une fois son butin retrouvé, elle applique les minuscules bandes avec ses doigts tremblants. Elle se recule, fière de son travail et avale une gorgée de vodka qui lui brûle l'œsophage et dégringole dans un estomac vide. Elle grimace tout en tendant la bouteille à son sauveur.

« Pizza ? Je dois avoir ça au congel »

Mila se nourrit d’alcool et parfois de plats surgelés.

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Under the cherry moon ~Mila & Rowan ~
Dim 20 Déc - 11:48
Rowan, l’ange gardien des demoiselles alcooliques en détresse. Je devrais peut-être l’ajouter à mon CV, ça me ferait au moins une ligne dessus. Plus sérieusement, la blondinette avait simplement de la chance que j’avais un sale tempérament et que je réagissais au quart de tour pour un rien. Quoique, est-ce que je l’aurais défendu si elle ne m’avait pas demandé de l’aide ? Genre, juste en la voyant galérer et entendre l’autre connard l’insulter. Ok, peut-être que je serais quand même intervenu. Mais bon, au moins j’avais eu une bonne excuse pour me passer les nerfs sur un type dont je ne connaissais même pas le nom.

Je plissais le nez. Elle avait l’habitude d’être dans cet état ? Et bien, on formait une sacrée équipe tous les deux. Quelque part, on s’était bien trouvé, non ? Ce n’était pas ouf, elle était mignonne et elle se foutait en l’air à boire autant. Mais je n’étais pas son père, donc je ne fis pas de réflexion. Puis je savais ce que c’était, il y avait sûrement un truc qui l’avait mené jusqu’ici. Franchement, j’étais mal placé pour la juger sur ses choix. Je n’allais pas non plus l’encourager à continuer sur cette voie, mais bref, vous avez compris quoi. Ce n’était pas mes affaires, je n’avais pas mon mot à dire.

Quelques secondes plus tard, je sentis sa petite main se glisser dans la mienne. Je descendit les yeux vers cette dernière mais ne fit rien pour m’en défaire. Je n’étais pas un grand fan des contacts humains. Mais je n’étais plus à ça près maintenant et me laissais à nouveau entrainé par la jeune femme. Pour une personne alcoolisée elle se souvenait bien de là où elle habitait et même de son code d’entrée. Putain, j’avais déjà dormis dehors pour moins que ça. Impressionner, je continuai de la suivre sans un mot dans l’ascenseur. Attendez, elle m’emmenait vraiment chez elle ? Je pensais juste la laisser là. Bon, je pouvais bien monter pour m’assurer qu’elle ne tombait pas sur un voisin chelou dans le couloir, d’ailleurs, ce n’est pas moi qui le disait. Sa petite intervention me fit froncer les sourcils. C’était quoi ces psychopathes qui la surveillaient ? S’il fallait encore casser des gueules, j’étais dispo hein ! Je tenais toujours debout.

Elle n’arrêtait pas de sourire. C’était sûrement l’alcool qui la rendait ainsi, mais je trouvais ça drôle et c’était difficile de ne pas lui rendre ses sourires. Et elle parlait toute seule, je vous jure, elle m’amusait cette petite. Elle me fit entrer pour découvrir un appartement sens dessus dessous. Eh bah, on m’avait dit que les filles étaient plus organisées, etc. c’était définitivement un gros cliché.

- J’ai vu pire.

Si ça pouvait la rassurer, son appartement n’était pas encore au stade du squat de junkie. De toute façon, quand on veut, on peut toujours faire pire. Mais c’était aussi un témoin que blondinette n’allait pas fort en général, que ce n’était pas que ce soir. Quoique, c’est rapide de foutre un bazar pareil. Cependant, le nombre de bouteilles vides semblait indiquer que tout ça ne datait pas d’hier non plus. Je regardai la jeune femme retirer ma veste de ses épaules puis enlever ses chaussures. Malgré le bazar ambiant, j’enlevais mes chaussures aussi. Je sais, c’est con, son appart n’était sûrement pas à ça près. Mais un réflexe, je sais pas ou de la politesse. En général, les gens qui enlèvent leurs chaussures en rentrant chez eux demandent aux invités de faire de même. Cherchez pas, il ne fallait pas trop m’en demander non plus.

- Te prends pas la tête, je suis pas venu inspecter ton appart, du calme.

Je la voyais s’activer dans tous les sens pour pousser les vêtements qui traînaient partout. Elle se donnait vraiment beaucoup de mal pour pas grand chose. En même temps, c’était un peu étrange comme situation que d’avoir un inconnu chez soi. D’ailleurs j’avais pas dit que la laisserait dès que je serais sûr qu’elle serait chez elle ? Je n’eus pas le temps de connecter mes deux neurones pour formuler une phrase que blondinette m’entraîna dans la salle de bain avec pour intention de me soigner et se nettoyer. Décidément, combien a-t-elle de vêtement, il y en avait déjà plein la baignoire et maintenant un soutiens-gorge dans le lavabo qui allait rapidement rejoindre la pile ? Et dire que toute ma vie tenait dans un sac de voyage. Oui, tout tenait dans un sac à dos avant, mais j’avais fait un peu de shopping avec Anastase et depuis… bref…

Je la regardais se passer de l’eau sur le visage et les cheveux, comme un con planté là. Sans savoir ce que j’étais censé faire. Définitivement, cette bagarre avait eu raison de mes derniers neurones. Blondinette fini par me pousser devant le miroir pour constater les dégâts :

- Estúpido

Aucune idée si cette insulte était pour moi ou pour les connards qui m’avaient frappés. J’avais vraiment une sale gueule, pire que d’habitude. Contrairement à mon interlocutrice, je n’avais pas très envie de rire. J’attrapais la serviette qu’elle me tendait, distraitement, trop préoccuper à observer les dégâts sur mon visage. Puis suivis une bouteille de vodka pour désinfecter les plaies. J’allais sentir l’alcool aussi fort qu’elle avait ça. Mais elle avait raison, au moins ce serait efficace. Oh putain, je n’avais pas réalisé que je l’avais appelé la sale défoncée. Quelque part ça lui allait bien. Bon, elle semblait pas vexée, tant mieux. Après si elle voulait se battre, j’étais son homme ! Nan, je déconne. Je lui adressais un sourire à mon tour.

- Rowan. Rowan l’ange-gardien des sales défoncées.

En même temps, je lui pris la bouteille de vodka des mains, l’ouvris, la levai à sa santé et bu une gorgée avant de lui rendre. Ca allait piquer, un peu s’alcool dans le sang ne serait pas un mal à ce stade.

- Ravi de faire ta connaissance.

Après un passage à l’eau de mon visage pour nettoyer le sang, je me retrouvais avec Mila dans la canapé où elle avait entrepris de désinfecter mes plaies à la vodka. Elle semblait faire de son mieux pour être précise. Je serrais la mâchoire pour ne pas trop râler à la douleur. Quelques grognements m’échappèrent mais je tiens le coup. Ce fut terminé plus rapidement que je ne l’aurais cru. L’alcoolique semblait fière de son travail, bu un coup de vodka pour célébrer puis proposa de nous faire une pizza décongelée.

- Je suis pas contre.

Ca nous ferait du bien de manger, autant moi que elle. Je n’étais pas tant soucieux pour mes blessures. D’ailleurs pendant qu’elle allait mettre sa pizza au four, je soulevais mon tee-shirt pour constater le rester des dégâts. Putain, ouais, j’étais couvert d’hématomes sur les côtes aussi.

- Regarde ça. Je vais finir par devenir un putain d’avatar.

Je me mis à rire avant de relâcher mon tee-shirt. Non, mon but ce n’était pas me montrer mes abdos pour la faire baver. J’en avais rien à battre. Je n’étais pas de ces charo qui viennent au secours de demoiselles avec l’intention de finir dans leur lit derrière. Non pas du tout, ça ne m’avait pas effleuré l’esprit. De toute façon, vu mon état, un tel exercice serait plus douloureux qu’autre chose.

- Ca fait longtemps que tu vis là ?

J’avais aucune idée de comment faire la conversation. Alors ouais, c’était le premier truc qui m’était venu à l’esprit. C’était nul, j’en avais bien conscience, mais je repensais à sa faculté à retrouver les lieux et au code de la porte.

- D’ailleurs c’est quoi le délire de tes voisins ?

Ouais, ça aussi j’étais curieux de savoir. Je vous le répète, j’étais encore en état de casser des nez, ce n’était pas un problème.
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Under the cherry moon ~Mila & Rowan ~
Dim 27 Déc - 14:35

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- Under the cherry moon -



Dans le flou de son cerveau malmené par l’alcool, elle retrouve comme par enchantement d’anciens réflexes. Elle se souvient des gestes qu’elle doit faire pour administrer des premiers soins. Des trucs basiques mais bon, elle n’en revient pas elle-même, surtout qu’elle n’a jamais eu besoin de jouer les infirmières durant un vol. Le rôle de l’hôtesse souriante lui convient amplement. À ce sujet, il lui revient en mémoire que dans 4 jours, elle effectue plusieurs vols privés. Il va falloir qu’elle lève le pied sur ses délires. Elle porte machinalement sa main à sa pommette et grimace légèrement. Avec une bonne couche de fond de teint, elle devrait être comme neuve. Son uniforme l’attend sagement sous une housse de protection, pendu dans sa chambre. Un sourire amer se joint à ses pensées tandis qu’elle reporte son attention sur son sauveur.

