Solitary trees, if they grow at all, grow strong • Eliot & Olivia

Ven 29 Jan - 18:58

Solitary trees, if they grow at all,
grow strong

Mâchouillant le bout de son stylo, un tas de copies à corriger posé sur le bureau juste devant elle, Olivia jetait des coups d’œil devant elle de temps en temps, surveillant sa classe qui était en plein milieu d'un devoir dont, elle en était sûre, ils se seraient volontiers passé. À l'exception de certains qui aspiraient à exceller dans toutes leurs matières pour mettre toutes leur chances de leur côté, la majorité voyait les examens comme une contrainte. Elle avait été à leur place, et Liv avait cessé de compter les fois au cours de ses années de fac où elle avait fini tout au fond de l'amphi histoire de pouvoir rattraper une nuit passée à faire la fête et qui s'était retrouvée obligée de piquer les cours des autres pour pouvoir être prête pour les exams. C'était quand même ironique pour une femme qui avait prit la majorité de sa scolarité par-dessus la jambe de finir comme professeure, de surcroît dans l'université où elle avait étudié. Mais ses étudiants tombaient quand même bien avec elle, parce que Liv était loin d'être la pire des profs qu'ils pouvaient avoir, bien au contraire. Consultant sa montre, Olivia releva à nouveau la tête de ses copies, avant de lancer un simple « Trente minutes. » qui fut aussitôt suivi par une vague de soupirs, de plaintes et autres façons d'exprimer sa panique à l'annonce du peu de temps qu'il restait, et Liv ne put s'empêcher de sourire devant toutes ces réactions, avant de replonger dans le tas de copies qui lui restait encore à corriger. C'était de loin l'inconvénient des examens. Si ses élèves passaient des heures à les faire, elle passait des jours à devoir les corriger. Ce qui voulait dire de longues soirées à la maison, avec un bouteille de vin et des boites de nourriture à emporter pour seule compagnie. Au moins maintenant elle avait Boulette pour lui tenir un peu compagnie...

Trente minutes plus tard, Olivia assista sans broncher au défilé d'étudiants qui venaient déposer leurs copies, ainsi qu'aux quelques questions des élèves pour le moins inquiets par rapport à leur prestation et qui souhaitaient lever le doute sur un point où sur un autre. Une fois seule dans la salle, elle ramassa ses affaires, passant son sac à son épaule après y avoir rangé l'épais tas de copies qu'elle venait de récupérer en plus de celles qu'elle venait de corriger. Par chance, elle avait quelques heures devant elle avant le prochain cours qu'elle avait à donner, et elle comptait bien en profiter avant d'être obligée de faire ses devoirs de professeure. Et elle savait exactement comment s'y prendre. Ca faisait un moment qu'elle n'avait pas passé un moment entre filles avec Ellen, et elle comptait bien remédier à ça. Pour essayer d’aplanir les choses entre elles. Parce que c'était devenu pour le moins bizarre entre les deux meilleures amies, depuis que Liv savait que la jeune femme que la rousse fréquentait n'était nulle autre que sa fille à elle. Rien que d'y penser, la brune sentait son estomac se serrer. Le fait de retrouver l'enfant qu'elle avait abandonnée à la naissance dans de telles conditions était totalement dingue, et même si ça faisait déjà un certain temps qu'elle savait, elle était toujours incapable de digérer pleinement l'information. C'était juste... trop gros pour qu'elle puisse l'encaisser comme ça. Mais alors qu'elle essayait de se dépatouiller avec tout ça, sa relation avec Ellen en avait souffert, et c'était quelque-chose qu'elle regrettait sincèrement.

