Fake it, like you always do (Kamael #1)

Sa main qui descend sur mes fesses me fait sourire, elle me donne chaud aussi, on va pas se mentir… Je le regarde, souriante, mutine, charmeuse, et voilà qu’il enchaîne. « Mais elle sait aussi avoir des doigts de fée. » Mon sourire s’élargit et je me mordille la lèvre inférieure, tout en continuant de le bouffer du regard. D’un oeil extérieur, on pourrait croire que je suis sur le point de lui sauter dessus pour le dévorer, et c’est exactement ce que je veux qu’on croit. « Vous êtes là aussi pour… “la seconde collection“ ? » demande la femme avec qui je discutais depuis tout à l’heure. La seconde collection ? Alors là, elle m’en bouche un coin. Sam est tout à fait dégourdi, je n’en attendais pas moins de lui, et il est entré dans le jeu sans aucune difficulté. Elle glisse une carte dans la poche du smoking de mon prétendu petit ami, et nous laisse entendre qu’elle a envie de nous voir à ce que j’imagine être une contre soirée. Les voilà qui s’éloignent, et moi je finis de boire ma coupe de champagne, commençant même à en ressentir les effets. Selon le flic, on a avancé. Il a sûrement raison, mais pour le moment, je ne vois rien de concret. « Tu t’en sors pas trop mal. » Je lève les yeux au ciel en souriant. « Je suis carrément surqualifiée pour le poste ouais. Avoue. » Je le taquine, encore. Il n’avouera jamais. Nous rejoignons l’hôtesse en question, je suis les ordres de mon ‘patron’ pour ce soir, je suis là pour ça. L’idée ce n’est pas d’en faire totalement qu’à ma tête. La juste mesure est de rigueur, même si je ne suis pas nécessairement quelqu’un de très rigoureux. Nous entrons dans un nouvel univers qui donne directement le ton. Voilà le monde échangiste dont Sam avait des doutes. Nous y sommes. Mais voilà qu’on nous parle de vente. Mais vente de quoi exactement ? « Tu t’y connais en vente de sex toy ? Ça ressemble à ça ? » Je plisse les yeux et lui réponds tout bas. « Oui je m’y connais et non ça ressemble pas à ça. » Je suis pas trouillarde, mais j’avoue que je ne suis pas rassurée non plus. Machinalement et sans doute pour me rassurer un peu, je glisse ma main dans celle du métisse, entremêlant nos doigts les uns aux autres. « Ils vont nous fournir un catalogue tu crois ? J’te préviens, j’achète pas en dessous d’un bonnet B. » Autant détendre l’atmosphère. Tout ici pue le sexe à plein nez, je suis pourtant loin d’être mal à l’aise avec le sujet, d’autant que pour moi le corps reste un corps. Je n’ai jamais vraiment ressenti de réel plaisir à coucher avec quelqu’un, que ce soit un homme ou une femme d’ailleurs. Du désir un peu, ça m’est arrivé, mais l’issue m’est apparue souvent plus décevante que ce que je m’étais imaginé. « Et toi, t’as un critère basé sur le physique ou tant que ça a un cul et des seins ça te suffit ? » C’est une vraie question.

Plus motivé que jamais par cette nouvelle piste, l’espoir d’une avancée dans l’enquête, enfin, je reste parfaitement dans ce rôle que j’ai pourtant eu du mal à endosser. Satisfait par la tournure que prend la soirée j’adresse même un semblant de compliment à Knox, laquelle s’empresse de saisir cette opportunité de me taquiner « Surqualifiée ? N’en fais pas trop. » répondis-je en lui adressant un sourire en coin. Je me déride un peu, je dois admettre que sa compagnie n’est pas si désagréable pour ce soir, en tout cas elle m’aide réellement. Nous allons bien voir si elle se montre toujours si qualifiée pour la seconde étape de la soirée. Nous ignorons ce qui nous attend, et ce mystère a quelque chose de grisant. Je suis un homme de terrain, je l’ai toujours été, j’aime cette adrénaline c’est ce qui m’a maintenu la tête hors de l’eau depuis la mort de ma fiancée. Ce boulot m’a tout prix, mais il est aussi ce qui me tient debout. Nous arrivons rapidement dans une toute autre ambiance de soirée, il règne un parfum de luxure, de vice, de criminalité que l’argent tente à peine à dissimuler. Je suis de plus en plus curieux quant