« Enchantée Rowan, ange gardien des sales défoncées. » Un grand sourire accompagne ses paroles et ses yeux pétillent de reconnaissance et de malice. Elle se dit que ce surnom risque de lui rester. Cela ne la dérange pas vraiment car il reflète la triste vérité. Avant, elle n’était pas comme ça. Elle ne sait pas si elle était mieux, mais, elle était différente. Vivante.

Après avoir mis la pizza dans le four et tenter de faire un peu de place sur le plan de travail, Mila revient se poser à côté de Rowan et ne peut s’empêcher de jurer en voyant l’état de son torse. Une main vient se poser devant sa bouche pour étouffer le cri qui a failli en jaillir et qu’elle a étouffé de son mieux.
« Oh mon Dieu ... Je dois avoir de la glace si tu veux … » Elle regarde les impacts de coups qui dessinent des fleurs sur la peau de son sauveur. « Quelle bande de connards... je suis vraiment désolée, tout cela est à cause de moi. Je n’aurai pas dû t’impliquer là-dedans… mais sans toi, ce gars m’aurait sûrement fait du mal … » un « merci » conclut ses paroles. Un énième remerciement qu’elle pense sincèrement.

« Ce n’est pas à un avatar que tu vas ressembler mais à un Schtroumpf, ils sont beaucoup plus mignons. Et moi, avec le bleu que je ne manquerai pas d’afficher demain sur la figure, je serai la Schtroumpfette » Mila se met à rire en pensant aux petits personnages avant de replonger dans une réalité beaucoup moins réjouissante. Elle s’est calée au fond du canapé mais son épaule touche celle de Rowan. Elle n’a pas envie de s’éloigner. Cet homme lui rappelle Yvan, son frère. Toujours là pour prendre sa défense. Pour prendre soin d’elle au détriment de sa propre sécurité, comme cet inconnu, ce soir. Elle a la sensation d’être une naufragée qui dérive sur un radeau au milieu d’une mer d’immondices. Autour d’elle, la désolation de son appartement dévasté. Mal rangé. Elle n’a même plus le courage de cacher les cadavres des bouteilles vides. Au début, elle pensait que cela la stopperait. Qu’elle aurait honte d’avoir sous ses yeux, la preuve des litres d’alcool qu’elle ingurgite, mais, la honte s’est diluée, puis, elle est partie, loin. Quelque part où ce sentiment n’arrive pas à atteindre Mila. Plus grand-chose ne l’atteint et cela lui convient parfaitement.

De la cuisine, des odeurs appétissantes commencent à envahir l’appartement et Mila sent son estomac qui gargouille. La dernière fois qu’elle a mangé, c’était en vol, lors de sa dernière mission. Depuis, seul l’alcool entre dans son organisme pour y faire des ravages.

« J’ai déniché cet appartement après mon divorce » Il représentait son indépendance à l'époque, aujourd'hui, il reflète sa déchéance. Un sourire étire ses lèvres, et ce sourire distordu à cause du rouge à lèvres étiré sur sa joue, lui donne des allures étranges de poupée brisée. « Il est spacieux lorsqu’il est rangé… je l’aime beaucoup même si en ce moment, je suis … submergée ... il est lumineux aussi et les plantes s’y plaisent ...» Son regard tombe sur une pauvre chose desséchée et morte qui pend lamentablement par-dessus le rebord d’un pot en terre. Des feuilles séchées font comme une couronne mortuaire autour de la malheureuse. Mila la regarde et sent ses larmes monter. Elle se mord la lèvre pour ne pas pleurer. Pas pour une plante, même si elle sait que les larmes ne sont pas pour ça. Elles seraient pour sa vie qui n’est plus une vie depuis qu’il est parti. Elle secoue un peu la tête. Elle ne veut pas ressasser toujours la même rengaine. « … s’y plaisaient... » Elle plonge son regard clair dans celui tout aussi bleu de Rowan et murmure « Tout meurt autour de moi. Tout. Tout sauf moi, qui ne mérite que ça … » Elle rajoute encore plus bas « Je crois que je suis maudite… que tous ceux qui m’aiment, meurent … » Soudain, son rire éclate dans la pièce. Incongru. Mal venu mais libérateur. Elle bondit du canapé et se dirige vers la cuisine en lançant « La pizza est prête »

Sous les apparences de fille complètement barrée, il y a cette boule logée au fond de sa poitrine. Le chagrin qui ne veut pas partir ou qu’elle veut garder avec elle comme unique vestige. Comme dernière sensation qu’elle peut encore ressentir lorsqu’elle songe à son frère. Elle s’arrête devant le mur et le fixe. Seule, elle se serait fracassée la tête contre. Avec son sauveur, elle aimerait éviter de passer pour une folle imbibée d’alcool et de douleur.

Des gestes mécaniques l’animent et elle agit comme un robot. S’empare d’assiettes dans le placard, de couverts qu’elle amène avec un grand sourire au salon. D’un geste de la main, elle vire tout ce qui encombre la table basse. Les objets tombent au sol sans qu’elle ne leur accorde la moindre attention. Elle ne réagit pas plus au bruit qu’ils produisent en finissant leur course sur le parquet, déjà bien encombré. Elle dépose avec délicatesse ce dont ils auront besoin pour manger. Quelques secondes plus tard, la pizza arrive, et c’est avec beaucoup de précautions qu’elle pose le plat la contenant sur la table. Ses mains se sont mises à trembler. Un mouvement incontrôlable. Mila penche un peu le visage et demande « Tu veux bien la découper s’il te plaît. Je vais chercher les boissons. Bière ? Ou si tu veux autre chose, il doit y avoir du whisky. De la vodka et je ne sais plus quoi…. Lis les étiquettes autour de toi et regarde ce qu’il reste dans les bouteilles. Je crois que je vais continuer à l’eau. Je travaille dans quelques jours et je ne peux pas me pointer comme ça » D’un geste de la main, elle désigne son état pitoyable. « Je suis hôtesse de l’air » elle rit et rajoute « On dirait pas, je sais … » Sans attendre la réponse, elle part dans la cuisine et revient avec une bouteille d’eau minérale puis, s’installe sur le canapé, contre son sauveur.

Pendant que Rowan s’exécute à couper et servir, elle dit, avec un haussement d’épaules
« Pour les voisins, je les comprends… Je fais n’importe quoi depuis quelque temps et je dois faire du bruit lorsque j’ai ... bu … pas facile pour eux … Ils voudraient que je dégage, mais » Elle secoue la tête en signe de négation et sent ses cheveux cartonnés bouger à peine autour de son visage « Pas question que je retourne chez mes parents. Je reste chez moi, tant que je peux. » Elle sait que si elle continue dans cette voie, elle risque de se faire expulser.

Mila regarde sa part de pizza posée au centre de son assiette, puis l’homme qui est assis à côté d’elle avant d’ajouter « Je suis comme ça depuis que mon frère est mort. Ce n’est pas une excuse, je sais, mais je n’y peux rien » elle inspire puis expire, tripote son morceau de pizza, lèche ses doigts avant d’avouer « Tu vois le bordel qu’il y a ici, et bien, dans ma tête, c’est pire »

La bouche pleine, elle savoure son repas, même si les goûts sont un peu atténués par son palais brûler par l’alcool. « C’est bon » La blonde adresse un sourire à Rowan et demande « Et toi, qu’est-ce que tu fais lorsque tu ne viens pas au secours des sales défoncées comme moi ? » Elle l’a entendu marmonner dans une langue étrangère et maintenant que son esprit commence à émerger des vapeurs d’alcool, Mila aimerait en apprendre un peu plus sur son sauveur.

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Under the cherry moon ~Mila & Rowan ~
Jeu 7 Jan - 13:00
Il y avait un truc chez cette fille que j’aimais bien. Je sais pas trop pourquoi je lui faisais confiance comme ça. Ce n’était pourtant pas mon genre de suivre n’importe qui. Peut-être parce qu’elle était une sale défoncée et je savais ce que c’était que de passer par là. Ou alors juste, parce que j’étais con et que cette situation m’échappait totalement et ce n’était pas une question de l’apprécier ou pas, c’était juste, je m’étais laissé embarqué dans cette histoire et je ne savais plus comment m’en défaire. Non clairement, je serais déjà parti si je n’avais pas envie de passer une seconde de plus avec elle. Ça ne me dérangeait pas de me lever et de partir, quitte à passer pour un malpoli. La politesse était bien la dernière de mes préoccupations.

Bref, tout ça pour dire qu’elle souriait, que je savais que c’était l’alcool qui la mettait dans un état pareil, mais je ne pouvais pas m’empêcher de répondre par un petit sourire. On a beau dire, c’était une sacré soirée tout de même. Je n’étais pas de là de l’oublier, de toute façon, vu les hématomes que j’allais me taper pour un moment, c’est sûr que ce n’était pas demain que j’allais me réveiller en me demandant ce que j’avais fait la veille. Contrairement à mon interlocutrice, je n’avais pas assez bu pour qu’une telle chose arrive. Une fois la pizza dans le four, je montrais à Mila l’étendu des dégâts et elle s’excusa alors que clairement…

- C’est pas de ta faute. Ce n’est pas toi qui m’a tapé dessus. Et franchement, je préfère encore que ce soit moi qui aie pris les coups. Si ça peut t’aider à dormir, j’étais quand même bien content d’avoir une bonne excuse pour taper sur ces connards.

Pas si héroïque que ça l’ange gardien au final.

