knockin on heavens door  | Ft. Shinji Ito

Assis au bord de la fenêtre, Tian admire le ciel bleu qui est dégagé, dénué de tout nuage. Les rayons du soleil lui caresse doucement le visage, alors qu'il s'enferme doucement dans sa petite bulle. Sa chambre d'hôpital est vide. Le docteur Akio n'est pas encore arrivé. Ce dernier doit sûrement s'occuper d'un autre patient. Mais cela ne dérange pas le chinois. Il a tout son temps. Cela fait depuis trois jours qu'il séjourne ici. Et il en a pris l'habitude depuis ces trois dernières années. Mais malheureusement, cette habitude ne l'aide pas à se sentir mieux. Se dire que les autres adolescents de son âge peuvent être libre de faire ce qu'ils veulent, contrairement à lui, ça lui fiche le cafard. Il aimerait bien sortir de là, et respirer au moins l'air frais. Pour ça, il doit attendre. Attendre que son docteur revienne et lui donne sa permission. Tian doit donc reste patient encore un petit moment. Pour cela, il s'amuse à fredonner une chanson, tirant légèrement sur le bas de sa robe de chambre qui ne fait que lui arriver au niveau des cuisses. Et il se perd de nouveau dans ses pensées. Pensées qui se dirigent déjà vers Zadig, et Phet. Ses deux meilleurs amis. Cela fait depuis son début d'hospitalisation qu'il ne les a pas vu. Et leurs conversations lui manque énormément. Déjà qu'il ne les voit plus très souvent. Si ses séjours à l'hôpital ne font qu'augmenter, Tian va finir par devenir fou. Soupirant légèrement, il commence à faire les cents pas. Jusqu'à ce qu'il entendre la porte de la chambre s'ouvrir sur le docteur Akio. Ce dernier s'avance vers lui. « Tout va bien Tian ? Désolé de t'avoir fait attendre. Les derniers résultats arriveront bientôt. Encore quelques heures à tenir. » Tian hoche donc la tête tout en faisant une moue, laissant alors son docteur lui accrocher son collier-médicament autour de son cou.

Se retournant juste après, il vient faire ses yeux de chien battu. « Je peux sortir un peu dehors ? S'il te plaiiit. » qu'il dit en papillonnnant des yeux. Le docteur Akio qui est bien trop sensible à tout ça ne peut pas dire non. Au contraire. Il sait que ça ne fera que du bien à Tian. Alors il lui donne son autorisation. Ce qui fait que le chinois sautille sur place, venant embrasser la joue de son docteur pour le prendre au dépourvu, avant de s'enfuir en dehors de la chambre. « N-Ne cours pas dans les couloirs ! » Mais trop tard. Tian se met à courir en esquivant chariot et membres du personnel, se dirigeant vers les grandes portes qui donne sur la cour intérieur de l'hôpital. Sortant enfin à l'air libre, le chinois prend une grande inspiration. Le vent frais qui lui caresse la peau de ses jambes et de ses bras le faot légèrement frissonner. Mais il s'en contre fiche. Il fait quelques pas, venant se poser en plein milieu, relevant doucement la tête pour observer le ciel. La chaleur du soleil est plus intense que quand il était enfermé derrière les quatre murs de sa chambre. Alors il sourit, et se met de nouveau à retomber dans ses pensées. Pensées qui sont maintenant tout tourner vers son japonais. Shinji. Ils se sont beaucoup rapprochés depuis ces derniers temps. Et Tian compte bien finir par lui avouer ses véritables sentiments. Même s'il a rien dit encore à Jenny. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il a toujours aussi peur de faire de lui faire du mal en la recalant. Cette dernière a déjà des doutes, au vu du fait que Tian ne fait presque que passer son temps sur son portable avec Shinji, ou bien passer du temps avec lui à traîner dehors.

Malgré tout ça, il préfère attendre. Attendre le bon moment pour parler à sa petite-amie de tout ça. Ce qui risque de ne pas arriver tout de suite. Enfin bon. En attendant, il compte bien rendre son cœur plus léger en plus de celui de son japonais qui a longtemps attendu d'être enfin à lui. Frissonnant une nouvelle fois, il se fait interrompre dans ses pensées en entendant une voix derrière lui. Une voix familière. Il ne s'y attendait pas, de l'entendre ici. Tian se retourne alors vivement, croisant le regard de Shinji. Son Shinji. Son cœur rate un battement, et il se sent d'un coup tout nerveux, ses joues prenant des couleurs. « Shinji..? Qu'est-ce que tu fais là ? » Rapidement, il suit le regard du japonais, et vient alors tirer machinalement sur sa robe de chambre, tout gêné de se montrer dans cette tenue. En même temps, il ne pensait pas le voir ici, et il s'inquiète alors immédiatement. « Tout va bien ? » Le chinois se fait du mal pour ne pas craquer. Pour ne pas venir sauter dans ses bras. Sa chaleur lui a manqué, mais il préfère garder une certaine contenance pour ne pas paraître trop niais. Même s'il le restera toujours et à jamais avec Shinji.

La journée ne se passa pas exactement comme prévu. Shinji s’était réveillé assez tard, fatigué de ses auditions précédentes. Alors aujourd’hui, il avait décrété que ce serait une journée repos. Enfin, c’est ce qu’il pensait. Le japonais se réveilla assez vite, s’habillant alors, et s’étirant. Le calme dans cette maison régnait. Chose rare quand il savait que sa cousine était encore présente. Très rare même. Alors le pianiste s’habilla simplement, et se coiffa un minimum, ses cheveux tombant de plus en plus sur ses yeux. Un passage chez le coiffeur pourrait peut être s’imposer. Quoi que, cela lui donnait un petit air assez sympathique. Tout allait lentement pour ce réveil en douceur. Tout. Jusqu’à entendre un vacarme en bas, et un cri de douleur provenant de sa soeur. Et voilà. Encore une fois, elle venait de perturber ce silence agréable. Par compassion, il sortit plus rapidement que prévu, pour s’assurer un minimum qu’elle ne s’était pas juste cognée le petit orteil contre la table basse. Mais il s’arrêta rapidement dans les escaliers en la voyant en bas de ceux-ci, pliée en deux, ses cheveux noirs étalés sur le sol.

“Naomi ? Tu t’es fait mal ?”

Il s’approcha alors d’elle, la redressant tout doucement avant de l’entendre légèrement gémir de douleur. Elle lui indiqua sa jambe, ou plutôt sa cheville. Elle était enflée, et bien rouge. Soupirant alors, il la porta pour l’emmener sur le canapé, et alla chercher un peu de glace pour soulager un peu la douleur.

“Désolée...J’ai raté les marches...Et elle s’est retournée.” lui dit-elle d’une petite voix.

Shinji lui sourit doucement, la rassurant, avant de la préparer pour sortir, lui passant un manteau sur le dos. Il n’était pas assez fou pour la laisser ici. Qui sait, si ça se trouvait elle s’était cassée la cheville cette idiote.

“On va aux urgences en vélo, je t’y emmène. Allez viens” réponda-t-il en venant doucement la soulever.

Et c’était parti pour un trajet en vélo assez périlleux. Naomi n’avait pas l’air d’avoir compris que bien s’accrocher au conducteur ne signifiait pas l’étouffer. Bref, le japonais manqua de tomber du vélo plus de trois fois, avant d’arriver aux urgences. Bondées. Complètement. Habituel en soit. Tout le monde venait pour un peu tout et n’importe quoi. Eux, ils avaient attendu plus de quatre heures pour enfin accéder à la salle d’attente de radiologie. Le japonais n’avait pas cessé de pousser la chaise de sa soeur, qui commençait à s’agiter tout doucement. Et là, le résultat tomba. Une fracture. Il ne manquait plus que ça. Qui disait fracture, disait également plâtre. Cela allait alors prendre plus de temps que prévu. Un médecin la prit alors en charge, l’emmenant dans une chambre. Le japonais préféra les laisser gérer ensemble. Les chambres d’hôpital, très peu pour lui. Il se mit alors à se balader dans les couloirs, soupirant légèrement, avant d'atterrir dans la cour extérieur. Pas grand monde était de sorti. Et vu l’air frais qui passait par là, ce n’était pas étonnant. Il se balada alors légèrement entre les divers bancs, essayant de se détendre un peu. Enfin, se détendre, c’était vite dit. Surtout quand il aperçut une silhouette qu’il reconnaissait bien. un dos nu, entouré d’une blouse de l’hôpital. Il s’approcha doucement de lui, fronçant alors les sourcils.

”Tian ? C’est toi ?”
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                           
Quelle question. Evidemment que c’était lui.  Le stress monta d’un coup en lui. Cette tenue, bien qu’en dévoilant beaucoup de son corps, était en général mauvais signe. Alors oui, il le détailla des yeux, les joues un peu rougies, surtout en le voyant faire. Lui aussi se posait la question. Il se rapprocha alors encore plus, se mettant en face de lui.

“Moi ? Naomi s’est cassée la cheville, j’ai dû l’emmener...Et toi ? Tu fais quoi ici ?” lui demanda-t-il inquiet.

Le voir lui donnait envie de le prendre dans ses bras. Depuis qu’ils s’étaient retrouvés, ils avaient fini par se rencontrer plusieurs fois, jusqu’à faire disparaître le petit malaise entre eux. Ils avaient réussi à se retrouver, comme au bon vieux de temps. Sa main vint tout doucement caresser ses cheveux. Son regard brillait légèrement. Suffisamment pour lui rappeler cette petite étincelle qu’il avait pour lui. Il ne le quitta pas des yeux, attendant que ce dernier ne lui réponde.

”Tian...C’est grave ? T’es pas là parce que c’est grave hein ?”

Sa voix tremblait légèrement. Bien sûr que le voir ici l’inquiétait. Les seules fois où il avait dû se rendre ici, ce n’était pas de coeur. Il avait toujours souffert dans les hôpitaux. Alors voir l’être qu’il aimait se trouver dans un lieu tel que celui l’effrayait plus que tout. Il avait peur. Tout doucement, il le força à le suivre sur un banc, s’installant alors avec lui. Sa veste atterrit rapidement sur ses épaules, pour éviter que tout le monde ne puisse voir son magnifique dos nu. Un peu jaloux sur les bords, le japonais. Il était près à l’écouter. Et cette fois-ci, pas d’excuse. Pas de mensonge. Il voulait discuter avec lui sérieusement.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                

La seule émotion qui le traverse en ce moment même : l'angoisse. Il ne sait pas encore pourquoi Shinji se trouve ici devant lui, à l'hôpital. Et rapidement, plusieurs scénarios se sont construits dans son petit cerveau. Que ce soit une maladie grave, une blessure importante, ... Oui, Tian est angoissé à l'idée de le savoir dans un mauvais état de santé. Alors en apprenant que ce n'est que sa sœur qui s'est cassé la cheville, il soupire de soulagement. Mais il se reprend rapidement quand même, fronçant les sourcils. « Je.. Je vois.. Et elle va bien quand même ? » qu'il dit timidement. Même s'il ne connaît pas assez la jeune fille, ça reste la famille de son japonais. Alors oui il préfère prendre des nouvelles. Et ne pas paraître trop indifférent. Ce n'est pas son but, loin de là. Le lycéen se retient toujours autant de ne pas le serrer trop vite dans ses bras, voulant déjà prendre son temps. Son regard ne se détourne pas de lui, et son léger sourire ne s'estompe pas. Le voir lui redonne le sourire qu'il a perdu depuis ces derniers jours. Depuis qu'il est enfermé ici. Frottant doucement sa nuque, il se mordille la lèvre lorsque Shinji lui retourne la question.  « Je suis hospitalisé ici, depuis ma crise. Ça fait depuis trois jours déjà. Mais mon docteur m'a dit que je devrais rester encore quelques jours de plus... » dit-il dans un petit soupire. Penser au fait qu'il risque de s'ennuyer encore pour de longues heures, longues journées, ça lui fiche encore le cafard. Le visage inquiet de Shinji, Tian ne l'a pas raté. Et c'est normal d'un côté. Il se sentirait pareil si c'était Shinji a sa place. Enfin. Heureusement, ce n'est pas le cas. Le chinois frissonne un peu sous les caresses de son amoureux, penchant légèrement la tête sur le côté, et vient alors poser l'une de ses mains sur la sienne. Cela fait depuis bien longtemps qu'il attendait de le toucher encore une fois. Il profite alors de ce petit instant, fermant les yeux pour mieux ressentir la chaleur de la paume de la main de Shin, chaleur qu'il apprécie énormément.