à cette vente dont l’hôtesse nous informe d’un début imminent. Je demande à la blonde si il pourrait s’agir d’une vente de sex toy, sache déjà qu’il n’est pas question de ça mais de quelque chose de plus sombre. Sa main se glisse dans la mienne, si je la sais dans son rôle je perçois aussi dans ce geste un besoin de se sentir soutenue. Ses mots, légers, son humour, sont à l’opposé de cette pointe d’appréhension, elle reste dans son rôle. Nous nous avançons dans la pièce pour prendre place à une table. J’ignore si ils ont prévu un catalogue, ça nous faciliterait la tache en terme de preuve et j’imagine donc qu’ils ne prennent pas un tel risque de laisser des preuves si évidentes. « Je crois qu’il va falloir faire à l’œil. » répondis-je à l’évocation de son critère plutôt précis avant qu’elle ne me demande quels sont les miens. Je lui adresse un sourire en coin, mon regard glissant furtivement sur son décolleté avant de remonter vers ses yeux « Si tel avait été le cas tu ne serais probablement pas là. » je ne rate jamais un petit tacle, ça fait partie du jeu. Knox n’a a complexé de rien, c’est une belle femme. Elle a un charme particulier, pas classique, mais c’est ce qui la rend séduisante. J’imagine en tout cas. « J’aime avoir une vision d’ensemble. » j’aime les belles femmes, leurs courbes mais ça ne fait pas tout « Et je suis d’avantage charmé par un regard qu’une paire de seins. » ajouté-je, sans trop savoir pourquoi je réponds à cette question avec franchise. La lumière se tamise un peu plus, à l’exception du fond de la salle, où une petite scène est illuminée par des spots. Seule un sélection réduite d’invités est assise autour des quelques tables autour desquelles des serveurs et serveuses zigzag. Le couple croisé un peu plus tôt apparaît et s’installe non loin, pile avant qu’un homme s’avance dans la lumière, micro en main annonçant la vente officiellement ouverte. Cinq jeunes femmes et trois jeunes hommes à demi-nus s’avancent sur la scène, présentés comme les objets de cette vente. « Art et proxénétisme… en voilà qui savent varier leurs affaires. » glissé-je à l’oreille de Knox, laquelle n’a pas l’air franchement à l’aise je pose ma main libre sur sa jambe, rassurant « On enchérit, on s’arrange pour gagner, avoir un témoignage et on rameute la cavalerie. » mon regard croise le sien, s’y accroche un peu plus franchement qu’à l’accoutumé « Fais moi confiance. ». Je sais qu’elle est parfaitement capable de rester dans le rôle, continuer à jouer la comédie encore un peu.

Nous prenons place à une table et je tente de garder cette attitude un peu légère, bien que professionnelle. A toute épreuve. Mais je suis légèrement mal à l’aise. L’avantage c’est que je ne suis pas seule, et je sais que je peux compter sur lui s’il devait se passer quoi que ce soit. Ça a beau être un grizzly, il est quand même flic et il ne me laissera pas dans la merde. L’air de rien, je lui demande s’il a des critères basés sur le physique, c’est juste une question de curiosité. Je ne crois pas être son style, clairement pas même, mais ça m’intéresse quand même d’en apprendre plus sur lui. « Si tel avait été le cas tu ne serais probablement pas là. » lâche-t-il après avoir laissé mon regard glisser dans mon décolleté. Je me mets à rire un peu, pas trop fort, juste pour nous. Je glisse mes mains sous mes seins et en baissant ma tête je fais mine de leur parler. « N’écoutez pas ce qu’il dit, vous êtes parfaits, c’est lui qui n’y connaît rien. » C’est vrai que je fais pas un bonnet D, mais je suis pas plate non plus. Et puis il a sûrement dit ça juste pour m’emmerder. Remarque, ça ne m’étonnerait pas qu’il aime les grosses poitrines, avec ses grandes mains… Oulà, un frisson vient de me parcourir à cette pensée. Ridicule. Il ajoute aimer avoir une vision d’ensemble, il est davantage attiré par le regard que par une partie physique de l’anatomie. Je lui adresse un regard plus charmeur en réponse à cette affirmation, joueuse comme toujours.