- Et je suis pas contre un peu de glace, si t’as ça…

Sa réflexion sur les Schtroumpf était amusant. Plus mignon ? Mais qui avait établit que j’étais assez mignon pour être une petite créature qui vit dans un champignon ? Il existait un Schtroumpf  grognon ou râleur ? Si c’était le cas, là je voulais bien croire que j’avais ma place dans leur petite communauté. Même si avec mon bon mètre quatre-vingt dix, j’allais avoir du mal à me fondre dans la masse.

- Un sacré duo, d’ailleurs ça va, t’as pas trop mal ? Tu devrais mettre un peu de glace dessus aussi, au moins pour faire dégonfler un max avant demain.

J’avais aucune idée si elle avait un job, mais pour se payer un appart pareil et je sais pas, quelque chose dans sa voix qui semblait indiquer qu’elle avait quelque chose à faire demain. J’allais encore me faire une sacrée réputation auprès de mes collègues, mais la plupart d’entre eux savaient d’où je venais et m’évitaient déjà un maximum, donc je n’étais plus à ça près.

Il y eu un instant de pause, nous étions tous les deux là, dans le canapé à ne pas parler, à ne pas bouger, sans que ce soit embarrassant pour autant. On était sûrement trop crevé pour dire ou faire quoique ce soit. Mais ça ne me dérangeait pas non plus. C’était agréable d’être avec quelqu’un et de ne rien faire, rien dire, pas de prise de tête. Pour une fois, je n’avais pas l’impression de ne pas être à ma place, d’être de trop. Ce fut d’entendre le ventre de Mila qui gargouille qui me fit revenir à la réalité et briser le silence. A croire que le silence ne me plaisait pas tant que ça au final. Ma curiosité prit le dessus. J’avais quand même un peu envie de savoir comment Mila en était arrivée là, on va pas se le cacher.

J’imaginais facilement que cet appart devait être spacieux et agréable à vivre quand il était rangé. J’affichai un petit sourire en voyant sa plante, qui clairement était en train de la contredire. C’était un peu à l’image de tout son appartement au final. Elle ne s’occupait de rien, donc bien sûr, sa plante souffrait aussi de ce manque de traitement. Je vis le regard de Mila s’assombrir. Ce n’était pas ce divorce qui l’avait mise dans cet état. Elle parlait de mort, elle avait perdu quelqu’un, j’étais prêt à le parier. C’est ça qu’elle vivait mal. Pour le coup, j’avais perdu mon sourire. Je ne savais pas quoi dire. Compatir ? Je ne savais pas ce qu’elle ressentait, si j’avais perdu des gens, c’était rarement des proches, plus des connaissances. Enfin, il y avait eu mon père. Mais ça me semblait tellement loin. Soudainement, replongé dans mes souvenirs d’enfance, je crois que je comprenais. Mais j’avais plus été énervé par le départ de mon père que réellement triste je crois.

Mila détourna la conversation avec la pizza. Ce qui m’enlevait de devoir essayer de lui répondre. Quelque part, ça m’arrangeait bien. Elle parti à la cuisine pour revenir avec des assiettes et des couverts, débarrassant la table en mettant tout par terre d’un geste. Je hochai la tête quand elle me demanda de couper la pizza. Elle tremblait trop pour le faire, je ne fis pas de remarque à ce sujet et me mis au travail directement. Je venais de rencontrer cette fille, a priori, je m’en foutais, les gens font ce qu’ils veulent, je n’étais pas là pour les juger. Mais j’étais rassuré de l’entendre dire qu’elle allait continuer à l’eau et se montrer raisonnable. Je regardais dans la direction qu’elle m’indiquait, voyant cet uniforme parfaitement accroché. C’était à ce demandé comment je ne l’avais pas vu avant tellement il détonnait dans le paysage.

- Je vais tourner à l’eau aussi, ce sera bien. Et j’avoue, j’aurais pas deviné pour ton job. Tu sais où tu pars ?

Je n’avais pris l’avion qu’une seule fois dans ma vie. Après le décès de mon père, quand on avait quitté l’Irlande pour LA. Quelque part c’était amusant, elle bossait dans les airs quand j’étais toujours sur terre. Pendant que je servais la pizza, j’interrogeai Mila sur ses voisins. Tant que je n’étais pas trop fatigué pour casser des nez, autant qu’on soit clair.

- Hm, t’as bien raison, on les emmerde tes voisins. A ce que je sache tu les force pas à boire avec toi et tu viens pas foutre le bordel chez eux. Donc, qu’ils se mêlent de leur affaire. S’ils te font trop chier, hésite pas.

Sur le coup, je ne pensais pas aux aspects techniques de la chose comme : comment allait-elle me contacter si elle n’avait pas mon numéro ou quoique ce soit d’autre pour m’appeler. Enfin en dehors de mon téléphone, à moins qu’elle ne crie très très fort par sa fenêtre, et encore, je doutais de l’entendre. Bref, je ne sais même pas si Mila m’avait écouté, elle poursuivit sur sa lancée. Mon intuition avait donc été la bonne : elle avait perdu quelqu’un. Son frère. Je n’osais pas imaginer ce qu’elle devait ressentir. Si je devais perdre un membre de ma fratrie… Je ne me serais pas contenté de sombrer dans l’alcool.

Encore une fois incapable de trouver les bons mots, je mangeais une première part de pizza. Je crois que je n’avais pas réalisé à quel point j’avais faim. Mon silence devait commencer à peser. Ou alors, Mila cherchait juste à détourner à nouveau la conversation. Je n’aimais pas tant parler de moi, mais qu’est-ce que je risquais, franchement ? Puis après toutes ces révélation qu’elle venait de me faire pour satisfaire ma curiosité, je pouvais bien lui répondre.

- Oh rien, ça me prend tout mon temps. Tu ne te rends pas compte à quel point c’est un job prenant.

Ok, finalement, on peut dire que c’était un échec. Même si je restais cynique, l’humour était mon premier rempart de protection. Ou le deuxième après mes poings, ça dépendait de la personne en face. Mais là, clairement, je n’allais pas en coller une à Mila pour qu’elle me foute la paix. Mon regard se posa alors sur cette pauvre plante en train de mourir. Je pris mon verre et me levai. En versant mon eau dans le pot, je repris :

- Plus sérieusement, je passe plus de temps à sauver des plantes que des demoiselles en détresse. Je bosse pour la ville, j’suis jardinier. Donc à défaut de pouvoir ramener ton frère à la vie, je suis presque sûr de pouvoir ranimer cette plante. Elle manque juste d’eau et un peu plus de lumière aussi.

Je soulevais délicatement le pot pour le changer de place, dans un endroit qui me semblait plus adapté. Je ne me préoccupais pas de ce que Mila pourrait dire, je poussais les affaires qui traînait sans cérémonie pour y poser la plante avant de revenir dans le canapé avec mon verre vide.

- Ouais, je sais, on dirait pas.

Que j’étais jardinier, hein, je crois que Mila l’avait compris, c’était pour reprendre sa formulation de tout à l’heure.

- Par contre, si je te dis que je suis en réinsertion et que je sors de prison, ça colle mieux au personnage, non ? J’y étais pour avoir assassiné une jolie petite blondinette assez folle pour penser que je pouvais être son ange gardien…

Ok ok, c’était peut-être aller loin dans la blague. Et peut-être pas le meilleur moment pour ce genre d’humour, mais je préférai encore blagué sur mes années en prison plutôt que d’en pleurer, de toute façon je ne pouvais pas revenir dessus.

- Roh, c’est bon, me regarde pas comme ça, je déconne. J’y étais pour deal et possiblement violence sur les forces de l’ordre. J’ai plus grand chose à faire dans tout ça maintenant.

J’évitais au possible tout ce qui pouvait me rapprocher d’ancienne connaissances dans le domaine. Je savais qu’un jour j’y serais confronté à nouveau, mais pour le moment, je m’en sortais bien pour éviter tout ça. Je savais pas trop où j’allais, mais certainement pas à nouveau en prison.

- Pour être honnête, je ferais un piètre ange gardien. Tu sais, quand tu disais que tout ceux que t’aimais mourrait ? Si ça peut te rassurer, je suis très doué pour me faire haïr de ceux que j’aime. Ça réduit les risques de la malédiction, non ?

J’étais définitivement nul pour rassurer les autres. J’étais sans doute en train d’utiliser les pires arguments pour me faire valoir auprès de mon interlocutrice. Mais elle avait sûrement bien compris dès que je l’avais traité de sale défoncée que les mots c’était pas trop mon truc. Assez paradoxal pour un mec qui avait passé autant de temps à lire ces dernières années.
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Under the cherry moon ~Mila & Rowan ~
Jeu 14 Jan - 17:13

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La glace. Elle aurait dû y penser avant, mais il n’est pas trop tard pour bien faire. Elle se lève tout en secouant la tête devant son manque de réactivité et va farfouiller dans le compartiment du congélateur. Elle en extrait deux poches de glace qu’elle enroule dans des serviettes propres avant de revenir prendre place à côté de Rowan. Depuis qu’elle boit comme un trou, elle a investi dans des trousses premiers soins pour les lendemains de cuite mais aussi, elle a toujours des sacs emplis de glace pour le cas ou … aujourd’hui, sa prévoyance est récompensée.

Autour d’elle, règne la désolation qui confirme son abandon de laisser la vie reprendre son cours. Elle doit vraiment réagir et ranger tout ce bordel. À chaque fois qu’elle pose un regard un tant soit peu non aviné sur son environnement, elle se fait la même promesse qu’elle noie et oublie dans la première bouteille qui passe à sa portée. Un geste de la main chasse ses préoccupations ménagères. Plus tard. Comme à chaque fois.

