Diggin' my grave feat. Meylin

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Depuis ta rencontre avec Meylin, et surtout depuis votre majestueuse prise de bec le lendemain matin, les jours étaient passés. Les semaines même. Il avait d’abord fallu le temps que tu te calmes, que tu redescendes. Il avait tout autant fallu que tu comprennes … Que tu comprennes pourquoi, malgré tes efforts et ton éternel acharnement au travail, tu ne pouvais pas t’ôter son visage de l’esprit. Sa bouille angélique et boudeuse à la fois. Son regard perçant. Son sourire envoutant. Et puis il y avait eu cette nuit … Tu ne pouvais pas non plus l’oublier. Tout ceci … Et bien cela t’agaçait profondément. Tu te sentais comme en perte de contrôle et absolument incapable d’exiger à de ton esprit un effacement total de cet épisode. Non … il n’y avait rien à effacer. Elle s’était imposée dans ta tête comme elle s’était imposée à toi ce soir là dans le bar. Alors qu’un égo mal placé et ayant l’habitude de faire la loi te criait de passer à autre chose, une part de ton être désirait garder le souvenir de la jeune femme bien vif et clair. En réalité, tu désirais plus qu’un souvenir. Cela devenait même oppressant et presque obsessionnel.

Ainsi, comme toute pulsion et tout besoin dont tu te nourris au quotidien, tu succombes. Karl avait préalablement et - une fois de plus - répondu à tes attentes en te fournissant, quelques jours plus tard, les informations demandées concernant la blonde. Nom, prénoms, adresse, numéro de téléphone, quelques photos trouvées sur le net, les liens de ses réseaux sociaux et quelques informations sur deux trois projets artistiques auxquels elle avait participé. Cela t’avait permis de fouiller un peu, de tâter le terrain, et de tout simplement : jouer les curieuses.

A l’arrière de ta voiture à l’arrêt, tu jettes un oeil au travers de la vitre vers l’immeuble indiqué par Charles au volant. Petit, très étroit et semblant comme écrasé entre les deux autres bâtiments lui étant juxtaposés; eux, bien plus imposants. “Are you sure this is the right place ?!” Le chauffeur te répond venant croiser ton regard dans le rétroviseur central : “Affirmative, Mrs Gabrielle. Would you like me to go in first ?” Tu sais que Meylin n’est pas là. Selon ses propres dires et son épanchement peu sécurisé sur son compte Instagram, la jeune femme est de sortie. Pourtant, tu es bien décidée à quitter cette voiture maintenant et trouver le moyen d’obtenir ce que tu désires. “Nah that’ll be alright. Thanks Charles.” Tu ouvres ta portière et avant de descendre, tu indiques : “Wait for me 15 minutes. After that, you can leave”. Tu t’éclipses du véhicule et refermes derrière toi.

Ce qui t’inquiète le plus dans la manoeuvre, ce ne sont pas tes capacités de persuasion mais bien le manque de connaissance quant au building en question. Plus tu t’en approches et plus tu doutes qu’il possède un portier voir un gardien. Cela mettrait ton idée bien à mal. Pourtant, une fois à l’intérieur, tu te débrouilles pour trouver la loge du concierge. Un homme rondouillard au visage éteint, sur le point de s’adonner au nettoyage des communs. Bingo ! Le sourire charmeur vissé aux coins des lèvres, tu t’approches de ta proie en roulant du fessier et battant des cils. Son attention est capturée en un instant. C’est presque trop facile. Tu prétextes un oubli majeur dans l’appartement de la meilleure amie de ta fille. Tu joues les pauvres mères de famille au petit soin. Tu en rajoutes des couches en lui avouant presque secrètement que tu trouves la jeune femme du septième étage bien trop seule pour son âge. Tu t’en fais mal et prendrais surement le temps de lui préparer un bon petit plat pour son retour. De quoi l’attendrir mais surtout te faire gagner du temps. Rentrer dans cet appartement était une chose, mais pouvoir y rester jusqu’au retour de Meylin en était une autre. Hésitant, tu finis par convaincre le concierge, lui promettant de lui redescendre une portion de repas plus tard dans la soirée.

Double de la clé de chez Maylin en main, ton sourire se transforme en satisfaction de victoire alors que les portes de l’ascenseur se referment. Lorsque enfin tu pénètres dans le studio de la jeune femme, tu restes immobile un instant dans l’entrée. Tes rétines n’étaient pas prêtes à tel affront. “Jesus Christ !!” Tu finis par enfin refermer derrière toi et déposes la clé sur un meuble près de l’entrée. Tu avances lentement, presque bouche bées, les yeux rebondissant des posters en collages. De photos en dessins et de couleurs en couleurs. En cette seconde, tu te félicites mentalement de lui avoir interdit de toucher à tes murs lors de son passage chez toi. Le tour du propriétaire est fait en quelques enjambées à peine. Incroyable. A peu de choses près, la taille de ton dressing …

Tu te focalises alors sur la pièce principale. Autour de toi, à la fois bien trop d’encombrants pour l’espace et - en soi - assez peu de mobilier : Un divan, une table basse, un petit bureau, quelques caisses en carton servant visiblement de repose bibelots, et c’était tout pour le salon. Mais ce qui attirait surtout ton regard, c’étaient ces tas de feuilles un peu partout. Des dessins, des croquis. Des tests. Certains beaucoup plus aboutis que d’autres. Tu t’assieds dans le sofa et t’amuses à les faire défiler entre tes doigts. A quelques reprises, une même silhouette. Tu n’y fais pas de suite attention. Mais lorsque certains dessins semblent préciser leur sujet, tu comprends qu’il s’agit de toi ! Ou du moins d’une version de toi. Ton visage s’illumine. Il semblerait que tu ne sois pas la seule à avoir des tendances obsessives. Ce qui - normalement - aurait pu inquiéter le plus lambda des individus, t’animait d’une étrange excitation. Gardant l’un des dessins avec toi, tu te relèves et repasses par sa chambre ainsi que par la minuscule salle de bain. Sur le rebord de l’évier, une bouteille d’eau de toilette. Très simple. Inconnue. Tu portes le flacon à ton nez et c’est tout un monde qui se réveille en toi. Tu la revois contre ton corps, sa peau sous tes doigts, ton nez dans son cou, … Tu souffles un coup pour te rendre toute contenance et re-déposes le parfum.

Bon, et maintenant quoi ? Tu avais sous-estimé le facteur ‘ennui’ dans ce scénario … Car maintenant, il n’y avait plus qu’à patienter jusqu’au retour de la jeune femme. Son retour et puis … Et puis quoi d’ailleurs ? Tu doutes sérieusement que Meylin t’accueille à bras ouverts. De ton côté, tu es bien trop fière pour concevoir l’idée d’offrir des excuses en bonne et due forme. Alors quoi ?  T’en sais rien. Tu l’ignores complètement. Tu es là, en parfaite kamikaze et tu sais très bien que tout pourrait exploser à tout moment. Mais une fois encore, incapable de te défaire de ce plan, tu étais là. Tu y resterais. Tu voulais la voir. Besoin de la voir. Alors inspirant profondément et prenant ton mal en patience, tu t’installes dans le coin du sofa, tout près de la fenêtre.
Sur le point de te laisser emporter par une vague de fatigue, tu retrouves tout esprit en alerte lorsque tu comprends qu’une clé est en train de se glisser dans la serrure. Tu as beau reprendre ta légendaire assurance, tu ne peux t’empêcher de ressentir - très faiblement - ton ventre se contracter. … What a weak organ !

