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▬ Au Dynasty, le spa était ouvert du lundi au samedi de 08h00 à 21h00 et ceci sans interruption, du coup chaque employé avait son jour de repos dans la semaine afin de compenser... Pour Mehdi la journée off tombait le jeudi et généralement le garçon en profitait pour voir ses amis, pour passer un peu de temps avec sa famille mais aussi pour des tâches un peu plus ingrates comme le ménages ou les courses afin de remplir le frigo et vu le temps qu'il faisait aujourd'hui comme depuis le début du mois de Mai autant aller s'enfermer au supermarché du coin histoire de tuer le temps...
Vêtu d'un simple jean et d'un sweat à capuche, le choix du jeune Algérien se porta sur le centre commercial de Center L.A. C'est probablement ici qu'on trouvait les meilleurs boutiques en passant de la parfumerie aux grandes chaines de luxe et ainsi de suite...
Voleur à ses heures perdues, Messaoudi s'en était toujours tenu à son plan celui de cambrioler les villas luxueuses des clients de l'Hôtel quand ces derniers n'étaient pas là. Pourquoi ? Pour le fun pour l'adrénaline mais aussi pour mettre un peu d'argent de coté dans le but de pouvoir suivre sa formation qui lui permettrait (si ça marchait) d'obtenir son diplôme d'ostéopathe... C'était toujours mieux que de vendre son corps non ? Plus dangereux ? Aussi oui.... Mais ça il s'en fichait complètement...
Tout ça pour dire que jusqu'à aujourd'hui Mehdi n'avait jamais ressentis le besoin de faire du ''vol à l'étalage''. Sa situation financière n'était certes pas exceptionnelle mais il gagnait suffisamment d'argent pour avoir assez dans son assiette jusqu'à la fin du mois. A croire que l'ennui le poussait vraiment à faire n’importe quoi..... Son choix se porta sur un vulgaire pack de boxer, qu'il glissa entre son sweat et son bomber, il n'en avait même pas besoin en plus... C'était une pulsion, rien de plus, rien de moins...
Encore une journée de travail ordinaire, à arpenter les allées de ce putain de magasin, afin de vérifier que personne ne volait les précieux articles ici présents. Enfin, précieux... c'était vite dit... Le patron de ce magasin se donnait des airs de bourgeois gentilhomme, devant les clients. Par contre, avec ses employés, il se comportait comme une véritable ordure. J'avais déjà eu l'occasion de voir comment il traitait les caissières. Il affichait un ton méprisant et hautain. En fait, ça le rendait extrêmement con, mais ça, il ne fallait pas trop le dire à voix haute, si on voulait garder son poste. Ce type pensait vendre de l'or mais ses articles étaient des plus courants. On le disait souvent, ceux qui se trouvaient être les plus vantards, étaient en vérité les moins bien lotis. D'ordinaire, les gens comme lui, je les supportais pas. Je leur rentrais dans le lard. J'ai toujours eu horreur de la connerie et de la suffisance. Combien de fois j'ai envoyé paître des gens qui gravitaient autour de Penelope dans le but de profiter de son cachet croissant ? Pourtant, aujourd'hui, j'étais le premier à la mettre en veilleuse. Je n'avais pas d'autre choix, si je voulais payer mon loyer. Il était loin le temps où mes mains servaient à autre chose qu'à attraper des voyous. Maintenant, il fallait que je me contente de ce que j'avais. Le premier boulot venu ferait l'affaire. Ici, on me payait au lance-pierres, oui. Mais au moins, ça me permettait de survivre, tant bien que mal. Loin de moi l'idée de me plaindre, en dépit du fait que ce boulot était vraiment merdique. De toute façon, il fallait bien que je m'occupe pour éviter de replonger dans l'alcool. Je tâchais de faire profil bas et d'avoir une attitude irréprochable.