De retour dans le salon, elle tend une poche glacée au brun « Tiens. Je ne sais pas si c’est vraiment efficace mais bon… ça ne devrait pas faire de mal » Un haussement d’épaules accompagne ses paroles.

Elle-même en profite pour appliquer le pansement glacé contre sa pommette, en priant malgré tout pour que sa joue ne gonfle pas trop et que l’hématome reste invisible. Elle a le droit de rêver la blonde. Un sourire revient sur ses lèvres lorsqu’elle songe qu’ils doivent ressembler à deux éclopés. Mila se détend à côté de ce grand type à l’humour glauque. Il lui rappelle son frère et cette évocation lui arrache un mince sourire. Sourire qu’elle a bien failli ravaler lorsqu’il a la mauvaise idée de se faire passer pour un assassin de blonde alcoolisée. Son pauvre esprit imbibé a carburé à toute vitesse en entendant cette information. Elle s’est traitée d’idiote de faire confiance à des inconnus et pire, les faire entrer chez elle. Une tonne de scénarios glauques se sont télescopés dans sa tête avant que Rowan  n’avoue qu’il faisait de l’humour. Un petit rire franchit ses lèvres tandis que d’un mouvement, elle vient lui donner un coup d’épaule. Pas trop fort car elle n’en a plus force tandis qu’elle articule un

«T’es bête. Tu voulais me faire peur ? » avant  de rajouter d’une voix éteinte « dommage pour mon frère. Il était encore jeune. Il avait tant de choses à vivre et à découvrir ... »

Elle se renfonce dans le canapé tout en continuant à mâchonner sa part de pizza. Elle coule enfin un regard sur le brun et marmonne

« T’as pas vraiment une tête de jardinier... » Elle éclate de rire et rajoute
« Ni de sauveur de blonde imbibée et pourtant »

Elle lui adresse un beau sourire bancale. Son visage toujours maculé de fard.

« Je serai mal placée pour te faire la morale. D’ailleurs, je n’en ai aucune envie »

Mila sait que l’on n’a pas besoin d’être enfermée entre quatre murs pour être prisonnier. La preuve avec elle. Enfermée dans une situation à perpétuité. Elle n’en voit pas l’issue. N’arrive pas à s’en dépêtrer. Finalement, avec la prison, la vraie, il y a une fin. Forcément.

« Personne n’est parfait. Peu importe ce que tu as fait. Je m’en fous. Tu es mon Sauveur et cela est le plus important pour moi » sa voix s’étiole tout comme elle. La poche de glace qu’elle tenait encore, il y a quelques minutes, pressée contre sa joue, glisse sur son torse et échoue sur ses cuisses. Le froid et l’humidité la dérangent mais, elle n’a plus la force de réagir.
Elle pose sa tête contre l’épaule de Rowan et ferme les yeux. Son assiette en équilibre précaire sur ses genoux. Mila est bien contre cet homme. Elle se sent protégée. Mieux, elle a l’impression de ne plus être seule.

Autour d’elle, elle ne voit plus le bordel qui règne dans son appartement. Elle en oublie son aspect aussi. Comme si un voile recouvrait toute cette misère pour ne laisser apparaître que ce qui est beau. Son bras glisse et enserre le brun. Son corps semble peser des tonnes, avec cette impression que tout le poids du monde écrase ses frêles épaules. En bougeant, elle fait glisser son assiette et ce qu’il reste de sa part de pizza sur ses pieds, puis sur le sol qui n’en est plus à ça près. Ni elle d’ailleurs.

« Tu m’abandonneras pas, hein ? »

Sa voix est quasiment atone. Lointaine, tout comme son esprit que l’alcool, ce soir, a fini par user. Dompter. Annihiler.

«  Je t’aime bien, moi. Ça sera peut-être suffisant pour éviter la malédiction cette fois »

Sa main se crispe sur le tissu qu’elle agrippe. Elle n’a plus la force d’ouvrir les paupières. Plus la force de relever la tête. Elle se tasse sur elle-même. Se ratatine sans jamais disparaître. Son mécanisme s’enraille, comme un automate désarticulé. Elle choit, lentement. Oublie, tout aussi lentement. Seule la présence rassurante à ses côtés la rattache encore un peu à la réalité. L’odeur persistante de gerbe accrochée à ses cheveux la dégoûte aussi mais, elle n’a pas la force de filer sous la douche. Elle n’est plus qu’un déchet parmi tant d’autres.

Elle se retient à cet homme. Elle se retient au peu de conscience qui affleure encore. Elle ne veut pas sombrer. Elle se raccroche à ce qu’elle peut pour éviter que la fatigue et l’alcool ne l’entraînent dans le monde sans rêve qui fait partie de son quotidien.

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Under the cherry moon ~Mila & Rowan ~
Jeu 4 Fév - 11:01
Si j’avais été un type raisonnable, j’aurais sûrement pensé aller voir un médecin avant toute chose. Vu la douleur, il était possible qu’une ou plusieurs de mes côtés soit fêlée ou même brisée. Mais est-ce que j’en avais quelque chose à faire ? Non, rien du tout. Je pris la poche de glace que me tendit Mila, avec un hochement de tête pour la mettre sur mes contusions. Avec un hochement de tête. Ca ferait grandement l’affaire. Je serrais les dents au contact de la glace avec mes blessures, mais c’était un mal pour un bien, je le savais que trop bien. C’était un des contre-coup à être un type qui frappe avant de parler. Je n’avais aucune idée non plus si c’était efficace, maintenant que Mila en parlait, je ne m’étais jamais posé la question. Il me semblait que si. Mais bon, on s’en fout, je n’étais pas médecin.

Mila aussi n’était pas dans un très bon état. Soudainement, je me sentais coupable, j’avais l’impression d’avoir échoué à ma mission, j’étais censé la protéger et au final, j’avais juste profiter de la situation pour frapper sur des imbéciles, me passer les nerfs sur eux et rien d’autre. Mais je crois que la blondinette ne m’en voulait pas. Elle n’avait pas l’air. C’était peut-être l’alcool qui agissait encore sur son cerveau, qui sait. De toute façon, c’était trop tard pour revenir en arrière et jusque là, Mila ne s’était pas plaint plus que ça. J’imagine que c’était bon signe.

Et dans toute cette ambiance, je me sentais assez à l’aise pour faire des blagues douteuses, toujours risqué. Et à voir la tête de mon interlocutrice, j’avais réussi mon coup. Il faut dire, j’étais doué pour garder ce même ton sérieux, voire grave, même quand j’essayais de faire de l’humour, ce qui pouvait passer pour de la provocation ou, et bien, pour la vérité. Mais Mila fini par comprendre que je me moquais d’elle. Elle me puni d’un coup d’épaule, ce qui me fit sourire. En fait, je sais pourquoi je l’aime bien cette fille, même si ça ne fait que quelques minutes, peut-être quelques heures maintenant, qu’on se connait. Elle me fait penser à ma petite soeur. Enfin, une de mes soeurs, que j’ai totalement perdu de vue ces dernières années. Celles qui ne veulent plus m’adresser la parole parce que j’ai trahis leur confiance.

Je n’étais apparemment pas le seul avec des problèmes de famille. Si j’avais affiché un sourire suite à ma blague, il avait fini par disparaître lorsque Mila évoqua son frère. Ce n’était jamais le bon moment pour mourir. Quoique, en soit, la personne qui mourrait n’avait pas de problème, c’était dur pour ceux qui restaient et qui avaient encore ce pouvoir d’imaginer ce qui aurait pu arriver si l’autre ne s’était pas éteint aussi soudainement. J’avais peur d’avoir jeté un froid, mais ça va. Mila n’était vraiment pas rancunière, elle n’avait pas l’air du genre à se prendre la tête. Elle se mit à rire en entendant mon job. Et je m’en fichais qu’elle se moque de moi, au contraire, j’étais rassuré de la voir rire. C’était aussi rassurant d’entendre qu’elle n’avait pas l’intention de me faire la morale. Elle ne m’en voulait donc pas, pour rien ? C’est fou, j’allais vraiment finir par croire qu’il n’y avait que ma famille pour ne pas être capable de me pardonner pour ce que j’avais fait. Mais j’imagine que c’était plus simple pour une inconnue comme Mila de ne pas m’en vouloir pour mon passé auquel elle n’a pas assisté.

- Merci…

Je ne voyais pas ce que je pouvais dire de plus. Je n’avais pas l’habitude d’entendre ce genre de paroles. Pourquoi est-ce que ça ne pouvait pas être aussi facile avec tout le monde ? Cette situation m’épuisait. Je tournais une tête surprise en sentant Mila se poser contre mon épaule. Je n’aimais pas les contacts, j’avais tendance à colle run coup à toute personne qui s’approchait trop de moi. Mais là, je n’osais pas bouger. Inquiet presque, je me demandais si Mila allait bien. Elle avait lâché sa poche de glace. Son poids se fit doucement plus lourd contre moi. Elle passa même un bras autour de moi, sans que je n’aie osé faire le moindre geste. Comme si j’avais trop peur de faire une erreur, de la briser avec mes mouvement parfois trop brusques.

Puis sa petite voix se fit entendre à nouveau. Mes muscles tendus se relâchèrent un peu. J’affichai même un bref sourire. Mon cerveau ne savait pas trop comment réagir, il s’écoula un long silence avant que je ne trouve quoi répondre :

- Jamais. On emmerde les malédictions.

