everyone can start again (jonaël 6)

La journée est passée à une vitesse folle, depuis le matin où j'ai rejoins Jonah et sa caisse jusqu'à ce moment, assis devant le volant en train de déguster débouler sur une route dans un vacarme assourdissant de gros moteur. Je m'amuse comme un gosse avec cette magnifique voiture entre les doigts. L'instant restera marqué dans ma mémoire, sûr et certain, tout comme les paysages qu'on a vu défiler sous nos yeux, le pique-nique et les fraises à la chantilly. Et le meilleur pour la fin, ce que je ne pourrai définitivement pas oublié, cette lueur dans les yeux de mon brun qui m'écrase agréablement la poitrine à chaque fois que je me tourne vers lui. Correction. Je rajoute son sourire à la liste. Il est magnifique quand ses commissures se déforment candidement et découvrent ses petites dents. Il fait chavirer mon cœur et le fait battre drastiquement. Époustouflant. Tout comme cette virée qu'il m'offre avant qu'il ne reprenne le contrôle de son engin. L'adrénaline s'infiltre doucereusement dans mes veines, c'est exquis. « Putain, Jo, c'est mieux que le sexe. » Je m'exclame, contre le vent, pour qu'il puisse entendre combien ça m'excite. Le soleil ne tarde pas à descendre et nous illumine soudainement dans un orange, virant au rouge, des plus éclatants. C'est magnifique, pas question de rater ça. Je me gare sur un terre-plein, dans l'herbe, arrête le moteur. L'heure de jouer est terminée, l'envie de profiter de cette beauté naturelle, la rencontre entre le Soleil et l'horizon, prend le dessus. « Viens bébé. » Je jette un coup d'oeil rapide vers Jonah et sort de la voiture pour mieux lui prendre les mains et l'amener sur le capot où je m'y accule. J'ai envie de partager cet instant sublime avec lui, lové contre moi, et l'enlace donc, dos à ma poitrine, prenant soin d'embrasser sa nuque. On se croirait dans un film, bordel, j'ai pas besoin de vous faire un dessin. Le sentir presser contre moi, devant ce paysage à couper le souffle, c'est juste envoûtant. Tellement que je pose mon menton sur son épaule, joue contre la sienne, les prunelles perdues dans le ciel. « T'es aussi chaud que ce Soleil, Jo. », je ne peux m'empêcher de ronronner, à son encontre. C'est vrai, mon petit-ami me réchauffe le cœur d'une façon que je ne pourrai pas décrire. « C'est mieux qu'un feu d'artifice pour clore une journée de fou. C'était extra. Merci. » Parce que sans lui, mon dimanche serait bien plat, à vaquer dans la cuisine entre deux films que j'ai déjà vu cinquante fois. Sans lui, on ne serait pas allé à la découverte de vues vertigineuse de la Californie dans une putain de décapotable rouge. Avec lui, je respire, je me cherche et me trouve. C'est si surprenant et épanouissant.

Un rêve éveillé.
Il vivait un rêve éveillé en cette journée en compagnie de son bien-aimé. L’américain n’aurait jamais pu lui demander une aussi meilleure journée. Le vent dans les cheveux, les paysages passaient devant ses yeux émerveillés. Ils auront eu une merveilleuse journée, mais celle-ci n’est pas encore terminé. Pour son plus grand bonheur, il allait pouvoir passer ce moment romantique à ses côtés. La voiture s’arrêta, sur une place où le paysage était juste radieux. Une photo digne d’une carte postale, mais ça allait être leur souvenir à tous les deux. Il eut un sourire aux lèvres aux propos de son bel homme. « je les aurais mis au même stade. Le sexe avec toi est aussi merveilleux que ce moment à tes côtés » dit-il en se tournant vers lui. Il sortit de la voiture à sa demande, venant s’installer sur le capot de la voiture, tout contre lui. Un autre sourire, il n’aura jamais autant souris qu’en cette journée en sa compagnie. « C’est juste sublime » dit-il les yeux encore écarquiller par la vision que lui offrait la nature. « c’est toi qui est aussi chaud que le soleil » dit-il amusé, frissonnant en sentant son souffle contre sa peau. Au fond, c’était à lui de le remercier d’être entré dans sa vie. Il n’aurait jamais été qui il était sans lui. « c’est à moi de te remercier d’être entrée dans ma vie et de partager ce genre de moment » même si c’est ton passe-temps à toi, tu ne l’auras jamais autant apprécié qu’aujourd’hui.

