Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon : la prochaine extension Pokémon sera EV6.5 Fable ...
Voir le deal

One day, everything is falling down [Austay]

 :: A little break :: archives :: rps terminés
Aller à la page : 1, 2  Suivant
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
One day, everything is falling down [Austay]
Ven 18 Sep - 11:36

Shay est partie faire quelques courses, seule pour une fois, et ça fait des semaines que je la tanne pour qu’elle accepte de le faire sans flipper. Elle me laisse Lou, ça n’est pas ça qui l’inquiète, plutôt de devoir la laisser tout court, et en fait, c’est à elle qu’elle manque. La petite dort tranquillement dans son lit dans le salon. Nous avons, je dis bien nous puisque je commence à prendre part à cette petite vie de famille, un peu de mal à la laisser seule, ou l’avoir dans une pièce autre que celle dans laquelle nous sommes. Comme il m’arrive la plupart du temps d’être dans la pièce commune, j’aime bien la surveiller. De toute façon, il faut, selon sa mère, l’habituer aux bruits de la maison, afin qu’elle puisse s’endormir en toutes circonstances. J’ai appris à m’endormir au doux son des cris de ma mère et de ses ivrognes d’amants, alors vous savez, on se fait à tout.
Elle est partie il y a moins d’une heure, et je sais au fond de moi que je vais la voir réapparaître dans peu de temps. C’est plus fort qu’elle, c’est viscéral, et j’aimerais un jour sans doute aussi connaître cet attachement profond qu’on appel l’instinct maternel. Shay dit que je l’ai déjà. Je n’en sais pas grand-chose. Mais j’aime beaucoup m’occuper d’elle, et la regarder dormir, des heures durant.
Je reçois un coup de fil, dont je ne connais que trop bien l’identifiant… Celui de Chicago. Je décroche, nerveuse, c’est mon boss. Il me demande où en est mon congé sans solde. Alors clairement, je n’ai pas tout dit à Shay, en tout cas pas cette partie-là. Que j’avais tout abandonné sur un coup de tête, envoyé un message rapide à un coéquipier pour lui demander de régler ça pour moi. Seulement, à un moment donné, ça fini par me rattraper et mon boss s’impatiente. Les choses sont claires, soit je rentre, soit je lâche tout, mais bon courage pour retrouver un poste de flic. Ça ne se passe pas comme dans une boite comme les autres, je dois être mutée, approuvée, je ne peux pas faire n’importe quoi, n’importe comment. « Je… je prends le premier avion, demain matin, d’accord ? » En fait, la raison est simple. Je pourrais l’envoyer se faire foutre, sauf que j’ai cruellement besoin d’argent, et que mes économies ne vont pas tenir bien longtemps. Elles étaient déjà maigres à la base… Je n’ai jamais roulé sur l’or, mais me loger et me nourrir à ma faim me suffisait amplement et me donnait le sentiment de vivre correctement. Je n’ai jamais été très dépensière. Je n’aime même pas me faire plaisir avec un bon restau ou des fringues. Je passe le plus clair de mon temps à bosser et ça m’allait très bien. Sauf qu’ici j’ai trouvé un autre équilibre, et que ça commence à me plaire. Mais je ne sais pas où est ma place… Shay ne m’en parle pas, et j’évite le sujet.
« Je vous ai dis que je prenais le premier vol, demain… » Mon regard croise celui de Shay, qui vient de rentrer avec les courses…
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
One day, everything is falling down [Austay]
Lun 21 Sep - 8:51
Austin n’a pas beaucoup l’habitude avec les enfants, elle s’en est occupé de quelques uns quand elle était plus jeune si j’ai bien compris, mais pas de nourrisson. Pourtant, je lui fais confiance. Je sais qu’elle fera toujours de son mieux, et que si un jour elle se sent dépassée, elle ne cherchera pas à se forcer au risque de faire n’importe quoi. Elle apprend vite, et surtout je sens qu’elle a envie d’apprendre. Chaque jour qui passe lui donne plus d’assurance, et aujourd’hui quand je vois ma fille dans ses bras, je la sais en totale sécurité. C’est agréable pour moi de pouvoir souffler un peu, aujourd’hui j’ai même eu envie d’aller faire les courses. Evidemment je pense à Lou et Austin, j’espère qu’il ne se passera rien de grave, parce qu’on ne sait jamais. Je suis un peu préoccupée, mais pas de là à faire les courses à une vitesse folle. Je profite un peu d’un air différent, de pouvoir voir des gens, leur parler, leur sourire. Avoir un enfant, c’est aussi se recentrer, et on peut facilement en oublier le monde qui nous entoure. Heureusement je ne suis pas seule, je crois que je finirai folle. Je ne suis pas seule. Austin est là, et je ne sais pas comment je m’en sortirai sans elle. Je m’en sortirai probablement, mais ce serait plus difficile, j’en ai bien conscience. Elle a sa place avec Lou et moi, même si je n’en parle pas, parce que c’est encore flou dans ma tête. Je suis loin d’avoir terminé mon deuil, c’est comme s’il avait été mis en pause pour un temps, le temps que je puisse profiter de ma fille le plus pleinement possible.
Lorsque je rentre, les bras chargés de sacs, j’entends qu’Austin est au téléphone. A voir son attitude, la manière dont elle se tient, je ne suis pas sûre que ce soit un appel agréable. « Je vous ai dis que je prenais le premier vol, demain… » En effet. Quoi que c’est peut-être agréable pour elle, ça l’est moins pour moi. Je sens mon coeur qui s’emballe. Vol. Avion. Demain. J’essaie de me contenir, dépose les sacs dans la cuisine et me lave les mains le temps qu’elle est au téléphone, avant d’aller voir ma fille dans le salon. Elle est dans son transat et gigote en me sentant arriver. Ça va être l’heure de la tétée, mais j’ai une discussion à gérer avant ça. Je l’embrasse et retrouve Austin dans la cuisine, qui commence déjà à ranger les courses. Elle est ici chez elle désormais, c’est comme si elle avait toujours vécu ici. « C’était ton boulot ? » Elle acquiesce et je tente de lui offrir un sourire. Je sais à quel point elle aime son boulot, je crois qu’elle m’a assez aidée avec Lou, il est l’heure pour elle de reprendre sa vie là où elle l’a arrêtée pour moi. « C’est super que tu puisses reprendre, qu’ils aient besoin de toi. Tu dois être contente… » J’essaie de me montrer enchantée pour elle, mais au fond, j’ai déjà peur qu’elle s’en aille.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
One day, everything is falling down [Austay]
Mer 23 Sep - 12:21

Nous avons pris nos habitudes toutes les trois, aussi incroyable que cela puisse paraître, mais ça devient tout simplement une évidence. Nous trouvons un équilibre, une façon de vivre qui nous convient et qui se fait même très naturelle. Alors je ne sais toujours pas ce que nous sommes Shay et moi, mais ça n’importe que très peu en ce moment. Tout tourne autour de Lou, ce qui rentre dans la logique des choses et ne me pose pas de problèmes outre mesure. Mais quand je comprends que tout ce petit enchantement doit prendre fin, je me rends compte à quel point j’y tiens. Je suis contrariée par le fait de devoir repartir, je ne l’avais pas imaginé tout de suite, et en même temps, j’attendais juste que ça ne me tombe sur le coin du nez. C’est fait, voilà, rappel à l’ordre et merci aurevoir.
