An endless night | Ft. Shinji Ito

 

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ~ Allongée sur le lit, les draps encore froissés suite à leurs ébats, la japonaise reprend son souffle, tout en suivant l'homme du regard. Un de ses clients les plus réguliers. Elle se redresse doucement afin de se diriger vers la salle de bain de la chambre, prenant une petite douche comme à chaque fois pour se débarrasser de la saleté sur son corps. Car oui, elle se sent toujours sale après chaque rapport sexuel qu'elle a avec ses clients. Pourtant elle n'a pas le choix. Elle s'y habitue comme toutes les autres escorts. Il lui faut de l'argent pour survivre à ses besoins. Keiko n'en reçoit suffisamment pas assez avec sa pauvre petite paie de serveuse d'un bar. Elle finit donc par ressortir de la douche tout en finissant de se sécher les cheveux avec la serviette, puis vient se rhabiller en enfilant ses sous-vêtements puis sa tenue qu'elle devra garder pour son service de ce soir au bar. Regardant rapidement l'heure sur sa montre qu'elle attache autour de son poignet, Keiko se tourne ensuite vers son client qui s'approche d'elle en lui tendant ses billets. Elle les prend doucement et les range dans son sac à main, avant de sentir l'homme la tenir par les hanches et susurrer à son oreille. 'A bientôt ma belle'. L'homme lui vole un dernier baiser avant de la laisser filer. Keiko sort de la chambre, et descend les escaliers, sortant finalement de l'hôtel. 19h34. Elle n'a plus que vingt-six minutes pour se rendre à son travail. Seule solution pour arriver à temps : prendre le bus. Soupirant légèrement, elle se dirige vers l'arrêt de bus en question, et n'attend même pas cinq minutes pour y monter dedans, se faufilant entre les personnes et s'asseoir à sa place fétiche située à l'arrière du bus.

Une vingtaine de minutes plus tard, la voilà arrivée dans la rue où se trouve le bar dans lequel elle travaille tous les soirs. Et même si aujourd'hui c'est le week-end pour certains, elle est bien obligée de travailler durant la soirée. Ainsi, elle arrive à tenir les fins de mois. Descendant du bus, elle presse le pas et passe les portes dudit bâtiment. L'ambiance est déjà présente. Elle salue rapidement son patron avant de se diriger vers le comptoir, ne tardant pas à commencer son service. Calepin en main, elle s'approche d'une table de jeunes étudiants, et note leur commande. La japonaise prépare ensuite les commandes au niveau du comptoir et les place sur son plateau, retournant à la table de ses premiers clients, posant leurs verres devant eux tout en leur souriant poliment. S'en suit des aller-retours presque interminable, les clients étant affluents à cette heure de la soirée. Keiko reste maintenant le plus souvent au comptoir, s'occupant de préparer les boissons et les donner à ses collègues qui les emmènent aux différents clients de la soirée. Une petite demi-heure passe, jusqu'à ce qu'un nouveau client entre dans le bar et se pose au comptoir. La japonaise tourne alors le regard, et s'aperçoit que ce n'est pas n'importe qui. C'est un jeune homme du nom de Shinji. Shinji Ito. Son meilleur ami. Et à première vue, il a pas l'air très en forme. S'approchant doucement de lui, elle lui sourit doucement. "Hey beau gosse. Qu'est-ce qui t'amène par là ?" Elle aime le taquiner de la sorte. Et si y a moyen qu'elle lui arrache un petit sourire avec cette simple petite phrase, elle n'hésite pas. Puis sans attendre, elle vient préparer la boisson préférée de Shinji, et la pose devant sa frimousse. "Offert par la maison." Elle reste ensuite devant lui, et profite du fait que les serveurs soient occupés pour s'intéresser un peu plus au cas Shinji. Et mine de rien, elle a une petite idée d'où vient la baisse de morale du jeune homme. Et ça commence par un "H". Alors doucement, elle s'accoude sur le comptoir, essayant de capter le regard du japonais en face d'elle. "Je suis là, si tu veux en parler. Je serais toujours là, comme tu l'es pour moi." qu'elle dit en souriant quelque peu.  

 

Le réveil venait à peine de sonner. Le japonais se leva à contre coeur de son endroit préféré, moelleux et chaleureux. Cet endroit que la plupart des gens aime, et ferait tout pour rester blotti dedans...Son lit. Le visage encore endormis, il suivit le couloir pour arriver dans la salle de bain afin de se préparer, s’habillant alors d’une chemise bleue. Le bleu. L’une de ses couleurs préférées. Quelques changements de boucles d’oreilles et de piercings plus tard, et le voilà fin prêt à se diriger vers son école, son sac sur le dos. Le petit déjeuner ? Il le prendrai sur la route.  Une simple glace à boire, comme on en trouve dans son pays natal. Ce n’était certes pas très équilibré, mais très bon. Il quitta la maison, saluant sa tante et son oncle. Sa cousine devait, elle, encore dormir. Quelle flemmarde pensa-t-il. A peine sortit dans la rue, qu’un frisson le traversa, rien qu’en regardant la route bitumée. Cette peur n’allait donc jamais le laisser tranquille. Mais il devait s’y faire, car marcher dans la rue était une chose obligatoire, surtout pour lui, qui ne prenait aucun transport automobile. Alors il marchait dans ces allées bétonnées, longeant et frôlant les murs, essayant de rester calme au moindre bruit suspect.

La route était longue de chez lui à son école à pied. Mais un peu de sport n’allait pas le tuer. Ses écouteurs sur les oreilles, les rues défilaient rapidement. Le paysage changeait, passant d’une vue sur la mer à un paysage rempli d’immeubles en tout genre. Les feux de circulation brillant de partout, le son des pneus crissant sur la route, ou encore les klaxons de part et d’autre. Shinji, lui tentait de faire abstraction de tout cela, malgré ses mains tremblantes. Ses jambes s'accélérant au fur et à mesure, le japonais arriva rapidement à son établissement, pour rejoindre sa salle de piano, là où il passera sa journée entière à y jouer, s’entraîner et revoir sa théorie plus que gonflante. Jouer du piano le détendait, que ce soit pendant les cours, ou dans son temps libre. Il ne faisait que ça, du matin jusqu’au soir. Mais une chose hantait son esprit tous les jours, et ce, depuis plus de deux ans. Un homme pour être exact. Il l’aimait. Bien que ses sentiments ne soient pas réciproques. Son cerveau n’avait pas l’air de comprendre ça, et continuait de ressentir ce genre de sentiments. Incompréhensible. La journée avait été horrible. L’une de celles qui vous donne envie de vous enfuir sous une couette pour vous y cacher pendant des heures.

La fin des cours venait de sonner. Ses mains engourdies, le japonais rangea ses affaires, pour se dépêcher de se rendre dans un endroit bien précis. Un bar plus exactement. Celui de sa meilleure amie, Keiko. Alors il s’y précipita, gardant toujours  ses distances avec la route, ce qui attirait tous les regards des gens le trouvant sans doute bizarre, mais il s’en fichait. Une vingtaines de minutes plus tard, Shinji se tenait devant la devanture illuminée du bar. Sa main se posa sur la poignée en métal, et l’abaissa, venant ainsi rentrer dans l'établissement pour s’installer au comptoir où la jeune fille travaillait. Le regard un peu dans le vide, il la regardait, avant que celle-ci ne l'interrompt et  lui adresse la parole, le faisant reprendre connaissance.Il lui offrit un léger sourire en l’entendant.

“Salut toi. Juste envie de passer te faire un coucou parce que ça fait longtemps.”

Sans plus attendre, elle lui prépara sa boisson préférée, une sorte de cocktail à la cerise, mélangeant le sucré du fruit vermillon et l'amertume de l’alcool. Un parfait mélange dans ce genre de moment où il ne se sentait pas très bien. Lui offrir la boisson le gênait légèrement, mais il s’agissait de Keiko, il ne pouvait rien lui refuser. Et elle était toujours là pour lui, comme à cet instant. Accoudée en face de lui, il releva la tête vers la japonaise, lui souriant gentiment à ses mots.

“Je sais bien. Je t’en remercie. C’est juste que...J’ai pas arrêté de penser à lui aujourd’hui. C’est tout. Et je sais plus quoi faire pour arrêter d’y penser.”

Shinji baissa les yeux sur sa boisson rouge, venant doucement la siroter. Il n’était pas du genre à broyer du noir, mais cet homme, ce “lui”, ne cessait de revenir dans sa mémoire, au moindre détail qui pouvait se relier à lui. He Tian, ce fameux être pour lequel son cœur battait depuis déjà quelques années. Et il était sûr de ne jamais le revoir. Un soupire s’échappa d’entre ses lèvres. Keiko devait sûrement se lasser de cette histoire sans futur. Et pourtant, elle était toujours là pour et l’écoutait sans rien laisser paraître. Une jeune fille en or.

“ Et toi ? Tout va bien de ton côté ?” lui demanda-t-il en essayant de maintenir un léger sourire.

Elle aussi avait ses problèmes, et beaucoup plus importants que sa petite histoire de cœur interminables et sans avenir. Alors il l’écouterai, si elle voulait lui en parler. Il serait là pour elle, comme elle le fait avec lui. Il appuya sa tête contre l’un de ses bras reposé sur le comptoir, et l’observa, reprenant une gorgée de son cocktail. Décidément, rien de mieux qu’une boisson préparée par cette demoiselle pour se sentir légèrement mieux.



