trébucher sur des vieux souvenirs. (pia)

je sais qu’il n’y a pas d’urgence. je sais qu’elle n’a pas de soucis. et je sais surtout que c’est un prétexte pour me voir. mais ça me va. depuis ce premier contrôle effectué quelques temps après mon arrivée à los angeles, il nous arrive de nous voir. avec pia j’entends. et c’est loin de me déranger. elle n’a pas le profil type des filles qui peuvent me plaire habituellement mais je dois avouer qu’on passe du bon temps toutes les deux. elle n’est pas chiante, ne cherche rien de sérieux et moi non plus. donc on s’entend sur beaucoup de choses essentielles on va dire. du coup je ne me presse pas mais c’est pas pour autant que je traîne sur le chemin. j’suis sur mes heures de boulot mais qui pourra vérifier. après tout, je ne fais que répondre à une demande d’aide d’une citoyenne de los angeles. tout est réglementaire. il n’est juste pas dit quelle urgence je traite et ce ne sera très certainement pas indiqué dans mon rapport. voir pas du tout. il me suffira simplement de dire que c’était une fausse alerte ou une erreur. la voiture garée, je me dirige vers l’entrée du fameux casino. j’ai l’habitude de venir et ils ont l’habitude de me voir alors ce n’est qu’une formalité. je n’ai pas à me servir de ma plaque et ça me va très bien. histoire de ne pas effrayer les habitués. malgré ça, déformation professionnelle, je ne peux m’empêcher de vérifier les personnes présentes. et surtout jeter un oeil pour voir s’il y a des mineurs ou non. ça ne se voit pas forcément au premier coup d’oeil mais y’a des signes qui ne trompent pas. malgré ça je ne force pas trop et rejoins vite la porte de son bureau. quelques coups rapides portés à la porte pour signifier ma présence et j’attends l’autorisation d’entrer. si jamais elle est occupée ou juste pas là, je le saurais très vite.

Un besoin. Une frustration, qui devait être comblée, et de toute urgence. Parce que cela la démangeait, elle en avait besoin. Et comment le faire, avec raven qu’elle venait de revoir, raven, qu’elle désirait, qu’elle aimait, de tout son cœur, mais avec qui elle ne pouvait cependant rien presser. Elle comprenait, sans réellement savoir les détails, qu’après tant d’années enfermée, le petit oiseau avait besoin de s’envoler, de sentir le vent passer sous ses ailes, de sentir ses plumes goûter à ce doux parfum, celui d’un monde sans chaînes, sans cage, et aux perspectives multiples.
C’était tellement difficile. La revoir, aussi belle qu’elle était, aussi incroyable que dans ses souvenirs, et ne pas pouvoir la toucher sans avoir peur de l’effrayer. Alors forcément, plus que d’habitude, c’était un besoin viscéral, quelque chose qui la prenait, qu’elle prenait de plein fouet. Une terrible envie. Et dans ce genre de cas, il y avait kylian. La relayer au rang de simple plan cul, d’amante régulière, ou de partenaire n’était pas dans ses cordes. Parce que kylian était bien plus, même si lorsqu’elle l’appelait, elle pouvait donner l’impression de ne s’intéresser qu’à son corps. Non, il y avait plus. Il y avait une femme avec qui passer du bon temps, et qu’elle pouvait aider, qu’elle pouvait apprécier. Elle n’avait pas tant d’amis que cela, la wheeler. Bien trop prétentieuse, son image de patronne glaciale faisait rage, et lorsque l’on entendait le son de ses talons dans la salle principale du casino, c’était un silence d’effroi. Elle était la reine de son royaume, et chaque sujet savait que fâcher la souveraine était une condamnation. Alors que quelqu’un puisse autant s’approcher, cela lui faisait du bien. La flic était sacrément sexy, en plus, et bien sympa. Entre les moments coquins, les moments détente, et l’aide qu’elles s’échangeait, elle était clairement plus haut qu’une amie.

Et en cette journée, c’était cette amie qu’elle avait appelée. Prétextant une urgence, un besoin d’aide de la part de l’élite des forces de l’ordre. Elle savait que cela l’appâterait, belle kylian qui adorait tomber dans ses pièges, lorsqu’ils étaient aussi prometteurs que celui-ci. Et alors qu’elle était dans son bureau, attendant la venue de son amie, elle put entendre quelques coups à la porte, et lui lâcha un entrez. avant de voir sa silhouette passer la porte. Elle se leva aussitôt, un air coquin sur le visage, avant de dire, tout en se rapprochant comissaire o’reilly ! c’est une véritable aubaine de vous voir, j’ai cruellement besoin de votre aide… un petit sourire en coin, gloussement qui annonçait la couleur, alors que la porte se fermait, et que pia se collait à elle. je crois bien qu’il y a du grabuge… et seul vous pouvez m’aider à y mettre à terme… ses mains, qui passaient sur le corps de la belle, et la main de cette dernière, qu’elle dirigeait contre son pantalon, pour lui dévoiler le lieu du « grabuge », cette tension qui montait en elle, ce feu qui se propageait. Si kylian avait été pompier, elle aurait sûrement opté pour une phrase du genre « aidez-moi à éteindre cet incendie ». et en un sourire, elle vint lui souffler alors… penses-tu pouvoir m’aider ? le ton avait changé. Il était plus suave, plus sensuel. Marque d’une intimité plus forte.
Présage d’un bon moment à venir.

