Head & Heart (Haru)

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T

u serres la main de ta mère, une dernière fois pour cette journée. Tu as pu lui passer un petit bonjour en début d’après-midi. Le docteur t’a rassuré, et normalement, elle pourra bientôt sortir de là. Dès que ses constantes seront 100% fiables. Tu es vraiment heureuse. Cela fait bien depuis plus de deux ans que ta maman est hospitalisée. Tu as bien cru qu’elle n’allait pas survivre. Mais elle s’est battue. Elle s’est battue pour toi, pour que tu ne restes pas seule. Surtout pas après ce que tu as pu vivre dernièrement. Le sourire aux lèvres, tu viens déposer un doux baiser sur son front et attrape enfin ton sac à main, pour sortir de la chambre à contre cœur. Tu aurais bien voulu rester plus longtemps, mais c’est l’heure des examens. Des examens qui vont durer un petit moment tout de même. Ça ne servirait à rien de rester planter à l’hôpital, si c’est pour se faire gentiment virer à cause de la fin des visites. Tu reprends donc le chemin du retour, étirant doucement tes bras et venant sortir ton portable pour écrire un message à Shinji. Ce dernier a pu s’occuper de ton petit Sosuke, avec son temps de libre. Tu lui envoies un petit message pour lui dire que tu seras bientôt là, avant de t’apprêter à ranger ton téléphone. Là, un homme se poste devant toi. Un homme que tu ne connais pas. Et à la vue de ses yeux injectés de sang, tu sais immédiatement qu’il a dû fumer un peu trop. Ton sang se glace sur le coup, et tu l’esquives rapidement, en essayant de faire comme si de rien était. Mais il n’a pas l’air de vouloir te laisser partir comme ça. Il se retourne vivement et t’attrape le poignet. C’est comme ça que tu appelles être gentille avec les hommes ? Ton cœur s’emballe, la peur grimpe comme une flèche dans ton corps. Tu ne sais pas comment tu fais, mais tu arrives à te sortir de l’emprise de cet homme, et commence alors à courir aussi rapidement que possible. Autour de toi, personne n’a l’air de réagir, de vouloir t’aider. Et c’est bien ce qui te répugne le plus.

On ne peut que compter sur soi-même il faut croire. Cependant, de ton côté, comment faire quand tu fais face à un homme avec une force supérieure à la tienne, et qui a pour objectif de s’amuser avec toi. De mauvais souvenirs se glissent dans ta tête et te font te stopper net dans ta course. Ta respiration s’accélère. Non, ce n’est pas le moment de faire une crise de panique. Tu poses une main sur ta poitrine et essaie de te calmer le plus rapidement possible. Mais trop tard. Tu te sens tirer de nouveau vers le côté, avant de sentir un mur contre ton dos. Le choc est si violent que tu en as le souffle coupé durant quelques secondes. Ce type ne t’a pas lâché, et maintenant tu es à sa merci. Tes yeux s’embuent de larmes, et dans un dernier réflexe, tu sers tes cuisses aussi fort que possible. Tu sais ce qu’il va se passer par la suite, et malheureusement tu ne peux plus rien faire. Il se plaque un peu plus contre toi, te faisant te tendre encore plus que tu ne l’étais déjà. Et au moment où il vient poser une main sur ta cuisse, tu sens ce poids se retirer d’un seul coup. Yeux fermés, tu les rouvres à moitié pour voir ce qu’il se passe. Et c’est là où tu croises le regard de cet homme. Cet homme que tu n’as plus revu depuis la dernière fois où tu l’as soigné. Haru. Ce dernier est arrivé à temps, et il faut croire qu’il est prêt à te défendre, bec et ongles. Lentement, tu te sens glissé sur le sol, passant une main sur ton visage humide de larmes. Un peu plus, et le cauchemar recommençait.