« I know it’s already open but it’s not glittery enough, so I’d like to return it. » Elle tournait le peau de penture pailleté qu’elle avait posé sur le comptoir, pointant du doigt l’étiquette. « It says right here “glitteriest of all glitters. And it’s really not. » Elle secouait la tête, une grimace presque désolée sur le visage alors que le vendeur, de l’autre côté de la casse, échappait un soupire en levant les yeux au ciel. Il attrapait le petit pot qui renfermait des paillettes pour le posé derrière lui, tapait sur le clavier de son ordinateur avant d’ouvrir le tiroir-caisse pour en sortir quelques dollars et les glisser devant Meylin, la mort dans l’âme. « There. Have a nice day. Next costumer please. » avait-il dit d’un air monotone, se tournant vers la personne qui patientait après la blonde. Elle récupérait ses trois dollars et quatre-vingt-dix-neuf centimes, les glissant dans la poche de sa veste avant de repartir en trottinant vers son appartement. Elle grimpait les escaliers quatre à quatre, rejoignant son étage avant de sortir ses clefs et de les glisser dans la serrure quand soudain : son cœur manquait. La porte était déjà ouverte. Elle restait immobile un instant, sentant sa main devenir moite autour de son trousseau de clef. Avait-elle oublié de la fermé ? non, elle vérifiait toujours avant de partir. Retirant lentement ses clefs de la serrure, elle les glissait dans l’une des poches de sa veste avant de prendre son courage à deux mains et de pousser la porte à la volé en criant : « I’m gonna call the cops ! » Un coup de pied dans la porte qui, ayant été ouverte violement avait recoché bruyamment contre le mur et se refermait déjà, et Meylin rentrait en pointant ses clefs en direction de la pièce. Mais bien vite son regard croisa celui de Gabrielle et elle lâchait un soupire agacée, lâchant son trousseau de clef sur un petit meuble qui se trouvait vers la porte. « It’s just you… » elle sortait son téléphone de la poche de sa veste, déverrouillant ce dernier. « I’m still calling the cops though. » annonçait-elle très sérieusement, composant déjà le neuf-cent-onze. Elle amenait le téléphone à son oreille alors que la ligne sonnait, et qu'enfin elle entende le fameux '911, what's your emergency?'. Il y avait peut de chance que Andrea ou Kylian ne débarque, right? donc elle ne risquait, personnellement, rien.« Hi, I'm calling cause someone got into my flat while i was out... Doesn't looks like she broke in but I definitely did not invite her in... »

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Tu attends, le visage impassible et pourtant invisiblement impatient de voir celui de Meylin. Tu ne bouges pas. Très vite, la jeune femme comprends que sa porte a été ouverte. Tu n’as pas refermé à double tour derrière toi. Ainsi, avant même de la voir, tu l’entends. « I’m gonna call the cops ! » Un bruit soudain te fait sursauter. Elle a dû - très délicatement - faire son entrée, pleine de courage. Tu souris mentalement. C’est un peu mesquin de ta part, tu pourrais mettre fin au supplice, t’annoncer plus rapidement, stopper son angoisse … Mais non. Lorsque enfin vos deux paires d’yeux entrent en contact l’une de l’autre, Meylin a le bras tendu, clés brandies comme une arme redoutable. A nouveau, tu as du mal à retenir un rictus face à la scène. « It’s just you… » La tension redescend. Meylin baisse la garde en un soupire indiquant clairement son agacement de te voir là. Agacée, oui. Mais pas tellement surprise, … “And I thought I knew how to make an entrance …” souffles-tu, tant à toi-même qu’à la blonde.

Meylin sort son téléphone de sa poche et la mine particulièrement sérieuse, elle annonce : « I’m still calling the cops though. » Tu peux voir son petit menton se redresser légèrement. Fière comme un paon. Le téléphone apposé à son oreille, tu peux malgré tout entendre l’écho de la voix à l’autre bout du combiné : '911, what's your emergency?'. Ton sourire s’élargit l’espace d’une seconde ou deux. Tu secoues la tête. She did it. Of course she did it ! Pourquoi n’en es-tu pas plus surprise que ça ? Peut-être pour cette même et obscure raison qui n’avait pas saisi Meylin d’étonnement foudroyant, lorsqu’elle t’avait vu là, assise dans son sofa. « Hi, I'm calling cause someone got into my flat while i was out... Doesn't looks like she broke in but I definitely did not invite her in... » Bon il était peut-être quand même temps de bouger un peu. Sur l’accoudoir du divan, tu déposes le dessin que tu avais gardé jusque là près de toi. Tu te lèves et t’approches de la jeune femme. Elle ne bouge que lorsque tu tentes de lui attraper son téléphone. Elle se débat un peu mais tu finis par te saisir de l’engin et couper la ligne. Sans ménagement, tu déposes le téléphone sur le meuble le plus proche, amorti par une pile de papier. “Really ? Don’t you like surprise visits ?” Imitant grossièrement la réflexion, une main sur ton menton, tu continues : “Hm, … interesting. I do not recall it being a problem for you …” Abandonnant l’acte de comédie entamé, tu termines par un simple sourire. Presque sincère. Pas aussi provocateur qu’à ton habitude.

Elle écoutait attentivement ce que la personne à l’autre bout du fil lui disait, prête à lui donner son adresse pour qu’elle envoie la police pour embarquer Gabrielle, lorsque cette dernière posait quelques choses sur le canapé, avant de se lever de tenter de récupérer le téléphone de Meylin. « Don’t touch this! » grognait-elle en tenant fermement son téléphone. Après quelques secondes à se débattre le smartphone finit par lui échapper et Gabrielle s’empressait déjà de raccrocher avant de s'en débarrasser. « Breaking in my home and assaulting me. You’re lucky you surely have some expensive lawyer… » ronchonnait-elle, fusillant du regard la brune. Elle croisait ses bras sur sa poitrine, pas convaincu par le petit numéro de celle qui avait fait intrusion chez elle. Aussi charmante soit elle, elle n'allait pas lui pardonner comme ça. « a surprise visit would involve you knocking at my door, not you being in my flat before I arrive. » notait-elle avant d'ajouter : « I never broke into your house, you invited me in to use me. And as for your work place: i was allowed there. I didn't break the law. » En’avait toujours pas digéré le lendemain de leur première rencontre et encore moins la réaction de l'hispanique lors de leur seconde. « What are you doing here? » soufflait-elle enfin, se faisant à l'idée qu'elle n'allait pas pouvoir foutre Gabrielle à la porte d'elle même. Elle rejoignait le canapé pour trouver un de ses dessins, l’attrapait, notant que s’il s’agissait d’un hasard alors Gabrielle avait fait la bonne pioche en choisissant celui-ci. « and don’t touch my stuff. » ajoutait-elle, toujours aussi grognon avant d’aller ranger le dessin avec les autres.

