Diggin' my grave feat. Meylin

 “I give you 15 more minutes” Meylin fronçait légèrement les sourcils en entendant ça. Quinze minutes pour terminer ? sérieusement ? Elle qui c’était lancé dans un portrait détaillé allait devoir bâcler le tout si elle voulait finir dans les temps. Ses coups de crayon s’accéléraient, noircissant la page un peu plus, estompant certains traits du bout des doigts pour recréer rapidement certaines ombres. “Time’s up honey.” La blonde échappait un petit soupire alors que déjà Gabrielle se levait pour voir son travail. « It’s not done yet. » ronchonnait-elle alors que Gabrielle passait d’un compliment à un autre, susurrant à l’oreille de Meylin qui pourtant ne quittait pas des yeux son dessin, venant même estomper un peu plus le noir de la page. “So. Are you gonna drop that pencil now or should I get my dress back on ? You wouldn’t want me to get cold would you … ? Or worst ... bored” Meylin relevait le nez arrêtant enfin de se concentrer sur son dessin. « You’re such a tease. » lançait-elle, posant son carnet de croquis et son crayon sur un coin de la table basse. « First you’re making me mad, then horny, then you’re making me draw you but I can’t finish it because you’re getting bored…And you’re naked in my living room so of course you’re gonna get cold…. » commentait-elle, ronchonnant, en posant ses yeux sur Gabrielle qui se tenait là, avec son coussin contre sa poitrine. Elle la détaillait une nouvelle fois du regard, ses prunelles glissant sur les courbes de la brune alors qu’elle sentait son cœur s’emballer dans sa poitrine. « I think I really like you. » lâchait-elle enfin sans réfléchir. Son petit cœur était une vraie éponge donc ce n’était pas anormale qu’elle ai de tel sentiment pour Gabrielle aussi vite. Le lui dire de vive voix par contre était un peu risquer. Son regard s’égarait un instant sur la baie vitré du salon qui donnait sur un tout petit balcon. « Also, the neighbors can definitely see your ass from here. » ajoutait-elle, très calmement.

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Quelques secondes de plus à ronchonner pour Meylin. Tu n’en attendais pas moins d’elle. Lorsqu’enfin le regard de la blonde se détourne du papier pour rejoindre tes iris, c’est avec un brin d’agacement, mais presque abandonnée à l’idée de plaisir que cela celui apportait, qu’elle te lâche : « You’re such a tease. » Ton sourire en coin, presque imperceptible, s’étire très légèrement en signe de fierté. Meylin pose son carnet et son crayon, se retourne entièrement pour te faire face. “Complaining ?” Le ton est légèrement provocateur. Comme a peu près 80% de ce qui sort de ta bouche. « First you’re making me mad, then horny, then you’re making me draw you but I can’t finish it because you’re getting bored…And you’re naked in my living room so of course you’re gonna get cold…. » Son air boudeur est toujours aussi craquant. Presque irrésistible. Meylin ne répond à aucune règle sociale dont tu as généralement l’habitude. Si dans ce cas les mots peuvent être semblables à ce que quiconque aurait pu te reprocher, sa manière de l’exprimer est … unique. Différente. Son regard traduit sa fragilité. C’en est grisant. Ton rictus gagne quelques crans. “I’ll take that as a yes.” Meylin t’observes un instant avec insistance. Vos regards se croisent. Tu viens prendre appuis du bout des fesses contre un petit meuble non loin avant d’annoncer : “I’m no ordinary women and never will be. Take it or leave it.” Regard assuré, mine confiante et menton légèrement relevé. On pourrait presque y voir là les sous-titres d’un défi proposé. Le jeu prenait une tournure intéressante. De celle que tu n’étais pas prête à lâcher de si tôt. Mais sans crier gare, sans effervescence et d’une limpidité déconcertante, la voix de Meylin s’élève. « I think I really like you. » Son regard n’a pas quitté le tien. Pour le coup, elle te bat à plate couture. Tu ne t’attendais pas à cette réponse ni cet aveu. Tu sens ton corps se crisper et tu maitrises ton esprit pour ne pas laisser la surprise envahir ton visage. « Also, the neighbors can definitely see your ass from here. » Meylin fini par ponctuer d’une remarque amusante à laquelle tu ne prêtes pas grande attention. Un mélange d’angoisse et de flatterie semble prendre naissance en toi. Etait-elle réellement sérieuse ? La jeunesse surement … Tu effaces aussitôt de ton esprit toute émotion au risque que l’une d’entre elle ne prenne éventuellement le dessus. Ça faisait longtemps que tu ne t’octroyais plus ce “luxe” au final plus encombrant qu’autre chose … pas vrai ?! “Oh honey. You’re cute but nobody really likes me.” Le ton n’est pas triste ni défaitiste. Il atteste d’une simple vérité avec laquelle tu avais fait la paix depuis pas mal d’années. Tu étais insupportable, instable, égocentrique et le long terme ne faisait pas de miracle. Bien au contraire. “Just get your share of the fun while it last.” Un mouvement de la tête l’invite à te rejoindre mais Meylin n’est pas assez rapide à ton gout. Tu quittes ton point d’ancrage et t’avances, passant une fois de plus, devant la fenêtre de l’étage. “And by the way, your neighbors will thank you later. You’re welcome.” Tu lâches le coussin venant faire obstacle à ton rapprochement et te colles contre la silhouette de Meylin. Tes mains se posent sur ses hanches avant de rejoindre ses fesses. “Are you gonna make me guess the colors of your bedroom walls or am I gonna be allowed in there at some point ?”.