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J

ournée passive où les envies étaient des moindres, gamin qui avait dû subir l'un de ces photoshoots où les visages illumineraient bientôt les panneaux pour laisser les senteurs subtiles venir orner les nez les plus délicats. Ô lui aimait pouvoir hanter les esprits de son regard fugace, qui lorsque les parfums s'élevaient des peaux insatiables, le faisaient rapidement déchanter. Mais on ne lui connaissait là que son visage délicat, pour celui qui pourtant aimait laisser parler les poings. Car les divins regards, sur les physiques que l'on jugeait bien plus que la personne ne pouvaient que s'éblouir face à celui que l'on ne voyait que bien trop.  Lueurs d'un travail terminé pour aujourd'hui, repos bien mérité qu'il allait chercher alors que le masque venait dissimuler son visage pour ne pas se faire déranger. Car bien trop souvent la rue devenait espace d'interférences et d'espace privé non respecté, mais lui n'était pas du genre à rester les bras croisés : sang chaud qu'il savait pourtant maîtriser derrière son allure bien trop élégante. Il avait évité bien des situations où les coups auraient pu partir trop vite, trop puissant : car il aimait sentir ses phalanges s'endolorir.

essence d'une vie,

qu'il voulait vivre,

sans entrave inassouvie.

Et calmement, les pieds effleurant les sols sous les quelques rayons d'un soleil épuisé, silhouette bien trop grande parmi les foules incomprises, il y avait eu cette figure contre un mur, homme poussant les vices jusqu'à leur paroxysme. Et ô qu'il détestait les faibles dans son genre, qui ne faisaient que laisser leurs mains aux supplices infernaux. Corps qui se rapprocha alors de la belle, tandis que d'un geste franc il se permit de venir pousser celui qui s'en prenait à elle d'un coup de poing dans les flancs, il se mit tout doucement à rire jaune avant de le surplomber de sa taille imposante. "Bah alors on s'amuse bien ? Je peux me joindre à la fête ?" qu'il articula froidement avant de se rapprocher de lui et de venir se pencher vers l'oreille de celui tétanisé. "Si tu veux pas finir avec mon poings dans ta gueule t'as intérêt à te barrer de là. Car moi ça m'amuserait de repeindre le mur avec ta sale tête dégueulasse.", soupir inaudible de ceux qui les entouraient, car il ne voulait pas faire d'émeutes en public, car il abîmait déjà assez son image comme cela. Soupir las quand de ses trippes avait-il fui comme pour les laisser en plan, comme pour ne pas avoir les représailles de celui qui n'était tout simplement plus d'humeur.

((et les pleurs s'envolaient sous les cieux éclairés.))

Visage qui se retourna alors vers la pale figure, tandis que d'un simple regard il s'accroupit calmement comme pour la cacher des regards curieux, venant simplement détourner le regard pour ne pas la faire paniquer plus. "Tu veux aller marcher un peu histoire de prendre l'air ? Respire un grand coup. Il est parti. ", voix douce et délicate qu'il laissa résonner sans pour autant bouger. Et il n'osait pas la toucher, la créature fébrile que le regard détaillait quand il osait le faire. "Restons pas là. Y'a trop de monde. " Et sans réellement attendre il l'aida à se relever : car lui n'avait pas tous les faits, mais rester ici n'aiderait en rien la plus petite, alors autant essayer de se libérer l'esprit de quelques pas. Rien de mal et de bien méchant, mais il n'était pas non plus sans cœur pour la laisser ainsi. Créature bien étrange qu'il était même s'il laissait se dissimuler les frayeurs d'un passé bien trop risible. Alors visage fermé, prunelles qui ne laissaient rien transparaître comme à son habitude alors qu'il n'était pas du genre empathique. Mystère qui prenait place entre ses prunelles pour venir effleurer les astres diurnes.

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L

a violence de la scène qui se déroule devant toi ne te fait pas bouger d'un cil. L'agression que tu viens de subir une nouvelle fois t'a bien trop marqué. Tu restes donc à terre, les yeux fixant un point vide, n'ayant même plus la force de verser une larme. Il faut croire que c'en était trop pour toi. Ton corps tremble un peu moins lorsque tout semble s'apaiser, et tu oses relever la tête vers cet homme qui t'a sauvé la vie. Le seul qui a eu la gentillesse de venir à ta rescousse. Tu te mords la lèvre et hoche la tête après un petit moment d'hésitation. Partir loin de cette ruelle, c'est ce qu'il y a de mieux à faire pour toi actuellement. Tu te relèves donc comme tu peux et rougit légèrement de gêne face à son regard bienveillant. « M-Merci. D'avoir pu les faire fuir. Je... J'ai bien cru que... » Tu t'arrêtes là, n'ayant pas l'envie de dire ces mots si dur encore pour toi. Ces pensées doivent disparaître de ton esprit pour que tu ne vienne pas à en devenir folle encore une fois. Délicatement, tu frictionnes tes bras tout en avançant hors de là, sans savoir où vous allez exactement. Mais tu lui fais confiance à cet homme, même si la masculinité ne te met pas encore cent pour cent à l'aise. Haru est quelqu'un de bien. Tu le sais. Comme Shinji. Il ne fait pas que tu le compares a Caleb et ses potes... Surtout pas. C'est bien l'erreur que tu as pu faire dès les premiers jours suite à ton viol. Redouter, avoir peur que Shinji te touche comme ils l'ont fait. Rien qu'à y penser tu soupire discrètement et baisse les yeux vers le sol. Si seulement tu pouvais retourner en arrière.

