we're the ones who had it all. (elyon)

La perspective d’un bon repas de famille réchauffait toujours le cœur de Flore. Elle adorait ces moments où elle pouvait retrouver ses parents et sa sœur autour d’une même table. Enfant, elle ne se serait jamais doutée qu’elle regretterait de ne plus vivre dans la maison familiale. Bêtement, elle avait rêvé de grandir plus vite, pour pouvoir s’épanouir dans une vie professionnelle qui l’intéressait depuis qu’elle était capable de comprendre ce que faisait son père. Mais alors que la vie d’adulte la rattrapait et qu’elle voyait les siens moins souvent, elle regrettait parfois de ne plus être une petite fille. Et s’il lui arrivait régulièrement de rendre visite à ses parents à l’improviste, c’était quelque chose qu’elle n’osait pas faire avec Elyon. Sa sœur était en colocation, et si Flore avait déjà eu l’occasion de rencontrer Imelda, elle ne se voyait pas aller les déranger sans prévenir ou s’imposer tous les soirs. Alors forcément, elle attendait toujours impatiemment les repas de famille pour retrouver Elyon et en savoir un peu plus sur ce qui s’était passé dans sa vie dernièrement. Le déjeuner terminé, Flore avait aidé ses parents à débarrasser la table et à faire la vaisselle. Puis, elle s’était tournée vers sa sœur pour lui chuchoter : « On va à la cabane ? » Quand elles étaient petites, leur cabane au fond du jardin était leur lieu de ralliement. Elles y passaient des après-midi entières à jouer à tout et à rien, voire à simplement y aller pour bavarder. Si elles étaient devenues suffisamment matures pour ne plus y jouer à épier des envahisseurs imaginaires, il leur arrivait encore de s’y rejoindre pour papoter entre elles, comme lorsqu’elles étaient ados et qu’elles se confiaient des histoires relatives à leurs premiers amours – ou simplement les mauvaises notes qu’elles avaient pu avoir en classe, et qui risquaient de mettre leurs parents en rogne. Lorsqu’elle eut la confirmation de sa sœur, elle vint déposer un bisou sur la joue de son père, puis un baiser sur le front de sa mère, avant d’annoncer qu’elles allaient partir faire un tour dehors. Elles n’allaient pas très loin, ils le savaient, mais ils respectaient toujours le fait qu’elles veuillent passer du temps rien qu’à deux. Flore sortit alors dans le jardin et s’approcha de la cabane. Il ne lui fallut pas longtemps pour monter à l’intérieur. Ses réflexes étaient toujours bien présents et elle connaissait le chemin par cœur. Elle aurait même pu le faire les yeux fermés si elle le voulait. En attendant que sa sœur la rejoigne, Flore laissa son regard parcourir le toit de la cabane. La pauvre aurait bien assez vite besoin de quelques réparations ; le plafond laissait entrevoir quelques brèches, suffisamment grandes pour laisser passer l’eau. Mais alors qu’elle réfléchissait à comment et quand elles pourraient réparer tout ça, son regard fut happé par un bout de papier craft, coincé à l’angle de deux poutres soutenant le toit. Alors qu’elle se levait pour tirer dessus, elle sentit que le papier était en fait un sac contenant quelque chose, même si elle n’avait aucune idée de ce dont il s’agissait. « Eh t’as vu ça ? Ça fait combien de temps que cette bouteille est là ? » demandait Flore à sa sœur, ne pouvant se retenir de rire. Elle n’avait pas oublié qu’il leur arrivait de boire de l’alcool en cachette parce que cela déplaisait à leurs parents, mais jamais elle n’aurait pensé qu’elles avaient pu abandonner une bouteille là et en oublier l’existence pendant plusieurs années.

