Tatoue moi -Amy

Il s'était passé plusieurs semaines avant que j'arrive à trouver du temps pour appeler au salon d'Amy pour prendre rendez vous. Si elle avait autant de succès que ce qu'elle m'avait dit, je voulais éviter de me pointer et qu'elle soit occupée. En plus de ça je n'aimais pas me déplacer pour rien, chieuse moi? nooon pas du tout. Il s'était encore passé du temps avant qu'on arrive à fixer une date de rendez vous. Je ne savais pas encore si j'allais me faire tatouer ou pas mais en cas de j'avais préféré aller la voir à une période où j'avais moins de matchs. Se serait plus simple pour moi à gérer.

Après mon footing habituel du matin, direction une bonne douche. Clairement la douche après le foot était le meilleur moment de ma journée. Musique à fond, corps qui se détends, perfection. Dehors il faisait chaud...comme tout le temps à Los Angeles. Converse customs montantes aux pieds, short en jean longueur normale pour souligner mes grandes jambes, tshirt blanc gucci , casquette et voila. Look normal pour moi. Pour info je suis in love de mes converses, THE truc dans lequel je passais une tune monstre, les converses customs. Je pris les clés de ma voiture, et me voilà partie.

Je pourrais rouler des heures dans cette voiture, le doux ronronnement u moteur était très agréable. Plus clim dans les sièges , grand luxe, merci le sponsor du club. Je n'allais pas directement au salon, d'abord j'allais chercher des munitions pour amadouer la bête, aka Amy. Une gourmandise....c'est pas que mais bon y'en avait beaucoup, bonbons? gâteaux? à mon avis elle aimait tout mais je ne savais pas quoi choisir. Parfois l'Europe me manquait là bas je savais toujours quoi acheter pour avoir des douceurs sucrées. Je décidais de faire une petit délire, là c'est sûr que j'allais l'avoir , enfin euh la surprendre.

Je pris la direction d'un commerce assez rare à LA et surtout très couru: une boulangerie pâtisserie. Je fis la queue pendant quinze minutes pour avoir des éclairs au chocolat. Je grimaçais avec le prix, sérieux quand je sais combien je les payais quand on allait à Paris avec mon père..enfin j'avais mes précieux en main. Hop direction enfin le salon, sur le trajet musique à fond, du Linkin Park. Je pense que c'était ma journée chance car je pus me garer juste devant l'entrée du salon. Je baissais la musique, coupais le moteur. Je ne faisais pas une arrivée discrète comme à mon habitude. J'entrais et souris à Amy "Coucou Amy, j'ai une surprise pour toi." Je posais la boite avec les éclairs sur le comptoir avec un grand sourire. "De quoi acheter ton silence pour un moment ou alors m'excuser d'avance d'être une cliente chiante." Là je me foutais pas d'elle avec les éclairs.

Il y avait un autre client qui avait levé la tête à mon entrée, il avait un classeur en main. Il devait tenter de choisir ce qu'il voulait. Je le comprenais car je n'avais pas la moindre idée, ni du lieu ni du motif. J'avais voulu y penser mais j'avais eu quelques problèmes au club qui m'avaient fait sortir le tatouage de la tête.

Les gens savent faire des promesses mais quand il s’agit d’les t’nir, ça la ramène moins ! J’compte plus les « Je passerai à ton salon » entendus accompagnés d’un large sourire qu’on m’a lancé. J’compte plus non plus ceux et celles qu’j’attends toujours. En dix ans, j’dirai qu’une personne sur cinq tient sa parole. J’comprends toujours pas l’intérêt d’mentir. Vous avez l’droit d’dire qu’les tatouages c’pas votre truc. J’vais pas vous étrangler pour ça. Au contraire, j’s’rai ravie d’votre honnêt’té. C’t’à croire qu’j’en d’mande d’trop. Perso, quand j’dis un truc, j’le fais. Sinon j’ferme ma gueule. Bon, j’avoue dire beaucoup d’conn’ries aussi. Mon humour douteux m’fait balancer des m’naces que j’mets rar’ment à exécution. J’ose espérer que les gens sont capables d’distinguer une blague d’une annonce réelle. Surtout qu’quand j’déconne, j’me marre dans la foulée. Parfois, j’prends un air sérieux pour faire genre mais j’tiens jamais plus d’trois s’condes avant d’éclater d’rire. P’t-être qu’mon sens d’l’humour incite pas les gens à m’revoir. Possible qu’il les saoule. J’me trouve chiante régulièrement. Mais j’assume. J’vais pas m’refaire. Puis y en a qui m’aiment comme ça dont ma meilleure pote alors pourquoi changer ? J’vais pas changer pour plaire à des inconnu.e.s et prendre l’risque d’perdre une pépite nommée Hazel. Plutôt crevée. Elle, elle m’est fidèle. Son cœur du moins. Libre à elle d’offrir son corps ailleurs. J’possède l’plus important d’son être.

J’lai tatoué hier. Elle a été ma dernière cliente d’ma journée. Comme d’hab en fait. Comme ça, j’ai pas d’impératif horaire et on peut finir dans mon appart après. C’qu’on a fait. On s’est éclatée une bonne partie d’la nuit. Mon lit a tremblé sous notre fougue et les murs ont eu les tympans explosés sous nos cris. J’suis naze au réveil. Après quelques tendres caresses et une douche commune, j’l’ai laissé partir à r’gret. A peine passé ma porte qu’j’suis d’jà en manque d’elle. J’ai pas l’temps d’rêver. J’ouvre dans trente minutes. J’me fais chauffer un café dans l’micro-onde et lance mon grille-pain. Pendant c’temps, j’enfile sous-vêt’ments, jean et débardeur noir. J’r’tourne en cuisine engloutir mon p’tit déj en vitesse. Un dernier passage dans ma salle d’bain histoire d’me brosser les dents et j’suis prête. Mon tél indique 8h58. J’ai deux minutes pour descendre l’escalier et déverrouiller la boutique. J’suis large. J’dévale quand mêmes les marches deux par deux. Arrivée d’vant l’entrée, j’remarque la silhouette d’Peter. Toujours ponctuel c’lui-là. J’claque la bise à s’t’habitué. J’lui offre un café et on papote d’tout et rien avant d’s’rendre dans la salle artistique. Une heure plus tard, il a un nouveau d’ssin ancré sur son épaule. On s’fixe un nouveau rendez-vous l’mois prochain et il s’barre.