Jonah a l'air tout aussi éblouis que moi par cette journée qui s'achève et par le fulgurant trajet que j'entreprends avec sa belle voiture coupée que tous les mecs souhaiteraient avoir. Sa réponse à côté de la plaque transforme l'adrénaline en attendrissement doté d'une pointe d'amusement. « Je parlais de ta caisse, Jo. », je m'esclaffe gentiment tandis que ma main rejoint doucement sa nuque pour venir la caresser avec tendresse. « Mais je suis d'accord avec toi. Cette journée était super. » Lui, sa voiture et moi, rien que nous trois pour une virée en ce dimanche magnifique. Le Soleil n'a pas décollé du ciel pendant toutes ces heures passées dehors, à manger par terre et conduire de paysage en paysage. On s'est arrêté dès que l'un de nous le voulait, et je n'ai pas hésité à sortir mon portable pour immortaliser les nombreux moments. Je les trierai ce soir. Je sais déjà qu'il y a beaucoup de photographies des environs, avec ou sans Jonah. Et si on se prenait en photo tous les deux ? Non, juré, je ne vais pas m'abaisser à faire un selfie avec mon petit-ami ? Je suis devenu un de ces gars maintenant ? Oh punaise. Mais je n'ai pas le temps de m'attarder sur ce sujet sensible, car les rayons lumineux se colorent dans des tons chauds resplendissants et nous donnent une vue magnifique de cette côte paradisiaque. On doit s'arrêter, tout de suite, maintenant. J'entraîne mon loustic avec moi pour qu'on profite de ce moment et je suis satisfait de le voir s'émerveiller devant le paysage qui s'offre à nous. Le vent de mai est doux et il ne manque plus qu'une musique pour rendre le truc carrément romantique. Je ne suis pas mielleux, ok, c'est juste que Jonah m'emplit la poitrine d'amour et je peux rien faire à ce propos. Seulement déposer mon menton sur une de ses épaules, joue contre la sienne, et l'enlacer que plus encore contre moi. Au loin, les vagues de l'Océan nous apportent leur embruns et le son de leur fracas sur le sable. C'est juste... parfait. Si je suis aussi chaud que le Soleil -sûrement le bronzage que je me suis tapé aujourd'hui- alors je veux la partager avec lui, l'envelopper tout entier. Mes lèvres se déposent délicatement sur sa mâchoire, à l'orée de son oreille, et respire à grandes bouchées l'air non pollué. « Si j'avais su, quand tu es entré dans le magasin en me tendant ton CV... » Ce souvenir éloigné me fait sourire à mesure que le Soleil fait sa descente à l'horizon. « Je t'aurais invité plus tôt chez moi à dîner. » Je le taquine, mais c'est la vérité. Si j'avais su ce qui nous attendait sur la route, putain, j'aurais pas hésité. La semaine d'enfer à la ferme, la dispute qui s'est ensuivi, tout cela valait le coup d'être vécu.
Les secondes s'enchaînent, puis les minutes, nous taisant devant cet éventail de couleurs solaires. Puis, c'est comme si l'idée m'effleure l'esprit et chamboule tout sur son passage, comme un effet domino. Chiche ? Avec Jonah, tout est possible, je me sens pousser des ailes dans le dos. Je le détache doucement, puis m'écarte en reculant, l'oeil provocateur et amusé. « Le premier qui rejoint la plage... peut finir la bombe de chantilly. » Évidemment que j'ai pris de l'avance sur lui, vous croyez quoi ? Je ne vais pas laisser la chantilly me passer sous le nez, encore moins l'occasion de pouvoir faire trempette, malgré l'eau froide. L'excitation de voir mon brun s'y jeter est également une motivation non négligeable. Je ne me retourne qu'en bas de la côte pour voir s'il est entrer dans mon jeu ou pas. Allez, viens, on se baignera sous le feu du Soleil.

Bon, peut-être qu’il n’avait pas tout compris.
Un sourire gêné se dessina sur ses lèvres, comprenant alors qu’il disait vouloir le quitter pour aller avec sa voiture. Comme si elle pouvait réellement faire le poids avec lui, foutaise. Jonah était capable de lui donner beaucoup plus de plaisir, sans aucun doute. « Tu peux m’avoir moi et la voiture, si ce n’est pas mieux encore… mais fais gaffe, je suis du genre jaloux et possessif » dit-il en le regardant faussement de haut, sourire moqueur au coin de ses lèvres rosies. Mais oui, cette journée a été superbe. Ils finirent par s’installer tous les deux, sur le capot de la voiture. Jonah était aux anges dans ses bras, sentant la chaleur de son corps sur son dos, le plongeant dans un cocon qu’il ne pourrait oublier. Il est vrai qu’il n’aurait jamais cru que donné son CV dans ce magasin de légume, lui ouvrirait les portes à une relation qui allait totalement le changer positivement. « Je n’y aurais pas cru également et je doute que j’aurais accepté de venir dans l’antre du loup. » dit-il avec un sourire au coin moqueur. Jonah l’insociable restait sa principale personnalité, même s’ils s’ouvraient plus grâce à leur relation et la bienveillance de Yaël.
Le ciel changea finalement de couleur, laissant les pupilles de l’américain apprécier ce beau spectacle. Il ne saurait dire ce qui s’est passé dans la tête de Yaël, mais le voilà entrain de courir à sa suite en direction de la mer. Il a pris le temps de retirer ses chaussures, son haut et son téléphone qu’il déposa à la va-vite sur le sol. L’eau fraîche lui gicla au visage quand il y entra à son tour. Il n’était pas le premier à y entrer mais il compte bien en avoir tout de même de la bombe à chantilly. « Je suis pour le partage de la bombe à chantilly, tu as triché » dit-il en se mettant automatiquement contre lui, passant ses jambes autour de ses hanches, ses bras entourant son cou. L’eau dégoulinait de son visage, et de son torse.

