again - haroni#2

Une nouvelle année qui commençait. Elle avait réussi, harper. Elle avait réussi, ses notes étaient remontées, et elle avait pu le faire. Faire plaisir à sa mère, surtout. Après tout, son réel désir était d’être ornithologue, mais c’était là un rêve, rien de vrai. Rien de possible. Surtout avec la reine des white, qui veillait au grain.
Faire plaisir à sa mère. C’était définitivement la seule chose qu’elle pouvait faire, et elle se renfermait toujours un peu plus, se rendant compte qu’elle ne parviendrait peut-être pas à forcer la serrure de sa cage dorée…
Sans doute serait-elle mieux, si elle abandonnait ses rêves. Sans doute serait-elle enfin heureuse ? surtout dans cet établissement, surtout dans ce lieu de rêve, celui que tout le monde voulait…
Et en cette paisible journée de septembre, la rentrée arrivant, elle découvrait sa nouvelle chambre, à l’internat. Elle cherchait le numéro de celle-ci, avant d’entrer. Y a quelqu’un ? demanda-t-elle par précaution, sachant qu’elles étaient toutes deux par chambre, ici. Un peu comme au lycée, d’ailleurs. Mais non. Pas de réponse. Elle devait être la première arrivée, avec sa petite valise, et son sac à main. Première arrivée, première servie, elle choisit son lit rapidement, tandis qu’elle laissait ses affaires trouver place dans l’armoire.
Il ne fallut pas bien longtemps pour que la porte s’ouvre à nouveau. Et il ne lui suffit que d’un regard. un regard, pour tout arrêter, se stopper, faire tomber ses vêtements. Un regard, sur la reynolds, visage qu’elle avait côtoyé si longtemps, qu’elle ne pensait pas revoir. Enfin, pas ainsi. Bien entendu, elle savait que roni avait été acceptée aussi, mais qu’elle soit à nouveau sa colocataire ? sérieusement ? roni ?! qu’est-ce… tu fais quoi, là ? t’as pas trouvé ta chambre ? mince espoir. Pourtant, était-ce la vérité ? parce qu’après ce baiser qu’elles avaient échangées, elle n’était plus sûre de rien, harper. Elle la voulait, comme elle la détestait. Elle n’arrêtait pas de la regarder, et ces lippes étaient toujours ancrées dans sa mémoire. Ce goût ne l’avait pas quitté, et elle voulait à nouveau sentir cette douceur sur ses lèvres.
Mais elle avait aussi peur de s’être fracturée. D’avoir dévoilé la harper, derrière la harpie. t’es vraiment ma coloc ? parce qu’elle était loin d’être conne, bien sûr. et elle déglutit doucement. Pensant déjà à tout ce que cela engendrerait. Des nuits blanches, à rêver d’elle, surtout depuis qu’elle l’avait vue totalement nue. Des nuits blanches, à la vouloir, à la désirer, sans pour autant se l’avouer, sans pour autant l’admettre.
Des nuits avec elle dans son esprit.
Et peut-être…
Non.
Non, hors de question.
Il fallait qu’elle se chasse cette mauvaise idée de la tête.
Cette putain d’idée qui venait l’empoisonner, toujours un peu plus.
Peut-être qu’elle passerait des nuits dans son lit…