 

 

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ~ Une fois sa boisson préparée, Keiko regarde son meilleur ami Shinji, ce dernier ayant toujours une petite mine. Petite mine que la japonaise n'aime pas voir. Elle préfère le voir sourire comme avant, ce qui est un peu compliqué au vu de la situation dans laquelle il se trouve. Elle a beau tenté de lui remonter le moral, il est toujours là à se morfondre. Et pour cause : il ne pense qu'à son amour du nom de He Tian. Un lycéen. Et Keiko le comprend d'un certain côté. Quand on a aimé énormément quelqu'un, il est difficile de ne plus penser à lui. Le premier véritable amour qu'on a tous connu, c'est quelque chose qui colle à la peau. Surtout quand on est fou amoureux de ladite personne. Comme c'est le cas de ce mignon petit Shinji. La japonaise se redresse alors un peu, profitant du fait qu'elle n'a pas d'autres clients qui la demande pour venir caresser doucement les cheveux de son ami.  « Tu n'arrives pas à le sortir de tes pensées, ton petit Tian ?  » Elle marque une pause, esquissant un léger sourire. « Pourquoi tu n'essaierai pas de le revoir ? Et de savoir si ses sentiments ont changé vis-à-vis de toi ?  » Elle ne sait pas si ça changera quelque chose, mais comme on le dit souvent, qui ne tente rien n'a rien. Et peut-être qu'au final, Shinji pourra trouver son bonheur. Enfin. Observant une de ses collègues arriver au bar avec une commande, elle prépare la boisson qu'il faut et la lui passe, se reconcentrant sur son grand japonais. « Mais si ça te fais du mal de penser tout le temps à lui... Essaie de trouver quelqu'un d'autre. Ou bien d'avoir de simples aventures. Ça peut aider à oublier à ce qui paraît. J'ai lu ça dans un magasine. » Keiko hausse ensuite les épaules, venant passer une main dans ses cheveux. Dans tout les cas, quoi que Shinji décide, elle sera toujours là pour lui. Ils se sont fait la promesse d'être toujours ensemble quoiqu'il advienne. Des meilleurs amis. Pour le meilleur et pour le pire.

Tout en faisant son travail à côté, elle garde un œil sur le japonais, avant d'hocher légèrement la tête à sa question. « On va dire que ça va oui.  » qu'elle dit avant de rire nerveusement, n'ayant pas envie de lui dévoiler l'un de ses secrets, comme quoi elle est une escort girl. Moins de personne est au courant, mieux c'est. Et elle n'est pas du genre à aimer raconter toute sa vie dans les détails. C'est pas spécialement intéressant. Voire ça ne l'est pas du tout. Mais bref. Keiko finit par relever la tête en voyant des clients la demander, et jette un œil vers Shinji. « Excuse-moi. Je reviens. » Suite à ça, elle file voir les clients qui attendent afin de les placer dans un coin isolé, et au calme, sous le regard de deux autres de ses collègues restées au comptoir, qui discute d'elle sans aucune gêne. « Regarde-là.. A trémousser ses fesses comme une dinde. On comprend pourquoi c'est l'une des escorts girls les plus réputés de Los Angeles. Toutes les filles rêverait d'avoir un corps comme elle... Et des formes là où il faut. » qu'une des serveuses dit en souriant en coin, donnant un coup de coude à son autre collègue.  « Une vraie traînée tu veux dire. Faut vraiment être à la ramasse pour faire ça. » que l'autre rapplique avant de s'occuper de préparer les boissons de la clientèle qui ne manque pas. Elles s'en vont ensuite comme si de rien était, alors que Keiko s'occupe de noter les commandes des clients sur son petit calepin, ne se doutant de rien.

Elle ne remarque pas non plus le regard de certains hommes, leurs regards lorgnant sur ses courbes et surtout sur ses fesses lorsqu'elle est légèrement penchée pour tendre l'addition à une jeune demoiselle qui a finit sa consommation. Cependant, elle se retourne rapidement en sentant une main se balader sur ses fesses, remarquant facilement l'un de ses clients en tant qu'escort qui ne peut s'empêcher de la reluquer et la draguer ouvertement. Keiko soupire légèrement, un peu gênée, et se rapproche de cet homme pour lui murmurer quelque chose au creux de son oreille, lui lançant ensuite un regard en voyant qu'il sourit comme un idiot, et retourne au comptoir pour se débarrasser de son plateau rempli de verres vides, les nettoyant tranquillement tout en soupirant. La japonaise regarde alors Shinji qui semble la regarder depuis un moment, haussant un sourcil. « Tu veux une autre boisson ? » Elle finit de faire la vaisselle, et s'appuie contre le comptoir tout en se massant les tempes, étant déjà fatiguée de cette soirée qui ne fait que commencer pour elle.   

 

Les propositions de son amie ne le réjouissaient pas. Trouver quelqu’un d’autre, il avait déjà essayé. Une fois. Et ça lui avait fait plus de mal que de bien. Le japonais aimait beaucoup trop ce Tian. Alors cette option était à éviter, et il n’était pas du genre à avoir d’aventure non plus. Que c’est compliqué l’amour...Et si seulement il avait le courage de venir le voir de lui même. Le japonais devait penser à autre chose ce soir. Passer un peu de temps avec Keiko. C’était tout ce qui importait en ce moment. S’il elle allait bien, alors tout allait bien. Sirotant sa boisson, il la regardait s’activer en salle. Les regards sur elle, il en avait l’habitude. Étant son ami, il s’avait qu’elle attirait le regard de nombreux hommes. Mais ce qu’il entendit le laissa figé sur place. Deux autres serveuses, posées près de lui sans même le remarquer, discutaient. Sur Keiko. Ses poings se serrèrent sur le comptoir. Et même si tout ce qu’elles venaient de dire était vrai ? Qu’est ce que cela leur faisaient ? Keiko, une escort girl ? Il tapa légèrement du poing sur la table avant de les regarder. Ses yeux fixèrent ces deux idiotes aux la langues bien pendues, avant de changer de cible, et d'observer de nouveau Keiko, qui parlait à un de ses clients au creux de l’oreille. Shinji n’était pas dupe, et il n’aimait pas les mensonges. Comme tout le monde à vrai dire. Alors il ne quitta pas des yeux la jeune fille, jusqu’à ce qu’elle revienne devant lui. Comptait-elle lui dire un jour ? Il serait là pour elle, quoi que ce qu’elle lui dirait. Mais ce qu’il avait en tête à ce moment précis était de remettre à leurs places ces deux demoiselles qui se prenaient pour ce qu’elles n’étaient pas. Alors il se leva doucement et adressa un sourire à la japonaise.

“Attend moi là. Je reviens.”

Ses pieds se dirigèrent alors vers les deux serveuses, les attrapant par les épaules, un grand sourire sarcastique aux lèvres. Sans même les regarder, il sentait leurs regards sur lui. Quoi de plus normal, il venait de débarquer dans leurs dos pour s’occuper d’elles. Avec naturel bien évidemment. Bien sûr, il resterait calme. Plus ou moins. Enfin, comme il pouvait. Malgré son envie de leur crier dessus devant tout le monde. Autant faire les choses discrètement.

“Veuillez m’excusez~ Mais quand vous parlez, faites vous plus discrètes. Et...J’aimerai vous poser une question. Pour qui vous prenez-vous au juste pour juger des actions d’une personne ? Vous ne savez rien. Alors remettez vous aussi en question. Sur ce, bon service.”

Sur ces mots, il se retourna vivement et revint s’asseoir au comptoir, ignorant complètement les regards qui se posaient sur lui, se contentant d’observer Keiko dans les yeux. Comment allait-il s’y prendre ? Il ne voulait pas tout faire foirer. Mais il voulait savoir. Connaître la vérité sur ces rumeurs. Pour la soutenir. Pour pouvoir l’aider. Pour ne pas la perdre.

“Dis...Tu n’as pas un truc à me dire ?", qu’il lui demanda, le regard inquiet, “J’ai...Tes collègues parlent beaucoup tu sais. Alors....”

Le plus vieux ne savait pas comment en venir au fait. Par peur de la vexer, de l’énerver, ou peut être un peu des deux. Ses yeux passaient de ses main, au visage doux de la jeune japonaise. Le bruit d’ambiance dans la salle n’était pas forcément propice à ce genre de discussion, alors se mordant la lèvre, il réfléchissait à ses mots, essayant de trouver un moyen d’amener la chose en douceur.

“C’est..vrai pour ton deuxième métier ? Celui de la nuit ?”

Si avec ça elle ne comprenait pas de quoi il voulait parler, il ne savait plus comment faire. La juger n’était pas son intention. Ses yeux étaient remplis de douceur et de tendresse. Ses doigts firent doucement glisser son verre sur la surface pour pouvoir venir lentement prendre sa main. La lui caressant du pouce, il voulait lui montrer qu'il était là pour elle, et même s'il elle ne lui en parlait pas maintenant, le simple fait de la mettre au courant qu'il connaissait vaguement la situation, ferait revenir le sujet sur la table. Ce genre de métier n'était pas facile. Surtout mentalement. Shinji serait alors une nouvelle fois l'épaule sur laquelle elle pourrait se reposer. Comme elle le faisait avec lui. Mais pour cela, elle devait lui expliquer. Sous cette lumière tamisée, ils ne se quittèrent pas des yeux, comme si chacun savait de quoi il en recourait. Et cette main, il ne comptait pas la lâcher, surtout si ce qu'il allait apprendre se confirmait. Parce qu'il tenait à elle, et qu'il souhaitait la protéger de tout. Même s'il savait que c'était impossible. Il s'en donnerai les moyens.