Comme souvent, je me faisais discret, en jouant au client, pour ne pas que l'on me repère. Ca fonctionnait plutôt bien. Surtout que je savais à peu près où surveiller. Le directeur du magasin avait fiché plusieurs personnes et établi des critères pour limiter les vols. Dans ces critères, il avait mis trois types de personne en tête : les noirs, les métissés et les hispaniques. Oui. Au cas où vous en douteriez, c'était purement raciste. Et jusqu'à présent, je ne cessais de dire que ces critères s'avéraient faux. Hier, j'avais chopé 3 gars en train de piquer des casques audio... bien blancs. Alors l'histoire des voyous venant de l'étranger, je n'y croyais pas du tout. Enfin, il y avait toujours une exception à la règle. Et cette exception, c'était aujourd'hui qu'elle se présentait. Face à moi, dans une allée, un type, un arabe. Il ne m'avait pas vu, j'étais caché par un présentoir à vêtements. Il venait de glisser quelque chose dans sa veste. Encore un qui se croyait plus fort que la surveillance... Il fallait que j'attende pour intervenir. Parce que pour le moment, rien n'indiquait qu'il allait voler l'article. Je fis donc mine de prendre des articles à mon tour, en prenant un panier abandonné. Puis je le suivis, l'air de rien. Avec mes vêtements très sobres, je n'avais pas du tout l'air d'un agent de sécurité. Je fis mine de m'intéresser à d'autres rayons, pour ne pas éveiller les soupçons. Lorsqu'il passa en caisse, je me mis juste derrière lui, en posant mes articles sur le tapis. Ok, dans la masse d'objets, il y avait des trucs un peu bizarre comme un string léopard... Ca ne collait pas trop à ma tronche, mais peu importait... Ca ne sembla pas le titiller le moins du monde. La caissière avait compris que je n'étais pas là par hasard. Elle ne laissa rien transparaitre et passa les achats. J'attendis le moment crucial, celui où le gars payait enfin ses articles.
D'un geste précis et rapide, ma main se posa sur son épaule et je lui barrais le passage. En général, vu ma tronche pas franchement aimable et mon air barraqué, ça suffisait à empêcher toute tentative de fuite. Ma voix grave brisa le silence, avec une détermination sans faille.
- Ouvrez votre blouson, Monsieur.
Je n'aimais pas m'embarrasser de politesse. Les types qui volaient étaient nombreux. Tous avaient la même excuse : "Je n'ai pas d'argent, j'ai besoin de nourrir mes enfants"... Le temps s'était arrêté de filer, autour de nous. Je n'avais pas beaucoup d'estime pour les voleurs. Après tout, moi, j'étais tombé dans la misère aussi, et je me cassais le cul au travail pour payer de quoi croûter... Je n'appréciais pas cette solution de facilité. Mais alors vraiment pas. Voyant que l'homme devant moi hésitait, j'ouvris moi-même le blouson, d'un geste sec et brusque, pour en sortir le larcin.
- Allez, venez avec moi et sans trainer.
Je le tenais, la poigne ferme, pour l'emmener au poste de sécurité.
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▬ Il n'y avait rien de mieux qu'une bonne montée d'adrénaline comme celle-ci pour que Mehdi se sente bien dans sa peau... Quand il jouait aux cambrioleurs cette sensation était multipliée par dix... Il la ressentait dans tout son corps, dans chacune de ses veines... Pourquoi faisait-il ça ? Pour l'argent ? Parce qu'il ne pouvait pas les moyens de s’acheter telle ou telle chose ? Même pas ! Alors certes, il ne roulait pas sur l'or mais le jeune homme n'avait aucun problème pour finir ses fins de mois tout en se faisait plaisir de temps à autre.... En réalité, le jeune Algérien s'ennuyait et il avait ressentis le besoin de se trouver une activité pour se défouler..... Là où certains vont à la boxe et à la salle de sport lui de son coté enfile sa tenue noir et sa cagoule pour voler les ''riches'' de Los Angeles.... Chacun son truc après tout.... Aujourd'hui, ce vol de sous-vêtements était une pulsion rien d'autre....
Il n'allait pas s'éterniser plus longuement ici... Mehdi prit néanmoins quelques bricoles comme du gel douche et un paquet de bombons qu'il payerait bien évidemment lors de son passage en caisse... Oui autant pousser le risque de se faire prendre jusqu'à son maximum c'était bien plus excitant comme ça....