J’avais grogné plus que parler au final. De toute façon, je n’étais pas sûr que Mila m’aie entendu. Elle semblait avoir sombré dans un sommeil profond. Sa pizza au sol, sa glace sur les genoux. J’enlevais cette dernière pour la jeter négligemment avec ma propre poche de glace sur la table. Je n’osais pas me dégager de son étreinte. Au final, je crois que… Ca me faisait du bien aussi, pour une fois, de ne pas être seul. En essayant de faire le moins de mouvement possible, je tirais sur une couverture qui traînait sur le canapé, pour la jeter sur Mila. Je passais un bras hésitant autour d’elle et je ne sais pas combien de temps il se passa avant que le sommeil ne vienne me cueillir à mon tour.
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Under the cherry moon ~Mila & Rowan ~
Sam 6 Fév - 10:56

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C’est une douleur dans l’épaule qui la tire du sommeil. Elle irradie jusque dans ses cervicales. Mila grimace un peu mais, n’ose pas trop bouger car malgré son corps ankylosé, elle est bien et cela fait tellement longtemps que ça ne lui n’est pas arrivé qu’elle retient ce moment autant qu’elle peut. Elle se souvient vaguement de l’altercation qui a éclaté dans le bar, hier soir, ça n’en fait qu’une de plus où elle se trouve mêlée. Elle sait que l’alcool ne lui amène que des emmerdes, sauf hier soir où elle a retrouvé un frère. Un cadeau du ciel. Elle resserre légèrement son étreinte de peur que son ange gardien ne s’envole. Elle n’ose pas ouvrir les yeux de peur de se rendre compte qu’elle gît au sol et qu’elle est seule. Qu’elle rêve comme bien souvent. Pourtant, elle sent et entend une respiration. Sous sa main, un torse se soulève à un rythme régulier. Un sourire étire ses lèvres et délicatement, elle pose un baiser sur un bras. Du moins, elle embrasse un bout de tissu mais cela vaut tout l’or du monde.
Elle ne doute pas que ce nouveau frère a été envoyé par Yvan, depuis le Paradis. Qu’il veille toujours sur elle. La preuve. À travers ses paupières plissées, elle étudie le brun. Des hématomes sont apparus sur son visage et elle se doute qu’il doit en être de même sur son corps. Un soupir. C’est à cause d’elle s’il souffre. Il faut vraiment qu’elle change. Qu’elle redevienne une meilleure personne ou du moins, celle qu’elle était avant. Sobre. Surtout sobre, c’est le point le plus important. Le seul à ne pas négliger.

Son sourire s’agrandit tandis que l’idée de venir lui chatouiller le nez la traverse. Comme lorsqu’ils étaient enfants. Mila adorait embêter son frère en lui faisant mille et une petites misères.

Elle fronce les sourcils et tente de se souvenir du nom de son nouveau frangin mais seul l’écho du vide qui règne dans sa tête lui répond. Elle ne peut pas l’avoir déjà oublié. Que va-t-il penser d’elle si elle ne se souvient plus de son prénom. Pire, il ne voudra peut-être plus d’elle, et cela l’angoisse. Elle se met à mordiller sa lèvre mais s’arrête vite. Hier, elle a reçu un coup sur le visage, ou deux peut-être et sa lèvre fendue se rappelle à son bon souvenir. Elle devra passer ses nerfs sur une autre partie de son corps. Elle est tentée par ses ongles mais, la vue de ses doigts lui donne un haut le cœur. Elle n’ose pas imaginer à quoi elle ressemble. L’odeur de la gerbe et ses cheveux cartonnés donnent le ton.

C’est avec des gestes ralentis qu’elle se redresse, puis se lève. Elle arrange la couverture sur le brun. Avant de faire un pas, Mila plisse les yeux afin de mieux visualiser tout ce qui encombre le sol. Elle s’arrête et se demande si elle doit filer dans la salle de bain ou la cuisine.

Se laver semble la solution la plus intelligente.

Quelque soit l’endroit choisi, le bordel y règne en maître.

Elle progresse sur la pointe des pieds afin de ne pas réveiller son ange gardien et arrive à destination. Un air victorieux anime ses traits mais son regard devient avide dès que celui-ci tombe sur une bouteille. Son premier réflexe est de se baisser et d’aller vérifier s’il ne reste pas quelques gouttes au fond, plus, si elle a de la chance mais, dans la pénombre, elle croise son reflet et même si elle détourne rapidement le regard, elle s’est vue. Yvan aussi doit la voir. Elle secoue la tête et murmure « Pardon » mais, elle ne touche pas la bouteille. Son frère lui a envoyé un remplaçant, c’est une chance inespérée. Mila se doute qu’elle n’en aura sûrement pas d’autre. Elle ne veut pas la laisser passer. Elle ne veut pas le laisser partir.

Elle a poussé la porte, sans pouvoir vraiment la refermer. La lumière du jour entre par la fenêtre au verre granité. Tout en avançant, elle déblaie du bout du pied afin de progresser jusqu’à la baignoire devant laquelle elle s’arrête.  Elle ne peut s’empêcher de souffler devant le monceau de linge qui s’accumule dedans.

Comment a-t-elle fait pour en arriver là ?

La première réponse est forcément l’alcool mais, elle doit avouer que c’est un peu facile. Elle a été faible et l’est encore. Ses parents n’ont pas sombré, eux. Elle secoue la tête tout en essayant de se reprendre. Ne pas regarder les bouteilles d’alcool qui l’invitent à l’oubli.

Avec des gestes énergiques, elle vide la baignoire et reforme le tas un peu plus loin. Elle s’en occupera plus tard. Comme beaucoup de choses qu’elle remet à « plus tard. Demain. Une autre fois » Sa rengaine favorite depuis trop de mois.

Elle s’empare de serviettes propres, vérifie qu’il reste du gel douche dans le flacon ainsi que du shampoing et se déshabille. Avant de rejoindre la baignoire, elle s’étire pour attraper son démaquillant. Ça aussi, elle va en avoir besoin vu l’état de son visage. Ses vêtements rejoignent le somment de l’impressionnante pile. Dans la longue liste des tâches qu’elle doit accomplir, elle note « faire la lessive » en espérant que la prochaine bouteille d’alcool qui croisera son chemin ne lui fasse pas oublier ses bonnes résolutions.

Mila constate que des hématomes fleurissent sur sa peau laiteuse. Du bout du doigt, elle palpe celui qui orne le haut de sa pommette et grimace. Il va lui falloir une bonne couche de fond de teint pour camoufler ça. Si elle ne buvait pas, elle n’en serait pas là. Elle déteste s’apitoyer sur son sort même si c’est ce qu’elle fait à longueur de journée en picolant.

Elle se frictionne pour ôter les traces de maquillage, puis se savonne pour ôter tout le reste. Trois shampoings et un masque capillaire sont nécessaires avant que ses cheveux ne retrouvent leur état initial. L’odeur ignoble qui lui collait à la peau a laissé place à une bonne odeur de propre et de frais. Même son visage est méconnaissable maintenant qu’il est débarrassé de tout le fard qui avait coulé. Elle s’arrête devant le miroir embué, passe une main pour faire apparaître son reflet. Pâle. Fantomatique. Légèrement esquinté. Elle finit en se brossant les dents, puis en s’attachant les cheveux. Entortillée dans une serviette, elle file dans sa chambre s’habiller d’un jean et d’un sweat-shirt noir avec Mickey sur le devant.

Lorsqu’elle réapparaît, ce n’est plus la même personne.

Mila fait attention de ne pas faire de bruit, et c’est toujours sur la pointe des pieds qu’elle progresse vers la cuisine cette fois.

Elle lave le bol de la cafetière et tente de ranger rapidement le bordel ambiant. Il y a toujours les bouteilles qui lui font de l’œil, mais, elle reste forte pour le moment. La présence de Rowan la galvanise.

Rowan. Elle sautille de joie en se souvenant du prénom et le répète comme un mantra.

Rowan. Rowan. Rowan.
Son nouveau frère.

Mila prépare du café. Ouvre ses placards à la recherche de sirop d’érable et de préparation pour pancakes. En quelques minutes, l’alcoolo s’est changé en parfaite soeurette. Elle se sent ingrate envers ses parents mais n’arrive pas à chasser ce sentiment de bonheur qu’elle a depuis que Rowan, son ange gardien, est entré dans sa vie. Tout lui semble soudain plus facile.

Le bruit poussif du café qui s’écoule et l’arôme qui embaume petit à petit l’appartement lui redonne bêtement espoir. La préparation à pancakes est prête. Autour de Mila, les bouteilles, telles des sentinelles muettes veillent et surveillent le premier faux pas de la blonde pour revenir sur le devant de la scène. Elles savent que ces bonnes résolutions ne tiennent jamais bien longtemps et si Mila tendait l’oreille, elle pourrait les entendre ricaner.
Un froissement dans le salon, du bruit. Mila sourit. Il est réveillé.

De la cuisine, elle lance un « Bonjour » emplit de bonne humeur avant de rajouter

« Café et pancakes, ça te va ? J’ai du thé si tu préfères »

Mila déteste ça mais elle en a ramené de ses différents voyages. Tout comme le café qu’elle adore.

En souriant, elle s’attelle à la cuisson des crêpes avant de conclure
« J’ai préparé tout ce qu’il faut dans la salle de bain si tu as envie de prendre une douche » 

Elle ne rajoute pas que le bazar est toujours présent. Il a dû s’en rendre compte en ouvrant les yeux.