 

 

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ~ Sourcils froncés, Keiko regarde Shinji se relever sans trop comprendre ce qu'il compte faire. Surtout en le voyant se rapprocher de deux de ses collègues qui semblent surprise de l'entendre leur parler derrières elles. Ces dernières ne répondent rien, mais au vu de leur visage, elles n'ont pas aimé la façon de comment Shinji les a interpellé. La japonaise reste alors intriguée, tout en lavant un verre dans sa main, soupirant doucement. Elle ne se doute en aucun cas de ce qui a pu se dire derrière son dos. Puis de toute manière, elle s'en fiche. Elle en a l'habitude avec ses collègues de travail. Et ça ne va pas l'empêcher de vivre comme il se doit. Fixant son meilleur ami qui revient s'asseoir, elle reste silencieuse un moment, se concentrant sur ses nombreux verres à laver. Mais la voix du jeune homme lui parvient à ses oreilles, et elle relève alors la tête pour croiser son regard. Regard qui semble différent d'avant. Comme s'il semblait inquiet. Mais de quoi ? Aucune idée. Elle se penche alors un peu, s'accoudant au comptoir. Tout ça sans lâcher Shinji du regard. « Un truc à te dire ? » Elle marque une pause et lance un coup d'œil vers lesdites collègues qui la juge encore du regard. Avant de se retourner de nouveau vers le visage de l'asiatique. « Et elles parlent de quoi ? » qu'elle dit d'un ton las, voire un peu agacé. En ce moment-même, Keiko aurait bien aimé que son ami s'occupe de ses affaires et non pas d'elle. Beaucoup de choses se disent ici. Ça n'en ressort pas à l'extérieur heureusement. Alors oui. Keiko s'énerve un peu sans trop de raison particulière. Mais la soirée qui se profile ne l'aide pas à rester aussi calme qu'elle le devrait.

En attendant la suite de son ami, qui tarde à venir, la jeune fille attrape un nouveau verre sale qu'un serveur lui passe. Elle a l'impression que ça ne va pas en finir. C'est bien la première fois qu'il y a autant de monde le soir. Quelque chose a dû piquer les gens pour qu'ils se ramènent en force comme ça. Enfin. Elle ne va pas s'en plaindre. Plus elle travaille et mieux elle est payée. Même si ça l'épuise, elle se dit qu'à la fin, tout cela l'aidera à s'en sortir. Niveau financier, c'est pas tout le temps simple. Mais elle s'accroche. Comme toujours. Car elle ne peut pas flancher. Pas comme ça. Pas maintenant. Sa mère compte sur elle. Elle y repense tout en se mordillant la lèvre, jusqu'à finir par se figer en entendant enfin Shinji la questionner. Sur son deuxième métier. Celui qui devait rester secret. Oui elle comprend bien. Elle comprend tellement bien qu'elle en fait tomber son verre qui se casse sur le sol. Le bruit du verre qui se casse la fait sortir de sa transe. Sur le coup, elle n'ose plus le regarder. La peur s'empare d'elle. La peur de se faire juger. Car tout le monde le fait. Juger les filles qui vendent leur corps pour de l'argent. Tous disent que ce ne sont que des putes. Et combien de fois on l'a insulté comme ça. Sans savoir ce qu'elle traverse réellement. Elle qui traverse tant de problèmes n'a pas eu le choix. « Oui... » qu'elle dit dans un murmure, avant de sentir la main du japonais se poser dans la sienne. Keiko relève alors la tête et le regarde. Ses yeux ne montrent aucun signe de jugement. Au contraire. Ses yeux sont remplis de douceur. Et cela lui fait chaud au cœur. « C'est vrai. Je suis escort girl. » Tout simplement. Elle sait que Shinji est un très bon ami qui sera toujours là pour elle. Mais la japonaise a du mal. Elle se sent mal. De ne pas lui en avoir parler plus tôt. De l'avoir laissé l'apprendre par ces pestes qui lui servent de collègues. Alors lentement, elle retire sa main de la sienne comme si elle était empoisonnée et se baisse pour ramasser les bouts de verres, se coupant légèrement le doigt sans faire attention. Elle se relève alors rapidement, mettant le bout de son doigt dans sa bouche pour arrêter le sang qui perle, puis jette les débris à la poubelle.

Jetant un œil sur l'horloge de la salle, elle se pince la lèvre et regarde ensuite Shinji. « J'ai fini mon service. Suis-moi. » Elle finit de ranger ce qu'elle a nettoyé et laisse la place à son collègue qui vient tout juste d'arriver pour la remplacer, lui souhaitant bon courage pour la suite. Keiko attrape ensuite le poignet de son ami et l'attire avec elle en dehors du bar, se posant dans une petite ruelle encore un peu fréquentée à cette heure-ci. S'ils doivent parler de ça, elle préfère être plus au calme et tranquille. Alors tout en s'adossant à une paroi du bâtiment, elle lève les yeux vers le japonais. « S'il te plaît.. Ne me juge pas. Je suis obligée de.. De faire ça. Pour me retrouver financièrement. » Et même si parfois c'est dur psychologiquement, de devoir vendre son corps pour des hommes qui peuvent être bien trop pervers, voire sadique sur les bords, la japonaise ne peut pas arrêter comme ça. Surtout pas. Et quoi que dise Shinji, elle ne changera pas d'avis.

 

L’éclat du verre contre le sol le fit sursauter. Shinji se leva alors rapidement, entendant bien la réponse de la jeune fille, sans pour autant la quitter des yeux. Elle n’avait pas à s’en faire, il ne comptait pas faire de jugement, tout simplement parce qu’il savait ce qui la poussait à faire cela. Il ne voulait que lui montrer qu’il était là pour elle, et qu’il le serait toujours après ça.Bien évidemment, il ne la laisserait pas se perdre. Hors de question.  La laissant alors nettoyer, il vit bien son doigt blessé. Bien sûr que ce qu’il venait d’apprendre l’inquiétait au plus haut point. C’était Keiko. Belle, intelligente. Elle avait tout pour plaire, et c’était bien ça le problème. Dans ce genre de boulot, les gens n’étaient pas tous bienveillants, voir même pas du tout. Et même sans connaître les détails, il se doutait bien que ce n’était pas facile tous les jours. Les deux amis avaient l’air dans une bulle, à l’abris des autres. L’heure arrivée, il l’a suivit alors, ne comptant en aucun cas la laisser seule. C’était bien la dernière chose qu’il s'apprêtait à faire.

Keiko l’emmena alors à l’extérieur, passant entre quelques clients, pour se diriger dans une petite ruelle, beaucoup plus calme. Elle semblait gênée, mais Shin ne lui reprochait rien. Rien du tout. Il ne voulait qu’en savoir plus sur elle, et aurait aimé l’apprendre beaucoup plus tôt pour pouvoir l’aider. Ses pieds s’avancèrent alors vers elle. Sa main se leva ensuite vers sa joue, la lui caressant tout doucement. Un léger sourire aux lèvres, il la regarda tendrement.

“Je ne te jugerais pas. Tout simplement parce qu’il n’y rien à juger, Keiko. Je veux juste que tu saches que je suis là, qu’importe ce qu’il se passe.”

Et sur ces mots, il vint tout doucement l’enlacer, la serrant dans ses bras. Il voulait la rassurer le plus possible, même si cette ruelle n’était pas forcément l’endroit le plus propice pour cela. Et quand bien même il l’était, il ne voulait pas en parler ici, dans le froid. Il se faisait tard, et Shinji ne voulait pas la laisser comme ça, seule, après une telle discussion. Alors le japonais la regarda dans les yeux, un sourire se voulant tendre. Il caressa tout doucement ses cheveux, et lui proposa alors un plan de soirée.

“Ça te dit de venir chez moi, pour papoter avec un chocolat chaud et des couvertures ?”

Discuter de tout, et de rien, de leurs problèmes de cœur. Et puis, Shinji avait pleins de choses à lui raconter. Sur Tian, sur sa vie. Mais il voulait surtout écouter ce qu’avait à lui dire Keiko, et pouvoir lui apporter conseil. Oui. Il ferait ça. L’épaule sur laquelle il pourrait se reposer. Alors tout doucement, il se détacha d’elle pour lui tendre sa main, attendant qu’elle prenne sa décision. Et tout naturellement, elle accepta. Passer une soirée avec lui ne devait pas être si horrible, non ? Les rues sombres éclairaient leurs pas sur le bitume. Les gens se faisaient peu nombreux, surtout en approchant du quartier du plus vieux. Shinji longeait toujours les murs, comme à son habitude. Keiko ne devait même plus y faire attention avec le temps. Sa rue était vide, de nombreuses voitures étalées sur les différents trottoirs. Les lumières de sa demeure étaient toutes éteintes. Sa maison était vide, encore de soir. C’était habituel en soit. Son oncle et sa tente travaillaient jusqu’à tard dans la nuit, et sa cousine était en général chez ses amies. Alors, Shinji sortit ses clés pour ouvrir sa porte d’entrée. Silencieux. Aucune présence de vie sauf eux deux. Il poussa alors gentiment Keiko à l’intérieur de la maison, avant de se mettre à courir partout, tout autour de la maison. Dans sa chambre, il récupéra un tas de plaid et de couvertures, pour les installer sur le canapé, tout confortablement. Puis, il y ajouta des oreillers, et présenta sur la table basse différentes boissons, et sucreries, tel que les bons vieux marshmallows. La base. Invitant alors Keiko à s’installer, il se posa à côté d’elle, lui faisant un grand sourire tout en la regardant.

“Alors parlons ! Dis moi ce qui se passe dans ta tête ! Dis moi tout ! Et je te parlerai de ce qu’il s’est passé avec Tian !”

Du chantage, certes, ou plutôt un marché. Parce que oui. Sa dernière rencontre avec lui l’avait marquée, énormément. Il y pensait tout le temps. Mais pour l’instant, il allait se concentrer sur elle, et elle seule. Parce qu’elle était la personne qui lui importait plus pour le moment. L’odeur du chocolat chaud envahissait la pièce, sa fumée se répandant rapidement. Serrant alors un coussin entre ses bras, il se balançait légèrement d’avant en arrière, attendant de pouvoir lui parler. Il souriait doucement, malgré la situation. Passer un moment avec elle, autour d’un endroit tout confortable, était ce qu’il préférait faire. Avec le piano bien évidemment. Et He Tian. Oui oui. Il se livrerait à elle, et l'écoutait à chacun de ses mots, quoi qu’il en coûtait.




