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douce folie. (rusha #5)

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douce folie. (rusha #5)
Mar 28 Mai - 3:47
début mai 2019
ça fait quinze jours. quinze jours que je fais l’aller retour entre la maison de mes beaux parents et l'hôpital. reese et hunter vont bien. oui reese ET hunter. des jumeaux. deux bébés. pas un, deux. je crois que je n’en reviens toujours pas. mais c’est comme ça, y’en a deux. et malgré cette nouvelle quelque peu désarçonnante, ce n’est pas la seule chose à laquelle j’ai eu à faire face ces derniers jours. aly est tombée dans le coma pendant la césarienne. son corps faisait visiblement trop d’effort et il a préféré se mettre en mode repos. enfin c’est comme ça que me l’a expliqué le médecin. j’ai pas osé lui dire que j’avais fait des études de médecine aussi. je trouvais ça plutôt gentil comme manière de me rassurer. mais je connaissais les risques et aly aussi. cet accouchement n’était pas prévu. pas du tout prévu. elle a eu des contractions bien trop tôt. mais c’est comme ça, c’est ce qu’il s’est passé. on ne peut pas changer le passé. même si j’appréhende l’avenir. il n’y avait pas d’autres choix. dans le coma, il fallait qu’on l’opère. et étant marié avec elle, j’ai du prendre la décision. décision contre le choix de ma femme. elle ne voulait pas être opérée. pas comme ça. et j’ai décidé pour elle. mais c’était ça où elle risquait de mourir et ça, je ne pouvais pas le laisser faire. l’opération s’est bien passée et maintenant il y a juste à attendre qu’elle se réveille. dans sa chambre avec reese dans les bras, je la berce doucement pour qu’elle se rendorme. hunter est dans son berceau. ils ont enfin eu l’autorisation de sortir de la couveuse pour quelques heures. c’est qu’ils sont costauds tous les deux. vraiment très costauds. hunter dort juste à côté du lit d’aly qui, elle aussi dort toujours. plus qu’à attendre qu’elle se réveille. c’est ce qu’on attend oui.
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douce folie. (rusha #5)
Mar 28 Mai - 13:25
Aller chez mes parents m’a fait beaucoup de bien. Evidemment, la vraie raison de ma venue n’a pas été abordée, même si on le savait tous. On s’est contenté de passer de bons moments, pour ne garder que les bons souvenirs je suppose. J’ai essayé de cuisiner un peu avec mon père. Je tiens de ma mère, ni elle ni moi ne sommes de bonnes cuisinières. Alors on peut dire que ça a été plutôt drôle. Jusqu’à cette nuit, où j’ai été prise de douleurs, des douleurs qui non seulement m’ont réveillées en pleine nuit mais qui en plus m’ont terrifiée. Je ne voulais pas perdre un autre enfant. Pas encore. Pas alors que c’était notre dernière chance. Pas alors qu’on s’évertuait de créer de derniers bons souvenirs. J’ai réveillé Ruben et il m’a conduite à l’hôpital le plus proche. C’était comme si tout mon corps était en feu. Je crois ? Je ne sais plus très bien. Comme si un épais brouillard m’avait envahie. Je me rappelle des mots du medecin: le travail a commencé. Mais mon corps ne supporterait pas un accouchement naturel. Césarienne. Anesthésie. Je revois le plafond d’une salle d’opération, j’entends à nouveau les bruits, je sens Ruben à côté de moi. Un drap masque la boucherie qu’ils sont en train de faire. J’ai fait des études de médecine, je sais ce qu’il se passe quand on fait une césarienne. Mon corps est en train d’être détruit, ruiné, mais de toute façon quelle importance ? Je sais déjà que pour moi c’est la fin. Je la sens approcher, je trouve le regard de Ruben et je lui dit que je l’aime. Parce que je sais que ce seront mes derniers mots. Je les lui dit encore. Et puis tout devient noir, tout est terminé.