Shay fini par rentrer, les bras chargés, et elle entend nécessairement un bout de la conversation, et ça, je vais avoir besoin de le gérer. Sa sensibilité fait qu’elle a besoin d’être rassurée en permanence, de mettre des mots sur les choses, qu’elle vit, qu’elle ressent et tout ça a une grande importance, que je ne peux négliger. Alors je prends sur moi et fait comme si tout allait bien. Je raccroche et laisse tomber le téléphone un peu violemment sur le comptoir. « C’était ton boulot ? » « Mon connard de boss. Il a pas changé lui. » J’ai beaucoup de mal à m’entendre avec lui. Si mon ancien patron était un amour, en tout cas le genre de mec en qui on peut avoir confiance et à qui on se référait sans se soucier de quoi que ce soit, lui, c’est une autre histoire. Un abruti, parmi tant d’autres, mais un abruti, de la plus belle espèce. Ce qui gâche un peu le tableau si vous voulez mon avis. « C’est super que tu puisses reprendre, qu’ils aient besoin de toi. Tu dois être contente… » Je reste un peu surprise. Je ne pensais pas qu’elle le prendrait si bien, je la penserais plus encline à négocier ou espérer autre chose. Peut-être qu’au fond, ça la soulage ? « Ouais, je suis contente de retourner bosser mais… Je sais pas. Je sais pas comment ça va se passer. » Je ne peux pas lui parler de mes problèmes d’argent ni du loyer que je continue à payer là-bas. Parce que mon congé sans solde ne coupe pas court à toutes mes dépenses… Pour autant, il serait terriblement indélicat de le mentionner, alors je préfère me taire, c’est encore ce que je fais de mieux.
« J’ai un avion demain matin à 8h. Je prendrais un taxi. Je ferais mon sac tout à l’heure. » Parce que finalement, je n’ai que très peu d’affaires, ça tient encore dans un sac de voyage. Je ne suis pas du genre à m’étaler ni à avoir besoin de beaucoup. J’ai pris l’habitude gamine, de partir léger. « Tu veux que je m’occupe du dîner ? Je crois qu’elle a faim… » Je commence même à reconnaître ses pleurs…
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
One day, everything is falling down [Austay]
Ven 25 Sep - 9:39
Je suis surprise par ce que j’entends lorsque je passe la porte de la maison. Austin parle de prendre un vol au petit matin. Evidemment, je sens mon coeur qui s’écrase dans ma poitrine, mon ventre qui se tord et ma gorge qui se noue. Elle va partir. Qu’est-ce que j’imaginais, qu’elle allait rester là pour toujours ? Bien sûr que non, elle aime trop son travail pour rester indéfiniment avec moi, pour s’occuper d’un enfant qui n’est même pas le sien. Je ne sais plus ce que nous sommes, depuis la mort de Ian, Austin et moi n’avons plus jamais reparlé de ce que nous avons vécu ensemble avant que je ne sois veuve. Depuis l’accident, elle est présente, plus que jamais, et la tendresse n’a pas disparu, mais on s’en tient là. Et on en parle pas. J’ai besoin d’elle à mes côtés mais je ne dis rien, et encore moins aujourd’hui quand je comprends qu’elle va devoir retourner à sa vie. J’essaie de paraître joviale, c’est ce que je dois faire n’est-ce pas ? Elle a une vie, elle doit la vivre plutôt que de rester à me veiller par simple culpabilité vis à vis de son défunt meilleur ami. « Ouais, je suis contente de retourner bosser mais… Je sais pas. Je sais pas comment ça va se passer. » Je fais une petite moue et passe tendrement ma main sur son bras. « Ça ira, il faudra que tu te réaclimates forcément, mais ça va aller. » Je tente d’être la plus compatissante possible, du moins en apparence, parce qu’au fond j’ai l’impression qu’on m’arrache une partie des entrailles. « J’ai un avion demain matin à 8h. Je prendrais un taxi. Je ferais mon sac tout à l’heure. » Je hoche la tête en lui adressant un mince sourire. Je ne peux pas répondre, ma voix trahirait mon émotion, et je ne la regarde pas non plus trop longuement, pour ne pas qu’elle puisse voir le voile sur mes yeux. « Tu veux que je m’occupe du dîner ? Je crois qu’elle a faim… » J’avale difficilement ma salive comme pour espérer avaler avec la boule dans ma gorge, mais c’est peine perdue. « Je veux bien oui, s’il te plait. ». Et je m’éclipse pour aller chercher Lou et m’installe dans le canapé pour lui donner à manger. Quelques larmes roulent sur mes joues mais je me fais violence pour arrêter là le massacre. Je sais que les enfants sont des éponges et je ne veux surtout pas que ma fille puisse ressentir la détresse dans laquelle je me trouve actuellement. Je me concentre sur elle, la regarde longuement le temps de réussir à m’apaiser. Une fois la tétée terminée, je monte à l’étage en silence pour aller lui donner son bain et la coucher. J’ai de la chance qu’elle soit un bébé facile, en tout cas pour le moment. J’ai peur de son changement de comportement quand elle sentira l’absence d’Austin, qui s’est occupé d’elle depuis sa naissance, comme un second parent. J’en profite pour faire une petite séance de respiration pour calmer mon coeur qui ne veut pas s’arrêter de tambouriner dans ma poitrine. Quand je redescends, baby phone à la main, je soupire légèrement, rejoignant Austin dans la cuisine. « Du coup, tu vas rester à Chicago, ou tu va essayer de revenir à L.A. ? » Même si je veux bien croire que revenir dans la brigade dans laquelle elle faisait équipe avec Ian peut être difficile à accepter. Mais je tente quand même de savoir, sait-on jamais.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