Le cœur et la tête encore abîmés suite à cet incident, tu laisses un petit silence s'installer entre vous. Ton regard se pose parfois sur son visage, lui qui est si grand. Tu restes proche de lui pour être plus rassuré, mais pas trop non plus pour ne pas sentir cette oppression dans ta poitrine. « Tu.. te souviens de moi ? Ça fait longtemps. Mais.. On serait croisé un soir. Tu n'avais pas l'air bien et je t'ai soigné. » A dire vrai tu ne sais pas s'il s'en souvient. Ça remonte quand même à loin... Et un gars comme lui, il doit en voir plein de têtes. Pourtant la sienne n'a jamais quitté tes pensées. De si joli traits efféminés, un sourire qui ferait craquer plus d'une, et un regard mystérieux qui cache bien des choses. Haru Satou, tu ne l'oublierai jamais. Avec délicatesse, tu passe une main sur ton pâle visage, et laisse tes orbes s'arrêter sur sa main qu'il a pu utiliser pour frapper l'un de tes agresseurs. « Tu devrais faire attention.. Tu risques d'abîmer tes jolies mains, ainsi... »  

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Ô

h Haru, sauveur de ceux dans le besoin : mirage qu'il offrait là alors qu'il n'était en réalité qu'une erreur si aisée. Mais lui se fichait bien, de l'avais des autres, et c'était sans doute pour cela, que derrière les caméras, il était bien plus connu de ces visages ciselés aux caractères indomptables. Et lui détestait les injustices, de ses grandes jambes qui avaient fini par se précipiter, sous le visage reconnu d'une créature apeurée, car lui bien trop souvent fonçait dans le tas pour n'en sortir que les immondices. Alors quand d'entres silhouettes disparues, ne restaient que celle de la plus petite, il se laissa guider par ces instincts de protection. Main gardée à distance élégante de celle qui se releva, comme pour s'assurer que les jambes étaient assez fortes, il lui offrit un léger sourire, visage se secouant de droite à gauche. "Ne me remercie pas. C'est normal. Tu vas bien ? Ils t'ont pas fait mal ?", car lui n'osait que volontiers poser les regards sur les courbes, que lorsque la situation s'y prêtait. Elégance de celui qui savait faire la part entre le jeu, et la réalité. Car le japonais était un tout, assemblage complexe d'idées qui ne faisaient que s'assembler encore et encore sous les pensées funestes et désarticulées : alors qu'en réalité, il n'était qu'un sombre connard qui ne faisaient que croître entre les lumières artificielles.

Visage qu'il détourna tout doucement pour lui laisser le temps de respirer, il ne put que hocher la tête à ses dires. Car il restait après tout barman, lui aux habitués toujours en tête. "Evidemment que je m'en souviens. J'ai une bonne mémoire des visages, ne t'en fais pas pour ça. Puis qui oublierait une personne qui lui est venue en aide ?" Hautain et insupportable était-il, quand les airs supérieurs le prenaient, mais il n'en restait pas pour autant modeste, car il savait précisément à quel point la vie pouvait se montrer risible. Regard qu'il avait dérivé et qui fut rapidement attiré de nouveau par la pale figure par un simple geste sur sa joue, il laissa ses lippes s'étirer de nouveau faiblement, alors que les épaules se haussèrent ridiculement sans honte. "T'en fais pas pour ma main." qu'il commença alors à agiter ses longues phalanges dans les airs pour lui montrer que tout allait bien. "Elles ont l'air délicates mais elles ont aussi l'habitude. Ma main adore se planter dans la figure d'imbécile étrangement. Elle les attire. " qu'il rigola tout doucement : car c'était bien là l'une des seules vérités qu'il possédait. "M'enfin on s'en fiche un peu. Tu veux un truc pour faire passer la chose ? Chocolat chaud ?", proposition faite pour essayer de rassurer celle qui se trouvait sous ses yeux. "Sinon on peut aller se poser sur un banc mais il fait plutôt froid. Essayons de trouver un coin hmm ? Histoire que tu respires un bon coup."