 

 

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ~ Son étreinte lui fait du bien. Énormément de bien. Keiko se sent plutôt soulagée même, de voir que Shinji réagit bien face à cet aveu. Parce qu'elle sait bien qu'il prend beaucoup de chose à cœur. En premier, les personnes qu'il aime par-dessus tout. Et quand quelque chose ne lui plaît pas, quand quelque chose ne se passe pas comme prévu pour lui, il a l'habitude de le montrer directement. Et ça aussi, Keiko le sait bien. Le serrant doucement dans ses bras, la japonaise reste un petit moment comme ça, sa tête enfouit au creux de son cou. Elle se sent toujours autant rassurée avec lui. Alors pour le moment, elle ne compte pas le lâcher. Pas de si tôt. Sa proposition de venir chez lui la fait donc sourire un peu, jusqu'à ce qu'elle relève la tête pour l'observer doucement. « Bien sûr que ça me dis. Et je ne dis jamais non à ces petits moments cosys avec toi. ~ » qu'elle dit en rigolant un peu. L'apaisement se ressent dans sa voix. C'en est certain. La jeune femme se détache de son meilleur ami, et attrape doucement la main qu'il lui tend, sans hésiter une seule seconde. Parler avec lui est la meilleure solution pour se libérer de son mal-être constant. Puis, maintenant qu'il sait pour son deuxième travail, elle pourra se reposer sur son épaule. Enfin.. Pas trop non plus. Keiko n'a pas l'habitude de compter autant sur quelqu'un. Surtout quand c'est quelque chose d'aussi nocif, comme son boulot d'escort. Aucune personnes dans son entourage est au courant. Plus maintenant. Shinji l'a malencontreusement appris. Mais bon. Au final, c'est peut-être pas une si mauvaise chose, non ?

Le suivant doucement, elle l'observe longer les murs. Évidemment qu'elle en a l'habitude. Mais depuis qu'elle sait la raison de cette phobie de la route, elle ne peut pas s'empêcher d'être peinée en le voyant comme ça, dans cet état. Alors tout naturellement, elle vient doucement resserrer sa main autour de la sienne, avant de la relâcher pour s'accrocher à son bras. Ainsi, elle lui montre qu'elle est là et qu'elle ne le lâchera pas. Donc qu'il n'a rien à craindre. Keiko sera là pour le protéger de tout danger venant de la route. Et une fois arrivée devant la maison du japonais, elle finit par se détacher de lui à nouveau pour le laisser ouvrir sa porte. Encore une fois, il n' y a personne dans la maison. Et Keiko trouve ça beaucoup trop triste. Certes les parents de Shinji travaillent beaucoup, et ils ne peuvent pas faire grand chose, mais quand même. Avoir l'habitude de rester seul chez soi, pendant que sa famille sont dehors, c'est pas la meilleure des choses. Keiko sait bien ce que ça fait, au fond. Se laissant pousser à l'intérieur, elle vient enlever sa veste pour la poser sur le porte-manteau, puis enlève ses chaussures. Elle rigole un peu en le voyant gesticuler partout dans la maison et en profite pour venir s'asseoir sur le canapé, attendant que Shinji la rejoigne pour venir se blottir dans les plaid, puis déposer sa tête sur l'épaule de ce dernier. « Ce qui se passe dans ma tête ? Beaucoup trop de chose, vraiment... » Elle se mordille la lèvre tout en venant piquer un petit marshmallow qu'elle mâche lentement. Bien sûr qu'elle va tout dire. Surtout parce qu'elle a aussi envie de tout savoir sur Shinji et Tian. Ces deux-là sont faient l'un pour l'autre. C'est indéniable. Et Keiko croit en cette histoire d'amour. Seulement, il faut que le petit Tian se réveille et qu'il arrête de faire souffrir son meilleur ami. Ainsi, ils pourraient passer à autre chose. Et sûrement commencer une véritable histoire d'amour.

La japonaise attrape doucement sa tasse de chocolat dans ses mains, soufflant dessus pour refroidir un peu le liquide. Avant de boire une petite gorgée qui lui fait énormément de bien. Cette chaleur tout autour d'elle la détend rapidement, et elle pose son regard sur le visage du jeune homme installé à côté d'elle. « A propos de tout à l'heure.. Du sujet de mon travail, en tant qu'escort.. » Elle marque une pause, s'assurant qu'il suit bien, avant de reprendre d'une petite voix. « Tu es le premier à qui j'en parle. Parmi mes proches. Enfin.. Tu l'a entendu en écoutant mes collègues. Mais.. Ne les blâme pas. » Parce que oui, elle a bien remarqué la façon de comment il s'est comporter avec elles. Et même si ça lui réchauffe le cœur de le voir l'aider comme ça, elle ne préfère pas qu'il cherche à lui trouver des excuses. « Elles ont raisons au final, d'un côté. De dire que je suis une traînée. C'est bien ce que je suis, à coucher avec plusieurs hommes. » Haussant vaguement les épaules, Keiko se frotte légèrement la nuque, fixant un point fixe devant elle. Elle s'est habitué à entendre les gens dire du mal d'elle de la sorte. Et bien qu'au début cela lui faisait mal au cœur, maintenant c'est différent. Parce qu'elle sait pourquoi elle fait ça. Simplement pour survivre. Et pour aider sa mère à se sortir de la maladie. Et rien qu'en y repensant, la japonaise soupire longuement. Elle sait que ça va durer encore un long moment. Car sa maman adorée n'est pas sortie d'affaire. En tout cas, elle a encore un bout de chemin à faire. Du moins, Keiko garde espoir. Pas comme ces foutus médecins qui démoralisent rien qu'avec leurs têtes de déterrés et leurs mots plus qu'explicite.

« Je fais surtout ça pour ma mère. Pour pouvoir lui payer les soins. Mon travail en tant que serveuse ne suffit plus, et.. Entre les études et les factures de mon logement, je n'en vois plus le bout.. » Et oui. C'est parti pour se lamenter. Mais que voulez-vous ? Keiko n'a jamais voulu ça, mais les Dieux si. À croire qu'elle n'a pas assez souffert ces derniers temps, suite à l'abandon de son père quand elle était encore toute jeune. « Les médecins m'ont dit qu'elle n'en a plus pour longtemps. Mais je peux pas y croire. Je peux pas la perdre. Pas elle. » Les yeux baissés, elle serre légèrement sa tasse de chocolat déjà à moitié vide. Les larmes ne viennent pas. Elle a déjà assez pleurer la veille. Et elle est fatiguée de pleurer. Surtout que le faire devant Shinji ne servira pas non plus à grand chose. Elle n'a surtout pas envie de se montrer faible comme ça. Elle ne peut tout simplement pas, en sachant que Shinji a vécu bien pire qu'elle quand il était jeune. La perte de ses parents dans cet accident de voiture très violent. Non. Elle ne peut pas pleurer devant lui. Alors tout en se mordant fortement la lèvre, elle tourne de nouveau le regard vers son meilleur ami. Avant de lui faire un joli sourire. Un faux sourire certes, mais un joli. Pour masquer ce qu'elle ressent au fond d'elle. Et ce qu'elle pense de tout ça. « Mais ne t'en fait pas. Ça va aller. » En disant cela, elle n'en est même pas convaincu. Mais bon. Autant ne pas l'inquiéter de trop.

Piquant encore quelques sucreries, Keiko finit par souffler un bon coup. Elle sent bien un poids qui s'est envoler de ses épaules. Un poids qui reviendra de nouveau le lendemain matin malheureusement. Mais au moins, elle se sent plus légère pour continuer cette soirée qui ne fait que commencer. Et maintenant qu'elle a déballé son sac, c'est donc au tour du japonais. S'il croyait s'en sortir comme ça, il s'est fourré le doigt dans l'œil. Venant mieux se caler contre lui, elle s'amuse à lui pouiter gentiment son ventre, pour l'embêter. Le taquiner. « Et toi alors ? Tu ne devais pas me raconter ce qu'il s'est passé avec ton petit Tian chéri ? » dit-elle dans un sourire, le regardant avec des yeux brillants de curiosité. Oui. Beaucoup trop curieuse elle est. « Dis-moi tout ! Et dans les moindres détails ! Parce que je sais qu'il s'est passé quelque chose, pour que tu sois comme ça. » Et même. Dans tout les cas, Shinji est toujours dans tous ces états quand il s'agit de Tian. S'il y a bien une chose dont Keiko est sûre, c'est bien cet amour fou que porte Shinji envers Tian. Un amour qui le consume petit à petit. Un amour dont il n'arrive pas à se détacher. À oublier. Un amour qu'il espère se voir réaliser, au plus profond de son être.

 

Ce qu’il se passe dans sa tête. Shinji savait parfaitement que tout devait être embrouillé et rempli de chose. Une personne ne cessait de penser, en permanence. Et Keiko avait de nombreux problèmes à gérer. D’abord, il y avait ce type, Caleb. Il avait déjà eu plusieurs altercations avec lui, essayant de le faire déguerpir de là. Mais il persistait, ce qui avait le don de le mettre hors de lui. Réellement. A chaque fois qu’il le croisait, il ne pouvait s’empêcher de vouloir lui sauter au cou, de vouloir planter sa tête dans un mur, au risque de représailles. Ce type devait juste finir en taule. C'est tout ce qu'il méritait.. Et puis il y avait tous ces boulots qu’elle exerçait et entassait depuis quelques temps. Dont celui d’escort. Pour aider sa mère, et il le savait, que c’était dur. Il voulait l’aider, et c’était ce qu’il essayait de faire en permanence, même avec la réticence de la concernée. Ses doigts bougeaient tout seuls pour attraper une poignée de marshmallows. Et sans la quitter des yeux, il buvait ses mots, fronçant légèrement les sourcils en l’entendant dire.