Mais pensant avoir pris toutes ses précautions, Messaoudi ne s'attendait pas à ce que l'agent de sécurité en service ce jour là ne lui tombe dessus si bien qu'il ne releva pas les articles quelque peu étrange de cet homme se trouvant derrière lui comme ce string léopard ou cette poudre effervescente pour nettoyer les dentiers...
''Pardon ?!''Et merde ! Gaulé ! C'était bien la toute première fois qu'il se faisait prendre la main dans le sac. Pas besoin de tenter quoi que ce soit vu la carrure imposante de l'homme en question et plutôt que d'attirer l'attention sur lui il était préférable de coopérer du moins pour le moment... ''Ca va pas besoin de se donner en spectacle et de faire le cow-boy.'' Oui, Mehdi n'avait pas du tout envie que quelqu'un le reconnaisse... Qui sait peut être que des clients du spa ou des membres du personnels de l'hôtel traînaient eux aussi aujourd'hui.... Quant à la fuite ? Elle était à proscrire ! Mehdi n'avait pas du tout envie que les autorités soit prévenues... Il n'avait pas envie que l'agent de sécurité fournisse les vidéos des caméras de surveillance aux flics de la ville... Son visage devait rester totalement inconnu s'il voulait poursuivre ses activités nocturnes...
Une fois au poste de sécurité, il ajouta :''Sérieux, je comptais payer... J'avais juste pas assez de mains pour tout porter alors j'ai caché dans ma veste en attendant.... Je vois pas où est le mal...'' disait-il avec beaucoup de sérieux. ''Ça y'est je suis rebeu forcément j'ai volé un truc... Ras le bol de toutes ces discriminations... Si l'un de nous deux a commis un crime je crois que c'est celui qui kiffe les ficelles dans le cul façon kangourou.''
Il y avait quelque chose que je détestais par dessus tout, c'était qu'on me prenne pour un con. Et c'était exactement ce que ce voleur à l'étallage était en train de faire. Il disait vouloir payer. Dans ce cas, pourquoi n'avait-il pas sorti son larcin à la caisse ? Après tout, oui, son histoire aurait pu se tenir, sur de la bonne foi. D'ailleurs, ça m'était déjà arrivé ce genre de situation. Et je devais bien l'avouer, je préférais ça. Appréhender des gens n'a rien d'agréable. Il ne fallait pas croire que ce métier me rendait fier. Je faisais ça pour gagner ma vie, payer mes factures et survivre, tout simplement. C'était loin de mon début de carrière. Sans doute que je ferais ça jusqu'à la retraite, si je trouvais la force de vivre jusque là. Par chance, ou malchance selon l'angle avec lequel on regardait la situation, la colère suscitée par ce jeune effaça mon désespoir et mes pensées sombres. D'un geste brutal et puissant, mes poings s'abattirent sur la table devant laquelle j'avais fait s'asseoir ce "voyou". Cela le fit sursauter mais je n'en avais rien à faire. Mes yeux se plantèrent dans les siens et ma voix tonna :
- Ah ouais ? Tu comptais payer ? Une fois avoir franchi les portes du magasin ? Ne me prends pas pour un con, parce que sinon, je te jure que ça va très mal se passer pour toi.
J'étais passé du vouvoiement de circonstance à un tutoiement accusateur, tant son attitude m'avait mis les nerfs à vif. Je levai mon doigt et reprit, menaçant, sérieux aussi :
- Tu peux balancer tes conneries sur la discrimination à qui tu veux, y'a des caméras et deux témoins qui ont constaté ton vol. Alors franchement, joue la victime autant que tu veux, j'en ai rien à battre. Et les flics, idem.
Je pris place sur la chaise en face de lui. D'habitude, les gens volaient des vêtements de marque, de la nourriture ou des DVD... mais là, je devais l'admettre, j'étais assez surpris par le larcin. Un pack de boxers... et pas des plus beaux en plus. Limite je préférais mes strings, qui au delà de leur côté ridicule coûtaient plus chers, eux. Il pouvait bien rire de ce que j'avais ajouté dans mon faux panier, je m'en moquais pas mal. Il avait été pris sur le fait, je le tenais et je ne comptais pas le lâcher. L'avantage de ce métier, c'est que j'avais la possibilité de bien mettre la pression à des gens comme lui. Et je ne me gênais pas.