Comme pour la soulager d'un poids, comme pour la faire se reposer l'esprit.

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P

lus de peur que de mal. Il était arrivé avant que ces hommes ne viennent te faire quelque chose. Le traumatisme est encore tout frais, alors tu prends le temps de te remettre. « Tout va bien. Je suis juste un peu… Chamboulée. » Et c’est peu de le dire. Tu étais terrifiée à l’idée de revivre le même cauchemar. Tu as mis du temps pour cicatriser tes plaies, et encore maintenant elles sont encore fragiles. Elles le seront toujours. Corps encore tremblant, tu fais en sorte de ne plus t’éloigner de lui, Haru. Tu n’as même plus envie de rentrer seule, de quitter son chemin. Bien qu’il soit lui aussi un homme, tout comme Shinji ton meilleur ami, tu es toujours à l’aise avec lui. Tu sais à quel point il est gentil et doux. Incapable de faire de mal à une mouche, sauf quand évidemment quelque chose ne lui plaît pas. En l’occurrence, des types comme ceux de tout à l’heure. Il te l’affirme d’ailleurs peu après. Bien qu’il essaie de te rassurer, tu préfères tout de même qu’il ne se blesse pas à cause de toi. Tu t’en serais voulu si les autres avaient utilisé les poings envers lui. A votre première rencontre, il était déjà dans un état lamentable après une bagarre. Tu as pu le soigner, mais tu ne souhaites pas que ça arrive de nouveau. Avoir un visage aussi beau et attirant que celui d’Haru est rare. C’est à préserver. Une petite moue s’empare de ton visage, et tu hoches doucement la tête. « J-Je… Oui. Je peux t’offrir un chocolat chaud, pour te remercier. J-Je connais un petit salon parfait pour ça. » dis-tu en bégayant légèrement, tes yeux visualisant tout autour de vous. Comme pour t’assurer que vous n’êtes pas suivi. Tu n’es toujours pas sereine, détendue, tu sens bien ton cœur qui palpite fort dans ta cage thoracique. Tu te mordilles nerveusement les lèvres et emmène donc ton ami dans ledit salon, qui heureusement ne se trouve qu’à quelques centaines de mètres. Même pas deux minutes de marche, et vous y êtes. Frottant doucement tes mains fraîches, tu te diriges vers le comptoir pour aller directement commander les boissons. Deux chocolats chauds avec quelques petits gâteaux secs pour accompagner le tout. Et en attendant, tu t’installes en face d’Haru, à une petite table ronde de libre. Peu de personnes s’y trouve à cette heure tardive de la journée. De quoi vous permettre de profiter un peu du calme ambiant. « Sinon… Comment vas-tu ? Ça fait un petit moment qu’on ne s’est pas vu. Quoi de neuf ? » Même si vous ne vous êtes pas vu en face à face, tu ne comptes pas les messages que vous vous envoyez dès que vous avez un peu de temps libre.   

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C

hance innée, qu'il avait eu d'arriver au bon moment, lui qui toujours ponctuel en avait sûrement fait disciplines et lois malgré un caractère sans doute un peu trop imposant. Alors il n'était pas réellement sûr que les remerciements en soient nécessaires, lui où tout semblait pourtant déranger sans pourtant ne rien laisser paraître sur les visages de marbre."C'est normal. Alors respire un bon coup, même si je suis pas sûr que rester avec moi ça aide, en sachant que je suis pas des plus calmes. " qu'il s'amusa un instant, comme pour essayer de détendre finalement délicatement les épaules de la belle. Ô qu'il n'était pourtant pas des plus dangereux ; lui aux poings éraflés qui pourtant en protégeaient par moment les plus faibles. Et il se fichait bien, lui, de savoir à quoi il pourrait bien ressembler lorsqu'aux croisements des rues, les visages se percutaient et ne faisaient qu'en laisser les désastres se répandre. Pourtant lui qui ne faisait qu'utiliser son visage comme barrière aux écrans et flashs ; il n'en restait pas moins des plus agressif quand les poings se resserraient. "Oh mais pas besoin de m'offrir quoi que ce soit. Je proposais ça surtout pour toi et te poser juste un coup.", alors qu'il la regardait sur sa défensive, mains dans ses poches en en esquissant un vague sourire en coin. "T'en fais pas, personne nous suivra. ", car lui effrayait, de sa taille longiligne.

sécurité aux épaules ;
pour en garder les âmes.

