La gourmandise est un vilain défaut non? -Amy

Faire des pâtisseries était mon délire du moment. Je m’ennuyais grave quand j'allais pas à l'entrainement. J'avais dû quitter la fac car je n'avais plus du tout le temps de m'y rendre et de concilier avec le foot. Mais je ne voulais pas pourtant abandonner mes études alors que je recevais par correspondance et j'allais en cours au club. Et donc hors de ça, je m'ennuyais. Je faisais en sort de ne pas trop sortir pour éviter les tentations. Sauf quand je voyais Lyan, là je ne savais à quoi m'attendre mais c'était le genre d'amie à voir avec modération pour ne pas partir dans une spirale infernale. Et je n'avais pas perdu de vue mon but premier.

Et donc pour passer le temps j'avais décidé de me challenger en cuisine. A savoir que j'étais nulle, à SA mes parents cuisinaient et encore ici je me faisais livrer par le club pour avoir des repas équilibrés ou alors mon père me faisait une livraison de plats fait par maman. Je m'entendais pas super avec ma mère mais j'adorais sa cuisine et j'étais toujours contente d'avoir mes plats pour plusieurs jours. Donc là je partais de zéro et quoi de mieux pour me motiver que des gâteaux? J'allais quand même pas cuisiner des légumes j'étais pas désespérée à ce point. Le premier essai avait été pas trop mal...sale gueule mais bon. Le deuxième un peu mieux en look mais moins bon en gout, car j'avais fais au café et j'aimais pas ça. Par contre mon père avait adoré. Le troisième fut un ratage total, excès de confiance et je m'étais foirée.

J'avais découvert avec surprise que faire ça me calmait, je devais être très concentrée, être bonne à chaque étape de la confection donc au final c'était un bon entrainement mental. J'avais hésité un moment à quel gâteau j'allais faire pour Amy, je savais qu'elle aimait un peu tout du moment que c'était sucré. J'étais tentée par une tarte aux fruits mais ça risquait de faire trop healthy pour elle et pas envie de me la prendre dans la tronche en mode frisbee. Son tshirt d'un groupe de vieux était lavé, plié et posé sur le canapé pour y penser. J'avais opté pour un brownie au chocolat et noisettes. Le gâteau était en train de cuire, je rangeais un peu..enfin ranger, je balançais tout ce qui traînait dans un placard comme mes chaussures, mes vestes etc. J'étais bordélique et je recevais peu chez moi.

Mon appart était épuré je n'aimais pas avoir trop de meubles. Dans le salon était accroché un drapeau de Texas et un maillot des San Antonio Spurs signé par Parker et une photo de nous deux quand il signe le maillot j'étais jeune à l'époque. Pas de coupes exposées, mais des photos de famille et d'amis. Je n'arrivais pas à m’approprier le lieu et je commençais mes recherches pour un nouveau chez moi. Quand j'entendis l'interphone sonner, je regardais en panique la pendule...déjà 16H? oops j'avais mal calculé mon timing. Le four fit ding aussi. Oh c'est bon là stop les bips de partout. J'ouvris à l'interphone, puis j'allais vite arrêter le four sortir le brownie. Tant pis pas le temps de me changer, elle ferait avec, c'était pas un date. Le short de l'équipe des US et le débardeur de ma fac au Texas feraient l'affaire, j'attachais mes cheveux dans une queue de cheval vite fait et j'allais ouvrir la porte. Ouais j'étais décidément nulle en timing. "Salut Amy"

J’aime les lundis contrair’ment à beaucoup d’gens. C’mon jour d’fermeture. C’le jour où j’peux glander. Enfin en théorie. Quand on est sa propre patronne, y a jamais d’réel répit. Y a toujours d’l’administratif à faire, des fournitures à commander, des croquis à réaliser pour des d’mandes, sans oublier qu’faut j’prenne soin d’mon appart. Et vu son état, il en a grand b’soin. En fait, l’lundi est limite l’pire jour d’ma s’maine. J’exagère. Une journée entière d’libre est parfaite pour faire une virer à bécane loin du bruit d’la ville. J’vais encore aller traîner et fouler l’bitume avec mon deux-roues aujourd’hui. Moins longtemps qu’d’habitude car j’ai un rendez-vous d’caler. Pas pro. Pas amoureux non plus, hein. J’vais juste aller voir Brianna pour un goûter. C’t’une cliente à tendance amie. C’trop tôt pour l’dire quand même. Disons qu’on s’entend pas trop mal. C’t’une des rares personnes qui supporte mon caractère. En soi ça en fait quelqu’un d’bien. A moins qu’elle soit juste cinglée. Elle possède qu’un neurone d’après ses dires. Ceci explique p’t-être c’la. A moins qu’notre rousseur mutuelle joue un rôle dans notre bonne entente ? J’avoue qu’hormis ça, on a pas vraiment d’points communs. Ah si, notre amour du sucre ! J’ai pas hésité une s’conde à accepter sa proposition. C’d’ailleurs plus mon ventre qu’a tapé l’sms d’réponse qu’mon cerveau. Dès l’instant où j’ai lu le mot gâteau, il a perdu l’contrôle d’la situation. C’marrant d’voir qu’j’adore manger alors qu’j’suis une piètre cuisinière. C’pas moi qu’aurait invité Brianna à déguster mes créations. C’t’un coup à l’envoyer à l’hosto. C’pas pour rien qu’j’m’y risque jamais et qu’me contente d’me faire des pâtes ou d’me faire livrer mes r’pas. J’ai pas envie d’m’intoxiquer. J’ai tenté d’prendre des cours d’cuisine une fois à l’occasion du demi-siècle d’ma mère pour l’épater. C’était cool. J’ai plutôt bien géré. Enfin, c’plus Charlotte qu’a géré, moi, j’ai juste suivi ses conseils. D’puis j’ai augmenté mes capacités culinaires. J’suis plus qu’une experte des pâtes, j’ai ajouté les lasagnes au saumon à mon éventail. Faut l’dire vite quand même. J’les réussis pas à chaque coup. En fait, ça dépend pour qui j’les prépare. Si c’pour Hazel, elles sont magiques. J’crois qu’ça vient d’l’ingrédient non noté dans la r’cette : l’amour. Si c’pour mes vieux, elles sont délicieuses mais moins bonnes. Et sinon, c’t’un ratage assuré alors j’ai arrêté l’massacre.

Penser à la bouffe réveille mon estomac. Il a beau s’être englouti deux-cents grammes d’coquillettes avec une montagne d’fromage à midi, il est prêt pour r’mettre ça. J’jette un coup d’œil à mon tél. 15h30, il est l’heure d’bouger. J’ai découvert avec surprise qu’Brianna habite aussi Westwood. Comme quoi l’monde est p’tit. C’relatif malgré tout. L’quartier reste grand. J’en ai facile pour un quart d’heure d’marche pour aller chez elle. Ma fainéantise réfute l’idée. L’bus est une option viable. Mais comme j’suis en t’nue et qu’j’ai sorti mon bébé pour faire un tour, mon choix est tout trouvé. Dans mon jean et débardeur noir à l’effigie d’Rammstein, j’renfile mes groles et choppe ma veste en cuir. J’ferme mon appart et fonce à mon garage. J’mets mon casque et décolle. En moins d’cinq minutes, j’suis arrivée à destination. J’me garde au pied d’son immeuble et sonne à l’interphone. Elle m’ouvre. J’monte tranquill’ment les étages. J’m’apprête à toquer à sa porte quand elle bascule. « Salut Bri ! » J’viens lui claquer la bise avant d’rentrer chez elle. J’inspecte un peu les lieux. C’pas très grand mais fonctionnel. D’jà c’propre. Elle est plus fée du logis qu’moi. Sauf si elle a fait un effort comme elle savait qu’j’débarquais. « Ça sent super bon ! T’as préparé quoi ? » J’ai vite arrêté l’inspection d’sa déco. Faut dire qu’mes narines sont titillées, là. J’mise sur un truc au chocolat. J’ai r’connu l’odeur. J’fais comme chez moi et vire ma veste qu’j’pose sur une chaise. Entre la chaleur extérieure celle d’son four, j’crève d’chaud. « Oh t’as rencontré TP ! », m’exclame-je en aperc’vant l’maillot accroché au mur. J’suis pas fan d’basket. J’l’ai juste r’connu. C’pas comme si il était pas célèbre. J’m’en approche histoire d’voir l’cadre à ses côtés d’plus près. D’dans, y a une photo avec le sportif et une gamine. J’ai pas d’mal à r’connaître la footeuse avec les mèches rousses présente sur l’crâne d’la gosse. « T’avais quel âge ? » A vu d’nez, j’dirai une dizaine d’années. Elle avait pas encore ses formes d’femme et affichait une bonne bouille d’innocente.