Faisant un détour par son bureau pour y déposer son sac et récupérer ses clés de voiture, Olivia quitta le campus de la fac sans trop de mal, avant de prendre la direction de chez Ellen. Si ses souvenirs étaient bons, son amie avait déjà fini sa journée, et elle allait sans doute la trouver chez elle, à faire... ce qu'elle pouvait bien faire. Sur le chemin, elle s'arrêta chez un traiteur chinois où elle avait ses habitudes, ressortant de là avec un sac rempli jusqu'aux poignées de nourriture. Bon, elle avait peut-être abusé pour le coup, mais Olivia avait les crocs et puis au pire, Ellen aurait à manger pour la soirée. Finissant par garer sa Jeep devant chez son amie, la brune sortit de sa voiture, avant de se diriger vers la porte, coinçant au passage ses lunettes de soleil dans le col de sa chemise. Frappant quelques coups, Liv jeta un coup d’œil dans la rue en attendant qu'on vienne lui ouvrir, avant de lancer à voix haute « Allez ma vieille, ta bouffe va refroidir! » Mais alors que la rousse se faisait visiblement désirer, Olivia tiqua en constatant que la voiture d'Ellen n'était pas à sa place habituelle. Mais avant d'avoir vraiment eu le temps de traiter l'information, la porte s'ouvrit derrière elle, et la brune se figea lorsqu'elle se tourna et que son regard se posa non pas sur Ellen, mais sur Eliot. Incapable de dire ou faire quoi que ce soit, Olivia réfléchissait à toute allure. Quelle conne elle était, elle n'avait même pas envisagé une seule seconde qu'Eliot puisse se trouver là, alors qu'elle savait très bien qu'elle vivait ici depuis des mois. Non pas qu'elle ne voulait pas voir sa fille, mais elle ne s'était pas préparée pour cet événement. Se rendant compte qu'elle avait probablement l'air d'une idiote à faire le poisson rouge, Liv se mit une claque mentale, avant de dire « Salut, euh... Ellen... est-ce qu'elle est là? » Comme pour se justifier, elle leva le sac qu'elle avait toujours à la main et ajouta « J'ai ramené à manger. » Si ça pouvait faire en sorte qu'elle ne se fasse pas claquer la porte au nez...

code par drake.

Eliot & Olivia

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Lun 1 Fév - 11:55

« Tu sors ? » En général, c’est plutôt elle qui pose ce genre de question, même si elle ne s’y essaie pas tant que ça. Elle sait que je suis un oiseau de nuit, et que j’aime ma liberté. On en a déjà parlé, longuement, et si elle tente de m’empêcher de faire quoi que ce soit, elle sait qu’elle me perdra. Je suis bien avec elle, on a traversé quelques trucs, déjà, depuis que je suis là. Et puis, on a adopté un chien ensemble, je crois que ça veut déjà dire quelque chose. Même si Woody est à mon nom, ça reste quand même notre chien. « Je vais dîner avec Loan. Tu veux venir ? » Je secoue la tête en souriant qu’elle ait proposé que je l’accompagne. « Non, ça vous fera du bien de vous retrouver un peu toutes les deux, j’aurai probablement les oreilles qui vont siffler mais bon… » Je hausse les épaules, un mince sourire au coin des lèvres. Elle s’approche pour m’embrasser. « Je t’ai acheté un paquet de Doritos, il est caché dans le placard du coin. » Je ricane un peu et hoche la tête. « Va falloir que tu trouves d’autres cachettes. Je sais qu’il est là, et il sera plus là quand tu rentreras. » Je lui souhaite une bonne soirée et la laisse quitter la maison, avant d’aller me ruer sur le paquet de chips au maïs que j’aime tant, accompagné d’une bière aromatisée à la tequila. Mes préférées. Je m’installe sur le canapé et allume la console qu’Ellen m’a achetée à Noël. Mauvaise idée. Je grignote et bois ma bière en râlant parce que je suis en train de me faire niquer toutes mes vies. Et soudain, la sonnerie retentit. Elle a oublié un truc que ça m’étonnerait pas. J’ai pas vu le temps passer. Woody se met à aboyer et je le fais se taire avant d’ouvrir la porte à la volée. Mais je ne m’attendais pas à voir ce visage. Bordel de merde. Ma ‘mère’. Mon visage au départ plutôt amusé se ferme d’un seul coup. « Salut, euh... Ellen... est-ce qu'elle est là? » Je serre les mâchoires, mon regard azur se noircissant juste par l’intention que je lui donne. « J'ai ramené à manger. » ajoute-t-elle e me montra ses sacs. Ça sent bon. Mon ventre aura ma peau. Mais ça suffit pas pour que je la laisse entrer. Faut pas se foutre de ma gueule non plus. Est-ce qu’Ellen avait prévu ça ? C’est un piège ou quoi ? « Elle est pas là. » J’ai envie d’ajouter qu’elle peut rentrer chez elle. Mais j’ai pas vraiment le temps, et Woody débarque en me poussant, sautant carrément sur Olivia de ses deux pattes au niveau de son abdomen. C’est gentil, à la base quand il fait ça, mais putain c’est un boulet. Il fait craquer le sac qu’elle avait dans les mains et la moitié des sauces ses renversent sur elle. Bingo. « Putain Woody tu fais chier ! Rentre ! Allez ! » Je lui fais signe de rentrer avec autorité, et regarde l’étendue des dégâts. Je me baisse pour l’aider à ramasser. « Désolée. C’est encore un bébé. »