La suivant alors sans se plaindre, pour au final la laisser faire et s'installer à une petite table, il observa discrètement les alentours, visage qu'il avait fini par démasquer de nouveau sous la faible fréquentation de l'établissement : car personne ne pourrait réellement le reconnaître ici. Visage de nouveau en vue, alors qu'il ne put que tout doucement lui sourire un instant, il passa ses doigts dans ses cheveux en haussant les épaules. "Comme d'habitude disons. De nouveaux contrats, de nouvelles idées de shoot, pas très intéressant en réalité.", ou était-ce simplement cela à ses yeux, ordinaire qui en était devenu des plus banals avec le temps. Mais ô prunelles illuminées en attendant les boissons, et il se réjouissait d'avance de pouvoir en rencontrer la belle. "Et du coup toi ? Quoi de nouveau ? C'est vrai qu'on s'est pas vu depuis un moment mais, c'est facile de suivre ce que je fais, mais toi, aucune idée" qu'il se permit de s'amuser avant de pencher un peu son visage vers elle, pour le déposer entre ses paumes. "Alors dis moi tout, que faisais-tu à une heure pareille dehors hmm ? Fin de boulot ? Petit ami ou copine ? Ou simple promenade nocturne ?", interrogatoire qu'il balaya doucement de la main avant d'en rire simplement. "T'en fais pas, je t'embête, t'es pas obligée de répondre à tout. Simplement..." qu'il s'arrêta un instant avant de venir croiser les jambes et les bras contre son torse. "Fais attention quand tu traînes dans ce genre de quartier, je serais pas toujours là pour te sauver la mise. Même si t'es censée pouvoir rentrer comme une grande, les gens sont juste tarés.", car les misères arrivaient rapidement, et lui n'était que fantôme devant les caméras, alors que les boissons fumantes arrivèrent enfin, pour en apaiser les esprits mouvementés par une soirée bien trop agitée.

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T

u n’étais pas obligée de l’inviter à boire quelque chose avec toi, oui. Mais c’est plus fort que toi. Tu as besoin de le remercier, et en même temps de passer du temps avec lui aussi. Tu n’as pas un grand cercle d’amis, et Haru en fait partie. Il est l’un des rares en qui tu peux avoir extrêmement confiance et avec qui tu ne te sentiras jamais en danger d’une quelconque manière. Tout en avançant vers votre nouvelle destination, tu restes quand même sur tes gardes malgré le fait qu’il te rassure un minimum. « D-Désolée. » Tu as l’air un peu folle, à regarder partout autour de toi. Quand on ne connaît pas ce que c’est de se faire violemment agresser, c’est sûr qu’on trouve ça étrange et qu’on reste tranquille dans les rues. Tu essaies donc de canaliser cette peur en toi, et une fois à l’intérieur du salon cosy, la tension redescend. Installée en face de ton ami, tu peux souffler un coup et te préoccuper de lui désormais. Car en effet, cela fait un bon moment que tu n’as pas pris contact avec lui. Avec son boulot, il peut être rapidement fatigué et tu ne préfères pas le déranger de trop. De plus, de ton côté, tu as aussi beaucoup de boulot à proprement parler. S’occuper d’un bébé de sept mois, ce n’est quand même pas une tâche aisée. Tu souris pourtant lorsqu’il commence à parler un peu de ses projets futurs. Et tu fais une petite moue par la suite. « Pourquoi ce ne serait pas intéressant ? Je te suis toujours avec beaucoup d’enthousiasme ! Tu fais vraiment un joli travail et tu peux être fier de toi Haru. Ça doit être cool d’être une égérie d’une marque… » dis-tu doucement, en repensant que c’est ce que tu voulais faire, entre autres, quand tu étais petite. Tu te souviens que tu t’amusais à jouer les mannequins devant ta mère et ses amies. Aujourd’hui tu n’es qu’une simple serveuse. Du moins, pas en ce moment. Encore en arrêt de travail jusqu’à la fin du mois. Tu es encore en hésitation à reprendre, où à te lancer dans une nouvelle carrière. Tu le regardes se pencher vers toi, rougissant encore un peu. Tu ne t’habitueras jamais, de te retrouver face à un visage aussi beau et délicat. « Ne t’en fais pas, tu ne m’embêtes pas du tout… » tu dis, en souriant délicatement. Boissons qui arrivent enfin à points nommés, tu viens attraper ta tasse et souffler doucement dessus, pour y boire une petite gorgée. « Je ne travaille plus non. Entre l’arrivée du bébé, et d’autres petits problèmes personnels, je fais une grande pause dans ma vie professionnelle. Là, je venais de sortir de l’hôpital. Je suis allé voir ma mère ! Et elle sort bientôt, je suis vraiment heureuse. Elle va mieux et on va pouvoir enfin reprendre notre petite vie d’avant. » tu lances en serrant tes petites mains autour de ton mug tout chaud, penchant ensuite la tête sur le côté, tes yeux le dévisageant un moment. Ses conseils te font chaud au cœur, il est vraiment adorable avec toi. Comment ne pas craquer avec lui, de toute manière ? « Malheureusement je sais, oui. Je ne sors plus la nuit, à moins que ce ne soit vraiment urgent ou important. Ça me fait bien trop peur désormais… Mais bon. Je pourrais t’engager en tant que garde du corps, peut-être. » Un sourire en coin se glisse sur tes lèvres, avant de rire doucement. Evidemment, ce serait trop beau pour être vrai. Et de toute manière, ce n’est pas comme ça que ça devrait se passer. Les femmes devraient sortir dehors, à n’importe quelle heure de la journée ou de la nuit, sans avoir peur de se faire agresser et sans demander à être accompagné. On est plus au temps des rois tout de même. « Je voulais savoir… Enfin j’aimerais te demander conseils, je ne connais pas d’autres personnes qui pourrais m’aider mieux que toi… Je- J’aimerais changer de voie. Arrêter d’être serveuse, et débuter dans le mannequinat. Tu penses que j’ai mes chances ? »   

