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so hold my hand. (amy)

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so hold my hand. (amy)
Lun 3 Juin - 1:55
Il existe des événements incontournables, qui parviennent à marquer le tournant d’une vie. Des épisodes suffisamment importants pour faire décoller une carrière, changer à jamais l’ensemble des choses. Le salon de tatouage de Los Angeles fait partie des ces lieux incontournables, qui parviennent à faire décoller l’ensemble d’un salon et à rendre célèbre de nombreux tatoueurs d’un simple claquement de doigts. La célébrité n’est pas quelque chose que je recherche. Cependant, mon salon me tient à cœur. C’est un peu comme mon enfant, un être que je porte à bras le corps. Si les clients sont plus nombreux qu’à l’ouverture, l’activité reste fragile certains mois et il me faut parfois renoncer à me verser une partie de mon salaire – même si les affaires fonctionnent bien mieux depuis que je fréquente la blonde, ce fantôme insaisissable. C’est compliqué à gérer mais j’aime ce que je fais. Il est toutefois vrai que j’aimerais pouvoir vivre de ma passion avec l’esprit un peu plus tranquille. Aussi me suis-je rapprochée des organismes mettant en place le célèbre salon de tatouage. Je cherche encore à me convaincre que je ne cherchais alors que de simples informations destinées à assouvir ma curiosité, mais en réalité, je suis simplement tombée des nues en apprenant la participation financière demandée afin de pouvoir tenir un stand. Une information qui m’a empêchée de fermer l’œil pendant plusieurs jours, avant que la solution ne s’impose à moi ; mon regard s’égare sur la façade d’en face et se pose sur le salon de tatouage concurrent au mien. C’est le moment idéal d’enterrer la hache de guerre, de tendre la main vers cette voisine encore trop méconnue. Je traverse la rue sans même prendre la peine de vérifier que la voie est libre, ne tardant pas à pousser la porte d’entrée de ce salon concurrent. C’est idiot mais c’est la première fois que j’en pénètre le seuil et mon regard ne peut s’empêcher de sonder l’espace, de détailler chaque élément. La décoration diffère totalement de mon propre salon, mais dans l’idée, certaines choses se rejoignent, ce qui peut apparaître comme étant une bonne chose. Je m’approche du comptoir, attendant patiemment que quelqu’un vienne à ma rencontre. « Bonjour, je viens du salon d’en face. Est-ce qu’il serait possible de parler au gérant ? Ou à la gérante, je ne suis pas bien difficile. » Requête formulée avec un sourire aux lèvres, afin de bien témoigner du fait que je vienne en paix.
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so hold my hand. (amy)
Lun 3 Juin - 12:05
Assise dans ma réserve, j’cogite. Déjà deux jours qu’mes neurones sont en ébullition. J’cherche un moyen d’générer un joli pactole pour l’mois prochain. Avant la fin des inscriptions des pros au salon du tatouage de LA. C’est l’événement d’l’année c’truc, après la Gay Pride quand même. Des années qu’j’y mets les pieds en tant qu’visiteuse. C’t’année, j’veux mon stand ; j’veux exposer mon talent même si j’arrive pas à la cheville des cadors présents ; j’veux montrer qui j’suis à tout le monde, mon identité d’artiste, ma patte. J’suis fière d’mon travail et d’mes créations et du ch'min parcouru. Sans être totalement résolues, j’affirme qu’les galères du début sont derrière moi. Faut dire qu’m’en suis donnée les moyens aussi. J’compte plus les heures passées à prospecter pour m’faire connaitre. Sans oublier les railleries des concurrent.e.s. Surtout des mecs. On m’avait donné six mois avant d’couler. Ça fait dix ans qu’Amy’s Tatoo est implanté dans l’décor de LA.

Mais l’heure est pas à la nostalgie. Si j’veux réaliser mon rêve, j’dois trouver une solution à mon problème. Jouer au loto ? Vu ma chance légendaire aux jeux, j’en vois pas l’intérêt hormis balancer l'argent par les f'nêtres. Pas payer mon loyer ? Pas sûr qu’mon proprio apprécie. Puis j’pense que faire ce salon pour dormir dans la rue après est pas un bon deal. Mettre ma passion pour la moto de côté ? Ça s’rait comme me suicider. Impossible. J’ai besoin d'm’évader par moment pour me ressourcer loin de mon quotiden. Emprunter à mes parents ? Ils croulent pas sur l’or. Certaines fin de mois sont compliquées pour eux. C’t’option est pas valide. J’vois plus qu’une solution : braquer une banque. J’souris rien qu’d’y penser. Evidemment, j’plaisante. J’ai un côté rebelle mais j’suis pas une criminelle. J’irai honnêtement à c’salon. Comment ? J’sais pas encore. J’trouverai. Enfin j’crois. J’espère.

L’ouverture d’ma porte d’entrée m’sort d’ma réflexion. J’me lève et file au comptoir. J’m’attendais à découvrir un.e client.e. J’suis étonnée d’apercevoir ma voisine d’en face. Celle avec qui j’me bats à distance pour faire tourner mon affaire. « Salut… Ça m’semble possible oui… Tu l’as sous tes yeux… » J’lui rends son sourire qu’j’juge hypocrite. J’ai bien envie d’lui faire ravaler. Seule ma curiosité m’pousse à attendre. Elle aimerait connaitre la raison d’sa venue ici. L’tutoiement est volontaire. N’y voyez pas un manque de respect. J’ai été éduqué comme ça. Par contre, j’lui déconseille de prendre ce signe comme une preuve d’amitié. Ou elle risque de tomber de haut. « J't'écoute. » J'pourrai ajouter que j'ai pas toute la journée, que j'ai un métier moi. J'me retiens de jeter de l'huile sur le feu.
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so hold my hand. (amy)
Sam 22 Juin - 1:30
Il y a quelque chose d’étrange dans le fait de remettre sa création entre les mains d’une inconnue, de dépendre du bon vouloir d’une personne à peine rencontrée. Pourtant, je n’ai pas réellement le choix si je veux être en mesure de sauver mon salon de tatouage. Lui permettre de prospérer un peu plus afin que je puisse enfin vivre décemment de ses recettes et permettre aux apprentis de passage de toucher quelque chose. C’est la dure réalité qui prend le dessus, lorsque la passion est soumise aux lois des finances, au bon vouloir du hasard. Accoudée au comptoir du salon de tatouage concurrent au mien, j’entends ce bourdonnement désagréable qui m’envahie les oreilles, m’assourdit légèrement alors que mon regard se trouble durant un court instant. J’attends l’arrivée de la gérante sans réaliser que je l’ai face à moi. Il faut que celle-ci me mette le nez dessus pour que je comprenne enfin à qui j’ai à faire. « Salut… Ça m’semble possible oui… Tu l’as sous tes yeux… » Je sens mon sourire qui s’amenuise un court instant alors que je prend l’ampleur de ma connerie. Si elle commence par croire que je me fous de sa gueule, ça risque d’être un peu compliqué. Puis, elle a vraiment un ton incisif, qui laisse croire qu’elle est agacée de me voir là. « J't'écoute. » finit-elle par rajouter, se posant en meneuse de la conversation. Et à vrai dire, je la laisse faire. Je n’ai pas envie de faire barrage, de la braquer et de réduire mes chances de la rallier à ma cause. Ce ne serait vraiment pas malin de ma part. « Okay, j’me lance. Tu dois pas être sans savoir qu’il y a un salon du tatouage qui s’organise à L.A., j’me trompe ? Et c’est un peu la galère de s’inscrire quand on gère une petite boutique. » Je ne sais pas si elle s’est renseignée auparavant, mais si c’est le cas, elle ne doit pas ignorer les tarifs exorbitants demandés pour être exposant. Le genre de prix inaccessible pour deux petits salons. « On est dans le même secteur et on propose pas le même style de tatouages. J’pense que si on loue un stand ensemble, ça nous sera aussi bénéfique à l’une qu’à l’autre. Qu’est-ce que t’en dis ? » Autant aller directement au but. Tourner autour du pot pendant des heures, ce n’est pas mon truc. Sauf avec la blonde qui continue de hanter mes nuits, mais avec elle, les circonstances sont légèrement différentes. Elle m'a obligée à apprendre la patience. Là, c’est pour le boulot ; et si la rousse me dit que ça ne l'intéresse pas, alors j'irai proposer à quelqu'un d'autre. Rien à faire.
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so hold my hand. (amy)
Jeu 27 Juin - 10:29
J’suis pas la reine des relations sociales. Pourtant, j’ai rien contre les gens. J’ai juste pas hérité c’te gène à ma naissance. J’suis pas hyper douée quand faut interagir avec des humains. J’ai un côté misanthrope. L’enfer c’est les autres après tout. Ma voisine peut s’en rendre compte tellement mon amabilité laisse à désirer. Rien de personnel à vrai dire. Certes, elle possède elle aussi un salon d’tatouage mais j’m’en fous. J’la vois pas comme une concurrente directe. On a chacune notre style. Et même si elle m’a piqué des client.e.s par moment, j’lui en veux pas. J’lui ai bien rendu aussi. C’la loi du marché. J’suis même ravie d’la savoir dans les parages. Ça m’évite d’me r’poser sur mes lauriers. Elle m’pousse à être toujours plus créative pour attirer du monde dans ma boutique plutôt qu’la sienne. Si aujourd’hui j’l’accueille avec c’te ton c’est à cause d’mes préoccupations. Sa présence m’empêche d’réfléchir à une solution à mon problème financier concernant ma participation à mon rêve. J’ai qu’une hâte : m’en débarrasser pour les r’prendre.