” C’est pas une raison. Il y a les circonstances qui vont avec. Alors ne dit pas ça. Elles ne te connaissent pas, et n’ont aucun droit de jugement.”

Ses collègues étaient juste des pestes. Aucune jugeote, aucune réflexion un minimum pertinente et construite. Blesser pour blesser, c’était comme ça qu’une grande majorité des gens fonctionnait. Les apparences étaient trompeuses. Evidemment. Et parfois, les gens ne faisaient pas la différence. C’est ce qui énervait le japonais. Cet esprit de rabaisser les gens, de vouloir être socialement plus élevé qu’eux, vouloir se montrer plus fort. Aucune utilité. Sa main atterrit doucement dans ses cheveux, un léger sourire aux lèvres. Il savait que parler de sa mère était assez dur pour elle, avec cette maladie. Shinji en avait assez de la voir aussi triste. Et bien évidemment qu’il voulait l’aider, ce qu’il ne manquait jamais de proposer.

”Tu sais que je peux t’aider pour les soins. On en a déjà parlé. Et ça me ferait plaisir, vraiment Keiko.” qu’il lui dit d’une petite voix.

Il serait toujours là pour elle, et il espérait qu’elle le savait à force de le lui dire. Elle devait en avoir marre de l'entendre lui rabâcher toujours la même chose. Et puis, il voulait juste veiller sur elle comme elle le faisait. Et peut-être, je dis bien peut-être, qu'il la couvrait un peu beaucoup trop. Alors délicatement, il caressa ses cheveux, essayant de se montrer présent, de lui montrer qu’il ne la laisserait pas couler. Bien sûr qu’il avait vu ses yeux briller légèrement. Elle pouvait pleurer. Tout le monde en avait le droit, et cela soulageait en général Mais elle se retenait. Et il ne la forcerait pas. C’était sa décision de vouloir se montrer forte devant lui. Elle savait tout de lui, et c'est bien pour cela. Il comprenait. Il faisait la même chose. Alors il ne l’obligerait pas à faire quelque chose qu’il ne faisait pas lui même. Mais en un sens, il ne voulait pas qu'elle se l'oblige à cause de lui. Il était là aussi pour ça, pour la consoler, la rassurer, et la protéger. Ce sourire aussi, il le reconnaissait parmi tant d’autre. Il lui en fit un léger. Sourire face à un faux sourire n’avait pas vraiment de valeur pour lui. Surtout si elle ne voulait pas se confier plus que cela. Dans tous les cas, il la soutiendrait. Il se le promettait.

”Keiko...Tu...Laisse moi t’aider et repose toi sur moi pour une fois. D’accord ?” lui répondit-il accompagné d’un léger sourire.

Et  le sujet avait à présent changé sur le japonais lui même. Comment dire, sa vie aurait pu être tirée directement d’un scénario de ces drama si populaires auprès des jeunes filles. Il avait eu le malheur de tout lui raconté, et ce, depuis leur rencontre. Alors, oui, il ne pouvait plus échapper à son interrogatoire, surtout qu’elle avait l’air de s’y intéresser, la petite. Alors bon. Comment lui dire. Lui annoncer qu’il l’avait croisé à l’école, qu’ils avaient mangé ensemble, et que tout cela avait enclenché une réaction en chaîne plus ou moins désastreuse. Cherchant ses mots, son regard se baissa, tandis qu’il grignotait les quelques sucreries qu’il avait saisi auparavant, s’en empiffrant complètement. Ses yeux remontèrent, pour tomber sur celui pétillant de la jeune fille. Une main dans ses cheveux, et il prit la parole.

”Accroche toi bien, c’est assez mouvementé, lui dit-il tout en rigolant nerveusement, Je...Il est venu à l’école. Pour un truc qui avait rien à voir, et on s’est croisé... “

Rien qu’en y repensant, cela le fit sourire. C’est vrai que la fin avait été assez catastrophique, mais il ne fallait pas en oublier les points positifs, il avait pu le revoir, et même cette pensée lui avait semblé impossible avant cela. En voyant le visage complètement intéressé de Keiko, il continua alors sur la lancée.

”On est allé manger ensemble, et je sais pas trop comment, j’ai fini par lui dire ce que je ressentais, tout en lui disant de pas y faire attention….Mais lui..Il m’a embrassé et après il m’a clairement dit qu’il était en couple. Il m’a embrassé pour ensuite me recaler... Bref j’ai rien pigé. précisa-t-il.

Clair, concis, et résumé. On pouvait pas faire mieux. Il était complètement perdu. D’un côté, il se dit qu’on embrasse pas les gens comme ça, sans sentiment, surtout que ce qu’il a ressenti de son côté était bien réel, avec la tension qui allait bien avec. Un baiser doux, et rempli de sentiments. C’est ce qu’il avait cru percevoir en sentant ses lèvres sur les siennes. Mais pour ce qui est de Tian, il n’en savait strictement rien. Ce n’était peut-être qu’une illusion, et il devait être le seul à ressentir ça, lui qui était amoureux de lui depuis tellement de temps. Si ça se trouve ce n’était qu’un jeu pour lui, mais il se se disait que d’un autre côté, le Tian qu’il connaissait n’était pas comme cela. Qu’il avait gardé sa gentillesse et son innocence. Mais en quelques années, les personnes pouvaient rapidement changer. Mais de là à en devenir mesquin ? Pas convaincu. Il soupira, balançant sa tête en arrière. Il ne savait pas quoi en penser, et c’était bien pour cela qu’il en parlait à son amie, au risque de la saouler avec son overdose de Tian par-ci, et Tian par-là. Elle qui avait un regard extérieur à la situation. Il lui donnerait plus de détails s’il le fallait. N’importe quoi, du moment que cela lui permettait d’assouvir sa soif d’informations. C’était important pour lui d’avoir son avis. Elle s’y connaissait sans doute plus que lui en relation, et son avis comptait pour lui. C’était une chose précieuse, qu’il ne manquait jamais de recueillir. Alors tout doucement, il se mordilla la lèvre, la regardant un peu abattu.

”Je sais pas quoi faire avec lui...Vraiment…”

 

 

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ~ Un long soupir sort d'entre ses lèvres, alors qu'elle entend encore les mêmes mots que Shinji rabâche depuis toujours. Keiko sait bien qu'il peut aider, lui n'ayant pas de problèmes d'argent. Cependant, elle ne souhaite pas lui demander un tel service. Car se servir de lui simplement pour avoir de l'argent, ce n'est pas dans ses projets. « Je sais, oui. Et je te remercie de me le proposer... Mais.. Je ne peux pas accepter. » Shinji l'aide déjà beaucoup rien qu'en la réconfortant et en restant à ses côtés. Ça lui suffit amplement. Recevoir toutes ces attentions de sa part réchauffe et son cœur et lui permet de tenir le coup. Alors oui, le japonais doit se tenir à ça. Et ne pas être aussi généreux. Ça risque de le perdre un jour où l'autre, de vouloir aider tout le monde rien qu'en utilisant son argent. Car s'il tombe sur de mauvaises personnes, ça pourrait se retourner contre lui. Et Keiko ne souhaite pas que ça lui arrive. Pas du tout. « Vraiment, ça va aller. Je peux encore me débrouiller seule. » Du moins, pour l'instant. Elle espère que rien ne va lui retomber dessus. Sinon elle ne saura pas du tout comment s'en sortir. Mais passons. Profitant doucement des douces caresses de son ami, la japonaise réfléchit un peu à tout ça. Et ses larmes qui menacent de tomber, elle les chasse d'un revers de la main. Le léger sourire du jeune homme la rassure, lui fait du bien. Elle se sent protégé. Dans une petite bulle. Et elle sait qu'en ce moment-même, rien ne pourra casser ce moment magique. Rien ni personne.

Vient maintenant le sujet du japonais et de son aimé, le cher petit Tian. Keiko est toujours aussi curieuse de savoir l'avancement de leur relation. Elle est bien l'une des rares à soutenir autant Shinji dans sa vie sentimentale. Elle imagine bien que ce n'est pas facile ce qu'il traverse. L'innocence et l'incompétence de Tian en amour jouant beaucoup sur la souffrance du japonais. Venant lui attraper doucement la main, elle lui montre qu'elle sera patiente et compréhensive. Si elle peut lui apporter des conseils, de l'aide pour l'avenir, elle le ferait. Sans aucun soucis et avec plaisir, même. Keiko le regarde s'empiffrer de sucrerie et fait donc de même, piochant une grande poignée de bonbons, l'écoutant en restant attentive, les oreilles grandes ouvertes. « Mouvementé ? » Elle marque une pause en l'entendant reprendre, avant d'hocher la tête. Ils se sont donc vus il y a pas si longtemps que ça. Qui plus est dans l'école de Shinji. Analysant alors tout ce qu'il lui dit, elle fronce les sourcils en s'étonnant de la réaction de Tian. Clairement non. Elle ne s'attendait pas à ce genre de comportement de la part du chinois. Enfin.. Tout ce que Keiko se dit, c'est que oui, Shinji a dû morfler sur le coup. Embrasser quelqu'un avant de lui dire qu'on sort avec une autre personne, pfuh. Quelle idée ? « Je comprend mieux pourquoi tu as l'air d'être une larve en ce moment-même. Et c'est tout à ton honneur. » Lentement, elle vient doucement lui caresser les cheveux à son tour, avant de peser le pour et le contre. Et de réfléchir à tout ce que cela veut dire. Parce qu'au final, il devait bien y avoir une explication à tout cela. On embrasse pas quelqu'un comme ça sans réels sentiments. Et pour Keiko, ce n'est surtout pas le genre de Tian. Au vu de comment Shinji l'a décrit : un garçon gentil, innocent, sans arrières-pensées. Tout en mâchant son bonbon, et finissant sa tasse de chocolat chaud, elle penche la tête vers la sienne. « Et.. Tu ne t'es pas dit qu'il pourrait être amoureux de toi ? » qu'elle dit tout simplement, avant de laisser un long silence s'installer entre eux. Cela laisse du temps à Shinji de cogiter un peu.