- Tes papiers d'identité ou ta carte de séjour, maintenant. Et ne me dis pas que tu ne les as pas sur toi, on me la fait à chaque fois celle-là. C'est quoi ton excuse ? T'es cleptomane ? Tu t'es fait racketter tes boxers par ton grand frère ? Laisse-moi deviner, tu vis une existence misérable qui te pousse à croire que tu peux prendre ce qui ne t'appartient pas ?
Je n'éprouvais aucun plaisir à faire ça et je ne m'en cachais pas. Vraiment, ce métier était merdique. Mais j'avais des consignes et je m'y tenais. Quand il me donna sa pièce d'identité, je pris le temps d'y jeter un oeil. Mehdi... non seulement il était typé comme un arabe mais en plus il avait le prénom qui allait avec. La porte s'ouvrit brutalement. D'un mouvement, je glissais la pièce d'identité dans ma poche. C'était le patron. Il avait posé ses yeux sur Mehdi et il se frotta les mains. Je haïssais ce type et ce qu'il dit ne m'aida pas à me faire une autre opinion à son sujet :
- Tiens, tiens ! Toujours les mêmes ! Peter, appelez la police. Je veux que cette vermine aille en cellule. Je vais te renvoyer chez toi par bateau, tu iras voler sur tes zouks de sauvage ! Vous voyez, je vous l'avais dit ! Tous des voyous... ils ont ça dans le sang.
- Il n'a pas ses papiers sur lui.
- Comme par hasard... un clandestin, encore hein ! Ce pays est une vraie passoire ! Appelez quand même la police, et fichez le. Je ne veux plus voir ce singe chez moi.
Mon sang ne fit qu'un tour. Je me levai de mon siège, comme si on m'avait mis sur ressorts.
- Je sais ce que j'ai à faire... et ce n'est pas avec votre racisme ambiant que je vais parvenir à le rendre plus conciliant. Foutez le camp de mon bureau et laissez-moi gérer.
Offusqué, le patron ouvrit et ferma la bouche à plusieurs reprises mais comme je ne le lâchais pas des yeux, il finit par partir en claquant la porte. Le calme revenu dans la pièce, je ne pus retenir un soupir. - T'as vraiment pas choisi le meilleur endroit pour voler, mon gars...
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▬ Comment allait-il ce sortir de cette fâcheuse situation ? Son cerveau tournait déjà à 200 % ! Le problème dans cette histoire était sans doute le fait que cet agent de sécurité possédait plus que deux pauvres neurones et qu'il ne pourrait pas là lui faire ''à l'envers'' et c'était bien dommage.. Toujours est-il que Messaoudi n'avait pas grand chose à perdre en tentant cette histoire un brin fumeuse sur le fait d'avoir tout simplement oublié de payer une partie de ses articles...
Se battre ? Sa religion ne conseillait pas la violence et même si ça avait été le cas Mehdi ne faisait pas du tout le poids face à cet homme qui avait le physique d'un super héros tout droit sortit de l'univers Marvel.... Il sursauta ! En effet, il serait difficile de le prendre pour un con ! Ca ne marcherait pas ! Mais tant pis ! Plutôt que de voir la fatalité, Mehdi allait prendre cette expérience comme un nouveau défis à relever.... Le but étant d'éviter de finir ''Ca arrive à tout le monde d'oublier... Je ne vois pas où est le mal...'' L'Algérien le faisait exprès ! Autant cet homme qui se tenait devant lui pouvait être impressionnant de part sa carrure, son attitude, sa voix autant Mehdi appréciait d'avoir affaire à quelqu'un qui ne se laissait pas faire... Disons que ça lui apporterait une fierté supplémentaire si jamais il arrivait à s'en sortir indemne.... Oui encore une fois, le jeune homme essayait voir le coté positif de chaque situation mais quand ces dernières s'annonçaient déjà bien compliquées.