J’pianote mon comptoir avec mes doigts. Oui j’m’impatiente déjà. V’là qu’elle se lance. Elle va droit au but. Ça lui donne des bons points. Et en fait un commun avec moi. J’apprécie la franchise. J’affiche un sourire malicieux à ses propos. Lui répondre non s’rait indigne d’mon métier. Chaque pro connait c’salon réputé sinon c’est un charlatan. C’t’un véritable tremplin pour une carrière. Un tremplin qui coûte un bras malheureusement. « Evidemment. J’y mets mes pieds tous les ans en tant que visiteuse… J’ai raté qu’une édition d’puis qu’il existe. La fois où j’ai été malade comme un chien et clouée au lit… » J’me souviens de cette année-là. Il en faut pour coucher ma carcasse d’coriace. Quarante d’fièvre avait eu raison d’ma meilleure volonté. « J’t’avoue qu'j’aimerais bien y aller en tant qu’exposante mais comme tu l’dis, c’t’un peu la galère… Mon budget m’permet pas d’me payer un stand… » J’ai aucun souci à lui confier l’info. L’fric est pas un sujet tabou. J’en ai pas vraiment de toute. « Si seulement j’étais une princesse ! » J’ris d’ma propre connerie. J’vais pas pleurer sur mon sort non plus. J’ai pas éduqué dans la plainte. Les obstacles, j’les affronte. Et j’compte bien franchir ce nouveau avec brio.

La suite est aussi intéressante qu’inattendue. Elle m’propose une collaboration. J’dois avouer son idée est loin d’être conne. J’y vois une solution à mon problème. Impossible d’louer la moitié d’un emplacement, les organisateurs imposent la taille. En prendre un pour deux diviserait mes frais. C’pas encore totalement gagné mais c’t’un début. J’lui offre un franc sourire cette fois. Pas la merde affichée lors d’son entrée. « J’en dis qu’c’est pas mal du tout ! Y du monde qui y vient. Ça nous f’rait un sacré coup d’pub et sans doute gagner en notoriété ! » D’quoi grossir nos r’cettes et d’moins galérer dans nos vies quotidiennes. « T’envisages quoi ? Un partage fifty-fifty ou autre ? » Si ça s’trouve elle veut 60% ou plus d’la place. Si c'est pour avoir 2 m² d'espace et elle l'reste, c'est mort ! On arrive dans les négociations. L’accord est pas encore trouvé. « Ah et le l’plus important, tu penses pouvoir m’supporter toute une journée ?! » J’pouffe une énième fois. J’connais mon caractère. J’la préviens indirectement qu’elle s’ennuiera pas avec moi dans les parages. Mais j’pense qu’elle l’a déjà d’viné.
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so hold my hand. (amy)
Mar 2 Juil - 2:00
Passer par quatre chemins pour en venir aux faits, ce n’est pas tellement mon genre. Au contraire, je trouve que ça mobilise bien trop d’énergies pour trop peu de résultats. Perte de temps ordinaire, pratique bien trop répandue dans notre société actuelle. La bienséance ronge les secondes autant que les âmes et je n’ai aucune envie de perdre mon temps pour ce genre de simagrées. Déjà trop de choses à noter dans mon carnet des souvenirs, pour en plus y ajouter l’écriture du chemin sinueux à emprunter chaque fois qu’il faut desceller les lèvres. C’est que ça me prend un temps fou cette petite bête. Alors voilà, je me mets à lui déballer mon idée. Je vois bien son regard changer au moment où je mentionne le salon, mais je ne la connais pas suffisamment pour savoir ce qu’il en est réellement. Il y a ce moment de latence qui s’installe. Faible temps de mutisme qui ne parvient pourtant pas à nous plonger dans le silence, parce que ses foutus doigts continuent à marteler le comptoir, donnant un tempo tronqué de la discussion. « Evidemment. J’y mets mes pieds tous les ans en tant que visiteuse… J’ai raté qu’une édition d’puis qu’il existe. La fois où j’ai été malade comme un chien et clouée au lit… » J’hausse un sourcil. Je ne comprends pas trop pourquoi elle me raconte sa vie. Mais bon, si ça peut lui faire plaisir. Pas besoin d’un historique de ses grippes, je voulais simplement savoir si elle appréciait l’endroit. « J’t’avoue qu'j’aimerais bien y aller en tant qu’exposante mais comme tu l’dis, c’t’un peu la galère… Mon budget m’permet pas d’me payer un stand… » A ce moment-là j’ai le regard qui s’illumine. Jackpot. « Si seulement j’étais une princesse ! » Elle ricane et je ne peux pas m’empêcher de laisser apparaître un léger rictus au coin de mes lèvres. C’est qu’elle a de l’humour. « T’auras tout le temps de rêver de ton futur sugar daddy plus tard. En attendant, j’ai quelque chose à te proposer. » Et là je déballe toute l’idée.