Malheureusement, le japonais finit par casser ce moment. Avec son questionnement. Tian rouvre alors les yeux et son sourire se fane en une fraction de seconde. Doit-il absolument tout lui dire sur la maladie qu'il a ? Sûrement. Il n'a pas envie de lui mentir. Surtout ici. Ce serait bien trop difficile de sortir des mensonges. La voix tremblante de Shinji ne passe pas inaperçu à ses oreilles, et le jeune lycéen se mord nerveusement la lèvre, gardant le silence durant un temps. Trouver les mots. Voilà ce qu'il doit faire. Alors il se laisse entraîner vers le banc, s'asseyant à ses côtés et venant agripper ses doigts sur la veste qu'il lui pose sur ses épaules. « Merci. » Il commençait à avoir froid, comme quoi Shinji est parfait. Beaucoup trop parfait pour lui. Enfin. Le silence s'installe toujours entre eux, et Tian commence alors à triturer son précieux collier autour de son cou, hésitant vraiment à tout lui dire. Il a peur. Peur de le décevoir. Peur de le voir souffrir encore une fois. Et peur de le voir le juger. Car ceux qui savent pour sa maladie dans le lycée, très peu de personnes, l'ont jugés dès le premier regard. Comme si c'était quelqu'un de différent. Et ça, Tian n'a pas envie que cela arrive. Soupirant d'un coup, il tourne le regard vers son japonais, prenant son courage à deux mains. Il le faut. Pour lui. « C'est.. Plus ou moins grave oui. » Menteur. Bien sûr que c'est grave. Même beaucoup plus que Shinji ne pourrait le penser. Mais ça il ne le sait pas encore. Le chinois doit donc absolument lui expliquer clairement. Sans essayer de lui mentir. C'est bien mieux comme ça, plutôt que de le laisser découvrir la vérité par lui-même.

Tian l'observe un petit instant, voulant être sûr qu'il soit attentif pour bien entendre ses mots. En attendant, il sent son cœur battre la chamade. Être aussi proche de lui, ça lui fait toujours cet effet. Encore plus depuis qu'ils se sont rapprochés autant. Tentant de se reprendre un minimum, il prend une petite inspiration. « J'ai une maladie. Et.. Oui. C'est grave. C'est une maladie du c- » Et bien sûr, pile à cet instant là, il fallait que son organe vital s'y mette. Tian sent son cœur se contracter d'un coup, et un gémissement plaintif sort d'entre ses lèvres, attrapant rapidement son collier pour l'ouvrir et y attraper son médicament. Maladroitement. La pilule tombe au sol, et Tian finit par se plier en deux en serrant fort sa main sur sa poitrine, lachant un gémissement de douleur bien plus long que le dernier. « S-Shinji.. Le... L-Le médicament... » La douleur est bien trop forte pour qu'il puisse le regarder dans les yeux. Les secondes passent comme si elle duraient une éternité. Jusqu'à sentir sa tête se relever, et la pilule entrer dans sa bouche. Rapidement, Tian vient l'avaler, venant ensuite se caler dans les bras du japonais qui s'est réinstallé à ses côtés, ses doigts s'agrippant à lui comme si c'était sa bouée de sauvetage. Cinq minutes passent. Assez pour que le lycéen puisse se remettre de sa crise imprévue, et que la douleur passe. Sa respiration se fait de moins en moins saccadée, et il peut enfin croiser le regard de son japonais. Regard du japonais qui est bien plus inquiet qu'avant suite à tout ça. « J'ai une maladie du cœur... Si je prend pas ce médicament dès que je fais une crise.. Je peux mourir. »

Une crise ? Le japonais ne comprenait pas de quoi parlait Tian, mais il était sûr d’une chose : rester trois jours dans un hôpital n’était pas normal, et cette crise en était la cause. Et il était bien placé pour le savoir. Alors oui il s’inquiétait encore plus. Il était à la limite de la panique. Ses mains s’étaient resserrées sur ses cuisses, tirant légèrement sur le tissu de son pantalon, pendant que ses yeux le fixaient intensément. Une crise grave. Grave. Rien que ce mot le mettait dans tous ses états. Un mot lourd de sens. Au final, il ne savait rien. Strictement rien. Il avait raté des années entières auprès de lui, alors évidemment qu’il n’était au courant de rien et des détails importants. Alors il l’écoutait parler attentivement, triturant ses doigts pour essayer de se détendre. Ce qu’il lui annonçait n’avait rien de normal. Ce n’était pas quelque chose qu’on pouvait sortir d’un coup, et il le sentait. Il ne disait rien. Rien du tout. Ses oreilles étaient grandes ouvertes. Ses yeux s’étaient plantés dans les siens. Tian pouvait sans doute lire son inquiétude, qui changeait de palier à chacun de ses mots, chacun de ses gestes. Et tout cela, juste avant qu’il ne lui dise vraiment ce qu’il avait.

Un gémissement vint tout détruire en lui. Shinji regardait le chinois faire, se demandant bien ce qui était en train de se passer. Le voyant triturer son collier, une petite gélule blanche en sorti pour venir rouler sur le sol silencieusement. Sa main se posa sur le dos de Tian, le lui caressant sans ne savoir quoi faire. Il souffrait. Oui. Et cela rendait le japonais hors de lui. Ses paroles le firent revenir à la réalité, et il s’empressa de ramasser le médicament en se levant, reliant toutes les informations entre elles le plus vite possible. Sa main vint tout doucement relever la tête de Tian pour qu’il puisse avaler le cachet, avant de le prendre dans ses bras, le calant bien contre lui. Il en était persuadé maintenant. Ce n’était pas qu’une simple maladie. Bien plus grave, bien plus dangereux. Alors il ne comptait pas le lâcher. Ses bras s’étaient enroulés autour de lui, et il était hors de question qu’ils ne s’en détachent.

”Dis moi tout Tian.” lui demanda-t-il d’une petite voix.

Et là, le château de cartes s’écroula. Mourir ? Sans ce médicament ? Ses yeux s’engorgèrent légèrement de larmes. C’était littéralement un cauchemar. Ses mains se resserrèrent autour de ses fins bras, tandis que son regard croisa le sien. Avec ce qu’il lui annonça, il était au bord de la rupture. Sa lèvre inférieure tressautait. Ses yeux s’humidifiaient. Sa voix tremblait.

” C-Comment ça mourir ? Hein ? Y-Y’a un moyen de te soigner ?”

Il ne le quittait pas des yeux. Chacun de ses mouvements l’effrayait. Il n’aurait jamais pensé devoir revivre ça une nouvelle fois. Le japonais en avait assez de perdre des gens, alors il comptait bien faire en sorte que le plus jeune s’en sorte. Un traitement ? Rien à faire, il le paierait. S’occuper de lui ? Il le ferait également en restant à ses côtés. Tout doucement, il écarta les mèches du front de Tian, le laissant alors parler. C’était la seule chose qu’il pouvait faire pour le moment. Une maladie au cœur n’allait pas disparaître du jour au lendemain. Et le pire dans tout cela, c’est qu’il n’avait rien remarqué. Quel idiot. Il se détestait pour ça. Mais tellement. Sa tête s’engouffra doucement dans son cou, le resserrant encore plus contre lui. Son corps frémissait légèrement au contact du sien. Cet endroit de malheur ne lui apportait que des mauvaises nouvelles, et il le savait. Essayant de se calmer, il l’observa, se mordillant légèrement la lèvre.

”Tu sors quand ? On...Peut passer la journée ensemble ?”

Le japonais voulait seulement passer du temps avec lui, même s’il savait pertinemment qu’il allait sans doute devoir se coltiner sa cousine. Tant pis. Il la déposerait quelque part au passage, chez une amie ou autre. En ce moment, il voulait juste rester avec le lycéen. Il était en train de paniquer intérieurement et n’arrivait pas à défaire ses doigts de lui. Passer le plus de temps avec lui. Il ne savait pas ce qu’impliquait sa maladie à part ces crises, mais il ne le laisserait pas tomber, c’était sûr. Tout doucement, il caressa ses cheveux, lui souriant légèrement d’un sourire tendre. Il avait des tas de questions à lui poser, mais rien ne sortait. Rien. Tout ses mots restaient coincés dans sa gorge. Se raclant légèrement la gorge, il se frotta la nuque vigoureusement.

“Et...Je peux faire quelque chose pour toi ?”

L’aider. N’importe quoi, que ce soit lui tenir compagnie à l’hôpital, ou alors avoir une réserve de médicament à portée de main. Un soupir se dégagea d’entre ses lèvres, et calmement, il se leva du banc en pierre, rajustant au passage la veste sur les épaules de Tian. Sa main se tendit devant lui, pour aider le plus jeune à se relever. Il commençait à faire froid, et vu l’état de Tian, il valait mieux rentrer à l’intérieur de l’hôpital. Et puis, il voulait essayer de sortir ses idées complètement horribles de sa tête. Ce vide qui s'était épris de lui, le rendant sur le point de se rompre au moindre mots de plus. Il se sentait tellement inutile. Ses yeux eux, tentaient vainement de ne pas laisser leurs perles rouler sur ses joues légèrement rouges. Prenant le temps de marcher aux côtés de Tian, il n’avait pas lâché sa main, et même au contraire, ses doigts s’étaient resserrés autour d’elle. Pour rien au monde il aurait relâché cette main si douce.

« Il.. Il me reste moins de trois en à vivre et.. Il y a bien une opération mais.. Elle est bien trop chère. Et beaucoup trop risquée.. » Son souffle étant encore un peu saccadé, il plonge son regard dans le sien, se mordant la lèvre. Le voir dans cet état ne lui fait pas plaisir du tout. Il n'aime pas le voir comme ça, tout triste. Alors tout doucement, il vient caresser sa joue du bout des doigts, voulant le rassurer un minimum. Il n'est pas très doué pour ça, et surtout dans cette situation plus que compliquée, il a peur de dire les choses mal. Tian se contente donc de simple geste. Des simples gestes qui veulent tout dire pour lui. « Ne pleure pas, s'il te plaît.. Tout ira bien.. » Le chinois a l'habitude de ce genre de regard. Mais venant de Shinji, ça lui réchauffe le cœur. Sans le lâcher du regard, il vient caresser ses cheveux. Cette proximité avec lui le fait frissonner et rougir tout doucement, alors que son cœur et ses esprits se remettent tranquillement. Il ne sait pas quoi dire de plus, et reste donc silencieux, profitant de la présence de son japonais qui lui fait énormément de bien. Si on lui avait dit qu'il croiserait Shinji ici, il ne l'aurait pas cru. Et pourtant. Tian se sent bien plus apaisé à ses côtés, et il ne compte pas le lâcher non plus. De toute manière, il a bien l'impression que lui non plus n'a pas envie de le lâcher.

Se mordillant la lèvre, il hausse doucement les épaules. « Aucune idée. Je dois encore attendre les derniers résultats de mes examens. Mais mon docteur a l'air plutôt optimiste alors.. Je suppose que je pourrais sortir dans quelques heures. » qu'il dit en souriant doucement. Avant d'hocher vivement la tête à sa deuxième question. « Bien sûr qu'on peut ! Je veux rester avec toi. » Passer du temps avec lui, c'est tout ce qu'il demande. Cela fait depuis plusieurs jours qu'il rêve de ça. Qu'il rêve de lui tout court, même. L'avoir contre lui, en chair et en os, lui fait énormément de bien. Il voit bien qu'il a l'air toujours autant perturbé, et vient alors embrasser sa joue après avoir hésité un petit instant. « Juste.. Rester avec moi. Et ne pas m'abandonner. » C'est tout ce qu'il souhaite. Ça lui suffit amplement, et ça peut l'aider pour se sentir mieux. Vivant. Tian ne veut pas qu'il en fasse de trop, parce qu'il sait que Shinji est prêt à tout pour l'aider. Et le lycéen n'est pas du genre à demander de l'aide à tout va. Parce qu'il veut se montrer fort, et pas se montrer comme un enfant qui a toujours besoin d'être épauler. Il en a déjà beaucoup demandé. Enfin. Se relevant doucement du banc, il passe un bras autour de lui, ayant encore les jambes qui tremblent suite à tout ça. L'air se fait plus frais, et il est pas contre pour rentrer à l'intérieur. Ne le lâchant plus, il vient le regarder par moment, se resserrant légèrement contre lui. « Shinji.. Tu.. Si tu as des questions pour ça.. N'hésite pas, hein. » Ses doigts entrelacent doucement les siens, et une fois au chaud, il s'arrête devant lui pour le regarder droit dans les yeux. Avant de venir se blottir dans ses bras. Un câlin ne fait pas de mal. Et si ça peut aider Shinji à se détendre, il le fait volontiers.