Tandis qu’elle empile religieusement les pancakes dans une assiette, elle lance

« Dis, tu veux bien que je sois ta sœur? Parce que moi, je te veux comme frère »

Mila n’a pas osé sortir de la cuisine pour parler. Elle serait trop déçue que Rowan lui oppose un refus même si cette demande est rapide et complétement... folle ... encore imbibée par l'alcool qu'elle a avalé hier soir ... certains diraient même inappropriée mais, la blonde s'en fout.

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Under the cherry moon ~Mila & Rowan ~
Lun 15 Fév - 19:42
Apparement, j’étais un plus gros dormeur que je ne le pensais. L’avantage de ne pas avoir eu le droit à beaucoup de confort pendant plusieurs années, j’en devenais capable de dormir n’importe où. Puis il ne fallait pas se le cacher, je n’avais pas bu des litres hier, mais assez pour que l’alcool fasse son effet et me mette K.O alors que quelque minutes auparavant j’étais parfaitement capable de rester éveiller, de tenir la discussion à quelqu’un et de manger de la pizza, sans ressentir la moindre envie de fermer les yeux. Pour m’endormir assis dans un canapé, je devais vraiment être rincé. Et pourtant, j’avais l’impression que je n’avais pas dormi aussi bien depuis longtemps ?

Etrange sensation que celle d’avoir la conscience tranquille, même si ce n’avait été que pour une soirée. Je me souvenais de toute la soirée sans problème, le bar, Mila, nos conversations. Bon, peut-être qu’il me manquait quelques détails, mais le plus gros était là. C’était fou, pour une fois, j’avais quelqu’un à mes côtés, envers qui je ne ressentais pas une culpabilité terrible. Certes, je ne fréquentais pas grand monde non plus. Mais ma famille, je m’en voudrais à vie de les avoir mené à travers… Tout ce bordel. Mes collègues ? Nous n’étions pas assez proches. Mes employeurs particuliers ? Meg, Noah… Je bossais pour eux ok, mais je ne les voyais rarement plus de quelques minutes quand j’allais chez eux. A la limite, je discutais plus avec leurs plantes.

Il y avait Elijah aussi, sûrement le seul type que je pouvais considérer comme un ami. Mais, il y avait quand même ce petit quelque chose, il m’avait sorti d’un mauvais pas à notre première rencontre, et je ne l’avais pas revu depuis. Je savais juste que c’était pas un mauvais gars. Ouais, au final l’appeler “ami” était peut-être aller loin. Alors qu’avec Mila, il n’y avait pas de question à se poser, j’avais pris des coups pour elle. Elle ne me jugeait pas, je crois qu’on se comprenait, qu’on avait tous les deux nos torts et une absence à combler. Bien qu’elle soit différente. Bref, j’avais du mal à m’expliquer ce qu’il s’était passé entre nous. Peut-être une question d’alchimie qui sait.

J’étais réveillé depuis quelques secondes à peine, mais je savais que lorsque j’ouvrirais les yeux, le monde serait bien moins serein et agréable. Pour cette odeur de cuisine était loin d’être dérangeante. En me rappelant où j’étais et en faisant un point rapide sur la situation, je consenti enfin à ouvrir les yeux. Et comme prévu, le mal de tête. On aime, on adore. C’était ma première gueule de bois depuis très longtemps et même si on avait connu pire, ce n’était pas si agréable. Je remarquais alors que Mila n’était plus à mes cotés. C’était-elle levée pendant la nuit pour rejoindre son lit ? Ou est-ce qu’elle s’était simplement réveillée avant moi ? J’étais presque sûr de sentir son poids contre ma poitrine il y a quelques minutes encore. Mais comment savoir qu’il ne s’agissait pas de quelques heures.

Malgré la migraine, je quittai le canapé pour me diriger vers la cuisine où Mila était en train de préparer le petit déjeuner. Je passai une main dans mes cheveux plus par réflexe que par réelle ambition de leur donner une forme un peu moins ridicule. J’étais encore dans la brume quand j’entendis son bonjour joyeux.

- Salut. Hm, c’est très bien, tu n’avais pas à te prendre la tête autant. Mais si t’as du thé, je dis pas non. Et t’as pas de l’aspirine aussi quelque part ? Je crois que mon corps était pas prêt à refaire des abus d’alcool de si tôt.

Puis, on allait pas se le cacher, j’avais passé la barre de la trentaine à présent. Je n’avais plus la résistance à la boisson que je pouvais avoir plus jeune. Comme quoi, ce n’était pas un mythe que l’âge avait son poids dans la balance. Appuyé de tout mon long contre le mur le plus proche, je regardais Mila et ses pancakes qui me disait que je pouvais aller prendre une douche. Ca ne me ferait vraiment pas de mal. Mais là, j’étais HS, rien que bouger me semblait être au dessus de mes forces. Ah non, ce matin il allait pas falloir trop m’en demander.

- Ce n’est pas une mauvaise idée.

Ce n’est qu’à cet instant que je remarquais que Mila avait eu le temps de prendre une douche, de se changer. Elle avait quelques beaux hématomes aussi, tient. Je devais avoir une de ces têtes. Je finis par me décoller du mur pour me diriger vers la salle de bain, j’avais à peine tourné le dos que Mila reprit la parole, je me retournai avec un regard surpris par cette question avant de me mettre à sourire. C’était sûrement le sourire le plus naturel au monde, pas moqueur, non. Elle était juste adorable.

- Avec plaisir.

C’était très court comme réponse, je sais, mais j’avais été un peu pris au dépourvu. Puis, j’avais déjà trois sœurs techniquement, j’aurais pu lui dire “je suis plus à une près !” mais ce n’était vraiment pas sympathique et c’était la première fois depuis longtemps que je me sentais vraiment comme un grand-frère responsable auprès de quelqu’un et pas juste l’échec familial que tout le monde montre du doigt. Puis, n’était-ce pas parce que Mila m’avait fait penser à une sœur que j’étais intervenu dans ce bar ? Autant être honnête. En une soirée, j’étais presque plus proche d’elle que de ma propre famille qui ne voulait plus me voir. Certes, Mo faisait exception, vu que je vivais chez elle, elle n’avait pas d’autre choix que de me supporter, mais notre relation était loin d’être ce qu’elle avait pu l’être. On passait tout de même beaucoup de temps à se disputer.

Sur ces pensées, j’allais prendre une douche. Si le mal de tête était toujours là, je ne pouvais pas nier que l’eau chaude et se sentir propre faisait du bien. Même si j’avais remis mes vêtements de la veille à défaut d’avoir autre chose, je me sentais mieux et plus réveillé surtout. Je retournais à la cuisine, cette fois, je ne restais pas collé au mur à une distance respectable, je rejoignis directement Mila.

- Tu es définitivement bien trop de bonne humeur ce matin, j’ai l’impression d’être un petit vieux à côté là…

J’avais parlé avec un petit sourire aux lèvres, mais qu’était-il arrivé à Rowan O’Hara ? Même moi j’avais du mal à croire que j’étais d’aussi bonne humeur. A croire que c’était l’effet de la présence de Mila. J’avais toujours pris pour des imbéciles les gens qui disaient que quand ils étaient ensembles, tout été différent, il faut croire que je faisais partis de ces imbéciles à présent. En même temps, je n’avais pas de raisons d’être énervé.
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Under the cherry moon ~Mila & Rowan ~
Mar 23 Fév - 17:22

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Pendant que Rowan est dans la salle de bain, Mila en profite pour faire un peu de rangement. Elle ramasse les bouteilles qui traînent et s’affole de constater le nombre qu’il y en a. Elle s’affole encore plus lorsqu’elle songe qu’elle a bu toute cette quantité d’alcool. Pas étonnant qu’elle n’ait pas bonne mine. Elle n’ose pas dire qu’elle est devenue alcoolique et pourtant, c’est le triste constat qui s’affiche devant ses yeux. La bouteille qu’elle tient dans la main n’est pas complètement vide et son premier réflexe est de la porter à sa bouche afin d’en avaler le contenu avant de la retourner et de regarder couler dans l’évier le liquide odorant. Une bouffée d’alcool agresse ses narines et l'a fait saliver. Elle sait qu’elle va regretter son geste. Qu’elle va s’en mordre les doigts dès que la soif reviendra, car la soif revient toujours la tarauder. La soif ne la laisse jamais en paix. Sa main se met à trembler et elle doit reposer la bouteille pour ne pas la lâcher. Malgré tout, elle continue sa besogne et vide méticuleusement chaque fond de bouteille dans l’évier. La blonde doit avouer, qu’en règle générale, les bouteilles sont vides. Elle a déjà aspiré les dernières gouttes, il y a un moment. Certainement un jour où elle en avait besoin. Aujourd’hui, elle se dit que cela est possible.  Elle espère ne pas se bercer d’illusions comme elle le fait à chaque fois. S’accrocher à un infime espoir avant de replonger encore plus bas. Mila a rangé les bouteilles dans un sac, elle les descendra plus tard. La cuisine semble presque vide sans ses encombrants flacons.