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R

egards plus reposés, vers la jeune figure à ses côtés, il en refusait les excuses : car non utiles après tout, lui qui se fichait bien au final de ce qu'il se passerait ensuite, du moment que tout n'était que sécurité autour de celle qu'il venait de défendre. Car en un sens il comprenait, les inquiétudes que pouvait en ressentir la jeune femmes : les nuits n'étaient que dangers pour ceux ne sachant pas les affronter. Et il ne voulait pas se montrer hautain ni même indiscret, lui qui bien trop souvent n'en était que sur les nerfs pour résister à ce qui l'entourait ; alors quand les places assises atteintes en reposa le corps, il ne put que s'en adoucir tout doucement. Alors d'un vague sourire sous les remontrances, haussement d'épaules improbable comme n'y montrer là que banalités entre toutes. "Cool cool...C'est pourtant un métier comme un autre. Banal. Enfin ça doit dépendre pour qui.", car les yeux ne brûlaient plus pareil que pour les premiers jours, car sans doute n'était-il qu'au final qu'un visage pour tellement de personne. Et peut-être en était-il finalement épuisé de n'être personne : de n'être que ce que les gens voulaient voir ; fils parfait d'une famille si ridicule qui pourtant n'en faisait que ravir les inconnus. Boissons enfin sous les yeux, pour en réchauffer les doigts, il laissa un vague sourire orner ses lippes avant d'en hausser un sourcil. "Le bébé ? T'as eu un enfant depuis la dernière fois ? Félicitation.", comment aurait-il pu même le deviner, alors qu'il ne l'avait rencontrée que si peu. "Content de l'entendre. J'espère que ça ira mieux pour vous alors. Pensez à vous poser un peu quand même.", car tout le monde méritait de simplement pourvoi respirer un instant sans avoir à se préoccuper des autres.

complexité des choses ;
face aux abominations.