One day, everything is falling down [Austay]
Mar 29 Sep - 11:41

L’idée de repartir me déchire le cœur. Je ne veux pas le faire, mais je n’ai pas le choix. Si seulement le fric n’était qu’une condition parmi les autres. Je ne peux pas lâcher mon appart et tout ce que j’ai sur Chicago, parce qu’alors je risquerais de me retrouver à la rue le jour où ça ne convient plus à Shay, et il est hors de question que je ne nous impose une présence à toutes les deux. Je ne peux pas m’installer chez mon meilleur ami sans même en parler à Shay. En plus, on ne parle pas vraiment. En dehors de Lou, nos conversations évitent scrupuleusement le sujet de nous deux. Parce que je ne sais pas si je trouverais les mots, ou qu’ils me font peur, dans l’idée où ils seraient négatifs, et je le refuse. Je préfère ne pas avoir de réponse, qu’une réponse qui ne me convient pas. « Ça ira, il faudra que tu te réaclimates forcément, mais ça va aller. » Dois-je en déduire qu’elle est plutôt soulagée de me voir partir sans oser le dire ouvertement ? Je n’en n’ai pas la moindre idée, elle n’est pas ce qui se fait de plus explicite, elle a toujours été pudique et discrète et c’est ce qui rend le tout si… plaisant. Apaisant. Elle a son caractère, bien entendu, mais juste quand il le faut. Je me contente d’acquiescer. Au fond de moi, je suis plutôt contente qu’elle n’ait pas fondu en larmes, qu’elle se sente capable d’assurer toute seule. Je me demande simplement si je ne suis pas restée un peu trop longtemps. Elle le prend bien, c’est tout ce qui compte, pour le reste, ça restera en interne et ce sera géré selon mon humeur, mais pas au grand jour. Il y a des choses qu’on fait mieux de garder pour soi, c’est ce que j’ai toujours entendu de la part de ma mère.
« Je veux bien oui, s’il te plait. » Est-ce moi ou un peu d’émotions trahit sa voix ? Peu importe, elle est crevée et si elle avait eu besoin de me confier quelque-chose, elle l’aurait fait, non ? Nous sommes assez proches maintenant pour partager tout un tas de choses, dont nos ressentiments ? Je l’espère. Je m’occupe donc du dîner comme convenu. Des tagliatelles aux légumes. Je sais qu’elle adore ça. De petits légumes grillés au wok. Et puis c’est mon dîner de départ, autant marquer le coup. Elle préfère quand c’est moi qui les prépare. Je mets aussi la table en attendant que Shay ne recouche Lou. Je monterais l’embrasser après le diner. Ça aussi, ça va me manquer. L’odeur de bébé de ce petit bout que j’ai vu naître. Elle n’a que deux mois, mais ça grandit à une allure dingue. On a à peine le temps de s’en rendre compte. Perdue dans mes pensées, je reprends le fil quand j’entends Shay descendre les escaliers. « Du coup, tu vas rester à Chicago, ou tu va essayer de revenir à L.A. ? » « Ca ne se passe pas exactement comme ça. Je ne peux pas décider d’où je me trouve. Je suis en poste à Chicago et en dehors d’une mutation… Et vu le connard qu’est mon boss, ce n’est même pas envisageable. » Le souci de mon boss, c’est qu’il a à peine quelques années de plus que moi, il ne m’inspire donc pas le respect que je devrais à un patriarche. Que je devais à mon ancien chef et qui m’était naturelle. Et en plus de ça, c’est un putain de gros con de macho, il n’y a pas d’autre mot ! « On mange tant que c’est chaud ? » Je la sers et nous nous installons au comptoir. J’ai épicé juste ce qu’il faut pour lui plaire, pas d’avantage. « Tu me laisseras donner le biberon à Lou demain matin ? » Je le lui demande comme une faveur et je contrôle les trémolos de ma voix. J’ai besoin de lui dire aurevoir, je ne sais pas quand je pourrais revenir, ni même si c’est une bonne idée…

Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
One day, everything is falling down [Austay]
Mer 30 Sep - 9:19
J’essaie de donner le change, faire comme si j’étais heureuse pour elle, et au fond je le suis, mais je suis surtout dévastée à l’intérieur à l’idée qu’elle s’en aille, et me retrouver seule. J’avais pris mes marques avec elle, elle est là depuis la naissance de Lou, elle m’a accompagnée pendant mes derniers jours de grossesse, puis à la clinique, et même pendant l’accouchement. Je ne sais pas comment j’aurai pu vivre tout ça toute seule. J’ai beau lui dire merci parfois, quand elle prépare à manger, qu’elle fait les courses, qu’elle se lève dans la nuit pour donner à manger à Lou que je puisse me reposer. Mais elle n’imagine pas à quel point je lui suis reconnaissante. Et aujourd’hui que je me rends compte que tout ça touche à sa fin, je suis terrorisée. Ma fille dans mes bras, je sais qu’elle ressent tout ce que je peux ressentir, et ce n’est pas pour rien qu’elle peine à trouver le sommeil, alors qu’en général après la tétée elle s’endort paisiblement. Tout est différent ce soir, et ça le sera d’autant plus demain, quand la présence d’Austin ne sera plus là pour m’apaiser, me soulager.