J’mate mon carnet pour voir qui j’ai ensuite. J’suis tout sourire en découvrant l’nom. Brianna va pas tarder à débarquer. Après deux s’maines sans nouvelles, j’ai cru qu’elle faisait partie des gens sans parole. J’ai eu tort. Elle m’a app’lé y a cinq jours. J’l’ai calé du mieux qu’j’ai pu dans mon emploi du temps. En c’moment, j’suis overbookée. J’m’en plains pas, c’toujours cool d’voir les affaires tourner. Quelqu’un entre. Mes yeux quittent mon agenda. C’pas la rousse. Dommage. C’t’un type blond assez jeune d’apparence. J’avoue qu’m’en fous. Il m’raconte vouloir un tatouage mais pas savoir quoi. Il est comme 80% des gens quoi. D’ordinaire, j’cause avec la personne pour l’la conseiller. Là, j’ai ni envie ni l’temps. J’lui file un classeur rempli d’motifs créés d'mes doigts pour l’occuper en lui expliquant qu’j’attends quelqu’un. Quelques instants plus tard, la porte grince d’nouveau. C’coup-ci, c’la bonne ! J’observe la rouquine approcher. Sa t’nue m’fait sourire. J’la préférais en bikini. Là, on dirait une ado en pleine rébellion. Enfin bref. « Salut Brianna. J’vois qu’t’as d’la mémoire. » J’ai r’connu l’logo d’ma boulangerie-pâtisserie favorite du coin d’la rue. J’suis contente d’voir qu’elle y a pensé même si j’rigolais quand j’lui disais qu’elle d’vait ach'ter mon silence avec une gourmandise. « Tu l’achètes l’temps qu’j’mange c’qu’y d’dans ! Et comme t’as pu voir à quelle vitesse j’ai englouti ma glace, j’dirai qu’t’es tranquille une vingtaine d’s’condes ! » Et j’me mets à pouffer. Si fort qu’le gus m’lance un r’gard étrange. Il m’rend mon classeur et s’sauve. « Ah ben bravo ! A peine là et tu fais fuir mes clients ! Va m’falloir plus qu’un gâteau pour t’faire pardonner… » Mon rictus témoigne d’ma déconnade. Dans l’doute, j’lui tire la langue aussi. Si avec ça, elle m’prend au sérieux.

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Je m'épate d'être arrivée à l'heure. Pour le moment c'était du fifty/fifty pour le respect des horaires depuis que j'avais débarqué à L.A. Peut être que d'être enfin seule, réellement responsable de moi même ça m'était bénéfique. Comme quoi les miracles ça arrive et pas forcément juste à Noel. Je vois Amy sourire à mon arrivée, euh qu'est ce qui va me tomber dessus? J'étais loin de penser que c'était à cause de ma tenue. Je zieute rapidement le client présent, il semble vraiment plongé dans le classeur. Humm jamais bon de se faire tatouer un truc pré fait, normalement on a l'idée. Ouais là j'étais de mauvaise foie car j'avais pas la moindre foutue idée de quoi faire. Sur le trajet j'avais trouvé l'endroit c'était pas mal, j'avais fais la moitié du processus.

De la mémoire? De quoi elle me parlait? Je captais son regard vers le sac de la boulangerie. "Nop du tout c'était le hasard qui m'a fait aller là bas." Amy risquait d'apprendre bien vite que je me rappelais très peu de choses sur les gens Comme je gardais personne dans ma vie, je ne prenais pas le temps de me rappeler des trucs sur eux. Si j'avais les pâtisseries c'est juste que j'y trouvais un intérêt Là tilt sa phrase parlait des pâtisseries. "Aaah tu parlais peut être de venir avec du sucré? Désolé j'ai pas connecté mon neurone encore." J'aimais cultiver le cliché que les joueuses de foot comme les joueurs n'étaient pas très intelligents. "C'est toujours vingt secondes de gagnées." Je posais le sac sur le comptoir pendant qu'elle se marrait et je vis le mec se lever et partir. Mon regard le suivit dehors sans comprendre ce qui venait de se passer. Il était con ou quoi? un rire et il partait? pfff. Je reportais mon attention vers Amy "Heyyyy mais j'ai rien fais moi , et crois moi en général je ne fais pas fuir les mecs.."

Non mais là c'était limite du racket de sucrerie qu'elle tentait de me faire. Je croisais les bras et tentais de garder un air sérieux. A mon avis je lui faisais autant peur qu'un chiot qui grogne. Et puis oser dire que j'avais fuir un mec, c'était mal me connaitre. Au pire il osait pas approcher mais non je ne les faisais pas fuir. Je savais qu'elle rigolait mais j'aimais bien faire si je prenais ça sérieusement. "Si tu m'aides et me conseille sur un super tatouage alors là tu auras mérité ton "plus qu'un gâteau" ". Héhé j'étais le type de client boulet pour un salon de tatouage, le client qui ne savait pas ce qu'il voulait. J'étais même tenté de lui dire que je voulais un truc bateau. Le type de tattoo qui rend dingue les tatoueurs. Mes yeux se posèrent que le classeur que j'ouvris. " Ohhh j'aimerais trop un dauphin ou un papillon."

Je levais le regard vers Amy pour voir sa réaction. L'odeur des éclairs arriva à mes narines. "Si tu manges pas tes éclairs c'est moi qui vais les manger et tu sais que je vais aussi les engloutir." Mais j'étais sérieuse sur un point. J'avais besoin de ses conseils. Vu les photos sur les murs avec certaines personnes connues, son salon marchait aussi bien que ce qu'elle avait dit. Je m'approchais d'une des photos sur le mur, un tattoo prenant tout le dos d'une personne, le travail était sublime. "Combien de temps ça t'a pris pour celui là?"