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Nonchalamment et sans gène particulière, tu laisses aller ton postérieur contre le petit meuble sur lequel tu avais précédemment lâchement abandonné le téléphone de Meylin. Tu y prends appui, bras croisés, prête à recevoir les remontrances de la blondinette. Et cela ne tarde effectivement pas. « Breaking in my home and assaulting me. You’re lucky you surely have some expensive lawyer… » Ne relevant pas particulièrement le début de sa phrase (drama queen being back …), tu te contentes d’acquiescer, la moue indiquant à ta ronchonneuse qu’elle voyait juste. “I really do. Theses guys are sharks. They would eat you alive …” annonces-tu le plus calmement du monde, semblant presque te rendre compte - à l’instant seulement - de leur vraie nature. Ce qui n’était bien évidemment pas le cas …

Elle te fusille du regard se refermant sur elle-même et mime ta gestuelle, d’une manière pourtant bien plus crispée que ta dégaine. « a surprise visit would involve you knocking at my door, not you being in my flat before I arrive. » Tu fais mine d’y réfléchir. Comme si l’option avait pu te traverser l’esprit. Cela n’avait bien évidemment jamais fait partie de ton plan. “Oh Honey, but what’s the fun in that ?” Tu es d’humeur clairement joueuse, taquine. Tu as envie de la faire enrager, de la titiller, de la pousser. Ce n’est peut-être (surement) pas une bonne idée mais tu ne peux t’en empêcher. De toute façon, c’est elle qui avait commencé. « I never broke into your house, you invited me in to use me. And as for your work place: i was allowed there. I didn't break the law. » Cette fois tu lèves les yeux au ciel, laissant ta langue claquer sur ton palais. “Oh God, still on that ‘me using you’ thing ?” Tu libères un de tes bras pour remettre une mèches de cheveux derrière ton oreille. Ton regard perçant gardant celui de Meylin en joug, tu continues : “Let me tell you something boo : I do, indeed, tend to use people … But this is not what happened there ! If it was the case, it would have involved a pricy suite at the hotel, fancy room services and one of us out of there before the sun came up. ‘kay ?!” Dans ton esprit, cela ne pouvait pas être plus clair. Au final, aussi désagréable ait été la retombée matinale, Meylin avait eu droit à un moment d’intimité de ta vie que tu n’offrais pas à grand monde. She could even thank you for that ! Mais bon … passons.

« What are you doing here? » La question finit par tomber. Celle à laquelle tu t’attendais mais également à laquelle tu n’avais pas de réelle réponse en tête. Rien que tu ne désires réellement étaler, du moins. Tu hausses les épaules ponctuant d’une petite moue comme le ferait un enfant roi : “I just wanted to see you …” Just like that ? Si simple ? Si … honnête ? “You know. They say : Keep your friends close and your ennemies closer. So I thought I had to come evaluate the threat by myself …” Ok voilà, là c’est mieux. L’espace d’un instant, on aurait presque pu entrevoir la brèche. Cela aurait été bien trop dommage n’est-ce pas ? “‘Cause you did suggested my employee to poison me, right ?” Nouvelle comédie. Jouée les offusquées devient presque amusant. “Such a shame … After all I did for you …” Et là, tu te pinces les lèvres. Tu sais que tu vas t’en prendre plein la figure et réveiller la furie. Ou quelque chose dans le même style en tout cas. Car, non, soyons claires, même toi tu savais très bien que tu n’avais strictement rien fait pour Meylin ! Si ce n’est peut-être lui payer ses verres ….

Tu l’observes s’éloigner et rejoindre le canapé. Elle y trouve le dessin que tu avais précieusement gardé en main tout à l’heure. S’empressant de le reprendre, elle bougonne un peu plus « and don’t touch my stuff. » Tu l’observes ranger la feuille parmi d’autres et décides de garder le silence quant aux questions que tu avais. Il serait toujours temps d’y revenir plus tard. Lorsque la pression serait descendue peut-être … Tant est que l’on puisse imaginer ce scénario possible. Pour l’instant, tu ne fais rien d’autres que de suivre les pas de Meylin. Quelques uns à peine et te voilà au salon. Dans le dos de la blonde (durant une seconde ou deux) celle-ci se retourne brusquement et se retrouve en face en face rapproché avec ta personne. C’est loin d’être désagréable. Les souvenirs que toi tu gardes en tête ne semblent pas être les mêmes que Meylin. Peut-être pourrais-tu te charger de les lui rappeler … ? Mais pour l’instant tu te contentes de lui sourire avant de laisser ta silhouette glisser, assise dans le divan.

“Let me tell you something boo : I do, indeed, tend to use people … But this is not what happened there ! If it was the case, it would have involved a pricy suite at the hotel, fancy room services and one of us out of there before the sun came up. ‘kay ?!” Meylin levait les yeux au ciel en entendant ça. Donc elle avait eu l’honneur, le privilège, d’aller chez Gabrielle ! C’était ça qui la différenciait d’un autre coup d’un soir ? C’était bien trop peu à ses yeux. Elle ne ramenait pas le sujet sur la table, bien qu’elle en mourrait d’envie, préférant se concentrer sur le moment présent. “I just wanted to see you …” Ses sourcils se levaient presque malgré elle en entendant ça et elle ressentait comme un pincement dans la poitrine. Elle était à deux doigts d’échapper un ‘really ?’ des plus sincères et touchée avant que Gabrielle ne poursuive et ne vienne tout ruiner : “You know. They say : Keep your friends close and your enemies closer. So I thought I had to come evaluate the threat by myself …” Ok that was fair, elle avait en effet demander à l’un des employés de Gabrielle d’empoisonner sa patronne, mais de là à la voir comme une menace… elle rangeait le dessin, se retournant vers Gabrielle qui ce trouvait bien plus proche qu’elle ne l’avait prévu. Mais il n’était pas question qu’elle ne se laisse déstabiliser. Elle fusillait la brune du regard avant que celle-ci ne prenne place dans le canapé.  « If I really wanted you dead you wouldn’t be here right now. » notait-elle. Parfois elle se faisait peur toute seule quand elle sortait ce genre de remarque aussi naturellement. C’était à croire que sous cette couche de paillette il se cachait quelques choses de bien plus sombre et malsain. « And do tell me what you’ve done for me, because I don’t recall you doing anything special. You’ve invited me over: that’s nothing special. I did use your pool: how generous of you, but not that special either, this is Los Angeles after all! And I’ve had better sex in my life. Sooo … tell me. Aside from kicking me outside like some whore, what have you done? » Elle était terriblement sérieuse, tellement que la plus part de ses connaissances auraient bien du mal à la reconnaitre en cet instant. Mais Gabrielle était allée trop loin et ce petit sourire qu’elle affichait ne risquait pas de faire revenir celui de Meylin. La blonde s’approchait du canapé le regard toujours planté dans celui de la brune, elle réalisait soudainement qu’elle avait, enfin de compte le dessus. « Also, considering you’re this mean to everyone: You sure have lots of enemies and I doubt someone like you, who’s so busy with work, would break into everyone’s flat. So, drop the act already. » S’appuyant sur l’accoudoir du canapé, elle venait se pencher sur la brune, dangereusement proche avant de lui murmurer à l’oreille. « You missed me? » Elle se redressait lentement, un sourire naissant aux coins de ses lèvres. « and I thought I was the needy one but look at you, so desperate to see me, you had to break into my flat. » Lancait-elle d’un air faussement attristé. Elle faisait le tour du canapé pour venir s’assoir à côté d’elle, venant poser sa tête sur son épaule avant de poursuivre toujours avec ce même ton sarcastique. « Poor, lonely, Gaby. Who would have thought all this money couldn’t even buy you a decent one-night stand?! » Elle venait poser une main sur la cuisse de la brune la tapotant gentiment avant de se redresser et de reprendre un peu ses distances. « Maybe you should learn to treat people properly and then you’d get some. »