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Dim 7 Fév - 23:55

Solitary trees, if they grow at all,
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Liv n'aimait pas quand les choses lui échappaient. Elle n'en était pas au stade d'être une véritable maniaque du contrôle, mais comme énormément de gens elle aimait quand même garder le contrôle sur sa vie. Mais dès qu'il était question de sa fille, elle avait l'impression d'être une botte de paille prise en plein cœur d'une tornade. Elle n'arrivait pas à gérer le trop plein d'émotions qui lui tombait dessus d'un seul coup. Pourtant, elle aurait du s'y attendre. La brune savait pertinemment qu'Eliot habitait chez Ellen, et qu'il était plus que probable qu'elle finisse par la croiser ici un jour ou l'autre. Mais non, elle avait préféré se mettre des œillères et voilà qu'elle se retrouvait à faire le poisson rouge devant Eliot, peinant à digérer l'information alors que sa fille semblait se renfrogner d'avantage de seconde en seconde. Ce qui la blessait bien plus qu'elle n'était prête à l'admettre, ou même à se l'avouer. Olivia savait bien qu'il lui faudrait beaucoup de temps avant d'arriver à établir un semblant de normalité dans la relation qu'elle avait avec sa fille, ça l'attristait de voir qu'Eliot n'avait pas l'air d'avoir envie de faire un pas dans sa direction. C'était dommage, mais aussi compréhensible que peu étonnant. Après tout, de son point de vue, Liv l'avait abandonnée sans un regard en arrière et sans chercher une seule fois à savoir ce qu'elle devenait. Tout ce que la mère voulait, c'était l'occasion de lui expliquer toute l'histoire, et pas seulement ce qu'Eliot avait conclut à partir du peu qu'elle savait.

Sans surprise, Eliot lui annonça sèchement qu'Ellen n'était pas là, mais alors que sa fille semblait être sur le point de rajouter quelque-chose, un chien déboula de derrière la blonde et sauta sur Liv, visiblement fou de joie à l'idée de rencontrer une nouvelle personne. Mais la brune, totalement prise au dépourvu, ne put s'empêcher de sursauter et se retrouva avec le chemisier trempé de sauce, alors que le contenu du sac tombait au sol « Et merde! » Elle se baissa pour commencer à réparer les dégâts provoqués par le chien, et jeta un bref regard au sac qui était totalement foutu. Bon, au moins les boites ne s'étaient pas totalement éclatées en tombant par terre, c'était déjà ça. À part les sauces qui imprégnaient à présent sa chemise et quelques raviolis qui étaient bons à mettre à la poubelle, le reste semblait avoir tenu le coup « T'inquiète pas, c'est des choses qui arrivent. Je sais ce que c'est que de s'occuper d'un animal. » Bon, un cochon d'Inde ça n'était pas vraiment la même chose qu'un chien, mais plus d'une fois Boulette n'avait rien trouvé de mieux à faire que de faire ses besoins sur elle avant de continuer joyeusement sa petite vie de rongeur. Mais en tout cas, elle comprenait que les animaux, en particulier quand ils étaient encore jeunes, pouvaient être difficiles à gérer et du genre à faire des bêtises « Tu l'as depuis longtemps? » Il lui semblait avoir compris au détour des conversations que ça faisait quelques semaines, mais tous les sujets étaient bons pour essayer de pousser Eliot à lui adresser plus de quelques mots et un regard assassin.