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Ma gestion du timing était à revoir, ok j'avais tout réussis en temps et en heures mais ça avait été fait presque à la seconde prêt. Je sais plus qui a dit que seul le résultat comptait. En gris la manière on s'en fou un peu. J'étais pas franchement d'accord avec ça, là j'avais le résultat mais obtenu de manière non satisfaisante. J'étais comme j'aimais avoir l'art et la manière quand je faisais quelque chose. Pour dire je préférais perdre avec honneur que gagner sans gloire. Roooh le kif restait gagner avec honneur là pfiouuu j'étais sur mon petit nuage. En même temps j'avais pas prévu qu'Amy soit réglée comme un coucou suisse, ça se faisait jamais le retard mondain à L.A? "J'ai fais un brownie au chocolat." Et j'étais vachement fière de moi en plus. Enfin dans mon organisation parfaite j'avais oublié un gros détail, à savoir nettoyer la cuisine. On avait l'impression qu'une tornade avait ravagé l'endroit. Je pouvais pas être parfaite partout. Normalement tout le monde aimait le chocolat et ceux qui ne l'aimait pas n'étaient pas normaux, devait y avoir un gêne défaillant chez eux car c'était impossible de ne pas aimer le chocolat.

J'allais vite ouvrir le four pour sortir le gâteau et je cherchais des assiettes pour manger. J'étais pas beaucoup équipée en fait, j'avais le strict nécessaire pour moi et je n'avais pas anticipé que parfois j'aurais pu accueillir des personnes chez moi. Pfff comment ça me gavait la vie d'adulte parfois. J'entendis la remarque et question d'Amy alors que j'étais toujours à la recherche de ces enf*****s d'assiettes de m***e. "Oui plusieurs fois, à San Antonio c'est la référence." J'ouvris un des placards en bas et yeahhhhh des assiettes, j'en sortis deux. Moralité? ne jamais laisser votre mère ranger à votre place. Ouais bon ça aurait pas changé grand chose, je venais de découvrir que j'en avais. Moralité, remerciez votre mère de penser aux détails. "Sur la photo? 11 ans je crois, on avait gagné un tournois de foot avec mon école et le prix c'était d'aller à un match des Spurs et de le rencontrer." Je l'avais revu à d'autres occasions mais je n'avais pas pris de photos à chaque fois. C'était un modèle pour moi, il réussissait sa carrière professionnelle malgré certains pépins physiques et en vie privée il s'en sortait plutôt bien. Je découpais le gateau, mis les parts dans les fameuses assiettes et j'amenais le tout dans le salon.

C'était pas très cool de manger sur le bar de la cuisine je trouve. Table sur laquelle trônait un magnifique sabre de Star Wars que j'avais oublié de planquer tellement j'étais habituée à le voir là. Quand Amy le verrait j'allais me faire charrier mais j'assumais parfaitement d'être fan de ça. "Si tu veux pour boire j'ai du coca, mais en bouteille cette fois, je veux pas risquer de ruiner un autre vêtement." D'ailleurs tant que j'y pensais parce qu'après j'allais à coups sûrs oublier, je partis dans ma chambre récupérer son tshirt, que je posais sur sa veste. "Voila tout propre et en un seul morceau, par contre c'est qui AC/DC?" J'avais pas cherché car ça m'était sorti de la tête.

A peine arrivée qu’j’fous d’jà mon bordel. V’là ma veste posée sur une chaise à l’arrache. Si elle m’laisse faire, son appart va perdre d’sa superbe en moins d’cinq minutes. Surtout qu’j’déteste les endroits trop rangés hormis mon salon. Ça m’stresse sinon. Ça m’fait dire qu’l’lieu manque d’vie. Du peu qu’j’connais d’Brianna, j’peux pas croire qu’elle fait parties d’gens-là. Elle est dynamique c’te fille. J’pense qu’elle en fait des tonnes pour pas m’faire peur. Si elle avait vu l’état d’mon domicile, elle aurait su qu’elle avait pas d’quoi s’inquiéter. P’t-être un jour. Possible qu’j’lui propose un match retour. Sous réserve d’pas être malade avec son gâteau. Mais à priori, ça va l’faire. J’pense pas être malade avec un brownie au chocolat. Sauf si j’en bouffe quatre parts. Et encore, mon estomac est habitué. « J’valide c’choix ! T’as fait la crème anglaise qui va avec ? » Tant qu'à faire. J’prends volontiers l'argent du beurre. Surtout quand il est sucré. Est-ce qu’j’abuse avec ma d’mande? Certain’ment. Après, c’juste une question. J’comprendrai qu’elle m’dise non. La crème anglaise, c’la merde à réaliser. Elle a probabl’ment pas voulu s’casser autant l’cul pour moi. J’suis pas sa meuf, quoi.

J’la laisse préparer solo. J’aurai pu lui proposer mon aide. J’suis vraiment une malpolie. J’ai une excuse, j’suis pas chez moi. C’chiant d’devoir d’mander toutes les trois s’condes où s’trouvent tel ou tel truc. Puis d’expérience, j’sais qu’être deux dans une cuisine, c’pas pratique. En vrai, j’préfère mater sa photo avec TP. J’apprends d’où elle vient par la même occasion. J’savais qu’LA était pas sa ville natale mais j’ignorais d’où elle était originaire. San Antonio est pas à côté. Ça fait une sacrée trotte ! Ça a pas dû être facile d’quitter l’Texas. J’parie qu’sa famille est restée là-bas. C’t’une aventurière. Respect. J’aurai pas eu l’courage, perso. Sans être chez mes vieux tous les quatre matins, j’ai b’soin d’aller emmerder mon vieux à son garage et d’causer bécane avec lui ou encore d’aller serrer ma mère dans mes bras. « Quelle drôle d’idée ! Ton entraîneur avait fumé quoi ? » Gagner un tournoi d’foot pour aller rencontrer un basketteur. C’pas logique. Après, TP reste TP. C’t’un modèle d’sportif pour beaucoup d’jeunes. Et à en voir sa tête sur l’cliché, elle semblait heureuse d’le rencontrer en vrai.

Ma conscience finit par m’faire bouger mes fesses. J’reviens vers Bri. J’arrive à la fin d’la guerre. Elle tient deux assiettes remplies d’biscuit. Grand sourire aux lèvres, j’récupére la mienne. On s’installe dans son salon. J’fixe l’gâteau avec envie. J’me r’tiens grave là. J’attends qu’la maîtresse des lieux attaque sa part. J’suis un minimum éduquée quand même. Dès qu’elle l’effleure, j’découpe un bon morceau avec ma p’tite cuillère et l’engloutis. Mes papilles sont aux anges. « C’trop bon ! », qu’j’lui balance la bouche encore à moitié pleine. « Coca c’très bien ! » J’ai pas vraiment soif. C’pendant, j’peux pas r’fuser un ajout d’sucre. J’continue d’avaler mon goûter. J’sais c’pas la course mais j’mène dans la dévoration. A vu d’œil, j’dirai avoir deux bouchées d’avance. Avance qu’j’vais perdre très vite. J’pose mon arme sur la table. En partie pour ranger mon t’shirt et surtout car j’suis bouche bée. Sérieusement, quoi ?! J’admets qu’elle est jeune mais AC/DC c’t’un mythe ! Au moins aussi connu qu’TP ! Va falloir la cultiver la donzelle. « Une légende du rock ! C’l’premier groupe qu’j’ai été voir en concert. Des vrais bêtes d’scènes. J’suis sûr qu’tu les connais sans l’savoir. Tu vas m’dire. » J’sors mon téléphone. J’lance YouTube. J’pianote vite fait dans la barre d’recherche leur plus grand tube. J’monte l’son à fond pendant qu’l’intro à la guitare d’Highway to Hell résonne dans la pièce. Let’s rock !