Nous sommes coupés dans notre conversation par un changement d’éclairage. La lumière se tamise et voilà qu’une espèce de scène s’éclaire elle davantage, proposant visiblement des êtes humains à vendre. Plus de femmes que d’hommes. En même temps je pense qu’il est plus répandu pour les couples hétéros d’avoir des relations avec une tierce personne féminine que masculine. Quoi que. En tout cas me concernant, la réponse est claire. « Art et proxénétisme… en voilà qui savent varier leurs affaires. » glisse Samaël à mon oreille, glissant aussitôt sa main sur ma cuisse. J’aurai voulu réfréner ce frisson mais malheureusement je n’ai aucune emprise sur mes ressentis. « On enchérit, on s’arrange pour gagner, avoir un témoignage et on rameute la cavalerie. » Je le regarde et hoche la tête, je n’ai pas à discuter ses ordres, en même temps je ne sais pas ce que j’aurait fait concrètement sans qu’il soit là pour me guider. « Fais moi confiance. » ajoute-t-il en me regardant droit dans les yeux. Je lui souris et glisse ma main sur sa joue, dans un geste qui pourrait être tendre vu de l’extérieur, pourtant il n’est qu’une façade factice. « Est-ce que j’ai le choix ? » Je lui souris et reporte mon attention sur les propositions faites sur scène. Les huit jeunes gens défilent, tous canons, faut être honnête, et mon choix se porte sur une jeune femme métisse avec des formes divines. « Dommage qu’on ait pas le droit de toucher avant d’enchérir. Je suis curieuse de savoir si c’est du vrai ou du faux. » J’ai dit ça tout haut, et voilà que le couple de tout à l’heure remet un pied dans notre conversation, m’affirmant que tous les corps en vente sont cent pour cent naturels. Encore mieux, y’a même des critères. Je hoche la tête et leur sourit pour les remercie. « Alors c’est elle que je veux. Elle te plait aussi mon coeur ? J’y peux rien, j’ai un faible pour le teint chocolat… »

Obtenir un témoignage pour solidifier le dossier avec en plus une prise en flagrant délit pour boucler cette enquête, ça serait parfait. Je ne pense plus qu’à ça, sachant que pour arriver à mon but je dois continuer de tenir mon rôle, c’est un moment clé et il est hors de question d’éveiller des soupçons sur la véracité du couple formé par Knox et moi. Je dois lui reconnaître son professionnalisme, certes ponctué de petites taquineries, mais qui contribue à donner un aspect naturel à notre relation. Je lui fais par de la suite du programme, pour elle ça implique seulement de rester dans son personnage, chose qu’elle fait à la perfection. Un peu trop peut-être durant cette fraction de seconde où son regard accroche le mien, sa main posée sur ma joue avec tendresse. Je mets ça sur le compte de la situation, la tension de savoir que je touche au but... D’abord l’étape des enchères, Knox tient son rôle, portant son choix sur une jeune femme métisse. Elle soigne notre couverture avec application et ne manque pas d’attirer l’attention. Un sourire en coin, je hoche la tête, faisant le pendant à son apparente excitation avec un calme énigmatique « Elle est magnifique. Tu as bon goût je suis bien placé pour le savoir. » j’acquiesce d’un signe de la tête et lève le panneau pour signaler notre enchère. Le prix monte, un autre couple a l’air déterminé, et heureusement que personne n’aura vraiment à payer cette somme parce qu’elle s’envole. Malicieux je glisse à l’oreille de la blonde « J’espère que tu as quelques économies… » j’ignore si elle croira la plaisanterie, mais nous remportons l’enchère et c’est tout ce qui compte. Une hôtesse nous invite une nouvelle fois à la suivre, notre “prix“ suivant le même chemin, en direction d’un des couloirs de l’hôtel. Elle nous remets une carte d’accès pour une chambre, nous entrons, l’ambiance est du même style que dans la salle de vente avec en prime tout un tas d’accessoires à notre disposition. Cet étage de l’hôtel a été privatisé pour être un bordel éphémère… Rien que ça. « Je suis à vous pour la nuit. » déclare la jeune métisse avec un accent prouvant qu’elle n’est pas américaine « Du champagne ? Ou on commence tout de suite ? » enchaine t’elle comme un numéro répété, venant glisser sa main sur mon torse avant de se tourner vers Knox pour le même numéro de séduction. « On n’a pas vraiment l’habitude, c’est la première fois qu’on fait ça. » j’adresse un regard à la blonde pour qu’elle me laisse gérer cette partie là. Défaisant les boutons de ma veste j’active discrètement la fonction d’enregistrement de mon portable dans ma poche intérieure « Comment est-ce que ça se passe habituellement ? ». Elle me sourit, hausse les épaules, pas très à l’aise de parler plutôt que d’agir, du moins je l’interprète ainsi « Vous demandez et je fais. » je ne dois pas éveiller ses soupçons, la mettre en confiance pour qu’elle parle, j’ajoute sur un ton plus charmeur « N’importe quoi ? » elle hoche la tête « Et je sais que les hommes aiment ça. » lâche t’elle avant d’embrasser Knox langoureusement. Je sais pas si ça plait aux autres hommes, mais à moi, pas tant et puis j'ai un témoignage à recueillir.