Sentiment qu'il comprenait pourtant, alors que lui était maître pour rester lors des nocturnes les plus désastreuses. "Et c'est bien d'en être effrayée. Au moins t'as aucune crainte à avoir. Même si bon. Ca devrait être aux cons d'être restreints, pas à toi ou aux autres.", mais la situation était telle que ceux qui ne demandaient rien se faisaient punir pour les simples volontés d'être libre. Question qui le surprit un instant, alors qu'il en cligna tout doucement des yeux, il était vrai que la jeune femme en avait sans doute le physique pour : et la compétition en était pourtant si rude. Métier difficile dont personne n'imaginait les conséquences, sans doute les idéalisations en faisaient grande part dans ce monde imagé. "Hmm...Pourquoi pas ? Même si en tant que mannequin je te le recommanderais pas forcément, comme boulot.", car lui n'y voyait que les inconvénients. "Il fait être conscient des inconvénients pour se lancer là dedans hmm ? Compétition, régimes surfaits, repas parfois bizarres à manger, pression bien trop élevée.", et encore, car il n'était pas certains que leur pays en soit le plus exigeant. Et pourtant il en avait fait, de ces rencontres : belles ou mauvaises, complexes affirmés : et tout cela n'avait au final été que pour les apparences de ceux qui n'en souhaitaient que l'éloigner de tout. Raté, car il avait sans doute fini par en prendre une position plus élevée que n'en aurait voulu les plus vieux. "A voir si t'es préparée mentalement mais pourquoi pas ? T'as vraiment envie ? Ca fait longtemps que t'y penses ?", comme pour en savoir un peu plus sur ce qu'elle pouvait bien avoir en tête. Après tout, il n'était personne pour juger, car au final, si cela l'intéressait réellement : elle n'avait plus qu'à se lancer.

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T

u souris doucement à ce qu'il dit, avant de frotter doucement tes joues, amusée. « Un métier comme les autres ? Entre serveur et égérie d'une grande marque, il y a une grande différence tu sais. » Pourtant tu vois bien que quelque chose se cache derrière ces mots. Tu as l'impression qu'il n'est pas comme avant, Haru. Qu'il a perdu cette lueur dans ses yeux. Penchant alors la tête, tu te pinces la lèvre et ose reprendre la parole : « Tu... Tu n'aimes plus ce que tu fais ? » demandes-tu, pas trop sûre de toi. En vérité tu peux le comprendre. Toi-même, tu éprouves l'envie d'aller voir ailleurs, de travailler dans un domaine totalement différent du tien. Le fait d'avoir eu ce congé maternité t'a permis aussi de penser à ce que tu ferais après. Et redevenir la bonne petite serveuse, non merci. Tu aurais bien trop peur que des clients recommencent à te reluquer et à te toucher sans ton autorisation, sans savoir ce que tu as vécu avant. Un léger frisson te traverse, tandis que tu consommes la fin de ta boisson. Avant de manquer de t'étouffer, toussotant alors légèrement, doigts triturant ta tasse. Tu étires tes lippes pour un sourire forcé et baisse un peu les yeux. « Félicitations ? Tu sais... Ce n'était pas prévu. D'avoir un bébé. » Tu marques une pause, ne sachant pas si tu dois lui en parler ou non. Ce "secret" dont tu évites d'en parler. Tu frotte doucement ta nuque, puis le regarde doucement. « Si je déteste la nuit, c'est parce qu'on m'a...violé. Depuis, je préfère être entourée de personnes que je connais bien, et qui pourrais me protéger... Même si j'aurais préféré être capable de me défendre moi-même. » Mais malheureusement, tu n'as pas encore pu trouver de bons cours de self défense. Pour la plupart ce sont des hommes qui s'occupent de ces cours, et des fois des femmes, mais sans trop d'expériences non plus. Et tu n'as pas de connaissance dans le milieu des forces de l'ordre. Un flic aurait pu t'aider à la limite. Et encore. Te mordillant la lèvre, tu finis par demander une dernière boisson, cette fois-ci un simple verre d'eau fraîche. De quoi t'hydrater au mieux. Tu hausses les épaules. « La vie sera toujours ainsi. Mais bon... On ne peut rien y faire. » C'est triste à dire mais c'est bien la réalité. Tu essaies pourtant de ne pas y penser, voulant simplement passer une bonne fin de soirée en compagnie d'Haru. C'est donc pourquoi tu choisi de clore le sujet en passant du coq à l'âne. Ton projet d'avenir : devenir mannequin. Tu sais tout ce que ça demande comme sacrifice, comme dur labeur. Mais c'est en effet un job que tu souhaitais faire depuis un bon moment maintenant. Tu ne sais même pas combien d'années précisément. « Je rêve de le devenir depuis que je suis petite... Peut-être depuis que j'ai une dizaine d'année ? C'est en voyant des magazines et des concours que ça m'a donné envie. Après comme tu le dis, l'envers du décor n'est pas joli joli. Mais j'ai pesé le pour et le contre. Le pour remporte. » Et ô que ça ne fera pas plaisir à certaines personnes de ton entourage. A commencer par ta mère et ta petite-amie. Mais c'est un moyen pour toi d'affronter le monde d'une certaine manière. De t'affirmer. De ne plus avoir peur du regard de certains. Juste... Profiter de la vie.