"Ah non j'ai pas de...." Attends une minute peut être que j'en ai dans mon frigo, j'aime bien juste en boire pour le plaisir sans forcément avec un gâteau. Bah quoi? chacun ses guilty pleasures hein. J'ouvris le frigo et j’attrapais un pot déjà bien entamé, preuve de ma culpabilité. "C'est pas fait maison mais bon elle est super bonne." J'en étais pas encore à savoir faire de la crème anglaise moi même. Donc je notais que si je referais du gâteau au chocolat à quelqu'un il faudrait que j'ai de la crème anglaise. J'étais loin d'être une bonne hôte. Quoi que hein j'faisais des efforts, elle ne mangeait dans une assiette en plastique avec des couverts en plastique. Bon là c'était surtout à ma mère qu'il fallait dire merci, je n'aurais pas penser à avoir de vraies assiettes à dessert.

Cette photo était accrochée depuis que j'avais emménagé mais en fait je venais de réaliser que ça faisait bien longtemps que je ne l'avais pas regardé avec attention. Wooow ouais j'étais jeune là, encore des traits enfantins, mais un sourire jusqu'au oreilles d'être en compagnie de ce grand monument du sport. "A San Antonio, Tony est un modèle de réussite et de sérieux. Il vient d'un milieu social modeste en France, à force de travail il a plusieurs bagues de champions. Mon coach voulait qu'on le rencontre qu'on réalise qu'à force de travail, de sérieux et d'implication on pouvait y arriver." Du moins moi je l'avais pris comme ça, à cet âge là je savais déjà que je voulais devenir pro et c'était avant mon accident à la jambe. "Ce mec est vraiment génial, quand j'étais en rééduc pour ma jambe il est passé me voir et on a un peu parlé tous les deux, il aime bien aider les jeunes à réussir." Sa visite m'avait aidé à retrouver de la motivation pour retrouver un usage parfait de ma jambe.

Je suis assez inquiète car je ne sais pas si mon brownie sera super bon. Pourtant j'ai suivi la recette à la lettre et j'ai acheté les meilleurs ingrédients. Les premières fois on est jamais très à l'aise et un peu anxieuse. Je suis soulagée quand Amy me dit que c'est très bon. Je sais qu'elle est sincère, c'est pas le style à mentir pour faire plaisir. Pis je zieute son assiette et je vois qu'elle est déjà en avance sur moi donc signe que vraiment elle ne m'a pas menti. Je mange aussi et ouais je suis contente de moi, c'est vraiment bon. Je suis super contente d'avoir réussit à faire un truc comme ça toute seule. Bonjour je m'appelle Brianna j'ai 21 ans et je découvre la vie. "Je suis contente que tu aimes, j'étais pas super rassurée j'avoue."

A sa tête je vois que ne pas connaitre AC/DC est presque un crime. Mais non je connais pas, ce n'est pas trop le style que mes parents écoutent et encore moins moi. Grandir avec deux parents profs parfois ça fait louper pas mal de choses. Quand j'entends la musique, un sourire grandit sur mes lèvres "Ahhh ouiiii je connais une fille avec qui je suis sortie écoutait ça. Mais moi j'ai été élevé au classique et Beatles." Alors autant j'aime bien le classique quand je suis dans mon bain pour me détendre, par contre je déteste les Beatles. Mais le son du téléphone était moyen. "Cherche bose-7 tu pourras te connecter à mon home cinéma pour le son...me demande pas comment c'est fait, on m'a juste expliqué comment me connecter." J'avais demandé d'avoir un système son dans mon appart et le club avait tout réglé à ma place. On était des assistés dans ce sport. "J'aime bien comme son , ça envoie." Je finissais ma part de gâteau.

J’suis la première à engloutir d’la bouffe industrielle. Piètre cuisinière, j’suis adepte des pâtes, des fast-food et plats cuisinés. Mais pour la crème anglaise, j’peux pas. J’suis trop habituée à la crème maison d’ma daronne. J’suis difficile à c’sujet. Par respect pour ma mère et sa divine crème anglaise, j’refuse d’en manger d’jà toute prête. J’refuse poliment son offre. J’me content’rai d’un brownie nature. Ça va rester bon. J’lui prouve à la vitesse à laquelle j’engloutis ma part. Entre deux bouchées, j’prends l’temps d’écouter c’qu’elle m’raconte. Elle semble fan d’TP. J’la saurai pas footeuse, j’la croirait volontiers basketteuse tant elle cause d’lui avec admiration. « Ton coach a bien fait. C’vrai l’travail paie et qu’faut s’battre pour réussir. » J’ai vécu ça aussi. Si j’suis tatoueuse d’puis dix ans, tout a pas toujours été rose. J’me souviens des galères pour avoir un prêt, des négociations avec mon bailleur, avec mes fournisseurs, des jours où pas un chat a foutu les pieds dans mon salon, des doutes quant à mon av’nir dans c’milieu. J’croyais en mon projet et en moi. J’ai l’vé tous les doutes des gens, j’ai fait d’la com pour attire des clients. J’ai pas compté mes heures mais j’me rappelle qu’les nuits étaient courtes. Puis à force d’lutter, j’ai commencé à percer. Aujourd’hui, j’roule pas sur l’or mais j’vis d’mon métier qu’est aussi ma passion. J’ai conscience d'pas être un modèle parfait c’pendant j’pense qu’on peut s’servir d’mon parcours comme exemple. Entre une mère serveuse et un père garagiste, j’suis pas née avec une cuillère en argent dans la bouche. Y a rien d’écrit dans la vie. J’crois pas au destin, faut s’le construire soi-même. « Genre ! T’as pas testé en solo avant d’m’inviter ? » Perso, c’que j’fais quand j’me lance dans des aventures culinaires. Si ça m’plait pas à moi, j’sais d’avance qu’ça plaira pas aux autres. Son gâteau est délicieux. Preuve en est d’l’état d’mon assiette vide. D’ailleurs j’y r’médie dans la s’conde en m’servant une nouvelle part. Oui, j’fais comme chez moi. J’vais pas faire d’manières et lui d’mander son autorisation. J’arrête ma dégustation pour lui apprendre la vie. AC/DC allô ! La base quoi ! Bon, ses références sont pas trop nazes non plus. C’pas ma came mais j’peux pas nier qu’les Beatles restent un mythe. Elle m’aurait sorti un truc à la Justin Bieber, j’me s’rai cassée illico. « Houlà, tu m’en d’mandes beaucoup ! » Moi et les nouvelles technologies. J’suis pas la femme la plus connectée du monde. J’tiens encore un carnet d’rendez-vous papier dans mon boulot. J’ai pas trop confiance en l’informatique. J’m’en sers l’minimum possible. « Tiens, fais-le toi-même. » J’lui file mon smartphone. J’en pas envie d’me prendre la tête avec. C’t’un coup à m’gonfler et d’l’envoyer voler dans la pièce. Ça m’est d’jà arrivée une fois. C’con téléphone voulait pas s’allumer. Il a fini fracasser contre un mur. Éclaté, il avait une bonne raison d’pas s’allumer comme ça. D’puis j’suis plus raisonnée. Surtout qu’c’lui j’ai actull’ment m’a coûté quelques centaines d’dollars. Alors j’en prends soin. Bri gère à la perfection. L’son est clair‘ment meilleur. L’rock résonne dans son salon. Pas assez encore à mon goût. J’reprends mon tél et mon l’son. J’me fous royal’ment d’son voisinage. J’me lève et commence à danser. Ma crinière d’flammes fend l’air. « Bouge un peu ton cul ! Faut qu’t’élimines c’sucre ! » J’éclate d’rire. Comme si j’me souciais d’sa ligne. Elle est taillée comme une asperge, elle craint rien. J’la chope par la main et l’oblige à m’rejoindre sur la piste improvisée. On s’déhanche dans son salon temps du morceau. Une fois fini, j’ai bien envie d’remettre ça. J’ai des centaines d’musiques à lui faire écouter. Mais j’ai une meilleure idée. « T’écoutes quoi, toi ? » C’t’à mon tour découvrir son monde musical.