Une fois ma fille endormie, je prends une grande inspiration, me passe de l’eau sur le visage et redescends. Je n’ai pas très faim, alors qu’elle a préparé mon plat préféré. Lorsque je rejoins Austin dans la cuisine, une question me brûle les lèvres. J’ai besoin de savoir si je peux avoir de l’espoir qu’elle revienne à Los Angeles. Mais d’après elle, il n’y a quasiment aucune chance. Selon ses mots, ce n’est même pas envisageable. Mon coeur se serre dans ma poitrine, encore. Je me contente d’un pincement de lèvres et d’un hochement de tête. Nous passons à table, et mon estomac noué ne me permet pas de manger grand chose. Je me force pourtant, pour tenter de ne pas alerter Austin. « Tu me laisseras donner le biberon à Lou demain matin ? » Le nez dans mon assiette, je relève les yeux vers elle. Ne craque pas Shay, ne craque pas. Je lui offre un petit sourire, le maximum dont je sois capable pour le moment. « Bien sûr. » Je tirerai mon lait ce soir pour qu’elle puisse lui donner le biberon cette nuit, avant son départ. Cette idée me rend dingue. Je ne suis pas très loquace ce soir, j’en suis bien incapable. « Je vais aller prendre une douche et me coucher, je suis claquée. » Comme tous les jours depuis la naissance de Lou, et ça ne va pas se calmer de si tôt, même si j’ai de la chance parce que c’est un bébé plutôt facile pour le moment. Une fois installée dans le lit, je branche le tire-lait et bouquine un peu. Lorsqu’Austin arrive pour se coucher, les deux petits biberons sont terminés. Je débranche tout et lui tends les deux flacons. « Tu veux bien les mettre au frigo s’il te plait ? » Je lui confie le liquide magique et enfile un t-shirt, un de ceux que Ian portait et que j’utilise comme pyjama. Austin vient finalement se coucher, nous dormons dans le même lit depuis mon accouchement, parce que c’est plus facile pour Lou, et parce que je ne supporte pas de dormir seule depuis la disparition de mon mari.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
One day, everything is falling down [Austay]
Mer 30 Sep - 12:19

Ce n’est pas de gaîté de cœur que je parle de mon départ, même que je le prépare. Je suis profondément malheureuse, mais je ne peux pas lui montrer. Parce que ça ne l’aiderait pas et je ne voudrais pas qu’elle ait à culpabiliser de ne pas me retenir. Je ne sais pas ce qui se passe dans la tête de Shay en ce moment même. Elle ne dit rien, n’est pas loquace pour deux sous, et ça ne lui ressemble pas forcément. Alors je prends sur moi, ça va aller, jusqu’à demain matin au moins, si je le peux. Je ne saurais trop dire. Je vais faire tout ce que je peux, et je voudrais marquer le coup ce soir au moins pour marquer mon départ. Je ne suis pas sûre de pouvoir revenir, en tout cas pas tout de suite et encore moins comme ça, comme ça l’était avant, comme ça l’est maintenant. C’est notre bulle, notre cocon et aussi incroyable que cela puisse paraître, ça me paraissait être un super avenir. Bon, quelques détails à changer mais qu’importe. De toute façon le dialogue nous manque. Cruellement, à chacune.
Nous passons à table, et ça n’est pas facile pour moi non plus d’avaler quelque-chose. Pourtant ça n’est pas si mauvais que ça, je me suis améliorée en quelques semaines, elle peut en attester. Dans ce domaine-là, comme dans pleins d’autres. Je suis capable de me responsabiliser, et ça n’était pas forcément toujours le cas à l’époque. Mais je ne dis rien.
J’ai l’autorisation de m’occuper du biberon de demain matin, et ça me ferait presque sourire. Je la seconde beaucoup et ça n’est pas uniquement pour la soulager. Mais ça me fait moi-même du bien. J’adore ça. J’adore être là pour la petite, comme j’adore aller la chercher une fois sa sieste terminée, ou au petit matin quand elle est encore toute endormie et que la maison est calme. « Je vais aller prendre une douche et me coucher, je suis claquée. » Pas de soirée télé ce soir, j’ai compris. Shay est émotionnellement à bout, physiquement aussi. Alors je la seconde comme je peux et je m’en veux de ne pas pouvoir en faire plus au fond de moi. « Monte, je m’en occupe. » Comme à mon habitude, je me coucherais plus tard qu’elle. Je ne suis pas une grosse dormeuse et je ne suis surtout pas une couche tôt. Même crevée. J’ai trop d’images dans la tête pour ça. J’ai préféré enfouir mon traumatisme, celui qui a fait que Shay s’est mise à me suivre. Mais c’est de l’histoire ancienne tout ça. Enfin, pour eux, pour tout le monde, pour celui qui m’entoure. Je ne préfère pas en parler, je terre ça au fond de moi-même comme tout le reste depuis mon premier jour sur Terre, et c’est bien mieux comme ça.
Vaisselle, rangement, tout ça, je m’en occupe et monte une bonne heure plus tard. Peut-être pour retarder l’échéance ? J’ai appris à connaître cette maison sous un angle nouveau, différent de celui duquel je la connaissais quand je venais le dimanche pour des barbecues avec le reste de l’équipe, invitée par Ian. Ou que je passais le prendre le matin, lui qui avait toujours un peu de mal à émerger. Ça me fait mal d’y repenser…
Je fini par monter et Shay me tend deux petits biberons, les réserves pour Lou. « Tu veux bien les mettre au frigo s’il te plait ? » Je lui fais un signe de tête et m’exécute. De retour, je prends une douche, chaude, moi qui ne la prends pas si chaude d’habitude, je laisse ça à Shay. Mais là, j’en ai besoin. Je la rejoins ensuite dans la chambre. Je me glisse sous les draps et je crois qu’elle dort. Je n’en suis pas certaine. Je passe alors un bras autour d’elle, elle est gelée. Sans qu’on n’ait à parler, je sais qu’elle aime que je la réchauffe. Nous nous endormons, et dans la nuit, elle se met à sangloter. Sans doute un cauchemar. « Shay… » Elle ne réagit pas. Je n’aime pas savoir qu’elle est malheureuse, et ses larmes me font mal. Sans doute autant qu’à elle. « Ma puce, c’est juste un cauchemar… » Je glisse à nouveau un bras autour d’elle et la retourne contre moi, pour essuyer les larmes sur son visage. « C’est fini… Je suis là… » La rassurer est devenu une seconde nature je crois, et j’adore ça au fond.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