Le partage du stand paraît être la meilleure option pour nos salons. C’est notre meilleur moyen de participer au salon en tant qu’exposant et sans s’endetter sur plusieurs années. Faut dire que les emplacements ne sont pas donnés. Mais il paraît que l’union fait la force, alors pourquoi ne pas essayer ? Je suis prête à écouter les vieux proverbes si ça me permet de me renflouer. D’atteindre mes objectifs. Et je vois qu’elle est sur la même longueur d’onde, parce que son sourire de façade laisse place à une expression bien plus sincère. « J’en dis qu’c’est pas mal du tout ! Y du monde qui y vient. Ça nous f’rait un sacré coup d’pub et sans doute gagner en notoriété ! » J’hoche la tête. C’est totalement l’idée. « T’envisages quoi ? Un partage fifty-fifty ou autre ? » Question qui ne s’est pas encore posée mais je pars sur le principe que je préfère l’équité. Avec une collaboration toute récente, pas le choix si je veux qu’aucune de nous deux ne se sente lésée. Ce serait tout de même con d’étouffer dans l’œuf une possible bonne entente. « Ah et le l’plus important, tu penses pouvoir m’supporter toute une journée ?! » Elle pouffe de rire et je ne me gêne pas pour laisser mon rire rejoindre le sien. D’accord, elle apparaît un peu incisive à la première approche, mais finalement, il y a moyen qu’elle soit un peu sympa. Il est encore trop tôt pour me faire une réelle opinion sur sa personne. Après tout, je croyais ne la connaître que de vue et au final, ce n’est même pas le cas. « Du moment que tu restes dans ta moitié, ça devrait le faire. » que je commente en reprenant un instant mon sérieux. « Et du coup, oui, un partage équitable me paraît être une bonne approche. Sauf si tu envisageais plus grand ? Ou même un peu plus petit ? » Pas qu’elle ait eu le temps d’envisager quoi que ce soit finalement, parce que je viens d’arriver avec ma proposition. Mais bon, elle comprend l’idée, c’est le principal. En plus, je suis prête à m’arranger. Après tout, un fauteuil me suffirait. Je ne suis pas certaine que mon apprenti soit suffisamment à l’aise dans sa pratique pour tatouer au milieu d’un salon, et il faut garder des collègues pour faire tourner la boutique. Je sors mon carnet des souvenirs de mon sac – ce truc contient toute ma vie, j’y note tout sur tout, par peur d’oublier quoi que ce soit – et le pose sur le comptoir. Un marque page m’indique la page à laquelle l’ouvrir. Une suite de chiffres s’étale sur une page bien tâchée d’encre. Il se pourrait bien que je l’ai laissé trainer dans le salon et que j’ai renversé un peu d'encre dessus. Ce n’est pas forcément grave. « D’après ce qu’on m’a dit, ce sont les prix des différents types de stands. Il y a trois tailles différentes. » Je commente en lui désignant une suite du chiffre du bout de l’index, afin de guider son regard. « La plus petite taille est déjà pas mal mais les tailles moyennes ont de meilleurs emplacements dans le salon. Donc plus de visibilité. Le prix est plus élevé aussi, mais j’me dis que si on divise par deux, ce n’est pas inaccessible. » Enfin j’imagine. Parce que forcément, je ne suis pas au courant de l’argent que brasse son salon. Je n’ai même aucune idée de l’ordre de prix qu’elle pratique pour ses pièces. Mais au final, dans le milieu, on fait à peu près tous les mêmes devis. Alors je me dis que si elle le veut vraiment, le compromis doit être possible.
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so hold my hand. (amy)
Mer 10 Juil - 11:45
La glace fond doucement entre nous. Pas au point d’dire qu’j’vais en faire ma pote non plus. Y a encore une sacrée marche à gravir pour ça avant qu’j’me mette à lui confier des morceaux d’ma vie. L’anecdote sur ma crève est pas un gage d’confiance. Elle montre néanmoins un semblant d’intérêt pour sa personne. J’fais un pas vers elle. Un p’tit. Une façon d’lui prouver qu’j’suis pas son ennemie non plus. Surtout que plus j’l’écoute et plus j’pense qu’on s’ressemble toutes les deux. Rien qu’sûr l’franc-parler. Et aussi sur l’humour à la con. J’peux pas m’empêcher d’éclater d’rire à sa r’marque. « J’préfère les sugar baby même si j’ai pas les moyens d’les entretenir ! » Une phrase qui lui dévoile mon homosexualité si elle tilte. J’ai pas d’souci à c’sujet. J’ai toujours assumé mon orientation sexuelle. Après, elle est pas v’nu causer là-dessus. C’détail est inutile pour notre potentielle collaboration. J’l’ai p’t-être même compromise. Si ça s’trouve elle déteste les homos et ça va cash la r’froidir. Ou alors, elle partage aussi c’point avec ma personne et ça va lui offrir une éventuelle motivation supplémentaire. Enfin, sous réserve qu’elle soit lesbienne de un et qu’l’lui plaise de deux. Ça fait beaucoup d’inconnues dans c’t’équation. Elle peut aussi s’limiter à mon côté tatoueuse pro. C’l’mieux à faire en soi. C’moi qui pars dans des délires chelous.

J’ai jamais été un modèle d’sérieux non plus. J’vis dans la déconnade. J’suis née d’dans. Ça aide à ouvrir des portes. Regardez c’te Miss. Elle est entrée dans mon salon et elle a limite pénétré dans un igloo. Avec mes blagues à la con parsemées dans la conversation, notre échange est d’venu plus chaleureux. J’vous cache pas qu’sa proposition y est pas pour rien. Participer à c’salon en tant qu’exposante est un rêve de gosse. Si j’dois m’coltiner sa présence pour l’réaliser j’achète. Elle parait pas sauvage. Au pire, j’mords d’toute. « C’dans mes cordes… », lui annonce-je souriante. J’respecterai son espace sans problème. Tant qu’elle m’demande pas d’être discrète, j’accepte quasi tout. Avec ma voix qui porte, si elle espère d’la tranquillité, elle est mal barrée. Elle risque d’avoir mal au crâne à la fin d’la journée. « Non ça m’va ! J’ai pas envie d’me casser l’cul avec des calculs d’apothicaires. On divise les frais par deux et on partage l’stand en deux. J’t’avoue qu’j’irai pas t’faire chier si tu m’voles deux centimètres non plus. J’sais qu’j’suis une chieuse mais à c’point là. » J’lâche un énième p’tit tire. J’aime l’autodérision. J’ai conscience d’mes défauts. J’cherche pas à les dissimuler derrière une façade. Ils font mon charme autant qu’ma crinière rousse.

