'cause i got something to tell you. (ella 2)

Il avait le cœur qui tambourinait à toute vitesse à chaque fois qu’il y pensait. C’était dur à réaliser. Il venait de l’apprendre. Et pourtant, il fallait qu’il se fasse à l’idée. Il avait trois mois pour se projeter, se dire qu’il allait être papa. Ce n’était pas prévu au programme, à croire que toute sa vie était un enchaînement de surprises plus ou moins joyeuses. Enfin, il préférait tout de même être le père d’un enfant que d’être envoyé une nouvelle fois en prison, il devait le reconnaître. Cependant, Chelsea et lui n’étaient probablement les seuls à devoir se faire à l’idée. Bien au contraire. Zach avait mis quelques jours pour rassembler ses esprits, réfléchir à comment dire les choses, avant de finalement prendre la route du quartier Bel Air. Un simple message lui avait permis de prévenir sa mère de son arrivée. Il passait acheter quelques sushis au passage, avant de débarquer devant le porche de la maison familiale. Il lui restait un jeu de clés, qui lui permettait d’entrer sans savoir à sonner. « Hey ! Maman ? » lançait-il à la volée alors qu’il s’avançait à l’intérieur. « Je suis là ! » Simple ajout avant de prendre le chemin du frigidaire pour y déposer les aliments qu’il avait pris soin de balader dans une glacière. Il faisait de son mieux pour agir le plus normalement possible, pour paraître détendu et sûr de lui. Mais ce n’était pas un exercice aisé. Alors que les minutes s’écoulaient, Zach ne tardait pas à remarquer que sa mère n’avait toujours pas fait son apparition. Il gravissait alors les escaliers en direction des chambres, écoutant pour tenter de percevoir le moindre signe de vie. Mais alors qu’il frappait à la porte de la chambre de sa mère, il comprit rapidement qu’elle n’était pas encore rentrée. Un peu penaud, Zachary se dirigeait alors en direction de sa propre chambre. Des cartons s’y entassaient. Ils arboraient tous des étiquettes représentant des tranches de la vie du jeune homme. Emu, il attrapait une boite qui correspondait à ses premiers mois de vie. Les vêtements lui paraissaient minuscules entre ses mains. Il n’y avait pas fait attention lorsqu’il avait débarrassé sa chambre, remplissant ces mêmes cartons quelques mois plus tôt. Agrippant une autre boite, il ne tardait pas à redécouvrir les jouets qui avaient bercés son enfance. Avant les gadgets électroniques et toute cette période où il pouvait passer des heures, vissé face à un écran. Un sourire prenait place sur ses lèvres alors qu’il posait sur le lit ce canard en bois à roulettes, qu’il trainait partout derrière lui à l’aide d’une ficelle, lorsqu’il savait à peine marcher. Les albums photos de la famille témoignaient de cette époque qui avait duré un long moment. Quelques coups de couteaux mal assurés avaient permis de graver le nom du canard sur le socle : Malabar. Sans doute qu’il devait aimer ça en étant plus jeune. Alors qu’il riait légèrement, il entendit le parquet grincer, ce qui lui fit relever la tête. « Ah, maman ! Salut. Attends, je vais ranger ça avant de… » Ouais, non. C’était superflu. Abandonnant finalement Malabar sur son lit, Zach se précipitait en direction de sa mère afin de la serrer dans ses bras, cherchant le réconfort dans cette étreinte. « Tu ne peux pas savoir à quel point ça fait du bien de te voir. Comment tu vas ? » lui soufflait-il avant de s’écarter légèrement pour lui sourire.