One day, everything is falling down [Austay]
Mar 6 Oct - 10:38
Je m’en veux un peu d’abandonner Austin après le repas, mais je n’ai pas assez d’énergie pour réussir à faire semblant. Faire semblant que ça ne me touche pas qu’elle s’en aille, que je n’ai pas peur de son absence. Alors je monte pour prendre un peu l’air, pleurer une minute en silence, et tirer mon lait pour qu’elle puisse donner le biberon à Lou demain matin. Je tente une petite méditation, une dizaine de minutes, pour essayer de me recentrer, mais ce n’est pas évident. Quand Austin remonte, je lui demande de mettre les deux petits biberons au frigo pour demain matin. Une fois sortie de la pièce, je m’installe en position pour dormir, et je la sens finalement se faufiler sous les draps. Dos à elle, j’essaie de faire semblant de dormir, mais j’ai le coeur lourd, j’ai encore envie de pleurer. Je me retiens, je n’ai pas envie de la retenir, elle doit retourner bosser je le sais. Je sens son bras autour de moi, mon coeur se serre encore plus, j’étouffe un hoquet de sanglot, et réussis finalement à me calmer, non sans avoir échappé quelques larmes silencieuses. Le sommeil s’empare de moi, je suis épuisée, et, réchauffée par l’étreinte d’Austin, je parviens à trouver les bras de Morphée. Mais au milieu de la nuit, je sens l’angoisse me saisir. Un cauchemar me bouleverse, des coups de feu, et le corps d’Austin gisant sur le sol. Je ne peux pas vivre ça une seconde fois. Je me recroqueville sur moi-même, en foetus, secouée par les sanglots. Je ne voulais pas réveiller Austin, mais je lui sais le sommeil extrêmement léger. « Ma puce, c’est juste un cauchemar… » me dit-elle en me faisant me retourner pour lui faire face. J’ai du mal à respirer, je sens l’angoisse qui me saisit. « C’est fini… Je suis là… » C’en est trop. Elle est là. Elle est là mais que pour quelques heures encore, et après elle s’en ira. Et je serai seule quand ce genre de cauchemars me réveillera en pleine nuit. Mes mains tremblent, il y a longtemps que je n’avais pas ressenti ce genre de chose. Je suis incapable de parler, et au lieu de rester là à pleurer dans ses bras, je préfère quitter la chambre. Je me réfugie dans la salle de bain, me passe de l’eau sur le visage pour essayer de me calmer, en vain. Les sanglots redoublent et je finis par me retrouver accroupie sur le sol, en boule, comme pour essayer de comprimer cette douleur qui me ronge de l’intérieur. Alors quand Austin entre, j’ai comme un instinct de protection qui n’en est pas un. « Va-t-en ! » Qu’elle s’en aille, maintenant, qu’elle retourne à Chicago, qu’elle me laisse seule. Puisque c’est de toute manière ce qui doit arriver. Je m’en sortirai. Je dois.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
One day, everything is falling down [Austay]
Mar 6 Oct - 18:34

J’ai beaucoup de mal à trouver le sommeil et ça n’est pourtant pas dans mes habitudes. Je fais partie de ces personnes qui n’ont aucun mal à s’endormir, une minute sur l’oreiller et l’affaire est pliée. Je ne saurais trop dire comment ça se fait, sans doute l’habitude de devoir m’endormir partout et n’importe comment. Je ne savais jamais de quoi demain serait fait, ni si j’aurais encore un toit sur la tête la nuit prochaine, il y a des choses qui marquent et qui restent… Par contre, mon sommeil est incroyablement léger. Si je ne suis pas maman, je ne manque jamais un des pleurs de Lou, je suis toujours réveillée en même temps, si ce n’est avant Shay. Et nous nous levons à tour de rôle, et les nuits où elle est crevée, je prends le relais. Je ne m’en plains pas, j’adore ça, même. C’est un moment tellement privilégié, la nuit… Comme le sentiment qu’il n’y a plus que nous, et que rien ne peut nous atteindre. Lou est d’un calme olympien et se rendort sans problème. J’adore ces moments-là, où on se dit que tout a l’air si simple…
Je crois que j’ai saisi le sanglot, mais en fait, pas tant… Je ne suis pas sûre de moi, alors je me contente de resserrer mon étreinte, parce que j’adore la sentir proche de moi, serrée contre moi, quand l’odeur de son shampooing ampli les draps, et que je peux m’en délecter sans avoir à me cacher. Elle n’ignore rien de mes sentiments, je ne lui mens plus depuis longtemps. Mais j’ignore tout des siens. Ça n’est de toute façon pas le moment.
Quand je sens qu’elle est en train de faire un cauchemar, je tente de la réveiller en douceur. Mais pas grand-chose y fait, si ce n’est qu’elle a besoin de prendre l’air, et se réfugie dans la salle de bain. Tout est silencieux. En dehors de… ses sanglots ? Est-ce ce que je perçois ? Ce petit bruit étouffé ? Je me lève, parce que je ne peux pas la laisser dans cet état-là. Ça me brise le cœur. Je pousse la porte et prends sa réaction de rejet en pleine tête. « Va-t-en ! » Je ne me laisse pas impressionner. C’est Shay… Elle ne m’a jamais vraiment impressionnée. Enfin si, par sa force de caractère, sa douceur, ce qu’elle dégage. Mais comme menace ? Laissez-moi rire… Je m’approche d’elle, et la prends dans mes bras, même si je la sens lutter, les premiers instants. « Parle-moi… Pourquoi tu te mets dans cet état ? Shay, je peux pas savoir ce que tu veux si tu me le dis pas. On ne parle pas toutes les deux. » C’est peut-être le moment de se dire les choses, non ?