J’l’observe sortir un carnet. Elle m’rappelle ma personne qui note ses rendez-vous dans un cahier. J’suis pas une fan d’l’informatique. J’m’en sers l’minimum. J’penche ma tête et suis son doigt. Les chiffres sont oufs. Ils s’touchent vraiment la nouille les orgas. Ok, c’t’évènement brasse du monde mais quand même. J’trouve abusé leur tarif. Une partie d’mes économies va y passer. C’t’un plan à long terme. J’envisage des r’tombées pour renflouer mes caisses. Si j’me rate, j’s’rai dans la merde. Mais positive attitude, ça va marcher ! Mon index s’pose sur l’prix d’la taille moyenne. « Quitte à y aller, j’veux pas être planquée dans un coin et être invisible. Alors c’te taille m’parait bonne. Surtout qu’on est deux. » J’fouille l’dessus d’mon comptoir. J’en sors un bloc-notes défraichi. J’tourne les pages à la va-vite jusqu’à m’arrêter sur une page. J’le pivote pour qu’elle puisse lire. « C’mon fournisseur d’cartes d’visite et compagnie. On va avoir b’soin d’un stock avant l’salon. Il peut même nous faire des kakemonos. J’sais pas avec qui tu bosses mais lui est pas cher et est réactif. S’tu veux prendre ses coordonnées… Tu lui dis qu’tu viens d’la part d’l’emmerdeuse et t’auras sans doute une ristourne ! » J’lui partage mon bon plan d’bon cœur. J’veux avoir un stand d’qualité. J’veux qu’on m’remarque. Et elle aussi l’mérite. C’t’une bonne tatoueuse c’te femme. J’apprécie son taf. Et désormais un peu sa personne que j’découvre en douceur.
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so hold my hand. (amy)
Dim 14 Juil - 23:21
Il y a quelque chose d’étrange chez cette fille, à la fois distante et très ouverte. Elle livre à demi-mot son homosexualité, comme s’il s’agit là d’un élément important à placer dans notre conversation. Une information capitale qui va changer le cours des choses. Pourtant, son homosexualité se voit comme le nez au milieu de la figure, incapable de tromper un gaydar bien rôdé. Et si elle cherche à savoir si je suis moi-même LGBT friendly, il suffit qu’elle me regarde pour avoir sa réponse. Débridée jusque dans mes relations, je ne m’arrête pas aux barrières de genres. C’est sans doute pour ça que je m’amuse tant à jouer avec mon apparence, à tromper les codes. Alors je lui adresse un sourire, bien plus que suffisant. Si elle veut se trouver un sugar baby, c’est elle que ça regarde, mais ça ne correspond pas tellement à ses envies d’être traitée en princesse. Enfin, c’est à elle de gérer ses désirs incompatibles. Moi j’suis pas Gandhi, j’ai autre chose à faire que de gérer les problèmes des autres, surtout que je suis déjà bien blindée. Je préfère coller à ce qui m’amène vraiment, réorienter la conversation sur le stand que nous pourrions partager au salon du tatouage. Solution la plus évidente pour permettre à nos deux modestes salons de s’imposer dans le paysage. Il faut se mettre d’accord tout de suite sur la taille accordée à chacun. Un partage équitable semble être l’option la plus enviable, pour éviter les tensions dès le départ, et surtout pour éviter de mettre l’un de nos deux salons plus en avant que l’autre. Autant être réglo l’une envers l’autre. « Non ça m’va ! J’ai pas envie d’me casser l’cul avec des calculs d’apothicaires. On divise les frais par deux et on partage l’stand en deux. J’t’avoue qu’j’irai pas t’faire chier si tu m’voles deux centimètres non plus. J’sais qu’j’suis une chieuse mais à c’point là. » La rousse se laisse aller à rire, m’arrache un rictus. C’est qu’elle aime faire dans l’humour depuis le départ. Et c’est vrai qu’on peut rire même des sujets sérieux. « Compte sur moi pour retenir que tu m’accordes deux centimètres supplémentaires. » Sourire qui flotte sur mes lèvres et ne me quitte pas alors que je commence à parler des tarifs pour les stands. Il y a un nouveau calcul à faire à ce niveau-là, plus important. Prendre un espace plus abordable, quitte à être plus éloignées du centre de la convention, ou alors raquer un peu plus pour avoir une bonne place. Il faut surtout voir si elle a les moyens. Pour moi, je sais déjà que ça va être serré, mais que je suis en mesure de sortir l’argent pour les deux options, sans quoi je n’en aurais présenté qu’une. J’illustre mes propos en dégainant mon carnet. Je n’allais pas venir sans support écrit, ça aurait été comme se tirer une balle dans le pied. Il faut croire que je suis plus organisée que ce que certains pourraient le croire, mais c’est cette manie de ne rien vouloir oublier qui prend toujours le pas sur tout le reste. Et là, je n’avais vraiment pas envie d’avoir à recommencer mes recherches. C’est inutile de toujours tout devoir faire deux fois. Alors je pousse le papier dans sa direction, la laisse jeter un coup d’œil sur la page. Son index finit par se poser sur l’encadré qui concerne les stands de taille moyenne. « Quitte à y aller, j’veux pas être planquée dans un coin et être invisible. Alors c’te taille m’parait bonne. Surtout qu’on est deux. » « J’espérais que tu dirais ça. » avouait Frankie avec un sourire. Même si, bon, elle n’aurait pas dit non au fait d’économiser un peu d’argent. Il fallait avouer que c’était un peu débile de faire tout ça pour ne pas y aller à fond. C’était peut-être un one shot ; peut-être que je n’aurais plus jamais l’occasion de me rendre à ce salon. Alors autant jouer le tout pour le tout. Vivre sans regret, c’est le plus important. La rouquine finit par sortir un bloc note de je-ne-sais-où, l’approchant de moi après avoir tourné les pages pendant un moment. « C’mon fournisseur d’cartes d’visite et compagnie. On va avoir b’soin d’un stock avant l’salon. Il peut même nous faire des kakemonos. J’sais pas avec qui tu bosses mais lui est pas cher et est réactif. S’tu veux prendre ses coordonnées… Tu lui dis qu’tu viens d’la part d’l’emmerdeuse et t’auras sans doute une ristourne ! » Je hoche la tête, dégaine mon smartphone pour prendre en photo la page qu’elle me montre. « J’suis pas du genre à me fournir au même endroit, je suis toujours en train de checker les bons plans sur internet. » J’hausse les épaules avant de ranger mon téléphone au fond de ma poche, poussant de nouveau le carnet dans sa direction. « Mais si ça te permet de te faire bien voir et que moi j’peux bénéficier d’une ristourne, alors j’crache pas dessus. Par contre… L’emmerdeuse ? Sérieusement ? Tu m’emmerdes pas tant que ça, moi. » Peut-être simplement parce qu’elle me donne satisfaction en acceptant ma proposition. J’en sais trop rien. Et au final, peu importe. « D’ailleurs, j’te fais suffisamment confiance pour pas faire de trace écrite de ce qu’on vient de dire. M’fais pas de coup foireux hein, parce que je serai dans la merde si je devais m’engager à payer toute seule. » Je laisse un rire s’échapper du fond de ma gorge, mais au fond, ce n’est pas si drôle. Je veux juste partir sur de bonnes bases en dégageant le côté trop professionnel. En espérant qu’elle ne me donne pas tort d’agir ainsi. « J’appellerai pour réserver le stand. De ton côté, tu pourras prévenir ta sugar baby d’à quel point tu fais des trucs cools. Y’a moyen d’impressionner ses conquêtes là. » Pas que je compte moi-même emmener quelqu’un. L’événement va me coûter trop d’argent pour que je me retrouve à devoir être aux petits soins de quelqu’un plutôt que de me retrouver à tatouer.
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so hold my hand. (amy)
Jeu 18 Juil - 9:54
Elle r’lève pas ma r’marque. Du moins pas vocalement. J’ai bien vu son p’tit sourire. L’genre d’sourire qui m’fait dire qu’elle est pas hostile à la communauté LGBT. Tant mieux pour nos affaires. L’cas échéant aurait tué notre collaboration naissante dans l’œuf. J’aurai pas pu supporter une homophobe dans mes pattes. J’ai beau rêvé d’participer à c’salon d’puis des années, j’vais pas r’nier mes convictions pour lui. J’sais pas être hypocrite. Bien qu’ça m’s’rait utile par moment. Savoir caresser les gens dans l’sens du poil peut avoir certains avantages. J’préfère l’honnêt’té. Quitte à déranger. J’aime déranger. J’suis née pour ça. C’t’ancré dans mes gènes. J’l’ai hérité d’ma mère. Taper du poing sur la table ; casser les codes ; secouer cette société ; se foutre du jugement des autres, un peu comme elle en soi. C’p’t-être ma sœur cachée ?! J’ai comme l’impression d’faire face à ma jumelle en version blonde à ch’veux courts. C’justement la couleur d’sa tignasse qui m’ramène à la réalité. Y a pas d’toisons dorées chez les Rise. L’roux est l’emblème d’la famille. D’la pointe des tifs en passant par les tâches parsemant nos visages. Frangine d’cœur à la rigueur. A voir comment tout ça va évoluer. J’peux pas m’prononcer si vite sur son statut. J’vais m’contenter d’partenaire pour l’instant. Pas d’charrue avant les bœufs. J’ai passé l’âge d’m’emballer. L’expérience m’invite à la prudence.