Le noir se lève. Le brouillard se dissipe. Je passe du noir à un blanc aveuglant, et le noir encore. Mes yeux doivent s’ajuster à la lumière. Je ne suis pas morte. Je ne suis pas morte ? Je ne comprends pas ce qu’il se passe, je suis complètement paumée. Je ne sais plus où je suis, qui je suis, ce que je fais, ce qu’il se passe. J’arrive enfin à ouvrir les yeux, je vois Ruben, un bébé dans les bras, et ça me revient. Mais je ne comprends toujours pas. Ma gorge est sèche, mais au moins je ne suis pas intubée. Ils ont du retirer les tubes il n’y a pas longtemps. J’ouvre la bouche mais aucun son ne sort. J’essaie de m’agiter, mais je n’y arrive pas.  ”Ruben...” Je ne sais pas ce qu’il se passe, et je déteste ça. Je suis paumée. ”Le bébé...” J’espère juste qu’il va bien.

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douce folie. (rusha #5)
Mar 28 Mai - 16:26
l’attente est longue. vraiment longue. les médecins sont rassurants quant à son état, ils ont pu l’opérer, ils ont pu la guérir. la seule chose qui reste à voir c’est si elle a des séquelles. et tant qu’elle n’a pas rouvert les yeux, on ne peut pas savoir. tout est prêt pour ça pourtant. on lui a ôté l’intubation, elle n’est plus sous aide respiratoire. seuls une perfusion dans son bras ainsi que l’appareil servant à suivre son rythme cardiaque. elle dort. tout simplement, elle dort. puis faut dire qu’elle a le sommeil lourd. plus que reese qui a du mal à s’endormir. pourtant elle a eu son biberon. et puis alors que je berce la petite puce, j’entends mon prénom prononcé au loin. ” ruben… “ je me tourne vers elle et vois ses yeux qui papillonnent. elle a du mal à les ouvrir mais elle est bel et bien réveillée. ” aly ! “ soulagement présent, je me précipite vers elle, le bébé s’endormant tout juste. c’est pas gagné du coup mais c’est pas grave. il y a plus important. ” le bébé… “ ah oui il lui manque une information. je souris à la fois heureux de la voir en vie et puis aussi parce qu’elle ne sait pas ce qu’il s’est passé. ” ils vont bien. “ je la laisse digérer la nouvelle toujours aussi souriant. ” je te présente reese. petite princesse qui ronchonne un peu à dormir. “ m’approchant d’elle je lui montre la petite fille qui baille dans mes bras. puis je regarde de l’autre côté d’elle, pour qu’elle aussi regarde dans la même direction. ” et là tu as hunter qui lui par contre est un gros dormeur. “ la laissant prendre connaissance de tout ça, je fais le tour du lit, dépose reese aux côtés de son frère et vais chercher de l’eau pour ma femme. ” tiens bois un peu ça va te faire du bien. “ parce que je sens que des questions, elle risque d’en avoir.
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douce folie. (rusha #5)
Mar 28 Mai - 17:19
Je suis paumée. Je suis dans un grand brouillard. Je suis fatiguée. Et j’ai mal. J’ai mal partout, dans tout le corps, mais pour l’instant c’est encore supportable. J’ai presque l’impression d’aller bien. Mais je dois me tromper. Je dois avoir des dommages. Je ne comprends pas comment je peux encore être en vie après l’accouchement, mais je dois avoir des séquelles, des lésions traumatiques, parce que j’ai du mal entendre ou comprendre les mots de Ruben. Il me montre notre fille. Elle est magnifique. Notre petite princesse, Reese. Je doit probablement être en train de sourire comme une idiote, mais j’en suis même pas sûre. C’est vraiment très étrange, parce que je souffre, j’ai mal, partout, et pourtant je ne sens pas mon visage ni mon corps, comme si j’étais engourdie de la tête aux pieds. Probablement à cause des anesthésiques. Ruben regarde alors de l’autre côté en me parlant de “hunter”. Je fronce les sourcils et, malgré la lourdeur de cette dernière, tourne la tête dans la même direction. Un second bébé. Hunter. Un second bébé. Pourquoi y a t-il deux bébés dans ma chambre ? Je met quelques secondes