i'll be there for you when the rain starts to pour (ellen 8)

Si je veux qu’Eliott chez elle, je dois aussi lui laisser y mettre sa patte et c’est ce qu’elle fait littéralement. Si ce chien est à elle, je sais qu’il reconnaîtra pour ses maîtres autant Eliott que moi, et je voudrais que ça se passe bien. On ne parle pas de la garde d’un enfant, mais un animal est une responsabilité. Il va demander des soins, de l’attention, de la nourriture, de la présence aussi, et tout ça, je suis tout à fait prête à le lui donner si Eliott a besoin d’un coup de main. Un peu de vie dans cette maison ne peut pas faire de mal, bien au contraire, ça ne peut que nous faire du bien, et nous réveiller ! Moi qui pensais approcher l’âge de la retraite tranquillement… même si j’exagère un peu, je suis convaincue du fait de voir mon énergie mise à rude épreuve pendant quelques mois avec ce petit bonhomme.
Nous rentrons à la maison et je laisse Eliott faire faire le tour du propriétaire au chien, qui n’a toujours pas de nom. Mais je sais qu’elle voudrait faire les choses dans les règles, et prendre le temps d’apprendre à le connaître, pour lui donner le nom qui lui correspondra le mieux, mais dans l’idée de lui convenir. Elle est particulièrement empathique, et la voir avec lui m’émeut tout particulièrement. Pour autant je n’en dis rien, je ne veux pas mettre Eliott mal à l’aise, je pense qu’elle a bien autre chose à gérer. Je sors un plateau avec deux verres et un peu de limonade. Non sans en casser un au passage, mais elle ne réagit même plus. J’achète les verres par cartons de 24 comme ça au moins je suis sûre d’assurer le coup.
Je jette un œil dans le jardin, ils sont déjà très complices. J’allume une cigarette tout en prenant l’air sur la terrasse. Je les regarde faire, il sera bien ici, et je me doute qu’Eliott ne s’y sentira que mieux aussi.
Elle fini par me rejoindre, une fois qu’il est complètement HS. C’est encore un bébé, et pour l’heure, elle a plus d’énergie que lui. « Ça va bouleverser ta tranquillité ça ! » « C’est peut-être un mal pour un bien, qui sait ? » Je lui souris et lui sers un verre de limonade, même si j’ai aussi sorti une bière. Je ne sais pas ce qu’elle préfère. Nous n’avons plus pour habitude de parler pour nous demander les choses, ça se fait naturellement et avec un peu de recul, ça ressemble à s’y méprendre à de la confiance et du lâcher prise. « Je vais lui apprendre à venir te faire une léchouille à chaque fois que tu ouvres un livre. On va bien s’marrer ! » « Je vais lui apprendre à te ramener toutes les fringues sales que tu fais tomber à côté de la panière. Ça risque d’être marrant ça aussi. » Trinquant avec elle. Elle veut jouer ? On peut ! « Je suis contente d’avoir un peu de vie dans cette maison. » En tout cas plus que quand nous sommes toutes les deux. Clairement, Eliott passe beaucoup de temps dehors et moi à la fac. Sans doute qu’à présent, rentrer sera un peu plus plaisant.
Nous passons le reste de l’après-midi à organiser les plans pour la suite, pour son avenir, enfin son avenir… En tout cas en ce qui concerne l’intendance et les balades qu’on pourrait lui faire faire. C’est presque comme former une famille. Et ça fait un bien fou…

FIN