" alors vous en pensez quoi ? " je regarde le projet et soupire. me pinçant l'arrête du nez, je retire mes lunettes avant de me lever de mon siège. " ça tient pas la route. faut tout revoir du début là. franchement je me demande à quoi ça sert que je vous paye pour que vous me sortiez des merdes pareilles. sortez. " je sais que je suis surement injuste. c'était pas si mauvais que j'ai pu le laisser dire. mais bon c'est loin d'être génial. ils ont plus l'habitude que je les aide, que je les aiguille. mais j'en ai marre de jouer les babysitters. s'ils veulent travailler avec les plus grands ils doivent être à la hauteur, voilà tout. à moins que ça ne soit ma morosité qui me travaille. mais non, je suis professionnelle ! voilà. c'est eux qui sont tous nuls. et non je ne suis absolument pas de mauvaise foi. j'attrape mon téléphone pour voir un message de mon fils et je peine même à sourire. ce n'est pas que je n'ai pas envie de le voir, mais en ce moment la solitude me plait bien. je ne peux rien lui refuser de toute façon. alors je lui dis que je suis okay avec ça et je me remets au travail. vu que j'ai dégagé tout le monde de mon bureau, faut bien que je fasse le taf. je me plonge dedans sans voir le temps qui passe. tout ça pour arriver juste à un tas de feuilles roulées en boules dans la poubelle. on ne peut pas dire que je sois très concentrée. dans un soupir de colère, je ferme mon stylo et le jette dans le pot à crayon que m'a fait zach quand il était gosse. zach... " oh putain de merde ! " jolie association de mots pour signifier que je viens de capter que je suis en retard. j'attrape ma veste, mon sac et après avoir fermé la porte de mon bureau, je m'échappe. le chauffeur m'attend et je grimpe rapidement avant de lui demander de me ramener chez moi. le trajet ne me paraît pas bien long mais suffisant pour que je me questionne sur la raison de mon fils à me convier à ce repas improvisé. soit il passe à l'improviste, soit on prévoit quelque chose pour les grandes occasions. là c'est juste... je sais pas. je sens qu'il y a quelque chose de grave. peut être l'instinct maternel. j'arrive dans la maison et après avoir déposé mes affaires sur le coffre de l'entrée, je cherche mon fils que je sais être déjà là. après quelques minutes de recherches, je le trouve assis en plein dans un carton de souvenirs. " pardon pour le retard mon chéri. " je lui souris, peut être l'un des premiers vrais sourires que je fais depuis des semaines. les gens ont arrêté de me demander si j'allais bien parce que de toute façon ça se voit sur ma tête que ça ne va pas. malgré les tartines de maquillage, rien ne camoufle la mauvaise humeur. " ah, maman ! salut. attends, je vais ranger ça avant de… " avant de quoi je sais pas mais il se lève et s'approche de moi, me prenant dans ses bras. je serai presque surprise de ce contact physique avant de m'abandonner dans ses bras à mon tour. " tu ne peux pas savoir à quel point ça fait du bien de te voir. comment tu vas ? " je le ramène vers moi lorsqu'il s'éloigne pour lui embrasser la joue avant d'effacer la trace de rouge à lèvres que j'y ai laissé. " ça me fait du bien de te voir aussi. et le boulot écoute toujours le boulot. " comme s'il n'y avait que ça... mais bon c'est pas le moment de penser à des choses négatives ou qui me prennent la tête. ce n'est pas le moment de penser à elle. " et toi alors ? comment tu vas ? tu veux boire quelque chose ? " j'aurai bien besoin d'un verre de vin.

Voir arriver sa mère fut un véritable soulagement. Peu importait le temps passé à l’attendre ou les souvenirs qui étaient parvenus à se faufiler la surface. L’important était qu’elle soit là. Zachary ne tardait d’ailleurs pas à se jeter dans ses bras, l’étreignant avec force, comme s’il cherchait de la force dans ce simple contact. Geste qui semblait ravir sa mère, qui ne tardait pas à le ramener à lui, avant de déposer un simple baiser sur sa joue. Elle s’occupait ensuite de frotter sa joue à l’aide de son pouce, et le jeune homme n’eut aucun mal à deviner qu’elle effaçait une trace de rouge à lèvres. Pendant un court instant, il se revoyait enfant, vivant exactement le même moment. Mais il revint rapidement à lui. Si les gestes étaient les mêmes, il était loin d’être un enfant. Au contraire, il retournait à la demeure familiale afin de se conduire en adulte. Ou du moins, d’essayer de se comporter comme tel. « Ça me fait du bien de te voir aussi. Et le boulot