" entrez. " elle est donc là. suivant la demande, je pousse la porte et entre dans la pièce pour voir la blondinette installée là. qui finit par se lever d'ailleurs pour s'approcher de moi. " commissaire o’reilly ! c’est une véritable aubaine de vous voir, j’ai cruellement besoin de votre aide… " donc visiblement rien d'important. j'aurai pu le deviner mais bon, déformation professionnelle oblige, je préfère toujours vérifier. quoique c'est pas que ce n'est pas important ce qu'elle a en tête. bien au contraire. c'est juste que c'est moins urgent qu'un soucis qui aurait nécessité une intervention des forces de l'ordre. là, c'est juste... moi qu'elle voulait. la porte est fermée, je sais bien pourquoi je suis ici et je ne compte pas m'enfuir de toute façon. " je crois bien qu’il y a du grabuge… et seul vous pouvez m’aider à y mettre à terme… " son corps collé au mien, je la regarde le sourire en coin. " c'est donc ça. " ses mains commencent déjà à explorer ma peau alors qu'elle attrape l'une des miennes pour la mener jusqu'à son corps. plus précisément vers son pantalon. sourire qui s'élargit sur mes lèvres alors que je laisse mes doigts s'appuyer un peu plus sur le tissu. " alors… penses-tu pouvoir m’aider ? " évidemment que oui. ce genre de choses c'est avec plaisir. surtout ce genre de demandes à peine voilées. j'inverse nos positions pour venir la plaquer contre la porte et me colle à elle, laissant juste l'espace suffisamment à ma main pour qu'elle se glisse entre sa peau et son sous vêtement. " y'a moyen que j'y arrive. mais tu sauras te retenir de crier ? j'ai pas envie que ta garde rapprochée n'arrive pour venir à ton secours princesse. " dernier moment que je ponctue en glissant mes doigts un peu plus bas, juste pour voir si elle peut répondre honnêtement à ma question.

Une chaleur qui l’envahissait dès lors que la belle était dans la pièce. Kylian avait le don de la rendre toute chose, cette chaleur qui envahissait son esprit, son corps qui ne demandait qu’à se rapprocher un peu plus d’elle. elle était tellement… enivrante. Et elle adorait, pia, se laisser faire, goûter à cette femme, qui la rendait de plus en plus accro. Une addiction qu’elle adorait ressentir, tandis qu’elle restait collée à elle, les cheveux défaits, et l’envie de défaire bien d’autres choses.
Et il fallait dire que la policière se prêtait totalement au jeu, elle le sentait, elle le voyait, et elle put le remarquer davantage en se retrouvant plaquée contre la porte. Un sourire sur ses lèvres, et l’envie qui se décuplait, tandis qu’elle sentait l’impatience de la belle, celle qu’elle attendait avec tant de hâte. Elle la désirait, elle la voulait tellement. Ce besoin, elle voulait qu’elle la satisfasse. Après tout, la police était là pour servir les citoyens, et là, c’était un acte héroïque envers une citoyenne qui avait désespérément besoin d’aide, d’un contact qui se fit rapidement, arrachant un gémissement à la blonde. ouh, je n’attendais pas moins de toi… cette chaleur, cette sensation. Elle avait le plaisir qui dégoulinait, elle avait le désir qui la réchauffait, l’incendie en elle, qui la consumait. Elle ne put s’empêcher de glousser, cependant, en entendant kylian. oh, ne t’en fais pas pour ça. Je serais aussi muette qu’il faudra… dit-elle, en un murmure, tandis qu’elle rêvait déjà de la suite des évènements.
Kylian avait vraiment le don de la rendre folle. C’était incroyable. Un besoin, un appel, quelques mises en bouche, et elle se retrouvait soumise aux doigts d’une femme qui savait comment la pousser dans ses derniers retranchements, qui savait comment lui faire plaisir, la connaissait assez pour atteindre toutes ses faiblesses en quelques touchers, en quelques caresses, en quelques mots.
ou alors… je peux les renvoyer pendant notre entrevue, si tu aimes entendre ma voix… elle avait un sourire taquin sur le visage. Et était d’une sincérité étonnante. Mais il fallait dire qu’elle n’arrivait pas vraiment à cacher ses pensées, en présence de kylian, qui savait comment la brûler sans lui faire mal.
Et la seule chose à laquelle elle pouvait désormais penser, c’était cette séance qu’elle entrevoyait, ce « grabuge » que la belle allait pouvoir résoudre, et ce moment qu’elles allaient pouvoir passer.
Surtout que, malgré sa prétention habituelle, malgré son caractère, la kingston ne savait pas se hisser au-dessus de la belle, et c’était quelque chose de grisant, que de se retrouver ainsi soumise.
Avec un tel feu en elle.