livets morgon (ft. Lise)

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Meg Barnes
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Meg Barnes
livets morgon (ft. Lise)
Ven 3 Jan - 23:56
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livets morgon


« What am I going to do ? » Tu dis cela en un soupir, te laissant retomber dans le canapé de Lise, frôlant au passage son épaule de la tienne. Tes mains entourent une tasse de thé fumant, et tes yeux sont perdus dans la page web ouverte sur son ordinateur portable. Finissant par détourner le regard pour le poser tu ne sais trop où, tu te sens submergée et impuissante, deux sentiments qui sont bien peu familiers à tes instincts de planificatrice. Tout, dans ta vie, est bien rangé. Chaque chose a sa place, et chaque chose à sa place. Tout est anticipé cinq coups en avance, comme un jeu d’échecs rondement mené, et il est extrêmement rare de te prendre au dépourvu. Mais cela semble être une constante ces derniers mois, l’instabilité permanente depuis que le mot divorce a été prononcé pour la première fois. Tu ne peux pas croire que la question n’avait pas émergé dans ton esprit jusque-là. Tes préoccupations étaient autres, ou peut-être était-ce la naïveté de croire qu’au fond, rien ne changerait vraiment. Mettre de la distance physique entre Mark et toi ne ferait que matérialisé la falaise que les années ont érodé dans votre couple. Au fond, rien de nouveau. Mais voilà, ce que tu n’avais pas vu venir, c’est qu’il te faudrait travailler, pour ce que l’on pourrait considérer comme la première fois de ta vie.

Rares sont ceux qui peuvent dire t’avoir vue ainsi, déshabillée de ton masque de jovialité. Si tu n’es pas, dans le cadre de ta propre maison, le genre de femmes à toujours être tirée à quatre épingles, préférant laisser le maquillage et les chaussures à talons pour les grandes occasions, les troquant volontiers contre le confort d’un jean et de pieds nus ; ta dernière armure est la plus farouche de toutes : ton sourire. Souvent forcé bien que jamais démasqué, il est accroché à tes lèvres comme une légion d’honneur dont on ne se sépare pas. Mais là, dans l’intimité du cottage de ton amie, un plaid sur les genoux, ton visage trahit la panique lente et douce qui te gagne. « What could I do? Who would want to hire me? I can’t do anything! » Ce n’est pas vrai, évidemment que ce n’est pas vrai. Seulement, la seule chose pour laquelle tu aies étudié, la médecine, t’est inaccessible, la faute à cet internat avorté. Le reste, tu l’as appris sur le tard, informellement, et ça ne ‘compte’ pas. Tes standards explosent ceux des recruteurs les plus aguerris, et aucun de tes accomplissements ne sera jamais suffisant pour le toi d’il y a vingt-cinq ans qui débutait dans la vie avec une bourse complète pour Stanford.

Anticipant presque une réaction de la blonde à côté de toi, craignant qu’elle ne décide de se moquer tendrement de toi comme elle le fait bien souvent, tu cherches ses prunelles. Les tiennes semblent vouloir crier ‘mother me, just this once’.
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livets morgon (ft. Lise)
Mer 8 Jan - 1:27
What will we do when we get old?
Will we walk down the same road?
Will you be there by my side?
Standing strong as the waves roll over
Dans un gargouillement, la machine achève de remplir sa tasse fétiche de café. Posée sur le rebord de la fenêtre, entre deux plantes, contemplant son royaume d’un regard dédaigneux, Aliénor, la chatte Bleu de Russie adoptée il y a bientôt cinq ans ne lui accorda même pas un regard quand elle vint lui chatouiller l’oreille, mais lui accorda l’honneur d’un ronronnement. Et dire qu’elle avait toujours clamer détester les chats. La machine à café ayant terminé de s’ébranler, un nouveau soupir désespéré venu du salon arracha un léger rire à la blonde, qui revint au secours de son amie échouée sur son canapé. Elle s'était levée il a moins d'une minute, alors que Meg entamait une intense séance d'apitoiement.

Elles étaient, l’une et l’autre, radicalement différentes. Là où Lise se laissait porter par les évènements, glissant d’aléas en coups de chance au gré de ce que la vie lui jetait, Meg était une sorte de maîtresse de poker, planifiant déjà le coup qu’elle porterait cinq tours plus tard. Peut-être était-ce qui avait fait l’intensité et la brièveté de leur idylle de jeunesse ; les opposées s’attirent, puis s’équilibrent en amitié. Mais pour la première fois, le château de cartes semblait s’être écroulé, et Meg s’était jetée sans filet dans l’abysse de son divorce. Lise la savait forte, et beaucoup s’arrêteraient sans doute à ce sourire qu’elle avait placardé comme une muraille protégeant tout ce qui bouillonnait dessous, mais la new-yorkaise n’était pas dupe. Elle la connaissait suffisamment pour la savoir désemparée.

Peut-être est-ce cet élan de tendresse inquiète qui épargnait à Meg les piques taquines dont d’habitude, Lise aurait joué avec joie. Revenue au salon, à moitié assise sur l’accoudoir du canapé, elle scrutait son amie du dessus, presque comme on regarde un enfant en se demandant s’il ne couve pas quelque chose. Instinctivement, elle posa une seconde une main, tendre et apaisante, sur ses cheveux, dans un geste qu’une amitié qui se comptait en décennies avait rendu naturel. Elle soutint son regard une seconde, une douceur infinie et presque inhabituelle dans le regard. You’re not alone in this. We’ll make it work. Puis secoua légèrement la tête, son demi-sourire taquin revenant étirer ses lèvres alors qu’elle buvait une gorgée du café brûlant. “Self-denigration is not gonna help.” Elle se leva, posa la tasse sur la table basse. “You just put your life on hold for what, twenty years or so?” Avait-elle réellement des conseils à donner sur le fait d’abandonner toute sa vie pour une raison discutable ? Sans doute pas. Cela ne l’empêcherait pas de le faire. “Plus it’s never too late to start fresh, many people have done it, successfully. You just need to figure out what is it you like! That’d be a good starting point, rather than… whatever it is you’re doing right now” ajouta-t-elle en pointant vaguement l’ordinateur sur les genoux de Meg, sur lequel cette dernière avait passé la demi-heure précédente à scroller frénétiquement. Lise cherchait toujours à comprendre sa méthode, sans succès.

Elle vint s’asseoir à côté de son amie dans le sofa, et ajouta dans un rire “Not to mention, you’ve got plenty of experience; you actually managed to live – hell, put up with Mark and raise three children. Trust me, compared to that, working will be a piece of cake.” Elle eut un de ces larges sourires de gamine, de ceux qui ne doutent de rien et semblent croire infiniment en la chance et la bonté du monde. Car Lise ne désespérait jamais. Et elle s’était donné pour mission aujourd’hui de tenter de transmettre cette foi – cette naïveté inébranlable à son amie la plus chère.


(c) AMIANTE

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