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« If I really wanted you dead you wouldn’t be here right now. » Ok. Ca avait le mérite d’être clair. Tu pinces les lèvres et lèves les yeux au ciel. “Very reassuring …” Pas non plus très menaçant. Tu devrais peut-être t’inquiéter plus sérieusement de cette blague récurrente mais tu n’y arrives pas. Pas avec elle. « And do tell me what you’ve done for me, because I don’t recall you doing anything special. You’ve invited me over: that’s nothing special. I did use your pool: how generous of you, but not that special either, this is Los Angeles after all! And I’ve had better sex in my life. Sooo … tell me. Aside from kicking me outside like some whore, what have you done? » There you go. Tu l’avais cherché, tu le savais parfaitement bien. Au choix de tes mots précédents, tu avais déjà pu imaginer le visage chiffonné de Meylin, la tirade ainsi que ce regard que tu commençais à connaitre. A l’évocation de votre nuit partagée, tu te contentes de ponctuer d’un franc “Lie” assuré et sans hésitation. Comme une évidence. Yes. You were that confident. Alors, non, peut-être que tu n’avais pas été le seul et l’unique meilleur coup de sa vie mais tenter de minimiser les choses était enfantin. Le corps ne ment pas. Mais tu la laisses bouder sans ciller. Tu l’observes, le regard fixe, une langue passant sur ta lèvre inférieure, coude appuyé sur le bord du sofa et ta main droite jouant nonchalamment avec l’une de tes longues mèches brunes.

Meylin s’approche lentement, soudainement bien plus confiante et moins brouillon. Intéressant. Ton corps reste immobile, seuls tes iris la suivent à la trace comme deux aimants. « Also, considering you’re this mean to everyone: You sure have lots of enemies and I doubt someone like you, who’s so busy with work, would break into everyone’s flat. So, drop the act already. » Hm … celle-là par contre, tu ne t’attendais pas à la voir venir. Bien joué Meylin. Mais toujours impassible, tu n’as pas le temps de balayer son esprit d’un revert de la main qu’elle continue, ne te laissant aucune opportunité d’enclencher la machine à détournement ou celle de la manipulation, si friande à ton esprit. Elle s’appuie sur le sofa, se rapproche encore un peu et vient te murmurer de manière provocante : « You missed me? » La voix est basse, presque suave. Exactement le genre de 'move' que tu aurais pu faire toi-même ! Tu te pinces légèrement les lèvres. Mélange d’agacement naissant et d’un certain … respect ? Sans compter qu’elle te fait bien plus d’effet que tu ne l’aurais cru.

Meylin se redresse. Cette fois c’est sur son visage que le sourire narquois a pris naissance. Le tien n’étant plus que simulacre. Car il fallait bien tenir les apparences. « and I thought I was the needy one but look at you, so desperate to see me, you had to break into my flat. » La voilà qui joue la comédie, imite ta propre marque de fabrique. Tu pourrais presque sentir tes dents grincer sous la pression que tu tentes de cacher. La blonde n’en a pas fini avec toi. Faisant le tour du canapé, elle échappe à ton regard une seconde avant de venir s’installer à tes côtés. Arrogante à souhait, elle ne s’arrête plus : « Poor, lonely, Gaby. Who would have thought all this money couldn’t even buy you a decent one-night stand?! » Sa tête sur ton épaule, sa main sur sa cuisse, … tu sens la colère monter. Et pourtant, tout aussi étrange que cela puisse paraitre, à la rage se mélange une certaine forme d’admiration. Elle apprend vite … Elle se redresse et s’éloigne. « Maybe you should learn to treat people properly and then you’d get some. » Cette fois, il allait falloir embrayer, stopper la machine avant que tu ne le regrettes. Tu pourrais te laisser aller à ton premier instinct : celui de rugir de plus belle et disparaitre, mais Meylin n’attendait que ça. Stratégie de secours … Plan B. Tu n’as pas l’habitude de le sortir. Tu te lèves à ton tour et rejoins Meylin. Te plaçant proche, très proche. Dans un sérieux presque glacial tant inhabituel, tu ouvres enfin la bouche : “What if I did ? … miss you” Tu laisses passer un ange. Silence de quelques secondes. “Would you keep on being that rude ? Pretending to be someone you’re not ?” Car si Meylin incarnait parfaitement le rôle pour l’instant, tu ne pouvais pas croire qu’en sa nature profonde, réside assez de force ou de douleur pour en devenir une Gabrielle-to-be. Tu te glisses légèrement sur le côté, frôlant le corps de la blonde pour venir rechercher sans gène, le dessin préalablement capturé. Venant le plaquer doucement contre la poitrine de Meylin, tu ajoutes : “ Looks like I haven’t been the only one doing some ‘thinking’ ”

Tu t’éloignes et rejoins le petit espace cuisine. Quelques chose de terriblement sincère vient de s’échapper de toi-même. Et bien que tu tentes de te convaincre qu’il ne s’agisse là que d’une méthode de déstabilisation, tu te sens mise à nu. “Can I even dream of finding anything to drink that doesn’t come out of a carton box ?” The woman needed her wine ! Now !