La Yamazaki reprend ensuite un petit moment de réflexion, jusqu'à venir pouiter le ventre de son meilleur ami pour le taquiner. « C'est vrai que ça peut paraître absurde dit comme ça, mais... Même s'il est en couple, est-ce qu'il aime vraiment cette personne ? Est-ce qu'il l'aime vraiment, au point d'embrasser une autre personne, c'est-à-dire toi ? » qu'elle lance en pouitant plusieurs fois son ventre, le regard sérieux. « Parce que ça ne ressemble pas à Tian, de réagir de la sorte. Alors... » Prenant le temps de rassembler ses mots, elle ne lâche pas Shinji du regard. « Soit il est paumé dans ses sentiments. Il n'assume pas le fait qu'il aime un homme, ce qui fait qu'il fait exprès de sortir avec une fille pour se protéger.. » Autre pause, autre silence. « Soit il est tout simplement complètement con, et il ne te mérite pas. Et dans ce cas-là, je te dirais de l'oublier définitivement au risque de souffrir encore et toujours. » Keiko se redresse ensuite, étirant doucement ses bras, et posant sa tasse sur la table d'en face. La tête désemparé de son ami la ferait presque rire, mais elle se retient de justesse, en sachant que c'est un sujet très sérieux. Tapotant doucement la tête de Shinji, elle lui fait cette fois-ci un sourire sincère. Un joli sourire dont elle en a le secret. « Mon conseil : fonce ! Demande-lui. Si ça peut te permettre d'avoir une chance de tourner ça en ta faveur fais-le. »

S'enroulant ensuite dans le plaid, au point de ressembler à une bouboule, elle tilte et tire doucement sur le vêtement de Shinji pour attirer son attention, en voyant qu'il est complètement perdu dans ses pensées. Et une fois qu'elle a toute l'attention de Shin, elle cligne des yeux pour reprendre ses avis. « Et si tu veux en être sûr, fais comme Tian. Sois tactile avec lui. Bon.. Pas trop non plus, mais rapproche toi de lui. Et s'il ne fait que rougir, et qu'il ne sait pas comment réagir face à cette proximité.. C'est qu'il est amoureux de toi. Tu devrais même être le mieux placé à comprendre ça non ? » Parce que Keiko n'est pas bête non plus hein, elle sait les réactions qu'à Shinji quand il est avec le chinois. « Et quand le bon moment sera arrivé... Embrasse-le. »

 

Il soupira doucement, penchant légèrement la tête. Tian ? Ressentir quelque chose pour lui ? Si c’était le cas, il se demandait vraiment pourquoi il ne lui avait rien dit. Faire souffrir une personne aussi visiblement, cela ne lui ressemblait pas. Il avait peut-être juste mauvaise conscience. Enfin, c’est ce qu’il espérait. Tout n’était peut-être pas perdu dans ce cas. Alors oui, pour réfléchir, il réfléchissait. Tous les scénarios possibles passaient en boucle dans sa tête. Les questions de Keiko l’intriguent. Il ne connaissait rien de sa petite amie, alors il ne pouvait rien lui dire à ce propos. Un petit sourire se dégagea en la voyant pouiter son ventre. Elle arrivait à le détendre tellement rapidement, c’est sans doute pour cela qu’il arrivait à lui parler aussi librement. Et puis, c’est vrai que ses réflexions étaient très intéressantes. Sur le moment, il n’avait rien cherché à savoir, beaucoup trop chamboulé par les événements. Aucun moyen de répondre à ses questions. Il ne sait pas quoi en penser. Et pourtant, Keiko avait l’air de lui parler sérieusement. C’est vrai que le chinois n’avait pas beaucoup montré son amour pour la jeune fille. Ou alors il était juste fidèle, chose que Shinji pouvait très bien comprendre et qu’il respectait. Il buvait tous les mots de la japonaise, en retenant chacune de ses idées.

”T-Tu crois ? Ca me parait bizarre, non…?” ajouta-t-il doucement.

Plusieurs silences s’installaient entre chaque nouvelle intervention, lui laissant le temps de réfléchir. Elle avait raison. Sur toute la ligne. Soit le plus jeune était sincère avec lui et qu’il ne savait juste pas comment faire avec ses sentiments, soit c’était un véritable connard. Les deux extrémités. De la pire option, à la meilleure. Mais il ne voulait pas y croire. Il le connaissait un minimum pour savoir qu’il n’en était pas un, de connard. Au contraire. Il n’était rien de cela. Innocent, adorable, toujours là pour aider son prochain. C’était tout simplement improbable. Il n’avait pas remarqué que son visage s’était décomposé au fur et à mesure de ses pensées. Une petite moue se forma alors, surtout lorsqu’il vit que la jeune fille s’amusait un peu de la situation. Sa tête suivait le mouvement des tapotement de la main de Keiko. Son sourire le réchauffait légèrement. Comment il n’aurait-il pas pu lui même sourire après cela ? Son conseil de la soirée : Foncer. Bon, dit comme ça, ce n’était pas très concret, ni très clair. Mais en soit, il comprenait ce qu’elle voulait dire. Être direct. C’était ce qu’il savait le mieux faire. Le japonais savait être subtile, mais aussi direct. S’il fallait passer par là pour savoir ce que ressentait réellement Tian, il n’hésiterait pas.

La japonaise s’enroula dans le plaid. Elle était vraiment adorable, la plus jeune. Ses yeux observèrent légèrement le vide, la tête un peu penchée. Il se demandait comme il allait s’y prendre. Mais il fut sorti de sa bulle en sentant les pans de son haut se faire légèrement tirailler, relevant alors la tête vers la jeune fille. Un peu perdu, il la détaillait des yeux, se mordillant un peu la lèvre. Sa technique était comment dire...Un peu...Violente selon lui. Lui, utiliser la proximité ? Il y avait quand même des limites qu’il ne pouvait pas franchir. Ce n’était pas parce que le plus jeune se mettait à rougir, que cela signifiait qu’il l’aimer. Des joues rouges et un peu perdu, pouvait tout simplement dire qu’il le trouvait gênant, ou alors quelque chose du genre. Bref, le japonais n’était pas convaincu. Et évidemment qu’il était bien placé pour le savoir, mais les réactions de chaque personne divergeaient, et on ne pouvait pas forcément les traduire comme souhaiter. Lui, c’était bien clair. Il était toujours en panique devant lui, malgré son calme apparent. Ses joues devenaient rouges au moindre contact, du plus simple au plus complexe. Ses épaules se haussèrent une nouvelle fois. L’embrasser. Cette méthode était radicale, en effet. Mais si c’était bien calé, c’est vrai que Shinji aurait pu sans doute en ressortir avec quelque chose. Enfin, si bien évidemment il le faisait. Il ne voulait pas l’effrayer, ni passer pour un forceur, ce qu’il n’était pas. Alors oui, son visage montrait bien une expression un peu perplexe.

”L’embrasser ? T’es sûre de toi sur ce coup ? Je suis pas convaincu tu sais...Imagine qu’il me rejette encore une fois, plus violemment...Je veux pas que ça se passe mal entre nous.” lui répondit-il.

Se goinfrer de sucreries. C’était tout ce qu’il pouvait faire pour le moment. Se pinçant un peu les lèvres, il se rapprocha un peu de Keiko, lui pouitant son nez qui dépassait un peu du plaid. Clignant légèrement des yeux, il lui souffla gentiment sur le visage.

”Assez parlé de moi. Je te dirais comment ça se passe si on se revoit. A toi maintenant. Comment ça passe du côté de ton petit cœur ? Hmm ?” demanda-t-il un léger sourire aux lèvres.

Les deux amis finissaient toujours par parler des problèmes de Shinji, mais ce n’était pas comme cela que ça devait fonctionner selon lui. Elle aussi pouvait se confier à lui, et il adorait l’écouter. Au final, Keiko se retrouvait par l’écouter de Tian. Tout le temps Tian, Tian et Tian. Ce soir, c’était à son tour. Il voulait tout savoir. Tout, dans les moindres détails. Et si elle voulait parler de son boulot aussi, elle était la bienvenue. Il s’en fichait, du moment qu’elle se livrait un peu à lui. Si cela pouvait la soulager, il prendrait une bonne partie de ce poids. Il était là pour cela, pas que pour parler de lui et d’avoir des conversations centrées sur sa personne. Il en avait horreur après tout. Et la japonaise ne s’en tirerait pas si facilement. Il la connaissait par cœur. Pas de mensonges entre eux. Juste la vérité.