Il souriait lorsque le vigile lui fit la liste des potentielles raisons qui l'avait poussé à commettre cette infraction.... ''Presque ! C'est pour la fête des pères en fait..... Et sérieusement vous me prenez pour qui ? Une carte de séjour ? Ca y'est on est rebeu alors forcément je suis un immigré qui n'est pas en règle.... C'est dingue de voir comment peuvent penser certaines personnes....'' En soit ça ne l’atteignait pas plus que ça mais autant jouer la carte de l'homme outré par une certaine forme de racisme.''Allo, tous les noirs viennent pas d'Afrique par cargo ou en bateau gonflable.'' Bon il en faisait des caisses mais ça l'amusait tellement qu'il aurait été dommage de s'en priver. ''Voila Monsieur'' dit-il en sortant le morceau de plastique de sa poche de pantalon... Ca ne le rassurait pas du tout de savoir que sa carte d'identité pouvait potentiellement être transmise aux autorités de la ville ! Pourquoi n'avait-il pas pensé à se faire de faux papiers? Ca pouvait toujours servir s'il se faisait serrer lors des cambriolages.
Un autre homme arriva dans la pièce, le patron probablement.... Autant les sous-entendus de l'agent de sécurité passaient autant les mots prononcés par ce gros plein de soupe s'avéraient blessants.... On sentait très clairement qu'il éprouvait de la haine envers les gens de couleurs... Pour le coup, Mehdi n'avait pas envie de rire et encore moins de plaisanter.... Le plus surprenant dans tout ça était la réaction l'homme à barbe... Pourquoi prenait-il subitement sa défense ? C'était à plus rien y comprendre mais si pour le coup c'était appréciable...
''Attends, pourquoi est-ce que tu l'as envoyé chier comme ça ? Non pas que ça me dérange mais je pensais que toi aussi t'étais du genre rebeus = voyous...'' Intéressant donc ! ''Pour être honnête, je faisais juste ça pour le fun.... J'avais juste envie de voir ce que ça pouvait faire de piquer un truc... Sentir ce stress monter crescendo... Je me suis juste complétement planté.'' Le fait qu'on prenne sa défense le poussait donc à dire la vérité.... En soit Mehdi n'était pas un mauvais garçon contrairement à cette image qu'il voulait bien se donner.... C'était même tout le contraire... ''On pourrait pas régler ça à l'amiable ?'' Sans pour autant perdre le nord...
- Je n'ai jamais compris ceux qui détestent les autres au motif de leur couleur de peau ou de leur origine. C'est quelque chose qui me dépasse... Et lui, il fait partie de ces connard racistes et prétentieux qui croient qu'il existe une race inférieure, destinée à servir sa race supérieure. Et toi tu aurais voulu que je fasse quoi petit malin ? Que je le laisse dire ? C'est parce que tout le monde ferme sa gueule qu'on a encore des ordures comme ça qui balancent leur haine. Ca me met hors de moi.
J'étais cash et franc. Je lui exprimai ce que je pensais de tout ça avec énormément de facilité. Mon père m'avait élevé avec une grande fierté et ce qui lui tenait toujours à coeur, c'était de me transmettre des valeurs de tolérance, d'amour et de compassion. Alors pour l'amour, vu ce que j'avais fait à mon ex-femme, je m'étais complètement planté et perdu en route. Pour la compassion, la mort de ma fille... ça m'avait consumé puis glacé le coeur. J'avais sombré dans l'alcoolisme pour chasser définitivement la douleur. Du moins, je l'avais longtemps cru. Il ne me restait que la tolérance... et ça me galvanisait d'autant plus que c'était ma dernière chance d'être encore quelqu'un de bien... et pas un type violent, cirrhosé, qui finirait par crever d'un coma éthyllique un jour. Un coup d'oeil sur la pièce d'identité que j'avais soigneusement cachée à mon patron me permit d'apprendre que l'individu se nommait Mehdi Messaoudi. Donc ça ne sonnait pas très américain... mieux valait que je taise cette information au boss... ça ne ferait que lui donner raison et je n'arrivais plus à le supporter quand il parlait des étrangers ou des gens de couleur. Autant dire qu'ici à Los Angeles, c'était quelque chose de courant et de régulier ! Je lui rendis sa pièce d'identité, mais ma main trembla légèrement. D'un mouvement, je la dissimulais sous la table. Ce n'était pas le moment de laisser passer une marque de faiblesse. Ce type avait quand même commis un larcin... ridicule, oui, mais il s'agissait d'un voleur. Ses justifications me sidèrent et me mirent profondément en colère :
- C'est la chose la plus con que j'ai jamais entendue... et pourtant, y'a beaucoup de gens qui ont défilé dans cette salle... C'était immature... stupide. Je ne comprends pas ce qui a pu te passer sur la tête... Tu veux faire monter son stress crescendo ? Fais un putain de saut en parachute ! Ou un manège à sensations ! Mais ne voles pas dans un magasin... t'as conscience que tu risques la prison ?