Il est temps d’me r’centrer sur l’sujet. J’joue mon avenir dans notre entretien. Si j’foire c’coup, ça pourrait m’coûter mon établissement. Alors j’lui offre volontiers deux centimètres bonus. Même dix si elle veut. En vrai, j’ai juste besoin d’une chaise pour poser mon cul pour faire des pauses, rien d’plus. Mon dynamisme f’ra l’reste. Alpaguer les gens, j'maîtrise. Ma voix porte. Puis mon gyrophare capillaire aide à attirer les r’gards. J’peux vous assurer qu’on va pas passer inaperçues. J’ai pas l’droit d’me rater. Participer à c’salon c’fermer ma boutique. Et ouais, j’ai pas d’employé.e.s moi. J’me démerde seule. Par choix et par obligation. Un.e salarié.e éclaterait mon budget et mon caractère est peu compatible avec l’idée. Autant m’éviter des prises de têtes. Laisser l’rideau baissé un samedi c’est m’priver d’ma journée la plus rentable d’la semaine. J’compte sur l’retour sur investissement. J’vais prévoir mille cartes d’visite. Non, trois mille. J’veux pas r’gretter d’en manquer. Et j’vois déjà l’kakemono. Et les affiches. Et les flyers. Putain qu’j’ai hâte d’y être ! Sans doute moins mon fournisseur. J’sais qu’vais encore l’pourrir et m’montrer exigeante. Parfois, j’me demande pourquoi il bosse toujours avec moi. Probablement parce qu’j’lui fais d’la pub à foison. Echange d’bons procédés. Il va être ravi d’recevoir une nouvelle cliente. « J’t’en prie partenaire ! », lui lance-je l’sourire aux lèvres. Lui rendre service c’est me rendre service. Notre stand doit être magnifique ! Si ma partie déchire et qu’la sienne est dégueux, j’me tire une balle dans l’pied. « On en r’parlera… T’auras l’occasion d’découvrir mon caractère en étant à mes côtés toute une journée… » Elle s’f’ra sa propre opinion. J’ai tendance à être sévère avec moi-même. C’pendant j’suis lucide. J’ai pleinement conscience d’mon caractère. J’en changerai pas pour ses beaux yeux. Qui l’sont vraiment au passage. Elle possède elle aussi un signe distinctif avec ses mirettes.

J’range mon carnet dans l’bordel sous mon comptoir. J’lui offre un rictus d’satisfaction. J’ai sa confiance. Enfin, une pincée d’sa confiance. Ça suffit à mon bonheur. J’sais qu’ça s’gagne sur la durée. J’espérais pas en faire ma bff en trois minutes. J’ignore si on s’ra amie un jour d'ailleurs. L’temps l’dira. C'pas le but de notre entretien de toute. Disons qu'c't'un bonus potentiel. A voir quoi. « T’inquiète poulette ! Dès qu’tu m'transmettras la preuve d’la réservation, j’te fais un virement pour régler ma part du marché ! » J’suis familière. Après j’ai une excuse, j’ai pas son prénom. Ok, y a mieux que poulette mais j’ai fait avec l’premier truc qu'est passé dans mon esprit. J’tente d’me faire pardonner en affichant un franc sourire. Une façon d’la remercier d’gérer d’contacter les orgas. Faut pas être sorti de Saint-Cyr pour voir qu’elle est plus adepte d’la com que moi. Puis les bons comptes font les bons amis. J’suis réglo. J’ai qu’une parole. J’me suis engagée, c’pas pour m’débiner. « Oh j’ai une meilleure technique si j’veux impressionner une fille… J’lui sors qu’j’suis bikeuse ! Effet quasi garanti à chaque fois ! » J'me marre. La moto c’cool. Du moins ça me plait à moi. J'drague avec cette passion parfois. Un tour de bécane peut aider à faire craquer une minette. J’observe ses réactions. C’t’une femme après tout. Des fois qu’elle s’montre intéressée. « Sinon t’as un blase ou j’dois me réduire à t’appeler poulette à longueur d’temps ? » P’tite pique réglementaire. Signe qu’l’apprécie un minimum. Et ça m’permet d’lui prouver qu’j’mérite bien mon surnom d’emmerdeuse.
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so hold my hand. (amy)
Dim 21 Juil - 1:09
Les plaisanteries se mêlent aux négociations professionnelles. L’enjeu est important et pourtant, l’ambiance reste bon enfant, ce qui me laisse croire que j’ai fait le bon choix en traversant la rue. Il faut dire que c’est un pari risqué que de faire une alliance économique avec une quasi inconnue, mais bon, dans ce travail, tout fonctionne souvent à la confiance. Et il vaut mieux faire en sorte de bien s’entendre s’il nous faut passer un week-end entier à squatter le même stand. « On en r’parlera… T’auras l’occasion d’découvrir mon caractère en étant à mes côtés toute une journée… » Léger haussement d’épaules. Il en faut un peu plus pour me faire peur, mais bon, elle a l’air sûre d’être un peu chiante. C’est qu’on a déjà dû lui faire la remarque. Après, il faut avouer que j’ai une bonne tolérance à la connerie. Peut-être pour ça aussi que je retourne constamment vers la blonde alors qu’elle se paye ma tête. Mais bon, c’est une histoire que la nana ne connait pas, alors je n’ai pas besoin d’y réfléchir en sa présence. A la place, je lui dis que je vais m’occuper de contacter les organisateurs pour réserver. Ce n’est pas que je n’ai pas confiance en elle pour le faire, mais c’est moi qui ai proposé ce marché, alors autant que je me charge de la suite de l’organisation. « T’inquiète poulette ! Dès qu’tu m'transmettras la preuve d’la réservation, j’te fais un virement pour régler ma part du marché ! » Je tique un peu quand j’entends la façon dont elle m’appelle. Mais en même temps, ce n’est pas étonnant, ça colle avec le reste du personnage. « Compte sur moi pour traverser la rue à l’instant même où je reçois le papier ! J’te lâcherai pas. » que je lui lance en riant légèrement. C’est un peu entre plaisanterie et réalité, mais ça ne la change pas. C’est comme ça depuis que j’ai débarqué dans son salon. Mais à présent que le côté administratif est terminé, je peux me pencher un peu plus sur la plaisanterie. Et revenir également aux sous-entendus qu’elle m’a fait un peu plus tôt au cours de notre échange. Alors je la taquine, parle de sa possible sugar daddy. Et elle a l’air plutôt réceptive, même si elle tient à me contredire. « Oh j’ai une meilleure technique si j’veux impressionner une fille… J’lui sors qu’j’suis bikeuse ! Effet quasi garanti à chaque fois ! » J’hausse un sourcil alors que mon sourire s’élargit sur mon visage. Expression que j’accompagne d’un léger hochement de tête. En effet, je comprends que ça puisse en impressionner certaines. « Sinon t’as un blase ou j’dois me réduire à t’appeler poulette à longueur d’temps ? » Nouvelle pique envoyée avant même que je n’ai eu le temps de relever ce qu’elle venait de dire. Mais je dois avouer que poulette est une appellation qui ne me convient pas réellement, alors je vais me faire une joie de l’éclairer à ce sujet. « Ah ouais, désolée, j’ai oublié de me présenter. C’est con quand même, étant donné tout ce dont on a discuté. » Enfin, ça ne fait pas non plus une heure qu’on négocie. A vrai dire, on a même été plutôt rapide quand on y repense. « Moi c’est Frankie, et toi ? » Je tends la main dans sa direction, parce que c’est le genre d’actions réglementaires dans ces cas-là. Evidemment, je lui sers mon surnom. Pas besoin de lui donner mon vrai prénom, surtout qu’elle risque de l’écorcher. Les américains et les prénoms italiens, ça ne fait pas réellement bon ménage, mais on s’y fait. Je la sens qui glisse sa paume contre la mienne et après une courte poignée de main, je la libère de ce contact. « T’as les mains douces, ça doit être agréable de se faire tatouer par toi. Puis, ça avec le côté biker… Ouais, ta sugar baby va en avoir de la chance. » Nouveau rire qui s’échappe d’entre mes lèvres avant de hausser les épaules. « J’aurais bien envoyé ma candidature, mais j’mélange pas le pro et le perso. Ça n’amène jamais rien de bon. » Enfin, ça c’est quelque chose que m’a toujours répété Nonna. Je n’ai jamais constaté par moi-même, mais justement, les paroles de mon aînée m’apparaissent sages et éclairées. « Par contre, j’dirais pas non à un petit flash. Celui juste derrière toi me fait de l’œil depuis tout à l’heure. Ça pourrait être le signe de notre bonne entente, puis aussi une façon de voir comment tu travailles. Même si j’flique pas, je suis juste curieuse. » Forcément, elle a le droit de dire non si elle a d’autres projets à bosser à côté, mais je me dis que l’expérience pourrait être sympa.
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so hold my hand. (amy)
Mar 30 Juil - 17:53
La familiarité. Une partie d’moi. C’pas un manque d’respect. C’plutôt bon signe quand j’le suis. Lorsqu’j’me montre polie avec quelqu’un, j’surjoue. C’t’une façon d’me foutre de sa gueule. Après attention, ça vaut pas dire qu’j’prononce jamais un bonjour, un merci ou un s’il te plait, hein ! J’ai pas été el’vée dans une caverne. J’appelle pas toutes les femmes poulette non plus. Aussi étrange qu’ça puisse vous paraitre, j’suis munie d’un cerveau. Et j’sais même m’en servir. Sauf quand il s’agit d’classer ma relation avec la blonde tatouée. Officiellement, c’ma meilleure amie. Officieusement… Mais là est pas l’sujet. En l’instant, c’te partenaire est ma prio. J’aurai l’temps plus tard d’cogiter sur la bikeuse. « Oh mais t’as même pas intérêt à essayer ! Sinon, c’moi qui travers’rai la rue pour t’chopper par la peau du cul ! » J’éclate d’rire. J’en suis capable malgré tout. C’pas une menace, c’t’une promesse. Faut pas s’payer ma tête. J’la sens assez intelligente pour pas tuer notre collaboration dans l’œuf. Puis ma réaction à l’évocation d’la bécane plaide en ma faveur. J’ai r’marqué son sourire et son hochement d’tête. Elle valide mes propos via son attitude. D’quoi m’convaincre définitivement qu’elle f’ra pas faux bond. J’lui accorde ma confiance.