Mais ce petit moment entre eux se fait couper par l'arrivée du docteur Akio, ce dernier souriant légèrement en les voyant coller de la sorte. « J'ai une bonne nouvelle Tian. Tu peux sortir dès maintenant. Mais promet moi de faire attention, hein ? Ton cœur s'est beaucoup fragilisé depuis cette crise, alors ménage-toi un peu. » Marquant une pause, il se retourne ensuite vers le japonais. « Je vous laisse le soin de vous occuper de lui. Vous avez l'air de bien le connaître. Passez une bonne fin de journée. Et s'il y a quoi que ce soit, n'hésitez pas à appeler. » A peine sa phrase finit que Tian sautille déjà d'impatience à l'idée de sortir à l'air libre. Et ni une, ni deux, se met à courir jusque dans sa chambre, ayant déjà bravé l'interdit en désobéissant une nouvelle fois au docteur Akio. Mais bon. Il est comme ça, le petit Tian. Un vrai petit rebelle. Une fois arrivée dans la chambre, il attrape doucement ses habits, ne faisant plus attention au fait que Shinji peut arriver d'un moment à l'autre. Et lentement, il se déshabille, restant en caleçon le temps de fouiller dans ses affaires et de trouver des habits bien propre. Et ce n'est qu'après les avoir enfiler avec lenteur qu'il finit par se rendre compte de la présence du japonais en tournant légèrement le regard sur le côté, sursautant et rougissant alors. « T-Tu.. Tu es là depuis longtemps ? » Au vu de la tête de l'étudiant, c'est un grand oui. Tian garde alors ses rougeurs, et se cache à moitié le visage derrière ses mains. Petit rebelle, mais toujours aussi innocent.

Trois ans. Trois pauvres années. Qu’est-ce que cela était dans une vie ? Rien du tout. Alors oui. Son monde venait de s'effondrer tout entier. Les larmes lui montèrent aux yeux, essayant vainement de les contenir. Cette main sur sa joue. Il la trouvait si précieuse. Une opération coûteuse ? Il s’en fichait. Si c’était ça le problème, il signerait le chèque tout de suite. Mais pas maintenant. Il ne voulait pas lui en parler, car il connaissait déjà la réponse. Ce serait un Non catégorique. Et pourtant, il n’en resterait pas là sur cette opération. Hors de question. Si cela lui permettait de vivre, qu’importe les risques, il devait la faire. Sa décision à lui était déjà prise. Toutes ces attentions, rien ne fonctionnait. Comment réparer un esprit déjà suffisamment brisé par la mort ? Il ne manquait plus que la seule personne à qui il avait accordé ses sentiments ne meurt, et on aurait touché le gros lot de la vie la plus maudite. Encore quelques heures à attendre d’après le chinois. Des heures infernales. Alors oui, il les passerait à ses côtés. Si c’était ce qu’il désirait aussi, alors il ne se gênerait pas. Il resterait avec lui. C’était tout ce qu’il voulait aussi. Se mettant alors en route vers l’intérieur du bâtiment, leurs mains s’enlaçèrent doucement, comme une chose naturelle et habituelle. Enfin, cela ne manqua pas de déstabiliser le plus vieux, qui ne savait plus comment réagir à tous ces contacts de sa part. Son coeur s’emballait, sans même que Tian ne se rende compte de ce que ce simple mouvement lui faisait. Ses jambes se faisaient lentes, lui permettant ainsi de s’assurer que le chinois tenait bien sur ses jambes. Des questions ? Il n’en avait pas vraiment. Quoi que.

”Tu en avais déjà quand j’étais au lycée, des crises ?” lui demanda-t-il doucement.

Il se sentait nul de n’avoir jamais rien remarqué, ce n’était pourtant pas quelque chose qu’on ne pouvait pas voir ou ignorer. Soit Tian s’arrangeait pour ne jamais rester dans les parages, soit sa maladie s’est développée un peu plus tard, dans tous les cas, il l’ignorait avant aujourd’hui. Arrivé dans le bâtiment, leurs doigts liés, le japonais ne voulait pas les lâcher. Son regard croisa le sien. Désemparé. Empli de tristesse. Voilà ce que criait ses yeux au monde. Lorsque le plus jeune vint se blottir contre lui, il ne réagit pas tout de suite, le temps de comprendre ce qu’il se passait réellement. Il était plus grand que lui, ce qui avait le don de le rendre tout chose. Le japonais ne se souvenait pas de l’avoir vu le dépasser au lycée. C’était sans doute dû à la puberté. Tout doucement, ses bras passèrent autour de sa taille, l’enlaçant timidement. Un simple câlin, rien de plus. Une voix vint les séparer, faisant alors se lâcher les deux asiatiques.  Un médecin. C’était la conclusion de Shinji en observant la tenue de l’homme. Et puis, déduction assez idiote, au vu du badge que portait celui-ci sur son torse, y étant alors inscrit son nom et son corps de métier.Un léger sourire naquit sur son visage. Il pouvait enfin sortir. Mais les recommandations du médecin lui plaisait beaucoup moins. Alors quand il s’adressa à lui, il hocha frénétiquement la tête.

”Je vous promets de prendre soin de lui. Bonne soirée à vous aussi.” dit-il en le saluant.

Et sans même si attendre, le chinois parti en courant, bravant les conseils du médecin. Bon. C’était pas gagné avec un enfant pareil. Alors le japonais se mit à le suivre jusque dans sa chambre, tombant sur une vision plutôt sympathique. Ne pas fermer la porte est une chose, mais se déshabiller SANS fermer la porte en est une autre. Une sorte d’invitation, que lui ne refuserait pour rien au monde. Le japonais le fit pour lui en s’adossant silencieusement à la porte close. Ses yeux le détaillaient, lui et sa peau blanche, la courbe fine de son dos marquée par ses omoplates, sans même que le plus jeune ne le remarque. Elle semblait si douce, si agréable sous le toucher. Non. Shinji ne comptait pas lui sauter dessus comme un loup affamé. Il n’était pas du genre à le faire d’ailleurs. Il le laissa s’habiller tranquillement, avant que leurs regards ne se croisent. Un petit mouvement de main pour le saluer, rigolant un peu de sa réaction. Sa question le fit sourire.

”On va dire à partir du moment où tu es rentré dans ta chambre. Oui.” répondit-il avec un énorme sourire.

Sa réaction était tout simplement adorable. Sa main se leva dans ses cheveux, les caressant doucement. Il n’avait pas à être aussi gêné que ça, sinon comment ferait-il avec sa petite amie. Délicatement, il vint lui saisir les poignets, dégageant ainsi son visage.

”Ne soit pas embarrassé, ce n’est pas si grave.”

Dans tous les cas, lui ça ne le dérangeait pas de le voir dans cette tenue. Au contraire. Il en était même plutôt ravi. Un dernier sourire et il lui prit son sac pour le débarrasser, sortant ensuite de la chambre après avoir vérifié qu’il n’avait rien oublié. Avant de réellement partir de là, il devait faire un tour par la case radiologie. Sa cousine. Même s’il le voulait, il ne pouvait l’abandonner ici. Elle était tellement douée, qu’il était persuadé qu’elle aurait pu la l’attendre pendant des heures. Se dirigeant alors vers le secteur de radiologie, il l'aperçut,assise sur un fauteuil. Il s’approcha, lui demandant comment elle allait. Sa petite tête ne l’écoutait pas vraiment, elle observait doucement Tian en souriant. Elle ne l’avait jamais vu, et pourtant elle le connaissait. Assez étrange comme situation. Mais passons. Au final, Shinji s’empressa d’appeler une de ses amies pour qu’elle passe la journée avec elle. Lui, il comptait bien passer sa journée avec le chinois. Lui ébouriffant les cheveux, il s’empara naturellement de l’une des mains de Tian pour l’emmener dehors. Oui. Il comptait passer à l’action. Foncer, comme le lui avait indiquer Keiko. Il ne pouvait pas attendre sans réponse indéfiniment.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ~ « Non.. Enfin.. J'en ai eu une seule, un peu avant que tu ne quittes le lycée. Mais elle n'était pas aussi forte que les récentes. » dit-il tout en se mordillant la lèvre. Par cette question, Tian comprend bien que Shinji culpabilise. Qu'il culpabilise de n'avoir rien vu. Mais il ne le faut pas justement. Le chinois a fait exprès de ne pas montrer sa maladie, et son mal-être. Pour ne pas inquiéter tout le monde. Mais surtout pour ne pas se faire voir comme un faible. Car la plupart des garçons qui se trouvent dans le lycée sont tous pour la plupart en bonne santé et musclé qui plus est. Tout le contraire de Tian, qui lui est comparable à une asperge. Aucun muscle, et un corps qui ne sait même pas se battre contre un simple petit rhume. Les élèves normaux peuvent aller en cours dans ce cas, mais Tian non. Son système immunitaire bien trop faible ne lui permet pas. Et ça, c'est ce qu'il déteste le plus.  « Ça fait depuis tout bébé que j'ai un souffle au cœur. Ma maladie n'a fait que grossir jusqu'à aujourd'hui... Tu n'a rien à te reprocher, Shinji. » Surtout que Tian ne s'y attendait pas non plus. Personne ne s'y attendait. Il se rappelle du jour où le docteur lui a dit pour sa maladie. Le jour où lui, sa mère et Liang étaient tous réunis en face du docteur, dans la salle d'examen. Le jour où tout s'est effondré. Le jour où il a su que la mort allait frapper à la porte plus rapidement que prévu pour lui. Sa mère et son frère ne s'en sont pas tellement remis depuis ces trois années passées déjà. Et c'est compréhensible. Tian, lui, même s'il ne le montre pas spécialement, est complètement terrifié à l'idée de mourir. Lui qui pensait avoir la vie devant lui, et vivre de sa passion pour le chant. Tous ses rêves se sont brisés sans avoir eu le temps de dire ouf.

Riant en entendant le docteur Akio le réprimander, Tian se trouve déjà hors-de-portée, à s'habiller convenablement pour la suite de la journée. Et il ne s'attendait pas à ce que Shinji soit spectateur de cette vue très peu appréciable. Du moins, c'est ce que pense Tian. Car entre son corps de lâche, et sa cicatrice le long de sa cuisse arrière, bah c'est pas une très jolie vue plaisante. Enfin. Cela étant dit, le chinois garde ses rougeurs lorsqu'il a confirmation que son japonais se trouve là depuis le début. Et ce grand sourire ne l'aide pas. Bien sûr qu'il est gêné. Si on oublie sa mère et son grand-frère, Shinji est le premier et le seul à avoir vu la presque totalité de son corps. Et le fait qu'il lui dise que ce n'est pas trop grave n'aide toujours pas à Tian à sortir de ce moment gênant. Mais bon. Il doit faire avec, frottant doucement sa nuque. Pas si grave pour lui, mais ça l'est pour le lycéen. Il se concentre alors sur le remplissage de son sac, et s'apprête à le mettre sur son dos. Mais Shinji vient encore se ramener et le porter à sa place. Ce qui dérange un peu le chinois qui le montre en faisant une moue. « Je peux le porter seul, mon sac, hein.. » qu'il dit en soupirant un peu par la suite. Il sait bien que le japonais ne changera pas d'avis. Alors il ne dis rien, ne voulant pas partir en guerre de "qui le portera ou pas", et se contente de le suivre hors de la chambre après n'avoir rien oublié. Et tout en marchant silencieusement vers le service de radiologie, là où se trouve Naomi la sœur de Shinji, Tian remet une petite gélule blanche et bleue dans son collier. Petite gélule qui lui sauve la vie à chaque crise. Si ce n'est pas de la magie, hm.