Je n'en avais rien à foutre de lui faire la morale. Je trouvais son comportement totalement dingue, gamin... absurde. Je secouai la tête, en essayant de me calmer. Ce qui m'agaçait encore plus, c'étaient les gens qui faisaient n'importe quoi, de manière irraisonnée. Il en faisait partie, mais il avait l'air d'avoir compris qu'il avait fait une belle connerie. C'était bien le premier à cracher le morceau aussi vite et à proposer un règlement à l'amiable. J'observai un silence avant de poser mon regard dur et insistant sur lui. - Qu'est-ce que tu proposes ?
Ne jamais dévoiler son jeu en premier. Règle de base.
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▬ Dans cette pièce sombre et froide, les secondes paraissaient être une éternité... Heureusement la situation semblait tourner à l'avantage de Mehdi.... La réaction de l'agent de sécurité face au patron du magasin lui permettait d'entrevoir une porte de sortie bien que tout ne soit pas encore gagné.... Et ce discours face au racisme et le fait que tout le monde reste tranquillement sans rien faire ou plutôt sans rien dire le faisait changer totalement d'avis sur celui qui l'avait ''séquestré'' quelques minutes plus tôt... Un virage à 180 degré pour le coup..... ''Si tout le monde pensait comme toi c'est certain que la société se porterait beaucoup mieux...'' dit-il en haussant les yeux. Bien qu'il essayait de passer au dessus de toute forme de racisme, Messaoudi devait bien avouer qu'il y faisait beaucoup trop souvent.... Les réflexions, les insultes, les sous entendus, c'était monnaie courante et plutôt que de se défendre il préférait laissé couler afin de ne pas empirer les choses.... Se battre à longueur de journée était loin d'être plaisant... Ce n'était pas un aveu de faiblesse de sa part mais plutôt une forme de ras le bol...
''Merci'' dit-il en récupérant sa CNI qu'il rangea rapidement dans sa poche de pantalon. Mehdi était sauvé personne n'aurait accès à son identité.... Un soucis de moins.... Très attentif, il remarqua le tremblement de l'homme qui se tenait devant lui mais ce n'était pas le moment de jouer les curieux....
''C'est justement ça qui me plait..... Tu fais une attraction à sensation, un saut en parachute ou à l'élastique tu sais que t'es en sécurité qu'il ne peut rien t'arriver ou presque... Et le fait de savoir ça et bien ça ne me procure pas la moindre sensation.... Jouer les cambrioleurs enfin les voleurs à l'étalage c'est très différent.... Le risque est beaucoup plus important les conséquences aussi.... C'est ca qui me fait kiffer.... Alors c'est peut etre bizarre mais c'est comme ça.... Chacun son délire...'' Dans son élan, Mehdi avait laissé filtrer une information concernant ses ''frasques nocturnes'' avant d'essayer tant bien que mal de se rattraper.... ''Tu devrais réfléchir à ce qui te fais vraiment peur et tu devrais essayer...''
Il se fichait bien de ce qu'on pouvait penser de ses façons de faire mais toujours est-il que la franchise de Peter lui était agréable bien que ce dernier ne pensait pas du tout comme lui....
''Je vais pas te filer de la thune parce que j'en ai pas ni te proposer un plan Bonnie & Clyde même si l'idée de vider le magasin de ton connard de patron me ferrait plaisir.... Par contre je suis masseur au Dynasty, l'hôtel de luxe je ne sais pas si tu connais.... Alors je peux t'offrir une journée au spa et un massage pour toi et ta copine... Voir une nuit totalement gratuite dans une des chambres ''prestige''. '' Ce n'était pas exceptionnel mais ce n'était pas rien non plus....
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Dim 19 Mai - 12:43
nightgaunt