J’lui souris en r’tour. Pas comme une pro. C’plus un rictus amical, malicieux. Une façon d’lui montrer qu’j’fais pas un drame de sa non-présentation. J’suis mal placée pour lui faire la morale sur son comportement. « T’inquiète poulette ! Y a pas mort d’homme ! » J’la cherche. J’lui donne un aperçu d’l’emmerdeuse en live. J’saisis la main tendue. L’empoignade est courte mais ferme, gorgée d’mon énergie. « C’comme l’Port-Salut, c’t’écrit d’ssus ! » J’me marre et pointe du doigt un présentoir rempli d’cartes d’visite. Avec Amy’s Tatoo inscrit en plein milieu, j’ose espérer qu’elle va capter. Après méfiance, elle est blonde. Ouh le vilain préjugé. J’me mettrai une fessée c’soir pour m’punir. « Amy… », finis-je par lui souffler. Au cas où. Et aussi pour rompre c’contact physique. Peu habituée, ça m’stresse. Les rares gens qu’j’touchent sont ceux avec qui j’partage un moment d’intimité. J’en suis pas là avec Frankie. Quoiqu’j’me pose la question. Elle m’drague ou j’rêve ? J’crois j’rougis légèrement. La situation part en sucette. Elle m’déplait pas la Miss mais elle l’a dit elle-même. Mêler vie pro et privé, c’l’bordel assuré. J’le vois avec Hazel. Cliente d’venue amie. Puis meilleure amie. Maint’nant amante. Et d’main ?

Heureusement, elle m’sort d’ma torture mentale. J’suis à deux doigts d’lui claquer une bise pour ça. En plus, elle a du goût. Peu font gaffes à mes dessins. La plupart des client.e.s viennent avec une idée précise. Beaucoup les prennent pour d’la déco également. « T’as du bol, j’ai deux heures d’vant moi. » L’écart’ment d’mes lèvres est à son maximum. Elle va vraiment s’rendre compte d’la douceur d’mes mains. L’a-t-elle fait exprès ? Si ça s’trouve c’flash est qu’un prétexte à deux dollars. J’m’en fous. J’aime jouer. Alors j’vais pas lui mettre un stop dans les dents. J’ai envie d’voir jusqu’où elle va aller. J’suis probablement à côté d’la plaque. L’esprit toujours troublé par la blonde. C’pas totalement impossible. J’espère avoir encore assez d’lucidité pour la tatouer. « Si tu veux mon avis, celui-là t’irait mieux… » J’lui indique l’motif l’plus à gauche. Ma dernière création. « J’le vois bien au-d’ssus d’ton épaule… T’reste d’la place ?! » Elle porte un haut m’empêchant d’le savoir. Et elle m’fait face. C’pas pratique pour avoir ma réponse. « Après, l’choix t’appartient… La cliente est reine ! Et c’ton fric ! » J’pouffe dans la s’conde. J’me permets d’la bousculer gentiment. « Enfin, pour fêter notre accord, j’te l’fais gratis ! J’te d’mande juste d’me tatouer en échange. J’vais pas t’apprendre qu’c’est la merde d’le faire seule quand il s’agit d’s’attaquer à l’omoplate… J’manque de souplesse… » J’ai des souhaits d’nouveautés. J’ai réalisé un croquis c’matin. J’lui présente ma paume ouverte. « Deal ? »
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so hold my hand. (amy)
Ven 16 Aoû - 0:20
Elle s’appelle donc Amy, tout simplement. Un rire s’échappe d’entre mes lèvres alors qu’elle me fait remarquer qu’il s’agit du nom qui est affiché en lettres volumineuses sur chacune de ses cartes de visite. J’aurais pu le remarquer auparavant, mais mon esprit était ailleurs, arpentant déjà les allées du plus grand salon de tatouage. Il faut dire que c’est un peu le rêve d’une vie, le genre de choses qui ne se produisent qu’une fois. C’est suffisant pour rendre les esprits vagabonds, surtout lorsque le songe devient tangible, sur le point de se réaliser. Alors je hausse les épaules, un sourire placardé sur les lèvres. Au final, ce n’est pas si grave si la perspicacité m’a fait défaut. Je préfère qu’elle se présente elle-même de toute façon, ça donne un côté plus personnel à l’échange. Même si je ne tarde pas à glisser l’une de ses cartes de visite au fond de ma poche, juste au cas-où. Ce n’est toutefois pas le meilleur moyen de garder le souvenir de notre accord, j’en ai bien conscience. Et si je vais m’empresser de noter tout ça dans mon carnet, ce n’est pas suffisant. Mon regard se trouve attiré par un flash derrière le comptoir. Il ne serait pas mal, encré sur ma peau. Un bon souvenir, à n’en pas douter. « T’as du bol, j’ai deux heures d’vant moi. » Réponse soufflée alors que ses lèvres s’étirent. Elle a plutôt l’air flattée par la requête à vrai dire, et ce n’est pas pour me déplaire. « Si tu veux mon avis, celui-là t’irait mieux… » Mon regard suit son mouvement, embrasse un instant les traits qu’elle me désigne. « J’le vois bien au-d’ssus d’ton épaule… T’reste d’la place ?! » Je fais mine de réfléchir, avant de me tourner dos à elle. C’est à ce moment-là que je fais le choix d’enlever mon tee-shirt, laissant mon soutien-gorge comme seule rempart pour couvrir ma nudité. Pas que je sois pudique, mais au contraire, le petit jeu m’amuse. « J’te laisse juger par toi-même. Tu penses que ça passe ? Faudrait voir si ça va avec le reste, aussi. » Le risque avec des tatouages venant de plusieurs artistes, c’est que certains ressortent plus que d’autres et finissent par éclipser de longues heures de travail. Et je respecte trop les artistes que j’ai sollicités pour en arriver là. Heureusement, je ne pense pas que le style d’Amy puisse jurer avec le reste. « Après, l’choix t’appartient… La cliente est reine ! Et c’ton fric ! » Elle laisse échapper un rire avant d’ajouter : « Enfin, pour fêter notre accord, j’te l’fais gratis ! J’te d’mande juste d’me tatouer en échange. J’vais pas t’apprendre qu’c’est la merde d’le faire seule quand il s’agit d’s’attaquer à l’omoplate… J’manque de souplesse… » Elle tend sa paume dans ma direction et je la regarde faire sans réagir. « Deal ? » Son insistance me sort de mon mutisme. J’esquisse un sourire alors que je lui rétorque : « Tu sais, d’habitude je mets un point d’honneur à payer mes copains tatoueurs. Mais bon, puisque t’insistes… Deal. » Ma paume vient s’entrechoquer avec la sienne, marquant notre accord. Le deuxième de la journée, à croire qu’on y prend déjà goût. « T’avais un truc précis en tête ? T’as la tête de la meuf qui sait ce qu’elle veut. » que je lui demande. Après tout, mieux vaut commencer par les questions pratiques, avant de m’emballer. Même si, j’aurais moi-même plusieurs flashs à lui proposer. La blonde qui vient hanter mes soirées est une bonne source d’inspiration et j’aime apposer ses différentes personnalités sur la peau de mes clients. Mais il m’arrive également de faire autre chose, lorsqu’on me le demande. « Enfin, j’propose quand même que tu sois la première à me tatouer. Dire que je ne m’amuse à enlever et remettre ce tee-shirt toutes les trois secondes. » Je lui adresse un clin d’œil, avant d’exploser de rire.
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so hold my hand. (amy)
Mer 21 Aoû - 18:25
Frankie m’a pas tout dit. Elle est plus qu’tatoueuse, elle est joueuse. C’qui nous fait un autre point commun. La v’là qui m’tourne le dos. Sur l’coup j’suis déçue plus voir son visage. Mais ma déception est rapidement balayée par une autre vision. L’morceau d’tissu qui lui servait d’t-shirt a déserté. Il lui reste juste une fine barrière nommée soutif pour r’couvrir son enveloppe. J’ai tout l’loisir d’admirer sa fresque dorsale. Différentes pattes d’artiste s’sont posées ici. Malgré tout, l’harmonie d’ensemble est plaisante. J’quitte mon comptoir. J’approche telle une féline. Mes billes scrutent les détails. Un dessin attire mon attention. Sans hésiter, j’pose mon index dessus et en r’dessine les contours dans d’lents mouvements à la limite d’être des caresses. « T’as la peau douce… », lui souffle dans l’creux d’son oreille. Oui, j’joue un jeu dangereux. Et c’pas fini. Sa bretelle gêne son parcours. J’l’écarte doucement. J’la fais glisser sur son bras. Mon doigt poursuit son chemin pour finir par s’envoler. J’replace correctement la gêneuse. J’r’viens lui faire face. Mon sourire est d’venu mutin. « Ça va passer crème… » L’tatouage voire autre chose. En deux heures, il peut s’passer plein d’trucs. Surtout entre deux joueuses d’notre niveau.