Se battre pour réussir c'était bien la réalité et dans tous les domaines. Surtout en sport, dans certains cas être bon n'était pas suffisant, il fallait être excellent, hors normes. Et ce statut là sans travail c'était impossible de l'avoir. "Ouais mais j'avoue que parfois la motivation me fuit et rester toujours au max devient très compliqué." En passant pro j'avais pris une grande claque dans la tronche. De celle qui vous fait douter de votre choix de carrière, qui me remet plus bas que terre. Pendant les premières semaines, malgré mon implication aux entraînements j'étais que remplaçante et cette situation m'avait miné. Je sortais du championnat universitaire avec des stats de dingue et je devais presque tout recommencer à zéro. Ca avait été très dur mais j'avais tenu bon et après cette première saison j'étais titulaire avec de bonnes stats, vivement l'année prochaine pour augmenter encore le niveau et signer ailleurs."Combien de temps tu as mis pour être bien avec ton salon?" C'est vrai qu'Amy avait monté son business toute seule. Donc elle était sûrement mieux placée que moi pour savoir que le travail payait.

"Nop je me suis fait un autre truc, une tarte aux pommes, j'ai même fais la pâte moi même. Le brownie seule je mets trop longtemps à le manger." Honnêtement j'étais super fière de moi de voir que le gâteau était bon et qu'en plus elle se reprenait une part. Moi non, faire des écarts ok mais faire de grands écarts là c'était pas possible. Parfois je rêvais de pouvoir me manger un pot de glace en entier ou au moins la moitié d'un gâteau. Peut être quand je serais en vraie vacances je pourrais m'amuser un peu à dépasser les bornes. Bon la technologie ne semble pas être une copine d'Amy, donc je prends sont téléphone et le connecte au son de mon appart. Puis je lui refais passer. Ils m'ont installé un système de son de malade et Amy monte encore le son. Je pense que les voisins vont pas aimer mais normalement à cette heure ci ils sont au taf.

Je vois Amy se lever et se mettre à danser euhh là c'est pas trop mon délire. Moi je kiffe la musique bien calée dans mon canapé ou alors à fond dans ma voiture ou en concerts. Mais danser? Koikecéquecetruc? Bouger en rythme sur un son? Ouhhh là elle m'en demandait beaucoup. Seulement je n'eux pas le temps de trouver une excuse bidon pour ne pas lever mon beau fessier du canapé car je fus entraînée au centre de mon salon pour danser. J'étais pas super à l'aise, pour être extravertie il me fallait quelques verres et là à jeun bah c'était compliqué. Par contre à un karaoké j'étais une tueuse, j'adorais chanter. Amy était plus à l'aise que moi pour danser alors je la regardais faire tentant de pas être trop naze. "J'écoute un peu de tout, j'ai pas de style précis, ça dépend mon humeur, le lieu etc " J'allais chercher mon téléphone pour regarder mon fil d'écoute. Et en effet c'était un beau bordel, y'avait de tout. "Alors ...y'a du Linkin Park, Nickelback, Halsey, Eminem, Pink, Guetta bref de tout, mais mon coup de cœur en ce moment c'est ça, elle date un peu mais les paroles me parlent." Je lançais Natural d'Imagine Dragons. En fait ma playlist résumait assez bien ce qu'il se passait dans ma tête....un beau bordel. Je n'avais pas de style particulier, tout dépendait vraiment mon humeur. Une fois la chanson terminée j'en mis une autre Sexy Bitch "Celle là quand j'ai bu en soirée chui un démon." J'avais quelques souvenirs bien sympas sur cette chanson lors de soirées où vraiment je savais que je pouvais me lâcher, donc hors saison.

« On est tous pareils ! » J’tape dans sa main. J’plaide égal’ment coupable. Même si j’adore mon taf, y a des jours où j’rest’rai volontiers dans mon lit l’matin. Pas forcément ceux où j’me réveille aux côté d’Hazel. J’ai pas b’soin d’être en merveilleuse compagnie pour être atteinte d’flémingite aigüe. J’finis toujours par m’lever par conscience pro et aussi pour avoir d’quoi payer mon loyer. Ouais, j’admets qu’le fric est une source d’motivation. C’pas qu’ça m’enchante mais dans c’monde capitaliste, si t’as pas d’pognon, t’es dans la merde. Puis j’tiens pas à ruiner ces années d’effort pour deux heures d’sommeil. J’aurai tout l’temps d’dormir quand j’s’rai morte. En plus, moins tu dors, plus t’es fort. C’pas tout à fait vrai quand même. J’fais pas la maligne quand j’me tape des nuits d’quatre heures. J’bénie l’inventeur du café. Grâce à lui, j’arrive à compenser ma fatigue. « J’dirai qu’j’ai galéré deux ans. Après t’sais, j’ai appris qu’y a jamais rien d’acquis. S’reposer sur ses lauriers est l’meilleur moyen d’couler. » J’prends pas pour acquis ma place. En dix ans, j’ai vu des concurrents émergés et d’autres disparaître. C’pas simple d’rester dans la durée. V’là pourquoi j’essaye sans cesse d’me r’nouv’ler. Sauf dans la bouffe où j’reste une adepte des pâtes. J’suis loin des aptitudes culinaires d’la gamine. Elle m’impressionne. Aussi bien gaulée et cuisinière, c’t’a s’demander comment elle peut être célibataire. Oui, en soi, elle m’l’a pas dit. J’le d’vine à l’allure d’son appart. Y a zéro photos d’elle au bras d’un ou d’une personne sur un meuble. Ça confirme qu’elle doit avoir un caractère d’merde. « Longtemps ? Genre, t’mets deux heures ? Et même pas tu m’as invitée pour la tarte aux pommes ! Pff ! » J’sors la fausse moue d’la meuf indignée avant d’me marrer. Perso, j’me sens capable d’engloutir un brownie entier en quinze minutes tell’ment j’kiffe ça. D’ailleurs, c’t’un drôle d’paradoxe d’aimer autant manger et détester préparer un plat. Faut dire qu’j’ai pas l’temps non plus. J’préfère bosser des projets d’client.e.s avec la musique à fond ou enfourcher ma bécane. La vie est trop courte pour m’faire chier avec la cuisine quand y a des gens qui créent des trucs tout prêts. Et m’parler pas du goût ou encore du plaisir. C’t’une corvée pour moi et basta. Si Bri kiffe ça, j’vais la mettre à contribution très souvent. J’vais même la motiver avec du bon son. Elle fait sa timide. J’suis obligée d’la faire bouger son cul. J’me fous d’la mater danser. J’sais pas danser non plus. J’ai quand même appris à par marcher sur les pieds des gens et à m’déhancher d’façon sensuel. C’t’utile en sortie pour aborder une proie. Un p’tit coller-serrer des familles peut ouvrir les portes des draps. Son tour arrive. J’suis ravie d’savoir qu’elle écoute plutôt du rock. « J’ai eu ma période LP. » Quand j’étais ado, j’adorais c’groupe. Puis j’ai grandi et m’suis plus orientée vers du métal plus lourd. Ça reste sympa à l’oreille. J’suis toujours contente d’réentendre un classique comme Numb à la radio. J’suis moins d’Imagine Dragons. C’trop commercial à mon goût. J’préfère la s’conde. Et ça s’voit à ma tête. « Ah ouais ?! Et ça donne quoi Brianna en mode démon ? Fais voir ! Et m'oblige pas à t'saoûler ! » J’suis curieuse d’voir ça. J’sais qu’elle est sobre. Si y a qu’ça, j’peux la traîner au Planet c’soir et lui offrir quelques bières ou cocktails d’son choix. J’me rassois et rattaque ma part d’gâteau. J’l’observe quand la sonnette r’tentit. La poisse quoi ! Pile au moment où elle allait m’montrer son côté démoniaque. Elle va ouvrir. Dans l’brouhaha d’la musique, j’entends une voix s’égosiller. J’me lève et r’joins la rousse. J’découvre une femme brune, la coupe au carré, la quarantaine à vue d’nez. « Y a un problème ? », qu’j’demande calm’mement. « Si y a un problème ?! On entend votre musique de sauvages dans tout l‘immeuble ! » Houlà, elle est pas contente. Elle mordrait presque. J’affiche un rictus. Pour qui elle s’prend celle-là ? « Si t’es pas contente, t’as qu’à aller t’acheter des boules Quies, ok ?! » Et dans un geste d’humeur, j’lui claque la porte au nez comme si j'étais chez moi.

