After party, after sex ... after all. [Rayliane + Chapel]

C’était un match important aujourd’hui ; Chapel n’avait pas trop compris pourquoi. Lui n’était pas initié à toutes ces histoires de qualification, de points, de prestige et coetera, il ne s’intéressait qu’au jeu en lui-même, à se défouler, et, évidemment, à la victoire. Il avait donné toute son âme, se couchant plus tôt ces derniers jours afin d’être prêt. Un jogging la veille lui avait ouvert les yeux sur quelque chose d’extraordinaire ; plus il s’entraînait, plus il était vigoureux, rapide, talentueux. S’en apercevoir l’avait boosté à bloc : cela faisait quelques temps qu’il avait l’impression de stagner à son niveau, voire peut-être même de régresser. Sans parvenir à réellement se l’expliquer, il associait cette chute de niveau à ses nuits de plus en plus agitées, partagées entre Psalm et Ray, les deux lui étant devenus indispensables.

Ce jour-là, son amoureux officiel n’avait pas pu venir ; une réunion, ou une autre connerie au boulot qui le retenait -et de toute façon, Chap savait pertinemment qu’il n’aimait pas venir le voir jouer, il trouvait ça chiant. Un coup de chance, puisque c’était aussi le match auquel Rayliane avait décidé d’assister ; sans voir le sms de son amant lui indiquant qu’il venait aujourd’hui, le footballeur avait compris qu’il était là dès son entrée sur le terrain. Le regard du Villeneuve se repérait à des kilomètres à la longue ; son stress était monté d’un niveau, ses muscles s’étaient tendus et il s’était trouvé bête à avoir le trac comme un ado.

Epuisé, il avait rejoint les vestiaires en même temps que les autres ; ça riait à profusion, ça chantait l’hymne des RAMS avec force et fracas, et puis ça parlait d’une soirée avec l’équipe au complet, ce soir, et il avait pas trop envie d’y aller, il était épuisé par le match et il était sorti un peu trop souvent ces derniers temps. Chapel s’était changé en vitesse, épongeant sa sueur avec la serviette qu’il avait initialement pris pour prendre une douche ; trop fatigué pour ça aussi, il avait juste changé ses vêtements, enfilant un pantalon coupé aux chevilles, d’un tissu noir profond, et un sweat beige -c’était beau, et super confortable. Autour de lui, ça se vida un peu, les uns partant aux douches, les autres quittant le stade ; une force vint le presser contre un mur, lui arrachant des baisers fougueux, qu’il rendit avec empressement. Rayliane, évidemment.

Sa remarque arracha un sourire à Chapel ; c’est vrai qu’il y avait une drôle de connexion entre eux deux, une chaleur inouie, un lien inexplicable qu’ils exploitaient sous les draps et en dehors ; c’était quelques explosions par ci par là et ça lui plaisait. « Merci d’être venu me voir, ça m’a fait plaisir… » Lui soutirant un nouveau baiser, ses mains jouant avec les boutons de sa chemise, la tête baissée, il ajouta, penaud. « Les autres parlent d’un after mais j’ai pas la tête à ça, je préférerais passer la soirée à la villa… Si tu veux bien ? » Des yeux de chiot, ceux qui convainquaient toujours. Le sportif vint poser un baiser doux au bord des lèvres, dans l'attente d'une réponse.

Comme toujours entre eux deux, c’est le feu brûlant, l’érotisme à son paroxysme, l’explosion des sensations ; leurs mains jouent de leurs peaux fines, leurs lèvres se déchirent sous les assauts répétés de l’autre. Ses phalanges viennent jouer avec la ceinture de Chapel, alors qu’il se redresse un peu, entendant ses coéquipiers revenir peu à peu. “M’avoir rien qu’à toi une soirée devrait bien te suffire.” Sourire malicieux, alors qu’il se dégage un peu, la tête alourdie par la fatigue de la journée et des soirées passées. Non pas que cette fougue lui déplaise, encore moins qu’elle le gène ; il n’a juste pas trop la tête à ça ces temps ci, concentré davantage sur les buts à marquer que sur sa propre cage à lui dans laquelle Rayliane voudrait bien marquer un point (G).

Les yeux qui se perdent un peu sur cette virilité exubérante que le tatoué dégage, alors que Rain conduit, son silence, le dévorer du regard alors même qu’il a un peu faim, faim de son amant et faim de nourriture matérielle. Lessivé, Chapel esquisse un mouvement d’épaule pour apaiser une courbature ; le temps de sentir le nerf se mouvoir un peu, de jeter un regard adorateur à Ray et déjà ils sont arrivés à bon port, jusque dans l’immense villa du Villeneuve. Mettre les pieds là dedans, se retrouver à nouveau assailli par une vague de désir quand ses doigts viennent jouer, prendre son contrôle, alors même qu’ils étaient venus l’enflammer dans la voiture quelques instants plus tôt. Passer le second la porte, recevoir une tape sur les fesses, lui arracher un baiser bien langoureux tandis que les ongles viennent tapoter délicatement sur le torse. Se dégager de cette étreinte érosive, s’asseoir dans un des canapés, et lui demander, d’un ton doux. “J’ai faim, je suis fatigué… Désolé d’être un Tamagotchi, mais qu’est-ce qu’on mange ce soir ?” Lui envoyer un baiser volant, se courber un peu dans le sofa pour être couché et tenter de trouver une position confortable, apaisante ; Chapel soupire face à l’impossibilité de la chose.