C'est quand j'y suis que je me rends compte que ça me manque les repas de famille. Je ne sais pas si on peut dire qu'on a toujours été une famille soudée, déjà parce que je n'aspirais pas aux ambitions du paternel, mais il n'y a jamais eu de réel conflit qui nous aurait coupé les uns des autres. Et surtout pas de ma soeur. Avec Flore c'est plus qu'une fusion. Même si deux ans nous séparent, j'ai l'impression d'avoir une jumelle. Bien sur plus jeunes elle me taquinait comme une grande soeur peut le faire mais il y a toujours eu ce lien indissociable entre nous deux. " On va à la cabane ? " Je souris à cette idée chuchotée par Flore. Je hoche la tête discrètement, comme à l'époque quand on voulait fausser compagnie aux parents. Ils savaient où on était mais on était persuadées du contraire. Notre secret n'était pas si secret que ça mais nos parents avaient aussi le secret du secret. Oui ça s'embrouille assez facilement tout ça. Quoiqu'il en soit, je me dépêche de finir toutes les tâches qui nous incombent toujours lorsqu'on rentre à la maison et je file. Et comme il y a une vingtaine d'année, je m'échappe en rasant les murs et me mets à courir dans le jardin pour rejoindre au plus vite la cabane. Flore est arrivée avant mois mais je ne suis pas en reste. En quelques secondes je suis dans la petite maison. Je m'étonne moi même d'avoir encore cette facilité à me hisser à cette hauteur. Flore me fait part de cette trouvaille, un sac avec quelque chose à l'intérieur. " Eh t’as vu ça ? Ça fait combien de temps que cette bouteille est là ? " J'éclate de rire lorsque je vois la bouteille. J'attrape la-dite bouteille et regarde l'étiquette. " C'est à peine si on peut lire ce que c'est... Mais vu la forme je dirai vodka ! Ca ne se périme pas ça non ? " Je réfléchis un quart de seconde avant d'ouvrir la bouteille. Enfin... De débloquer le bouchon de la bouteille coincée certainement par le temps. J'y arrive enfin et inspire un bon coup avant d'en boire une gorgée. J'ai à peine le temps d'avaler que je me mets à tousser en éclatant de rire. " Oh bordel ça récure l'intérieur putain ! " Très classe Elyon... " Mais ça se laisse boire. T'en veux ? " C'est pas une question, je ne vais pas boire seule. Hors de question. " Comment tu vas toi ? Et la vérité pas la soupe que tu sers à la famille. "

Perchée dans la cabane, Flore sentait revenir son âme d’enfant. Même si elle venait de découvrir une bouteille d’alcool, ça n’avait pas d’importance. C’était comme lorsqu’elles n’étaient encore que des gamines et qu’elles se prenaient pour des exploratrices. Et comme à cette époque-là, la brune ne put s’empêcher de montrer sa trouvaille à Elyon dès que celle-ci finit de grimper dans la cabane. « C'est à peine si on peut lire ce que c'est... Mais vu la forme je dirai vodka ! Ca ne se périme pas ça non ? » Flore fronçait les sourcils, prenant le temps de réfléchir quelques instants. Il ne lui semblait pas. « L’alcool tue les microbes plutôt, alors ça m’étonnerait que ce ne soit plus bon. » Mais Elyon n’avait pas attendu sa réponse pour entreprendre de débloquer le bouchon de la bouteille. Et elle ne tardait pas à porter le goulot à sa bouche pour en faire tomber une bonne rasade dans le fond de sa gorge. Son corps ne mit pas longtemps à répondre à ce semblant d’agression : la blonde se mit à tousser en éclatant de rire et Flore ne put s’empêcher de mêler son rire au sien. « Oh bordel ça récure l'intérieur putain ! » Flore lui assénait un léger coup de coude sans arrêter de rire. « Mais ça se laisse boire. T'en veux ? » Ce n’était pas une vraie question, car déjà, Elyon lui passait la bouteille dans la main, attendant sans doute que Flore se mette à boire à son tour. Et l’avocate ne se fit pas prier. Pourtant le goulot à ses lèvres, elle tenta d’en boire une aussi longue rasade qu’Elyon, mais elle sentit aussi que sa gorge était en feu et elle arrêtait de boire avant de s’étouffer. « Oh, je pensais que tu faisais semblant pour me faire peur mais… Wahou, ça arrache. » Elle se laissait aller à rire, avant de reprendre une nouvelle gorgée. Plus petite cette fois-là. « Comment tu vas toi ? Et la vérité pas la soupe que tu sers à la famille. » Flore secouait la tête en levant les yeux au ciel. Comme si elle allait essayer de mentir à Elyon. « Je vais bien, c’est promis ! Je continue ma petite vie tranquille… Enfin. » Elle ne put s’empêcher de sourire bêtement en pensant à ce qu’elle allait dire. C’était toujours la même chose à chaque fois qu’elle pensait à Hina. Elle avait ce sourire de lycéenne amoureuse pour la première fois, ce sourire qui ne la quittait pas. « Je suis avec quelqu’un maintenant. Rien d’officiel parce que c’est une femme mariée. J’en ai été la première surprise, tu sais que ce n’est pas mon genre de me lancer dans ce genre de relation mais… Je crois que je l’aime. » En fait, elle en était sûre et elle s’était mise à rougir comme une adolescente. « Et toi, quoi de nouveau ? » demandait-elle pour essayer d’orienter la conversation un peu plus sur sa sœur. Sans quoi, elle pourrait parler d’Hina pendant des heures. Elle tendait la bouteille de vodka – c’était forcément de la vodka – à Elyon. Après tout, c’était à son tour d’en prendre une gorgée.