Il reste en retrait le temps que son japonais prenne des nouvelles de la jeune fille, esquissant un petit sourire lorsque cette dernière le regarde. A cet instant, il ne sait pas quoi dire à part la saluer poliment. Il a juste l'impression d'être de trop, mais reste immobile, proche de Shinji. Maintenant qu'il est à ses côtés, il ne compte pas le lâcher d'une semelle. Même si pour ça il risque de devenir un petit poussin chiant qui le suivra n'importe où. Mais passons. Le regardant finalement s'occuper de sa sœur, à appeler l'une de ses amies, il regarde un peu autour de lui, triturant nerveusement ses doigts. Se retrouver seul à seul avec Shinji, il attendait ça depuis un long moment, certes. Mais maintenant que ça y est, il devient tout nerveux. Et Tian ne sait pas s'il arrivera à bien se comporter face à lui. Il se rappelle bien de la fois où ils se sont rencontrés à l'école de l'étudiant en musique. Et il espère que ça ne va pas finir encore une fois comme ça. En tout cas, de ce qu'imagine le chinois, c'est impossible que ça se termine de la sorte. Car il est bien décidé à avouer ses sentiments au japonais. Il va galérer, c'est sûr, mais ça vaut le coup non ? Pouvoir enfin vivre aux côtés de Shinji, même si ce n'est que pour une courte durée, est la chose qui compte le plus pour lui en ce moment-même. Il finit par sortir de ses pensées en sentant une main ébouriffer ses cheveux. Main appartenant à Shinji évidemment. Cela le fait rougir de plus belle, surtout en sentant sa main prendre la sienne dans un geste doux. Et sans hésiter, le chinois vient la serrer à son tour, revenant même entrelacer ses doigts aux siens. Tel un petit couple amoureux. C'est ce qu'ils sont au final. L'air frais du dehors lui fouette gentiment le visage, et il ne peut s'empêcher de frissonner légèrement. La chaleur de la paume de la main de Shinji lui suffit pourtant pour ne pas avoir si froid que ça. Cette chaleur se diffuse tout le long de son corps, et Tian ne peut s'empêcher de sourire comme un idiot. Plus rien ne compte pour lui à cet instant, si ce n'est que Shinji. Shinji et son sourire. Son sourire, ses touchers, sa voix qui le fait vibrer de partout.

Se concentrant sur sa marche, le He jette quelques coups d'œil vers son amoureux, se demandant bien ce qu'il veut faire maintenant. Maintenant qu'ils ne sont plus dans cet hôpital. Rapidement, il se rend compte que Shinji l'emmène dans les quartiers riches. Autrement dit là où se trouve la jolie villa du japonais. Le chemin, il le connaît par cœur. Ce n'est pas la première fois qu'il vient par ici. Gardant un sourire aux lèvres, et arrivant tranquillement devant ladite maison de Shinji, le chinois patiente en le laissant ouvrir la porte. Et sans surprise, il est toujours émerveillé et subjugué par la beauté, la grandeur de ce bâtiment. Il enlève déjà sa veste qu'il accroche à son porte-manteau, avant de s'avancer toujours aussi timidement dans le salon, et y restant planté au milieu. Et le petit silence déjà installé entre eux se fait couper par le grognement du ventre du chinois. Ce dernier rougit alors d'un coup et se mordille la lèvre. « D-Désolé.. J'ai pas mangé grand chose.. La nourriture de l'hôpital est infecte. » qu'il dit en riant un peu. Et tout naturellement, le japonais n'attend pas longtemps pour lui préparer quelque chose à manger. Et Tian ne peut pas refuser, sachant bien que son aimé est doué en cuisine. Il le suit alors comme un petit poussin, jusque dans la cuisine, restant attentif à tout ce qu'il fait. Ces faits et gestes, ses paroles, son rire. Tout le fait rougir. Plus ça va, et plus il sent son cœur se consumer de cet amour. Tentant alors de se reprendre, il aide le japonais en mettant la table de son côté. Ainsi, il se sent quand même un peu utile. Tian installe assiette et couverts, remplissant aussi un pichet d'eau qu'il met de côté, avant de rejoindre Shinji dans la cuisine qui a l'air d'avoir bientôt fini. « Ça sent super bon ! Jai hâte de manger avec toi. » qu'il dit tout en s'appuyant sur le plan de travail, à côté de lui, d'à tête penchant légèrement au point de frôler la sienne. « Qu'est-ce que tu prépares ? »

Main dans la main, le japonais arpentait les rue, restant toujours le plus loin de la route. La présence de Tian l’aider plus qu’il ne l’aurait pensé. Sa peur avait légèrement diminué, sans pour autant disparaître. C’était juste un effet passager. En réalité, il ne savait pas trop quoi faire. Au vu de l’heure, il se disait qu’il pouvait rentrer un peu pour manger.  Ça ne ferait sans doute pas de mal à Tian aussi. Et assez rapidement, il se retrouva dans son quartier, puis devant chez lui. Par habitude sans doute, il ne ressentait rien en observant le bâtiment. Par contre, le visage émerveillé de Tian le fit légèrement sourire.  Ouvrant alors la porte, il laissa passer Tian en premier, le laissant faire comme chez lui. Un silence lourd s’installa doucement, pour quelques minutes seulement. Un bruit se répandit dans la pièce, ce qui ne manqua pas aux oreilles du japonais, qui se retourna directement vers Tian, se retenant de rire.

”Ne t’en fais pas, de toute manière je comptais préparer un truc à manger.” lui annonça-t-il.

Et sans même attendre, il se dirigea dans la cuisine, remplissant alors une gamelle d’eau pour préparer du riz. Puis, dans une poêle qu’il beurra, il y installa deux filets de saumon, pour ensuite préparer une bonne sauce à l’oseille. Tout en laissant cuire, il observait légèrement le chinois qui prenait ses marques, l’aidant en installant la table. Adorable. Plus il y pensait, plus il avait l’impression de ressembler à une sorte de couple. Ses gestes, ses actions, tout le laissait penser cela. Il devait lui poser la question. Il ne savait pas quand, dans quelles circonstances, mais il le devait. Pour éclaircir la situation et ne pas rester comme à l’époque du lycée. Surveillant la nourriture, il tourna légèrement la tête pour observer le chinois, lui faisant un grand sourire.

”Du saumon à l’oseille avec du riz. Tu aimes au moins ?” demanda-t-il un peu inquiet.

Si ça se trouve, le plus jeune n’aimait pas la sauce. C’était assez spécial en vrai, mais autant tenter. Lui, il adorait ce poisson noble. Savoureux et tellement délicieux. Il aurait été triste que Tian n’aime pas. Penchant la tête, il attendit son aval. Il avait encore le temps avant que tout ne cuise, il pouvait toujours faire un changement de plat. Son regard plongea dans le sien, avant de rapidement se détourner, ne sachant pas quoi dire de plus. Ses lèvres s’entrouvrirent, se frottant ensuite la nuque, se ravisant après. Ses pensées s’embrouillèrent. Il ne savait pas comment aborder le sujet. Si tout foirait, ce serait sans doute la dernière fois que tout se passait bien. Le japonais ne voulait pas tout ruiner. Une nouvelle fois. C’était la dernière chose qu’il voulait. Et sans trop comprendre, il savait que ce n’était pas la bonne. Pas maintenant, même s’il le voulait plus que tout. Tian avait dû voir son hésitation, mais qu’importe. Venant alors servir les assiettes, il installa tout sur la table, laissant le lycéen se mettre en face de lui.  Lui faisant un grand sourire, il lui souhaita un bon appétit, avant de commencer à doucement manger, perturbé, essayant de rester neutre.

”Ça te convient ?” lui demanda-t-il une nouvelle fois.

Il voulait que tout soit parfait, dont la nourriture. Lui faire plaisir était tout ce qui comptait, et il le trouvait tellement adorable. Le regarder manger était assez passionnant. Suffisamment pour lui en faire oublier son assiette. Mais il se reprit assez facilement, un peu perdu, dévorant son plat tout en entier sans en laisser une miette. Le stress sûrement l’avait fait manger plus rapidement que d’habitude. Toutes ses pensées le hantaient légèrement. L’hésitation, la peur, l'anxiété. Il était un peu ailleurs, ce qui n’avait sans doute pas échapper au plus jeune. Son regard se releva, quittant alors cette phase de réflexion pour observer son aimé. Il ne pouvait plus tenir. Ses lèvres bougèrent toutes seules. Un peu trop vite sans vite doute.

”Tian...Je peux te demander un truc ? Je…,, prit-il le temps de réfléchir avant de reprendre, Qu’est ce que tu penses réellement de moi ?” demanda-t-il enfin.

Il voulait vraiment savoir. Pas forcément dans le sens que la question avait prise. Non. Ses jambes poussèrent légèrement sa chaise pour se rapprocher de la table, le fixant en attente de réponse. Ses mains poussèrent discrètement sur son assiette, dégageant alors sa vue sur le lycéen. Ses yeux dans les siens, il analysait ses gestes, signe de son léger embarras. Ce qu’il s’apprêtait à faire, il ne le savait pas lui même, se redressant légèrement, il glissa une main sur la joue chaude de Tian. Il n’arrivait plus à s’en détacher. Beaucoup trop hypnotisant. Et sans même réfléchir, il prononça de nouveaux mots pour former sa question plus clairement, au vu de l’incompréhension apparente de Tian.

”Qu’est ce que tu ressens vraiment pour moi ? Je veux savoir“ ajouta-t-il la voix légèrement tremblante.

Shinji n’avait jamais posé de question aussi directe que celle-ci, et cela le perturbait. Il était tellement troublé par cette situation, que ses joues s’étaient légèrement colorée. La réponse lui faisait peur. Et bien qu’il savait que Tian soit en couple, il ne pouvait pas cesser d’y croire. Tout ce qu’il ressentait en étant autour de lui, il ne pouvait pas être le seul à le sentir. Impossible. Et cela devait être aussi insoutenable pour lui que pour le plus jeune.   Il y pensait encore, à cette rencontre quelques semaines plus tôt, ce qu’il s’y était passé, et comment cela avait terminé. Mais cette fois-ci, il se l’était promis. Il ferait en sorte que tout se passe bien, Même s’il comptait faire pas mal de conneries, il ne le cachait pas. Suivre les conseils de sa meilleure amie n’était peut-être pas la meilleure chose à faire. Mais bon, il fallait bien le dire, ses conseils s’avèraient en général  assez fructueux. Il ne restait plus qu’une chose à faire à présent. Son pouce caressait doucement sa joue. Son visage se rapprocha, tandis que son corps tout entier se souleva pour participer au mouvement.  Et d’un geste qui se voulait le plus doux possible, il pencha légèrement sa tête, avant de joindre ses lèvres aux siennes dans un baiser chaste. Aucun mouvement, juste un baiser. Plus rien ne comptait. Il s’excuserait pas la suite de ce geste brusque. Pour le moment, il savourait ce baiser délicat, empli de sentiments pour le chinois.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                              

                       

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ~ « Du saumon à l'oseille...? J'en ai jamais mangé. Mais je veux bien y goûter ! » Il ne compte pas lui dire non. Surtout pas. Déjà qu'il l'accueille gentiment chez lui, Tian ne va pas faire sa tête de mule. Certes il est un peu dur niveau nourriture, surtout concernant les produits de la mer, mais le chinois va faire un effort pour Shinji. Parce qu'il sait bien que ce dernier a envie de lui faire plaisir tout en cuisinant un plat qu'il aime. Au moins, peut-être qu'il pourra mettre ce plat dans sa liste de nourriture qu'il aime. Qui sait. Tout peut arrivé. Le jeune lycéen reste donc là à ses côtés, attendant que ça cuise. Son regard passe de la nourriture qui cuit au visage du japonais. Cette proximité le trouble un peu, et il se fait du mal pour éviter de faire encore la même connerie que la dernière fois. Plongeant son regard dans celui du plus vieux, il ne se rend pas compte que ses joues prennent une petite couleur rosée. Est-ce que Shinji le fait exprès ? Son cœur rate un battement lorsque ses yeux se posent sur ses lèvres qui s'entrouvrent. Reprend-toi Tian. Reprend-toi. C'est pas le moment de phaser sur la bouche de Shinji. Le chinois se mordille les lèvres, étant dans un véritable combat intérieur, détournant ensuite le regard. Il a bien vu que Shinji à l'air étrange. Comme s'il voulait dire quelque chose, mais qu'il n'osait pas. Tian se demande bien ce que c'est. Et pourquoi il hésite à en parler. Enfin. Secouant doucement la tête, le plus jeune suit doucement le japonais comme un petit poussin, s'installant à sa place, le remerciant quand il le sert. Puis, vient le moment de goûter ce plat. Ce poisson qui a l'air tant aimé par Shinji. Prenant une petite bouchée, il mâche lentement, le temps de découvrir toutes les saveurs. Jusqu'à sourire largement en hochant frénétiquement la tête. « C'est délicieux ! »