“Oh honey. You’re cute but nobody really likes me.” Une petite moue boudeuse s’affichait aussitôt sur les lèvres de Meylin qui ne quittait des yeux Gabrielle. “Just get your share of the fun while it last.” La blonde croisait aussitôt ses bras sur sa poitrine, pas vraiment satisfaite parce qu’elle entendait. Après tout : elle était plus ou moins entrain de se prendre un râteau. Alors oui, ce n’était pas la première fois, surtout que Meylin tombait amoureuse toutes les deux semaines, mais ce n’était pas agréable pour autant. Gabrielle quittait sa place, repassant devant la baie vitrée, taquinant les voisins sans vraiment réussir à enlever cet air boudeur du visage de la dessinatrice. Elle se rapprochait un peu plus, le cousin retrouvait enfin le canapé alors que son corps, nu, venait se blottir contre Meylin. Ses mains, baladeuses, passaient des hanches de la blonde jusqu’à ses fesses, alors que celle-ci ne quittait pas des yeux Garbielle, partagée entre l’envie de la repousser, histoire de faire comprendre son mécontentement face à la réponse de la brune, et celle de craquer. “Are you gonna make me guess the colors of your bedroom walls or am I gonna be allowed in there at some point ?”. Meylin déglutissait, venant se mordre la lèvre inférieure, tentant de ne pas craquer. « I’m not sure you deserve to see my bedroom just yet… » marmonait-elle, décroisant ses bras pour tenter, sans véritable volonté, de repousser la brune du bout des doigts. Fierté mal placée, qu’elle regrettait bien vite puisqu’en repoussant Gabrielle et en mettant un peu de distance entre leurs deux corps elle se retrouvait avec une vue d’ensemble de la brune. Une vue qui lui mettait l’eau à la bouche et ne manquait pas de lui faire perdre l’air boudeur qui, jusqu’à présent, n’avait pas quitté son visage. « But we can…shut the living room’s curtains. » concevait-elle, en jetant un rapide coup d’œil vers la baie vitrée, avant de tirer Gabrielle par les hanches pour la ramener tout contre elle et venir l’embrasser. « Cause I do want to get my share of fun but I don’t wanna share it with the neighbors. »

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Certaine de tes remarques en réponse à Meylin, ne semblent pas lui plaire. En soi, tu peux le concevoir. Son aveu était … craquant. Très mignon. Et bien plus touchant que tu ne le désirais. Mais comme un automatisme de protection, impossible pour toi de prendre le pas. De lui rendre la pareille vocalement ou de te laisser aller à baisser la garde. Un jour peut-être, un instant peut-être. Si Meylin avait la force, le courage. Mais tu doutais que quiconque puisse avoir autant de patience. Alors autant prévenir la protagoniste. Ça ne durerait pas. Elle finirait par se lasser. Non ? Toi par contre, tu doutais pouvoir te passer de si tôt de cette moue boudeuse que Meylin maitrisait à la perfection. Elle boudait, râlait et ronchonnait comme personne autour de toi. C’était dépaysant.