Je ne pensais pas retrouver une bouteille d’alcool par ici. Faut dire qu’on n’y a pas mis les pieds depuis des années mais quand même. Je pensais qu’on avait vidé le stock. ” L’alcool tue les microbes plutôt, alors ça m’étonnerait que ce ne soit plus bon. “ En effet, c’est encore bon, même si elle a eu le temps de bien macérer et de très certainement prendre quelques degrés. Heureusement que les taxis existent. Ou bien que nos parents accepteront sans soucis qu’on dorme chez eux ce soir. Ca se tente aussi. Après avoir testé ce tord-boyau, je tends la bouteille à Flore. Je ne lui laisse pas le choix mais après tout, cette bouteille on l’avait acheté à deux. Je la regarde prendre une gorgée du liquide avec un sourire sur les lèvres. ” Oh, je pensais que tu faisais semblant pour me faire peur mais… Wahou, ça arrache. “ Comme si j’allais lui mentir. D’ailleurs j’aurai plutôt fait l’inverse si j’avais dû lui faire une blague. Lui dire que c’était très bon et la laisser découvrir à quel point ça piquait. Mais j’ai été bien trop surprise pour pouvoir mettre ça à exécution. Pour la suite, j’attends de savoir comment va ma grande soeur. C’est elle qui a toujours pris soin de moi mais en grandissant, les rôles se sont quelques peu équilibrés. ” Je vais bien, c’est promis ! Je continue ma petite vie tranquille… Enfin. “ Je hausse un sourcil, consciente qu’il manque quelques informations à tout ça. Une suite qui ne tarde d’ailleurs pas à arriver. ” Je suis avec quelqu’un maintenant. Rien d’officiel parce que c’est une femme mariée. J’en ai été la première surprise, tu sais que ce n’est pas mon genre de me lancer dans ce genre de relation mais… Je crois que je l’aime. “ Heureusement que je ne buvais pas au moment où elle m’a annoncé ça. Parce que j’ai les yeux exorbités et la bouche qui forme un O parfait. J’observe ma soeur qui a son visage qui passe au rouge comme une ado prise en faute. ” Tu… Je… Hein ? “ Oh bien évidemment, je suis contente pour elle. Mais … Voilà, il y a un mais. ” Et toi, quoi de nouveau ? “ J’inspire, j’expire tandis qu’elle me retourne la question, accompagnée de la bouteille bien évidemment. ” Attends, on a pas fini avec toi là. “ Puis moi ma vie est moins… passionnante. ” Je veux tout savoir hein, pas juste ces informations basiques là. Qui c’est ? Et marié genre sérieux ou marié et s’en fout royal du mariage ? Et ça dure depuis quand ? “ Ah l’interrogatoire en bonne et due forme… Je garde sa question en tête mais pour le moment, c’est d’elle dont on parle. Et en attendant qu’elle me fasse un débriefing total de sa relation, je tente de reprendre une ou deux gorgées de l’alcool bien passé.