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
One day, everything is falling down [Austay]
Ven 9 Oct - 10:20
Je suis à bout de force. Je suis épuisée, et je n’ose pas imaginer si ma fille n’était pas aussi calme, si elle ne dormait pas autant. Les choses auraient probablement été plus faciles si Ian était encore là. Pas parce qu’il m’aiderait davantage que le fait Austin - c’est même tout bonnement impossible - mais simplement parce que sa disparition a créé une faille en moi, un gouffre de douleur et de culpabilité, difficilement gérable. Ma tête tourne en boucle, sans arrêt, je n’arrive pas à arrêter de penser. Et ce soir s’ajoute à ça le départ d’Austin. Je ne suis pas assez forte pour réussir à gérer. J’ai essayé de donner le change, mais ce cauchemar me prend d’assaut, je n’arrive plus à respirer, et je m’éclipse dans la salle de bain pour craquer. Si j’espérais pouvoir passer entre les mailles du filet, je comprends vite que c’est peine perdue. Austin m’a suivie, et j’essaie de la faire fuir, mais ça ne fonctionne pas. Elle s’approche et m’entoure de ses bras. J’essaie de l’en empêcher, me débats une seconde ou deux, jusqu’à ce que je ne trouve plus assez de force pour aller contre mes besoins. Et mon besoin actuellement, c’est être dans ses bras. « Parle-moi… Pourquoi tu te mets dans cet état ? Shay, je peux pas savoir ce que tu veux si tu me le dis pas. On ne parle pas toutes les deux. » Je sanglote, hoquète, je n’arrête pas à calmer mes pleurs, je crois que je les retiens depuis trop longtemps, à vouloir essayer d’être forte. Il fallait que je lâche à un moment donné. Il me faut un moment, un long moment avant d’arriver à me calmer. Austin n’a pas flanché, elle est toujours là, ses bras autour de moi, sa main qui fait des cercles dans mon dos. Les yeux clos, je me concentre sur sa respiration, son odeur… « J’ai peur… » que j’avoue entre deux restes de sanglots, la voix étouffée par l’émotion encore trop présente. « J’y arriverai pas toute seule. » J’en suis persuadée. Parce que le spectre de Ian plane au dessus de cette maison, au dessus de moi, au dessus de nous. Mais si Austin s’en va elle aussi, alors je ne serai plus que l’ombre de moi-même, je le sais mieux que quiconque. « Je sais que tu as ta vie, ton boulot, que c’est important pour toi, et je savais que tu allais devoir partir, mais c’est si soudain, je suis pas prête. » Je suis pas prête et surtout j’ai besoin d’elle près de moi. Pour Lou, mais surtout pour moi. Il faut bien l’admettre. « Je suis désolée. Je voulais pas craquer. » Je ne voulais pas la retenir. Enfin si, au fond de moi oui, mais je savais que j’allais devoir la laisser partir de toute manière.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
One day, everything is falling down [Austay]
Ven 9 Oct - 15:51

Elle est tout bonnement en train de craquer, ce que je comprends. Si je me mets à sa place, je me retrouve avec un bébé de quelques semaines, un statut de veuve et une amante, maîtresse, clandestine, qui dort dans mon lit et qui ne veut pas partir. En fait, sa situation est peut-être pire que la mienne. Encore que je ne comprenne pas trop ce qu’elle peut attendre de moi. J’ai besoin d’entendre les choses, de les entendre de vive-voix pour les concevoir. Parce que si je me fie à son comportement, oui, ça lui convient, mais on ne peut pas vivre une relation pansement sur des générations. Alors j’ai besoin de savoir quelle place elle attend que je prenne, et pour ça, c’est peut-être le bon soir pour en parler. Qu’est-ce qu’elle en pense ? Pour le moment elle en pense qu’elle est en train de tout lâcher, d’ouvrir les vannes et que ça n’a rien de très réjouissant. Elle a besoin d’évacuer cette colère, cette peur, ces angoisses et je l’y aide un tant soit peu.
Elle prend un bon moment pour se calmer, pour apaiser sa respiration, la caler sur la mienne pour reprendre ses esprits, elle avait besoin d’en passer par-là quoi qu’il en soit. « J’ai peur… J’y arriverai pas toute seule. » Je souris par tant de manque de confiance, ça la rend touchante. « Bien sûr que si ma puce. Shay, t’es la femme la plus forte qu’il m’ait été donné de croiser. » Se relever de l’accident de Ian avec un bébé ? Un nouveau-né qu’elle comprend déjà sans problème, je suis très admirative. Et ça, je ne le lui dis sans doute pas assez. Le manque de communication vient des deux côtés, c’est un fait. « Je sais que tu as ta vie, ton boulot, que c’est important pour toi, et je savais que tu allais devoir partir, mais c’est si soudain, je suis pas prête. » « Shay. » Je prends son visage entre mes mains et essuie ses larmes de mes pouces. « Si tu veux que je reste, tu n’as qu’un mot à dire. Comment je peux deviner moi ? Comment je peux savoir ce dont tu as besoin ? Ce dont VOUS avez besoin, si tu ne me le dis pas ? C’est nouveau pour moi aussi tout ça… » Je l’embrasse tendrement sur le front et reste contre elle. « Je n’ai aucune envie de repartir. » C’est fait, c’est dit, au moins, les choses sont claires. « Je suis désolée. Je voulais pas craquer. » « J’ai besoin que tu le fasses de temps en temps. Ce sont les seuls moments où tu parles. Où tu me parles. » Je l’aide à se relever et la guide jusque sur le lit où je lui tends un mouchoir pour essuyer ses larmes. « A quelle place tu me veux Shay ? Qui tu veux que je sois pour toi, et pour elle ? » Quitte à jouer dans la franchise, ce soir je me lance, je n’ai rien à perdre. Au pire je repars comme c’était prévu, et au mieux, je gagne une situation plus claire et sans non-dits.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
One day, everything is falling down [Austay]
Mar 13 Oct - 8:22