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w/ @"KEIKO YAMAZAKI"
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S

ourires fades, aux lippes pourtant tiraillées par les vérités. Et peut-être n'en comprendrait-elle pas toutes les significations, de ces mots si profonds : mais lui les voyait, les similitudes si ancrées entre les domaines irrévélés. "Hmm. Peut-être. Mais pour moi ils sont assez similaires. Enfin. Complémentaires devrais-je dire. L'un où la solitude est maître dans un royaume d'apparences, et l'autre où tu croises des gens partout.", et il s'en sentait pourtant satisfait, de ces associations si atypiques : que lui même avait choisi pour sortir des normes. Sourcil se haussant, rictus aux lippes : ô non, il en connaissait pleins, de ces gens qui se faisaient illusions sur le métier des arts ; tout en l'appréciant pour autant. "Ce n'est pas que je n'aime plus ça. C'est juste que les gens ont tendance à se méprendre sur beaucoup de chose, et que quand ton visage devient public, ça ne fait que s'accentuer. J'aime ce que je fais, ce n'est pas ça le problème, rassure toi." Illusions toujours trop présentes, pour en satisfaire amplement les façades qu'il se donnait. Car les yeux ne brillaient plus que devant les appareils ; car les sourires ne s'affichaient que derrière son bar : autrement il n'en était que sans goût, lui. "Hmm ?", incompréhension, bien que peu surpris : lui qui savait ce que cela faisait d'avoir un enfant indésiré. Car il avait été ce gamin, jeté sur le bord pour grandir comme indigne, lui, que tout le monde ne voyait que comme étoile. "Oh. Désolé. Mais cet enfant...Si tu n'en avais pas voulu, tu ne l'aurais pas gardé, non ? Après tout...C'est censé apporter le bonheur, un gosse. Enfin c'est ce qu'on dit.", et malgré le fait qu'il en comprenne la situation, lui ne pouvait que craindre pour les avenirs si tendancieux.

car tout devenait sombre ;
en ces temps incertains.

Alors il espérait, qu'elle ne sache ce qu'elle faisait, la douce qui en semblait pourtant décider. Vie brisée à reconstruire : et il n'aimerait pas que cela en retombe sur les bambins à venir. Car tout n'était que trop complexe, car tout n'était que destruction ; et heureusement que lui en avait suffisamment les épaules solides pour en ignorer les monstres des rues. Bien que de temps en temps, il se laissait à son tour emporter : pour ne simplement que déverser les solitudes. "Rien y faire. Sauf l'affronter et le surmonter. Au lieu de se laisser dévorer par ses propres démons.", qu'il murmura tout doucement tout en laissant s'échapper un léger sourire. Car ce n'était sans doute que cela qu'il aurait voulu apprendre plus tôt. Pourtant il l'écoutait, de ces projets qui lui venaient là, et lui ne pouvait que la mettre en garde : de ne pas en abîmer les futurs si aisément. Car devenir mannequin en était sans doute un rêve au départ, mais se transformait rapidement en cauchemar. Compétition, famille mise de côté pour briller, égoïsme de beaucoup, et ce n'était là que ce que lui avait découvert, ce avec quoi il avait décidé de vivre sans se plaindre : car rien de tout cela ne le dérangeait, pour le chaos qu'il était. "Le pour hmm ? Alors que tu viens d'avoir un enfant... Je sais pas comment t'as réellement pesé le pour et le contre...mais si tu comptes vouloir monter les échelons dans ce monde là, ça correspondra pas à une vie de mère. Alors oui, tu peux, si t'en as envie, mais oublie pas que derrière y'aura quelqu'un qui t'attendra.", et sans doute que la voix s'en faisait plus sèche : mais le sujet le touchait, et il ne savait que trop bien de quoi il parlait. "Après ça dépend, si tu veux tenter les grandes marques ou alors des biens plus petites. M'enfin bon. Je suis pas à ma place pour te donner des conseils." Mannequin était-il peut-être ; aimant donner le meilleur de soi face aux tissus contre ses peaux pour en laisser du rêve : mais bien trop souvent les illusions s'installaient, et lui en voyait là des personnes détruites, ne faisant que fuir encore et encore.

espérer, qu'elle n'en fasse pas de même ;
dans ces milieux impitoyables.