La meilleure pâtissière de L.A? -Alyssa

En posant ses questions, Alyssa ne se dit pas que c’est une impolitesse, qu’elle peut importuner la jeune sportive. En fait, elle a tellement à coeur de la mettre à l’aise, de lui donner une bonne impression des lieux comme du personnel qu’elle oublie un peu cette barrière qu’il devrait y avoir entre ledit personnel et les clients. Ce n’est pas si étonnant, la jeune femme est nouvelle dans cette profession. La pâtisserie, elle est tombée dedans assez jeune, grâce aux boutiques qu’elle voyait, comme elle l’a raconté à Brianna, mais la gérance d’un établissement, le relationnel, la communication… c’est nouveau, et elle n’a pas suivi d’études pour. Ce n’est pas pour rien qu’elle délègue au maximum, pour se consacrer à ce qu’elle fait de mieux : les gâteaux. Elle reste très curieuse au sujet de la rousse. Brianna n’est plus seulement une cliente, c’est comme une nouvelle rencontre, dans la vie de tous les jours. Et quand le feeling passe, comme à cet instant, on a à coeur d’apprendre à se connaître, d’obtenir des détails et des anecdotes sur la personne. La curiosité peut dépasser certaines limites, mais elle espère que si elle s’approche de trop près de l’une d’elles, la joueuse de soccer lui fera comprendre. « C’est fascinant. Et je vous rassure, ce n’est pas ironique, c’est sincère. En fait, nous sommes un peu semblables, vous et moi. Vous avez l’envie de trouver la meilleure technologie pour demain, et j’essaye de m’adapter aux changements pour proposer quelque chose de bon, mais en adéquation avec les nouvelles habitudes alimentaires qu’il n’y avait pas forcément hier. » C’est l’un des objectifs de la jeune femme. Si aujourd’hui elle propose une carte assez traditionnelle, avec une petite gamme dite expérimentale, elle espère que celle-ci prenne de l’ampleur jusqu’à l’être en quasi totalité. De nos jours, il y a les allergies et intolérances à prendre en compte. Les plus connues sont celles au gluten et aux protéines de lait. Manger des gâteaux devient un casse-tête pour ces personnes. Il faut rajouter à ça les vegan, qui sont de plus en plus nombreux, ou les végétariens. Pourquoi eux aussi n’auraient-ils pas le droit de déguster des gâteaux ? Alyssa ne se trouve dans aucune de ces catégories, mais elle a envie de penser à ces gens. Il ne faut pas souffrir d’un cancer pour faire un don pour la recherche. Il ne faut pas être une femme victime de violences pour entrer dans une association. Il faut avoir un train d’avance sur les choses, et pas le prendre en marche.

Afin de revenir sur une touche un peu plus légère, la jeune femme remet sur le tapis le refus de Brianna de suivre un cours de cuisine à ses côtés. On pourrait prendre ça pour de la provocation, mais il n’en est rien. C’est une plaisanterie amicale, qui reprend toutes les petites choses qu’elle a découvert sur la rousse. Mises bout à bout, Aly peut comprendre qu’elle ne veuille pas passer derrière les fourneaux. Mais contre toute attente, ses mots eurent un effet sur la sportive, qui sans prévenir, changea d’avis. La brune en resta scotchée, durant quelques secondes, avant d’ouvrir la bouche pour répondre : « Vous êtes sérieuse ? Wow, je suis flattée. J’espère que vous n’allez pas le regretter. En tout cas, je persiste à dire que non, vous n’êtes pas un cas désespéré. Vous n’avez seulement jamais eu de professeur suscitant votre intérêt. Ça joue beaucoup ! » C’est même la base. Pour réussir à faire passer un apprentissage, il faut savoir parler de son sujet, le faire vivre, donner envie. Un professeur lent, à la limite de la dépression quand il parle, ne pourra jamais faire naître des vocations. Ce sera l’inverse, il sera capable de dégoûter des personnes potentiellement intéressées. Alyssa fouille dans l’une de ses poches, et en sort une carte de visite, qu’elle tend à la jolie rousse. « Je ne peux pas vous proposez de faire ce cours maintenant, car je n’ai pas dégagé ma journée pour le faire. Mais dès que vous en aurez envie, et si vous ne vous défilez pas, vous pouvez m’appeler, pour convenir d’un créneau. » Alyssa se fera un plaisir de donner ce cours sur son temps libre, dans l’arrière cuisine de la boutique ou directement chez elle, selon comment ça se goupille. En attendant, elle remarque que les assiettes sont vides de chez vide. Une vision qui ne peut que faire plaisir à la pâtissière. « J’espère que cette dégustation a été à votre goût, et que j’aurai le plaisir de vous revoir à la boutique pour tester de nouvelles choses. Si c’est le cas, n’hésitez pas à en parler autour de vous, et à vos coéquipières. » Quoi ? Il faut bien faire un peu de publicité, et vendre la boutique pour la fidéliser elle en premier, et espérer avoir des clients grâce à ses impressions.