Moi, un loup ? Voyons, voyons, je n'y crois pas. La pique de Jonah titille ma curiosité cependant alors je rebondis dessus à la première occasion. « Plus sérieusement, tu t'es dis quoi les rares fois où l'on passait du temps ensemble ? Ou même, la première fois qu'on s'est vu ? » Moi qui pensait être le boss le plus cool de l'histoire des sociétés, me voilà contrarié. Ou bien ma réputation de tombeur invétéré m'a précédé ? Mais je doute qu'il en ait connaissance, non ? Le suspens me tiraille le ventre, ainsi qu'une excitation pernicieuse, et le besoin de savoir brûle mon poitrail. En échange, je lui donnerai mes premières impressions sur son compte. C'est marrant comme ce genre de petites histoires agrémentent notre relation, comme si elles ne font qu'augmenter l'affection que je porte pour lui, comme si elles me collent encore plus à son épiderme.
Le temps passe, le Soleil descend dangereusement et illumine le ciel de ses rayons colorés qui extasient nos prunelles. Le silence est roi, ne me dérange pas un poil, mais je me dis qu'une petite baignade à l'improviste est une idée vachement excitante et romantique. Alors, je déguise ça sous la forme d'un défi que je lance à Jonah dans un sourire, tandis que je prends de l'avance sur lui pour accroître le niveau de taquinerie. A peine lancé, je déboule la petite falaise et me retrouve rapidement sur le sable où je me dépêche d'y jeter les vêtements de trop. Baignade interdite ? Sincèrement, j'en sais foutrement rien et à cet instant je m'en bats un peu les couilles. C'est pas comme si on va y rester six heures d'affilé, l'eau est de toute façon bien trop froide à cette période de l'année. « Oh putain, c'est glacial. », je m'exclame à peine les pieds dans l'Océan. Ouai, c'est vachement froid, je confirme. Mais merde, je suis motivé pour avoir droit à la chantilly qui nous reste dans la glacière. La vue d'un Jonah qui se déshabille et me rejoint est également un argument de taille. Il est divin, le froid ressortant chaque détail de la peau de son torse, durcissant ses bouts de chair. Et le Soleil rouge teinte son épiderme d'une lumière qui ne rendrait personne indifférent à la vision. Je ne sais plus si mes jambes tremblent à cause de la fraicheur ou à cause de mon petit-ami qui se rapproche délicieusement jusqu'à se coller à moi et enrouler ses jambes autour de mes cuisses. Bonté divine, j'adore quand il fait ça et je ne peux m'empêcher de l'enlacer en retour. Comme si je crains que les vagues ne l'emportent au loin. « Je peux rien te refuser bébé, tu le sais. Et puis, partager la bombe avec toi, ça me donne quelques idées... » Si tu vois ce que je veux dire. Je hausse des sourcils pour renforcer le sous-entendu et éclate finalement d'amusement en le prenant un peu plus dans mes bras. Il va falloir qu'il me fasse confiance pour ne pas le jeter dans l'eau froide. L'idée me chatouille l'esprit, mais ce serait vraiment tortionnaire de ma part. Comme d'habitude, j'ai foncé dans le tas sans vraiment penser aux conséquences de mes actions. Le fait est qu'il fait bien meilleur à l'extérieur de l'eau, alors je nous sors de là et nous dépose sur le sable sec de la plage, également coloré par le magnifique coucher de Soleil. Je tremble encore, mais la chaleur ne saurait reprendre ses droits ainsi baignés l'un contre l'autre dans le crépuscule d'un mois de mai. « Je comprends mieux pourquoi on est les seuls couillons sur cette plage. » Ce n'était pas très intelligent, mais rien de grave que je ne regrette, parce que je peux notamment contempler le corps perlé d'or de mon petit-ami. Mes yeux glissent sur son épiderme, sans filtre, jusqu'à rejoindre ses prunelles noisettes qui pourraient réchauffer à eux seuls tout mon être. « Je suis à court de mots pour te décrire bébé. » Mes menottes délaissent son dos pour commencer leur voyage sur le torse tendu du jeune homme.

Est-ce que cela se faisait de dire à son patron qu’on fantasme sur lui ?
Jonah rougit légèrement à la question qu’il venait de lui peser. Quand il l’a vu pour la première fois, il a remarqué tout de suite son charisme et s’il avait été ouvert aux relations d’un soir. Il n’aurait pas hésité une seconde avant de lui sauter littéralement dessus. Il ne l’a pas fait, détournant simplement le regard et l’observant par moment. « je t’ai trouvé incroyablement beau avec un charisme à couper le souffle. Difficile de faire confiance à un si bel homme au premier regard » surtout qu’il était loin de se trouver à la hauteur face à lui. Yaël était milles fois plus sexy que lui et son charisme le faisait craquer jour après jour.
Le couché de soleil fut intensément beau, mais Yaël coupa ce moment pour mettre en route une course vers la mer. Jonah n’hésita pas à y aller, pensant à retirer quand même les objets sensibles de sur lui. L’eau fut gelée, ça lui glaça le sang mais sa proximité avec Yaël le réchauffa aussi vite. Un sourire pervers se dessina sur les lèvres de l’ancien bouclé, alors que l’américain venait de lui faire un sous-entendu avec la chantilly qui lui plaisait. « tu sais que je ne peux rien te refuser » dit-il en penchant la tête sur le côté, passant sa langue sur sa lèvre supérieure. Jonah se laissa porter hors de l’eau, retrouvant bien vite le sable dans les bras musclés de son homme. Un rire sortit de ses lèvres rosées. « Il fait un froid de canard, mais c’est romantique à souhait. Je n’oublierai jamais ce moment » dit-il en passant une main dans ses cheveux bruns, légèrement trop long. Il devrait passer au barbier un peu, mais ça le rendait tellement sauvage.
Un nouveau rougissement, Jonah avait le souffle coupé à ses propos. L’observant avec des yeux remplis de tendresse, de désir mais également d’amour, sans aucun doute. « tu exagères un peu. Tu n’imagines pas à quel point j’ai le souffle court quand je te vois » véridique et son cœur battait un peu plus, manquant parfois de se décrocher de sa cage thoracique pour venir rejoindre le sien. Un baiser tendre sur ses lèvres, il ne put s’empêcher d’approfondir et se coller encore un peu plus contre ce bel homme, son bel homme.