 

 

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ~ « Bien sûr que j'en suis sûre ! Ne doute pas de mes conseils, vil Japonais ~ » qu'elle dit en lui tapant gentiment l'épaule, rigolant un peu. Avant de redevenir d'un coup sérieuse, ses sourcils se fronçant un peu. Et en effet, elle n'a pas tellement pensé à ce petit détail. C'est sûr que si Shinji embrasse Tian sans que ce dernier ne s'y attende, ça peut très vite partir en cacahuète. Deux possibilités s'offrent à lui : soit le chinois se laisse faire et finit par tout avouer. Soit il le repousse une nouvelle fois, ayant toujours cette crainte. Et cette dernière possibilité n'est pas des moindres. Le japonais sera une nouvelle fois blesser. Et recommencer à zéro sera encore bien plus compliqué. Se mordillant la lèvre, Keiko soupire légèrement, un peu paumée maintenant qu'elle y pense. « J'imagine bien que ça risque d'être dure mais... Au pire.. Parle-lui simplement. Honnêtement. Demande-lui ce qu'il ressent réellement, et pourquoi il t'a embrassé. » Pour le moment, c'est l'un des conseils les plus logique que Keiko peut lui donner.

En sentant le doigt de Shinji lui pouiter le nez et son souffle caresser son visage, elle vient lui tirer la langue pour l'embêter. Tout en venant grignoter encore quelques sucreries, avant de se reconcentrer sur les paroles de son ami. Et elle manque de s'étouffer à sa question, avalant un marshmallow de travers. Elle ? Coté cœur ? Comment dire que c'est complexe et un peu flou en ce moment-même. Toussotant encore un peu, elle se reprend rapidement avant de hausser les épaules. « Franchement... Ça se passe pas. Tout simplement. » A dire vrai, elle n'a rencontré personne ces derniers temps. Et elle n'a pas vraiment la tête à ça. D'un parce que son boulot ne lui permet pas d'avoir une totale liberté, et de deux car elle sait que si elle se permet de fricoter avec une autre personne.. Baah. Caleb va le lui faire savoir, que ça ne lui plaît pas. « Je.. Enfin.. » Elle soupire, glissant une main dans ses cheveux. « Quelqu'un m'attire, certes. Mais.. Je sais pas si ça peut être possible justement. » De qui elle parle ? Sunhi bien évidemment. Sa meilleure amie, celle avec qui elle partage tout. Du moins presque tout. Ces derniers temps, elle s'est sentit étrange à ses côtés. Différente. Le fait d'aimer une fille, c'est une nouveauté. Ça ne la dérange pas bien au contraire, car elle-même dit toujours que du moment qu'il y a de l'amour, c'est le plus important.

Se calant un peu mieux au fond du canapé, et essayant de contrer cette envie de dormir, secouant doucement la tête, elle reprend d'une toute petite voix. « Cette personne, tu la connais bien. C'est Sunhi. » Rougissant d'un coup, elle cache son visage sous son plaid, n'ayant plus envie de croiser le regard du japonais. Ce dernier va la taquiner sur ce sujet maintenant, à chaque fois qu'ils se verront. Keiko resserre doucement ses doigts autour du tissu, avant de laisser ses yeux se découvrir. Et en croisant le regard de Shinji, elle rougit encore bien plus. Sa tête montre bien qu'il veut tout savoir. Qu'il veut savoir chaque détails. Et au final, elle s'y sent bien obligé. De toute manière, elle sait qu'elle ne pourra pas échapper à l'interrogatoire de son meilleur ami. « Je sais pas si c'est vraiment de l'amour mais.. Depuis que je ressens ce sentiment pour elle.. Je sais pas.. » Elle marque une pause, essayant de trouver les bons mots. « J'ai envie d'être toujours à ses côtés et.. Dès que quelqu'un l'approche de trop près à mon goût.. J'ai envie d'étrangler cette personne et la réduire en cendres. » Son côté possessif et jaloux peut être très impressionnant. Même elle en est surpris. Car elle n'a jamais ressentie un sentiment d'amour aussi puissant que lui. Cet amour qu'elle porte pour Sunhi la consume. Et elle ne sait pas comment lui en parler, sans appréhender sa réaction qu'elle pourrait avoir. Keiko n'a pas envie que ça gâche leur belle amitié. Ça non. Elle ne pourra pas le supporter.  

 

Et sans plus attendre, il écouta tout des paroles de la plus jeune. Evidemment qu’il devait y avoir quelqu’un. Elle était belle, intelligente, douée. En réalité, Shinji aurait aimé qu’il y ait une autre personne pour l’épauler. Elle ne voulait pas le laisser faire, mais un être aimé était autre chose en général. On le laissait entrer plus facilement dans notre vie, on se reposait sur lui, on lui partageait tout. En tout cas, il espérait. Sa réaction était tout à fait normale. C’est vrai que c’était dur avec tout ce qu’il se passait autour d’elle. Il s’en doutait bien, et avait visé juste. Il y avait bien quelqu’un. Hochant alors vivement la tête, il se mit à sourire comme un idiot. Si elle savait à quel point il était heureux en ce moment même. Mais que racontait-elle ? Impossible ? Vraiment ? Ses mots ne lui ressemblaient pas, elle qui avait toujours pleins de conseils à lui filer, et d’enthousiasme. Alors non. Elle n’allait pas la lui faire en mode drama. Pas à lui en tout cas. Alors il fit une légère moue.

”Et qui donc est cette personne, avant que tu ne commences à raconter des bêtises ? Hmm ? demanda-t-il impatient.

Tout doucement, il se rapprocha d’elle sans trop faire attention. Il attendait son nom. Et lorsqu’il arriva, il n’était même pas surpris. Sunhi. Evidemment. Qui d’autre cela pouvait-il être ? Sans cacher sa joie, il pencha un peu la tête. Il les connaissait bien ces deux là, toujours fourré avec elles. Il les considérait un peu comme ses soeurs. Il les protégeait sans doute un peu trop, mais leur servait aussi de police quand elles commençaient à divaguer. Bref. Il aurait pu faire un roman tellement il avait de choses à dire sur elles. Tellement elles étaient formidables. Elles étaient hyper complices, et s’entendaient à la perfection. La voir se cacher derrière le plaid l’amusait. Il essayait de capter de nouveau son regard tant bien que mal. Tout savoir, il n’irait pas jusque là. Mais oui, il voulait comprendre ce qu’elle ressentait au plus profond d’elle. Ca ne pouvait pas être pire que Tian et lui de toute manière, alors elle n’avait rien à craindre. En entendant que la japonaise devenait jalouse jusqu’à des envies de meurtre, il se mit doucement à rigoler, comprenant parfaitement ce sentiment.

”De la jalousie Keiko ! Je confirme, t’es bien amoureuse. T’as pas de question à te poser sur ça.” lui assura-t-il avec conviction.

Il n’était pas forcément de bon conseil. Mais un regard extérieur sur la situation faisait toujours du bien. Et puis c’était Shinji. Il n’allait pas lui sortir un conseil farfelu, sorti d’on ne sait où. Il ne comptait pas lui demander de l’embrasser directement non plus. Et puis quoi encore ? Tout doucement, se goinfrant de sucreries, il pensait à établir une stratégie d’attaque. Douce et pas trop compliquée à la fois. Simple à effectuer. Un truc facile et pas embarrassant. Pour une fois qu’il pensait réellement.

”Tu lui en as parlé ? Tu pourrais essayer de te rapprocher discrètement d’elle, en faisant de léger contacts…” réfléchit-il.

C’était le meilleur moyen de lui faire parvenir ses sentiments. Faire des eyes-contacts, des trucs simples mais profonds. Ca avait beaucoup d’effet en général. Qui ne résisterait pas à ce genre de gestes ? Pas grand monde en réalité. Des papillons dans le ventre, le visage en feu, les mains moites, les mots ne sortant plus. Il connaissait ce phénomène étrange. L’amour. Plus ou moins désespérant selon les cas. Lui, se situant au plus haut niveau, il était bien compliqué de faire pire que lui en terme de relation amoureuse. Ca tournait rapidement au drame avec lui et ce qu’il se passait en ce moment. Alors bon, au point où il en était, il se dit qu’il n’était pas forcément le mieux placé pour s'occuper de conseils amoureux. Il avait déjà du mal à se gérer lui. Doucement, il se cala contre l’accoudoir en face de Keiko, avant de se blottir un peu plus dans le plaid. C’est vrai qu’il aimerait bien les voir ensemble ces deux petites. Et si cela rendait heureuse la plus jeune, alors il l’était aussi. Il veiilerait juste à ce que tout se passe bien. Lui souriant alors, il posa sa tête sur ses genoux.

”On a une vie compliquée hein ?, lui dit-il sur le ton de la rigolade, En tout cas sache que je suis là, avec toi. Si tu veux de l’aide pour Sunhi aussi, n’hésite pas.” ajouta-t-il, les yeux un peu brillant




 

 

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ~ L'entendre rire la fait sourire, mais rapidement elle vient lui taper gentiment l'épaule. « Te moque pas, Shin ! C'est pas marrant ! » Enfin.. Si ça doit quand même l'être pour certains. Mais pas pour Keiko. Ce sentiment de jalousie qui la consume doucement mais sûrement n'est pas très agréable. Et parfois, quand elle réagit de trop, elle se demande si elle n'est pas complètement folle. Pas folle amoureuse de Sunhi, non. Juste complètement folle. Et elle arrive souvent à conclure que oui. Elle l'est. Alors elle écoute attentivement son ami, voir s'il a quelques petits conseils à lui donner. Parce que même si côté cœur, Shinji est en pleine dérive, ça reste son meilleur ami. Et avoir des avis de la part de son meilleur ami, c'est le mieux qu'elle puisse avoir. Puis comme ça, Keiko lui demande de l'aide. Il ne sera pas triste. « Toi aussi non, tu es jaloux... Je suis sûr que tu serais capable de tuer si quelqu'un venait à toucher Tian devant tes yeux. » qu'elle dit en souriant amusée, mais tapotant doucement sa tête en pensant à la petite copine du chinois. Ce qui pourrait le rassurer d'un côté, c'est que Tian n'a pas l'air d'être amoureux comme il le sous-entend si bien. Alors certainement qu'ils ne font rien de.. choses physiques entre eux. Si vous voyez le délire. Enfin bref. Se cachant encore un peu dans le plaid, elle se recroqueville entièrement sur elle-même, avant de secouer la tête. « Non... Je lui en ai pas parlé. Pas encore. Je compte bien le faire un jour où l'autre mais... » Sûrement pas maintenant. La japonaise doit déjà trouver le courage de le lui dire. Ce qui n'est pas gagné pour le moment.