N’pas juger sur les apparences. J’ai r’tenue la l’çon d’ma daronne. Faut pas s’limiter aux physiques et aux fringues des gens. Elle en est la preuve vivante. Malgré ses vêtements noirs et ses tatouages, on a vite fait d’la prendre pour une rebelle. Ben en fait, c’t’une crème. Attention, elle a quand même son p’tit caractère. Prenez-la pas pour un bisounours non plus. Alors j’f’rai pas l’erreur d’prendre Brianna pour une femme négligée. J’avoue qu’elle a l’look d’une sportive dans c’t’accoutrement. Elle aurait pu faire un effort et enfiler une robe. Ouais, c’la meuf qu'en met une deux fois dans l’année qui cause. Hôpital, charité, j’suis au courant. Elle est libre d’mettre c’qui lui plait d‘toute. J’lui avais imposée deux conditions : v’nir sans ballon et avec une gourmandise. Son contrat est rempli. « Il est tôt, j’te pardonne. T’peux laisser continuer sa nuit. J’voudrai pas trop l’fatiguer. » J’lui lance un rictus amusé. L’autodérison c’le bien. J’m’engouffre dans la brèche pour rire d’son allusion. Loin d’moi l’idée d’la prendre pour une conne. Elle sait t’nir une conversation. Ça montre qu’elle est pas stupide. Et oui, on peut avoir les jambes et la tête. Dingue, hein ? J’peux pas en dire autant du mec qui s’barre. Il doit plus avoir d’neurones en état d’marche. J’vais ni l’pleurer ni l’plaindre. J’suis pas à un client près. En plus j’aimais pas sa gueule. J’suis limite contente d’son départ. J’ai tout l’temps d’m’occuper d’la rousse comme ça. En fait, c’vraiment cool qu’il s’soit tiré. « J’veux bien t’croire… » J’me souviens d’ses courbes en bikini. J’peux pas nier qu’elle est bien gaulée la Miss. L’foot ça aide à s’sculpter un corps. Pas étonnant qu’elle attire les mecs. Puis elle est rousse. Et l’roux ça agit comme un aimant sur les hommes. J’compte plus les types qui m’abordent. Pourtant, j’ai pas un physique d’rêve à mon sens. P’t-être qu’mon caractère leur plait ? J’en doute. Qui voudrait d’une grande gueule ? Pas si grande gueule qu’ça quand on creuse un peu. J’suis plus douce qu’c’que j’en ai l’air. J’en r’viens au jug’ment sur les apparences. La posture d’la rouquine m’fait rire. Elle croit m’faire peur ? Si oui, c’raté. J’ai peur d’personne hormis d’ma mère. L’p’tit bout d’femme cache une véritable furie. J’crains d’la foutre en rogne. Mes yeux s’écarquillent à son annonce. Elle entend quoi par « plus qu’un gâteau » ? Mon imagination débordante a pas fini d’mettre des idées derrière ces mots. Toutes sont pas avouables. M’envoie-t-elle un message ? C’trop tôt pour l’dire. « Dans c’cas tu vas d’voir aller ailleurs. » J’fais pas dans la niais’rie d’bas étage. En soi j’pourrai mais non. Elle va vite s’apercevoir d’mon style en feuill’tant mon classeur. La plupart d’mes croquis sont influencés par mon amour d’la bécane et du rock. « Ose seulement… » Qu’elle touche à mes éclairs et elle réveill’ra un volcan. J’suis gentille mais dès qu’on touche à ma bouffe, j’suis comme un chien et j’montre les crocs. P’t-être qu’elle veut qu’j’lui plante dans son cou ? « J’les mang’rai à midi. » En attendant, j’fais disparaître la boîte d’son champ d’vision et la place sur l’étagère sous mon comptoir, là où s’trouve mon classeur qu’elle observe. Elle l’délaisse pour admirer mes murs où sont affichées mes plus belles créations. Elle s’intéresse à ma plus chronophage, trois dragons dont un imposant et deux d’un quart d’sa taille répartis à sa droite et sa gauche. J’bouge d’ma position et r’joins Brianna. « Une vingtaine d’heures d’mémoire. Ça r’présente une femme et ses jumeaux. M’d’mande pourquoi des dragons, j’sais pas. Au fait… » J’la chope par l’bras et l’entraîne vers ma vitrine. « …v’là l’fameux phénix. » J’lui montre l’cadre accroché où trône l’cliché. J’fais référence à notre dernier échange. Si j’ai pas une mémoire d’éléphant non plus, j’ai pas oublié qu’elle possède un piaf similaire tatoué vers son aine. « C’ma plus belle création à mes yeux. J’ai tout fait, même le dessin. » Et j’en ai chié pour l’réussir. J’en ai passé des heures à griffonner des feuilles, les froisser, à les j’ter, pour enfin être satisfaite du résultat.

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J'ai comme l'impression qu'Amy se fait des idées sur moi, mais ça ne me dérange pas car ce n'est pas la première personne à le faire et pas la dernière je pense. Je ne fais trop rien pour rentrer dans des cases. Les sportives font ci font ça, nop pas moi, je fais ce que je veux quand je veux. C'est à moitié vrai que mon neurone est fatigué car j'ai révisé hier et il n'est pas du genre à aimer faire des heures sup. Vrai feignasse ce truc. "Merci pour lui , si on le secoue trop après je suis grumpy et c'est pas beau à voir." Même si fallait que je sois honnête, je suis souvent grumpy. Mes coéquipières m'ont collé une photo de grumpy cat sur ma place dans les vestiaires. Je l'avais même pas mal pris, j'étais morte de rire.

Je ne me suis pas rendue compte que mon "plus qu'un gâteau" peut être pris d'une manière bizarre. Je pensais vraiment à plus qu'un gâteau, je sais pas genre une tarte? du très bon chocolat etc. Mais je vois qu'à sa tête j'ai peut être gaffé. J'avais eu raison sur le coup des tatouages guimauves et je rigolais à sa réaction. "Tu me rassures un peu, je pige pas celles qui se tatouent ça." J'en avais vu tellement dans les salons, et j'avais aussi observé les réactions des tatoueurs qui allaient du dépit total au sentiment que bon ça faisait entrer de l'argent pour la boutique. Sa réaction avec les éclairs me fait vraiment rire, mais c'est qu'elle mordrait dis donc...si Amy était une amie je pousserais le jeu plus loin mais là non et puis j'aimerais qu'elle me fasse un tatouage donc je vais éviter de lui donner des raisons de me torturer pour le plaisir de la vengeance. "Ok ok je te laisse tes éclairs me mord pas."

Vu que je veux pas prendre un coup de dent pour un éclair, je vais voir les tatouages exposés, enfin les photos. Et puis je suis là pour ça donc je me reconcentre sur le sujet. J'essaie vraiment d'apprendre à rester concentrée, car j'ai appris depuis que je suis à L.A que si je veux réussir je dois rester focus. Ne plus faire la gamine. "Il est vraiment magnifique, j'adore les dragons et tu les as super bien fait." Je reste un instant à mieux regarder, je pourrais éventuellement comprendre pourquoi des dragons mais pas le moment ni le lieu pour en parler. Je suis encore en train de regarder les détails des dragons quand Amy m'embarque pour regarder une autre pièce. Devant mes yeux se trouve un phœnix juste sublime. "Wooooooow, il est expressif et tout, beau travail, dommage que je t'ai pas connu plus tôt, je t'aurais choisis pour faire le mien."

Tout ce que je voyais me rassurais beaucoup. Amy n'avait pas menti, elle était très douée. Je n'avais pas mis ses paroles en doute mais je voulais voir par moi même avant de dire "ouais ouais tu vas me tatouer". "Je vais plus réfléchir à ce que je veux me faire tatouer histoire de pas te faire perdre ton temps." C'était du respect et je savais en avoir quand je voulais. "T'avais pas menti en tout cas, tu es très douée." J'avais beaucoup de respect pour les gens qui étaient pros dans leurs domaines. Ils étaient des modèles pour moi. Ils me montraient qu'à force de taf on y arrivait.