Ton corps plaqué contre le sien et tes mains se laissant aller à une petit balade non-innocente sur ses courbes, Meylin ne bouge pourtant pas, regard de défi au fond des pupilles. Grisant. Ton but est clair : la faire craquer. Tu questionnes, tu insistes, tu te tortilles contre elle et peux clairement sentir le dilemme gronder en elle. Elle se mord la lèvre et ton sourire de prédatrice s’étire. « I’m not sure you deserve to see my bedroom just yet… » Elle marmonne, presque incertaine elle-même de ce qu’elle annonce. Tu n’en perds pas ton aplomb. Tu sens sa faiblesse et Meylin ne s’en tirerait pas comme ça. Hors de question que tu quittes ces lieux sans avoir partagé de moments “privilégiés” avec la blonde. Ton hôte tente malgré tout de te repousser du bout des doigts. Tu te laisses faire, recules même avec une certaine sensualité et t’assures que le spectacle en vaille la peine. « But we can…shut the living room’s curtains. » Bingo. Meylin fini par retrouver sa proche position et décrispe entièrement son beau visage. Incapable de résister. Ses mains se déposent sur tes hanches et t’attirent à elle pour un baiser empli d’une envie non feinte. L’une des tiennes vient se glisser le long de sa nuque, remontant lentement dans ses cheveux. Tu ne quittes plus ses lèvres et lorsqu’enfin vous vous laissez reprendre un peu de souffle, Meylin ajoute : « Cause I do want to get my share of fun but I don’t wanna share it with the neighbors. » Tu hoches, tête légèrement inclinée vers la droite, air mutin aux coins des lèvres et oeil frétillant. “Good then !” Tu t’éloignes à nouveau de la blonde, te rapproches de la baie vitrée et fermes toi-même les rideaux dans un geste précis et presque brutal. “There. I’m all yours.” Quelques pas de plus et tu viens t’assoir sur le sofa de la pièce … puisque que visiblement tu n’avais droit qu’à ça. “This is gonna be exotic … Please tell me it’s not a second hand. And please come over here right now !” Tu tends la main incitant Meylin à te rejoindre plus promptement. “Apparently I need to win my ticket to a decent bed …”

Oui, évidemment, le canapé était d’occasion, non pas parce que Meylin était fauchée mais parce qu’elle aimait recycler et réutiliser, donc la majorité de ses affaires, vêtement y compris était de seconde main. Mais vu l’expression sur le visage de Gabrielle, il ne valait mieux pas le lui dire. Meylin préférait garder ça pour elle et s’assurer que Gabrielle soit dans l’incapacité de poser plus de questions.
Et effectivement, plus aucunes questions ne franchies les lèvres de la belle brune. Les rideaux fermés, l’appartement c’était rempli de gémissement en tout genre, d’ordre parfois un peu autoritaire, mais aucune question quant à la provenance du canapé, ou des coussins. Essoufflée, Meylin se tirait des bras de Gabrielle pour rejoindre la cuisine, se sortant un verre pour le remplir d’eau et en boire quelques gorgées. « So what now? » demandait-elle enfin, alors que Gabrielle, toujours dans le plus simple appareil, sur le canapé, se remettait tout juste de ses émotions. La blonde rejoignait son amante, lui proposant une gorgée de son verre déjà entamé. « Do you love me? Are we a thing? » Elle avait besoin de savoir et pourtant elle avait déjà ‘a thing’ avec d’autre, elle ne semblait pas vraiment faire dans la relation exclusive. Enfin…avant d’arriver à LA, elle c’était cantonné à une seule relation, avec Kyle, mais depuis son arriver en Californie, elle avait un peu perdu pied. Face à la distance qu’avait mis Kylian entre elles, elle n’avait pu s’empêcher de laisser son cœur se balader entre Andrea et Gabrielle. Elle choppait des sentiments pour ses plans cul aussi rapidement qu’un enfant choppait un rhume. « Cause you came all the way here, and we had sex again, which is great, but you know…. I really like you and I’d love to do more than just that. » Elle ne savait pas trop si, en dehors de cette attirance physique, elle apprécierait véritablement la compagnie de Gabrielle, pourtant son cœur semblait connaitre la réponse et être persuadée qu’elle était faite pour elle.

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Meylin s’active enfin et te rejoint sur le canapé. Sa mine boudeuse et renfrognée est très vite transformée en un sourire de circonstance, avant que celle-ci ne vienne sceller ses lèvres aux tiennes dans élan de désir et peut-être tout autant dans celui de te faire taire. Son agacement mêlé au désir vous envahissant l’une et l’autre n’en rend l’instant et l’intimité partagée que d’autant plus torride. Tu te souvenais parfaitement de cette connexion électrique que vous aviez partagée et consommée le premier jour. Vous ne l’aviez jamais perdue. Même lorsque la blonde te reprochait la création du mal sur terre, c’était toujours présent. Tu le sentais dans ton corps et le lisais dans ses yeux; que ceux-ci soient noirs ou béats. 