à comprendre. ”Des jumeaux ?” je demande incrédule. Enfin non, je demande pas vraiment. Je m’étonne seulement. C’est clair que je ne l’avais pas vu venir celle là ! Encore moins que survivre à l’accouchement ! D’un autre côté, je me sens d’autant plus mal. Je me sentais déjà coupable de laisser Ruben élever seul notre enfant, mais alors deux enfants… Bien sûr qu’il en sera capable, je n’en doute pas, mais… je me sens tellement coupable… ”Ils sont magnifiques…” Des jumeaux… je n’en reviens pas. Je ne comprends pas. Je ne comprends rien. Ruben m’apporte de l’eau mais, j’essaie d’attraper le verre mais je n’ai pas l’impression que mes bras bougent ou en tout cas pas assez pour attraper ce verre. Je me sens si faible ! Je n’ai jamais été aussi affectée par une opération ou par l’anesthésie. C’est étrange. Bon certes, cette fois-ci était un cas particulier, mais tout de même ! Ruben m’aide à boire quelques gorgées d’eau avant de reposer le verre sur la table à côté. Je suis heureuse de le voir, même avec son petit air inquiet qu’il dissimule derrière son sourire. ”Qu’est-ce qu’il s’est passé ?” je demande, la voix plus claire. Mes idées aussi s’éclaircissent, petit à petit. Et plus ça va, plus l’inquiétude, l’incompréhension et le doute m’envahissent. ”Comment ça se fait que je sois en vie ? Je ne comprends pas...” C’est pas que je ne sois pas heureuse d’avoir survécu à l’accouchement. Mais disons que j’aimerais quand même connaître l’étendue des dégâts, les conséquences que ça a eu sur mon état et puis surtout combien de temps il me reste avant de passer l’arme à gauche.
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douce folie. (rusha #5)
Dim 2 Juin - 3:30
je la laisse prendre connaissance des choses. du détail auquel elle ne s'attendait pas. parce que même moi j'ai été surpris alors forcément... " des jumeaux ? " je hoche doucement la tête. " oui, des jumeaux. un garçon et une fille. je crois qu'ils ont bien compris qu'on arrivait pas à se décider... " je tente de faire un trait d'humour mais le moment n'est pas trop à la plaisanterie. " ils sont magnifiques… " ça ne pouvait pas en être autrement. " et ils vont bien tous les deux. même s'ils sont nés prématurés, je crois que tu as accouché de véritables battants. " bon d'accord je ne sais pas trop gérer le stress sans plaisanterie. alors ça sort tout seul. je lui amène à boire et en profite pour déposer reese aux côtés de son frère. là où ils sont vraiment adorables c'est leur manière de vouloir être toujours collés l'un à l'autre. je les imagine déjà dans cinq ans, inséparables. et cette vision de l'avenir me plait quand même pas mal. même si pour l'heure, j'ai quelques vérités à dire. " qu’est-ce qu’il s’est passé ? " elle n'est pas idiote, elle sent bien qu'il y a quelque chose qui ne va pas. hormis le fait d'avoir deux bébés au lieu d'un, nés en avance. " comment ça se fait que je sois en vie ? je ne comprends pas... " oh si je pense qu'elle comprend très bien mais qu'elle ne peut pas s'imaginer que je sois allée contre sa volonté. parce que je n'aurai pas du. mais c'était impossible pour moi de faire autrement. " quand le travail a commencé tu as fait un malaise. ils t'ont mis sous anesthésie pour faire la césarienne mais le réveil ne s'est pas vraiment passé comme prévu. t'es... tombée dans le coma. " je m'installe sur le fauteuil, redoutant un peu d'être assis trop près d'elle. " le médecin m'a expliqué avec ses mots que tu t'étais mise sur pause. j'ai trouvé ça marrant. il ne sait pas que je suis... enfin bref. " je sens que retarder l'inévitable ne va pas me servir bien au contraire. " j'ai donné mon autorisation pour qu'on t'opère... c'était le seul moyen, la seule chance pour que tu te réveilles. " regard baissé, je fixe mes mains qui se tortillent ensemble. mais maintenant elle sait. et moi j'attends juste que le couperet tombe.