Meylin était terriblement fière d’elle, fière de la façon dont elle venait de remballer Gabrielle. Celle-ci se levait à son tour du canapé, suivant les pas de la blonde, s’arrêtant tout près d’elle. “What if I did ? … miss you” Le petit sourire qui hornait jusqu’alors les lèvres de Meylin disparaissait soudain. « What? » soufflait-elle dans un murmure, les sourcils froncés par l’incompréhension, alors que la brune poursuivait : “Would you keep on being that rude ? Pretending to be someone you’re not ?” Meylin secouait lentement la tête alors que Gabrielle glissait sur sa gauche. « I’m not the one being rude here. » ronchonnait-elle, avant que la brune ne réapparaisse dans son champs de vision et ne vienne plaquer le dessin, que Meylin avait rangé un peu plus tôt, contre sa poitrine. “ Looks like I haven’t been the only one doing some ‘thinking’ ” La blonde récupérait le dessin, l’observant un instant. « That’s not even you! » lâchait-elle avant d’observer ses coups de crayon, une personnage façon Disney qui toute fois était bien trop sexy pour apparaitre dans un film d’animation pour enfant. « Ok, yes that is you, but it doesn’t mean I’ve been thinking about you, it just means… That I found your body inspiring! » Soudain la Gabrielle-to-be n’était plus qu’un lointain souvenir. Meylin était de nouveau déstabilisée par l’aplomb de Gabrielle, par son charisme et surtout parce qu’elle venait de dire, que cette déclaration soit sincère ou non. Est-ce qu’elle lui avait vraiment manqué ? ou est ce que c’était une énième manipulation de la brune ? Celle-ci s’éclipsait vers la cuisine alors que Meylin restait les yeux rivés sur son dessin. « Thanks god she hasn’t found the naked one I drew. » marmonnait-elle, reposant le dessin sur le canapé avant de suivre Gabrielle. “Can I even dream of finding anything to drink that doesn’t come out of a carton box ?” Meylin s’appuyait sur le plan de travail, observant la brune qui s’apprêtait à ouvrir le frigo. « First of all: carton box are good for the environment. » Elle passait de l’autre côté du comptoir pour rejoindre la brune, fermant la porte du frigo qu’elle avait tout juste entrouverte avant de s’appuyer contre cele-ci. « Second of all: you’re not allowed to stay…. » Elle croisait les bras sur sa poitrine. « to stay in heels in this house. » notait-elle en indiquant les chaussures de la brune d’un petit geste de la tête. Damn it, elle était trop faible. « Also in this house we talk about feelings so: do tell me about ‘missing me’. »

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« What? » Comme prévu, la carte de la sincérité déstabilise quelque peu Meylin. C’était bien vu. Bien joué. Mais la blonde n’était pas la seule à se sentir perdue dans ce schéma. Bien que maitrisant l’art du camouflage avec plus d’aisance et de pratique que ton hôte, il allait falloir récupérer le cap et ne pas se laisser engloutir par les flots.
La jeune femme ronchonne et retrouve sa mine boudeuse. « I’m not the one being rude here. » Tu as presque envie de sourire. Voilà qui est plus familier, moins effrayant aussi. Car l’espace d’une minute ou deux, Meylin a su te faire trembler. Et tout aussi terriblement sexy soit-il, il était hors de question que tu perdes à quelconque jeu. D’ailleurs, tu reprends la main avec aise. Dessin plaqué contre elle, mine prise sur le vif, la jeune Anderson panique. « That’s not even you! » Tu as à peine entamé ton virage pour t’éloigner que tu lâches un petit rire prouvant là toute l’étendue de l’amusement que ce mauvais mensonge te procure. « Ok, yes that is you, but it doesn’t mean I’ve been thinking about you, it just means… That I found your body inspiring! » Better. Mais tu la laisses ramer et patiner, ne lui accordant qu’un simple regard par dessus l’épaule en t’éloignant. Sourire en coin et dans tes iris, les plus fins pourraient y lire “Sure Babe, whatever you wanna make yourself believe”.

Meylin termine de marmonner avant de te rejoindre en cuisine. Restant à distance dans un premier temps, elle préfère jouer les écolo de bac à sable avec une petite leçon de green washing dont tu n’as clairement rien faire. « First of all: carton box are good for the environment. » Tu lèves les yeux au ciel te concentrant sur le frigo que tu entre-ouvres. A peine le temps d’en apercevoir la petite lumière intérieure, que Meylin s’est rapprochée, t’empêchant de poursuivre ton geste. Appuyée contre le frigidaire, elle poursuit sa prise de parole : « Second of all: you’re not allowed to stay…. » Arrêt. Hésitation. Tu lui offres un regard interloqué alors qu’elle tente de se donner contenance en croisant les bras sur sa poitrine. Allait-elle vraiment te mettre dehors ? Là tout de suite ? En cet instant précis ? « to stay in heels in this house. » Ton visage récupère son sourire narquois. Evidemment qu’elle ne pouvait pas te repousser. Pas tout à fait. Tu avais su te faire un petit nid dans son esprit et tu savais qu’il en faudrait beaucoup plus pour t’y déloger. Too bad Meylin. You’ve been hoocked.

La blonde pointe tes talons d’un geste de menton maitrisé. Ton regard glisse à tes pied pieds un instant avant de revenir s’accrocher à celui de la locataire du lieu. « Also in this house we talk about feelings so: do tell me about ‘missing me’. » Aoutch. Là par contre, ça devient plus emmerdant. Et alors que quelques secondes auparavant, tu t’apprêtais à contester les règles de maison, te concentrer sur tes chaussures et perdre cette bataille, te semblait le bon compromis pour ne pas avoir à t’étendre sur le dernier point. Tu souffles, légèrement agacée. Venant t’agripper d’une main à l’évier sur ta droite, tu te penches avec habitude pour défaire la boucle de la sangle maintenant ta paire de Louboutin élégamment accrochée à ta cheville. “Honey, this place is not a “house”. Barely a dollhouse according to me. But whatever … !” Terminant le second pied, tu te retrouves rapidement déchaussée, pieds nus et surtout soudainement moins imposante en taille. “Happy now ?!” ‘Cause you’re not. Not really.

Préférant abandonner ton idée de boisson pour t’éloigner de Meylin, celle-ci te bloque d’un pas chassé expert, empêchant ta fuite vers le salon. Son regard insiste. Tu n’as pas répondu à sa dernière question. Ou plutôt, sa sommation. Tu n’as nul part où aller que cette minuscule cuisine dont le seul passage est obstrué par la silhouette de la jeune femme. “You do talk about feelings but I don’t !” Le ton est soudainement plus franc et sec. Comme à chaque fois que tu te sens menacée ou mise à nu émotionnellement, tu commences à retrousser les babines. “I said what I had to say. You eard it fine, so move out of the way or get me a drink !” Ton visage à de nouveau repris du sérieux. Tel un chat dos au mur et se sentant acculée, tu fêles pour te sortir de là. Pourtant … pas de mensonges dans tes mots. Pas de dénis non plus. Juste une formule qui - clairement - laisse à désirer. Tu ponctues malgré tout et finalement par un “Please” beaucoup plus bas. Un mot. Un seul. Rudement prononcé mais loin d’être anodin …

Meylin n’ayant toujours pas bougé, tu te recules quelques peu venant heurter un des pans de travail de la cuisine. Trouvant contenance comme tu le peux, tu te hisses sur ce dernier, assise assez droite, plutôt satisfaite d’avoir retrouvé une certaine forme de trône. Curieuse, tu ouvres un des placards à la droite de ta tête. Un bref regard jeté à l’intérieur, sans réel intérêt. Tu grimaces. Rien d’intéressant. Bien trop de nouilles instantanées et quelques sachets entamés de crackers non-identifiés. Tu refermes l’armoire et t’adonnes à un croisement de jambes particulièrement lent et maitrisés. L’air de rien mais tout à fait consciente de l’effet que tu désires procurer. “Oh yeah and I’ll need to see that naked drawing of me. Of course !”.