Vos deux corps se retrouvent comme s’ils n’attendaient que ça depuis un moment. C’était le cas. Le tien du moins. Tu avais su entretenir la tension, la faire tourner un peu en bourrique mais le lâcher-prise t’était tout aussi succulent que pour Meylin. Retrouver sa peau, ses mains, ses lèvres, … Plongées dans l’obscurité, vos êtres se laissent aller en une danse de luxure dont vous seules aviez le secret. Une fois le plaisir collecté, offert et répété, vos silhouettes s’assagissent peu à peu le temps de reprendre leurs esprits. Meylin se glisse hors de tes bras et s’éclipse en cuisine. Tu inspires profondément en te redressant quelque peu. Tes yeux accompagnent le postérieur nu de la blonde. Tu te passes une main dans les cheveux ainsi qu’à l’arrière de la nuque où quelques petites mèches se sont retrouvées collées à la sueur. « So what now? »

Verre d’eau à la main, Meylin te fait face depuis la pièce opposée. “What what ?” Le temps que tes idées se remettent en place, la jeune femme reprend place assise à tes côtés. Son regard attend, alors que sa main te propose son verre. Tu l’attrapes et en avales deux gorgées. Trois si tu n’avais pas manqué de t’étouffer : « Do you love me? Are we a thing? » Ton regard écarquillé sonde son visage afin d’en détecter le niveau de sincérité. Elle est sérieuse. Bien évidemment qu’elle est sérieuse. “Jesus, Meylin !” Sans vraiment la bousculer, tu te redresses complètement. Debout sur tes deux jambes quelques peu affaiblies par leur séance de sport intensif, tu attrapes ce qui te semble être une longue chemise. Tu l’enfiles. Elle est tâchée de peinture ci et là mais tu n’as pas le temps de t’en préoccuper. « Cause you came all the way here, and we had sex again, which is great, but you know…. I really like you and I’d love to do more than just that. » Il y avait bien peu de gens pouvant te couper le souffle. Meylin en faisait partie. Certes de la manière la plus étonnante qui soit mais c’était bel et bien le cas. D’où sortait cet extra-terrestre des relations humaines ? Pouvait-on décemment et sérieusement oser poser de telles questions si vite ? Non. Normalement. Et pourtant … faisant fit de toute normalité ou de tout cadre, l’artiste déversait ses paroles et ses émotions sur toi. C’était un comble. Tu étais - sans en douter longuement - l’une des pires personnes pouvant recevoir le tout avec bienveillance. “Love is a fucking joke ! A huge lie.” Ce cri du coeur pourrait presque titiller la  curiosité des plus fins. Tu te rapproches à nouveau et te poses sur l’accoudoir du sofa. Tu l’observes un instant en silence. Ton regard se transforme presque en douceur l’espace d’une infime seconde. Tu finis par inspirer, reprendre contenance et rectifier ta posture. Un réflexe. Bien droite. Toujours. “I like having sex with you. And yes you’re … different. I need ‘different’ in my life. Or else I get bored. And I’m not bored with you …” Le ton est presque froid et autoritaire alors qu’un connaisseur décèlerait là l’étrange aveux d’intérêt de ta personne pour la blonde. Tu n’avais pas les mots pour le qualifier, ni même l’envie d’y mettre les formes mais c’était comme ça, un point c’est tout.

Tu peux sentir le regard de Meylin buvant tes paroles, tu croises ses iris attentives. Un fin sourire se dessine au coin de ses lèvres et ta sévérité s’intensifie une fois de plus. Maigre protection contre l’ovni dans le salon duquel tu es coincée. Tu te lèves. Encore. “Don’t look at me like that.” Tu souffles inaudiblement avant de récupérer ta petite culotte que tu enfiles. Quelques longues secondes de silence s’installent. Tu finis par le rompre en ajoutant : “I have to fly to Florida in 4 days. For work. Wanna come ?” Une proposition que tu t’efforces de formuler le plus naturellement du monde. Une proposition que tu ne fais pourtant … jamais … A personne.

sujet terminé.