Comme ça, c’te rayonnante rouquine peut s’montrer grognon. Ouais, comme tout l’monde en fait. Même la plus adorable des personnes possède un côté grincheux. D’autant plus l’matin. En tous cas, c’mon cas. Tant qu’j’ai pas pris mon café, j’suis clairement ronchon. Et c’pas beau à voir. J’suis vraiment chiante. Encore pire qu’d’habitude c’pour vous dire. J’ai plutôt une bonne image d’Brianna. J’ai pas envie d’la mettre d’mauvaise humeur. J’vais respecter l’repos d’son neurone et continuer d’me d’mander c’qu’elle peut m’offrir d’plus qu’un gâteau tout en discutant tatouages. « Moi non plus. Ça a jamais et ça s’ra jamais mon truc. J’laisse la niais’rie à la concurrence. » J’ai b’soin d’me sentir à l’aise pour tatouer correctement. Si l’dessin m’plait pas, j’vais y mettre d’la bonne volonté et j’vais faire d’la merde. J’sais qu’j’devrai prendre du recul à c’niveau. J’ai pas à m’mêler du choix d’mes client.e.s. Dit-on pas qu’le client est roi d’ailleurs ? Sauf que j’fonctionne pas comme ça. Quand j’tatoue quelqu’un, un minuscule bout d’mon âme s’glisse dans la peau d’la personne. J’suis pas un robot qui choppe un croquis sur une feuille et l’reproduis sur un corps. C’pas ma vision d’mon métier. J’suis passionnée avant tout. Et j’crois qu’pour ça qu’mes affaires marchent aussi bien, l’talent suffit pas. Clair’ment pas même. Faut aussi qu’j’bosse l’ventre plein. Sinon c’pas la peine d’essayer. Là, j’suis calée avec le p’tit déj qu’j’me suis engloutie. J’ai d’quoi t’nir la matinée. C’pas pour l’insulter qu’j’mange pas les éclairs offerts par la rousse. J’suis rassasiée là. En soi, ma gourmandise pourrait m’faire les manger mais j’veux pas m’sentir ballonnée au boulot. C’t’un coup à faire des conn’ries. Ça s’rait con d’abîmer la rouquine pour une pâtiss’rie. D’jà qu’j’risque d’être un peu déconcentrée par ses courbes alors autant pas en rajouter. J’la laisse admirer mes œuvres accrochées au mur pendant qu’j’admire ses fesses. Quoi j’ai l’droit, j’fais rien d ‘mal. J’la r’joins pour paraître trop suspecte. Elle semble aimer mes dragons. J’avoue qu’suis pas peu fière d’ce tatouage. C’t’un d’mes préférés mais pas l’numéro un dans mon cœur. C’te place est réservée à un tatouage moins impressionnant, à c’lui où j’ai mis tout mon cœur justement, à la dernière trace ancrée qu’j’ai imprimé sur Hazel. « Merci. » J’esquisse un sourire et bombe légèr’ment l’torse. Ça fait toujours plaisir d’faire complimenter. Surtout par quelqu’un d’extérieur à ma famille ou d’mon cercle d’ami.e.s, c’mieux pour l’objectivité. Quoique mes proches l’sont car ils sont capables d’me dire quand un truc leur plait pas. J’me vexe pas pour ça. Au contraire, j’me sers d’leurs critiques pour progresser. J’l’emmène rapid’ment vers l’phœnix. Son r’gard change encore. Avant même qu’elle prononce un mot, j’sais qu’elle kiffe. « Dommage ouais… » Pour nous deux. On s’rait rencontré plus tôt. Mes doigts s'raient baaldés plus tôt sur sa peau plus tôt. Mieux vaut tard qu’jamais comme on dit. « J’ai des doigts d’fée à c’qu’il parait. » Un rictus a r’joins mes lèvres. Y a un sous-entendu là-d’dans. Sinon vrai qu’j’suis douée. Sans m’vanter j’trouve qu’fais du bon taf. Si j’mentais, j’aurai d’jà coulé d’puis un bail. J’ai ma réputation dans la ville. Aussi bien pour mes talents qu’pour mon caractère. J’le sais car pas mal d’monde vient à mon salon par l’bouche à oreille et qu’j’ai souvent un commentaire à c’sujet du genre « T’es pas si terrible que ce qu’on m’a dit. » Ben non, j’suis un ange, j’arrête pas d’le répéter. « Réfléchis pas d’trop non plus, pense à ton neurone. » J’ai p’t-être bien un côté démon aussi quand même. « J’peux sans doute t’aider à lui éviter la surchauffe. T’as une idée du motif ? D’la taille ? D’la zone où tu veux t’faire tatouer ? T’as mon classeur à disposition et mon cerveau. J’peux t’créer un truc s’tu veux. Et prends ton temps, j’ai pas d'autres d’rendez-vous c’matin. » J’retourne derrière mon comptoir et sors brouillon et crayon, prête à noter ses indications si elle en a.

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Je sais qu'un tatouage doit être très personnel comme le sont les miens. Et en quoi un dauphin ou un étoile sont personnels? Là j'avais du mal à comprendre le concept. Parfois garder l'esprit ouvert était difficile. Mais là face à ces deux dragons j'étais hallucinée, ouais j'exagérais pas. Les détails étaient bluffant, les regards, postures etc. De ce que m'avait dit Amy c'était une maman qui avait voulu ça pour représenter ses enfants et pour moi la rousse avait réussit à capter le regard maternel d'un des dragons. Le tatouage qui suivit fut encore plus beau et forcément un peu plus personnel pour moi. Finalement quand on y pensait un phœnix c'était assez bateau non? mais pas niais voilà toute la différence. Le mien était beau, et mais peut être un peu moins détaillé. Et puis quand je l'avais fais, je voulais qu'il représente la renaissance, que je ne baisserais pas les bras. Maintenant si je devais le modifier je voulais aussi qu'on voit qu'il était prêt à attaquer si besoin. Entre temps j'avais grandis, mûris et mon caractère s'était modifié. "Je le crois quand je vois ces deux beautés." Je ne captais pas le double sens de ses mots, j'étais à fond sur les tatouages. J'avais une capacité à être vite dans mon monde.

"C'est le hic j'ai pas d'idées précise d'un motif. Taille moyenne et pour l'endroit sous la poitrine, sur les côtes." Je lui montrais le coté de mon corps juste sous le niveau de la poitrine pour qu'elle voit l'endroit. J'aimais tellement de choses qu'il était difficile de faire un choix. Je repris son classeur pour le feuilleter. Tout était beau, je voyais un dessin, je voulais celui là, puis quelques pages après j'en voyais un autre et je le voulais aussi. Je n'arrivais pas à choisir. "Tu fais des tatouages de phrases? bon j'en ai déjà une mais je demande à tout hasard." Je savais la taille et l'endroit c'était deux trucs sur trois. On avançait.

Là je réalisais un truc qu'elle avait dit. "Pas d'autres rendez vous? journée calme?" Je ne savais pas trop comment ça fonctionnait un salon. J'aurais pû demander à mon tatoueur mais franchement ça ne m'avait pas effleuré l'esprit. Par contre j'avais toujours pas capté la phrase à double sens de tout à l'heure, c'était mon côté naïf. J'avais déjà un animal tatoué et une phrase. Seulement j'aimais les animaux et on avait tous un animal totem. "J'ai trouvé je veux une louve. Avec une posture qui en impose, sûre d'elle. " Je ne sais pas trop si j'aidais beaucoup Amy mais dans ma tête je savais déjà quel type de posture je voulais et quel type de regard. Donc je cherchais aussi sur mon téléphone voir si je pouvais trouver une image qui lui donnerait de l'inspiration. Finalement le loup c'était aussi bateau dans un sens. Maintenant je m'attendais à voir sur Amy une tête pas trop contente de mon choix et du genre "sérieusement? mon talent pour faire un loup?"