Pas un mec digne de confiance ? C'est noté, et pas la première fois que j'entends ça venant d'un petit-ami, car d'autres bouches m'ont soufflé cet aveux, en général dans un moment de dispute intense dont je voulais juste me retirer pour continuer à vivre calmement. « J'ai jamais trompé un mec pourtant. » Un bel homme n'a pas le droit d'aimer comme tout le monde ? Soit, chacun ses préjugés, non ? Non pas que j'en ai eu à propos de Jonah quand je l'ai rencontré pour la première fois. « Je voulais faire mon patron intransigeant, mais en te voyant, je sais pas, j'ai préféré me taper la discut'. » Ce souvenir de l'entretien me renvoie un sourire con aux lèvres, me revoyant en train de poser des questions sur le passe-temps de mon futur employé. « Puis, j'ai compris que tu n'allais t'en tenir qu'au job, et ça m'allait tout autant... à ce moment. » Je resserre mes bras autour de son torse et enfonce un peu plus mon nez dans le creux de son oreille pour m'abreuver de son essence. « Plus maintenant. Je veux plus. Beaucoup plus. » J'éteins mes yeux pour mieux goûter au moment, même si le coucher de Soleil dans le ciel est magique. Tout ce dont j'ai besoin se trouve contre moi.
On se retrouve, après une petite course jusqu'à l'eau de l'Océan, complètement frigorifié, essayant tant bien que mal de se réchauffer dans les bras de l'un et de l'autre. Sincèrement ? Ça ne peut que fonctionner dès lors que je peux dévorer du regard les muscles tendus de Jonah et l'avoir dans mes bras. Dans la lueur des rayons oranges, il est magnifique et ses compliments et tendresse m'animent encore plus, répondant à son baiser avec une pure conviction. Nos deux corps entrent en fusion et je ne voudrai pas me détacher pour tout l'or du monde. Bordel. Je m'enivre totalement de nos lèvres se goûtant parfaitement dans des sons qui font rapidement monter la température ambiante. Nos langues se raccrochent bientôt à la danse, approfondissant le baiser et l'affection qu'on se partage. Affection ? Amour ? Je fais taire cette petite voix dans ma tête et préfère profiter de l'instant. « On va vite sécher si on continue comme ça... Raison de plus pour continuer. » Mon rire résonne contre ses lèvres avant que je ne m'en empare à nouveau, poussant son corps contre le mien dans un ronronnement que je peine à dissimuler. Je m'en voudrai à mort si Jonah venait à attraper la crève après cette virée magnifique sur le littoral californien. Je tâche de caresser le creux de ses reins, sachant pertinemment l'effet que ce geste lui procurera, puis coupe notre baiser pour regarder les derniers moments du coucher de soleil, sa joue dans mon cou. Bientôt, on ne verra plus qu'un ciel bleu s'assombrir minute après minute. Il sera alors temps d'enlever nos boxers mouillés et d'enfiler nos habits secs pour retourner dans le confort de la voiture.

Le jugement au premier égare, c’est la dure loi de l’humanité.
L’américain doit bien avouer que Yaël ressemblait physiquement à un homme à succès. Il ne doutait pas de son honnêteté et son sérieux, mais Jonah avait tendance à simplement fuir les hommes trop beaux. Dieu sait s’il pouvait s’enfuir à la moindre occasion. « Je n’en doute pas et j’espère que ça ne se produira jamais » dit-il avec un sourire aux lèvres. S’il était plutôt attentif et comprenait les choses. Si Yaël le trompait un jour, c’était la rupture sans possibilité de pardon. Cela a toujours été dans ses mœurs et ça y restera. Il eut un plus grand sourire à ses propos, l’observant avec attention. « Je t’ai tapé dans l’œil, ça me plaisait. Mais j’avais dans l’idée qu’il n’était pas bon de coucher avec son patron. Ca pose pas mal de soucis, mais ça marche certainement mieux dans les grosses boites » ils n’étaient que deux après tout. Un autre sourire aux lèvres, Il se rendait bien compte que ses lèvres étaient toujours tirées dans un sourire quand il était à ses côtés. « et on vit beaucoup plus » dit-il en caressant l’avant-bras de son homme, appréciant cette tendresse entre eux.
Leur balade dans l’eau fut courte, mais le moment tendre d’après lui plaisait amplement. Ils étaient collés l’un contre l’autre, se dévorant du regard. Le couché de soleil les éclairait tel une peinture. Ca serait le bon moment de prendre une photo d’eux. Leurs baisers étaient tendres, mais la passion laissa ce mouvement s’intensifié un peu plus encore. Jonah n’avait plus froid, il commençait même à avoir bien chaud, ainsi collé contre lui. Sa main dans les cheveux du brun, il tirait doucement pour qu’il ne se décolle pas et reste tout contre lui. Un léger sourire, il n’eut rien le temps de dire, un autre baiser repris. Quand le baiser se coupa, il aurait aimé en recevoir encore Jonah mais ils devaient profités de ce paysage devant eux. « C’est magnifique » dit-il en posant sa tête sur le torse musclé de son homme.
Finalement, le soleil disparu et il fit nuit noire rapidement. Les deux garçons se levèrent pour se rhabiller après avoir retiré leur caleçon trempé. Jonah remonta dans la voiture, se mettant cette fois-ci au volant. « Tu as de la chance d’être mon petit-ami, je laisse personne conduire ma beauté… je conduis pour le retour » dit-il avec un sourire au coin des lèvres. Si Yaël aimait prendre le contrôle, il devait savoir que Jonah n’était pas un total soumis. Il a été en couple avec des femmes avant et, il avait bien le rôle de l’homme.