Elle était heureuse de retrouver sa sœur, de pouvoir partager du temps avec elle dans la cabane pour que toutes deux fassent le point sur leurs vies. Même avec une bouteille d’alcool un peu trop fort, c’était parfait. Elle en avait bu une rasade un peu trop longue, qui lui avait brûlé la gorge. Mais elle en avait besoin pour se donner du courage. Ça faisait un moment qu’elle voulait parler d’Hina à Elyon, pour la tenir au courant de sa vie sentimentale. Mais les mots étaient durs à sortir. L’idée de déranger sa sœur dans sa vie pour lui parler de sa vie amoureuse – qui ne lui ressemblait absolument pas – lui paraissait étrange. Alors elle avait laissé courir les choses, avait attendu que le destin les mène l’une face à l’autre. De toute façon, les repas de famille étaient réguliers, cela n’avait été qu’une question de temps. Flore avait lâché d’une seule traite ce qu’elle avait à dire, comme si elle avait peur que ses mots ne lui brûlent les lèvres, ne viennent l’asphyxier. Elle avait l’impression d’annoncer à sa sœur qu’elle avait fait une grosse bêtise et elle avait peur de connaître sa réaction vis-à-vis de ce qu’elle venait de lui annoncer. « Tu… Je… Hein ? » s’exclamait Elyon, visiblement surprise. Flore sentait ses joues se teindre de rouge et aussitôt, elle essayait de changer de sujet, de rebondir sur la question pour demander à sa sœur ce qu’elle devenait de son côté. Mais c’était mal connaître la blonde que de croire qu’elle allait la laisser s’en tirer aussi facilement. « Attends, on a pas fini avec toi là. » la stoppait Elyon. Flore se mordait la lèvre inférieure. Mince, elle avait pourtant essayé. « Je veux tout savoir hein, pas juste ces informations basiques là. Qui c’est ? Et marié genre sérieux ou marié et s’en fout royal du mariage ? Et ça dure depuis quand ? » Et voilà que venait le florilège de questions. Celles-là même qu’elle avait redoutées, eut peur de voir venir. Elle savait qu’Elyon n’allait pas se moquer ou crier au scandale. Mais la relation amoureuse de Flore avait toujours été son jardin secret, quelque chose qu’elle avait du mal à laisser entrevoir. « Elle s’appelle Hina Tanaka et elle gère une entreprise d’organisation de mariages. Elle approche de la cinquantaine. Enfin, elle a quarante-huit ans pour être exacte. » Elle se mordit la lèvre inférieure, comme si cette simple précision allait atténuer leur écart d’âge. C’était un autre élément qui risquait de surprendre Elyon. « Elle est mariée, sérieusement, à un chef d’entreprise. Il est souvent en voyage alors ça me permet de la voir. » Elle rougissait, baissait la tête pour éviter de croiser le regard de sa sœur. A chaque fois qu’elle exposait les choses, elle avait l’impression d’être une personne complètement affreuse. Elle était folle amoureuse d’Hina, alors elle imaginait sans mal à quel point son mari devait l’aimer, mais aussi, la douleur qu’elle ressentirait à sa place si elle savait que son aimée allait voir ailleurs. Flore n’aurait pas aimé être à sa place. « Oh et puis mince, donne-moi cette bouteille. » Elle redressait la tête, tendait sa main vers la bouteille de vodka. L’ôtant des mains d’Elyon, Flore se laissa aller à en boire une nouvelle gorgée. Et cela lui faisait un bien fou, elle n’allait pas mentir. « Je l’ai rencontrée dans une soirée de gala, un truc super classe. Je l’ai vue avec son mari et pourtant, je n’ai pas pu m’empêcher d’être attirée par elle quand elle est venue me parler. Je savais qu’elle était mariée, et j’y suis allée quand même… » Elle laissait mourir sa phrase, plongeait son regard dans celui de sa sœur. « Est-ce que ça fait de moi quelqu’un de mauvais ? » demandait-elle à la blonde, tout en sachant qu’elle ne pourrait jamais mettre un terme à cette relation. Elle était accro.

La subtilité ça ne nous connait pas vraiment dans la famille faut bien l'avouer. Moi je ne le suis pas mais ma grande soeur encore moins. J'crois que ça a à voir avec nos parents. Faut dire qu'ils ne sont pas les pros pour ça non plus. Mais me balancer ça comme ça, elle est gonflée. Surtout si elle a réellement pensé que je ne la reprendrais pas, que je ne chercherais pas à en savoir plus. Evidemment que je veux en savoir plus. Comment ça pourrait en être autrement. Elle me balance à la volée qu'elle sort avec quelqu'un de marié. Une femme mais ça je m'en fiche, enfin c'est pas moi qui irait lui dire quelque chose à ce sujet. Mais mariée... J'ai plus peur pour elle finalement. Qu'elle souffre. J'suis pas certaine qu'on en réchappe indemne de ce genre de situation. " Elle s’appelle Hina Tanaka et elle gère une entreprise d’organisation de mariages. Elle approche