Flesh for fantasy ~ Milton & Damian ~

Devant l’écran de son ordinateur, les phalanges fusent sur le clavier avec une dextérité acquise au fil des années. Concentré sur le fil de son histoire, dans la complexité de ses personnages, le temps défile sans qu’il n’y prête attention. L’inspiration est toujours fluctuante et l’auteur ne subit pas la problématique de la page blanche. Elle est une ombre qui plane au-dessus de lui telle une épée de Damoclès, mais elle le frappe à de rares occasion. L’écriture lui permet de s’échapper de cette existence qu’il juge insipide. Elle est un remède à ses tourments qui l’assaillent dès lorsqu’il s’extirpe de l’intrigue de ses romans. Il se sent bien en compagnie des ses âmes torturées qu’il créé de toute pièce avec une cohérence qui concède systématiquement l’adhésion. Ses personnages plaisent tout comme les intrigues qu’il rend aussi subtiles que possible et qui se révèlent au fil des pages. Damian tient un Instagram qu’il alimente tous les jours avec des extraits. Il prend toujours plaisir à échanger des mails avec ses lecteurs et lectrices sans pour autant dévoiler son visage ou même son véritable patronyme. Il aime sa notoriété, mais il ne désire absolument qu’elle entache sa vie personnelle. Le mystère autour de son identité rend curieux et il sait qu’il est le sujet de nombres spéculations dans le monde littéraire. Est-il un illustre auteur qui est spécialisé dans un autre domaine d’écriture ? Est-il réellement un homme ou est-ce une femme ? Il prend plaisir à alimenter ce mystère, sans leur offrir de réelles réponses. Il s’agit d’un jeu pour lui. A l’image de celui qu’il va entretenir avec Milton dans quelques heures. Il sourit à cette pensée. En compagnie de Milton, il pourra être celui qu’il désire. Il n’est pas cantonné à l’image que son entourage a de lui. Cette image faussée qu’il a maintenue durant tant d’années à cause d’une peur irrationnelle, mais qui n’aura servie à rien. Il s’est brimé pour rien, car il a perdu tout intérêt aux yeux des personnes qui constituaient son cercle d’amis. Aujourd’hui, il se délie de ses chaines et ne songe plus à se brider face à ses desseins. Cette soirée semble prometteuse et la pensée de pouvoir sentir de nouveau la fermeté d’un corps tout contre le sien est source d’un plaisir conséquent. Il n’oublie pas la possibilité que son corps défiguré par les flammes puisse repulser le beau brun qui lui a offert un bel orgasme la semaine précédente. Il prend le risque puisqu’il semble avoir suffisamment titillé le désir de son partenaire pour devenir un objet de convoitise. Un sourire ourle ses lippes alors que les images de cette rencontre virtuelle s’invitent à son bon souvenir. Son regard vient se perdre sur l’horloge de son ordinateur lui rappelant qu’il est temps pour lui de se préparer. En conséquence, il finit sa phrase et enregistre son document avant de fermer son traitement de texte pour rejoindre la salle de bain. Il prend une longue douche afin de se préparer à cette soirée luxuriante. Il tronque sa serviette nouée autour de ses hanches pour un boxer noir, un jean et un T-shirt blanc qui lui donne un air décontracté mais qui moulent ses formes. Il garde sa barbe, se contente de finement la travailler avant de brosser ses cheveux pour leur donner forme. Lorsque le reflet lui semble satisfaisant, il concède à quitter sa salle de bain pour s’emparer de sa veste en cuir et ses lunettes de soleil avant de quitter son appartement. Il chevauche naturellement sa moto et quitte son parking pour rejoindre les rues bondées de la ville alors que le soleil tombe pour laisser place à la lune. Il arpente les rues en doublant les véhicules, éprouvant cette douce adrénaline qui lui procure la vitesse. Lorsqu’il atterrit devant l’hôtel où il a rendez-vous avec Milton, il remet ses clés au voiturier qui admire l’élégance de sa moto. Il lui laisse la possibilité de la garer alors qu’il vient retrouver l’entrée avec cette nonchalance qui le caractérise. Il relit le SMS de Milton et suit les indications de l’hôtel pour se situer. Il arpente les rues à l’intérieur de l’établissement avec curiosité. Il n’a pas rechigné sur la qualité de l’endroit. Ce qui est donne un bon point à Milton. Lorsqu’il arrive devant la chambre, il hésite à frapper, mais puisqu’il désire cultiver le mystère, il se contente d’entrer. La pièce qui l’accueille est plongée dans la pénombre, ce qui lui fait comprendre que son partenaire de jeu à bien écouter ses indications. Un autre bon point pour lui. La luminosité des lampes présentes pour éclairait le patio donne un peu de visibilité et ses prunelles s’acclimatent à se changement. Ainsi, il découvre la silhouette longiligne de son partenaire dans un peignoir. La vision est appréciable et un sourire charmeur vient ourler ses lippes. « Eh bien, quel accueil, beau gosse ! » Il lui indique de sa voix profonde qu’il rend suave alors qu’il referme derrière lui en venant retirer ses lunettes. Il les dépose dans la poche de sa veste qu’il dévêt également pour se mettre à ses aises. Sa gestuelle se fait lente et maitrisée alors que ses pas foulent de manière distinguée le pavé de la suite. « Il est loin de me déplaire. » Il lui indique alors qu’il se rapproche de lui pour glisser ses phalanges sur la ceinture de son peignoir pour la défaire. Il dégage les pans du peignoir, un sourire éhonté sur les lippes alors qu’il susurre : « Mais encore un poil trop habillé à mon goût. Il me semble qu’on a pratiquement plus de secrets pour l’autre. » Il ajoute contre ses lèvres, satisfait de sentir enfin le souffle d’un homme se mêler au sien. Ses lèvres viennent lui voler un baiser où il prend plaisir à taquiner sa bouche du bout de sa langue. Ses phalanges quant à elles frôlent son ventre, ses poils pubiens pour descendre plus bas, éveiller le désir de son partenaire. « Alors, à quelle sauce comptes-tu me dévorer, Milton ? » Il questionne dans un sourire joueur alors qu’il pourlèche ses lippes pour retenir son gout alors qu’il s’enivre de son odeur virile. Il aime ce qu’il voit, sent sous ses doigts et ses lèvres et son appétit est ravivé. Ses prunelles azurs sont plongées dans celles qu’il distingue légèrement dans cette pénombre exquise.