J’tiens pas à m’montrer trop intéressée. J’veux découvrir ses secrets d’séduction, d’voir jusqu’où elle veut aller. Perso, j’connais une technique infaillible pour sceller un accord. J’vous laisse d’viner laquelle. Indices : faut monter dans mon appart et j’peux pas l’utiliser avec les mecs. Sa main tape dans la mienne. Elle accepte l’deal. L’quel, j’l’ignore. Visiblement c’lui concernant l’tatouage. La proposition initialement formulée quoi.  Mes lèvres s’étirent. J’ai hâte d’marquer son corps d’mon empreinte. « On est copines désormais ? J’étais pas au courant… » J’la cherche. On reste des concurrentes. Après p’t-être qu’on poursuivra c’te collaboration. Sous réserve qu’elle m’supporte pendant c’week-end. Et qu’elle supporte mes sous-entendus. C’pas gagné c’t’affaire. « Ben j’compte bien m’faire tatouer gratuitement en r’tour ! J’vois pas l’intérêt d’te prendre ton fric pour t’le r’filer derrière… » Son paiement est là. J’te tatoue et tu m’tatoues. Et même si j’mets plus de temps qu’elle, j’vais m’en r’mettre. J’suis pas ici pour faire des comptes d’apothicaires. Puis, ça m’fait plaisir d’la tatouer. J’tiens une occasion d’la mater d’encore plus près. Ça a pas d’prix.