de la cinquantaine. Enfin, elle a quarante-huit ans pour être exacte. " Bon déjà des informations. Je prends note. J'irai surement googliser tout ça, rien que pour voir sa tête peut être. Enfin je sais pas trop. Disons que je suis curieuse. Mais si je la croise dans la rue avec son mari ou sa femme, ça ne va pas me plaire. " Elle est mariée, sérieusement, à un chef d’entreprise. Il est souvent en voyage alors ça me permet de la voir. " Donc un homme. Et c'est sérieux. J'aime pas trop ça. C'est vraiment une situation où c'est tendu, tordu. " Continues... " Parce que je sens que ce n'est pas fini. Puis de toute façon il me manque encore des informations. Beaucoup d'informations. " Oh et puis mince, donne-moi cette bouteille. " Et si en plus elle a besoin de boire pour continuer, c'est que ça doit être dur à annoncer. J'espère juste qu'elle n'a pas de gosses. Parce que ce serait encore plus compliqué. Ca complique toujours tout les marmots. " Je l’ai rencontrée dans une soirée de gala, un truc super classe. Je l’ai vue avec son mari et pourtant, je n’ai pas pu m’empêcher d’être attirée par elle quand elle est venue me parler. Je savais qu’elle était mariée, et j’y suis allée quand même…  " J'attrape la bouteille et bois à mon tour. Grimace encore, je ne sais pas si je m'habituerais vraiment à ce goût ou surtout à la force de l'alcool. C'est beaucoup trop, ça va vite tourner, mais tant pis. " Est-ce que ça fait de moi quelqu’un de mauvais ? " Je secoue instantanément la tête de gauche à droite. " Absolument pas ! Si elle n'avait pas voulu elle aurait pu dire non. " J'suis pas sure que c'est ce que je dirai si ma soeur était la personne trompée mais bon, c'est ma soeur, c'est la plus importante dans l'histoire. " Et du coup quand son mari n'est pas en voyage vous ne vous vous voyez pas ? C'est pas trop compliqué ? " J'ai tellement de questions. " Elle l'aime encore ? Et toi elle t'a dit quelque chose ? " C'est peut être trop tôt pour tout ça. Puis je ne suis pas la personne la mieux qualifiée pour parler d'amour mais bon.

Elle lui expliquait la situation sans réellement parvenir à croiser son regard. Un comportement de gamine prise en faute qui lui collait à la peau chaque fois qu’il lui fallait aborder le sujet d’Hina, expliquer quelle était leur situation exacte. Et elle n’avait pas réellement été élevée dans l’idée que le mensonge et la tromperie était une bonne chose. Au contraire, les Hannigan prônaient le respect et Flore savait bien qu’elle ne respectait pas le mari de son amante en agissant ainsi derrière son dos. Pourtant, sans surprise, Elyon se montrait compréhensive avec elle, ne laissant apparaître aucune trace de jugement dans sa voix tandis qu’elle reprenait la parole. « Absolument pas ! Si elle n’avait pas voulu elle aurait pu dire non. » Elle n’avait pas tellement tort, même si cela n’excusait pas tout. Flore redressait la tête afin de planter son regard dans celui de sa sœur, acceptant finalement de chercher à voir plus loin que ce qu’elle pouvait lui raconter. Elyon avait l’air sincère. Mais si elle ne la jugeait pas, elle semblait tout de même inquiète. « Et du coup quand son mari n’est pas en voyage vous ne vous vous voyez pas ? C’est pas trop compliqué ? » Flore s’apprêtait à ouvrir la bouche pour répondre, mais la blonde ne lui en laissait pas le temps. « Elle l’aime encore ? Et toi elle t’a dit quelque chose ? » L’avocate pinçait les lèvres, prenant le temps de réfléchir quelque peu avant de répondre. Mais y avait-il vraiment besoin de réfléchir ? « On arrive à se voir de temps en temps… Enfin, on fait ce qu’on peut. Souvent, c’est dans son bureau. Sinon, dans des galas, des réceptions, à la plage. » Tout prétexte était bon pour se croiser, s’apprivoiser à l’abri des regards. Au début, Flore craignait de devoir courir après Hina. Mais finalement, la coréenne ne l’avait jamais laissée lui courir après, jouer au chat et à la souris. Elle avait toujours était très attentionnée. « On improvise, mais il y a toujours cette angoisse d’être vues. Surtout que le risque est double. » Flore se mordait la lèvre inférieure, esquissant une légère grimace avant de lâcher une nouvelle information : « Je suis l’avocate principale de l’entreprise de son mari. » Elle prenait une nouvelle gorgée de la bouteille d’alcool, rinçant une dernière fois sa culpabilité. C’était fou ce que le feu dans sa tranchée pouvait lui donner l’impression de se libérer d’un poids. « Je sais pas si tu as d’autres questions ou si je peux commencer à me tenir au courant de ce qui arrive de ton côté ? » demandait finalement Flore avec un rire. L’alcool commençait à faire effet.