Plus j’mate mes œuvres et plus j’en suis fière. Ces dragons et c’phœnix sont sublimes d’un point d’vue artistique. Les deux sont détaillés, fournis en couleur, expressifs. C’pas étonnant qu’Brianna les apprécient autant. C’pas la première à l’être. J’sais parfait’ment qu’ces deux clichés impressionnent. Y a souvent des gens qui s’posent d’vant et qui les admirent. Parfois, j’dois les réveiller tant ils sont hypnotisés par les photos. Ça m’fait rire à chaque fois. J’adore voir des personnes bouche bée face à un cadre accroché au mur. Quand ça arrive, j’suis quasi certaine d’avoir gagné un.e client.e avant même d’’lui avoir causé. Avec c’te rouquine, j’avais pas b’soin d’dégainer c’t’argument. Quoique. J’ignore si elle vient juste m’rendre une visite d’courtoisie, prendre des infos ou carrément s’lancer. Vue qu’elle est tatouée, j’suppose qu’elle est v’nue faire appel à mes talents. Bingo ! J’lui souris davantage. J’suis ravie qu’elle m’confie son corps. J’ai hâte d’prom’ner mes empreintes sur sa peau. Surtout au niveau d’ses côtes. Y a moyen d’amuser un peu si elle est chatouilleuse. « J’te préviens d’avance qu’tu vas douiller. » J’suis franche. C’te zone est sensible. Y a pas des masses d’muscles et la peau est pas bien épaisse. Si l’aine a pas dû être une partie d’plaisir, c’le paradis à côté d’c’qui l’attend. J’cherche pas à la décourager. J’l’avertis histoire qu’elle soit prête psychologiquement. A mon avis, elle a du mental. C’t’une sportive. Et l’sport c’est 50% dans l’physique et 50% dans la tête. Plus dans la tête lorsqu’la fatigue est là. « J’te fais c’que tu veux, ma belle ! Même ton numéro d’joueuse dans l’dos si ça t’éclate ! » J’affiche un rictus malicieux et éclate d’rire. Oui, y a un énième sous-entendu dans c’te phrase. J’lui tatoue c’qu’elle veut où elle veut. Dessin, mots, citations, un mixe, j’m’en fous. Pour elle, j’vais pas faire la difficile. J’m’en voudrai qu’elle s’barre voir ailleurs. Pas pour l’manque à gagner, plus pour rater l’occasion d’l’effleurer. J’ai pas bloquée l’restant d’ma matinée dans l’vent. Comme j’ignorais c’qu’elle voulait, j’ai prévu large. P’t-être qu'dans quinze minutes, ça s’ra fini tout comme ça peut m’prendre deux heures. « Rien d’autre d’la matinée. Un habitué c’t’aprem à 14h et après rien. J’me réserve des créneaux pour accueillir les gens qui débarquent à l’improviste. C’pas mon comptoir qui va les renseigner, l’bois est pas encore doté d’la parole. » Puis j’préserve ma concentration aussi. j’suis pas une machine. J’peux pas tatouer huit par jour. J’réalise des croquis aussi. Soit sortis d’mon imagination, soit pour remplir des d’mandes spécifiques. Et vu comment elle semble galérer, j’me dis qu’j’ai bien fait. Elle tourne les pages d’mon classeur sans faire d’choix. C’pas qu’rien lui plait. Au contraire, y a trop d’trucs qui lui plaisent. J’m’attends à l’entendre s’fixer sur une feuille quand elle annonce la couleur. J’lui souris. Tout ça pour ça. « Ok, j’vois. » J’la laisse fouiller son téléphone et m’montrer une image même si j’ai d’jà une idée. J’imagine une louve version tigresse, douce et protectrice et à la fois sauvage. Un truc qui m’reflète ma personnalité en somme. Bizarr’ment, j’sens qu’la footeuse possède égal’ment son p’tit caractère. Mon crayon griffonne ma feuille. L’blanc laisse lent’ment sa place à une tâche grisâtre qui s’transforme au fur et à m’sure en louve. J’disproportionne exprès l’corps d’sa gueule. C’plus facile pour laisser paraître les émotions. Quelques minutes défilent et j’ai une ébauche à lui présenter. J’pivote mon brouillon histoire qu’elle l’voit à l’endroit. « T’en dis quoi ? Elle en impose assez à ton goût ? » J’la trouve classe, limite flippante avec son sourire en coin. Elle est en mode j’me fous d’c’que tu penses. Si t’es pas content.e c’la même et j’te mords. C't'un peu l'idée qu'j'me fais d'la Miss. J'sens qu'elle est pas si commode qu'elle en a l'air.

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Je sais d'avance que je vais morfler à cet endroit mais pour moi un tatouage doit faire mal. Je ne suis pas du genre à aimer la douleur pour l'associer au plaisir, je laisse ça à ceux qui kiffent. Pour moi la douleur doit rappeler un moment, une raison, un événement. Et si je choisis des endroits du corps qui font mal pour mes tatouages c'est voulu. Chacun a sa signification, et les deux que j'ai sont associés à la douleur mais aussi à la force. Celui dans mon dos m'a fait un mal de chien j'ai pleuré plusieurs fois mais c'était nécessaire on se doit de passer outre la douleur dans la vie. Il faut en faire son amie. Le phœnix quand à lui est plus ancien et lié à une blessure très douloureuse. "Ne t'inquiète pas j'ai l'habitude d'avoir mal lors de mes tatouages." Alors non j'étais pas surhumaine loin de là, si vraiment ça faisait mal je serrerais les dents et surement que je verserais une larme ou deux , voir plus mais ça ne me ferait pas arrêter.

J'imaginais mon dos avec mon numéro dessus, je serais gravement dans la merde car j'en changeais souvent. Selon le poste je changeais mon numéro, j'y étais pas attachée plus que ça. Parait qu'à certains postes les numéros avaient une histoire, qu'est ce que j'en avais à faire moi de ça? J'écrivais ma propre histoire. Je ne voulais pas apparaître dans un classement des meilleurs numéros 10 ou numéros 9 ou n'importe quel autre numéro d'ailleurs. "Ce que je veux? me tente pas à te demander un petit dauphin alors" Je lui fis un clin d'oeil amusé. Elle craignait rien car j'oserais jamais avoir ça sur ma peau, beurk je devrais l'enlever de suite ou je brûlerais en enfer. C'était très cool de la part d'Amy de m'avoir réservé autant de temps. "C'est pas très causant le bois , par contre pour te mettre KO avec les poteaux de foot là ça sait faire." En effet sur certains terrains ils étaient en bois et les percuter n'était jamais un souvenir plaisant. Dans le meilleur des cas on avait une bosse, dans le pire, un beau KO pendant quelques secondes. Mais le pire c'était l'effet bonus...la honte intersidérale de s'être cognée aussi connement.

Je voyais que mon idée la décevait un peu et ben tant pis car c'était pas elle qui devait avoir ça sur la peau. Le loup ou plutôt un louve avait une signification bien particulière pour moi. Une louve était une leader, l'Alpha au moins. Elle n'avait pas besoin d'un mâle pour diriger bien que ce soit plus facile à deux. Elle était toujours challengé mais elle luttait. Je la regardais dessinée en étant fascinée comment d'une feuille blanche, elle arrivait à faire vivre un dessin? c'était toujours un mystère pour moi qui ne savait même pas dessiner une maison. Le dessin est au delà de mes attentes, je regarde la photo, puis le dessin, puis à nouveau la photo pendant quelques instants. "C'est vraiment génial il y a le côté supérieur que je voulais. Les gens détestent ça chez moi alors autant l'afficher tu crois pas? " C'est vrai que l'opinion des gens me passait souvent au dessus de la tête sauf quand il s'agissait de mon père. "Allez c'est bon ça me va on peut y aller." Ah oui autre détail je fonçais tête baissée, pour moi là c'était bon mais peut être que je me trompais. Qu'Amy devait d'abord retoucher certains trucs.