J’hoche la tête à sa question. J’suis jamais là en touriste concernant mes tatouages. « Yup ! » J’reste évasive. J’lui en dirai plus l’moment v’nu. D’ailleurs, j’commence à m’demander si j’vais pas changer d’avis. J’trouverai cool d’posséder sa griffe perso. J’verrai si un coup d’cœur pour une d’ses créations. Ou si la vue d’mon omoplate l’inspire. J’cause tatouage là. Bandes de perver.e.s. D’abord, j’m’occupe d’son cas. « Oh ben j’ai la solution à ton problème : l’met plus ! » J’lui rends son clin d’œil et éclate d’rire. L’idée d’la voir balader en soutif m’amuse. J’l’imagine traverser la rue ainsi sapée. J’suis curieuse d’entendre la réaction des gens. L’ambiance est au beau fixe. On nous prendrait facilement pour deux potes en l’instant. « Ça semble l’plus logique vu qu’t’es sur place. Autant s’éviter des aller-r’tour inutiles. Surtout qu’tu risques d’affoler la foule en soutif ! » J’pouffe d’nouveau. J’finis par m’calmer. J’ai b’soin tout mon sérieux pour la suite. « Si tu veux bien m’suivre… » J’ouvre la voie et m’dirige dans la pièce sur ma droite. Nous v’là dans la salle d’l’artiste, celle où j’exprime mes talents. « Installe-toi. J’prépare l’matos et j’suis à toi… » J’ai prononcé mes mots en pointant l’fauteuil. C’sous-entendu était pas volontaire. Vraiment. Sinon c’t’un coup d’mon inconscient. C'qui est pas à exclure tell'ment il est vicieux.
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so hold my hand. (amy)
Lun 23 Sep - 0:39
Les mots se font tendancieux. Acte volontaire ou paroles confuses ? Je ne saurais le dire par moment, mais il faut avouer que tout ça me fait sourire. Je la taquine et elle entre dans mon jeu, n’hésitant pas à prendre la bretelle de mon soutif entre ses doigts pour l’écarter, caresser ma peau du bout des doigts. Il y a un frisson qui me parcourt l’échine. Le contact humain m’a toujours fait de l’effet, c’est comme ça, même si je suis plutôt une âme solitaire en règle générale. J’aime pas les gens, mais j’apprécie lorsque les peaux se rencontrent. C’est particulier et pourtant, je ne me pose pas trop de questions. Elle replace la bretelle de mon soutif et je me retourne, rassurée par ses mots. Visiblement, son œuvre va passer sur mon omoplate. Je lui fais confiance là-dessus. Je m’inquiète simplement de la façon dont nous allons gérer les histoires d’argent. Ce serait con qu’on commence à se déchirer maintenant. « On est copines désormais ? J’étais pas au courant… » La rousse réplique, cherchant clairement à me piquer. Pas méchamment, heureusement. « Si tu veux pas l’être, j’peux comprendre. J’vais pas mal le prendre. » Je lui lance ça comme ça, pour entrer dans ses taquineries. « Ben j’compte bien m’faire tatouer gratuitement en r’tour ! J’vois pas l’intérêt d’te prendre ton fric pour t’le r’filer derrière… » J’hausse les épaules. C’est vrai que vu comme ça, sa logique est plutôt bonne. Et puis moi, ça me va. Surtout qu’elle a l’air de savoir ce qu’elle veut. Je suis pas forcément fan de l’idée de tatouer le dessin de quelqu’un d’autre, mais ça m’arrive de devoir le faire régulièrement. Alors au final, j’y vois pas d’inconvénient. Ca me demandera juste moins d’effort. Par contre, je commence à avoir froid. Alors je lui demande comment faire. Pas question de tomber malade à force de rester torse-nue – à un soutif près. « Oh ben j’ai la solution à ton problème : l’met plus ! » Elle me fait un clin d’œil et on éclate de rire toutes les deux. Bon, l’idée ne serait pas conne si la température n’avait pas déjà commencé à baisser. Je note pour plus tard, sait-on jamais. Reste à savoir qui commence à tatouer l’autre. Je crois que c’est elle qui va prendre la main. « Ça semble l’plus logique vu qu’t’es sur place. Autant s’éviter des aller-r’tour inutiles. Surtout qu’tu risques d’affoler la foule en soutif ! » « T’es con. » que je lui réponds naturellement. Vraiment comme si on était deux potes. Ca sort tout seul. « Si tu veux bien m’suivre… » Je ne me fais pas prier pour lui emboîter le pas. J’ai hâte de sentir l’aiguille contre ma peau. C’est une sensation orgasmique. Il n’y a pas grand-chose capable de me faire sentir ce genre de sensations. Il n’y a qu’une seule personne qui arrive à me faire sentir ce genre de choses sans avoir à planter une aiguille dans ma peau : la blonde qui me fait tourner en bourrique depuis plusieurs mois maintenant. « Installe-toi. J’prépare l’matos et j’suis à toi… » Elle me désigne le fauteuil et je ne tarde pas à m’approcher de celui-ci. « Tu feras gaffe à ne pas te tromper. Te ramène pas avec un sex-toy. » que je lui lance sur le ton de l’humour. Faut dire que ses mots sont tendancieux, elle ne peut pas le nier. Je m’installe sur son fauteuil, en attendant qu’elle vienne marquer mon corps de son encre. « Faudra que tu me donnes la réf’ de ton matériel. Il m’a l’air vraiment pas mal. » Sourire taquin dessiné sur les lèvres, je ne me retourne même pas pour l’observer. « Alors, parle-moi un peu de toi. Ça fait combien de temps que t’es tombée dans la marmite du tatouage ? » lui demandé-je, pour en revenir à des sujets un peu plus sérieux.
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so hold my hand. (amy)
Dim 6 Oct - 22:01
Officiellement, elle a rien dit quand j’lui ai touché l’épaule. C’pendant, j’sais qu’elle a apprécié. J’ai vu son corps réagir et frissonner légèrement, j’étais au taquet. J’veux bien admettre qu’elle soit un poil frileuse mais pas conne au point d’croire qu’la température est la seule responsable. J’commence limite à m’demander si elle est v’nue pour la collaboration ou si ça lui sert d’prétexte pour m’aborder. J’ai comme l’impression qu’elle s’rait pas contre m’ajouter à son m’nu. J’la comprends, il parait qu’j’suis un excellent dessert. « M’fais pas dire c’que j’ai pas dit. » J’espère pas l’avoir vexée. L’amitié est une chose puissante d’mon point d’vue. Si j’ai pas mal d’potes malgré mon fort caractère, mes ami.e.s s’comptent sur les doigts d’ma main. J’accorde pas ma confiance facilement. J’pense à Charlotte, l’experte culinaire et surtout à Hazel, ma meilleure amie et tellement plus, mon tout. Après, j’vois pas. Disons qu’faut la gagner et qu’il est encore trop tôt pour lui accorder. Elle est sur la bonne voie.

Elle continue d’rire. Elle semble pas t’nir rigueur d’cette histoire d’amitié. D’toute, si elle souhaite qu’on soit amie, elle va d’voir supporter mon humour parfois, plutôt souvent, foireux. « J’m’adapte toujours à la personne en face d’moi… » J’lui envoie un clin d’œil avant d’pouffer comme une baleine. Oui, j’viens indirectement d’la traiter d’conne. Non, j’le pense pas l’moins du monde. J’avoue qu’l’idée d’la mater en soutif me plait même si j’trouve qu’la plus belle t’nue d’une femme est la t’nue d’Eve. On est pas (encore) assez intime pour lui affirmer ça. Quoique, ça engage à rien. Si elle interprète mes propos comme une invitation, libre à elle. Ça peut être une manière d’me fixer sur ses réelles intentions et la suite d’ce jeu bourré d’sous-entendus. L’problème, c’qu’ça peut éventuellement la faire fuir. Et si elle s’barre, j’dis adieu à un nouveau contact sur sa peau voire notre accord. Dans l’doute, j’ferme ma gueule pour l’instant. D’abord j’la tatoue et ensuite j’aviserai.

Elle pose son joli p’tit cul sur l’fauteuil. J’sors tout l’nécessaire à la création d’son dessin encré. Ses mots m’déstabilisent une s’conde et j’en laisse tomber c’que j’tiens dans mes mains. J’l’aurai pas cru aussi coquine celle-là. On risque d’dev’nir amie rapidement à c’rythme. J’ramasse mon bazar. J’lui offre une vue sur mon postérieur au passage si elle veut admirer ma croupe. J’tourne ma tête et lui balance un large sourire. « Merde, moi qui voulais tester d’te tatouer avec un gode pour aiguille. J’vais d’voir rester classique quoi ! » Si elle veut jouer, on va jouer. J’ai aucun souci à causer d’sexe. J’ai envie d’poursuivre dans la déconnade. Une fois lancée, j’suis difficile à arrêter. « Comment tu sais ?! On a jamais couché ensemble ! Sinon, j’me fournis au sexshop trois rues plus loin... » J'affiche un rictus malicieux. Comment ça elle évoquait un autre matos ?! Elle vient d’parler d’sextoy, ça m’paraissait logique à moi. J’ai hâte d’voir sa réaction, savoir si elle fait encore sa maligne, si elle est aussi libérée qu’moi sur l’sujet.

J’viens m’asseoir sur la chaise roulante à ses côtés. Faut p’t-être que j’sois sérieuse à un moment. Y a un temps pour tout. J’rigole pas dans l’boulot. Hors d’question d’la rater. J’tiens à ma réputation. « J’me fournis dans une boite basée à San Francisco. J’sais qu’ça fait des frais d’transport mais la qualité est top. » J’lui filerai les coordonnées plus tard. V’là qu’elle s’montre intrusive. On dirait bien qu’son envie d’amitié est pas bidon. « D’puis ma naissance. Mes parents sont tatoués, j’ai toujours kiffé ça. A seize ans, j’ai eu mon premier tatouage. » J’pivote ma tête pour lui montre le cœur placé derrière mon oreille gauche. « Dès c’t’instant, j’ai su qu’j’voulais en faire mon métier. J’ai bossé deux ans en tant qu’serveuse avec ma mère avant d’faire une école pour obtenir mon diplôme. Et ça fait dix ans qu’jsuis là. » J’suis un peu nostalgique. J’repense à des moments clés. La tête d’ma daronne lors de l’annonce de mon choix, les galères, les joies. « Et toi alors ? », lui d'mande-je en approchant l’aiguille d’son épaule. J’ai pas peur. J’suis une femme. J’suis capable d’faire deux trucs en même temps. C’t-à-dire écouter sa réponse ET la tatouer en l’occurrence.
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