"Je sais que rien n'est acquis c'est pour ça que je suis si chiante au quotidien car je me consacre qu'au foot pour garder mes lauriers sur ma tête." J'avais déjà joué avec ma carrière, j'avais pris une grande claque dans la tronche et à même pas 20 ans donc maintenant j'étais sérieuse. Des gens comptaient sur moi et je voulais y arriver. Des fois j'me disais que pour mon âge j'étais trop mature, trop sérieuse mais j'avais choisis d'être sportive de haut niveau et dans ce niveau là on ne tolérait pas la jeunesse mentale des gens. Il fallait être fort. Mes amis à S.A sortaient en boite, continuaient à s'amuser et c'était normal, moi je restais chez moi, j'évitais au maximum les tentations de dérives. Amy avait réussit avec sérieux et implication dans un domaine largement plus difficile que le mien alors pas de raisons que j'y arrive pas. "C'est cool de parler avec toi , j'ai un exemple sous les yeux de réussite avec du travail c'est motivant." C'était un compliment et j'étais totalement sincère. Il était très difficile de se fier aux gens à L.A beaucoup enjolivaient leur vie, avec Amy non.

"Je suis normalement limitée en nombre de calories par jour alors même si je respecte pas, un brownie fait exploser les compteurs et je le mange en plusieurs jours." La vie de sportif pouvait faire rêver mais le quotidien était moins fun. Même si moi je faisais beaucoup d'écarts comme le savait Amy. Mais j'avais la chance de pas prendre du poids facilement, ceci dit c'était pas seulement une question de kilos mais d'équilibre alimentaire. Plus le corps était sain plus on pouvait lui en demander c'était aussi simple que ça. "Ouais non la tarte aux pomme c'était que pour moi et puis pour te faire râler elle était suuuuper bonne." C'était mon dessert d'enfance et j'avais même pas penser à l'appeler.

Danser à jeun d'alcool c'est tout bizarre en fait. J'ai l'impression d'avoir l'air très con et à mon avis c'est pas qu'une impression surtout sur du AC/DC, on danse pas sur un truc pareil? On saute ou secoue la tête. D'ailleurs j'ai hâte d'être en été pour les festivals. Soleil et musique y'a t'il meilleur combo que ça? Ouais bon question con y'a plein d'autres trucs mieux mais en tout cas moi j'adore. "En mode démon ça donne simplement que tu finirais dans mon lit." Je lui fis un grand sourire espiègle. J'étais directe car à quoi bon mentir? Cette chanson avec l'aide d'un bon alcool fort dans le sang m'avait permis de chasser sans trop me fatiguer. Je parlais pas d'être hs complet mais vraiment juste un peu bien pour s'amuser. Après bon ça marchait souvent mais à mon avis avec quelqu'un comme Amy, je me serais cassée les dents. Et ça m'aurait fait marrer. J'allais donc mettre la musique pour qu'on s'amuse quand j'entendis taper à ma porte de manière énergique. Je posais mon téléphone et allais ouvrir.

Là je me fis presque gueuler dessus par une quadra type cadre du quartier d'affaire à Downtown. Je l'avais déjà croisé dans l'immeuble. Elle n'avait pas une très bonne réputation la dame. J'allais répondre quand Amy prit les devants et lui cloua le bec façon autoritaire, je ricanais amusée par la scène. Amy ferma la porte mais je connaissais l'autre, elle tapa à nouveau. J'ouvris avec un grand sourire sur les lèvres, j'aimais bien les embrouilles. "Vous direz à votre amie de vous comporter en être humain normal, on ne claque pas la porte aux gens sinon j’appelle la police."Elle avait la réputation d'être procédurière. "C'est vous qui être venue nous déranger et que je sache je suis chez moi donc mon droit le plus total de fermer une porte. De plus il est 17h j'ai parfaitement le droit de faire du bruit surtout le temps d'une musique de 3 minutes. Alors appelez la police si vous le souhaitez, je serais ravie de leur signer des autographes et de prendre des photos ainsi que de leur expliquer que vous les faites déplacer pour du bruit de 3 minutes....d'ailleurs ..." J'allais chercher mon téléphone et composais le numéro sans appuyer sur appeler lui tendis. "Allez y appelez les... Je n'avais pas lâché pour sourire provoquant de toute ma tirade. La femme en face ruminait car elle savait que j'avais parfaitement raison. Elle tourna les talons en ruminant un truc du genre "ça se passera pas comme ça". Et je refermais la porte calmement. "Faut vraiment que je déménage je supporte plus la vie en communauté avec des connasses mal baisées de ce genre." Et je remis la musique à fond avec un grand sourire mais du coup pas Sexy Bitch car le moment était passé. "Tu connais un endroit cool pour sortir? Si t'as rien prévu ce soir c'est moi qui régale." Et si elle avait prévu un truc bah je prendrais juste l'adresse et irais seule.