J’ai préféré la prév’nir. J’tiens pas à commencer mon œuvre et la voir m’d’mander d’arrêter au bout d’deux minutes car elle souffre d’trop. J’ai déjà eu des cas d’ce genre. Ça s’la pète et joue les dures puis une fois qu’j’passe à l’acte, ça chouine comme un môme. Pourtant j’suis transparente avec mes clients. Sans vouloir les faire fuir, j’leur indique plus ou moins c’qu’ils vont d’voir endurer. J’me sers d’mes propres expériences. Après, ça reste indicatif. On a pas tous l’même seuil d’douleur. J’suis pas étonnée d’la réponse d’Brianna. L’aine et l’dos sont des zones délicates. A croire qu’elle aime souffrir. Et aussi s’foutre d’ma gueule. « M’cherche pas. Sinon j’te cale un dauphin rose en douce pendant qu’j’te tatoue. » J’me marre. J’imagine sa tête en découvrant l’mammifère marin sur ses côtes. Surtout avec c’te couleur. C’t’un coup à s’faire chambrer dans l’vestiaire par ses part’naires. Si j’admets être une peste, jamais j’f’rai un coup pareil. J’en oublie pas être pro. Puis hormis un chang’ment d’idée, un coût d’malade et d’la souffrance, un tatouage c’pour la vie. Alors j’déconne pas avec ça. Limite pour un dessin éphémère, j’pourrai lui faire l’coup un jour. A voir si j’arrive à lui donner envie d’rev’nir. Tout ça tient qu’à moi. Et ça commence par sortir l’croquis qui répond à sa d’mande. Ouais, avant d’la passer sous l’aiguille, faut qu’j’fixe c’que j’vais lui graver dans la peau. Une louve c’vague. Y en a autant qu’de gens quoi. J’fais suivant c’que m’dégage la rousse. Si j’ai faux, elle m’le dira et j’recommenc’rai. A l’entendre, j’ai vu juste. J’me lanc’rai bien des fleurs. J’affiche un p’tit rictus d’satisfaite. J’avoue être fière d’mon schéma. Elle en aurait pas voulu, j’l’aurai foutu dans mon classeur. J’suis certaine qu’il aurait trouvé preneur.euse rapid’ment. « Clair’ment ! Faut pas hésiter à s’afficher tel qu’on est. Quoi qu’on fasse, on est jugé alors autant être soi-même. » J’partage total’ment son point d’vue. J’me suis jamais soucier des autres. Sans doute car mes parents classés en dehors d’la norme m’ont appris la tolérance. J’me fous qu’on m’critique mon look, ma façon d’parler et compagnie. Moi, j’peux vanter d’pas être hypocrite. Qui peut en dire autant dans ces mauvaises langues ? Bref, j’suis pas là pour faire leur procès. J’vis ma vie à fond et basta. Si ça les éclate d’bavarder sur mon cas, c’cool. « Suis-moi. » Feuille en main, j’prends la direction d’ma tanière artistique. Elle a tout l’loisir d’reluquer mes fesses moulées dans mon jean si elle veut. J’ouvre la porte et l’invite à entrer. Sur c’coup-là, c’moi qui mate son derrière au passage. « J’te laisse virer ton haut toute seule et t’allonger sur la table. J’espère qu’t’as pas oublié d’mettre un soutif. » J’me marre une nouvelle fois. J’s’rai pas dérangée d’la tatouer si elle est seins nus. Ça s’rait pas la première qu’verrai. Entre certaines clientes et mes amantes, j’sais à quoi r’ssemble une paire d’loches. J’devrai juste r’doubler d’concentration si elle porte pas d’sous-vêtements. J’pense qu’elle a pas osé pas en mettre en sachant qu’elle voulait s’faire tatouer les côtes. Sauf si elle voulait m’envoyer un message.  Tout en ayant un œil sur elle pour admirer son effeuillage, j’prépare mon matos.

Sur le coup je ne sais pas si elle rigole ou pas, ou plutôt si elle en serait capable. Plus la connais plus je dirais que non maiiiis je me méfie, je pense que si je la provoquais encore j'allais me retrouver avec un dauphin tatouée. Crédibilité? level zéro. Je pense que je le vivrais mal avec le foot, pourtant certains tatouage étaient bof mais vu mon comportement sur le terrain avoir un dauphin sur ma peau serait la honte. Ouais la honte ni plus ni moins. "Ok ok j'arrête de jouer avec le feu alors". Je lui souris amusée car dans ma tête la phrase avait été fini par un "pour le moment". J'aimais titiller les gens, les provoquer sinon je m'ennuyais. Et puis surtout c'était marrant certains rentraient dans le jeu et ceux là en général devenait des gens que je revoyais. Et je pense que c'est pour ça que je m'entendais bien avec Amy, elle avait de la répartie et ça c'était cool.

Voir cette louve naître sur le papier était quelque chose de génial et ne j'avais pas lâché le dessin des yeux une seule seconde. Quelque chose était perturbant dans tout ça c'était de voir à quel point Amy avait l'air de m'avoir cerné. Je ne sais pas si je trouvais ça cool. Ca l'était car j'aurais le tatouage que je voulais mais d'un autre côté moi qui aimait rester un mystère pour les gens là c'était foutu. J'aimais pas qu'on me comprenne ou qu'on pense savoir ce qu'il y avait dans ma tête là avec ce dessin devant mes yeux ben elle était tombée pile. "Et dans mon métier je suis jugée en permanence alors si en plus je peux choquer, c'est que du bonus." Et en fait j'adorais choquer les gens je crois. Ils étaient tellement prudes ou coincés pour la plupart. Après je ne voulais pas donner une mauvaise image aux enfants du coup je m’entraînais dur, je lâchais jamais dans un match mais alors ne me demandait pas de respecter des codes.

Maintenant que j'avais validé le dessin et qu'elle n'avait pas proposé de retouches, je la suivais vers son atelier. Ouais en fait ça s'appelait comment le lieu pour tatouer? peut être que ça n'avait pas de nom. Pfff j'en avais marre de mes questions à la con bref. Sur le coup je bloquais un instant, mince je savais plus si j'en avais mis un ou pas. Je sais que j'étais partie léger à l'arrache donc possible que j'avais zappé. Je vérifiais, ouf c'est bon. J'étais pas trop du style à me montrer, fallait le mériter pour en voir plus. J'enlevais mon tshirt, et j'allais l'accrocher à un porte manteau. Amy pouvait voir le tatouage que j'avais dans le dos et en me retournant le short couvrait un peu le phoenix mais il montrait sa tête et le haut de ses ailes. "Tu veux que je m'allonge comment?, en tout bien tout honneur bien sur." Ou pas mais là c'était tellement tentant que je devais la faire. Plus sérieusement je savais aussi que chaque tatoueur avait ses préférences pour faire installer les gens selon l'endroit où ils tatouaient.