Le retour de Rowan met fin à son excès de rangement et un sourire vient se poser sur ses lèvres.
Mila va chercher de l’aspirine. Quelle bécasse de ne pas y avoir pensé plus tôt. Il est vrai qu’elle en a rarement besoin car, dès que le manque ou le malaise arrive, elle boit. Elle tente de remplir d’alcool le vide qui l’habite. Sans grand succès. Et l’effet recherché ne dure jamais longtemps. Mila s’est rendue compte que, plus elle boit, plus le manque arrive rapidement. Une spirale sans fin. En sortir ne va pas être facile. Encore faut-il qu’elle en ait envie. Mais, ce matin, tout semble possible.
« Voilà, ça devrait te soulager »
Mila dépose sur la table une boite d’aspirine, puis, elle adresse un nouveau sourire à Rowan.
« C’est à grâce à toi que je suis d’aussi bonne humeur. »
Elle acquiesce de la tête sans le quitter des yeux.
« J’ai soudain l’impression d’être moins seule. Moins ... » Elle prend une inspiration, réfléchit et lance « … misérable » Car c’est vraiment ainsi qu’elle se sent. Une créature misérable et minable, mais elle ne peut pas tout admettre. Pas tout d’un coup. Un qualificatif après l’autre. Mila a besoin de digérer la vérité énoncée avant d’entendre la suivante. Surtout quand la sobriété s’invite dans son cerveau.
« Je suis désolée pour tes vêtements, mais, je n’ai rien qui puisse te convenir, ni t’aller »
Mila ne possède aucun vêtement masculin dans ses placards. Elle n’a rien gardé qui appartenait à son frère. Même pas son blouson préféré, car, il le portait lorsqu’il s’est tué. Sa mère a fait tout disparaître, sans rien lui demander. Mila lui en a d’abord voulu, puis, elle a fini par pardonner. Elle n’a pas besoin de reliques pour songer à lui.

Elle a mis la bouilloire à chauffer et le sifflet de celle-ci, lui arrache un sursaut tout en la faisant rire. Elle n’est tellement pas habituée à s’en servir.
« L’eau pour le thé est prête »
D’un geste de la main, elle désigne un siège au brun, mais avant qu’il ne prenne place, elle s’approche et l’enlace tout en fermant les yeux. Cela fait si longtemps qu’elle n’a rien ressenti de tel. Un sentiment d’appartenance. De famille. Les mots qu’elle murmure sont peut-être pour lui. Peut-être pour elle. Ou pour personne.
« Je vais essayer de m’améliorer. Faut que j’arrête de boire, je le sais, mais, c’est difficile. Enfin, c’était difficile. Maintenant que je t’ai, j’ai une bonne raison de m’en sortir. Excellente, même. » Un petit rire s’échappe de ses lèvres sans qu’elle ne bouge pour autant.
« Ce n’est pas tous les jours qu’on retrouve un frère »

Cette fois, elle le regarde, cet inconnu qu’elle a élu comme remplaçant, puis, ses  bras desserrent leur étreinte et Mila se recule et vient prendre place en face de lui. Cet homme représente son avenir. Tout ce qu’elle a perdu et qui est de nouveau à portée de main.

Devant elle, une tasse avec du café qu’elle remue lentement avec sa petite cuillère. Il n’y a pas de sucre mais, c’est une habitude. Elle plonge ses iris azur dans le noir du liquide. Respire les arômes du breuvage tout en sachant que bientôt, tout cela ne la contentera plus. Qu’elle retournera son appartement à la recherche d’alcool. Qu’elle ira sûrement en acheter. Se saoulera encore une fois.

Lorsqu’elle redresse la tête, un sourire illumine son visage trop pâle. Elle sera toujours à temps d’affronter, ou pas, ses problèmes. Mais, plus tard.

Soudain, l’idée qu’il puisse avoir de la famille quelque part la traverse.  
« Tu as des frères et des sœurs ou tu es comme moi, tout seul ? »
Un petit rire arrive tandis qu’elle secoue la tête et rajoute, souriante
« Enfin, tu sais que tu n’es plus seul maintenant, car je suis là. »
Elle est assez fière la blonde et surtout, elle ne veut pas décevoir son ange gardien. Pour le moment, elle n’est pas vraiment au top de sa forme, ni très opérationnelle comme sœur, mais elle compte bien lui prouver qu’elle est digne de lui. Mila se sent honteuse envers ses parents, de les renier comme ça et de prendre cet inconnu comme famille. Après tout, c’est bien ce qu’ils ont fait, eux, lorsqu’ils l’ont adoptée. Choisir sa famille. Elle aime cette idée. Rowan est son premier frère. Elle se demande si elle en adoptera d’autres… à voir comment cela se passe avec celui-ci, mais, Mila est confiante. Jamais Yvan ne lui aurait envoyé un mauvais gars.  

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Under the cherry moon ~Mila & Rowan ~
Sam 27 Fév - 21:37
Cette matiné me semblait presque irréelle tellement elle respirait la normalité et contrastait avec la soirée de la veille. Mila rayonnait, c’était plaisant de la voir sourire et de bonne humeur. J’avais presque l’impression d’être chez moi, qu’il n’y avait aucun problème nulle part qui m’attendait ailleurs, d’où le sentiment d’irréel. De plus, j’avais du mal à croire que je puisse être la source de bonheur de qui que ce soit. Pourtant, si. Ce fut même la première chose que me dit Mila après m’avoir donné l’aspirine que je lui avais demandé. Heureusement que je n’avais pas avalé le médicament immédiatement, parce que je me serais sûrement étouffé avec d’étonnement. A la place, j’avais mon cachet dans une main et les simplement une expression étonné.

J’étais incapable de répondre à ça. Heureusement, Mila n’avait pas fini et m’expliqua pourquoi elle disait cela. Non, elle ne cherchait pas à me faire plaisir ou quoique ce soit. Elle le pensait vraiment. Et elle était adorable. Si je n’étais pas aussi un handicapé des sentiments, je l’aurais sûrement prise dans mes bras ou trouvé une bonne parole à dire. A la place… Je commençais par avaler mon aspirine. Ces quelques secondes suffirent à Mila pour changer de sujet. Je regardais mes vêtements, c’est vrai qu’ils n’étaient pas des plus propres, sentaient encore l’alcool, il y avait aussi quelques taches de sang, je haussai les épaules :

- C’est rien, j’ai connu pire.

J’étais définitivement incapable de m’exprimer plus que ça. A croire qu’il se passait tellement de chose dans mon esprit que je n’arrivais pas à faire le tri pour sélectionner les bons mots. Le mal de tête n’aidait pas non plus. L’aspirine n’avait pas encore eu le temps de faire effet, la fatigue se faisait un peu sentir aussi. Quoique, j’avais bien dormi, sur les quelques heures où j’avais trouvé le sommeil. Cependant, cela ne devait pas suffir à mon corps pour être totalement reposé. Ce fut le sifflet de la bouilloire et le rire de Mila qui me sortirent de ma rêverie. Le petit déjeuner allait apparemment être prêt. Je m’assis sur la chaise que m’avait désigné la blondinette, sans discuter. En même temps, je ne voyais pas trop ce que je pouvais en dire.

Je souris à nouveau en entendant Mila me dire qu’elle avait vraiment envie de se sortir de son addiction. La route allait être difficile, j’étais bien placé pour savoir ça. Et j’imagine, en effet qu’avoir quelqu’un pour qui redevenir sobre, cela facilitait les choses. Franchement, elle était tellement touchante que j’avais vraiment envie d’encourager Mila et de l’aider à retourner sur le droit chemin. Surtout qu’elle était jeune, elle avait un job, un super appartement, bref, elle avait tout pour réussir. A défaut d’être capable d’initier plus de geste d’affection, je laissais Mila me serrer contre elle. J’attendis qu’elle mette fin à notre étreinte pour répondre :

- C’est beaucoup de pression que tu mets sur mes épaules, mais je vais faire de mon mieux pour être le meilleur des soutiens. Je suis super content que tu veuilles t’améliorer.

Le ‘vouloir’ était un grand pas sur le chemin de la sobriété. J’avais un peu peur de fucked up à un moment aussi, mais pour Mila, j’allais faire de mon mieux de mon côté aussi. Et ça commençait peut-être par essayer de s’ouvrir un peu plus, non ? Ok, toujours assis sur ma chaise, j’essayais d’organiser mes idées pour reprendre :

- Je suis désolé, je suis un peu nul pour… Tout ça… Enfin, j’arrive pas à me rappeler la dernière fois que quelqu’un m'ai dit que j’étais la raison pour laquelle ils sourient alors… J’ai à m’améliorer aussi là-dessus, je crois ? Heureusement, j’ai une petite-sœur pour m’aider à ne plus repousser tout le monde, j’imagine ?

Cette fois, j’adressais un sourire timide à mon interlocutrice. Comme quoi, ça n’allait pas que dans un sens notre affaire. Il n’y avait pas de raison, on pouvait tous les deux s’aider à ne pas sombrer à nouveau. En attendant, mon regard se fixa sur ma tasse de thé qui fumait sous mon nez. Il s’écoula un silence, durant lequel nous étions sans doute tous les deux perdu dans nos pensées. J’avais fini par porter ma tasse à mes lèvres, même si l’eau était bien trop chaude, je pris une petite gorgée avant de souffler sur le breuvage. Encore une fois, Mila fut la première à prendre la parole. Je posai ma tasse sur la table avant de lui répondre :

- J’ai des frères et sœurs. Enfin précisément, j’ai trois sœurs et un frère. Je suis le deuxième de la fratrie. Mais ça n’empêche pas de se sentir seul. Enfin, c’est le bordel, j’ai déconné, bien avant de me faire prendre, si j’ai été très proche d’eux quand on était jeune, ce n’est plus le cas maintenant. La plupart ne m’ont pas adressé un mot depuis des années. Je squatte chez ma grande-soeur depuis que je suis sorti de prison, mais ouais, c’est toujours compliqué… Elle a accepté de m’héberger parce qu’elle n’avait pas trop le choix, mais je sais que je ne suis pas totalement excusé.