Je fonds en sanglots, il y a trop longtemps que je retiens tout ça, que je fais en sorte de ne pas craquer, pour Lou, pour Austin, et pour moi aussi. Je refuse de me laisser embarquer dans une dépression post-partum, post-veuvage aussi. Tout est arrivé trop soudainement, et je n’arrive pas à m’enlever de la tête que c’est le karma qui me punit d’avoir fauté, d’avoir lâché prise dans les bras d’Austin alors que mon mari était encore en vie. Tout ça me poursuit comme un fantôme enragé, et même si je sais que ce n’est que dans ma tête, ça n’est pas moins angoissant pour autant. J’essaie de repousser Austin mais elle est plus forte que moi, ce qui n’est pas bien compliqué puisque je n’ai plus aucune force. Je suis tout bonnement épuisée. Elle me demande de lui parler, même ça me demande trop d’énergie. « Bien sûr que si ma puce. Shay, t’es la femme la plus forte qu’il m’ait été donné de croiser. » Elle dit ça pour me rassurer, mais elle est beaucoup plus fort que moi. Je ne veux pas la retenir, et je lui dis, parce que j’ai l’intime conviction que sa vie, ce n’est pas ça. Elle a toujours tout donné pour son boulot, et je suis persuadée qu’elle reste ici pour me soutenir, uniquement par culpabilité envers son meilleur ami décédé. Sauf que je ne suis pas prête à vivre seule, à assumer tout ça toute seule. C’est déjà difficile à deux, alors comment je m’en sortirai une fois seule ? « Si tu veux que je reste, tu n’as qu’un mot à dire. Comment je peux deviner moi ? Comment je peux savoir ce dont tu as besoin ? Ce dont VOUS avez besoin, si tu ne me le dis pas ? C’est nouveau pour moi aussi tout ça… » Tout s’embrouille dans ma tête, évidemment que j’aimerai qu’elle reste, mais je sais que ce serait égoïste de la retenir. Sauf si… « Je n’ai aucune envie de repartir. » Je relève mes yeux plein de larmes pour la regarder, sonder son âme pour être sûre qu’elle ne dit pas ça pour me rassurer. Je m’excuse finalement d’avoir craqué, parce que je voudrais être plus forte que ça, arriver à tout gérer de front, et pourtant je le sais, je ne suis pas un super heros, aucune mère ne l’est. « J’ai besoin que tu le fasses de temps en temps. Ce sont les seuls moments où tu parles. Où tu me parles. » Elle n’a pas tort, mais tout ça est si… mon dieu, j’ai l’impression de survivre, d’avoir de la peine à respirer correctement, et avec ça de ne pas profiter des premiers mois de ma fille. J’ai tellement peur de me réveiller un matin et voir qu’elle a déjà tellement grandit, sans que je ne me sois rendu compte de rien. Austin m’aide à me relever et me soutient pour me guider jusqu’au lit sur lequel je m’assieds. Je suis épuisée.  « A quelle place tu me veux Shay ? Qui tu veux que je sois pour toi, et pour elle ? » Je passe mes mains sur mon visage en soupirant. J’ai encore envie de pleurer, mais je me retiens, me contentant de lui répondre la gorge serrée. « Je… je sais pas Austin, je suis juste perdue, j’ai perdu l’homme que j’aimais, j’ai mis au monde notre fille qu’il ne verra jamais. Je culpabilise parce que je l’ai trompé, que je suis… tombée amoureuse de sa meilleure amie, qui aujourd’hui dort à sa place dans son lit… » Je lève la tête et tente de ravaler mes larmes. « Je sais juste que j’ai besoin de toi, si je me retrouve seule je vais sombrer, je le sais. Et j’ai envie de personne d’autre à mes côtés, que ce soit pour moi ou pour elle. » Je me saisis de sa main, tendrement et ajoute, la voix chevrotante. « Je suis désolée que ce ne soit pas plus clair dans ma tête mais je… » J’humidifie un peu mes lèvres et soupire un légèrement avant de la regarder. « Je voudrais que tu restes. S’il te plait. »
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
One day, everything is falling down [Austay]
Sam 7 Nov - 22:04

C’est finalement ma seule chance de lui parler franchement, honnêtement, sans rien omettre. Parce que je n’ai pas peur que demain elle me foute à la porte, puisque je peux m’y mettre toute seule. Ça, c’est un bonus. Je ne trouve jamais de moments où lui parler et surtout comment lui parler. Je la sais fragile et je n’ai aucune envie d’en rajouter. Tout ce que je voudrais, c’est que ce soit plus clair dans ma tête, dans nos têtes en fait. Parce que je reste convaincue qu’elle n’a pas la réponse à toutes mes questions. Que pour elle aussi, c’est un épais brouillard dans lequel elle se complaît à se laisser guider par la vie et ses aléas. Ne pas se poser de questions, et se laisser anesthésier par le traintrain quotidien est un vrai luxe, qu’on se permet chacune. Mais au final, on ne vit pas, on se laisse simplement porter par la vie, sans vraiment en faire partie, et prendre part. Ce manque de contrôle commence à me déranger. J’ai besoin de vivre, pleinement, et de me planter, pour apprendre, pour grandir…
Ses sanglots sont déchirants et je refuse d’en être l’autrice, pour autant, je n’ai pas le choix, je dois éclaircir la situation si je veux qu’elle prenne un meilleur tournant. On ne peut pas se contenter d’un non-dit, et de tout un tas de choses qu’on se laisse imposer, ça n’est pas sain.
Nous retournons dans la chambre, et je lui fais passer un mouchoir, ça me déchire le cœur de la voir souffrir à ce point. Parce que je sais que c’est ça. Se laisser aveugler pour ne pas voir la douleur. « Je… je sais pas Austin, je suis juste perdue, j’ai perdu l’homme que j’aimais, j’ai mis au monde notre fille qu’il ne verra jamais. Je culpabilise parce que je l’ai trompé, que je suis… tombée amoureuse de sa meilleure amie, qui aujourd’hui dort à sa place dans son lit… » C’est tellement glauque dit comme ça. Moi-même je trouve ça dérangeant, une fois mis à plat. Mais je retiens un truc. « Tu es tombée amoureuse de moi… » ça, je savais qu’elle avait sans doute quelques sentiments, mais pas qu’elle me l’affiche comme ça, noir sur blanc. Bien sûr, nous avons eu des discussions, mais pas dans un criant moment de vérité comme ça. Pas en pleine douleur. « Je suis désolée Shay… » De provoquer ça chez elle. Parce que depuis que je lui ai avoué mes sentiments, elle a complètement perdu le contrôle. « Je sais juste que j’ai besoin de toi, si je me retrouve seule je vais sombrer, je le sais. Et j’ai envie de personne d’autre à mes côtés, que ce soit pour moi ou pour elle. » « Tu es en train de me demander d’élever Lou avec toi ? » Je préfère demander confirmation, parce que ça commence à devenir incroyable tout ça. Je ne saurais trop dire si je suis plus reconnaissante, ou plus émue et stressée. « Je suis désolée que ce ne soit pas plus clair dans ma tête mais je… Je voudrais que tu restes. S’il te plait. » Je la sens sur le point de refondre en larmes, alors je saisi son visage. « Shay, je reste. On n’en parle même plus. Je reste. » Voilà, une information à la fois. « Est-ce qu’un jour tu seras prête ? » Elle doit s’interroger. Prête à me dire quelle place j’ai à ses côtés. « Je te l’ai jamais caché, je suis amoureuse de toi depuis le premier jour Shay, ça s’est toujours imposé à moi. J’ai besoin de savoir si j’ai un jour une chance de souffrir un peu moins… » Combien ça me coûte de vivre ici, dans les traces de mon meilleur ami, à sa place, sans pour autant savoir que je suis considérée moi aussi, comme l’une des personnes qu’elle a pu aimer en retour. En tout cas assez pour avoir un statut légitime. Parce que tout ce qu’elle me demande, est accepté, bien entendu… Si j’ai la chance d’être aux côtés de Lou, de la voir grandir, je n’hésiterais pas…