J’suis pas née d’la dernière pluie. J’reconnais c’sourire d’peste qu’ornent ses lèvres. Elle me la f’ra pas à l’envers. Elle a pas l’intention d’arrêter d’jouer. Et tant mieux tant j’adore ça. J’espère bien qu’on va encore jouer un moment. En tout cas, c’pas moi qui vais stopper. Au contraire, j’compte plutôt d’lancer d’l’huile sur l’feu histoire d’alimenter notre jeu. A moins qu’elle l’fasse à ma place. J’suis curieuse d’voir c’qu’elle m’réserve. Elle m’surprend d’jà. C’cool d’croiser des gens comme elle. Une personne capable d’rire, qui s’prend pas au sérieux, bien gaulée d’surcroît. Dire qu’j’étais à deux doigts d’la baffer pour m’avoir balancé son ballon en pleine poire lors d’notre rencontre sur la plage. J’ai bien fait d’r’tenir mes nerfs. J’sais pas où tout ça va nous m’ner. J’suis pas du genre à planifier l’av’nir. Brianna est une cliente actuell’ment. Ni plus ni moins. Ok, on s’marre, on s’provoque mais ça veut rien dire. Perso, j’suis comme ça avec tout l’monde. Qu’j’connaisse les gens d’puis des années ou dix minutes, si l’courant passe, j’peux pas m’empêcher d’sortir une conn’rie. C’ma façon d’montrer mon affection. J’admets qu’c’particulier comme approche. C’t’un truc d’famille. On est pas doué chez les Rise pour exprimer nos sentiments. Ils nous font peur. C’pas pour rien qu’les cache sous une s’conde peau d’encre. Y a qu’une qu’a réussi à gratter c’te couche protectrice : Hazel. J’sens qu’la rouquine est pareille. Derrière ses apparences, elle planque son vrai visage. J’la pense pas hypocrite pour autant. C’logique d’vouloir s’protéger dans c’monde agressif. Surtout qu’dans son boulot, ça doit pas être drôle tous les jours. J’vois d’ici les journalistes posant leurs questions merdiques, souvent extra sportives, tout comme j’imagine ses réponses cinglantes en mode ça vous r’garde pas avant d’la voir s’barrer en leur tournant l’dos et leur faisant un doigt d’honneur. Ouais, j’sens qu’elle renferme un volcan à l’intérieur d’elle. On est rousse ou on l’est pas. J’lui souris sans rien dire. Elle risque pas d’me choquer. En dix ans, j’pense avoir tout vu. Après, j’suis pas à l’abri d’une surprise. L’coup d’l’absence d’soutif s’rai pas nouveau. J’rate pas une miette d’son déshabillage d’mon œil discret. Vraiment pas mal la donzelle. Y a pas un pète d’graisse qui dépasse. Et pourtant, j’la sais aimer les glaces. J’termine d’sortir aiguille et compagnie et m’retourne. Sa question m‘fait sourire. J’vais finir par croire qu’elle planque une touffe blonde en d’ssus sa tignasse cuivrée. « Sur l’ventre, la tête en bas. » J’me marre dans la s’conde. « Sur l’dos, patate ! » C’sorti tout seul. C’t’en rien insultant ou malveillant, c’même affectif v’nant d’moi. « Faut qu’j’ai accès à tes côtes. Réveille ton neurone la prochaine fois avant d’parler. » J’lui lance un clin d’œil et lui souris franch’ment histoire d’lui prouver qu’la titille toujours. J’espère pas la vexer. Parfois, j’vais trop loin. J’la laisse s’installer. J’pose mes fesses sur ma chaise à roulettes. J’attrape mes outils stériles et la feuille griffonnée. « T’veux la tête où ? En-dessus d’ton nichon ? Plus bas ? Montre-moi. » La zone reste large. J’attends qu’elle m’indique l’endroit précis. Une fois fait, j’ferme mon visage. L’temps est plus à la déconnade. J’suis dans ma bulle d’artiste. Mes doigts effleurent son corps comme pour l’attendrir avant d’débuter à lui injecter l’encre. C’parti pour l’impression d’la louve et sa souffrance.

Ce petit jeu de provocations gentilles était très amusant et reposant à la fois. J'avais compris assez vite que face à Amy je pouvais être cash, sans filtres. C'était quelque chose qui me manquait depuis que j'étais à Los Angeles, les gens me semblaient tous jouer un rôle et ça me gavait. Puis ils avaient un gout prononcé pour le drama, sérieux? votre vie est pas assez compliquée? je cherchais la simplicité moi. Si j'aimais pas quelqu'un je le montrais et je lui parlais pas, je perdais pas de temps à être hypocrite. Je traçais ma route sans trop me préoccuper des gens. On me le reprochait assez. Je pouvais peut être me dire que j'avais eu raison de louper ce contrôle et d'envoyer ce ballon dans la tête d'Amy. J'avais rencontré quelqu'un de cool ça me suffisait.

J'essayais d'imaginer la position que ça pouvait donner sur le ventre, tête en bas. Hum pas simple, y'avait du défi à la con. "Heyyyy on critique pas le neurone de patate, c'est lui qui a pensé à tes viennoiseries alors hein un peu de respect." Je lui rendis son sourire. Je risquais pas de mal le prendre qu'elle m'appelle patate, même quand on me traitait de connasse -ce qui arrivait souvent- je ne le prenais pas mal et je remerciais pour ce compliment. Oh punaise ne jamais, ô grand jamais me poser la question de où mettre quelque chose. Ma réponse est toujours la même..."DTC" Je lui souris à nouveau. "Sorry blague de merde mais j'étais obligée." Je réfléchis un instant car il ne fallait pas que je me goure, j'allais garder ça toute ma vie. " Sous ma poitrine, comme ça celui ou celle qui verra ma poitrine pensant m'avoir, verra la louve et comprendra que non, que je l'ai autorisé à m'avoir et pas qu'il ou elle m'aura fait céder." J'allais peut être chercher loin mais c'était la réalité. Ce tatouage ne serait vu que par certaines personnes et je voulais qu'elles percutent que c'était moi qui menait la danse et que je restais indépendante. Ils étaient à mon bon vouloir et pas l'inverse. Surement que la plupart ne le réaliserait pas mais moi je saurais.

C'est marrant de voir comme l'attitude d'Amy a changé d'un coup. Elle est super concentrée et vaut mieux j'ai pas envie d'un tatouage foiré mais le contraste entre la rigolade d'il y a quelques minutes et ce sérieux est saisissant. Par contre je suis un peu chatouilleuse alors quand ses doigts effleurent ma peau je réagis de suite. Mince j'avais pas pensé à ce détail. Mon sourire est aussi parti et je me concentre pour gérer les chatouilles dans un premier temps, puis la douleur quand elle commença à encrer ma peau. Oh putain de sa race je douillais. C'est vrai qu'on oubliait la douleur et mon dernier tatouage avait déjà quelques années là aoutch bordel. Je serrais les dents mais je ne bronchais pas. J'avais rarement eu aussi mal, à part lors de ma fracture de la jambe. Par possible que j'ai oublié la douleur du dos ou alors avec le temps mes souvenirs s'étaient modifiés, arf plus jamais je ferais de tatouages sur les os. Je serrais les poings, je faisais tout pour travailler mon contrôle. Par contre je sais pas si j'aurais le cran de le faire en une fois avec le niveau de douleur, mais d'un autre côté si je le faisais en deux fois j'irais à reculons.