« Elle est magnifique. Tu as bon goût je suis bien placé pour le savoir. » Je souris de plus belle, ça me fait rire qu’il entre dans mon jeu, et ça rend les choses d’autant plus naturelles. Je sais pertinemment qu’il n’aurait jamais dit une chose pareille dans la vraie vie. Mais ne pas savoir déceler le vrai du faux dans son comportement ou ses paroles, tout comme dans le mien ou dans mes dires, ça a quelque chose de grisant. Nous remportons l’enchère. Exactement ce que voulait Sam, et nous sommes guidés sans attendre vers une autre partie du bâtiment, dont l’ambiance reste à quelque chose près la même que dans la salle précédente. Lumières tamisées, couleurs chaudes. Nous sommes guidés jusqu’à une nouvelle pièce, qui se trouve être une chambre de luxe et nous y sommes invités, Sam, notre ‘achat du jour’, et moi. La jolie demoiselle déclare être à nous pour la nuit. Putain, ça fait cher la prostituée, juste pour une nuit, le prix qu’on a payé sans payer ? Ah ouais, y’en a qui se font pas chier. Je devrais faire ça tiens, je gagnerai mieux ma vie. Elle propose du champagne, je ne dis pas non, et laisse Sam guider l’échange pour lui poser les questions qu’il veut. Je vois bien sans son regard qu’il me demande de le laisser gérer, et je le laisse faire sans broncher, approchant lorsque la jeune femme m’attire à elle. Il lui demande comment ça se passe, à elle de répondre que nos désirs sont des ordres. Sam se fait plus charmeur pour  arriver à ses fins. Elle acquiesce et me prend à partie, cherchant le contact de mes lèvres avec les siennes. Ah ok. Je la laisse faire, fais mine d’être intéressée, un minimum quand même. « Absolument tout ce qu’on veut ? Même les trucs les plus tordus ? » Je souris à la jeune femme tout en laissant glisser mes mains sur elle. Elle répond n’avoir aucune limite. Ouais, faut être un peu taré quand même. Enfin j’imagine qu’il y a quand même des règles de sécurité ? Aucune idée. Moi je suis pas là pour poser les questions. Elle fait glisser la fermeture de ma robe qui glisse jusqu’à mes pieds, et je me retrouve… totalement nue. Belle idée d’avoir laissé mes sous-vêtements à la maison. Enfin, je n’ai aucun problème avec la nudité, il faudrait juste pas que Sam change de couleur. Je pousse la jeune femme sur le lit pour qu’elle s’y allonge, et me tourne face à Sam, qui s’évertue à me regarder dans les yeux, ce qui me fait sourire d’ailleurs. Je m’approche de lui et glisse mes mains sur son torse pour lui retirer sa veste de costume glissant mes lèvres juqu’à son oreille. « Tu as ce que tu veux ou il t’en faut plus ? » Je n’ai pas conscience du double-sens de ma question…

Les choses prennent un tournant intéressant, je sens cette affaire proche d’être bouclée et ça m’aide à rester dans le personnage, prendre mon rôle un peu plus à cœur, ça serait con d’échouer si prêt du but à cause d’un manque d’implication. Knox est une vraie emmerdeuse, mais elle est une partenaire efficace et je dois reconnaître qu’elle m’a réellement aidé à jouer à ce jeu particulier. Un jeu tout autant pour duper tous ces gens, qu’entre nous. Dernière étape, recueillir des informations les plus précises possibles sur le déroulement de ce genre de soirée et surtout le rôle qu’on à jouer ces jeunes mis aux enchères. Ce n’est pas difficile à deviner, mais la justice réclame du concret. Le plus délicat est de ne pas éveiller les soupçons chez cette jeune femme qui nous accompagne. Elle est à nous le temps d’une nuit, à moi de poser les bonnes questions pour savoir ce qu’il en est vraiment. Parallèlement elle fait ce pour quoi elle est là, nous charme Knox et moi, tour à tour, dans un numéro préparé. C’est presque mécanique et je me demande depuis combien de temps elle fait ça… Elle a seulement la vingtaine. Le scénario suit son cours, notre achat – oui c’est horrible dit comme ça – prenant les choses en mains, visant à créer de l’excitation, faire monter le désir. Ses lèvres se joignent à celles de la blonde qui joue le jeu, y allant même de ses propres questions, et des bonnes qui plus est. « Vraiment aucune limite ? » demandé-je en saisissant l’opportunité qui se présente à moi d’obtenir une