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douce folie. (rusha #5)
Dim 2 Juin - 10:35
Ruben me rassure à propos des jumeaux. Je n'arrive toujours pas à croire qu'on a deux bébés. Reese et Hunter. Si je n'étais pas encore à moitié dans les vapes, ankylosée et nauséeuse, je me serais probablement mise à sauter de joie. Mais je me doute que ce n'est pas prêt d'arriver. Parce que je ne me sens pas bien. Je suis réveillée et j'ai du mal à bouger mes bras comme je le voudrais. Quelque chose ne va pas. Je demande alors à Ruben de m'expliquer. J'ai beau être un peu dans le brouillard, je n'ai pas de mal à voir qu'il est un peu bizarre, il est un peu fuyant... D'ordinaire il s’assoirait à côté de moi et prendrait ma main. Mais là ce n'est pas le cas. Ou alors je ne le sens pas et là ça voudrait dire que ce qu'il s'est passé est d'autant plus grave ! Il m'explique alors ce qu'il s'est passé pendant la césarienne, que j'ai fait un malaise et que je suis tombée dans le coma. Oui, je me souviens de ça. Je lui ai dit que je l'aimais. Et ensuite j'ai cru qu'on y était, que j'étais morte. "J'ai donné mon autorisation pour qu'on t'opère... c'était le seul moyen, la seule chance pour que tu te réveilles." lance finalement Ruben. Je devrais m'énerver, ou pleurer ou je ne sais pas, avoir au moins une réaction ! Au lieu de ça, je reste impassible, je ne dis rien, je ne sais pas quoi dire. Quelque part, je m'y attendais. Comment aurais-je pu être en vie autrement ? "Tu as fait opérer ma tumeur." je dis simplement. Il faut que je réagisse. Il faut qu'il se passe quelque chose, n'importe quoi? Je ne peux pas rester apathique. "Je suppose que ça a marché et que c'est pour ça que je ne peux pas bouger mes bras." je lâche, sentant mon pouls s'accélérer. Mon pouls s'accélère et je commence à avoir du mal à respirer. Je ne sais pas si c'est une crise d'angoisse ou de panique ou une complication suite à l'opération ou je ne sais quoi d'autre encore. Peut-être que c'est juste moi qui pète un câble ? Je n'en sais rien. Tout ce que je sais c'est que j'ai mal partout, que j'ai énormément de mal à bouger mes bras et que j'ai la nausée. Et maintenant je sais que c'est à cause de l'opération. "Douleurs, lésions cérébrales, nausées... et tu es médecin. Tu sais aussi bien que moi que j'ai sûrement beaucoup d'autres séquelles. Tu sais aussi bien que moi que... la douleur, et la nausée ne sont pas prêtes de s'arranger..." Je suis de nouveau calme, du moins cardiaquement parlant. Mais maintenant j'ai une nouvelle douleur au coeur, une que je sais être purement psychologique. "Je croyais que tu m'aimais... Comment tu as pu me faire ça ?" On avait un plan, on y était préparés. Du moins moi je l'étais. Mais visiblement il ne l'était pas, c'est sûrement pour ça qu'il refusait toujours de me parler. J'avais mon plan, il avait le sien.