Le disque de l'étoile disparaît sous l'horizon bleutée dans une dernière brûlure de nos iris admiratifs. Puis, le ciel s'assombrit d'un côté, gardant un bleu clair de l'autre, là où quelques rayons se dispersent encore, et nous rappelle qu'il va bientôt faire nuit. L'air ambiant, sans l'énergie thermique du Soleil, se fait rapidement plus froid au ressenti et je ne perds pas de temps pour enlever mon boxer imbibé d'eau glacial de l'Océan, imitant Jonah... Rectification. Matant Jonah en train de faire de même avec le sien. C'est pas ma faute, j'ai du mal à me concentrer quand il est dans les environs, ce qui pose parfois problème à la boutique. Cette semaine, j'ai failli ne pas saluer Mme Bloomberg, ce qui aurait pu déclencher une guerre entre voisinage. J'en aurais entendu parler pendant bien des mois alors qu'elle venait à peine de laisser tomber cette histoire avec Marlon. Bref, le brun me met dans un état de contemplation méditative dès lors que mes prunelles ont la possibilité de s'abreuver de son profil.
Le retour à la voiture est un peu difficile, et je ne parle même pas de la galère pour retrouver ses affaires dispersées sur le sol. Ok, c'était peut-être pas l'idée du siècle, mais elle sera au moins gravée dans nos mémoires. Jonah se glisse naturellement derrière le volant, comme il l'a fait durant bien des kilomètres lors de cette virée et me fait remarquer qu'il ne laisse pas n'importe qui la conduire. « J'imagine bien. J'en aurais une, personne ne serait autorisée à la conduire... voire même y monter. » Un petit rire coquin sort ostensiblement de ma poitrine, alors que je continue à charrier doucement mon brun. « J'imagine que je dois être spécial, hein ? » Je le taquine, mais ai profondément envie d'entendre ce qu'il a dans le coffre à ce sujet. « D'ailleurs, en parlant de gens spéciaux... ça te dirait de rencontrer Ruben ? » Ce serait peut-être la première personne que j'autoriserai dans une bagnole aussi belle, même si à présent l'idée d'être en voiture l'angoisse plus qu'autre chose.

La fin du coucher de soleil.
Cela a certainement été le moment le plus romantique qu’il n’a connu. Surtout en compagnie de ce bel homme qui faisait chavirer son cœur un peu plus chaque jour. Après avoir retiré leur caleçon trempé, sans oublier de se dévorer du regard littéralement, ils purent retourner vers la voiture. Ils prirent quelques minutes, ayant dispersé un peu trop leurs affaires. Jonah se mit derrière le volant, expliquant que seules les personnes importantes pouvaient conduire sa voiture. En réfléchissant bien, il n’y a pas grand monde qui y a mis les pieds. Il arqua un sourcil à ses propos. « tu ne m’aurais même pas laissé y monter ? je suis sûr que j’aurais réussi à te faire changer d’avis » dit-il avec un sourire amusé.
Le moteur en route, il se laissa porter par les routes, roulant à une vitesse raisonnable. Un sourire se dessina sur ses lèvres, alors qu’il déposa une de ses mains sur la cuisse de son bel homme. « Je dirais même plus que spécial » dit-il en penchant la tête doucement. Il était l’homme qui faisait battre son cœur, un peu plus chaque jour. Il fut plutôt surpris de la suite, ne s’attendant pas à ce qu’il lui propose de rencontrer ce fameux meilleur ami. Celui dont il a été jaloux pendant quelques temps, et encore aujourd’hui, il n’était pas très à l’aise. Cette rencontre lui permettra peut-être de changer la done un peu. « euh oui bien sûr, pourquoi pas » dit-il avec un sourire aux lèvres. Yaël devait bien se douter du stress qu’il avait, c’était un peu comme rencontrer pour la première fois les parents nan ? Il en avait l’impression en tout cas. « Je ferai de mon mieux pour faire bonne figure » et il va stressé pendant plusieurs jours, c’est certain.