information clé. « Vous avez payé… » lâche t’elle, avec une forme de résignation qu’elle essaie de masquer avant de se remettre à l’œuvre, déshabillant Knox qui se retrouve nue, sa robe jonchant le sol. Evidemment… puisque c’était le seul bout de tissu qu’elle portait. J’avais beau être au courant, j’ai un léger coup de chaud. Focus Sam. La blonde prend la direction des opérations, nous faisant gagner un peu de temps. Je me répète en boucle de la regarder dans les yeux, sentant cette force inconnue essayer de faire glisser mon regard sur son corps dénudé. Dans d’autres circonstances je n’aurais eu aucune difficulté à ignorer sa nudité, mais le rôle joué toute la soirée semble m’avoir mis dans un état d’esprit différent. Elle s’approche, rien qui ne m’aide à faire descendre le thermostat, ses mains glissent sur mon torse, elle murmure à mon oreille, concentrée sur notre objectif malgré les circonstances. M’en faut-il plus ? J’ai un quart de seconde de bug, mon cerveau s’embrouille brièvement. Je ne suis pas un saint, je ne suis qu’un homme.  Je hoche la tête « Oui. Je crois qu’on à ce qu’il nous faut. Je vais donner le signal pour l’intervention. » chuchoté-je à mon tour, caressant son épaule du bout des doigts afin de ne pas éveiller les soupçons de notre témoin.« Je vais aller dans la salle de bain, trouve de quoi l’occuper. » je recule juste assez pour croiser son regard « Rien de trop… Ok ? » je lui donne ma veste « Poses la sur le lit, il y a un micro dedans. Essaie de savoir d’où vient notre… invitée. Je reviens. » je fais glisser mes doigts le long de l’arrête de sa mâchoire et sous son menton avant de m’éclipser vers la salle de bain. Je referme la porte et contacte l’équipe d’intervention, décrit les lieux, explique que la vente d’art est bien une diversion. Ce n’est plus qu’une question de minutes. Je ressors de la pièce, avec deux peignoirs j’en temps un à chacune des deux jeunes femmes « Mettez ça. » la métisse semble intriguée, forcément… Des mecs qui lui demandent de se rhabiller, doit pas y en avoir des tas.

Ça m’amuse de voir son regard à cet instant précis, et sa persévérance pour ne me regarder que dans les yeux. Sauf que s’il avait vraiment été mon mec, ce n’est pas mes yeux qu’il serait en train de regarder. Peu importe. Moi ça m’amuse. De toute manière, c’est bientôt terminé. Il m’affirme que nous touchons au but, il va pouvoir donner le signal. Dernière recommandation, il faut que j’occupe la jeune femme, sans en faire trop, et que je pose sa veste sur le lit, en demandant d’où vient la gamine. Rien que ça ?! Je hoche la tête et le regarde faire demi-tour pour rejoindre la salle de bain. Quant à moi, je jette mon dévolu sur la jeune femme, après avoir jeté la veste de Sam sur le lit. Je m’installe à califourchon sur elle et finis doucement de la déshabiller, me penchant parfois pour l’embrasser. « J’adore ton petit accent, ça m’excite carrément, ce côté exotique. Tu viens de quel coin ? » Mes morceaux de phrases sont ponctuées par des baisers langoureux. J’ai la réponse. Madagascar. Je connaissais les escorts des pays de l’Est, mais là c’est d’autant plus intéressant. La jeune femme commence à me caresser, glisser sa main entre mes jambes et je dois l’arrêter là avant que ça ne dégénère. Je bloque ses bras au dessus de sa tête. « C’est moi qui commande. » Heureusement j’entends Sam qui fait son grand retour et qui devait avoir une vue panoramique sur mon postérieur. Très bien. Il nous tend à chacune un peignoir, et je vois le regard de la jeune femme changer. Tu m’étonnes. Pour ma part, je récupère ma robe que j’enfile à nouveau. La mission est terminé, j’entends déjà des cris dans les chambres voisines, j’espère que les collègues de Sam ne vont pas assister à des trucs trop tordus, parce qu’il y en a. Le flic me libère, non sans me remercier. Oui, il l’a fait, c’est un grand moment. Il ne dira rien d’autre, mais je lis dans son regard qu’il est content de ma ‘prestation’, et que je ne lui ai pas été si inutile qu’il pensait à la base. Je rentre chez moi, épuisée, une douche et au lit. J’espère qu’il me rappellera, parce que cette soirée a été pour le moins… intéressante.