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douce folie. (rusha #5)
Lun 10 Juin - 2:24
" tu as fait opérer ma tumeur. " je la laisse prendre connaissance de l'information et hoche la tête doucement. " je suppose que ça a marché et que c'est pour ça que je ne peux pas bouger mes bras. " j'ai pas besoin de confirmer, elle sait très bien que c'est pour ça. on a étudié les risques en long en large et en travers. donc forcément. je relève le regard et l'observe, attendant sa réaction finale. parce que là elle a juste énoncé les événements. mais ce n'est pas fini. " douleurs, lésions cérébrales, nausées... et tu es médecin. tu sais aussi bien que moi que j'ai sûrement beaucoup d'autres séquelles. tu sais aussi bien que moi que... la douleur, et la nausée ne sont pas prêtes de s'arranger... " exactement ce qu'on nous a dit et redit. exactement ces mots qu'elle a déjà prononcé pour me dire qu'elle était contre cette opération. d'ailleurs ces mêmes mots que je me suis repassés en boucle dans ma tête avant de prendre la décision. parce que je connaissais les conséquences. mais elle est là. elle est devant moi. elle me parle. c'est le principal pour moi. " je croyais que tu m'aimais... comment tu as pu me faire ça ? " alors là forcément je n'aime pas ce que j'entends. " parce que tu doutes vraiment de mon amour pour toi ? tu te dis pas que c'est parce que je t'aime que j'ai pris cette décision ? pour que tu sois là aujourd'hui, que tu puisses voir nos enfants et ouais que tu m'engueules si ça te chante. mais je ne pouvais pas juste leur dire "non c'est bon débranchez là j'ai pas envie de prendre le risque qu'elle puisse sourire à nouveau". ça c'était pas possible. " je me redresse et avance mes fesses sur l'avant du fauteuil pour me rapprocher d'elle sans déplacer le meuble. histoire de pas faire trop de bruit. " c'est arrivé si vite. bien plus vite qu'on ne l'aurait cru et non j'étais pas prêt. et je ne l'ai jamais été. et il est arrivé là, pour me dire qu'on pouvait t'opérer que y'avait de bonnes chances pour que tu t'en sortes et que ouais y'aurait des désagréments mais rien d'insurmontable. parce que merde aly t'es forte et on va s'en sortir. mais il était hors de question que je te laisse mourir là sans être certain que j'avais tout fait pour te sauver. " parce que c'est ce qu'il se serait passé.
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douce folie. (rusha #5)
Mer 12 Juin - 22:05
Je ne sais pas si pour l'heure je suis très rationnelle ou pas. Après tout je me suis réveillée il y a quoi, cinq minutes ? Peut-être que je devrais attendre avant de faire des reproches ou de m'énerver ou je ne sais quoi. Parce que là j'ai l'impression de ne plus rien savoir du tout. Et je l'écoute me dire qu'il m'aime, que je n'ai pas le droit de douter de son amour, qu'il a fait ça pour que je reste en vie pour notre famille et que je suis en vie. Et au fond il a raison, je comprends son point de vue. Je ne l'accepte juste pas. Non. Je refuse. Parce qu'il ne voit pas le tableau dans sa globalité. Il ne voit que ce qu'il veut bien voir. "Tu peux emmener les jumeaux à la nurserie, ou demander à une infirmière de le faire s'il te plait ?" je demande d'une voix qui se veux calme mais la colère que je contiens est aisément perceptible. "Je ne voudrais pas les réveiller." je reprends en plantant mon regard dans le sien. Au moins j'annonce la couleur. Puis honnêtement, ça me laissera quelques minutes pour me réveiller entièrement, pour remettre mes idées en place. Et, si je veux vraiment être honnête, je veux m'éloigner des jumeaux. C'est trop dur de les regarder et d'être incapable de les tenir dans mes bras. Parce que c'est ce que sont censées faire les mamans. Je ne peux pas le faire. Qu'est-ce que ça fait de moi exactement ? Alors j'attends qu'ils soient partis avant de me tourner vers Ruben. "Comment tu peux être aussi égoïste ?!" je lâche enfin, réussissant à peine à me contrôler. Je n'ai pas envie de faire une scène ou de me donner en spectacle. "Et tu voudrais que je te remercie en plus ? Te