A dollhouse ? Elle prenait ça comme un compliment, voyant son intérieur comme très mignon, plutôt que trop petit. Gabrielle retirait enfin ses échasses, retrouvant une taille qui la rendait bien moins menaçante avant de tenter, sans succès, de sortir de la cuisine. « But I wanna hear more. How much do you miss me? Do you think about me a lot? » Elle avait tout un tas de question, certaines limites indécentes, mais préférait s’arrêter là pour le moment, bien trop touché par la pointe de politesse dont avait fait preuve la brune. « Wow, who would have thought you knew that word. » notait Meylin en sortant un verre à pied d’un placard alors que Gabrielle c’était déjà hisser sur le plan de travail et fouillait dans les meubles voisins. La blonde remplissait rapidement le verre de vin blanc, bien loin des grands crus que la brune buvait chez elle, mais ça avait le mérite d’être du vin bien frais et sans glaçons dedans. Meylin lui tendait le verre à pied, alors que ses yeux se posaient machinalement sur les jambes de Gabrielle, qu’elle croisait lentement dans cette robe trop serrée et un peu trop courte. La bouche entrouverte, Meylin aurait bien pu échapper le verre si ça n’avait pas été pour la main de Gabrielle qui était venu attraper ce dernier avant un malencontreux accident. “Oh yeah and I’ll need to see that naked drawing of me. Of course !”. « huh? » lâchait Meylin, secouant un peu la tête alors qu’elle reportait son attention sur le visage, si parfait, de la brune. « Oh my drawings… Right. » Oui, c’était de ça que l’on parlait, pas de ce qui se cachait sous la robe de madame… quoi que, les deux étaient liés. « Sure, I’ll show you. There’s more than one. But I might need to work on them some more, there’s a lack of details. I could use a second look at the model. » lançait-elle avec une étincelle qui était tout sauf innocente dans le regard. Elle s’approchait de Gabrielle, venant poser une main sur le genou de celle-ci. « You know, for art. »

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« But I wanna hear more. How much do you miss me? Do you think about me a lot? » Tu te serais presque mordue la langue d’avoir osé prononcer les pauvres petits mots ayant résonnés si profondément dans l’oreille et le cerveau de la jeune Meylin. Tu aurais du t’en douter, elle en veut plus. Te faire parler. Des détails. Pourtant, tu venais d’être assez claire. Rien d’autre ne sortirait de ta bouche; pas comme ça. Pas de mièvrerie.
Et bien que la blonde tente d’en décider autrement, son entrain et son bavardage intempestif t’offrent sur un plateau d’argent, une porte de sortie grande ouverte et la parfaite opportunité de ne pas lui répondre. Le silence n’est pas son fort. La patience non plus. Voilà qui était parfait.

Bloquée en plein élan, Meylin garde le pied ferme et s’amuse même de ta soudaine “douceur”. « Wow, who would have thought you knew that word. » Tu réprimes à moitié un infime sourire en coin. Elle n’avait pas tort. Loin de là. Tu avais surement bien plus que mérité cette attaque personnelle. Cela dit, Meylin n’était pas en soi la mieux placée pour énoncer ce genre de commentaire. La liste de ceux pouvant cocher telle prérogative sur le CV de leur rencontre avec toi, était bien longue avant d’en arriver au prénom de l’artiste. Dans un souffle un peu narquois, tu laisses échapper : “ ‘cause you know me so well, right ?” Well, yes right ! Mais il était plus facile et amusant de prétendre que Meylin puisse avoir eu tort. Apres tout, il y avait tant que celle-ci ignorait. Tu n’étais que maître en l’art de simulation et les profondeurs de ton être possédaient un nombre de niveaux dont toi-même tu avais perdus le compte depuis longtemps.

Lorsque le verre réclamé t’est enfin tendu, ton visage s’illumine d’un sourire victorieux observant la jeune femme se perdre dans le mouvement de jambes initié. Tu savais ce que tu faisais. Tu voulais la voir loucher sur toi. Tu voulais la voir se laisser aller à sa faiblesse et tu avais parfaitement réussi ton coup. Venant rattraper de justesse le vin sur pied, tu en profites pour laisser tes doigts effleurer les siens. « huh? » Comme sortie d’une rêverie éveillée, Meylin redresse le regard dans un mouvement de tête lui permettant de reprendre ses esprits. « Oh my drawings… Right. » Tu te délectais de cet effet que tu pouvais avoir. C’était toujours le cas. D’une banalité presque habituelle. Mais face à Meylin, le jeu n’en était que plus savoureux. Rien n’était acquis. Elle avait su te prouver son originalité et ses uniques réactions avaient réveillé en toi une flamme d’intérêt et de curiosité que tu ne portais plus réellement à d’autres humains depuis un bail. Ca, maintenant que tu en avais retrouvé le goût, tu ne désirais pas le laisser filer. En l’occurrence - la - laisser filer. « Sure, I’ll show you. There’s more than one. » Alors que tes lèvres trempent délicatement dans le vin blanc pour une première gorgée, tu n’as pas le temps de réagir au goût plus que moyen venant se loger sur tes papilles, que ton regard s’arrondi - amusé - sous les dires de ton hôte. Ainsi donc il y en avait plusieurs … “Someone’s getting obsessed” lâches-tu dans un pincement de rire avant de reprendre une nouvelle gorgée malgré tout. « But I might need to work on them some more, there’s a lack of details. I could use a second look at the model. » Son regard s’affirme, soutient le tien. L’innocence s’envole et sa main vient se poser sur ton genoux. « You know, for art. » Tu baisses le regard sur ce contact avant de déposer ton verre, plus loin sur le plan de travail sur lequel tu es assise. “Sure … Art !” Enrobant à ton tour les iris de la belle, tu inspires profondément en te redressant légèrement le buste dans un petit mouvement d’étirement qui - accessoirement - venait galber ta poitrine l’espace d’un instant. Relâchant lentement ton souffle, tu te penches vers Meylin, sourire en coin. Ton visage s’approche dangereusement du sien. Tu laisses tes lèvres venir frôler les siennes sans pour autant te laisser capturer. “You’ll need to get more specific then” susures-tu avant de te redresser. “I wouldn’t want to be the one getting in the way of true inspiration … !”