C'est bien la première fois qu'il apprécie de manger du poisson. Du saumon. Peut-être est-ce la sauce qui change le goût et qui le rend plus savoureux. Tian n'en sait rien. Mais il s'en fiche, du moment qu'il se régale comme jamais. Et cette douce atmosphère l'apaise. Malgré le fait qu'il soit tout nerveux en étant en tête-à-tête avec le japonais, Tian ne fait qu'apprécier ce moment à sa juste valeur. Et il se sent vraiment heureux en cet instant même, de partager ce genre de moment avec lui. Se créer tout plein de souvenirs avec lui, voilà ce qui est aussi important à ses yeux. Et plus les minutes passent, plus il se demande s'il doit lui avouer. Il a peur de casser ce moment. Peut-être que Shinji ne le croira pas. Ou bien peut-être qu'il n'est plus amoureux de lui. Le chinois a beaucoup trop attendu pour enfin se rendre compte de ses réels sentiments qu'il a envers son aîné. Il le regarde alors par moment, remarquant bien qu'il mange plutôt vite. Et qu'il a l'air ailleurs. Et ce depuis un bon petit moment. Ayant a peine mangé la moitié de son plat, Tian relève de nouveau le regard vers son amoureux, en voyant qu'il souhaite lui dire quelque chose. « Oui ? » Et la question qu'il lui pose, il ne s'y attendait pas. Clignant plusieurs fois des yeux, il penche un peu la tête sur le côté. Shinji veut savoir ce qu'il pense de lui. Ça, Tian l'a un peu près compris. Mais il ne saurait pas comment formuler ses mots sans que ce soit étrange. Alors oui, le chinois se retrouve complètement paumé et déstabilisé.

Et le geste de Shinji ne l'aide pas. En sentant la douce main du japonais se caler sur sa joue, il manque de faire une crise cardiaque. Son cœur s'affole, et ses joues deviennent cramoisies. Impossible de rester de marbre face à tout ça. Ses yeux commencent à légèrement briller suite à ce changement de situation. Et seulement à partir de cet instant, Tian se dit qu'il est peut-être temps. Temps de lui dire qu'il l'aime. Qu'il l'aime depuis le tout début. Mais qu'il s'est défilé parce qu'il n'avait jamais ressenti ça auparavant. L'appréhension le prend d'un seul coup, et il commence à trembler légèrement. Son regard l'hypnotise, et il en perd quasiment le moyen de communiquer avec lui. Ça peut paraître débile et niais, mais c'est Tian. Lui et les sentiments ça fait deux. Alors le fait que Shinji reformule sa question l'aide un peu mieux. Ça l'aide déjà mieux à se préparer pour la suite. Et c'est à ce moment-même qu'il se demande ce que Phet ou Zadig pourraient lui conseiller de faire. Clairement, il est tout nerveux. Il lui faut un petit temps pour se remettre de ses émotions, sa tête penchant légèrement sur le côté pour appuyer sur sa main. Gardant son regard posé sur son visage, il s'apprête à tout lui dire en entrouvrant les lèvres. Mais il se stoppe net en le voyant se redresser. En le voyant se rapprocher de la sorte. Son visage étant à quelques centimètres du sien, le cerveau de Tian se déconnecte à moitié. Jusqu'à se déconnecter totalement lorsqu'il sent les lèvres de Shinji se poser délicatement sur les siennes.

Plus rien lui importe à cet instant. Mis à part Shinji. Et ses lèvres. Sur le coup, le chinois ne sait pas comment réagir. Il écarquille simplement les yeux, et pendant une fraction de seconde, pèse le pour et le contre avant de lui répondre tout doucement. Il vient glisser l'une de ses mains sur la sienne, avant de fermer les yeux pour profiter de ce baiser délicat qu'il lui offre. Il ne peut tout simplement pas le repousser. Parce que ce serait se contredire lui-même. Se mentir à lui-même. Ce baiser qui dure ne serait-ce que quelques secondes le rend tout chose. Et une fois qu'il recule son visage du sien pour rompre ce contact, il sent qu'il bouillonne. Le jeune lycéen vient alors se redresser à son tour, de sorte à venir cueillir le visage de Shinji dans ses mains, le fixant droit dans les yeux. Il lui lance un regard remplit de tout l'amour qu'il ressent pour lui. Un regard sincère. Et lentement mais sûrement, il entrouvre ses lèvres pour lui répondre le plus clairement possible. « Je t'aime Shinji. Je t'aime tellement... » qu'il lui dit dans un soupir, assez fort pour qu'il l'entende. Ses joues reprennent un peu plus de couleurs, et ses yeux ne le lâchent plus. « Je t'aime depuis toujours... » Et sur ces mots, il revient doucement l'embrasser, venant lui transmettre tout les sentiments qu'il ressent pour lui. Hésitant au début, Tian finit par faire mouvoir ses lèvres contre les siennes, soupirant de bien-être. Jamais il ne s'est sentit aussi bien que maintenant. C'est une certitude. Et il ne compte pas retourner en arrière. Il souhaite vivre le peu de son temps qu'il lui reste avec lui. Il fait durer ce baiser encore un petit moment, en sentant que Shinji lui répond de la même manière. Ce n'est seulement qu'après qu'il sent que l'oxygène lui manque, qu'il relâche ses lèvres, venant doucement se rasseoir correctement sur sa chaise.

Il met un peu de temps pour se reprendre, relevant les yeux vers lui, cachant son visage rouge derrière l'une de ses mains. Le silence s'installe de nouveau entre eux, mais ce silence est agréable. Parce que le chinois sait maintenant que leur relation peut enfin commencer. Du moins, tout doucement. « Tout ce que je veux c'est.. » Il marque une pause, et tente de chercher ses mots, reformulant même une question potable. « Est-ce que tu veux être mon petit-ami ? » dit-il en frottant doucement ses joues, les yeux brillants. Ce serait mentir de dire qu'il est serein. Non, au contraire. Tian ne sait pas si le japonais veut encore de lui. S'il est capable de le supporter aussi, au vue de son caractère un peu complexe. Attendant alors sa réponse, il vient attraper l'une de ses mains, entrelaçant ses doigts aux siens. Et après une autre hésitation, le chinois vient le regarder sérieusement. « Je.. Je parlerais à Jenny. Pour rompre avec elle. » Il se promet de le faire. Même si au fond de lui, ça lui fait peur. Parce que sa petite-amie est bien trop possessive et jalouse. S'il la quitte en lui disant la vérité, Tian risque de le sentir passé. Ce dernier a déjà reçu les foudres de la jeune femme au moins deux fois. Sa joue peut même le prouver. Combien de fois il s'est fait gifler en étant beaucoup trop proche d'autres filles, ou d'autres garçons. Le lycéen ne saurait compter sur les doigts d'une main. Mais passons. Venant triturer ses manches, il se mordille nerveusement la lèvre, avant de se relever pour contourner la table, l'observant un moment. Et délicatement, il vient se poster derrière lui, pour lui faire un backhug en passant ses bras autour de son cou. « Je veux vivre avec toi. »

Sans vouloir comprendre, il avait fermés les yeux, ne s’attendant à aucune réaction positive de la part de Tian. Mais il s’était une nouvelle fois trompé. Ses lèvres commençaient à bouger contre les siennes, ce qui étonna au plus haut point le japonais. Tout était si doux, si chaud, si délicat. Quelques secondes de ventre qui se tordait doucement, de main tremblante, et de coeur reconstitué en partie. Se retirant tout doucement de contre lui, il vint légèrement le regarder, complètement perdu sur le coup. Keiko avait dû avoir raison. Il cachait ses sentiments. Son visage atterrit entre les mains du plus jeune, l’obligeant alors à le regarder dans les yeux. Un regard rempli de sentiments, il n’était pas fou. Il le lui rendit volontiers, n’arrivant pas à s’en décrocher. Il ne voulait pas, tout simplement. Et ces mots qu’il attendait, il les avait enfin eus. Comblé, heureux, il était en ce moment ébullition de sentiments qu’il ne connaissait que trop bien. Ses lèvres s’étirèrent tout doucement, avant de le sentir revenir l’embrasser. Ce baiser signifiait tout. Ses lèvres se mouvèrent délicatement contre les siennes. Il ne voulait plus les lâcher. Le japonais en avait tellement rêvé de les sentir de nouveau, d’être aussi proche de lui. Rien au monde n’aurait pu le faire arrêter. Sauf que la pénurie d’air se fit sentir au bout d’un certains temps, les faisant se décrocher l’un de l’autre, pour se rasseoir sur sa chaise, tout perturbé. Les joues un peu rouges, il ne pouvait s’empêcher de sourire comme un idiot. Il y était enfin parvenu. Tout prenait enfin vie, en face de lui.

Le voir aussi embarrassé l’amusait doucement. Il était tout simplement adorable, que dire d’autre ? Shinji était beaucoup trop heureux, tellement, qu’il se balançait légèrement sur sa chaise, comme un enfant. Tian essayait encore de reprendre la parole, et il ne pouvait pas le rendre encore plus heureux à ses mots tellement doux. Sortir avec lui ? Evidemment. Il eN avait totalement oublié les problèmes que cela allait engendrer, mais à présent, il s’en fichait. Tout lui était égal. Rester avec Tian était sa priorité. Alors tout doucement, il hocha la tête, comme une évidence pour lui.

”Bien sûr que je veux sortir avec toi, t’en doutais ?” répondit-il en rigolant tout doucement.
Loin était le Shinji qui pleurait. Non. Les larmes ne servaient à rien en ce moment, et son corps tout entier exprimait sa bonne humeur excessive. Tian ne savait pas dans quoi il se lançait. Et tant mieux, sinon il aurait sans doute pris peur avec le comportement de son japonais. Sa main se laissa faire volontiers, s'entremêlant avec la sienne. Son pouls s’accèlèra, surtout quand le chinois s’empara d’un air sérieux. Sa remarque était effectivement préférable. Tout doucement, il pencha la tête, un tas de questions lui venant.

”Mais...Je ne comprends pas un truc...Tu ne l’aimes pas cette Jenny ?” demanda-t-il, un peu perdu.

Il avait de quoi se poser la question, la dernière fois, c’était la raison pour laquelle Tian l’avait rejeté lors de leur nouvelle rencontre. Cela lui était resté en mémoire, et il ne comptait pas l’oublier de si tôt. Il avait tellement pleuré après, qu’il avait fini épuisé sous sa couette. Impossible de se concentrer en cours après cela. Non, vraiment, ça l’avait marqué. C’est vrai que dans un sens, il serait sans doute préférable de rompre avec elle. Si elle l’aimait vraiment, cela allait être dur. Si elle était tout comme lui, éprouvant tellement de sentiments; Tian allait avoir du mal à le lui annoncer, et il comprenait parfaitement. Alors il lui laisserait le temps de lui annoncer la chose. Lui non plus n’aurait pas aimé que son petit-ami se fasse voler comme cela. Mais en un sens, Tian avait précisé depuis toujours, ce qui signifiait qu’il ne l’aimait pas tant que ça. Un amour à sens unique, c’était tout aussi douloureux qu’une rupture, voir plus. Alors, hochant doucement la tête, il le vit se lever, pour finir derrière lui, ses bras venant enlacer son cou. Sans attendre, le japonais pencha la tête en arrière, posant ensuite ses mains sur les avants-bras du plus jeune, les lui caressant doucement de son pouce. Ses mots le firent doucement vibrer, puis sourire. Tout était si parfait. Embrassant alors son menton, il ne pouvait qu’acquiescer. Lui aussi, le voulait. Vivre avec lui, cela paraissait comme un rêve irréalisable. Il serait là, tous les jours avec lui, à ses côtés, tout en essayant de ne pas trop le coller Assez complexe en soi. Maintenant qu’il pouvait être avec lui, il ne comptait plus le lâcher d’une semelle, et comptait se montrer comme l’être le plus collant au monde. Sans plus attendre, il vint lui déposer pleins de baisers sur le visage. Ne plus se retenir d’exprimer son amour pour lui. Une de ses mains s’éleva, pour lui caresser la joue.