Bri et moi on s’ressemble. J’parle pas du fait qu’on soit rousses toutes les deux. Pas non plus du fait qu’on soit chiantes au quotidien. En plus j’la trouve pas chiante perso. Elle a juste du caractère. J’s’rai mal placée pour la critiquer à c’sujet. J’aime qu’elle s’affirme d’la sorte. Elle fait partie du club des enragées. Non, j’faisais référence à sa détermination. Elle s’bat tous les jours pour réussir ses projets. J’espère pour elle qu’ça paiera. Qui sait, d’main elle f’ra p’t-être partie d’l’équipe nationale ? L’idée m’amuse. Si ça arrive, ce s’rait moi qu’aurais une photo d’ma personne aux côtés d’une star accrochée au mur. La pub s’rait top pour mon salon. Est-ce que j’m’emballe ? J’avoue un peu. Mais en soi pourquoi pas. J’lui souhaite d’aller l’plus haut possible. J’espère juste qu’elle oubliera jamais d’où elle vient si elle d’vient célèbre. Les gens ont vite fait d’prendre la grosse tête quand la notoriété s’pointe. J’compte bien l’aider à garder les pieds sur Terre si ça arrive. Oui, j’l’aime bien la gamine. J’crois qu’la considère un peu comme une frangine qu’j’ai jamais eue. C’sentiment est renforcé d’puis qu’elle m’a annoncé m’prendre comme un exemple d’réussite. Enfin, pour son bien, j’lui conseille d’pas suivre toutes mes actions non plus. Ma vie est débridée. J’papillone à droite à gauche, j’bouffe mal, j’dévale à fond les routes en bécane, c’pas très r’commandé. Mais j’m’en fous. J’fais c’qui m’plait et basta. J’veux pas vivre avec des r’grets en ayant suivi un soi-disant code d’bonnes conduites en société. J’suis pas non plus un danger public. J’roule pas bourrée. J’suis un minimum responsable. Quand j’me prends des mines, j’suis en mode piétonne. Bri semble partager mon avis sur la façon de vivre la vie. Sportive de haut niveau, elle s’prive pas pour autant. Y a qu’à voir son coup d’cuillère pour l’deviner. Son entraineur l’engueul’rait sûr’ment s’il savait. P’t-être qu’j’pourrai la faire chanter ? Combien s’rait-elle prête à payer mon silence ? C’vicieux ? Total’ment. Non, j’préfère la faire danser. Chose pas gagné. Elle joue la timide et m’montre son côté ange. J’aim’rait découvrir son côté démon. C’le plus intéressant chez les gens. Et vu ses paroles, j’suis r’lativ’ment motivée à chercher à l’connaître. « Ah ouais ?! Qui t’dit qu’tu m’aurais eu ?! J’suis pas une fille facile ! » J’lui rends son sourire. J’note précieus’ment c’t’info. L’idée d’finir un jour dans son lit est envisageable. Elle est bien gaulée la miss même si j’admets y avoir jamais pensé. Faut dire que j’ai jamais couché avec une femme qui m’avait agressé. Bien sûr, d’l’eau a coulé sous les ponts d’puis notre rencontre initiale à la plage. On a sympathisé et j’crois qu’j’peux même dire qu’on est d’venue amies. En tout cas, j’suis intriguée. J’arrive pas à savoir si elle déconnait ou pas. Si ça s’trouve, j’ai eu tout juste d’puis l’début et l’coup du ballon dans ma tête était belle et bien une tentative d’drague. Bref, j’ai pas l’temps d’approfondir la question. On sonne à sa porte. J’mets pas longtemps pour v’nir mettre mon grain d’sable, ou plutôt mes gros sabots, dans l’affaire. Bri a tout l’loisir d’admirer mon aisance avec les r’lations humaines. En deux s’condes, j’vire l’hystérique avec un balai dans l’cul. Elle r’vient à la charge. J’explose d’rire. Qu’elle appelle les flics ! Vue leur réactivités, il s’ront là dans une d’mi-heure s’ils daignent s’déplacer. Ils ont un peu autre chose à foutre que d’se bouger pour ça. Si elle croit m’faire peur avec sa menace, elle s’fout l’doigt dans l’œil. Prête à l’envoyer bouler, Bri m’devance. Putain, elle m’impressionne grave. Elle est calme et utilise des arguments et tout. On dirait presque qu’elle est avocate. La quadragénaire la ramène plus et finit par s’casser. Duo infernal 1-0 voisine mécontente. J’claque un high five à la rouquine. « J’te propos’rai bien d’venir habiter chez moi mais j’ai qu’une chambre et tu d’vrais dormir avec moi ! » J’me marre. Y a évidemment un canapé. J’la taquine sur ses paroles précédentes. J’la teste. « Blague à part, ma voisine déménage dans un mois. Elle va vivre avec son mec. Son appart doit être quasi comme l’tien niveau superficie. J’peux t’filer les coordonnées d’mon proprio s’tu veux. » Si j’peux l’aider. Puis l’idée d’l’avoir comme voisine à d’la gueule. C’clair’ment pas moi qui la f’rait chier si elle met la zik à fond ou si j’l’entends s’envoyer en l’air en pleine nuit. « L’Planet est super cool. C’t’un bar lesbien dans l’quartier. Tu y as jamais mis les pieds ? » J’trouve ça étrange. Après, elle est pas à LA d’puis longtemps. « J’ai rien d’spécial d'prévu. Va pour la sortie ! » J’peux pas r’fuser une invitation pareille. J’comptais mater la télé c’soir. Sa proposition est bien plus attrayante. J’vais p’t-être voir sa face démonique en plus. Sans chercher à la souler, j’comptes bien lui faire boire quelques bières ou cocktails. « Par contre, on peut pas manger là-bas. La pizzeria du coin d’ma rue est géniale. Si ça t’tente, on s’choppe deux pizzas, on mange chez moi et on file au Planet après. Et on pourrait même allez voir si ma voisine est là pour lui d’mander si tu peux visiter son appart vite fait. »

Voir sa tête quand je lui dis qu'elle aurait terminé dans mon lit est rigolote. Pour être honnête dans les cas où vraiment je me lâchais tout en sachant que j'étais dans un environnement safe, je ne serais pas allée tenter de séduire quelqu'un comme Amy. C'était une très belle femme mais on sentait qu'elle avait du caractère et que bon pour une soir je voulais pas trop me faire chier à sortir le grand jeu pour séduire. Surtout que dans ces moments là j'avais quelques grammes d'alcool dans le sang, mes capacités à arriver à intéresser une femme comme elle étaient amoindries. "Je déconnais car tu m'aurais trop impressionnée." Bah ouais la rousse tatouée et tatoueuse , bikeuse face à la jeunette du foot , je risquais de me faire manger toute crue. Et je tenais un peu à ma vie.

L'ambiance était très agréable entres nous, manger, musique et danse. Les bases de la vie. Sauf que petit hic j'avais du mal à me lâcher sans alcool. Ouais c'est pitoyable, je sais. Mais pourtant j'essaie pour me lâcher histoire de s'amuser aussi car j'aime bien la musique qui passe. Seulement ma tentative ne dure pas car ma voisine mal baisée vient nous gaver pour soit disant un volume musical trop élevé...en pleine après midi. Amy s'occupe d'elle en mode bulldozer et je rigole en restant en retrait. Je ne suis pas du tout étonnée par sa façon de faire. Mais je sais que ça ne va pas suffire, ce genre de connasse ne comprend que les menaces légales ou alors un ton hautain et méprisant. Je n'en étais pas à ma première prise de bec avec elle. Je découvrais les joies de la vie en communauté et je rêvais d'en partir. "Huum merci pour la proposition mais je partage le lit de quelqu'un qu'une seule nuit moi." Je lui fis un clin d'oeil et je remontais un peu le niveau de la musique avec un sourire satisfais. Je savais jouer donc Amy allait avoir du répondant et j'étais aussi une peste donc la connasse allait encore s'énerver avec le volume sonore. "Je préférerais avoir une maison, quoi que tu dois être coolen voisine au sujet de la musique et puis si on s'engueule je mettrais du Justin Bieber ou Miley Cirus à fond pour te faire dégoupiller." Je lui souris en mode gamine prête à faire sa connerie qu'elle sait être très efficace.

Maintenant que l'autre m'a énervé il faut que je trouve pour me calmer. Et dans ces cas là j'ai plusieurs choix: foot, voiture, bar ou sexe. Par élimination je choisis bar, je rencontrerais peut être des gens sympas. "Nop jamais été, j'en ai juste entendu parlé." Je sortais beaucoup dans les trucs en bord de mer car si l'ambiance intérieur me gavait, j'allais prendre l'air et j'écoutais l'océan. Mes yeux s'éclairèrent d'un coup, elle avait dit le mot magique, pizza. "Ohhh ouiii pizzas, je suis pour ce programme." J'aimais tellement les pizzas, je pense que ça serait mon dernier repas à la fin de ma vie, voir je serais presque assez folle pour mettre ça à mon repas de mariage si un jour j'étais assez conne pour me marier. "Sauf que je devrais peut être me changer non? je doute que short et tshirt pourrave d'université ça passe....c'est quoi le style là bas?" Je doutais fortement qu'à L.A un endroit du genre "venez comme vous êtes" puisse exister et comme je sortais qu'avec Lyan c'est clair que je n'avais vu que des endroits sélects dans lesquels je me sentais mal à l'aise mais la chinoise avait raison que c'était bon pour mes relations.