Tu te laisses glisser de ton trône pour rejoindre le sol. Tes pieds nus entrent en contact avec le carrelage et ton corps se retrouve bien proche de celui de la blonde. Tu restes là quelques secondes. En silence. Jouant clairement de tes regards. Du frôlement de vos deux corps. “So ? Feeling inspired … ?” Cette fois, tu viens rompre le peu de distance vous séparant avant de poser tes lèvres sur les siennes. Plus franchement. Un baiser dont tu captures sa lèvre inférieure juste l’espace d’un bref éclair avant d’à nouveau te défaire d’elle. Intense mais court. Tres court. Trop. Tu souris en coin et te retournes simplement dans le peu de liberté te restant entre la silhouette de Meylin et le comptoir dans ton dos. Lui offrant l’arrière de ta tête, tu tends le bras pour reprendre ton verre ainsi qu’une fade nouvelle gorgée. “Remind me to buy you decent wine”

Meylin hochait simplement la tête, un sourire taquin collé aux lèvres alors que Gabrielle ne pouvait s’empêcher de relever l’excuse bidon de la blonde. Pourtant aussi ridicule semblait cette excuse, elle avait une par de vérité puisque Meylin n’était pas contre un dessin plus détaillé et pouvoir jeter un nouveau coup d’œil à son model était essentiel pour capturer comme il se devait la silhouette de la brune. Cette dernière se rapprochait dangereusement, effleurant presque les lèvres de Meylin qui ne la quittait pas des yeux, avant de se redresser. “I wouldn’t want to be the one getting in the way of true inspiration … !” Un sourire venait aussitôt se dessiner au coin des lèvres de la blonde alors que Gabrielle descendait du plan de travail, revenant au niveau de Meylin. “So ? Feeling inspired … ?” Meylin haussait les épaules. « Well, there’s more clothes than I remember but yes… » soufflait-elle, un peu trop sûre d’elle. Même si elle n’était pas en position de force dans cet échange, puisque Gabrielle était clairement aux commandes, elle avait tout de même l’impression d’avoir gagné et c’était des plus agréable. La brune finit par rompre l’espace qui se trouvait entre elles et Meylin, venant enfin poser ses lèvres sur celles de la blonde qui souriait toujours légèrement, trop fière d’avoir fait céder Gabrielle aussi facilement. Elle en oubliait presque qu’au départ elle en voulait à la brune pour son comportement de l’autre matin. Meylin eut à peine le temps de lui rendre ce baiser que déjà Gabrielle prenait ses distances, mettant fin à ce contacte bien trop court au gout de la dessinatrice qui venait se mordre la lèvre inférieure par frustration, dévorant du regard Gabrielle qui se retournait pour récupérer son verre. Les mains de la blonde venaient, presque machinalement se poser sur les hanches de la brune, contre laquelle elle venait se coller, repoussant d’une main ses longues mèches sombre pour dégager sa nuque afin d’y déposer quelques baisers brûlants. « hm, hm. » acquiesçait-elle sans vraiment prêter attention à ce que disait Gabrielle, trop occupée à couvrir de baiser sa nuque avant de descendre sur son épaule gauche. Une main la tenant toujours pas la hanche, l’autre qui glissait le long de son bras. « whatever you say. » ajoutait-elle, alors que sa main qui se trouvait sur la hanche de la brune quittait enfin sa position pour glisser plus bas, jusqu’à atteindre la fin du tissue de la robe moulante de Gabrielle, avant d’entrer en contacte avec la peau doré de celle-ci et de remonter lentement, passant ce coup ci sous la robe, remontant lentement le long de sa cuisse. « Are you gonna take that off now? » murmurait-elle enfin à l’oreille de Gabrielle. « It’s getting in the way of true inspiration… »

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Tu as à peine eu le temps de reposer ton verre sur le comptoir que tu peux sentir le corps de Meylin se coller au tien. Ses mains sur tes hanches et son visage dans ton cou qu’elle capture de ses baisers. Des baisers brûlants. Le contact est emprunt de clair laisser-aller, loin de toute sagesse. « hm, hm. » Il ne t’en faut pas beaucoup plus pour comprendre que la blonde n’en a probablement strictement rien à faire de ce que tu racontes. Pas pour l’instant. Pas maintenant. Pas après que tu aies joué et allumé le feu. « whatever you say. » Elle confirme tes pensées et tu ne peux empêcher un sourire en coin de venir prendre naissance sur ton visage.

Une main toujours délicatement posée sur le pied du verre de vin, tu gardes ta position, profitant quelques secondes du toucher de Meylin. Tu penches légèrement la tête de côté. Les frissons t’envahissent. Tu te délectes de la sensation de ses lèvres contre la peau de ton cou. Tu fermes les yeux. Te laisses envahir par ce plaisir certain de l’avoir si proche de toi. A toi. Tu l’avais recherchée. Tu l’avais voulue. L’une de ses mains glisse sur tes courbes pour finalement remonter lentement le long de ta cuisse, passant sous le bas de ta robe. « Are you gonna take that off now? » Un murmure à ton oreille. Susurrer avec envoutement. Tes doigts viennent se crisper un instant sur le pied du verre. Tu avais beau savoir comment garder le contrôle et te montrer en charge de cet échange unique, Meylin te rendait dingue, elle aussi. Quelque chose d’électrique s’était immiscer entre vous. Quelque chose de puissant dont tu n’avais plus l’habitude. Elle te rendait faible et te battre pour le cacher semblait plus rude à chaque rencontre. Peut-être était-elle finalement bien plus dangereuse que tu ne voulais te l’admettre. Peut-être devrais-tu simplement t’en éloigner, oublier et passer à autre chose. L’idée t’avait traversé l’esprit. Avant aujourd’hui. Et pourtant … tu étais là. Dans cet appartement ridicule où tu n’avais pas ta place. En théorie du moins. Car, là tout de suite, tu aurais bien été incapable de mettre fin à cette visite impromptue. « It’s getting in the way of true inspiration… ». Tu te mords la lèvre inférieure à l’abris de son regard, avant d’enfin te retourner et offrir à Meylin l’entier baiser dont tu l’avais plus ou moins privée tout à l’heure. Tes mains posées de part et d’autre de sa mâchoire, tu ne retiens plus rien.

Lorsqu’enfin tes lèvres se séparent des siennes dans un léger souffle de satisfaction, tu laisses tes doigts glisser sur son corps, descendre jusqu’à sa taille pour venir doucement la pousser en arrière. Tu mènes le pas, hors de cette cuisine et retour au salon. Ta bouche a couvert son épaule de baisers au passage avant que tu t’éloignes plus franchement. Tu t’arrêtes au centre de la pièce de vie, de vie et de … création, au vu de la “déco” qui vous entoure. Des couleurs, de la peintures, du papier, des toiles, un joyeux bordel auquel tu ne prêtes aucune sérieuse attention. Ton regard se visse à celui de la blonde. Tu restes plantée là un instant, un sourire en coin, avant de défaire la fermeture éclair de côté de ta robe et t’en débarrasser entièrement. Apres un léger mouvement de bassin t’aidant à décoller le tissu de ta peau, celle-ci s’échoue à tes pieds. Tu l’enjambes, avances d’un pas et alors que déjà Meylin arrive en trombe vers toi, tu la stoppes en plein élan d’une paume de main relevée lui barrant l’accès à ta personne. “han han” contentes-tu de lâcher en secouant la tête de gauche à droite, le sourire particulièrement malicieux accroché aux lèvres. Tu la contournes d’un pas lent et provocateur. Dans ton avancée, tu te débarrasses également de ton soutien gorge et t’installes plus ou moins allongée dans le sofa. La pose est élégante, réfléchie. Tu as juste plaqué un coussin contre une partie de ta poitrine. Rien que Meylin n’ait déjà vu mais cela te semblait une jolie manière de charmer … enfin, de poser. “You … you do your thing first” Du regard et d’un mouvement de menton, tu désignes un ensemble de matériel artistique dans un coin, n’ayant pourtant aucune idée de ce dont elle avait besoin pour ses dessins. “And I, I’ll just watch you make art out of me”. C’était ce qu’on appelait pousser le jeu au bout de ses limites. Tu ignorais combien de temps vous pourriez tenir mais pour l’instant … the teasing was too delicious.