Quiconque m’verrait causer ainsi avec Brianna nous prendrait sûr’ment pour deux amies. C’pas l’cas. Si on s’provoque, si on s’titille, si on s’marre, elle en reste pas moins une simple connaissance. J’suis difficile en amitié. J’m'ouvre pas si facil’ment. C’t’un truc d’famille. C’compliqué d’accorder ma confiance aux gens. C’pas pour rien qu’j’balance des blagues à tour d’bras. C’ma façon d’me protéger. L’attach’ment m’fait peur. Et j’parle pas d’amour là. C’t'à s’demander comment j’suis aussi proche d’Hazel. On dira qu’elle est l’exception qui confirme la règle. Est-ce qu’d’autres peuvent espérer m’approcher sans s’faire mordre ? Pour être mon amante, c’clair’ment possible. Pour davantage, j’peux rien promettre. Mais j’ferme aucune porte. P’t-être qu’la rouquine d’viendra mon amie, qui sait ? Si elle m’offre des viennois’ries à chacune d’nos rencontres, j’vais envisager sérieus’ment la chose. J’lui tire la langue à sa r’marque. Il en faudra plus pour gagner mon respect. Si j’adore l’sucre, mon amitié s’achète pas avec des pâtiss’ries. C’pas mon ventre qui décide. Enfin pas toujours. Son humour aussi naze qu’le mien à plus d’chance d’y arriver. Ça s’ra pas suffisant mais c’t’un bon début. J’aime les personnes capables d’sortir des conn’ries sans réfléchir. Pour moi, c’t’une preuve d’sincérité. « Sûr qu’si j’la case là, elle s’ra bien merdique ! » J’éclate d’rire dans la foulée. Désolée si vous êtes à table. C’pas d’très bon goût. Après c’sa faute aussi ! Faut pas m’tendre des perches pareilles ! J’finis par calmer pour écouter sa véritable réponse. J’tiens pas à foirer son tatouage. Ça s’rait mauvais pour ma réputation et un gâchis pour sa si jolie peau. Après l’temps d’la déconnade arrive sa véritable réponse. Et ben, elle a sacré caractère celle-là. Oh ça a pas d’quoi m’faire flipper. J’aime les chieuses. J’aim’rai pas être ses part’naires. Quoique, elle est dégueu. Nos caractères d’feu pourraient faire des étincelles. Mais j’m’égare. La rousse est une cliente même si elle est à moitié à poil sous mes yeux. J’mélange pas boulot et vie privée. Sauf avec Hazel. Vous vous souv’nez, l’exception qui confirme la règle. M'voilà partie. Y a plus rien d’drôle d’un coup. L’aiguille racle ses côtes, injectant son liquide noir. L’rose vire au rouge. J’suis concentrée à mort. J’lui jette pas un coup d’œil. J’sais qu’elle douille. Lent’ment, la bête prend forme. Les minutes défilent. J’sens qu’elle a d’plus en plus d’mal à t’nir en place. J’suis étonnée qu’elle ait t’nue aussi longtemps sans prononcer un mot. Elle est loin d’être un d’ses mecs qu’hurle la mort au moindre choc sur un terrain. L’corps terminé, j’m’arrête et pose mon matos. « M’reste la tête à faire. Ça t’convient jusqu’à maint’nant ? Sinon, j’sors ma gomme et j’efface. » J’affiche un rictus. J’tente d’la détendre et d’lui faire oublier la douleur. J’m’écarte d’la table pour lui filer un accès à un miroir accroché au mur. « J’t’autorise à t’lever. » C’plus pratique. Puis ça permettra d’mater une nouvelle fois son p’tit cul. J’attends d’voir si elle bouge ou pas. Son choix fait, j’roule ma chaise jusqu’à un frigo présent au fond d’la pièce. J’l’ouvre et en sort un Coca bien frais. Et ouais pas d’bières, pas au taf. « T’en veux un ? Promis j’dirai rien à ton entraîneur. » Si c’oui, j’lui balance la canette en espérant qu’elle ait des réflexes. Sinon tant pis pour elle. J’décapsule ma boisson. J’m’enfile plusieurs gorgées en vitesse. C’te pause est agréable. Encore plus si j’ai une vue sur ses fesses.

Bon elle me regarde pas de travers après mon humour très bête. C'est assez rare qu'on me lance pas un regard blasé après ce genre de bêtises. Mon humour était large du plus fin au plus con mais en fait la base était la réponse du tac au tac. J'aimais la spontanéité et surtout j'aimais clasher les gens mais Amy était encore épargnée par ça car je ne la connaissais pas assez. Par contre dans l'équipe aucunes n'étaient épargnées, je me gagnais une réputation de sniper. Mais en effet un tatouage à cet endroit là ne serait franchement pas du plus bel effet. Mais après tout pourquoi pas hein? quand je voyais certains trucs plus rien ne m'étonnait. "D'ailleurs quel est l'endroit le plus inattendu que tu as tatoué?" J'étais vraiment curieuse de le savoir, jusqu’où pouvait aller le délire des gens. Je n'étais pas la plus tatouée de mes connaissances, déjà bon Amy me défonçait à ce jeu là.

C'était le moment tant redouté, le tatouage. On avait trouvé l'endroit, j'avais expliqué mes raisons et maintenant place à la douleur. En soit avoir mal ne me dérangeait pas, c'était une sensation que je connaissais souvent. Lors des entraînements si je n'avais pas mal quelque part c'est que je n'étais pas entraînée assez fort. Idem pour les matchs, si je ressortais d'un match sans bleu ou sans boiter c'est que je n'avais pas assez mouillé le maillot. Mais là franchement je douillais, pour que j'ai les larmes aux yeux c'est que ouille, puis ça durait dans le temps. Non mais quelle idée un peu de se faire mal volontairement, j'étais bonne pour aller voir un psy non?

Je fus soulagée quand je sentis l’aiguille s'éloigner de ma peau. Je respirais plus calmement et je sautais du truc ou j'étais allongée avant même qu'elle ai terminé sa phrase. Rester immobile n'était pas non plus une de mes qualités. Je regardais le corps de la louve dans la glace et me tournais pour bien le voir. "Wooow j'adore déjà, trop hâte de voir sa tête suffisante, elle va trop me plaire." J'acceptais la canette de coca et je l’attrapais au vol avec facilité. Par contre comme j'étais bête et que je ne réfléchissais pas beaucoup, j'ouvris la canette alors qu'elle venait d'être secouée. Bien sur ce qui devait arriver arriva et je me pris un jeyser de coca dans la tête et sur le corps. "Merde." Premier réflexe boire le coca qui versait, deuxième réflexe, attraper mon tshirt d'un prix indécent pour couvrir le tatouage et le protéger du coca. "C'est fatiguant d'être un boulet maladroit sérieux." Adieu le tshirt Gucci à 200 dollars. Bon là c'était pas mon problème le plus important, une fois le coca épongé, je vérifiais le tatouage "Ouf elle va bien." J'avais aussi ruiné mon soustif. Ah ben bravo Brianna, pour noel commande des mains. Mais le plus important était que j'avais sauvé le tatouage. Je collais et j'étais sucrée mais j'avais sauvé le tatouage. Je regardais par terre et j'en avais même pas mis par terre, non non c'était juste sur moi qu'il y en avait. "Si on refait une pause, je prendrais de l'eau..."