« Des contacts ? Tu penses que ça pourrait marcher ? » Elle penche légèrement la tête en y réfléchissant et hoche lentement la tête quelques secondes plus tard. Des eyes contacts ou de léger contacts physiques, cela fait toujours de l'effet. De plus, Keiko n'est pas énormément timide en ce qui concerne être "proche" des autres. Les contacts physiques elle aime ça. Surtout les câlins. Ça lui permet de se sentir protéger, de se sentir bien, et de recevoir de l'amour qu'elle n'a pas reçu en étant enfant de la part de son géniteur. Mais bon. Elle préfère ne pas y penser, ne voulant pas retomber dans la mélancolie et la tristesse. Là, maintenant, elle profite de ce petit moment entre meilleurs amis avec le japonais. Il arrive toujours à lui redonner le sourire, et elle compte bien toujours faire de même. Rigolant légèrement à ce qu'il lui avoue, elle pose sa tête sur le dossier du canapé. « Très compliquée oui... » qu'elle lance dans un petit rire, avant d'acquiescer de la tête. « D'accord. Je sais que tu es là.. Et je n'hésiterais pas si j'ai besoin d'une quelconque aide. Promis. » Elle lui tend sa main vers lui, lui offrant son petit doigt. Et bien sûr que c'est réciproque. « Toi aussi hein. S'il y a le moindre problème, je suis là. Je serais toujours là pour t'aider. Ne l'oublie jamais. » Elle se redresse ensuite en gardant son plaid autour de lui, venant lui embrasser la joue, avant d'attraper les tasses vides pour aller les déposer dans le lave-vaisselle de son ami.

Keiko revient ensuite dans le salon, baillant légèrement en posant une main sur sa bouche, et frottant ses yeux en fixant le japonais. « Dis... Ça te dérange pas que je dorme ici ? J'ai bien peur de ne pas pouvoir tenir, si je fois marcher jusqu'à chez moi. » Elle rigole légèrement, et attend alors sa réponse. Avant de filer dans la chambre de Shinji en grimpant les escaliers après avoir récupéré son sac. Elle n'a pas ramené de pyjama évidemment, n'ayant pas prévu ça. Enfin si. Elle a le short de pyjama, mais pas le haut. Alors tranquillement, elle se permet de récupérer une chemise dans la garde-robe de son ami, une chemise assez longue. Et tout en jetant un œil vers le japonais qui vient à peine de rentrer dans la chambre, elle sourit doucement. « Tu accepterais d'accueillir un petit lapin détresse ? » qu'elle dit tout en faisant une bouille mignonne. Car elle le sait bien, Shinji a dû mal à refuser quand elle fait ces têtes-là.  

 
La main de la jeune fille s'éleva, pour lui tendre doucement son petit doigt. Le japonais n'hésita pas une seconde pour venir le lui prendre entre le sien. Le sien était beaucoup plus grand et épais que celui de Keiko, et cette différence adorable de taille avait le don de l'amuser légèrement. Un grand sourire aux lèvres, il hocha la tête.

"Promis, je n'oublierai pas." qu'il lui répond sincèrement.

Evidemment qu'il ne comptait pas oublier. Quelle idée. Elle était sa meilleure amie, et ceux, depuis déjà un moment. Alors non, il n'oublierait pas. Jamais. Il resterait à ses côtés dans les moindres étapes, des plus complexes au plus joyeuses. Son petit baiser le fit sourire. Elle était tout simplement adorable. Sunhi n''allait vraiment pas pouvoir tenir longtemps. Personne ne pouvait résister à ce genre de personne qui, dans leurs moindres faits et gestes étaient aussi passionnées, et gentilles. Tout doucement, Keiko se releva avec leurs tasses, le faisant légèrement sourire. Elle n'était vraiment pas obligée de faire tout cela. Sa présence lui suffisait amplement. Ses bras s'étirèrent délicatement, penchant un peu la tête dans tous les sens pour se relaxer légèrement avant de la voir revenir. Elle semblait épuisée. Se relevant alors, il caressa doucement ses cheveux.

"Tu n'as même pas à me demander, évidemment que tu peux. Tu es chez toi. Et de toute manière, je ne comptais pas te laisser repartir aussi tard de toute manière." lui dit-il gentiment.

Et sans vraiment avoir le temps de comprendre ce qu'il se passait, la japonaise fila dans sa chambre. Cela lui faisait bizarre, d'avoir une personne avec qui parler chez lui. Son oncle et sa tante travaillaient en permanence, alors il se retrouvait le plus souvent seul chez lui. Sa cousine, elle, était le plus souvent chez des amies à elle. Bref. Dans tous les cas, avoir un peu de compagnie lui faisait réellement du bien, surtout si il s'agissait de Keiko. La Yamazaki était tout simplement l'une des seules personnes avec qui il adorait parler en permanence. Il pouvait passer son temps à lui parler de tout, ou de rien. Et cela fonctionnait aussi dans le sens inverse. Se décidant enfin à bouger de là, il s'approcha de la porte d'entrée pour la fermer à clé. Toujours être sûr d'être en sécurité la nuit. Et puis, sa sœur avait ses clés, donc il n'aurait pas à se lever en pleine nuit pour lui ouvrir. Il avait déjà dû le faire, et cela l'avait vraiment énervé. Puis, il éteignit une à une les lumières du salon, puis celles de la cuisine, avant de monter doucement les escaliers. Son sourire n'avait pas quitté ses lèvres, et il était heureux de se retrouver avec elle.

Ses doigts poussèrent doucement la porte de sa chambre. Keiko lui avait encore piqué une chemise. C'était adorable. Elle lui arrivait au niveau des cuisses, tellement le tissus était grand. Mais cela ne le dérangeait aucunement. Lui offrant alors un grand sourire, il cru faire une crise cardiaque en observant cette bouille de lapin qui le rendait tout gentil. Comment résister ? Elle savait très bien ce qu'elle faisait. Venant doucement lui tirer les joues, il embrassa son front*

"Evidemment que tu peux. Arrête de me demander des choses aussi évidentes." lui répondit-il alors.

Se décalant un peu, il commença à installer divers couvertures et coussins, afin de rendre le lit beaucoup plus cocooning. Si moelleux, le japonais s'installa alors dans celui-ci, se fondant dans les couvertures. Ses yeux dépassant légèrement, il regarda alors Keiko, l'invitant à s'installer avec lui. Il l'avait bien remarqué qu'elle était épuisée de sa journée, alors ce n'était plus l'heure de jouer. La laissant s'installer confortablement, il lui fit un énième sourire, lui caressant un peu la tête. Il tenait tellement à elle, un peu comme s'il elle était sa petite sœur qu'il voulait protéger. Et c'était le cas. Lui éviter tous ces ennuis, et essayer de rendre sa vie plus facile. Il aurait aimé faire tout cela, même si Keiko n'était pas forcément pour. Lui, il ne laisserait pas tomber l'affaire de si tôt. Sûrement pas. Il ne la laisserait pas tomber aussi rapidement. Non. Il ferait comme toujours, rester à ses côtés jusqu'au bout.

 

 

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ~ En voyant que Shinji ne semble pas lutter contre son visage mignon, elle rigole un peu avant de sourire légèrement en sentant son bisou sur le front. Le japonais est tellement attentionné envers elle, c'est indéniable. Elle le considère comme son grand-frère. Enfin.. Son deuxième grand-frère, elle n'oublie pas le petit Ren qu'elle a rencontré il y a de ça quelques temps. Elle en avait parlé à Shinji et Sunhi dès le soir-même, juste après leur première rencontre à l'école d'art. Pour ça, elle s'en souviendra toujours. Tirant légèrement sur le bas de la chemise afin de cacher au mieux ses jambes dénudées, Keiko garde sa petite bouille de lapin encore quelques instants. « On sait jamais ! »

Elle le regarde ensuite faire le lit, se pinçant légèrement la lèvre en voyant qu'il a l'air tout moelleux. Et elle évite, se retient de se jeter dessus pour le tester rapidement. Non, elle ne va quand même pas casser le lit à Shinji alors qu'il l'accueille gentiment chez lui pour la nuit. Alors la japonaise l'observe attentivement, et fond complètement en voyant seulement les yeux de son meilleur ami dépasser de sous les couvertures. A son signal, elle vient donc se glisser à son tour sous le tas de couvertures, à ses côtés, se retournant ensuite face à lui. Cette journée a été riche en émotions, alors l'épuisement se fait ressentir bien plus lorsqu'elle pose sa tête sur l'oreiller. Un sourire apparaît sur son visage, sourire qu'elle offre à Shinji. Un sourire sincère. « Merci pour cette soirée... Je t'aime beaucoup tu sais ? » dit-elle en lui embrassant le front. A ça oui elle l'aime. Elle ne pourra jamais l'oublier, le détester, ou lui faire du mal. C'est impossible et inconcevable. La jeune femme finit par replier légèrement ses jambes contre elle, déposant ses bras proche de sa tête, ses mains agrippant un peu son oreiller qu'elle remet bien en place. « Bonne nuit, Shin. » qu'elle dit dans un dernier soupir, s'endormant comme une enclume. Dormir aux côtés de son meilleur ami est bien l'une des façons pour la rassurer au mieux. L'un des seuls et rares cocon où elle se sent en sécurité.