J’impressionne souvent les gens. En bien ou en mal mais j’laisse rar’ment indifférente. Tout l’monde ou presque s’souvient d’ma personne quand on m’a croisé. D’jà, avec ma tignasse flamboyante, c’compliqué d’passer inaperçue. Ajoutez à ça l’fait qu’j’parle fort  et qu’j’ai tendance à rire comme une baleine et vous comprendrez aisément qu’suis pas mariée avec la discrétion. Mais j’le fais pas exprès. J’suis juste moi-même. J’cherche pas à m’donner un genre. J’suis simplement naturelle. Après, ça plait, ça plait pas, c’pas mon problème. J’vais pas changer pour faire plaisir aux autres. Mon caractère m’a sans doute fait perdre des gens en route mais les meilleurs sont à mes côtés. Bri est en train d’creuser douc’ment son trou. A voir si ça tiendra sur la durée. Pour l’instant, la complicité est top. On pourrait croire qu’on s’connait d’puis des années. Dire qu’tout ça a failli tourner court. J’aurai été plus mal vissé l’jour d’notre rencontre, elle s’mangeait une tarte pour m’avoir agressé. Comme quoi, les histoires d’amitié s’jouent à rien. « Tu réinvites même pas la personne si c’t‘un bon coup ? » J’lui rends son clin d’œil. C’le moment d’lui montrer qu’j’ai pas vraiment d’tabou. J’ai aucun souci à causer sexe en société. Après tout, ça fait partie d’la vie. Puis là, on est toutes les deux chez elle, c’tranquille. Mais j’suis capable d’lui poser une question d’ce genre en public entouré d’monde. J’dirai même qu’j’aurai plus tendance à l’faire d’cette manière. Surtout si ça la gêne un peu. Moi peste ? Carrément ! J’l’assume. On r’devient sérieuses un temps. Ah une maison ! Beau projet. J’aim’rai aussi un jour. Quoi que vivre en appart m’convient bien aussi. J’suis pas souvent chez moi. Hormis pour dessiner des commandes ou dormir, j’suis plutôt en extérieur à déambuler sur ma bécane. « Pense à écrire ton testament avant alors. » Si elle m’fait une crasse pareille, j’vais clair’ment dégoupiller comme elle dit. J’pourrai v’nir fracasser sa porte et balancer par la f’nêtre la source d’sa musique. Ah oui, j’me fous qu’ça soit un téléphone à 1000$ ou un ordi dernière génération qui coûte un bras. Elle découvrirait mon côté impulsif. Peut-être qu’ça marqu’rait la fin d’notre amitié. Elle risque d’faire la gueule à mon avis. C’probable qu’une engueulade éclate dans la foulée. Bon, faudrait qu’elle d’vienne ma voisine pour ça. C’qui est gagné vu qu’elle vient d’refuser poliment ma proposition. Puis, j’ai décrit l’cas extrême. Dans la plupart, j’suis pas aussi violente. J’dirai même qu’j’suis adorable. Et stop vous marrez derrière votre écran, j’vous vois. Elle a pas tout réfuté dans mon offre. L’volet bouffe l’intéresse étrang’ment. J’m’en étais doutée. « Y en a pas. Mets c’tu que tu veux. Y a d’tout là-bas. D’la pouffe over maquillée là pour s’faire tringler à tout prix à la donzelle chic limite coincée. Perso, j’y vais comme j’suis sapée. » J’vais pas faire d’chichi pour aller au Planet. En plus, mon look à tendance à plaire. J’ai jamais d’mal à m’dégoter une compagnie nocturne quand j’y fous les pieds. « J’te laisse dix minutes pour t’changer. J’t'attends en bas. Si t’es pas là dans dix minutes, j’me casse sans toi. » Faut pas trois plombes pour enfiler un froc et un haut. Même si elle choisit une robe ça va vite. J’quitte son domicile et file r’trouver ma moto. J’suis ravie d’la r’voir. Non, j’ai pas flippé qu’on m’la vole. Westwood est assez calme. J’grimpe sur mon bébé. J’la démarre. J’fais ronronner l’moteur histoire d’s’faire bouger l’cul à la footeuse. Sa voisine a pas fini d’me détester. D’ailleurs, en parlant du loup, v’là qu’il montre sa tête. La quadragénaire m’lance un r’gard noir. Moi, j’lui souris et en bonne peste qu’j’suis, j’me ramuse avec mon accélérateur.

Rappeler les gens? C'est quoi ce concept? Non pas mon style. A part en de très rares occasions mais dans ce cas là c'est que je me pose un peu avec la personne. Mais juste la rappeler car c'est un bon coup, nop. "Faudrait vraiment qu'elle soit exceptionnelle mais jamais rappelé quelqu'un que pour du sexe." La gestion de ma vie intime était chaotique. Un peu à l'image de tous les aspects de ma vie qui n'étaient pas liés au foot. Parle de sexe ne me dérangeait pas, j'avais rien à cacher et c'était des questions assez générales, si Amy commençait à vouloir trop en savoir là peut être que je mettrais un stop direct. Et y'avait une autre chose aussi si je chopais quelqu'un seulement pour du sexe, je ne savais pas son prénom, je ne le demandais pas donc pour rappeler c'était un peu compliqué. Le sexe et moi on avait une relation bizarre, amis et ennemis à la fois.

Je dois avouer que l'idée de la faire vriller avec de la musique de merde à fond est hyper tentante. Juste pour le sport. Je sais que faire ça serait risqué mais après tout il fallait vivre dangereusement non? Au pire je dirais au revoir à une enceinte ou un téléphone, pas comme si j'avais pas les moyens de les changer selon mes envies. Mais pour la beauté de la crise de nerfs j'étais capable de le faire. "Ohhhh tu oserais me faire du mal?" Je pris mon air le plus innocent possible mais on pouvait sentir la peste qui était tapie dans l'ombre. Finalement qu'on habite en face ne serait peut être pas une bonne idée, entre pestes la guerre pourrait être sans limites. J'irais visiter et peut être que j'aurais un coup de coeur ou pas, je verrais bien. "Y'a des garages parce que bon j'ai 3 voitures...et j'aime les avoir proches de moi." Déjà c'était THE critère, de la place pour mes bébés. Le SUV était pas gros mais la sportive oui et ma pistarde aussi. Je n'aimais pas les petites voitures.

Manger et sortir voilà deux trucs qui me donnaient envie. Je n'y allais pas du tout pour me trouver quelqu'un mais pour me défouler un peu. Parce qu'autant être claire si là je me défoulais pas, j'allais aller faire la con en voiture et foutre bien le bordel dans le garage qui allait résonner dans tout l'immeuble et je ne voulais pas déranger les autres personnes. "Dix minutes???? ohhh t'es pire que l'armée sérieux moi qui t'ai gentiment préparé un gâteau tu pourrais m'en accorder quinze." Façon je prendrais le temps que je veux et si elle partait, je la rejoindrais, je savais où elle habitait et grâce à google maps je trouverais facile le Planet. Amy avait déjà quitté mon appart, c'est fou comme d'un coup il était redevenu calme. Calme qui ne dura pas car j'entendis le bruit d'un moteur. Me changer ne prit pas beaucoup de temps, un short, un débardeur habillé suggérant mes formes avec la transparence, du maquillage pour souligner mes yeux, et en coiffure...là c'était le hic, je brossais mes cheveux et je les attachais en une queue de cheval haute. Au pire pendant la soirée je les détacherais. Je pris un sac à l'arrache et je descendis sauf qu'au milieu de l'escalier je me rendis compte que je n'avais pas de chaussures. Alors là je l'échappais belle, si Amy avait vu ça j'en aurais entendu parler un long moment. Je remontais, passais des genre de chaussures d'été un peu habillées. Je me regardais dans le miroir, c'est bon c'était chic sans être coincée et ça faisait pas pétasse non plus , parfait.

Je déboulais hors du bâtiment. "C'est bon chui là, je te suis en voiture?" C'est pas que j'aimais pas la moto mais j'aimais pas me faire conduire, je n'avais confiance qu'en moi. Et puis dans ma voiture j'avais la clim, la musique et au pire je pourrais y dormir si j'étais trop déchirée pour rentrer.