écoute toujours le boulot. » Elle avait l’air légèrement ailleurs. Peut-être même un peu agacée. Mais Zachary était lui-même dans un état second, si bien qu’il n’y prêtait que moyennement attention. Il savait que le travail de sa mère était prenant et ne se montrait pas étonné le moins du monde par le fait qu’elle puisse être débordée et contrariée par tout ce qu’elle avait à faire. « Et toi alors ? Comment tu vas ? Tu veux boire quelque chose ? » demandait-elle finalement alors qu’ils cessaient enfin leur étreinte. Zach acquiesçait d’un signe de tête. « On va d’abord prendre un verre. Je te dirai comment je vais après. » Paroles possiblement inquiétantes qu’il balayait finalement d’une simple question : « Du vin ? » Même après des années passées loin d’elle, le jeune homme était en mesure de savoir ce que sa mère voulait. Il la connaissait et un lien indéfectible les unissait. Fusionnels depuis toujours, ils n’avaient parfois pas besoin de parler pour se comprendre. « J’ai amené de quoi manger. Il doit y avoir de quoi faire un apéro. » Quittant la chambre, il ouvrait la marche en direction de la cuisine. Un rapide détour par le réfrigérateur lui permit de verser ce qui leur fallait pour un apéritif dans des ramequins, mais il se détournait rapidement de tout ça. Allant chercher une bouteille, il ne tardait pas à remplir deux verres de vin. Il en tendait un à sa mère, levant son verre à sa santé avant d’en boire une lampée. Il n’avait pas très soif. Peu importait la boisson. Mais il fallait avouer que ça faisait du bien. « Je t’avais dit que j’étais sorti avec Chelsea Halliwell ? Tu sais, la danseuse dont est fan Brittany ? » finissait par dire Zach en reprenant la parole. « Eh bien, il se peut que… » Je devienne papa ? Tu deviennes grand-mère ? Pourquoi tout sonnait si brutal ? « Bordel. Je ne sais même pas comment dire ça. » Un rire jaune s’échappait d’entre ses lippes. C’était idiot. Un comportement de gamin, s’en doute. Mais il se faisait de plus en plus à l’idée d’être papa, il ne savait simplement pas comment annoncer les choses à sa mère sans la brusquer. Parce que c’était important pour lui de lui en faire part. Seul son avis importait. Il savait qu’il ne prendrait pas la peine d’en faire part à son père ; celui-ci n’aura qu’à découvrir la nouvelle en lisant les journaux ou peu importait comment il aurait vent de son nouveau statut de grand-père. Mais avec sa mère, c’était différent. Et cela l’effrayait quelque peu.

" on va d’abord prendre un verre. je te dirai comment je vais après. " oh oh c'est bizarre ça. enfin la manière de le dire est bizarre. soit il faut que je sois soûle pour entendre ce qu'il a à me dire, soit c'est lui qui a besoin d'alcool pour se donner du courage. dans les deux cas ça pue. " du vin ? " je hoche vivement la tête, il le sait bien. j'aime le vin et lorsque je suis chez moi, j'en prends souvent un verre. peut être minimum un par soir même. enfin bref c'est pas le moment de m'attarder sur mon alcoolémie la. " j’ai amené de quoi manger. il doit y avoir de quoi faire un apéro. " le vin y'en a oui. le reste s'il a amené de quoi manger c'est parfait. je le suis sans trop me faire prier et on arrive dans la cuisine assez rapidement. je m'installe sur la chaise du bar et le laisse tout préparer. totalement perdue dans mes pensées ou plutôt perdue tout court. je ne pense qu'au vin qui pourra m'aider à ne plus réfléchir. c'est bien ça, c'est peut être pas une bonne idée mais c'est efficace. le verre de vin en main, on trinque avant que je n'en boive une grande gorgée. et ça fait du bien. " je t’avais dit que j’étais sorti avec chelsea halliwell ? tu sais, la danseuse dont est fan brittany ? eh bien, il se peut que… " un vague souvenir qui me revient en mémoire. oui il m'en avait parlé mais ça semble flou comme tout le reste. " que quoi ? " je ne fais même pas l'effort de chercher à comprendre. " bordel. je ne sais même pas comment dire ça. " donc c'est bien quelque chose qui le gêne et le bloque. et j'ai les sourcils qui se froncent à nouveau. " tu vois ça ? " en désignant l'espace entre mes deux yeux, actuellement plissé. " c'est une ride que je tente de perdre. alors c'est pas en me disant ce genre de choses que tu vas m'aider. " l'inquiétude, la contrariété, ça ne fait pas bon ménage avec la ride du lion. " donc qu'est ce qu'il se passe ? " je pourrai penser au pire directement mais je lui laisse encore le temps de s'expliquer de lui même.