”Ce serait avec plaisir, Tian. Moi aussi je veux vivre avec toi.” annonça-t-il.

C’était sans doute dû à la folie de l’instant que cette niaiserie le prenait. Mais il était sérieux. Ils avaient le temps, enfin, si le japonais oubliait la maladie du plus jeune. Cela pouvait être compréhensible de vouloir faire les choses rapidement. Mais il se souvenait de tous les mots de Tian ce matin. Une opération coûteuse, qu’il s’empressera de financer. S’il le lui disait en face, le chinois aurait refusé catégoriquement. Mais qu’importe. Là, maintenant, il voulait tout simplement pouvoir profiter de cette effusion d’amour qui lui avait tant manqué. Pas que son oncle et sa tante ne ne lui en offraient pas. Ce n’était juste pas la même chose. Comme il ne pourraient jamais remplacer ses parents, comme Tian ne pourra jamais disparaître de son cœur. Jamais. Le couvrir d’amour était tout ce qui lui restait à faire, mais avant cela, un peu de rangement. La table ne comptait pas se nettoyer seule. Alors il se releva délicatement, volant un baiser au passage à Tian. Débarrassant alors rapidement la table, il se demandait bien ce qu’ils pourraient faire pour la première fois ensemble. Mettant alors tout dans le lave-vaisselle, il se retourna vers Tian. S'il avait pu le garder dans ses bras en permanence, il l'aurait fait volontiers. Son caractère enjoué devait se réfléchir sur tous les murs de la pièce. Cela faisait longtemps, qu'il ne s'était pas senti heureux. Si longtemps.

”Dis~ Tu veux faire un truc en particulier ? Une sortie ensemble ? Un lieu que tu veux visiter ?” demanda-t-il alors, un grand sourire aux lèvres.

Il savait bien que Tian n’avait pas dû faire grand chose durant son petit séjour à l’hôpital, il devait sûrement vouloir se dégourdir les jambes, au lieu de rester enfermé dans une maison toute une journée. Doucement, il s’approcha de lui, passant alors ses bras autour de lui pour lui offrir un baiser, rigolant légèrement. Il était littéralement euphorique en ce moment même. Il voulait lui faire plaisir, faire toutes les choses inimaginables en sa compagnie. Plus rien ne pouvait ne l’empêcher. Bien évidemment, il comptait y aller doucement. Ne pas le brusquer, lui, le seul qu’il aimait vraiment. Il avait bien essayé d’autres relations entre temps, hommes, femmes, mais rien ne lui avait produit le même effet. Il était le seul à faire battre son cœur, le seul à vraiment le faire se sentir bien. Le seul.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ~ « M'non... Mais je voulais en être sûr. » qu'il dit d'une toute petite voix, les joues légèrement rouges. Cette fois, il a du mal à y croire. Se dire qu'il a enfin dévoiler ses véritables sentiments à son aimé, il n'arrive pas à y croire. Et pourtant c'est totalement ce qu'il vient de se passer. Tian ne pouvait pas rêver mieux. Enfin il peut profiter pleinement des sentiments qu'il éprouve pour son japonais. Enfin.. Presque. Parce qu'il faut maintenant qu'il en parle à Jenny. Ce qui risque d'être compliqué. Cette dernière est possessive comme pas possible, le moindre rapprochement de Tian envers une autre personne qu'elle, que ce soit fille ou garçon, Jenny ne le supporte pas tellement. Il suffit de repenser à la scène qui s'est déroulée dans le réfectoire du lycée. À peine Tian avait pu passer un moment de tranquillité avec son meilleur ami, Phet, que la jeune fille s'était pointé pour faire sa crise de jalousie. Et comme si ce n'était pas assez, elle l'avait humilié devant tout le monde en lui faisant la morale et en le giflant. De quoi avoir un peu peur quand même, de ce qu'elle pourrait faire s'il lui disait qu'il ne l'aimait pas et qu'il sortait avec Shinji. Un homme. Le chinois ne pense pas que la blonde soit homophobe, mais se dire qu'elle ne fait pas le poids face à un homme.. Eh bien ça ne va pas lui plaire. Enfin. Venant doucement rester coller derrière lui, sa tête posée sur son épaule, il se mordille la lèvre en hochant la tête suite à la question de son japonais. « Non... C'est toi que j'aime. Le problème c'est que.. Si je suis sorti avec elle, c'est parce que ce que je ressentais pour toi me faisait peur. J'ai jamais aimé de garçon avant toi. » qu'il lance doucement, ses bras se resserrant légèrement autour de lui alors qu'il se met à frissonner. « J'ai jamais ressenti un sentiment aussi fort... Alors je me suis caché derrière un mensonge.. »

Et il sait bien que ce mensonge a fait du mal à Shinji. Beaucoup de mal. Et il s'en veut. Le regardant un peu, les yeux légèrement larmoyants, il vient embrasser timidement le coin de ses lèvres. « Pardonne-moi.. Pardonne-moi de t'avoir fait souffrir autant que ça. Je... » Il marque une pause, ravalant ses sanglots et enfouissant sa tête contre son cou. « Je te promet que je ferais tout pour me rattraper.. Je te promet de t'aimer jusqu'à la fin de ma vie. » Vraiment. Il compte tenir cette promesse. Parce que de toute manière, il sait qu'il ne pourra jamais rencontrer un homme encore plus parfait que Shinji. Jamais. Alors s'il doit prendre encore le risque de se faire embarrassé par Jenny, il le fera. Pour lui. Du moins, il va déjà devoir trouver le courage. « Juste.. Laisse-moi un peu de temps pour lui dire. J'ai eu ma dose la dernière fois qu'elle a.. Enfin voilà. » Tian n'a pas spécialement envie d'en parler. Et rien que d'y repenser, ça lui file des frissons et l'envie de chialer comme un gosse. Il y a encore certains gars, plus populaires et costaud que lui qui le cherchent avec cette histoire plus que gênante et humiliante. Parfois il rêverait de s'enterrer dans un trou à jamais, et ne plus pouvoir revenir en cours. Au moins le temps que tout se tasse.

L'attaque de baisers sur son visage que lui offre Shinji le fait sourire et rigoler, et il ne peut s'empêcher de se sentir moins stressé. Sa nervosité qui est monté légèrement en flèche retombe doucement mais sûrement. Et savoir que le japonais souhaite aussi vivre avec lui, cela lui fait chaud au cœur. Cœur qui rate de nouveau un battement. Ses joues prennent une teinte de rouge, et on peut jurer maintenant qu'il ressemble à une tomate bien mûre. Mais le voir de si bonne humeur l'amuse aussi. Tian le connaît bien depuis qu'ils se sont rencontrés. Cependant, il ne l'avait jamais vu aussi euphorique. Aussi excité. Laissant alors sa voix sortir dans un petit rire, il lui sourit tendrement. Plus rien ne pouvait le faire aller mal maintenant. Être enfin aux côtés de son japonais lui donne assez de force pour vaincre tout. Tout, n'importe qui et n'importe quoi. Enfin.. S'il oublie sa maladie qui le bouffe de jour en jour. Des jours qui défilent bien trop rapidement à son goût. Y penser le renvoie toujours dans une mélancolie. Il fait tout pour se divertir et ne pas y penser, mais c'est plus fort que lui. Dès que le sujet de la mort vient sur le tapis, qu'est-ce qu'il peut se sentir effrayé. Parce que se dire que dans même pas deux ans, il se retrouvera dans une tombe, séparer de tout ses proches à jamais.. Ouais ça fait flipper. Et même si son docteur lui dit qu'il reste de l'espoir, Tian n'y croit plus. Les faux espoirs, il déteste ça. Combien de fois a-t-il espéré revoir son père depuis ses trois dernières années ? Beaucoup trop de fois. Et jamais son père n'est revenu de là-bas. De la guerre. Alors au final, il s'est fait à l'idée qu'il a dû rejoindre le paradis. Qu'il a rejoint grand-père.

Soufflant un coup, il tente de se reprendre, venant se détacher de Shinji. Ruminer comme ça ne sert à rien, à part se faire du mal. Chassant alors ses pensées négatives, Tian sourit à ce petit baiser que le japonais vient de lui voler. Et sans attendre, il vient l'aider à débarrasser la table, ne voulant pas le laisser tout faire non plus. Attrapant son assiette, ses couverts et son verre, il vient les lui passer tout en souriant toujours autant. Croiser son regard le fait frissonner, et il se mord doucement les lèvres, se rapprochant de lui en faisant quelques pas. La distance qui les sépare disparaît lorsque le japonais vient prendre le lycéen dans ses bras. Alors sans hésiter, le chinois vient l'entourer aussi de ses bras, posant sa tête contre son cou juste après avoir répondu à son baiser. « J'ai envie de me balader, oui... » Mais où ? Il n'en a aucune idée. Réfléchissant un moment, il finit par faire une petite moue, relevant les yeux vers les siens. « Emmène-moi quelque part ! Un endroit qui pourrait me plaire. Je sais que tu y arriveras ~ » Puis, dans tout les cas, Tian sera ravi. La simple présence de Shinji lui faisait énormément de bien. Il ne peut jamais se plaindre. Il ne le fera pas. Venant donc se reculer de lui, il entrelace ses doigts aux siens, et lui fait un joli sourire. « On y va ? » Ni une ni deux, les voilà de nouveau en dehors de la maison, longeant les murs. Direction le centre ville. Ne sachant pas trop quoi dire pour le moment, Tian se contente de se laisser entraîner par son aimé, là où il veut l'emmener. Et tout naturellement, en se souvenant de ce détail, le chinois vient changer de place. Il se place entre Shinji et la route, de sorte à lui montrer qu'il n'a rien à craindre. Et qu'il est là pour le protéger. S'il peut le rassurer un minimum, Tian le fera. Tian ferait tout pour Shinji. Tout.

Souriant légèrement, il ignore ses excuses. Il n’y a vraiment pas de quoi s’excuser pour cela/ Le principal, était que maintenant, ils allaient pouvoir être ensemble. Oui. Ils pourraient garder leurs mains liées ainsi. Alors, il l’écoute parler, attentivement. Tous les détails sont bons à prendre. Quoi que, le japonais tiqua lorsque Tian commença à parler de sa petite amie. Il s’était arrêté au milieu de sa phrase quand tout commençait à être intéressant. Lorsqu’elle avait quoi ? Il aurait aimé savoir. Sans forcer. Il ne lui demanda aucun détail, pas pour le moment en tout cas. Rangeant alors tout ce qu’il avait sorti pour le repas, il réfléchissait à l’endroit où il pourrait l’emmener. Une sorte de premier rendez-vous en quelques sortes. Il ne voulait pas se rater, et une idée fleurit rapidement. Il avait trouvé. En réalité, il savait déjà avant même de lui poser la question, et tout sourire, il hocha la tête.

”Je sais où je vais t’emmener. C’est pas forcément formidable, mais je pense que tu aimeras.” lui répondit-il alors, tout souriant.

Le laissant faire, il resserra ses doigts autour des siens, avant de l’emmener dans l’entrée pour sortir de la maison. Un tour de clé et il se mit en route, le gardant près de lui. Son pouce caressait délicatement sa main, de tout son amour. Sans hésiter, il tourna à une rue, longeant parfaitement les murs comme à son habitude. Comme il faisait si bien, depuis déjà quelques années. Un grand sourire aux lèvres, il traversa rapidement la rue, volant par moment des baisers au plus jeune. Il comptait marcher doucement. La nuit n’était pas encore réellement tombée, et cela ne pourrait fonctionner qu’une fois le ciel complètement sombre. Les deux s’approchèrent du bord de plage à chacun de leurs pas. On pouvait déjà voir la mer au bout d’une dizaine de minutes. Impatient. Shinji était impatient de l’y emmener. Il ne savait pas si le chinois avait déjà fait une activité comme celle-ci, mais il comptait bien lui garder la surprise. S’arrêtant un peu pour contempler la vue, il s’appuya sur l’une des barrières qui bordait la plage, avant de regarder Tian.
”Tu sais où on va ?” lui demanda-t-il avec un sourire légèrement taquin.