Oui elle lui avait demandé de retirer cette robe, aussi jolie soit-elle, mais à aucun moment n’avait elle pensé que Gabrielle s’exécuterait. Meylin pensait avoir plus ou moins cerné le tempérament de feu de la brune et s’imaginait déjà devoir retirer elle-même les vêtements de son invité, non sans y prendre un plaisir certain. Mais non, à sa grande surprise, Gabrielle avait d’autre projet, bien plus provocateur que ce que la blonde avait imaginé. Et celle-ci suivait la brune, totalement hypnotisé par le moindre de ses mouvements, suivant ses doigts du regard, la fermeture éclair de cette robe qui glissait lentement, le bassin de Gabrielle qui, d’un léger mouvement, déclenchait la chute langoureuse du tissu le long de son corps. Un pas ver Meylin et la blonde se voit déjà donné le feu vert, prête à déposer ses mains sur la peau doré de Gabrielle, mais celle-ci la stop avant qu’elle n’ait le temps de s’approcher d’avantage. « seriously? » ronchonnait-elle alors qu’elle restait bouche bée, suivant du regard la brune qui rejoignait le canapé, se débarrassant de son soutient gorge en chemin, avant de s’installé sur les coussins moelleux du sofa. “You … you do your thing first” Les sourciles de Meylin se fronçaient légèrement alors qu’elle pensait « my thing ? what ? masturbate ? » avant que Gabrielle ne l’éclaire en indiquant, d’un simple geste de la tête, le tas de matériel qui trainait sur un bureau. « Oh… that. » murmurait-elle, ne pouvant cacher un poil de déception. Bon, il lui semblait évidant qu’elle n’avait d’autre choix que d’obéir. « Alright. » Même si la frustration lui faisait serrer les dents, elle prit une profonde inspiration avant d’attraper un crayon à papier, un carnet de croquis et de venir s’asseoir, en tailleur, sur la table basse du salon, juste en face du canapé dans lequel Gabrielle posait si sensuellement. Pendant une longue minute son regard se perdait sur les courbes de la brune, sur ce corps si sexy qu’elle désirait terriblement, puis après ce court moment d’égarement, son instinct d’artiste reprenait le dessus, son regard se faisait plus sérieux et son crayon commençait déjà à noircir la page. Pour une fois il n’était pas question d’un de ces croquis un peu bâclés aux allures de cartoon, mais bien d’un dessin réaliste. Du bout du doigt elle venait estomper ses coups de crayon pour créer des ombres, du relief, alors que ses yeux observaient avec attention chaque détail du corps de Gabrielle. Les muscles de son abdomen, la rondeur de sa poitrine, les veines qui ressortaient au niveau de ses poignets, ses ongles manucurés qui avaient laissés des marques dans le dos de la blonde… Elle perdait petit à petit la notion du temps alors que le dessin prenait de plus en plus forme. Depuis combien de temps était-elle assise là, à l’observer ? dix minutes ? trente minutes ? Gabrielle allait regretté d’avoir proposer de jouer les modèles maintenant que ce qui semblait être des préliminaires avaient pris une tournure bien plus studieuse. « I'm gonna need an hour to detail your hair, so don't move. » notait-elle très sérieusement, alors qu'elle s'attaquait à la chevelure sombre de Gabrielle, qui jusqu'à présent n'avait été tracé que rapidement sur son carnet de croquis, puisqu'elle avait préférer s'attarder sur les courbes de la brune.

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A moitié nue sur ce canapé, tu ne pourrais être plus emplie d’assurance qu’en cet instant. Tu aimes le regard de Meylin sur toi. Tu aimes sa surprise, sa frustration également, et ton regard le traduit parfaitement. « my thing ? what ? masturbate ? » La spontanéité de la blonde t’arrache un rire franc. Non feint. L’un de ceux auxquels Meylin avait déjà eu droit le soir de votre rencontre. L’un de ceux bien trop rares que tu ne distribuais pas à la volée.
Rapidement, la jeune locataire comprend ton attente. « Oh… that. » La pointe de déception dans sa voix en est presque grisante. « Alright. » Son visage se tortille, retenant probablement un petit ronchonnement de circonstance. Mais obéissante, et surtout passionnée, la jeune femme s’exécute et s’installe. En tailleur, face à toi, le crayon se met à danser sur le papier. Son regard change. Plus concentré. Celui de l’artiste. Le tien ne la quitte pas des yeux. Tu la scrutes en détail. D’une manière moins sage, moins professionnelle. Tu l’observes s’appliquer et ne peux t’empêcher de la trouver particulièrement sexy dans l’application de sa tâche. De la voir aussi résistante à la tentation est nouveau pour toi. Que ça soit de sa part ou de celle de n’importe qui. Naked Gab always gets the attention. Always. Celle-ci était d’un tout autre niveau. Jamais expérimenté auparavant. Et tu appréciais. Etrangement. Pour autant, tu n’allais pas non plus poireauter là des heures durant.  
« I'm gonna need an hour to detail your hair, so don't move. » C’est qu’elle prenait son role au sérieux la petite Anderson ! C’était cute mais il était illusoire de croire que Meylin serait en charge du timing de quoi que ce soit. Le plus naturellement du monde, sans équivoque et le ton indiquant que l’option B n’était pas dans la liste, tu réponds du tac au tac : “I give you 15 more minutes” Pas 16, ni 17. D’ici peu, ready or not, tu aurais bougé comme annoncé.

Aussi ponctuelle qu’une horloge suisse et commençant à trouver le temps un peu long, tu finis par te redresser “Time’s up honey.” Un coussin toujours plaqué contre ta poitrine, tu te passes une main dans les cheveux avant de te lever et de te rapprocher de Meylin. Tu t’installes tout à ses côtés, te penches par dessus son épaules et observes le croquis. Une de tes longues mèches brunes vient chatouiller la clavicule de la blonde alors que ton souffle caresse son cou lorsque tu prends la parole. “You’re really talented.” Bien que la séduction soit de mise, tu étais sincère. Ce n’était pas ton genre de caresser dans le sens du poil sans raison. “You’re also very - very - sexy when you draw.” Ces derniers mots sont prononcés avec lenteur, à voix basse, presque susurrés à son oreille. Tes lèvres si proches de sa peau, et pourtant si lointaines en même temps. Quelques infimes secondes s’égrainent avant que tu ne reprennes la parole : “So. Are you gonna drop that pencil now or should I get my dress back on ?” Tu inspires et expires profondément. Sensuellement. Avant de finalement te redresser : “You wouldn’t want me to get cold would you … ? Or worst ... bored”