Le regard plongé dans ma tasse, ça m’attristait de parler de ma famille ainsi. Parce que je les aimais tous beaucoup, mais c’était là la terrible vérité. J’avais merdé et je n’étais même pas sûr de pouvoir me faire pardonner un jour.

- Mais ça fait du bien de savoir que j’ai au moins une alliée à mes côtés. Enfin, ça te dérange pas toi d’avoir un frère qui a autant merdé ?

Je ne sais pas si Mila se souvenait de ce que je lui avait raconté la veille. Si jamais elle voulait des explications, je lui en donnerai volontiers, là n’était pas le problème.

- Et toi alors, ça se passe comment avec tes parents ?

Si elle avait plus son frère, ses parents n’étaient pas là pour la soutenir ? Je vous jure, c’était le bordel les liens de sang. Des fois je me demandais pourquoi on valorisait autant la famille et les valeurs qu’elle représentait. Alors que parfois, ça se résumait à être coincé éternellement avec une belle bande de connard. Et non, mon frères, mes soeurs et ma mère n’étaient pas des connards, il ne fallait pas mal interpréter les choses. Je les aimais beaucoup et comprenait leur attitude à mon égard. C’était moi le connard de la famille, pas l’inverse.
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Under the cherry moon ~Mila & Rowan ~
Lun 1 Mar - 15:57

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-Under the cherry moon-


Mila est pleine d’espoir. Ne plus se sentir seule est un sentiment dont elle a besoin. Elle aurait pu se trouver un mec, mais, pour le moment, elle est dans l’incapacité de construire la moindre relation amoureuse, et puis, quel homme voudrait d’une femme qui boit ? Elle-même ne se supporte plus, alors, comment pourrait-il en être autrement pour les autres…

Les paroles de Rowan sont réconfortantes. Elle lui sauterait dessus pour le câliner s’il n’était pas en aussi piteux état, à cause d’elle, en plus. Voir son ange gardien comme ça, la réconforte dans son idée d’arrêter de boire. D’arrêter de se mettre dans des situations dangereuses. Un jour, tout cela finira mal. C’est ce qu’elle lit dans les yeux de sa mère à chaque fois qu’elle aborde le délicat sujet de la boisson.

Elle baisse les yeux sur son assiette dans laquelle un pancake se noie sous le sirop d’érable. Elle a bien donné un coup de cuillère dedans mais, n’a toujours rien mangé. Son estomac a perdu l’habitude de manger. Cela fait trop longtemps qu’elle lui envoie du liquide et peu de solide. Du bout du doigt, elle vient pousser son morceau de crêpe dans la cuillère, attrape un peu de sirop et porte le tout à sa bouche avant de relever les yeux vers le brun et de lui adresser un sourire. Une fois la bouchée avalée, elle répond

« Je suis désolée de t’entraîner dans mon histoire »

Un petit haussement d’épaules accompagne sa déclaration.

« Je vais faire des efforts. Promis »

Un grand sourire enfantin étire ses lèvres.

Elle pense vraiment ce qu’elle dit Mila. Elle ne doute pas une seconde de sa bonne foi. Elle s’imagine déjà sobre et revenant à sa vie d’antan. Elle s’imagine avec ce nouveau frère à ses côtés et son sourire s’agrandit un peu plus.

« Mila la sale défoncée et Rowan le taciturne »

La blonde éclate de rire.

« On est bien assorti je trouve »

Elle est tellement heureuse d’avoir un nouveau frère. Son cœur bat plus vite dans sa poitrine sous l’effet de toute cette émotion qui la submerge. Elle est heureuse et cela fait longtemps qu’une telle pensée n’a pas traversé son esprit. Ne s’est pas attardé près d’elle pour la faire sourire de bonheur, comme ce matin. Elle doit avoir l’air niaise à sourire ainsi, mais, elle s’en fiche.

« Tu viens d’une grande famille »

Ses yeux s’arrondissent de surprise. Elle a toujours trouvé cela fascinant les grandes fratries. Elle a toujours cru que l’on ne pouvait pas être seul avec toutes ces personnes autour, mais d’après le récit de Rowan, elle se rend compte que c’est faux. Elle se rend compte aussi que le pardon n’est pas facile et elle soupire.

« Je ne te juge pas, moi. Je te trouve parfait et puis, on tous, droit aux erreurs... »

Elle le fixe et l’observe.

« Je sais qu’il est très facile de tomber bas, quelle qu’en soit la raison et qu’il n’est pas facile de se relever. »

Mila est bien placée pour connaître cette situation. Elle la subit tous les jours, sans en blâmer personne, puisqu’elle est l’unique destructrice de sa vie.

« Tu as l’air de vouloir t’en sortir aujourd’hui. Tu m’as aidé hier, alors que personne d’autre ne bougeait. Tu es digne d’être mon frère »

Un rire ponctue sa déclaration.

« J’espère que je serai digne d’être ta ... » elle réfléchit et recompte sur ses doigts la fratrie de Rowan avant d’ajouter « ... ta quatrième sœur ».

Mila marque un temps d’arrêt à l’évocation de sa famille.

« Ils sont formidables. C’est moi qui ne suis pas à la hauteur. Qui ne suis pas digne de l’amour qu’ils me portent. Je leur fais vivre l’enfer en agissant ainsi. Je le sais, mais je n’arrive pas à changer… si tu savais comme je me déteste… je me déteste de leur faire du mal. D’être une égoïste qui ne pense qu’à elle. J’oublie souvent qu’ils ont du chagrin, eux aussi. Mais, c’est comme si le mien était plus important. Plus grand. »

Elle secoue la tête sous l’effet de cet aveu. Elle sait qu’elle agit mal, mais, pour le moment, elle ne peut pas faire autrement.

« J’ai vraiment honte »

Sa voix faiblit sous le poids des mots et une forte envie de boire arrive. Cette envie qui lui permettra d’oublier ce qu’elle est. Ce qu’elle fait. Elle sent un tremblement insidieux arriver et ses mains se mettent à bouger sans qu’elle puisse les contrôler. Elle les glisse rapidement sous la table afin de cacher son état pitoyable au brun. Son corps semble se ratatiner. Ses épaules se voûter. On dirait qu’elle veut disparaître de la surface de la terre.

« Ma mère m’a demandé je ne sais combien de fois, de revenir chez eux afin qu’ils puissent m’aider mais, j’ai toujours refusé. Fierté mal placée. Imbécillité notoire. Les causes sont nombreuses »

Cette fois, un rire amer s’élève tandis qu’un pli désabusé barre son visage. Exit la gaieté qu’elle affichait un instant plus tôt.

« Ils m’ont adopté alors que je n’avais qu’un an. Ils sont venus me chercher en Russie. À Moscou. Eux aussi, sont d’origine russe. Je devrais être plus reconnaissante car, ils m’ont sauvé et moi, je ne leur cause que du chagrin … pas génial comme remerciement … »

Mila semble partir dans ses souvenirs. Loin en arrière. Trop loin pour que cela ne la fasse pas souffrir.

« Yvan aussi était adopté… tu sais, lorsqu’il est mort, j’ai eu l’impression que le monde éclatait. Que tous mes repères disparaissaient. Pire, que je n’étais pas assez bien pour que l’on veuille de moi. Mes parents biologiques. Mon frère. Je me fais forcément des idées, des mauvaises idées, mais, elles sont là » avec son index, elle tapote son front « et je n’arrive pas à les déloger… sauf avec la boisson … grâce à ce que j’ingurgite,  mon esprit oublie tout... ce n’est que momentané, mais, durant ce temps, j’ai l’impression d’être mieux avant d’être encore plus mal, une fois que la conscience revient »

Soudain, elle se redresse et adresse un beau sourire à son ange gardien, tandis qu’une main légèrement tremblante fait mine de chasser les mauvaises pensées qui l’assaillent.

« Je vais aussi ranger tout ce bazar. Il y a trop de bordel dans ma vie. Appartement. Tête. Faut vraiment réorganiser tout ça et il y aura même une chambre pour toi »

Elle acquiesce de la tête tout en souriant.

« Tu auras un endroit où tu pourras venir quand tu veux. Je dois avoir un double des clés quelque part. »

Faut juste qu’elle se souvienne où elles sont.

« Tu pourras t’occuper des plantes lorsque je serai absente. Qu’en penses-tu ? »

Mila est emballée par son idée, et elle ne songe pas que quelques heures auparavant, elle ne connaissait pas Rowan. Qu’on ne peut pas dire qu’elle le connaît vraiment, mais, elle s’en fiche.

Elle tend une main tremblante au-dessus de la table afin d’attraper celle de son frère adoptif et murmure

« Tu es la meilleure chose qu’il me soit arrivé depuis longtemps, mon frère »

Dans sa voix pointe toute l’émotion qu’elle ressent. Ce sentiment de ne plus être seule. D’avoir retrouvée une famille. Sa famille.

«J'ai vraiment l'impression que c'est Yvan qui t'envoie. Qu'il me dit que je dois arrêter de me détruire maintenant que j'ai un nouveau frère... Tu dois me prendre pour une folle ... mais, je n'ai pas besoin de jouer la comédie avec toi. »

Sa main tremble toujours et pour avoir vécu ce genre de situation plus d’une fois, Mila en connaît les conséquences et l’issue.

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