Je prends place à côté de Jonah, sur le siège passager, bien trop heureux de reprendre la route après cette petite montée d'adrénaline et de chair de poule. J'étends automatique mon bras jusqu'à lui, conducteur invétéré de sa belle bagnole rouge, et souris instinctivement à son sous-entendu que je trouve aussi mignon que sexy. « Peut-être... ça dépend de ce que t'as en tête. » Je le pousse à m'en révéler davantage, ne pouvant laisser l'opportunité d'en savoir plus sur le fond de ses pensées coquines s'envoler.
Le fait que j'ai eu le droit de conduire sa décapotable me titille l'esprit. Plus que spécial, hein ? Cette réponse me satisfait entièrement alors que mes commissures s'étirent de plus en plus et que ma main vient caresser rêveusement la nuque de mon brun. La sienne est déjà posée à son habitude sur ma cuisse, un geste ancré en moi, en nous, depuis le temps qu'il s'y adonne. Un geste qui m'appelle et me fait réfléchir sur notre couple. J'aime passer du temps avec Jonah, rien que nous deux, mais j'aimerai beaucoup le présenter à mes potes. Pourquoi ? Parce que j'en ressens l'envie, depuis quelques jours à présent. Parce que je tiens suffisamment à lui pour vouloir le montrer au monde entier. J'ai envie qu'on nous voit ensemble, qu'on s'ancre l'un à l'autre et qu'on partage notre intimité. Ruben fait partie de la mienne, celle que je dévoile très peu, entre d'autres choses. Alors je demande à mon brun s'il veut bien le rencontrer, un jour prochain. J'espère sincèrement qu'il acceptera, malgré ses premiers sentiments vis-à-vis de mon frérot. « Super. », je réfrène mon excitation, mais elle est belle et bien en train de sautiller dans ma poitrine, même si la réponse de Jonah semblait hésitante. Son sourire, lui, fait toute la différence. Mais sa dernière remarque me met la puce à l'oreille. Il semble tendu sous mes doigts et tout d'un coup si... sérieux. Je fronce légèrement des sourcils avant d'appliquer quelques caresses réconfortantes sur sa nuque, ne pouvant pas le prendre dans mes bras alors qu'il conduit. « Hey, Jo, t'as pas besoin de faire bonne figure. T'as juste à être toi-même. » Je m'arrête au bon moment parce que j'aurais pu en dire plus et c'est encore beaucoup trop tôt. Mon myocarde s'emballe à cette pensée alors que j'essaye de ranger mes sentiments dans un coin pour me concentrer sur le bien-être de Jonah. « Ruru va pas te mordre. Malgré ce qu'il a vécu récemment, c'est un type très cool. Alors, il sera pas dans le top de sa forme, mais je me dis que ça lui fera du bien d'un peu se déconnecter de chez lui. Puis, il est la personne qui se rapproche le plus de ma famille. » Comme un frère de sang, alors j'aimerai que les deux hommes se rencontrent, et que Ruben approuve en quelques sortes, même si mon avis sur mon bébé est très biaisé.

Yaël, ce bel homme qui le faisait chavirer à la moindre occasion.
Jonah savait qu’il pourrait faire changer d’avis son beau brun. Une voiture, restait un objet malgré son importance à ses yeux. Son patron restait plus important pour lui à ses yeux. « J’ai toujours beaucoup de chose en tête quand tu es là » dit-il avec un sourire révélateur au coin des lèvres. Il n’a pas besoin de parler pour que le beau brun le comprenne. Ils se comprenaient parfaitement sur certains points. Yaël était plus spéciale que n’importe qui d’autre. Ses ex n’ont jamais eu le droit de conduire sa voiture, par manque de confiance en leur conduite. Pourtant, il n’a pas réfléchi une seconde avant de laisser son bel homme conduire sa jolie voiture de collection.
Sa main sur sa cuisse, une habitude prise qu’il ne comptait pas arrêter de sitôt. C’est sa marque de tendresse envers Yaël, comme un touché réconfortant montrant ses sentiments. Finalement, le beau mahler finit par lui proposer de rencontrer son meilleur ami, Ruben. Cette idée le touchait, mais surtout l’inquiétait. Il avait plutôt intérêt à être en bon termes avec lui… malgré que sa jalousie soit quand même présente. C’est pour lui que Yaël l’avait abandonné la dernière fois, même s’il avait totalement ses raisons. « En général, quand je suis moi-même, c’est rare qu’on m’apprécie beaucoup » véridique, il risque de dire des choses qui ne plaisent pas. Peut-être même qu’il allait être mis de côté. « Je comprends un peu mieux votre relation, mais tu n’oublieras pas que je suis là » dit-il avec un sourire amusé. Hors de question qu’il porte la chandelle entre ses deux frères de sang. Il risque de se renfermer comme une huitre le petit. « tu veux faire quoi après ? on rentre directement ? » demanda-t-il curieux. Tout lui allait d’après lui.