Bien évidemment que le plus jeune ne savait pas. Rigolant tout doucement, il lui embrassa le front, avant de le reprendre entre ses mains et de continuer leur marche. Tout doucement, il profitait de l’air frais qui commençait à pointer le bout de son nez, sans faire froid pour autant. De minutes en minutes, il s’approchait de son objectif. On pouvait déjà voir au bout de la plage des nacelles tourner. Une grande roue. Voilà ce qu’il avait prévu. Arrivant alors sur le lieu désiré, il observa la réaction du lycéen, les yeux brillants. Ca avait l’air de lui plaire, au vue de sa réaction adorable. Les joues un peu rouges, il vint embrasser une nouvelle fois sa joue. Il ne pouvait plus s’arrêter. Il voulait le couvrir de baisers toutes les trois minutes. Et sans plus attendre, il se mit dans la file en entraînant le plus jeune. Heureusement pour eux, il n’y avait pas beaucoup de monde. Se penchant doucement vers son oreille, il lui murmura doucement.

”J’espère que tu n’as pas le vertige ~” rigola-t-il doucement.

Et alors qu'ils s'apprêtaient à rentrer dans la nacelle, une dame leur expliqua rapidement les consignes de sécurité. Vaut mieux prévenir que guérir. On ne savait jamais. Laissant alors Tian passer en premier, il s'installa en face de lui, tout sourire, laissant le temps à la roue de redémarrer. Et c'était parti pour deux tours assez lent. Appuyant un peu sa tête contre la vitre, il regardait le paysage, les yeux brillants. C'était beau. On pouvait voir l'océan à perte de vue d'un côté, et de l'autre, une étendue de lumière provenant des buildings de la ville. La nuit était enfin tombée, et le ciel s'était enfin assombri. Pas trop tôt, la ville était beaucoup plus appréciable de nuit. Et sa tête se tourna ensuite vers Tian. Il semblait apprécier la vue, ce qui rendait heureux le japonais. S'avançant légèrement sur le bord de son siège, il vint effleurer délicatement sa joue, de tout son index. Tellement douce, et chaude à la fois. Il était vraiment beau de profil, le visage illuminé par les éclairages. Vraiment. Le voir ainsi le mettait dans tous ses états. Le moindre détail de son profil. Un nez droit, descendant sur de belles lèvres légèrement remontées. Des yeux assez doux, malgré leur forme ciselée et précise. Il était vraiment beau, surtout avec ses quelques mèches qui lui tombaient sur le visage. Il décida de rompre légèrement ce silence, tout en continuant de l'admirer.

"Tu aimes la vue ? C'est pour cela que j'avais envie de t'emmener ici. C'est simple, mais efficace." lui dit-il en souriant.

Penchant un peu la tête, la nacelle s'arrêta au plus haut. Et soudain, Shinji décida de se lever pour se mettre à côté de lui, passant un bras autour de sa taille. Sortant son téléphone, il colla sa tête à la sienne, et fit un grand sourire, prenant une photo souvenir avec lui, dans la plus grande surprise, avant de lui embrasser la joue, pour enfin poser sa tête délicatement sur son épaule. Il était fier de lui. Et la soirée n'était pas finie, il comptait bien prendre son temps pour rentrer. Un petit tour sur la plage sans doute, et une barbe à papa. Parce que oui, il y avait un petit marchand juste à côté de la place de la grande roue. Il était persuadé que Tian aimerait cela. Il voulait tellement bien faire. Sa main glissa doucement sur sa jambe pour s'emparer délicatement de sa main, un frisson le parcourant alors tout entier. Un silence reposant résonnait dans la cabine. Fermant délicatement les yeux, il resserra ses doigts autour de sa main, calant sa respiration sur la sienne, avant de doucement entrouvrir ses lèvres pour laisser un murmurer s'en échapper.

"Je t'aime, Tian."

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ~ « Non. Où on va ? » Il lui sourit doucement en s'arrêtant à ses côtés, tout content de pouvoir passer le plus de temps avec lui. Tian ne sait pas du tout où ils vont, mais il s'en fiche. Au contraire il aime beaucoup les surprises. Les bonne surprises du moins. Sentant le baiser sur le front que Shinji lui offre, le chinois sourit bien plus. Et doucement, il vient serrer légèrement sa main dans la sienne, et même entrelacer ses doigts. Il trépigne d'impatience en regardant tout autour de lui, son regard restant surtout fixé sur la mer qui brille sous la lumière de la Lune. Et tout en se collant légèrement à son japonais lorsque la température se rafraîchit, il finit par apercevoir un gros truc énorme devant eux. Au bord de la plage. Des nacelles qui tournent. Une grande roue ! Qui plus est une grande roue illuminée de belles lumières. Les yeux de Tian se mettent à briller, et son sourire ne s'efface plus. Au contraire, son sourire s'élargit. Il n'a jamais fais un tour en grande roue. Tout simplement parce qu'il n'a jamais pensé à le faire. Et qu'il n'est pas si rassuré que ça en étant en hauteur. Alors en écoutant la question de son aimé tout en avançant dans la file d'attente, il rougit légèrement de gêne et hoche un peu la tête. « J'ai peur du vide oui... » Mais il se sent rassuré en étant aux côtés du japonais. Il sait que ce dernier ne compte pas lui faire peur, et compte surtout le rassurer du mieux qu'il peut.

Les conseils de la dame rentrent bien dans sa petite tête, au cas où un problème se poserait durant leur petite escale tout en haut de la grande roue. Rien que de penser au pire qui pourrait arriver le met dans tout ses états. Tian grimpe doucement dans la nacelle, tremblant légèrement avant de s'asseoir rapidement sur son siège, n'aimant pas du tout quand ça tangue. Durant les quelques secondes qui suivent, il ne fait que regarder son japonais, se détendant peu à peu. Et son regard n'arrive pas à se décrocher de son visage. Il le trouve vraiment magnifique. Pour lui, c'est l'homme le plus magnifique du monde. Réellement. Et alors qu'il s'apprêtait à venir l'embrasser tout en se penchant, la petite secousse de la nacelle qui commence à monter lentement le fait se raviser. Le chinois se cale bien au fond de son siège et détourne le regard pour regarder la vue qui s'offre à lui. Le ciel étant complètement sombre, la ville de Los Angeles peut enfin montrer toute sa beauté, avec ses milliers de lumières qui scintillent dans la nuit. Les lumières des habitations, des magasins, des voitures qui roulent l'une après l'autre. Tian ne peut qu'être subjugué par cette beauté sans pareil. Il ne regrette pas du tout d'être ici, et durant l'espace d'un petit instant, oublie carrément la présence de Shinji devant lui. Son regard se pose partout, et un léger sourire apparaît sur son visage. Posant l'une de ses mains sur la vitre, il profite de ce moment de silence pour admirer pleinement ce spectacle qui s'offre à lui sous ses yeux. Et ce n'est qu'en sentant un léger contact sur sa joue qu'il finit par être déconcentré, son visage se tournant alors vers celui de son amoureux. Ses yeux brillent encore et toujours, même bien plus en voyant l'air apaisé et heureux de Shinji. « Oui ! C'est magnifique ! Vraiment. Merci de m'avoir emmené ici ~ » dit-il doucement en plongeant son regard dans le sien, pinçant légèrement ses lèvres.

Lorsque la nacelle s'arrête, une fois arrivé au point le plus haut, voilà que Tian commence à paniquer intérieurement en croyant que tout s'est bloqué. Mais non. Au contraire. Elle s'est arrêtée pour laisser le temps d'admirer la ville sous toute sa splendeur en étant assez haut. Malgré tout, il n'y arrive pas tellement à l'admirer maintenant. Se dire qu'il se trouve à des dizaines de mètre du sol le fait frissonner. Il se cale instinctivement contre la vitre, avant de hausser un sourcil en voyant le japonais se lever, faisant bouger la cabine et encore plus paniquer le chinois qui tente tout de même de ne rien faire paraître. Il n'a pas envie de passer pour un bébé qui a peur de tout. Même si au final c'est un peu la vérité. Tian est un petit peureux. Tout ça car sa santé fragile lui a empêché de faire nombre de choses, choses qui auraient pu le rendre moins peureux du monde qui l'entoure. Alors quand il remarque que Shinji s'est simplement placer a ses côtés pour prendre une photo, il n'a pas le temps de faire un sourire. Et le chinois est un peu gêné en voyant qu'il a une tête surprise sur la photo. Ses joues prennent quelques couleurs, alors que la sensation du bras du japonais autour de sa taille le fait frémir. Heureux. Voilà comment Tian se trouve. Il est le garçon le plus heureux du monde en ce moment-même. Profitant de ce calme apaisant, il vient de nouveau serrer la main que son petit-ami lui donne. Le voyant fermer les yeux, il vient le détailler du regard, souriant légèrement en le trouvant adorable. Il a peut-être trois ans de plus que lui, mais il garde toujours ce côté mignon. Les trois mots que murmure Shinji le font rougir encore plus, un frisson parcourant son dos. « Je t'aime aussi, Shinji. » qu'il dit dans un souffle.

Avant de doucement se pencher vers sa tête, embrassant la commissure de ses lèvres. Et sans lui laisser le temps de comprendre quoi que ce soit d'autre, il vient saisir délicatement sa joue de sa main de libre, lui relevant la tête afin de lui offrir un tendre baiser. Tian laisse ses lèvres se mouvoir contre celles de son aimé, fermant doucement les yeux au bout de quelques secondes. Ce sentiment de bien-être ne le quitte plus. Alors il ne quitte plus ses lèvres une seule seconde. Tandis que la nacelle reprend sa descente, le chinois vient approfondir légèrement le baiser, en voyant que Shinji n'est pas du tout contre. Il relâche finalement la main du japonais, afin de poser la sienne au creux de sa hanche, se rapprochant un peu de lui pour sentir toute sa chaleur. Plus rien ne préoccupe Tian, autour de lui. Plus rien sauf Shinji. Il en oublie même de profiter de ce moment pour admirer encore le paysage de L.A. La nacelle arrive tout en bas, et sans s'arrêter, elle remonte pour un deuxième tour. Le baiser semble s'éterniser, et même s'intensifier, de légers soupirs sortant de sa bouche. Et sans même comprendre comment il en est arrivé là, le chinois se retrouve assis sur les genoux, face à son japonais. Il rompt le baiser un instant pour pouvoir reprendre son souffle, les yeux brillants et les joues rougies.

Un second baiser s'en suit, un baiser plus langoureux où Tian frémit violemment en sentant une langue sauvage lui caresser les lèvres. Instinctivement, il vient les entrouvrir pour laisser l'accès au japonais. Sa propre langue vient timidement oser caresser la sienne, lentement, soupirant d'aise. Mais ce n'est que quand il sent que les mains de Shinji se baladent un peu trop sur son corps, et qu'un petit gemissement sort d'entre ses lèvres que Tian vient rapidement rompre le baiser, se relevant de ses genoux. Le visage du lycéen est beaucoup trop rouge, et il pose une main sur son cœur qui s'emballe, se calmant peu à peu. « D-Désolé je.. - » Il n'a pas le temps de finir sa phrase qu'une secousse bien plus violente que la dernière fait tanguer la cabine. Tian ne s'y attendant pas perd son équilibre et tombe les fesses au sol, son dos se cognant contre le siège. Cette fois-ci, un gémissement plaintif sort de sa bouche, alors qu'il entrouve les yeux pour voir ce qu'il se passe. Et là c'est la panique à bord. « O-On est bloqué ? C-C'est pas vrai..! »

Il n'avait rien vu venir. Souriant doucement à ses baisers, il se laisse faire. Sa tête se tourne en suivant le mouvement de main du plus jeune. Le japonais fond comme glace au soleil. Tout autour de lui avait disparu, le paysage, le mouvement de la cabine, les illuminations. Seul ses lèvres contre celle de Tian demeuraient, et il ne comptait pas l'en arrêter. Loin de là. Répondant alors délicatement à son baiser, il laissa Tian guider, tout en approfondissant légèrement par moment. Ses mains s'accrochent à lui, dans l'espoir de le coller à lui. Et tout perd de son sens. Sauf les sensations qu'il ressent en ce moment même. Une douceur extrême liée à une certaines sensualité qui le surprenait. Sans même chercher à comprendre, le chinois atterrit sur ses genoux, sans que cela ne lui déplaise. Au contraire. Ses bras passèrent doucement autour de sa taille, tandis que ses lèvres ne voulaient plus se séparer de lui. Rien. Rien n'aurait pu le faire s'arrêter. Tout aurait pu s'effondrer autour de lui, il n'aurait pas bougé le petit doigt. Tout semblait beaucoup moins important que ce qu'il avait sur les genoux. Se laissant légèrement emporter, il prit le temps de reprendre de l'air, avant de reprendre de l'air, nécessaire sans doute à sa survie.