remercier de quoi exactement ? J'étais prête à mourir ! J'y étais préparée et j'étais parfaitement à l'aise avec MON choix. Mais non, il a fallu que tu me "sauves". Et maintenant je ne peux plus utiliser mes bras comme je veux, je ne peux toujours pas être une mère, je vais devoir subir des traitements très lourds, faire de la rééducation, je pourrais probablement jamais plus exercer mon métier, et je vais vivre le restant de mes jours dans la peur que ma tumeur revienne." Je brûle de rage, parce que par sa faute je suis obligée de subir tout ça. Je suis en vie, mon cœur bat, alors je suis bien obligée de faire la rééducation et la chimiothérapie. "Mais t'as raison, ce sont juste des "désagréments". Rien de vraiment important pas vrai ?" Je commence à devenir méchante et insolente et peut-être même arrogante en plus d'en colère. Enfin je crois, je sais pas, merde je suis complètement paumée ! Je... je m'attendais à mourir. Je voulais mourir. Je voulais que ce soit la fin. On m'avait annoncé une ou deux années, ça en faisait trois. On a eu droit à une année bonus. J'y étais préparée. Je n'étais pas préparée à toute une vie. Et franchement, j'en ai le tournis. Et peut-être qu'il vaut mieux arrêter d'en parler après tout ? De toute façon ce qui est fait est fait, ma tumeur n'est plus là et on ne va pas me la remettre. Alors je vais devoir faire avec. Ou plus exactement sans. Je m'apprête à mettre un terme à la conversation quand quelque chose me vient en tête. Une question dont je ne suis pas sûre de vouloir la réponse. "Est-ce que tu l'a planifié ? C'est pour ça que tu refusais de parler de ce qu'il se passerait après ma mort ? Parce que tu savais déjà que tu laisserais pas ça arriver ?"
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douce folie. (rusha #5)
Dim 23 Juin - 0:45
" tu peux emmener les jumeaux à la nurserie, ou demander à une infirmière de le faire s'il te plait ? je ne voudrais pas les réveiller. " je me retiens de soupirer et hoche la tête avant de m'exécuter. elle a raison. ils n'ont pas à être là, à affronter ça. si jeune et devoir déjà supporter leurs parents en désaccord, c'est pas cool. une infirmière vient récupérer les deux nourrissons et je ferme la porte derrière elle avant de me tourner vers ma femme. " comment tu peux être aussi égoïste ?! " alors là pour le coup je ne comprends absolument pas cette accusation. je ne vois pas en quoi je suis égoïste. " et tu voudrais que je te remercie en plus ? te remercier de quoi exactement ? j'étais prête à mourir ! j'y étais préparée et j'étais parfaitement à l'aise avec mon choix. mais non, il a fallu que tu me "sauves". et maintenant je ne peux plus utiliser mes bras comme je veux, je ne peux toujours pas être une mère, je vais devoir subir des traitements très lourds, faire de la rééducation, je pourrais probablement jamais plus exercer mon métier, et je vais vivre le restant de mes jours dans la peur que ma tumeur revienne. mais t'as raison, ce sont juste des "désagréments". rien de vraiment important pas vrai ? " et c'est moi qui suis égoïste en fait là dedans... je sais qu'elle a du mal à réaliser tout ce qu'il se passe, déjà le fait qu'il y ait deux bébés, qu'elle soit en vie et tout ce qui s'en suit. et autant je l'aime, autant sa mauvaise foi me débecte. " est-ce que tu l'a planifié ? c'est pour ça que tu refusais de parler de ce qu'il se passerait après ma mort ? parce que tu savais déjà que tu laisserais pas ça arriver ? " je respire, tente de ne pas m'énerver. j'ai été élevé dans une famille ou les engueulades n'étaient pas présentes et où on tentait de tout raisonner par la parole. en restant... calme. donc il faut que je sois calme. ou que j'essaye de l'être. " non. je ne voulais pas parler de ça parce que ça aurait rendu les choses plus réelles. et je n'avais aucunement envie de parler de ma vie après que tu sois morte alors que t'étais encore là. " c'est complètement con. à quoi ça sert de vouloir souffrir avant de souffrir réellement. " tu étais à l'aise avec cette idée de mourir s'il n'y avait aucune chance. aucune