Décid’ment, Bri et moi r’ssemblons jusqu’en notre gestion d’nos conquêtes. J’rappelle pas non plus. En fait, j’prends même pas les numéros d’mes amantes. J’suis adepte des coups d’un soir. J’papillonne sans m’attacher. Y a qu’une femme avec qui j’couche régulièrement : celle qu’a pris mon cœur. Les autres, j’prends, j’consomme et j’jette. J’ai conscience qu’ça peut choquer. J’suis contre l’exclusivité. J’vois pas l’intérêt d’se limiter à une partenaire quand j’vois l’nombre d’jolies meuf qu’existe. Attention, j’saute pas sur tout c’qui c’qui bouge non plus. Disons qu’si j’ai envie, qu’l’autre aussi, j’vais pas m’priver d’prendre du plaisir. Faut pas espérer vivre une grande histoire d’amour moi par contre. Avec Bri, c’différent. J’ai son téléphone. Après, on a pas couché ensemble. Ça joue sur la raison d’nos multiples rencontres. J’dis pas qu’j’ai pas envisagé la chose. Elle est bien gaulée la rouquine. Mais un a un truc qui m’freine. J’la vois comme une frangine. Et on s’tape pas les membres d’sa famille. Enfin, en soi c’possible. L’inceste est pas mon délire. J’ai des limites à pas franchir. Na Bri, c’la bonne pote en d’venir. P’t-être ma future voisine aussi. D’quoi penser à des soirées explosives. J’nous imagine bien nous battre à distance avec nos musiques préférées. Rock metal vs c’qu’elle écoute. J’ai peur d’perdre vu son équip’ment audiovisuel. C’pas avec les enceintes d’mon pc qu’j’vais lutter. J’investirai si elle d’vient ma voisine. Hors d’question d’me faire battre si facil’ment. « C’toi la plus violente d’nous deux. J’te rappelle qu’tu m’as agressé lors d’notre rencontre ! » J’lui rabâche sans arrêt. Ça va la suivre à vie. Si on s’côtoie encore dans dix ans, j’lui sortirai toujours c’t’anecdote. C’pas cool d’ressasser c’t’histoire. C’mon côté peste. Moi aussi j’ai des armes pour potentiellement la faire dégoupiller. Et elle a encore rien vu d’mes capacités. Elle a vu qu’mon côté angélique. « Trois voitures ! Tu caches où tes quatre autres bras ? » J’comprends pas l’intérêt d’avoir trois bagnoles. Surtout à LA où la circulation est chiante et les places d’parking rares. «  Nope, désolée. T’faudra d’trouver des garages privés. Y en a pas loin d’mon adresse. Tu d’vras marcher cinq minutes quoi. » Moi, j’ai la chance d’en avoir un. C’parce qu’il avec mon salon. A la base, c’plutôt un local d’stockage. J’l’ai de suite fait d’la place pour y ranger mon bébé. Si elle s’bouge l’cul, y a sans doute moyen d’lui montrer l’endroit voire d’chopper l’proprio pour s’renseigner sur les tarifs et la dispo des garages. Elle s’plaint d’mon ultimatum. J’mate mon téléphone. « T’en as plus qu’neuf ! », qu’lui rétorque tout sourire avant d’me casser d’son appart. Honnét’ment, j’compte pas m’barrer sans elle. J’la teste juste, histoire d’savoir qu’elle genre d’meuf elle est. Les coquettes qui mettent trois plombes à s’préparer ça m’gonfle. L’naturel est souvent l’mieux. Du moins en c’qui m’concerne. Les donzelles superficielles, non merci. J’tue l’temps en jouant d’mon accélérateur. Bri finit par s’montrer. Sur l’coup, j’ai failli par la r’connaître. Elle a fait un effort vestimentaire. J’crois qu’elle veut pécho c’soir la miss. Et vue sa t’nue, elle d’vrait pas avoir du mal à y arriver. « T’as dix s’condes d’retard ! Tu m’paieras une bière pour la peine ! » J’fourre mon portable dans ma poche. On va pouvoir y aller. J’ai plus qu’à lui filer un casque et go. Quoi qu’elle semble avoir une autre idée. « J’pensais t’embarquer à l’arrière. C’la merde pour s’garer dans ma rue. Après c’toi qui vois. » Elle reste libre d’son choix. Une fois décidée, on s’met en route. LA est bondé à c’heure-là d’sortie des bureaux. J’suis ravie d’pouvoir m’faufiler entre les caisses avec mon deux-roues. En un quart-d’heure, j’suis d’vant mon salon. J’m’arrête pas pour autant. J’continue mon ch’min sur cent mètres pour r’joindre la pizzeria. J’me stationne face à l’entrée. J’descends d’mon engin, j’vire mon casque et pénètre dans l’établiss’ment. « Salut Amy ! Quoi d’neuf depuis hier ? » L’gérant, un brun trent'naire avec une toque sur la tête, m’reconnait illico. C’pas illogique, j’dois être une de ses voire sa plus fidèle cliente. J’fous les pieds ici mini trois fois par s’maines. « Salut Pablo ! J’ai été malade toute la nuit. J’pense qu’ça vient d’ta quatre fromage. Tu vas donc m’faire une réduction aujourd’hui ! » J’me marre et il joint son rire au mien dans la foulée. Il sait qu’j’déconne. « En plus j’t’ai amené une nouvelle cliente. Tu m’dois bien ça ! J’te présente Brianna. »

Moi ? violente? Huuum y'aurait de quoi débattre je pense car je n'étais pas un exemple de patience et de calme dans certaines situations. "Et encore tu m'as jamais vu sur un terrain si on me fait un coup de travers, j'hésite pas à me venger en taclant méchamment." J'avais déjà cassé des chevilles et une fois une jambe sur un tacle assassin mais pour ma défense c'était la joueuse qui m'avait gravement blessé des mois plus tôt. Donc elle n'avait eu que ce qu'elle méritait et je n'avais montré le moindre remord sur mon acte. Surtout qu'en plus je m'en étais plutôt bien sorti. Ma réputation avait pris plusieurs années à bâtir, sur un terrain il fallait être craint et j'avais réussis à avoir cette réputation. Donc qu'Amy me chambre avec ce qu'il s'était passé ce jour là sur la plage me faisait plus rire qu'autre chose car elle ne me connaissait vraiment pas. Ce jour là bah j'avais été très nulle, un beau fail m'enfin au final pas si nul que ça car j'y avais gagné une "amie". Ouais entre guillemets car on en était pas là mais on s'entendait pas trop mal.

Arf pas de garages...donc à moins que l'appart soit un coup de coeur, peu de chances que je le prenne. Il me fallait absolument un garage, j'allais pas laisser mes bébés dormir loin de moi. Bon la radicale je pourrais la laisser sur un circuit faudrait que j'y pense. "Mouais marcher...après les entraînements? t'es folle non? Mais ouais sans garages c'est quasi mort du coup, presque c'est ma seule condition" J'étais une pro du "pas trop vite le matin, doucement le soir et surtout pas se stresser pour la nuit". Amy la tortionnaire, je découvrais une nouvelle facette de sa personnalité et elle avait de la chance que je sois d'humeur à aller m'amuser car sinon rien que pour la beauté du geste je l'aurais faite poireauter. " Pfff fais cher la seconde de retard chez toi, ok va pour la bière." Je pris le casque qu'elle me tendait sans répondre. La flemme de tenter de trouver des places dans un quartier que je ne connaissais pas. Et puis l'avantage c'est que si je buvais trop j'avais pas à me soucier de ma voiture. Je montais à l'arrière de sa moto et me tenais à ce que je pouvais. Les motos c'était vraiment pas mon truc...soit fallait faire l'équilibriste pour se tenir soit fallait se tenir à la personne qui tenait le guidon, je sais pas c'était un contact trop proche pour moi.

Le trajet se passe plutôt bien même si je préfère vraiment être sur quatre roues. On dépasse le salon et à partir de là j'essaie de mémoriser le trajet pour tenter de me retrouver si jamais la pizzeria me plais. Une fois la moto arrêté, j'en descends et j'enlève le casque. Pfff ça nique les coiffures ces trucs là. Je suis Amy dans la pizzeria, elle semble connaitre tout le monde et je sais pas pourquoi j'en suis même pas étonnée. Par contre je remarque un poster qui me fait rire mais je dis rien pour le moment. Je souris à Pablo sans rien dire de plus attendant de voir mais il semble pas capter. Je regarde les pizzas qui sont proposés "Je sais même pas pourquoi je regarde car je prends toujours la quatre fromages...d'ailleurs pourquoi que quatre? cinq ou six c'est bien aussi , plus y'a de fromage, mieux c'est." Je commandais donc ça et un coca et une bière pour Amy avant qu'elle me lâche les chiens dessus pour payer ma dette.

Je m'approchais d'Amy pour être entendue que d'elle. "Regarde y'a un poster de l'équipe féminine de L.A et il n'a pas capté qui j'étais c'est marrant." Je trouvais la situation amusante mais c'est vrai qu'entre la tenue officielle de jeu et une tenue pour sortir me reconnaître n'était pas facile. J'avais donc raison de me faire des coiffures un peu loufoques pour jouer. Sur la photo j'avais une coiffure type Lagertha rien à voir avec ma queue de cheval.