Plus langoureux et passionné encore. Il en avait embrassé des gens, pas des tonnes non plus. Mais rien n'avait jamais été semblable à ceux de Tian. Ses baisers étaient tout simplement divins. Et le plus délicatement possible, le japonais vint effleurer ses lèvres de sa langues, voulant tout simplement approfondir cet échange. Voir que Tian ne refuse pas le rassure. Oui, il allait sans doute un peu trop vite, mais tant pis. Si le plus jeune ne voulait pas, il pouvait très bien le lui dire, et ne pas répondre. Il aurait très bien pu l'envoyer balader, lui dire qu'il dépassait en tout point les limites du raisonnable. Mais Tian avait commencé en se mettant sur lui. Ses lèvres contre les siennes, il laissait son muscle rose caresser délicatement sa jumelle, tandis que ses mains remontaient légèrement sur son dos, essayant de le détendre un maximum. Il n'avait pas l'habitude d'autant de sentiments dans ses gestes, sauf quand il était devant son piano. Là-bas, tout était différent. Ses doigts se détendaient sur les touches, exprimant tous ce qu'il avait en tête, de la plus joyeuse à la plus sombre des pensées. Et tout le monde le disait. Il était talentueux. Ses doigts couraient sur le dos du plus jeune, avant de rapidement se faire arrêter par celui-ci, dans un mouvement de recul. Son petit gémissement, il l'avait entendu. Mais ce n'était rien, vraiment, il s'était contenté de l'embrasser passionnément. Sans doute que le chinois y avait vu quelque chose de plus intense. Son visage était devenu écarlate, mais la noirceur de la nuit ne l'aidait pas à différencier les différentes échelles de teintes. Un léger sourire aux lèvres, il le contempla tendrement.

Sa phrase d'excuses fut rapidement coupée par une brusque secousse, renversant Tian sur les fesses. Le japonais bascula légèrement en avant , se retenant aux sièges devant lui. Il ne comprit la situation, qu'en voyant que la roue venait de s'arrêter dans les airs. Ses yeux dérivèrent sur le plus jeune, le détaillant des yeux pour s'assurer qu'il aille bien. Fronçant légèrement les sourcils, il l'aida à se relever, venant le déposer contre lui, un bras l'enlaçant en le voyant paniquer.

"Tout va bien ? Tu ne t’es pas fait mal ? “ qu’il lui demande tout doucement en caressant son dos.

Regardant alors l’extérieur de la cabine, il se demandait combien de temps cela allait-il durer. Il n’y avait plus d’éclairages dehors, sans doute une coupure d'électricité. Le générateur avait dû lâcher entre temps. Et pour une fois qu’il sortait, cela devait tomber sur lui. Il se demandait si ce n’était pas fait exprès pour leur donner un petit coup de pression ,comme ça, pour les embêter. Ses yeux se reportèrent sur Tian. Il avait l’air plus que anxieux, alors doucement, il passa une main sur sa tête pour le caler contre lui. La navette tanguait à cause de l’arrêt brutal, mais rien de très dangereux selon lui. Embrassant délicatement sa tête, il le garda dans ses bras, le câlinant amoureusement et le plus tendrement possible.

”Ne t’inquiète,pas, d’accord ? Ils ne devraient pas tarder à remettre le courant. Tu peux fermer les yeux si tu veux, ça te reposera un peu.”

Il s’imaginait parfaitement dans l’état dans lequel il devait se trouver. Être suspendu au dessus du vide n’était jamais sympathique, surtout si l’un d’entre eux avait le vertige. Et c’était le cas. S’il avait su, il aurait épargné tout cela à Tian. Il aurait choisi une autre activité. Mais encore une fois, il avait voulu lui faire une surprise. Quel idiot. Il se sentait coupable de l’avoir emmené là-dedans, sans se renseigner avant. Il se rattraperait. Il ne savait pas comment, mais une fois les deux pieds posés au sol, il se promit qu’il ferait tout pour égayer sa soirée, qui était pour le moment, une vraie catastrophe.

”J-Je suis désolé Tian...Si j’avais su…, lui dit-il tout doucement, [b]On...Je t’achèterais une barbe-à-papa. Tu aimes ça ?”[b]

Changer de sujet pour le détendre. Il ne savait pas si cela fonctionnerait, mais il se devait essayer. Et puis, qui n’aimait pas ce genre de sucrerie ? Tian était encore assez jeune, peut-être qu’il apprécierait cette simple gourmandise. Embrassant doucement sa tête, il frissonna légèrement. Se trouver dans cette situation était pour le moins inhabituel. Et s’en excuser encore plus. Evidemment qu’il n’aurait jamais pu savoir que cet incident ce passerait. Il n’était pas devin. Du moins, pas encore. Et tout doucement, il laissa le silence s’installer, se calant bien contre son aimé. Tout était si calme. Beaucoup trop calme. Certaines cabines avaient allumées leurs téléphones pour voir ce qu'il se passait. Lui, il comptait garder le chinois dans ses bras, lui bloquant la vue contre l'extérieur, comme pour le protéger. Tout irait bien. Ils avaient juste à rester l'un contre l'autre. Il ne savait pas trop comment se sortir de là, mais il espérait  une seule chose en le voyant si effrayé. Que le courant revienne.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ~ Encore un peu sonné, Tian n'hésite pas à venir se caler dans les bras de son aimé. Il ne s'est pas attendu à ce que leur premier rendez-vous en amoureux se passe comme ça. Il passe ses bras autour de son cou et secoue doucement la tête pour rassurer le japonais, se mordillant la lèvre. « Non.. J'ai rien de cassé.. » Il garde son visage caché contre le cou de Shinji, ayant bien trop peur de regarder autour de lui. Bien sûr qu'il a peur du vide. C'est l'une de ses pires phobies. En sentant les larmes monter à ses yeux, il se mord fortement la lèvre pour éviter de se montrer faible face à lui. Maintenant il ne peut que prier pour que la grande roue se mette en marche. Dans le même temps, il se concentre sur la voix de son petit-ami, le rassurant un peu tout de même. Et ça il lui en est reconnaissant. Tian essaie alors de se reprendre comme il peut, soufflant légèrement et resserrant ses doigts sur le haut du japonais. « Désolé.. Je suis naze... » Lui qui aurait voulu se montrer fort devant Shin après ce petit séjour à l'hôpital, c'est bien raté. Il finit donc par fermer les yeux comme il le lui demande, et essaie de penser à autre chose. Quelque chose qui puisse détourner son attention du fait qu'ils sont bloqués dans le vide. Et cette chose vers laquelle il se retourne, c'est le vrai premier baiser qu'il a échangé avec Shinji. Ainsi que le sourire de Shinji. Tout ça le rend plus apaisé, et même s'il tremble encore d'effroi, ses doigts se desserrent un peu de lui jusqu'à ce qu'il le lâche, restant simplement calé contre son corps. Quelques minutes passent, et alors qu'il commençait enfin à se sentir légèrement mieux, voilà que le japonais dis une connerie. Connerie qui fait soupirer un peu Tian, ce dernier relevant le regard vers lui. « C'est.. C'est pas ta faute.. Tu ne pouvais pas savoir.. T'excuse pas. » Ce genre de chose, personne ne pouvait le prévoir à l'avance. A part un devin bien sûr. Mais bon. Si ça existait, ça se saurait.

L'entente du mot barpe à papa le fait tilter, et ses yeux se mettent légèrement à briller. Bien sûr qu'il le veut. Tian adore les sucreries, et il pourrait en manger à longueur de journée. Malheureusement, encore une fois, sa maladie ne lui permet pas d'en manger beaucoup. Le sucre n'est pas interdit pour lui heureusement, mais il faut toujours qu'il fasse gaffe à ne pas dépasser la limite. Mais... Quand on connaît bien Tian, on sait qu'il désobéit souvent. Même s'il s'agit du sujet grave de sa maladie. Il veut profiter autant qu'il le peut, durant le temps qu'il lui reste à vivre. Et ça, personne ne l'en empêchera. Mais passons. D'un coup, une autre petite secousse se fait sentir, et voilà que la grande roue se met à tourner de nouveau. Alléluia ! Les lumières de nouveau rallumées, le chinois se permet enfin de regarder de nouveau le paysage. Plus de peur que de mal, il n'en voudra pas à Shinji s'il continue de s'excuser comme un idiot. Ce dernier l'a rassurer énormément, il ne peut que l'en remercier. Les fautifs sont ces gens en bas qui savent pas s'occuper d'une grande roue. Parce qu'eux ils doivent s'en fichent de ce que ça peut faire aux autres, vu qu'ils sont au sol et non pas dans le vide dans les cabine. Ainsi, restant silencieux, Tian est à la limite de créer un petit plan de vengeance. Pousser le monsieur de la réparation dans la cabine et se précipiter dans la salle des machines pour l'arrêter dès qu'il sera en haut. Jusqu'à attendre assez de temps pour l'écouter hurler de peur. Oui, oui... Enfin bon. Il secoue la tête en se disant qu'il va trop loin, et que de toute manière Shinji ne va pas le laisser faire. Son attention se pose sur la ville toujours aussi belle, et qui redevient à taille normale lorsque leur nacelle arrive enfin au sol. Et sans plus attendre, Tian attrape une main de Shinji et sort de là le plus vite possible, entendant des excuses de la dame de sécurité, et bafouillant un simple "c'est rien" alors qu'en vrai dans sa tête non, c'est plus un "j'ai failli crever, vous vous en rendez compte ?!" Le lycéen va donc éviter de faire un scandale. Surtout qu'il a l'air d'être le seul à avoir eu la peur de sa vie. Il se sentirait bien con s'il devait à s'emporter de la sorte.

Marchant sur le long de la plage, Tian n'a pas oublié la promesse de Shinji et de sa barbe à papa. Regardant tout autour de lui, de nouveau excité comme une puce et ayant oublié la catastrophe du manège, Tian pointe du doigt un foodtruck spécial sucrerie. « Là ! Là ! On y va Shinji ! » Rigolant ensuite, il tire son japonais avec lui vers ledit camion, et regarde ce qu'il y a de bon de proposer en plus des barbes à papa. Et son regard se pose aussi sur les churros. Regard qui se met à briller fois deux, alors qu'il tire sur la manche du plus vieux. Il lui fait donc un petit aegyo, sûr de sa tactique. « On peut en prendre aussi s'il te plaît...? C'est bon les churros..  » Il marque une pause avant de reprendre. « Au Nutella.. » Oui. Tian ressemble à un vrai gamin. Mais au final il s'en fiche. Car essayer de jouer au bonhomme, ça n'a jamais été son fort. Et il préfère rester lui-même. C'est ce que Shinji aime de toute manière. Enfin, il l'espère. Une fois avoir payé le tout, c'est-à-dire une barpe à papa et un paquet de churros à partager à deux, le chinois vient embrasser doucement les lèvres de son japonais, dans un chaste baiser pour le remercier. Avant d'attraper déjà les churros. Doucement, il en mange un en se régalant comme un petit prince. Son sourire aux lèvres ne disparaît plus, et il se permet de venir se coller un peu à Shinji, enroulant son bras de libre autour du sien. « C'était sympathique ~ Je suis content d'avoir passé cette soirée avec toi. » qu'il dit sincèrement, avant de se stopper pour le regarder plus sérieusement. « On en refera des sorties. Je te le promet. » Reprenant ensuite son sourire d'enfant, il marche toujours le long de la plage, tout en dégustant ses churros, en laissant aussi à son aimé. Tian se met plein de Nutella autour de la bouche mais il n'y fait pas attention, bien trop concentré à observer le visage du japonais à côté de lui. Le chinois ne peut pas être plus heureux que maintenant. Avoir enfin avouer ses sentiments n'a fait que du bien pour les deux. Et ça, il ne le regrette pas. Pour rien au monde.