autre solution. et là on m'en a proposé une qu'on ne connaissait pas. qu'on avait pas vu venir. j'aurai du faire quoi ? dire au médecin de te laisser mourir ? et j'aurai dit quoi à reese et hunter plus tard ? qu'ils auraient pu avoir une maman mais que parce qu'on avait la trouille qu'il y ait des complications on a rien tenté ? " je me laisse tomber dans le fauteuil et soupire. " tu penses que je suis égoïste c'est ça ? moi je pense que c'est l'inverse. que t'as juste peur de ce qui va se passer maintenant que tu préfères tout abandonner. " rester calme, ne pas élever la voix. je sais faire. mais les mots sortent parfois sans qu'on ne puisse les contrôler. " mais je peux aussi partir, prendre reese et hunter, faire ce que tu avais prévu pour nous et te laisser gérer ta vie comme tu l'entends. "
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douce folie. (rusha #5)
Dim 23 Juin - 15:28
Je ne trouve rien d'autre à dire. Je tourne ma tête sur le côté et avec mon épaule j'essuie cette larme qui coule sur ma joue. Colère ou tristesse ? Les deux certainement. Parce que je sais qu'il a raison sur le fond. Mais pourquoi ne comprends t-il pas que ce soit dur pour moi ? Rien de tout ça n'était supposer se passer. J'étais censée m'endormir et ne pas me réveiller. Il devait faire mon deuil, et refaire sa vie. Mais non, je suis réveillée maintenant. Et je ne peux pas utiliser mes bras. Je vais passer par des semaines de chimiothérapie pour compléter l'ablation de la tumeur, ce qui va me rendre malade et faible. Je vais passer par des mois de rééducation pour pouvoir réutiliser mes bras correctement, ce qui va faire mal autant physiquement que psychologiquement. Je vais devoir faire de la thérapie. Et passer un nombre incalculable d'heures dans un hôpital. Je ne pourrais pas prendre soin de ces enfants dont je suis censée être la mère. Je ne pourrais pas être une femme pour mon mari. Je ne pourrais pas récupérer ce travail qui était plus que ça à mes yeux, c'était ma vocation. Et même si tout ça se règle, dans l'hypothèse où tout pourrait rentrer dans l'ordre, il restera pour toujours cette épée de Damoclès sur ma tête, prête à s'abattre à n'importe quel instant. Comment je peux retrouver le bonheur si la peur que ma tumeur resurgisse à tout moment me tiraille ? Pourquoi ne voit-il pas tout ça ? Non, il voit que ce qu'il veut bien voir. J'ai un coeur qui bat. Je suis visiblement incapable de me nourrir toute seule, ou même d'aller aux toilettes. Mais oui, j'ai un coeur qui bat alors tout va bien ! Ce ne sont que « quelques désagréments ». Certes son optimisme est une des choses qui m'a séduite chez lui. Mais merde, faudrait qu'il ouvre les yeux une seconde ! Qu'il me montre simplement qu'il réalise l'ampleur, les conséquences de la décision qu'il a prise. Et pas seulement en essayant de me faire culpabiliser en imaginant des discours qu'il aurait fait à nos enfants. Faut croire que c'est pas possible. Parce que l'égoïste c'est moi. C'est moi qui ne veut pas être diminuée, qui ne veut pas être nourrie comme un bébé, qui ne veut pas souffrir le martyr pendant des mois tout ça pour vivre dans la peur de devoir tout recommencer à zéro. Mais oui, je suis égoïste. C'est vrai qu'offrir une mère toujours malade c'est bien mieux. Mais de toute façon je sais que quoi que je dirais, il trouvera toujours quelque chose à redire. Alors à quoi bon ? J'abandonne. « Fais ce que tu veux. » je réponds d'une petite voix lasse. Je ne lui laisserais pas le plaisir de réagir à ses menaces. D'ailleurs ce serait probablement mieux pour ces enfants qu'il les emmène. De toute façon c'est pas comme si je pouvais être une mère pour eux. Qu'il fasse ce qu'il veut, je m'en contrefous. De mon côté je ferais ce qu'on attends de moi. Je suppose qu'on a déjà planifié le transfert pour Los Angeles, les cancérologues, les séances de chimio, les séances de kiné... alors je ferais ce qui est attendu de moi, je suivrais le choix que Ruben a fait pour moi. Et advienne que pourra.
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