« Faudra que tu m'en fasses part un de ces jours alors. » Les piques affectueuses et les regards sous tension s'enchaînent naturellement, sans qu'on ne force le jeu. Tout a commencé de cette façon avec Jonah et, au fil des semaines, c'est un peu devenu notre marque de fabrique. C'est doux, comparé à des ex avec lesquels la complicité étaient beaucoup plus marquée, et c'est parfait tel quel.
Le moteur de la voiture vrombit alors que les pneus dérapent et filent sur la route du retour. On a aligné pas mal de kilomètres, allant de paysage en paysage, sans vraiment s'en rendre compte, alors autant s'habituer au cuir de la décapotable qui, de toute façon, est superbement confortable. J'y dormirai, sérieusement, mais Jonah me virait probablement, aussi "spécial" que je suis. Et je n'ai de toute façon aucune envie de lui forcer la main. J'aime contrôler beaucoup de choses dans un couple, mais je ne suis pas non plus tyrannique. A vrai dire, il n'y a vraiment qu'en cuisine et dans le lit que j'aime déployer ma dominance. Autrement, je n'ai de toute façon pas le temps de m'y attarder, étant très pris par la ferme. Pour l'instant, je croise des doigts, car j'ai pris mes précautions pour mon brun les jours où je me suis absenté. Il faut dire qu'au bout de deux jours sans avoir vu son visage ou son corps, il m'a été difficile de prolonger le boulot. Jonah fait vriller mon âme et brûler mon corps, une obsession qui me tient en haleine. Une obsession qui me rend meilleur, et, pour la première fois depuis un bon bout de temps, je me permets de me projeter avec lui dans l'avenir des semaines qui suivent. Alors, ok, c'est pas comme si je m'imagine déjà lui mettre la bague au doigt, mais c'est déjà un grand pas. Il n'y a pas si longtemps, je vivais mes aventures au jour le jour. Avoir quelqu'un a ses côtés est finalement beaucoup plus rassurant et épanouissant, y'a pas photo. Aussi, cette rencontre entre Ruben et Jonah me porte au cœur, même si j'ai conscience de la difficulté de mon petit-ami à créer des liens sociaux, tout nonchalant qu'il est. Sa remarque sur son caractère me fait d'ailleurs sourire parce que je le trouve mignon à crever maintenant que j'ai réussi à passer les premières barrières, les plus dures. Je raffermis ma caresse sur sa nuque, essayant de l'apaiser autant que je peux. « Moi, je t'ai-apprécie beaucoup, comme tu es. » Putain de merde. Ça a failli m'échapper, j'ai un coup de barre ou quoi ? Reprends-toi Yaël, ça se dit pas. Mes lèvres s'envolent instinctivement contre la joue fine du brun, en faisant attention à ne pas empiéter sur sa conduite. J'attrape son lobe d'oreille au passage dans un sourire mutin et finit ma course sur son trapèze où j'y cueille un dernier baiser. « Tu sais, ce sera pas ton procès. J'ai juste envie que vous fassiez connaissance. Et aussi que je me la pète, ok, j'avoue. » Je lui lance un clin d’œil, trop amusé à le titiller de la sorte. N'empêche qu'il est canon, alors c'est logique que je veuille me pavaner devant mes potes avec lui à mes côtés. Je suis rassuré de savoir que Jonah comprend le lien que je partage avec Ruben, ce qui n'était pas donné fut un moment. Cela pouvait porter à confusion, mais jamais, au grand JAMAIS, notre relation a été ambigüe. C'est un sentiment d'amour purement fraternel. Un amour qu'on m'a arraché à l'adolescence et que j'ai retrouvé en Ruru. « Impossible de t'oublier, bébé. Si tu veux, je ne te lâcherai pas d'un doigt. », je lui réponds d'une voix plus douce et affectueuse, pour que ses doutes et ses peurs s'en aillent complètement et qu'il n'angoisse pas à cause de ça. « Je vais voir ça avec lui. Il est encore fatigué, alors ça se fera sûrement pas dans les jours qui viennent. » Et si jamais Jo est inquiet ou ne veut finalement pas y aller, j'ose espérer qu'il m'en parlera. Je détesterai le perdre peu-à-peu rien que pour ça. « On peut rentrer ouai, on mérite une bonne soirée de repos. Je me vois déjà à la maison avec une bière, calé dans le canap', pas toi ? » Lui contre moi, sa chaleur se répandant sur toute ma poitrine, et mes lèvres la dégustant avec tendresse. J'en frissonne rien qu'en y pensant, pas même de plaisir, mais un autre sentiment, plus profond et compliqué. Bordel, c'est dans ces moments là, silencieux et intimes, que j'aimerai m'ouvrir à lui, m'enfoncer dans son coeur pour y graver mon nom.

Bien sûr, il pouvait tout lui faire même.
Jonah était capable de faire beaucoup de chose pour Yaël, plus qu’il ne l’aurait pensé d’ailleurs. Ses sentiments pour lui grandissaient, prenant une ampleur qui le surprenait. S’il avait confiance en son beau brun, rien ne pouvait l’empêcher de penser qu’il trouvera certainement mieux un jour et qu’il le laissera par lassitude. Jonah était loin d’être aussi vivace que les autres, il avait certes du caractère mais il prenait tout avec nonchalance, sauf son travail bien sûr. Dieu sait qu’il aura raison de partir vers d’autres aventures, peut-être que c’est le cas. Mais Jonah avait du mal à imaginer son patron voir ailleurs, il semblait tellement bien avec lui en ce moment, mais pour combien de temps. Enfin, l’importance était qu’il était heureux en ce moment précis et l’idée qu’il souhaite le faire rencontrer Ruben, ça sonnait comme une grande étape de vie.
Bien sûr, il a vu d’un sale œil leur relation au début mais il pouvait la comprendre aujourd’hui. Ruben était quasiment sa seule famille aujourd’hui. Peut-être qu’ils allaient s’apprécier, ou peut-être pas. Tout dépendra de la nature de leur rencontre et de comment ça va se passer. Ses joues rougir à ses aveux, il avait bien compris qu’il a failli gaffer à dire ce mot qu’ils ne sont jamais dit encore. Ça se fera un jour, sincèrement. Un sourire et un regard, il lui passa tous ses sentiments dans ce court moment, car la sécurité était le plus important. Un rire s’en suivit, alors qu’il secoua la tête en l’entendant dire qu’il se la péterais, comme s’il le pouvait. Jonah était banal, pas spécialement musclé, avec un visage dur et un regard assez distant. Rien de bien captivant. « beau parleur va » dit-il en lui faisant un clin d’œil, secouant toujours la tête amusé. « tu me diras quand ça pourra se faire » ce n’était pas pressé, ils avaient le temps.
Finalement, la route se raccourcissait et ils arrivèrent non loin de LA. Il était temps de savoir ce qu’ils allaient faire par la suite. La proposition de son bel homme lui allait parfaitement. « avec un coca zéro, ça me va parfaitement » dit-il avec un sourire au coin. Il n’a jamais été très bière, n’appréciant pas spécialement le goût en bouche pendant et après. Il apprécie moyennement quand il embrasse quelqu’un qui en a bu avant… mais on parlait de Yaël, difficile de ne pas apprécier ses baisers et ses touchers. Jonah en était déjà totalement émoustillé à cette pensée. Le trajet terminé, il se gara devant l’appartement de Yaël, ayant Riley chez lui à l’heure actuelle. Il ne voulait pas le déranger et c’était plus pratique ainsi. Les portières se fermèrent et ils purent apprécier le plaisir de rentre chez soi, ou du moins chez l’être aimé.