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
One day, everything is falling down [Austay]
Mar 10 Nov - 9:43
Beaucoup trop d’émotions en trop peu de temps. C’est plus que ce que je ne peux supporter. Alors quand j’arrive à saturation, je finis par exploser. Je ne suis pas prête à laisser repartir Austin, j’ai besoin d’elle. Et si jusque là j’avais fait en sorte de ne pas me confronter à ça, ce soir je dois bien me rendre à l’évidence. J’essaie d’être sincère avec elle, de lui expliquer à quel point je suis perdue, que je culpabilise, que j’ai peur. Dieu que j’ai peur. « Tu es tombée amoureuse de moi… » Répète-t-elle après moi. Oui. Si ça n’avait pas été le cas, j’aurai mis un terme à tout ça bien plus tôt. Si au départ elle m’avait juste poussée dans mes retranchements, j’ai vite senti qu’il y avait quelque chose de plus, quelque chose que je ne pouvais contrôler et contre quoi je ne pouvais pas aller. Elle est désolée. Elle n’a pas à l’être. Je lui dis finalement avoir besoin d’elle. La peur de sombrer, la peur d’être seule, c’est trop pour moi, trop à gérer en plus de ma fille. « Tu es en train de me demander d’élever Lou avec toi ? » Je relève les yeux sur elle, un peu perdue face à tout ça. « Je… j’en sais rien Austin, je vois pas aussi loin, je dis juste que j’ai confiance en toi, je sais que tu t’en occupes bien. Et pour le moment j’ai aucunement envie que quelqu’un d’autre que nous deux s’en approche. » Elever Lou avec moi. C’est peut-être quelque chose d’un peu trop concret auquel je ne suis pas encore préparée. Tout ce que je sais, maintenant, c’est que je veux qu’elle reste. Même si - encore une fois - je me sens égoïste de la retenir, qu’elle mette sa vie et son boulot entre parenthèses pour moi. « Shay, je reste. On n’en parle même plus. Je reste. » me dit-elle en encadrant mon visage de ses mains tendres. Je ferme alors les yeux, soulagée et à la fois prête à fondre en larmes à nouveau. Trop de pression. « Est-ce qu’un jour tu seras prête ? » me demande-t-elle alors que je réouvre les yeux pour essayer de comprendre. Elle ajoute sans tarder. « Je te l’ai jamais caché, je suis amoureuse de toi depuis le premier jour Shay, ça s’est toujours imposé à moi. J’ai besoin de savoir si j’ai un jour une chance de souffrir un peu moins… » Elle souffre. Elle attend après moi, et moi je sais même pas ce que je veux. Mon regard alterne entre ses yeux, elle attend une réponse. Moi j’ai juste envie de hurler, de m’enfuir, de me cacher dans une grotte ou d’être ensevelie sous une avalanche. « Je… » Je peux pas. « Excuse-moi. » Je me saisis de ses mains doucement pour les retirer de mes joues et quitte le lit sur lequel nous étions assises. Je vacille, tout semble devenir flou. Je prends appui sur l’encadrement de la porte une seconde, je n’entends la voix d’Austin que de très loin, je ne sais même pas si elle me parle. Et puis plus rien. Le trou noir. Comme si mon corps, ma tête, tout mon être avait simplement besoin d’une pause. Sans penser, sans culpabiliser, sans me retrouver face aux attentes de tout le monde, et des miennes en prime. Juste une pause.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité
Invité
Invité
One day, everything is falling down [Austay]
Mar 10 Nov - 20:43

Je me dois d’être franche, parce que si j’ai une fenêtre de tir, c’est maintenant et pas après. Je ne saurais trop dire comment ça peut se passer, une fois la vérité éclatée au grand jour. Encore que je n’ai rien caché mais je mets des mots dessus et ça n’est pas évident pour tout le monde. Je dois vous dire que ça n’a rien de facile pour moi non plus. Je ne suis pas fière, au contraire, je tente de paraître assurée mais je tremble, je le cache. Je fais ce que je peux, mais ça ne suffit pas. Je sens que je suis en train de la perdre, que je suis en train de l’aider à fuir et qu’elle m’échappe parce que ça devient trop compliqué à gérer, trop concret. Alors nous vivons ensemble, nous dormons ensemble, et nous élevons un bébé depuis quelques semaines. Pour moi ça ressemble on ne peut plus à un couple, un tout, et une équipe. Mais ça ne sert à rien de faire les choses en force. Pour autant, je préférais mettre un mouchoir sur tout ça. Je ne voudrais pas continuer comme ça, parce que je me pose trop de questions et en plus de ça je m’en veux, de ne pas avoir les réponses et de ne pas avoir le courage de lui parler. Elle va finir par culpabiliser, alors tant que nous sommes en pleine crise…
Je viens de tout lui donner en vrac, de tout lui avouer. Et advienne que pourra. Ça n’est pas tout à fait la réponse que j’attendais, clairement… « Je… j’en sais rien Austin, je vois pas aussi loin, je dis juste que j’ai confiance en toi, je sais que tu t’en occupes bien. Et pour le moment je n’ai aucunement envie que quelqu’un d’autre que nous deux s’en approche. » « Jusqu’à ce que tu changes d’avis… » Je reste très clame, je ne veux pas l’enfoncer, mais je sens clairement cette épée de Damoclès au-dessus de ma tête.
Je lui demande simplement si j’ai une chance un jour, je dois le savoir, ça devient totalement invivable à présent. Je ne saurais trop dire comment je vais le prendre mais je dois le prendre. « Je… Excuse-moi. » Elle se lève et me fuis, encore une fois. Je ne peux rien dire, ça devient trop à gérer pour elle tout ça, et je le conçois. Pour autant, il faut tout de même avoir cette conversation à un moment donné de notre vie, non ? Et je la vois tituber, jusqu’à tomber. Et merde ! « Shay ! » Je me lève à mon tour et viens à ses côtés, elle a eu une grosse chute de tension et s’en est résulté un genre de petit blackout. Si j’avais su que ça lui ferait autant d’effet… « Ma puce, ça va ? » Elle reprend doucement connaissance. Le stress, l’émotion… « Tu veux que j’appelle un médecin ? » On peut poursuivre cette conversation plus tard, non ?
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
One day, everything is falling down [Austay]
Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

glitter in the air :: A little break :: archives :: rps terminés+