Ramassant les boites de nourriture, elle les empila dans un équilibre plus ou moins précaire, avant de rentrer dans la maison en direction de la cuisine, où elle déposa tout ça sur le comptoir. Et en voyant l'étalage de nourriture, elle commençait à se dire qu'elle avait peut-être abusé un chouilla sur les quantités. Et que c'était déjà bien que le sac ait tenu aussi longtemps avant de craquer « Euh... hésite pas à te servir si tu veux. » Lança-t-elle en pointant toute la nourriture « Je vais aller piquer un truc propre à Ellen, histoire de pas rester avec ça sur le dos. » Sa chemise était bonne pour faire un tour à la machine, et rester avec jusqu'à ce qu'elle rentre ne lui disait rien. Si elle avait eu sa meilleure amie en face d'elle, Liv ne se serait pas gênée pour rester à moitié à poil, mais faire ça devant sa fille lui disait encore moins. La brune fit un crochet par la salle de bain afin d'essayer de nettoyer un peu sa chemise et limiter au maximum les dégâts, et elle ne tarda pas à revenir jusqu'à la cuisine, vêtue d'une chemise qui commençait à accuser son âge. Mais alors qu'elle y entrait à peine, le chien vint à nouveau à sa rencontre, tout aussi content de la voir que lorsqu'il lui avait sauté dessus un peu plus tôt, et la suivit alors qu'elle s'approchait de sa fille. « Il a l'air de bien m'aimer... » Eliot avait visiblement l'air de la détester au plus haut point, mais son chien l'adorait. C'était déjà ça de gagné « Je... je peux? » Demanda-t-elle en désignant un des tabourets, avant d'ajouter « Si tu veux que je dégage, t'as qu'à le dire. Je comprendrais. » Elle n'allait pas nier que ça allait lui foutre un sacré coup au moral, mais elle ne s'y opposerait pas. Liv voulait essayer de faire partie de la vie d'Eliot, mais elle n'avait pas l'intention de forcer les choses plus que nécessaire. Elles étaient déjà bien assez compliquées comme ça.

code par drake.

Eliot & Olivia

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Mar 2 Mar - 9:33

« T'inquiète pas, c'est des choses qui arrivent. Je sais ce que c'est que de s'occuper d'un animal. » Ah ? Je relève les yeux vers elle une seconde, étrangement intéressée de savoir si elle avait eu la chance de grandir avec un animal, elle. Parce que moi, j’ai été privée de ça, comme de beaucoup d’autres choses, en fait. Je finis de l’aider à ramasser et me redresse. Avant que je n’ai le temps de lui proposer quelque chose pour nettoyer son chemisier, elle me pose une question, semblant vouloir s’intéresser à moi. « Tu l'as depuis longtemps? » Je baisse les yeux sur le jeune chien qui vient s’asseoir à mes pieds en me regardant avec un air de chien triste, juste parce que je l’ai engueulé. « Quatre mois. » Puis je repose on regard sur ma génitrice. Je la vois se battre avec les boîtes de nourriture, et je choisis de me décaler pour la laisser entrer et se diriger vers la cuisine. Je ne sais pas pourquoi je la laisse entrer, mais c’est ainsi. Elle me propose de me servir, et pars sans tarder chercher dans la penderie de son amie de quoi se changer. Est-ce qu’Ellen aurait approuvé ça ? Probablement. Après tout, c’est sa meilleure amie. Une de ses meilleures amies.
Je jette un regard sur les boîtes, je meurs de faim, j’ai eu la flemme de faire à bouffer, Ellen ne sera pas rentrée avant un moment, et je suis tentée, c’est vrai. Mais je me retiens.
Olivia revient sans trop tarder, suivie de près de Woody. « Il a l'air de bien m'aimer... » lâche-t-elle visiblement enjouée, avant que je ne lui réponde du tac-o-tac « Il aime tout le monde. » C’est un peu un sous-texte pour lui dire qu’elle n’est pas spéciale. Ce chien est juste trop gentil. Elle me demande si elle peut s’asseoir sur un tabouret de bar, en le désignant d’un geste du menton. « Si tu veux que je dégage, t'as qu'à le dire. Je comprendrais. » Je la regarde, un peu plus longuement. Bien sûr qu’une part de moi a envie de lui dire de dégager. Mais une autre partie n’en a pas envie. Et puis après tout, c’est pas vraiment chez moi ici, même si Ellen aime à me rappeler que si, je suis chez moi dans cette maison. Alors après un léger soupir, je hoche la tête pour la laisser s’asseoir. Je récupère le rouleau de papier essuie-tout et des fourchettes si besoin, avant de m’asseoir en face d’elle de l’autre côté du bar. Je reste silencieuse un instant, c’est vraiment bizarre cette situation, je vois pas bien ce que je peux lui dire. « C’était vraiment Ellen que tu venais voir ? » J’ai du mal à imaginer qu’elle ne se soit pas un instant posé la question de savoir si je serai là ou pas. Surtout à une heure pareille. Oui, j’aurai pu être de sortie comme c’est souvent le cas. Mais je me pose quand même la question, et je crois que je suis en droit de me la poser.

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