Savoir que je touche l'âme de Jonah, au point qu'il se comporte différemment avec moi, m'émeut profondément. J'ai beau avoir mes peurs, celles de m'éloigner inconsciemment de lui, celles de tout canarder avec mon naturel chaotique, je laisse pour la première fois de ma vie porter mes espoirs et mes pensées vers un avenir, certes flou mais bel et bien présent. Je découvre au fur-et-à mesure l'envergure de mes sentiments naissants pour mon employé et le quotidien d'une aventure amoureuse qui ne fera que s'accentuer dans le temps. J'aimerai réellement m'épanouir à ses côtés, être son roc autant qu'il l'est pour moi. Mais je ne suis pas dupe, je sais que ce genre de confiance et d'attachement fusionnel ne vient qu'avec le temps et le partage. Le partage de ce qui nous rend heureux, mais aussi de ce qui nous angoisse. Bordel, Ruben avait raison, on se fait vieux, plus philosophes, plus sages. Je vois pas où est le mal de vouloir s'accrocher enfin à la vie et à ce qu'elle peut nous offrir, mais c'est vrai que ça fout un coup de vieux. Raison de plus pour cueillir chaque jour en compagnie de Jo et m'ancrer dans son existence, non ? « C'est beau et c'est vrai. », je lui indique d'un sourire aussi doux que les caresses que je lui prodigue à la nuque. « C'est pas des paroles en l'air. Je te dirai dès qu'on aura fixer un jour, pendant nos weekends. » C'est la dernière chose que je souhaiterai qu'il mette à mon compte : la duperie. Je ne suis pas ce genre de mec qui affable une personne de compliments pour son propre intérêt. Ou du moins, je ne le suis pas avec le brun. Peut-être quelques uns de mes clients, c'est vrai, afin d'entretenir une certaine fidélité vis-à-vis du magasin. Business is business après tout.
La voiture file sur la route que l'on a emprunté ce matin à sens inverse, et bientôt la banlieue de Los Angeles et ses multitudes de palmiers défilent sous nos yeux. L'air n'est pas trop chargée en cette période de l'année et reste respirable, glissant dans un flux sur nos visages et nos hauts. J'imagine un moment les anciennes bouclettes de Jonah remuer par le vent, les regrette peut-être un peu, mais pas assez pour entraver mon excellente humeur et mon admiration envers cet homme. « Va pour le coca zéro, c'est vrai qu'on a eu notre part de sucrerie. » Une petite référence aux fraises à la chantilly, cette dernière n'ayant pas vraiment eu de vainqueur à la loyal au final. Cette soirée peut-être encore meilleure qu'elle ne l'est déjà ?
Les kilomètres s'amoindrissent et nous voilà déjà dans Little Tokyo, et bientôt garés juste devant l'appartement. Mon appartement, mais le nôtre par extension. C'est réconfortant de l'appeler ainsi, s'ajoutant à la liste des choses qu'on partage ensemble et qui reste assez courte, vu nos emplois du temps chargés et mes absences en semaine. Instinctivement, mon bras retrouve les épaules de Jonah tandis que l'autre se charge de remonter toutes nos affaires, pique-nique et boxers mouillés compris. Les dernières portes se déverrouillent et s'ouvrent devant mon appart' un peu en pagaille, et pour cause, n'ayant pas eu une seconde de pause pour effectuer les tâches ménagères. Et sincèrement, je me demande s'il sera rangé avant dimanche prochain vu la semaine qui se profile. « Ah... » Je soupire d'aise cependant, l'odeur et la familiarité de l'endroit propices à la détente et au confort. Home, sweet home, c'est ce qu'on dit. Cette phrase n'aurait eu aucun sens il y a un mois de cela, mais à présent elle en a. Je me sépare de Jonah temporairement à regret pour aller poser les affaires et les ranger, surtout la bouffe. Pas question qu'elle reste indéfiniment dans la glacière. Quant à nos boxers... « Tes sous-vêtements se retrouvent toujours au linge quand tu viens ici. », je lui fais noter, accompagné d'un petit rire taquin, alors que je fous les bas mouillés à la machine. Enfin débarrassé des obligations ménagères, je peux enfin revenir vers mon brun que j'enroule chaudement dans mes bras, grondant de tendresse contre une de ses tempes. Une baiser sur ses lèvres me fait percuter qu'on doit être recouvert de sels de l'Océan et je sens directement le jean me coller aux jambes. Je n'imagine même pas la gueule de mes cheveux. Super. « Je crois qu'on a besoin d'une douche après la baignade. Ça te réchauffera. » Ses lippes sont un peu trop pâles à mon goût alors que je les caresse de la pulpe de mon pouce avant de l'inviter à me rejoindre dans la douche, le reste de mes vêtements se retrouvant rapidement disperser sur le sol. J'actionne l'eau et attends de me retrouver contre mon brun avant de m'immiscer avec lui sous le jet chaud qui détend nos muscles réquisitionnés tous les jours de la semaine. Un râle d'aise traverse mes lèvres sans vraiment en prendre conscience. « Putain, ça fait du bien. Même si j'aime mieux la baignoire à la ferme. » Celle où je peux juste me plonger dans l'eau chaude et m'allonger pendant que je lis un livre ou que je réponds à quelques textos, en général ceux que m'envoient Jonah lorsqu'on est séparé par les kilomètre. Mais là, à cet instant, on est proche l'un de l'autre, mes mains se rabaissant sur son épiderme tendu mais doux. Une véritable tentation, même si, étrangement, ce soir, c'est son âme, et non son corps, que je souhaite embrasser et avec qui j'aimerai entrer en symbiose.